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[RP]Voilą, c'est fini.

--Adryan
J'ai fini par me dire qu'on éviterai le pire
Qu'il fallait mieux couper plutôt que déchirer...
J'ai fini par me dire que p't'être on va guérir
Et que même si c'est non, et que même si c'est con
Tous les deux nous savons que de toutes façons...

Voilà, c'est fini
Ne sois jamais amère, reste toujours sincère
T'as eu c'que t'as voulu, même si t'as pas voulu c'que t'as eu

Jean-Louis Aubert - Voilà c'est fini


La porte du bureau, laissé un peu à la traîne, un peu trop petit, un peu trop vide malgré le travail acharné qu'il avait abrité, se referma lentement. Presque amoureusement. Pourtant les pas lents et inégaux ne s'égarèrent pas aux abords du bar, ainsi qu'ils le faisaient chaque soir depuis six ans. Lentement, après des jours et des jours à tourner en rond, ils s'enfonçaient dans les entrailles visqueuses la maison basse, laissant derrière eux le velours cramoisi des causeuses et le parfum envoûtant du salon. Tête basse, accroché à sa canne, le Castillon, un pas après l'autre, oubliait le rire des courtisanes. Laissait derrière lui les soupirs des clients. Devant ses prunelles grises, les visages défilaient lentement. Une petite vierge qui l'avait ému, sans qu'il n'y comprenne rien. Le visage d'Alphonse, extatique, vérolé par l'ombre d'une cave ou déformé par la colère. Le Castillon avançait, saluant une galerie de portraits de sa marche lente. Combien étaient-elles, ces femmes en quête d'aventure à s'être perdues ici ? Dans les vapeurs de ses alcools ou celle de l'extase. Un pas de plus. Une petite Fleur, laissée sur le bas coté.

Voilà c'est fini.

Les cheveux décoiffés d’Étienne après une passe. Et elle, Vipère au pied de laquelle il avait tout déposé. L'amour. L'espoir. Les visages apparaissaient, l'un après l'autre, avec ordre, pour effacer lentement en une volute de fumée au rythme de sa canne frappant régulièrement le sol. Sans plus d'amertume. Sans plus de regret. Un sourire ami, retrouvé d'un autre temps, où la noblesse et le nom avait encore un sens. Un vent de sable égyptien souffla furtivement pour laisser place à un regard vert, que jamais il n'avait su comprendre. Pour son bonheur ou son malheur, Adryan ne le saurait jamais. Il avançait, lentement, mais droit, plus beau que jamais peut être quand plus rien ne rompait l'ordonnance froide de ses traits. Quand le seul adieu qu'il avait à faire, était à cette Aphrodite affamée. Qu'elle crie, qu'elle hurle, le Castillon n'entendait plus ses plaintes lascives.

Nos deux mains se desserrent de s'être trop serrées
La foule nous emporte chacun de notre côté
C'est fini... C'est fini


Il avançait, ne prenant dans ses bagages qu'une jambe à moitié perdue. Peut-être avait-il passé ici les meilleurs moment de sa vie. Ou alors peut-être les pires. Pourquoi même se poser la question alors tout s'effaçait au dessin d'une simple porte. Derrière ce pan de bois, la brûlure du désert l'attendait depuis si longtemps. Quelles longues fiançailles. Le sable serait sa vie, et bientôt sa peau se teinterait de bleu. Dans le souffle du simoun, il ne serait qu'un nomade. Anonyme à la peau tannée troquant le boitement contre le galop d'un cheval. Et rien d'autre n'existerait que cette paix, enfin retrouvée. Loin de Grateloup, et de cette vengeance oubliée. Rien que l'entendue infinie devant le gris de ses yeux plissés. La porte du lupanar s'ouvrit, le libérant enfin de chaînes dont il s'était lui-même entravé les poignets, et la capitale l'accueillit d'un ultime courant d'air glacé et puant.

Mais voilà, c'est fini.

La porte déjà se refermait, et la silhouette sombre s'enfonçait dans l'ombre, col relevé et le sourire aux lèvres.

Putain. Je t'ai aimé. Mais moins qu'elle.
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