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[RP] La roue tourne, inexorablement...

Oksana
A Bourmont, la vie suivait son cours. Rackam était parti après quelques jours passés à se ressourcer. Il était arrivé un beau jour, ou plutôt une nuit, alors qu'elle était endormie, s'était installé sur un fauteuil dans la chambre de la Vicomtesse, attendant qu'elle se réveille, afin de discuter avec elle. Enfin, discuter... Il tenait à lui expliquer les raisons de son départ précipité lors de sa dernière visite ainsi que sa nouvelle vie.

Puis il était parti se reposer dans ses appartements et elle l’avait vainement attendu pour le repas. Inquiète de ne pas le voir réapparaître, elle l'avait rejoint et l'avait trouvé par terre, harnaché jusqu'au cou, prêt à repartir, mais inconscient près de la porte. Elle s'était installée près de lui, le veillant, lui épongeant le front, lui humidifiant les lèvres afin qu'il ne se déshydrate pas, avait fait mettre un garde en faction devant la porte au cas où, et ce, jusqu'à son réveil. Elle avait tremblé des heures qui lui avaient semblé une éternité à l’idée qu’il sombre définitivement mais ses prières avaient été entendues, et grâce aux soins de son médicastre personnel, il était enfin revenu à lui.

Pressé de repartir, il avait repris quelques forces avant de lui annoncer qu’il désirait lui confier son fils. Ce fils qu’il avait eu avec sa remplaçante !!! Puis, sans davantage d’explications, il était à nouveau reparti.

Restée sans davantage de nouvelles, elle l’avait revu à Compiègne. Ils passèrent une soirée en taverne à se retrouver, discutant de choses et d’autres. Il lui apprit qu’il avait quitté la mère de son fils qui s’était déjà lassée de lui, emmenant son enfant avec lui et qu’il l’avait confié à sa marraine en attendant de pouvoir le récupérer. Il venait de quitter Troyes et d’emménager sur Compiègne. Il l’informa qu’il continuait sa route en Artois, devant rejoindre une de ses amies. Puis ils se quittèrent et elle n’eut à nouveau plus de nouvelles. Pourtant, il lui avait proposé de l’accompagner. Elle se rendit à sa demeure et trouva porte close.

Enervée qu’il disparaisse encore une fois ainsi, elle prépara une missive qu’elle fit porter chez Damescence, à condition qu’il ne lui ait pas menti et qu’il se soit bien rendu chez elle. Connaissant la dame, l’ayant rencontrée à plusieurs reprises, elle l’appréciait et espérait qu’elle lui répondrait.




Dame,

J’ai rencontré Rackam il y a quelques jours qui devait vous ramener quelques affaires. N’ayant plus de nouvelles, j’ose espérer que son voyage s’est bien passé.
Inquiète, je vous serai gré de bien vouloir lui transmettre la missive jointe s’il est chez vous. Dans le cas contraire, merci de m’en informer.

Respectueusement,
Oksana de Floret


Puis elle en rédigea une à l’attention du traitre :



Rack,

J’ose espérer que tu n’es pas parti sans moi. Je sors de l’université et je ne t’ai point trouvé chez toi. Mes malles sont prêtes pour partir en Artois rendre visite à tes amis. Je n’ai pas prévenu Klouska, préférant la voir afin de lui annoncer ton retour. Si retour il y a, bien entendu…
La cage pour Jax est prête, je l’ai faite nettoyer et y ai mis de la paille au fond. Je pense que ça pourra lui faire une couche suffisamment agréable. Peut-être même trop au vu de son origine maternelle.
Sache que si ce soir tu ne m’as pas donné de tes nouvelles, c’est sur toi que mes instruments se dérouilleront. Il faudrait voir de ne pas se moquer de moi impunément et ce n’est pas parce que tu m’as embrassée sans que je te retourne une baffe que tu as obtenu tous les droits, y compris celui de te comporter comme un scélérat.

Oksana


Elle ne rajouta rien, sa colère s’amplifiant au fur et à mesure que la plume glissait sur le parchemin. Elle savait ce qu’il lui restait à faire si elle ne voulait pas casser les vases précieux d’Hersent : trouver une victime à écarteler rapidement afin de pouvoir se défouler !
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Rackam__frost
"La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources."
[Edgar Morin]

[Bertincourt]

Le jour se levait sur la ville artésienne quand le soldat arrivait enfin. Il prit une chambre à l'auberge et dormit un peu. Un bon petit déjeuner et le voilà parti sur la côte. L'air marin lui ferait le plus grand bien.

Les rues de Bertincourt étaient encore déserte à cette heure ci et son amie Damesence devait encore roupiller après une longue soirée à boire plus que de raisons. Il sourit et cela lui fesait le plus grand bien de revoir des amis... des vrais qui étaient présents depuis de longues années déjà.

Le voilà donc face à la mer. Quoi de plus normal après tout pour un breton en fait? Un retour aux sources passait obligatoirement par une méditation devant une mer que rien ne perturbait. Les années passent et elle se trouve tourjours au même endroit, fidèle à elle même... Le vent lui caressait le visage, il faisait frais à l'aube de l'hiver qui s'annoncerait rude. Il pensait à ce qu'il s'était passé ces derniers jours et devant le paysage il aspirait au calme absolu.


Ces derniers jours ont été douloureux et le soldat pris la résolution de retrouver l'essence même de ce qu'était sa vie avant... Mais avec quelques nuances tout de même. Premièrement ben il continuerait à ne rien faire dans le règles. C'est plus fort que lui si il a quelque chose à dire, il le fera. Et il élèvera son fils dans cet optique. Loin des brigands de bas chemins pourrissant les routes du royaume également... Ces pensées l'amenait à penser à celle qui voulu sa liberté. Il ne comprenait pas trop pourquoi ils en étaient arrivé là, mais le soldat lui laissa cette liberté tant voulue. Mais pas au prix qu'elle aurait souhaité. On ne peut pas gagner sur tout les tableaux et il était hors de question que son fils s'éloigne de lui. Un choix égoïste, cruel même, mais qui est juste le résultat d'un égoïsme encore plus grand. Il décida d'emmener Jax dans un premier temps à Bourmont puis se ravisa en prenant connaissance à troyes du procès qui l'opposait au duché pour trahison. C'est sa marraine qui veillera sur lui durant le temps du procès. Un procès sans charge qui n'a ni queue ni tête, qu'il démontera point par point. Et dont l'instigatrice même viendra plaider pour lui. Pas à dire, mais le soldat a peu d'espoir de retrouver la Champagne qu'il aimait en voyant les conseils se succéder.

Le soldat décida donc de déménager de Troyes pour commencer. Il ne se plaisait plus dans cette ville déserte. Ce nétait plus cette ville ou il avait vécu tant de temps et pour la première fois de sa vie, il était motivé de quitter sa demeure. Laisser les vieux souvenirs là ou ils étaient avec leurs fantômes. Ne plus y penser et recommencer à zéro avec son fils à ses côtés.

Il rentra dans la chambre de l'auberge et fit commander un repas copieux. C'est à cet instant qu'il vit un message sur la petite table. Il alla le prendre, se devait être Dame qui lui demandais surement de se pointer à sa taverne, il sourit et ouvrit le message donc...
Il blémit en voyant que le message venait de sa vicomtesse... Mais bordel quel con il faisait, il avait oublié Oksana à Compiègne et était parti vide de pensées


"Elle va me tuer, bordel!"

En llisant la missive il se mit à rire seul dans la chambre et prit sa plume pour lui écrire.



Oksana;

Comment te dire que... Bon déjà je vais bien et j'ai reçu ton message. Je suis heureux de voir que ton humour est revenu et surement que ton sourire suivra un jour... Patience donc. Car ce n'est pas en t'annonçant ce qui suit que tu va le retrouver. Je dirais même que tu risque de me détester un peu plus enfin si il est possible de l'envisager.

Je viens d'arriver à Bertincourt, mon voyage s'est bien passé et j'ai passé un petit moment sur la côte. L'air de la mer est vivifiant et j'éspère qu'un jour nous irons ensemble à cet endroit.

Excuse moi de t'avoir oublié, J'avoues que je n'y ai pas pensé. Il faut dire que ma tête en ce moment est une passoire. j'ai tant de choses dedans que je veux évacuer. Biensur je ne parles pas de toi.

Je repars demain soir j'éspère après avoir vu mes amis. Je reviendrais donc sur Compiègne assez vite. Excuse moi encore pour cette bêtise, celle de t'avoir oublié comme un abruti... Oui tu peux le dire.

Pour Jax, il se trouve pour l'instant au domaine d'Arzilière avec Lylla... Enfin dans son domaine mais elle absente à ce que j'ai compris. Dès que le procès sera fini, j'irais le chercher et je le raménerais à Compiègne. Sa place est auprès de moi et j'éspère que tu le comprendras.

Pour ce qui est de la cage, si tu pouvais la faire monter dans mes appartements, je t'en serais gré.

Je t'embrasse.

Rack


Bon pas sur que ses explications ne la fasse pas hurler un coup. Et il s'attendait surement à un retour ou il serait attendu avec l'egosseusse dans les mains de la vicomtesse.

Oksana, Vicomtesse de Bourmont et Romilly, Dict le Grizzly de Champagne et le soldat l'appelait sa tortionnaire adorée. Adepte de la torture en tout genre. Son passe temps favori même.

Le soldat se demandait ce qu'il aurait été de leur couple si ils avaient pu se marier à l'époque. Les choses auraient surement été différentes et ils n'en seraient pas là. Il l'avait fait souffrir en se mariant avec Esmée. Il s'était détourné d'elle au moment ou elle s'apprétait à renoncer à ses terre. Le soldat ne cours pas après les titres et la seule seigneurie qu'il avait réussit à avoir, était dans l'unique but d'épouser la femme et non la vicomtesse. Puis par jalousie d'un suzerain, ne voulant pas que ce mariage se fasse, On lui enleva ses terres et le mariage ne put donc se faire. Les nobles, certains nous dirons, avaient cette facheuse manie de jalouser tout ce qu'ils ne possédaient pas. Ce fut le cas et Oks partit au couvent. Résigné de l'avoir perdu, le soldat épousa une autre... La suite de l'histoire nous la connaissons.

Il se remémore cette soirée à Compiègne ou complétement soul, il vit Oks une nouvelle fois. Il se souvient de cette discution et de ce baiser fougueux. Etais ce une promesse? ... Non pas du tout... Mais le désire pour le soldat de remettre les pendules à l'heure. Reculer dans le temps, et repartir à zéro.


Un nouveau chapitre se déssinait peu à peu, une nouvelle chance pour le couple de reconstruire quelque chose de plus solide... de plus beau peut être.

"L'histoire sauvage, d'un grizzly et d'un faucon."
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Oksana
Elle était à se défouler sur un de ses gardes qu'elle avait trouvé endormi à son poste lorsque Eusèbe vint lui apporter une missive. Le garde, à demi-nu, étendu à plat ventre sur la zécarteleuse, en était au stade de l'écartèlement opposé. Le nouveau jeu de la vicomtesse. Au lieu de procéder d'abord par les bras puis par les jambes ou inversement, elle trouvait désormais plus amusant de procéder à un bras et la jambe opposée. Cela donnait des résultats fort intéressants, le sujet partant généralement en claudiquant. En effet, il était fort difficile d'équilibrer les distensions dans ce cas précis et c'est ce qui faisait tout son charme à l'opération.

Les consignes du domaine étaient claires : ne JAMAIS la déranger lorsqu'elle faisait ses expériences. Certains l'avaient regretté ! Et ce jour-là faisait parti d'un jour où il valait mieux l'éviter sous peine de finir noyé dans une tonneau de vin, les jambes en l'air et les bras à travers les trous de service !

Aussi, le valet commença par frapper à la porte, l'avertit sans ouvrir qu'il y avait une missive urgente, et la fit glisser sous la porte. Autant prendre ses précautions !

Elle regarda le garde qui ne pouvait la voir, desserra l'étreinte de la machine afin que ses muscles puissent se détendre et alla chercher le parchemin.

Sa lecture redoubla sa colère et la fit hurler :
OUBLIEE ! Il l'avait oubliée ! Non mais c'était quoi cette histoire ? Certes, il était plus rond qu'un rond le soir de leurs retrouvailles, mais tout de même. Il s'était quasiment mis à ses genoux pour se faire pardonner. Et c'est comme ça qu'il espérait y arriver ? En lui proposant un petit voyage afin qu'ils puissent discuter et en partant sans elle ?

Il avait du oublier comment elle réagissait, mais elle n'allait pas se gêner pour le lui rappeler.

Les murs tremblèrent et, si Eusèbe était toujours derrière la porte, il avait du détaler comme un lapin, donnant ordre à tous d'en faire autant après avoir fait leur travail à la perfection sous peine de douloureuses sanctions.

Elle mis la missive en boule et la jeta au milieu de la pièce. Puis, se retournant vers le pauvre malheureux, saisit son fouet à clous et lui en donna quelques coups. Ses hurlements de douleur la firent revenir à la réalité. Si elle le tuait, elle devrait en recruter un autre. Et puis il faudrait creuser un trou pour l'enterrer et ce n'était pas la bonne saison. La terre commençait à geler et ça allait compliquer la tâche.

Elle le regarda, se calma très légèrement, le détacha et lui ordonna de quitter la pièce, ce qu'il fit sans demander son reste, et en oubliant même de boiter !

Elle s'installa sur la chaise à poids et, contrairement à son habitude, s'en servit elle-même. Il fallait à tout prix que sa rage s'extériorise d'une façon ou d'une autre. S'il avait le malheur de reparaître devant elle, il aurait tout intérêt à faire profil bas s'il voulait avoir une chance de rester intact.

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Rackam__frost
"Affreuse condition de l'homme! Il n'y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d'une ignorance quelconque."
[Honoré de Balzac]

[Bertincourt]

Il est des jours ou le sourire est de mise, et aujourd'hui les retrouvailles avec son artigote préférée était l'un de ses jours. une matinée à discuter de certaines choses mais avec le sourire. Bon il se demandait comment sa tortionaire adorée allait prendre le fait qu'il soit parti sans elle. Encore une belle connerie du soldat qui était parti bourré comme un coing en voulant en fait se dépêcher de rendre les affaires à Dame. Mais c'était sans compter cette dernière qui souhaitait que Rackam reste un jour de plus voir deux à Berti.

Une journée calme aussi, loin des travers de la Champagne et n'étant pas encore au courrant qu'un pseudo homme braillait son nom à tout rompre. Certaines personnes avait du tems à perdre surement et le soldat n'allait surement pas lui en perdre. Il avait été demandé pour reprendre des fonctions militaires auprès d'un ami et il y pensa sérieusement. Un bon moyen d'éradiquer certaines vermine et de reprendre une vie surtout, qu'il n'aurait jamais dû quitter.

Le revoilà pret de la plage à scruter un coucher de soleil hivernal. Les cheveux balayé par un vent marin. Il regardait en direction du nord ouest avec un désir de traverser et de se rendre sur les terres qu'on vu naitre son père. Rejoindre les terres de ses ancêtres un jour et de reprendre sa vie à la source. Voyager, avec Oks pourquoi pas vers Les montagnes d'Ecosse

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Rackam__frost
"La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé!"
[ Socrate]

[Sur les chemins]

Le voyage se passait tranquillement et le groupe d'amis passait leur temps à rire de choses et d'autres. Le soldat n'est pas seul et franchement, ça lui fait du bien. Il reste néanmoins dans ses pensées et a pris des résolutions qui ne pourront que le faire remonter. L'avantage de reprendre à zéro, c'est que l'on a pas besoin de se poser de question. Avoir un but, avancer et faire de sa nouvelle cause un leitmotiv.

Première chose à faire, Remonter son fils Jax en toute sécurité. Les brigands de bas étages auront une surprise si jamais ils devaient s'attaquer à ce qu'il a de plus cher. Personne ne lui enlèvera son fils et il sera élevé selon ses principe... Une très bonne chose en fait.

Deuxième chose, avertir le grizzly de son arrivée iminente à Bourmont. Il ne s'attendait pas à une haie d'honneur loin de là. Mais après tout, elle avait laissé une porte ouverte. Il y avait pensé tout le long de son séjour à Berti. Les sentiments ne se commandent pas et il devra cravacher dur pour la reconquérir. Mais l'espoir renaissait et c'était bien là l'essentiel. Il s'arreta un moment avec le groupe et se mit contre un arbre... La lettre se voudra aller à l'essentiel tout simplement.




À Oksana Date d'envoi Le 02 Décembre 1463 à 12h53
Objet Nouvelles. Expire le 20 Décembre 2015 Oks

Pour t'avertir que je viens de reprendre la route. Ces deux jours m'nt aidé à voir plus clair. Et c'est déterminé que je reviens vers toi.

Je veux qu'on mette de côté toutes ces barrières que nous avons dréssé entre nous. Oui j'ai fais des conneries et tu en a payer le prix lourd. Laisse moi te reconquérir et redevenir l'homme que tu aimais.

A dans deux jours.

Rack


Il fit envoyer le message et tout le petit monde s'arreta pour camper tranquillement. Dans deux jours, il retrouverait Oksana et surtout Jax.
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Rackam__frost
"Rien n'est plus absurde que de sots préjugés."

[Compiègne]

Il est amusant de voir que la Champagne prêterais plus d'attention à un simple brigandage, qu'un procès pour traitrise. Le soldat avait pris son temps d'aller dans une autre province et de revenir tranquillement, sans en être inquitété et sans que rien n'ai évolué. Le procureur devait surement dormir bien tranquillement se disant qu'en laissant le procès sans verdict ça laisserait la suspicion planer comme un vautour. Ce n'étais sans compter le soldat qui connaissait les lois de Champagne. Bref Le revoilà à Compiègne et son fils était revenu auprès de lui.

Il avait Jax dans ses bras et il était heureux. Il passa la journée avec lui à se promener en forêt. Jax grandissait bien et il arrivait enfin à l'aube de ses 12 mois. Il avait grandit, était souriant et ça faisait le plus grand bien au soldat de l'avoir dans ses bras.

Puis de retour de la ballade le procureur s'était enfin décidé à montrer son incompétence. Il ria en voyant le réquisitoire et il prit le temps de démonter point par point son procès. Il ne faisait pas grande illusion à la suite des évènements.

Il prit donc le chemin de Bourmont pour revoir la vicomtesse. Le procès? Il s'en foutait royalement si on peut dire, il savait qui il était. Mais Oksana... Non tout était à refaire depuis le début et une nouvelle histoire commençait.

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Oksana
Sa vie devenait d'un compliqué.... Pire que la politique en Champagne du temps des Melani.
A ce propos, et sans aucune raison, cela lui rappela le suicide d'Osmoz du haut des falaises de Troyes, falaises inexistantes mais suicide qui resta dans les annales des anciens champenois de par son coté inexpliqué justement.
Pourquoi penser à un suicide à ce moment là ? Sans doute parce que deux parchemins venaient de lui parvenir. Deux parchemins à l'opposé et qui chacun, avait pour but de bouleverser sa vie une fois encore. Et comme tout ne pouvait pas toujours bien aller dans le même sens, et bien un était sans doute pour son bonheur - ou pas d'ailleurs - et l'autre son malheur.

Choix douloureux quand il fallait choisir, ce qu'elle n'avait pas fait et donc que c'était un autre qui avait choisi à sa place. En l’occurrence sa meilleure amie depuis Inca, Klouska. Celle-ci venait de lui signifier brutalement qu'elle rompait leur lien de vassalité à cause du retour du soldat qui l'avait trahie et qui venait de se donner pour but de la reconquérir.

Oksana était un cœur à prendre. Elle ne s'était jamais mariée, ayant un idéal de l'amour surement trop idéalisé puisque pour la séduire les hommes avaient toujours dû faire montre d'une patience et d'une moralité peu communes. Malheureusement, peu d'hommes avaient ces qualités. Cependant, elle en avait rencontrés qui avaient trouvé grâce à ses yeux mais jamais ils n'avaient pu concrétiser : Napo n'était pas noble, Jrag avait mystérieusement fui chez les moines et Rack.... Ben après avoir réussi à avoir une seigneurie, il l'avait très rapidement perdue et c'était elle qui avait trouvé refuge au couvent.

Et voilà qu'après sa sortie du couvent, il réapparaissait, en train de divorcer, avec un truc gigotant en bas âge qu'il traînassait derrière lui avec une nourrice à une poitrine qui faisait peur, et lui demandant pardon au grand désarroi de sa vassale avec qui ils avaient eu visiblement de nombreux différends pendant que la vicomtesse était en retraite.

Elle, ou Lui. Tel était l'ultimatum de sa vassale lorsqu'elle appris son retour. Oksana n'avait pu choisir et Klouska l'avait fait pour elle. Elle était partie. Et Rackam était revenu. Pour la reconquérir avait-il précisé dans sa missive.

Mais l'avait-il jamais perdue ? Son cœur à elle n'était plus à prendre puisque jamais il n'avait cessé de battre pour lui, puisque c'était par désespoir d'un projet d'avenir interrompu qu'elle s'était coupée du monde. La seule chose sur laquelle il fallait et devrait s'expliquer et se faire pardonner, c'était le fait qu'il ait pu la remplacer si vite avec une catin renommée doublée d'une brigande au cœur aussi noir que son âme. Mais également comment il avait pu lui faire un enfant ! Encore que ça, malgré son manque d'expérience, elle se doutait de la façon dont il fallait procéder pour arriver à ce résultat.

Il y a des blessures qui sont longues à se fermer et celle-là prendrait surement du temps. La trahison était une douleur qu'elle ne pardonnait pas facilement. C'était contre tous ses principes et si sa maisonnée marchait si bien, c'était parce que justement elle était construite sur la confiance et la fidélité. Deux qualités dont Rackam avait fait défaut en fuyant ainsi. Seul l'amour que la vicomtesse lui portait toujours pourrait faire réintégrer le domaine au fauconnier...

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Rackam__frost
"Il en va souvent ainsi, c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière."
[ Thomas Day ]

[Compiègne]

La journée avait été plutôt calme et il profitait de son fils pleinement. Ballade en ville, tavernes et marché... Oh certe, Il y avait surement des personnes bien intentionnées qui devaient se retourner sur le soldat n'en croyant pas leur yeux, mais celui qui connaissait bien l'homme savait qu'il en avait rien à faire de ce que pouvaient penser les gens de le noblesse. Il était tranquille et c'est la tête haute qu'il se promenait avec Jax Frost.

Puis il reçut une missive enfin de la Vicomtesse pour convenir d'un rendez vous en taverne. Le soldat sourit et s'y rendit avec Jax... L'heure des présentations était enfin venu. Et connaissant Oks, le soldat se réjouissait de la voir réagir devant un marmot pas plus haut que trois pommes. Bon un peu plus grand depuis sa naissance, Jax grandissait bien et devenait de plus en plus captivé par ce qui l'entourait. Le moindre bruit attirait son attention et ses azures ne savaient plus ou donner de la tête.

Puis vint enfin le moment tant attendu par le soldat. Il prit place dans une taverne et pris Jax sur ses genoux. Le gamin jouait avec une petite charette en bois... Bon il avait plus tendence à éssayer de le mordre avec ses deux dents qui venaient de pousser et à le secouer dans tout les sens avec ses patites mains. Quand la porte s'ouvrit, le soldat et Jax fixèrent l'entrée et virent enfin Oks faire son apparition.


Inutile de dire que la visage d'Oksana venait de se décomposer en voyant Jax dans les bras du soldat. L'homme s'y attendait et il sourit et essaya de rassurer la vicomtesse. Puis Oks hésita à trop s'approcher du soldat et sourire en coin, celui ci donna ordre à la nourrice d'aller lui mettre L'enfant dans les bras d'Oksana. Course poursuite dans la taverne, la nourrice réussit à coincer la noble qui se trouva avec un enfant sur les genoux. Le soldat rit de la voir ainsi, ne sachant pas quoi faire pour s'en débarrasser. Est ce que le sourire de l'enfant en manque de mère en était la cause? Mais la vicomtesse commença à le regarder et à trouver des ressemblances avec le père qui s'était enfin installé auprès d'elle. La discution fut tendue malgré tout et le celte savait qu'il devra ramer fort pour reconquérir le coeur de la belle après tout ce qu'il s'était passé.

Le soldat l'embrassa comme il ne l'avait jamais embrassé auparavant surement et c'est sur ces mots ... "Je rentre à Bourmont... Pour ne plus en repartir...", Que le couple partit avec l'enfant pour prendre toute les affaires et les ramener au domaine.

L'histoire est loin d'être finie, le combat continueras, mais le soldat venait de gagner une bataille importante... Mais surement pas la guerre... Une guerre contre les préjugés et une politique nauséabonde dans un duché dépourvu de bon sens... Elle ne faisait que commencer.
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Oksana
Beurk ! Un truc baveux ! En plus ça gigotait dans tous les sens et ça avait tendance à brailler. Mais comment pouvait-on être admiratif de ces choses qu'on appelait "bébé" ?

La vicomtesse n'avait que rarement été confronté à ces "trucs" et, franchement, si elle rêvait d'en avoir un, en en voyant un de près, elle se demandait si c'était une bonne idée finalement. Surtout que celui-là, c'était surtout sa filiation qui lui posait problème.

Rackam voulait absolument lui faire prendre et elle refusait obstinément. Elle se souvint d'Amory qui avait décidé de la nommer marraine du sien malgré son refus. Elle ne se souvenait même plus du nom de ce marmot qui, depuis, avait dû bien grandir d'ailleurs. Mais depuis la disparition d'Ysa, elle n'avait plus eu aucune nouvelle. Il faut dire que les relations entre la vicomtesse et l'époux avaient toujours été plus que tendues et que moins elle le voyait, mieux elle se portait. Elle n'avait d'ailleurs jamais compris pourquoi lui semblait l'apprécier alors qu'elle ne le lui rendait pas du tout.

Bref, il était des relations étranges auxquelles elle ne comprendrait sans doute jamais rien. Et hormis son petit monde, depuis qu'elle avait décidé de quitter la politique, elle ne cherchait plus les relations humaines donc c'était pas prêt de s'arranger pour elle.

Mais revenons à nos moutons ! La voilà donc entrant dans une taverne où - premier mauvais point - se trouvait le soldat/traître/fauconnier, un marmot baveux et une femme au poitrail retombant. Le dit baveux lui étant présenté comme son fils ! Soit. Déjà une raison supplémentaire d'énerver la vicomtesse déjà bien remontée par l'oubli du soldat pour son séjour en Artois.

Deuxième raison de tension : il avait choisi une taverne où il n'y avait rien à boire !!! Hors de question, surtout dans les conditions qu'il lui imposait. Ils durent donc sortir avec tout son attirail et sa suite pour en trouver une plus accueillante.

Mais qu'elle idée avait-il en tête ? Sous prétexte que la vicomtesse se refusait de s'approcher du soldat - normal après tout ce qu'il lui avait fait, elle n'allait pas lui sauter dans les bras non plus - il avait décrété de la faire adopter par le truc qui ne savait même pas parler. Ben voyons ! La forcer à l'avoir sur ses genoux alors que ça bourlinguait, menaçant de tomber à chaque mouvement. Voilà qu'elle était obligée de le tenir en plus pour éviter une catastrophe ! Quoi que... Une chute malancontreuse, et paf le Jax !

Bref, le petit truc finit par sourire à la vicomtesse aussi tendu que ses cobayes sur la zécarteleuse et elle accepta enfin de le regarder. Satisfait, il lui fut enfin retiré et Rack ordonna à la nourrice de le reprendre et de partir. Ouf !!!

La discussion - ou plutôt les explications - entre les deux protagonistes pouvait enfin commencer. Des reproches, il allait en entendre. Parce que même si fidèle, elle n'était pas femme à se taire et à se laisser faire. Donc sa rancœur se déversa sur un soldat qui faillit perdre patience et partir en claquant la porte.

Mais comme il avait également son côté têtu, il se ravisa et en guise de représailles, il ne trouva rien de mieux que de - grrrrrrrrrrrrr - l'embrasser à nouveau !!!! La laissant sans voix l'espace d'un instant suffisamment long pour qu'il puisse enfin dire ce qu'il avait à dire, c'est à dire qu'il désirait revenir s'installer à Bourmont avec son baveux et quitter son domaine à lui.


Que pouvait-elle dire ? Faible femme qu'elle devenait face à son regard la transperçant ! En même temps, il avait ses appartements à lui, sa fauconnerie, ils ne vivraient pas sous le même toit à proprement parler.
Et Klouska venait de quitter le domaine.... Une domaine beaucoup trop grand et difficile à gérer pour une femme seule.

Elle lui proposa de l'accompagner afin d'aller à l'ex-Donnement chercher les affaires qu'il lui manquait et peut être qu'un nouvel avenir se dessinerait pour la vicomtesse... Un avenir à deux... ou trois....

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Oksana
La vie était étrange. Plus souvent qu'elle ne le devrait à vrai dire, au goût de la vicomtesse.

Depuis leur rendez-vous en taverne, elle n'avait plus eu aucune nouvelle. Était-il terré dans ses dépendances avec son fils ? Était-il reparti dans son domaine ? Ou ailleurs d'ailleurs... Elle n'en savait rien et n'était pas décidé à le chercher. Après
tout, il était libre et elle n'allait pas s'abaisser devant lui après ce qu'il avait fait, même si elle espérait qu'il ne s'était pas moqué d'elle une seconde fois. Cela aurait donné raison à Klouska qui ne voyait en lui plus qu'un traître infidèle qui la rendrait malheureuse.


Ce qui l'affectait le plus, outre son silence prolongé auquel elle avait décidé de ne point y faire attention, c'était sa rupture avec sa vassale. Si Hersent n'avait pas trop mal pris le retour de Rackam, bien décidée malgré tout à soutenir sa suzeraine et à la protéger, allant menacer le soldat d'émasculation en cas de défaillance, Klouska, elle, avait claquée la porte avec perte et fracas et était allée jusqu'à demander la dissolution de leur lien de vassalité. Dissolution que la suzeraine s'était empressée de refuser, sans savoir si cela était possible pour les raisons invoquées par son amie.

C'était Rackam ou elle. Elle n'avait laissé aucune alternative, aucun choix, aucun temps de réflexion à Oksana. Voyant que cette dernière essayait de gagner du temps, elle était partie sans un au-revoir, ne la laissant pas réagir. Puis elle avait écrit cette lettre et lui en avait fait parvenir une copie...


Hersent, elle, n'avait rien trouvé de mieux que d'organiser une rencontre entre la vicomtesse et un vicomte célibataire. Elle espérait ainsi œuvrer à un mariage, si ce n'est d'amour, au moins de raison. Mais qu'est la raison face à des sentiments profonds et sincères ?
De rapides présentations, une excuse pour disparaître, et les voilà seuls en tête à tête. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la vicomtesse avait renversé la situation, fait comprendre au parti qu'elle n'était point intéressée et qu'il ferait mieux de voir avec sa baronne de vassale qui était célibataire et qui était une personne formidable. A son retour de la cave où elle avait passé plus de temps que de normal à chercher un excellent cru, Hersent avait bien essayé de tenter un pseudo-rapprochement en donnant le vrai motif de ce rendez-vous, mais Oksana ne s'était pas démontée et avait dit clairement qu'elle venait de signifier au vicomte qu'elle ferait un bien meilleur parti qu'elle. Sur ce, elle s'était éclipsée, les laissant tous les deux régler leurs affaires.


Ce serait le fauconnier ou personne !

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Oksana
« Il est nécessaire de reconnaître sa propre ombre et ses machinations obscures. Si nous étions capables de voir notre ombre, nous serions immunisés contre l’infection morale et mentale et contre la dégradation »
C.G. Jung, « Essai d’exploration de l’inconscient », L’Homme et ses symboles



Elle ne savait comment prendre la chose : en rire ou en pleurer ! Pour l'heure, elle était étrangement calme. D'un calme qui ne laissait rien présager de bon pour ceux qui connaissaient son caractère sulfureux. Mais à Bertincourt, la seule personne qui la connaissait était la mairesse, Damesence, et elle n'avait jamais assisté à aucune de ses scènes expérimentales. Elle était venue une seule fois à Bourmont, et avait passé plus de temps au fond de la fauconnerie qu'à la cérémonie où elle était invitée. A ce souvenir, la vicomtesse ne put réprimer un fou-rire. A chacun sa méthode pour exhumer ses démons !

En plus, elle n'avait aucun instrument avec elle. Il allait donc falloir trouver un autre exécutoire en cas de crisonite aigüe. Sinon, elle allait repasser sur la liste noire des armées artésiennes plus rapidement qu'il n'en fallait pour le dire.


Bref. Il était grand temps de faire un point. Elle alla sur le port, s'assit sur la jetée, et, regardant la mer, se repassa les événements des dernières semaines : le retour de l'homme, l'appendice entre les jambes, ce pédoncule qu'il semblait sortir plus que de raison et à tout propos, faisant fi de toute morale. Son soit-disant repenti. La rupture avec sa vassale à cause de lui. Sa proposition de voyage que, finalement, il avait fait sans elle. Son retour avec une énième demande de pardon. Sa demande en mariage accompagnée d'une somptueuse robe puis leur voyage en Artois.
Étrange voyage où il ne lui avait pas adressé la parole jusqu'à la destination finale. Leurs disputes incessantes en taverne qui finissaient invariablement par son départ en claquant toujours la porte plus fort, et puis le bouquet final : son départ sans elle !!!!

Il avait osé ! Osé partir soit-disant pour escorter une reyne consort Aristote seul savait où, laissant son baveux, la nourrice et Oksana sur place ! Et sans la prévenir qu'il partait, sans même lui proposer de l'accompagner ! Non mais qu'est-ce qui le piquait ainsi ? Il avait toujours eu mauvais caractère, c'était - comme elle - un sanguin, mais son expérience avec la catin qu'il avait épousé et engrossé l'avait rendu pire qu'avant. Toujours aussi incapable de reconnaître ses torts, toujours victimisé, toujours innocent des querelles dont il faisait l'objet partout où il passait, et toujours colérique au point de ne pouvoir supporter le moindre reproche sans fuir. Il était en train de donner entièrement raison à Klouska. Si elle apprenait qu'il l'avait laissée choir ainsi, elle deviendrait folle et sa haine contre lui serait encore attisée.

Il était peut être temps pour la Vicomtesse d'ouvrir réellement les yeux sur cet homme qui l'avait séduite, avec qui elle avait été fiancée et même au-delà puisque les démarches pour leur union étaient bien avancées lorsqu'il avait perdu sa seigneurie puis en avait épousé une autre sous prétexte qu'elle était restée trop longtemps au couvent. C'est sûr que son appétit à elle était loin d'être aussi gargantuesque que le sien, toujours prêt à dégainer dès que des cuissots bienveillants se présentaient à lui.

Objectivement, mis à part leurs caractères trop bien trempés, ils ne se ressemblaient en rien : autant elle aimait une vie calme et paisible, autant lui ne pensait qu'à guerroyer armes à la main ou pas d'ailleurs. Autant elle était fidèle et honnête, autant lui était volage, inconstant et menteur. Il promettait à tout va mais était incapable de tenir la moindre de ses promesses, celles-ci étant aussi volages que ce que la girouette tournait avec le vent qui se présentait à elle.

La raison de Bourmont lui disait de fuir cet homme qui venait lui-même de la fuir soit-disant afin d'obtenir un titre qui lui permettrait de l'épouser mais son cœur lui intimait l'ordre d'écouter Damesence qui lui interdisait de quitter l'Artois avant qu'il n'y soit revenu.


Une pensée s'imposa à elle : Ce n'est pas ce qui arrive qui détermine notre vie, mais plutôt ce qu'on choisit de faire avec ce qui arrive.*


Elle regarda au loin le soleil qui se couchait à l'horizon, laissant miroiter sur l'eau toute une palette de couleurs emplies de promesses romantiques. Peut être allait-il lui donner de ses nouvelles... Peut être pas... Leur avenir à tous deux était une fois encore des plus incertain, mais n'était-ce pas là l'apanage des Grands Sentiments que de se déchirer pour mieux se retrouver ?




*Annie Marquier "Le pouvoir de choisir"
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Oksana
La vie est ainsi faite que c'est lorsqu'on se sent le plus seul que des rencontres se font et s'imposent. Les jours avaient passé, les semaines aussi, et elle était restée en Artois. Pourquoi ? Elle ne savait pas trop en fait. Elle voyait peu Damesence, occupée après sa réélection. Elle avait entrepris la confection d'un traîneau pour s'occuper et il avançait bien, elle était assez satisfaite d'elle. Elle ne savait si elle allait pouvoir le ramener en Champagne, rien ne se vendant dans cette ville, pas même un sac de blé, mais au moins elle ne pensait pas, partageant ses journées entre la plage, la taverne où elle logeait et l'atelier où elle fabriquait son traîneau.

Jusqu'au jour où....

Elle était en train de méditer à une missive pour Klouska au bord de l'océan, lorsqu'elle se fit accoster par un inconnu. Accoster... il lui demanda elle ne savait même pas quoi tant elle s'empressa de se lever pour éviter d'avoir à lui parler. Malheureusement, ou heureusement au vu de la tournure que prirent les événements.

Elle le retrouva à l'auberge, le hasard faisant qu'il logeait à la même que lui. C'était un parleur invétéré. Impossible de l'arrêter, on aurait dit qu'il avait avalé un troupeau de crieurs de rues tant il avait des choses à dire. Bref, elle retint qu'il était ambassadeur plénipotentiaire d'une province indépendante. Des affaires dont elle n'avait cure, surtout en ces moments de grande remise en question. Cependant, l'individu ne la lâchant pas, elle finit par lui avouer la trahison dont elle venait de faire l'objet et il s'assigna comme mission de lui trouver rapidement un prétendant à sa hauteur, et ce sans lui laisser le choix.

Il réussit à la faire rire lorsqu'il arriva avec une liste assez impressionnante de nobles célibataires, liste assortie de leurs titres, défauts et qualités. Elle ressemblait à la table des matières du livre des vertus, et il entreprit de lui commenter ladite liste : untel n'était pas suffisamment titré, un autre volage, celui-là était trop vaniteux, cet autre pas suffisamment cultivé...
En ressortit quelques pauvres hères alors que les autres étaient impitoyablement rejetés sans autre forme de procès.

Il les contacta afin de leur présenter son projet d'accointance. Le premier fut rejeté par la Vicomtesse à la première rencontre. Il passa la soirée à énumérer ses titres, titres qui n'en étaient pas d'ailleurs, puisqu'il s'agissait de charges épiscopales principalement et qu'en plus il était ordonné et devait se faire désordonner pour pouvoir se marier. Signe de sa nature instable à ses yeux, et elle avait suffisamment donné avec ce genre de personnage.

Les autres, elle refusa de les rencontrer.

Jusqu'à ce qu'un nom ressorte. Un nom qu'elle avait déjà entendu dans la bouche de sa vassale Hersent. Elle lui fit parvenir missive pour avoir son avis qui fut plus qu'enthousiaste à l'idée d'un rapprochement entre son ami de longue date et sa suzeraine.

Et ainsi une rencontre fut organisée entre les deux célibataires, et les deux "marieurs"à Bourmont. Soirée qui failli terminer en drame lorsque... Lorsque quoi d'ailleurs ?
Elle ne savait plus, subjuguée déjà qu'elle était par cet hypothétique prétendant qui n'en était pas un puisque là par l'intermédiaire de deux personnes qui avaient décidées de les présenter afin qu'ils ne soient plus seuls. Enfin, toujours était-il que soudainement Emil se planquait derrière le sapin alors que Hersent le menaçait de le transpercer de sa dague. Puis ils disparurent subitement tous les deux, bras dessus, bras dessous, laissant le beau vicomte et la vicomtesse seuls.

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Jason_ludgaresvissac
Mon barounet il faut trouver un époux pour ma suz !!!

Voilà des semaines qu'Hersouille lui serinait la même rengaine. A croire qu'elle le prenait pour un marieur de dames. Il connaissait du monde oui mais la plus part étaient mariés. Et puis c'était qui la Suz, il ne la connaissait pas, alors pas évident de trouver des nobles à marier. Les jours avaient passés et il avait oublié. Il faut dire qu'il était pas mal occuper en Normandie, entre le conseil et le voyage des anglais à préparer il n'arrêtait pas

Les fêtes de fin d'année approchaient et il avait préparé une réception au domaine afin de réunir toute la famille. Tout à ses préparatifs il croisa allez donc savoir où, un soir un voyageur dans une taverne. L'homme avait croisé sa cousine et les choses ne s'étaient pas très bien passées, puis alors que le Vissac lui réclamait des comptes les esprits s'étaient quelque peu calmées devant une bouteille. L'alcool réchauffe le corps et délie les langues. Voilà que l'homme, diplomate berrichon, mon Dieu il avait du mal avec eux depuis toujours. Mais dans la vie parfois il faut mettre de coté ses rancœurs, pas tourner la page mais juste faire contre mauvaise fortune bon coeur. Une soirée , puis une autre et voilà qu'il vient à lui parler d'une Vicomtesse de sa connaissance qui cherche un époux.
Oui et alors, des futurs époux il n'en avait pas en réserve. Ah mais non il ne voulait pas qu'il lui en trouve il pensait à lui. Le brun fronça les sourcils. Non mais heu ça va hein, les mariages arrangés il avait donné, un épouse morte en couche et là une autre après avoir disparut après le mariage, c'était assez. Mais voilà qu'il insiste le bougre. Et fini par le persuader de rencontrer la dame. Ancienne duchesse champenoise, ah donc Hersent doit la connaitre, voilà qu'il va devoir se renseigner. Parce que bon pas envie d'une croqueuse d'homme, coureuse de dot. Raté Hersouille la connait bien c'est elle sa Suz. Le monde est petit, donc pour son amie il va faire un effort.

Le rendez vous avait été pris et ce soir là il était arrivé au domaine de la Vicomtesse. On avait parlé de choses et d'autres et surtout du passé. Car il se trouvait qu'elle connaissait, la seule, l'unique qui n'ai jamais fait battre son coeur, sa première épouse Suzette. Les souvenirs qui vous assaillent et voilà une soirée qui avait bien commencé qui menaçait de devenir une ode à la nostalgie. Pour cacher sa peine voilà qu'Hersent se lève et là allez savoir pourquoi voilà que le berrichon se met à vociférer.
Il a beau aimer les joutes là ça frôlait le désastre et il allait falloir calmer les esprits avant qu'il n'ai a sortir son épée pour corriger l'homme. Mais devant des dames on se retient, on respire, on prend sur soi et on change de sujet. Voilà que son amie à envie de prendre l'air et entraîne à sa suite le râleur les laissant là, lui et la vicomtesse.

Était ce un piège, une dispute feinte afin de pouvoir s'éclipser sans soucis de façon naturelle. Un regard à son hôtesse qui semble ennuyée . Surtout ne pas laisser le silence s'installer, et puis il n'a pas envie de partir. Non il aimerait en savoir plus sur elle. Elle semble différentes des femmes qu'il a croisé jusque là, hormis ses amies, comme un petit quelque chose qui fait que.


De quoi parlions nous donc ?



Et tout en posant ses azurs sur elle, il lui présente le plat de macarons laissé là par Hersent
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Oksana
Aïe. Voilà le moment que la vicomtesse redoutait le plus : le tête à tête avec un inconnu. Inconnu à marier. Pfffff.... La solitude était certes pesante, encore qu'elle en avait pris son parti à défaut d'avoir un bon parti, mais elle s'en était fait une raison et avait pris une résolution... qui semblait ne pas être la bonne au vu de la première impression qu'il avait fait sur elle. Comme quoi, parfois, il n'était pas souhaitable de faire preuve de testardise approfondie.

D'où il sortait déjà celui-là ? Ah oui, un Normand. Elle qui venait de prendre - encore une - la résolution de quitter le Domaine Royal, voilà qui venait contrecarrer ses projets.

Le premier prétendant, il n'avait pas été difficile de sortir du tête à tête, elle l'avait rapidement envoyé voir ailleurs. Elle avait senti qu'Hers le lui avait présenté mais qu'elle avait une certaine attirance pour lui donc il n'avait pas été difficile de retourner la situation.
Le second, il l'avait très rapidement ennuyée, donc exit le mâle en chaleur en quête de gloire. Inutile de faire preuve d'une diplomatie qu'elle n'avait pas. Et il avait dû comprendre parce qu'elle n'avait plus eu de ses nouvelles.
Mais lui.... Pas de chance ! Elle n'avait pas envie de l'éconduire. Pourquoi ? Elle ne saurait le dire. Enfin... si, un peu tout de même....

Alors que les deux provocateurs de cette rencontre se disputaient et qu'Il prenait la défense d'Hersent, elle s'était plongé dans ses réflexions dont elle était devenue si accro avec le temps dans ses trop nombreux moments de solitude.

D'abord, il avait un charme fou. Pas indispensable, mais pas négligeable à tout prendre...
Ensuite, il avait à peu près le même âge qu'elle. Un bon point supplémentaire.
Ils avaient de nombreuses connaissances en commun, même si une partie d'entre elles avaient depuis disparue : C'est là l'inconvénient de l'ancienneté.
Et puis, ils semblaient avoir de nombreux - trop nombreux - points en commun, hormis le fait que lui aimait cette société dont la Vicomtesse s'était retirée.



De quoi parlions nous donc ?


Elle sortit brutalement de sa torpeur pour se rendre compte qu'il se tenait devant elle, une assiette à la main.
De quoi parlaient-ils ? Bonne question ! Elle ne pouvait lui dire qu'elle se souvenait de ce qu'elle pensait mais pas de ce dont ils parlaient.
Vite, rassembler ses idées, les ordonner, et surtout, redescendre sur terre en évitant ce regard qui était prêt à la faire tomber dans les douves avec ses poissons carnivores.



Dotchette ! Elle cria plus qu'elle ne parla. C'était sorti tout seul. Oups ! Se reprendre, et vite, avant de passer pour la gourde de service. Il ne s'agissait pas de le faire fuir celui-là. Mince alors ! Les deux magouilleurs semblaient avoir tapé juste cette fois dans leur projet.


Nous parlions des Apérault, Melani et autres consorts, notamment de Dotch que vous connaissez et qui est une amie de longue date.


C'est bien beau de parler de Dotch, mais ça ne fait pas avancer la chose. Il fallait trouver autre chose et vite. Mais quoi ????


Vous êtes la personne avec qui Hersent va jouter à ce que j'ai cru comprendre ?


Nul ! Oksana tu es nulle ! Mais c'est trop tard, tu as parlé. Mais ferme-là donc, tu vas le faire fuir avec tes banalités inintéressantes. Mais comment parler à un inconnu intelligemment après des mois de couvent et des années de retraite sur son domaine ???

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Oksana
«Au commencement était Chaos (le Vide) et Nyx (la Nuit) et le noir Érèbe et le vaste Tartare, mais ni la terre, ni l'air, ni le ciel n'existaient. Dans le sein infini d’Érèbe tout d'abord Nyx aux ailes noires produit un oeuf sans germe, d'où, dans le cours des saisons, naquit Eros le désiré au dos étincelant d'ailes d'or, Eros semblable aux rapides tourbillons du Vent.» ( Les Oiseaux, 693-702. )



Effectivement, elle avait bien dû être nulle puisqu'il n'avait point répondu. En plus, elle connaissait la réponse, Hersent lui ayant parlé de lui plus que de raison. Il était là, planté devant elle, son assiette de macarons à la main, assiette qu'elle avait soudain envie de lui balancer dans la figure. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Sans doute afin de sortir de cette torpeur débile dans laquelle ils venaient tous les deux de s'enfoncer comme deux adolescents qui connaissaient leurs premiers émois.

Ce n'était pourtant pas le cas. Et puis quoi encore ? Comment pourrait-elle retomber dans les affres de l'amour après la succession de ses échecs sentimentaux ? Il était grand temps pour elle de se faire une raison à une vie d'ascèse. MAIS....


Mais voilà ! La Créature Sans Nom avait osé ! Elle avait osé frapper. Frapper là où la raison venait de parler. Cependant, il était fort connu que la raison et la Vicomtesse ne faisaient pas bon ménage. Cette dernière n'avait jamais su écouter la première, la faisant ployer aisément, son cœur étant le plus puissant. Et là... Et bien là.... Il était en train de perdre pied. Oui, un cœur avec un pied, malgré ses nombreuses expériences d'éviscérations, elle n'en avait jamais vu. Mais il est accompagné de son aorte. Il était donc possible d'imaginer un cœur qui perde pied.
Donc, son cœur venait de subir une impulsion électrique d'une force inouïe qui lui coupa le souffle. Cette onde produit une contraction du muscle cardiaque qui éjecta son sang vers les poumons et ladite aorte. Le muscle cardiaque fût tant secoué qu'il s'arrêta de battre un instant. Le sang bloqué fut refoulé et afflua dans la seule chambre où il lui était possible de se rendre librement, le cerveau, inondant son cortex cérébral, la laissant là, vide de toute pensée cohérente l'espace d'un instant, permettant ainsi au muscle cardiaque de parler au nom de tout son corps, raison comprise puisque cerveau inondé donc incapable de lui laisser la moindre chance de s'exprimer.

Ainsi parlait le corps...*


Ainsi donc naquit en la Vicomtesse en une fraction de sablier, un trouble d'une intensité telle qu'elle n'en avait jamais ressentit auparavant et ce sans que nul ne puisse avoir le temps d'esquisser le moindre acte d'apologie. Elle sentit converger son être vers cet Autre qui se tenait devant elle, une assiette de macarons à la main.





*Hommage au JD d'Emil de Chambertin-Isthar : "Ainsi parlait Zarathoustra" de Friedrich Nietzsche
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