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[RP]Evitez le sexe, le vin et la chanson. Surtout la chanson

Sashah
Oh Happy Day

Oui c'était un jour heureux pour Sashah, un parmi tous les jours heureux qui s'égrenaient dans sa vie depuis qu'elle avait mis les pieds "Aux Rosiers". Bals, jeux, défis, enfantillages, étaient leur quotidien et ce depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Il était venu la chercher en Provence et depuis des lunes ils voyageaient. A un tel point que ses étourdissements avaient repris, mais ça elle les cachait.
A quoi bon affoler tout le monde ! Elle savait ce qu’elle avait. Alors en Bourgogne elle demanda une halte, ne pouvant plus vraiment cacher ses traits tirés et ses yeux cernés.

Elle partit vers les hospices que tenaient des Sœurs et fut conduite auprès d’un médecin dès son arrivée. Il n’était pas homme d’église ce qui la surprit mais la rassura à la fois. Car comment expliquer à un curé qu’elle s’était empoisonnée l’été passé ? Elle risquait un sermon, un refus de l’ausculter voire même une excommunication. Mais à son corps défendant, elle ne savait pas dans les tous premiers temps que son « élixir de vie » était un « élixir de mort ». Pourtant elle avait fini par s’en rendre compte, mais la mort portant conseil, elle feignit d’avoir oublié ce détail.

Elle narra donc son histoire, les soins reçus et ses faiblesses ponctuelles. Elle pria le Très Haut cependant pour qu’il ne diagnostique pas une grossesse et quand enfin il convint qu’elle était encore loin d’être remise de l’abus de mandragore, elle poussa presque un soupir de soulagement.


- Vous allez rester à l’hospice quelques jours ? Je vous le conseille vivement. Vous n’aurez pas à vous aliter, juste vous reposer quand le besoin s’en fera sentir. Evitez le sexe, mais vous êtes veuve donc ce problème là ne vous concerne pas, le vin et la chanson. Surtout la chanson !

Il eut un sourire compatissant et la convia à regagner le bureau de la Mère Supérieure.

Elle n'eut guère pu avoir une explication et un parchemin à remettre plus tard, elle était dans le long couloir qui menait vers son admission.

Elle tournicotait la dernière phrase du médecin dans sa caboche. Côté sexe elle se garda bien de lui dire que Killijo était infatigable, sauf ces derniers jours où une gueule de bois le gardait plus câlin que coquin. Par contre elle ne voyait pas pourquoi il lui fallait éviter la chanson. Toute façon elle ne chantait pas !

Ce ne fut que plus tard après que l’Angelus fut sonné, qu’elle comprit, quand des voix nasillardes faillirent la faire tomber de son lit, tant elle sursauta de stupeur.

Les Sœurs avaient organisée une chorale pour la Saint Nicolas et elles répétaient !

Misère ! Elles chantaient toutes... faux !

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Sashah
Les chants avaient cessé et le sommeil peinait à la gagner. Elle se leva et vint s'asseoir près de la croisée. La lune était pleine et les étoiles scintillaient haut dans le ciel. Tous les éléments étaient réunis pour la méditation et elle inspira profondément. Comme sa vie avait changé ! Comme son destin tout tracé depuis des mois avait basculé. Elle se revit à Arles à la terrasse d'une taverne le long du port, face à la caraque qui devait l'emmener en Alexandrie. Elle se souvint d'une parole de Gerei avant leur départ. Il pressentait que ce voyage allait tout changer et il changea tout.

Elle se remémora les paroles des deux matelots qui parlaient d'un homme aux mains cassés, croisés au sanctuaire de Taurin, d'une femme avec un marmot qui parlait toute seule puisque la gamine était trop jeune pour comprendre ce qu'elle disait. Dans leurs conversations qu'elle écoutait d'une oreille discrète, elle apprit que cette femme pensait que l'homme aux mains cassés la courtisait activement et qu'elle lui résisterait.

S'il avait plus l'usage de ses mains, il avait l'usage du reste le gaillard !


Elle sursauta et étouffa un cri de surprise. Gerei et Antoynette ? Ils ne pouvaient s'agir qu'eux deux ou bien était-ce une coïncidence ?

Elle avait retenu son souffle, chassé cette idée le plus loin possible de son esprit. Mais les intuitions de ce genre sont tenaces. Très tenaces même. Petit à petit des détails se regroupèrent comme des morceaux de parchemins déchirés que se recouperaient pour y lire quelques secrets.

Gerei qui n'écrivait jamais ou presque. Sa dernière missive qui était quasiment informelle. Son envie de partir seul malgré ses suppliques pour qu'il fasse demi tour. Sa détermination à toujours la repousser lorsqu'elle lui avait avoué ses sentiments. Non impossible, ils vivraient ensemble, elle le pressentait. Mais le départ n'avait jamais eu lieu, le lendemain une courte missive lui annonçait que laissé seul sans écu, il revenait à pieds.

Nulle explication ne lui avait été donnée sur la raison réelle de cette décision. Et depuis elle ne savait même pas s'il était vivant ou mort.

Elle avait vécu tout ceci comme un avertissement, un coup de semonce et avait choisi de reprendre sa vie en main, de redevenir femme auprès de celui qui prenait soin d'elle depuis des semaines, Killijo.

Tourner une page du passé et oublier lui semblait la chose la plus simple à faire. Mais quelque part Gerei lui manquait. Elle se coucha, la nuit était déjà bien avancée et se réfugia dans des pensées plus apaisantes, puis s'endormit en souriant en pensant à ses deux amours restés seuls en tête à tête. Ava allait elle se laisser apprivoiser ?

Et au petit matin à matines ...

LA LA LA LALA LA LA ♪♫♪♫


- Ah non ça va pas recommencer !!!

Réveillée en sursaut, elle attrapa son oreiller et le colla sur ses deux oreilles ! Peines perdues, des coups de becs frappaient à la fenêtre. Elle se leva en soupirant, deux missives l'attendaient, délivrées par des oiseaux affamées. La première lui soutira un "Bah ça me fait une belle jambe !" et la seconde lui arracha un sourire attendri.




Au Moulin des Souvenirs

Ma Chère Balaguère,

Nous avons suivi cette route ce matin, qui revenait d'un autre Temps.
Entre les ombres, la Voix murmurait encore les échos de son Chant.
Ce sentier, d'un pont sur Garonne, remontant en contour d'un petit lac,
Entre les collines, jusqu'au Moulin de Bergerac.

Toujours debout, toujours autant abandonné.
Dans les pierres encore, ces instants qu'on y a laissé.
Notre Fils a vu l'endroit où notre Amour lui a donné Vie.
Et nous l'avons retapé ensemble, toute la journée d'aujourd'hui.

De quelques voiles trouvées au marché sur le chemin,
Teintées de rouge et de noir, tendues aux bras du moulin.
Un symbole, plus qu'une véritable restauration.
L'Infini d'une danse céleste, tournent les ailes des Dragons.
Certaines choses naissent et meurent, d'autre trenscandent les Saisons.
Un Coeur d'Enfant s'émerveille de la Valse de Kalliopé et d'Orion...

Une empreinte qui demeure, au delà des choix de l'existence,
Notre Fils aura muri, aujourd'hui, je pense...

On t'embrasse, prends soin de toi,

G.

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Sashah
Il lui fallait répondre à ce couple "parfait" qui lui avait envoyé un semblant de faire part, pour lui annoncer son mariage. Mais elle eut un sourire ironique en y pensant, déjà ce mariage lui importait peu mais ensuite... Elle se posa cette question, ce couple qu'ils montraient parfait, l'est-il vraiment ?

Est-il possible de rencontrer le couple parfait ? Ces deux âmes sœurs dont l'amour ne meurt jamais, ces deux amants dont la liaison n'est jamais menacée, le mari et la femme qui s'accordent une confiance totale, qui ne doutent jamais, qui ne se disputent jamais ?

Non surement pas non. Elle le seul couple parfait qu'elle voyait, se tiendrait au sommet de leur gâteau !

Le seul problème c'est qu'elle ne pouvait pas leur écrire ça ! Quoique...

Elle prit néanmoins sa plume quelques instants plus tard et rédigea une courte missive qu'elle envoya aux deux futurs époux :




Il parait que tout est écrit dans le ciel, que nos destins s'étalent sous la voute étoilée, à la brume des nuages.
Si le soleil n'est pas au rendez vous le jour de votre mariage,
Il sera dans vos cœurs.
Tous mes vœux de bonheur.
Sincèrement

Sashah


Bon ça c'est fait ! souffla-t-elle une fois les deux félicitations purement d'usage expédiées. Un autre pigeon partit, mais cette fois ci pour la Bourgogne.




Bonjour Cher Anthy,

J'ai vu votre nom sur les affiches du conseil.
Je vous envoie donc mes salutations amicales, pour mon passage sur les terres de Bourgogne.
Bien à vous.

Sashah de Castelcerf

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Sashah
Couvent* : lieu d'élevage des prieuses. Les couvents sont en voie de disparition, les tentatives de reproduction par l'opération du Saint-Esprit sur les femmes vierges n'ayant pas jusqu'à présent abouti... sauf une fois, mais c'était il y a très longtemps, à l'occasion de la première céleste.

Elle assistait à la messe, d'une oreille distraite. Quoique presque d'une oreille qui sifflait car les sœurs s'étaient mises en tête de s'essayer à la flûte en plus du chant. La cacophonie l'avait empêché de faire une sieste et elle maugréait mentalement d'avoir eu l'idée saugrenue de venir se reposer dans un couvent.

Mais il n'y avait pas que ce détail qui l'empêchait de suivre l'office. Une missive lui était parvenue. Et elle n'avait qu'une hâte la relire à tête reposée. Si un jour elle pourrait enfin être au calme ! Ce dont elle doutait et elle finit par adresser réclamation au Trés Haut en pensées.


*Je vous en supplie Aristote faites les taire ou coller leur leurs flutes dans le f.... ! Pardonnez moi Seigneur car j'ai pêché, le manque de calme me rend nerveuse, je ne sais plus ce que je dis.*


En pénitence pour ces mauvaises pensées elle récita ses prières, une par une, à une vitesse vertigineuse si bien qu'il dut en manquer la moitié. Puis elle se concentrant enfin sur le reste de la messe, puis fila dans sa cellule et s'empara du courrier lu vite fait avant son départ pour la chapelle.




Objet Lettre d'un perdu
De Gerei d'Azincourt

Sashah.

(Vous remarquerez la formule épurée. J'aurai pu forcer la litote en disant Sash, mais cela aurait basculé dans une familiarité que nous n'avons jamais vraiment eu et sans doute tant mieux car à mes yeux vous restez ainsi comme un rêve inatteignable.)

Je vous écrit après tout ces jours car il m'a fallu bien du temps pour retrouver mes esprits. (Je ne sais pas si j'en ai plusieurs, mais en tout cas je sais que je l(es)'avais perdu(s)).

Lorsque nous sommes arrivés à Alexandrie tout est parti de travers. Une vraie débandade.
En arrivant dans cette ville qui n'est qu'un piège à pèlerins où il est impossible de travailler ou de se mettre paisiblement en retraite, mais où tout est payant et terriblement cher, nous avons tous vite compris que nous ne pourrions pas rester bien longtemps sans risquer d'y laisser la peau, les os et surtout la raison.

Je dois dire que c'est la raison qui la première nous a visiblement échappée. Soeur Ellya en premier qui s'est littéralement précipitée sur le premier bateau. Puis se fut le tour de Soheil et même d'Antoynette qui sans rien dire s'est aussi discrètement embarquée sur ce maudit bateau.
La veille elle s'offusquait de l'attitude d'Ellya, mais lendemain même, elle faisait la même chose.
Tout compte fait, elle fera une bonne cistercienne.

Je dois dire que j'ai paniqué. Je ne me voyais pas rester un jour de plus dans cette ville et autant par dépit que par survie je m'en suis allé faire demi tour.

Je dois aujourd'hui vous avouer que je voulais leur montrer à ces ingrates qu'il y en avait encore un parmi ce groupe qui avait du courage et qui ferait fièrement demi tour.

Je ne savais pas alors que le jeune Juste-Parfait avait lui aussi fait ce choix courageux.

Je le sais aujourd'hui alors que je viens de le retrouver aux portes du désert. Séquence émotion et respect pour ce jeune homme plein d'avenir.

Ce retour, où j'ai bien failli mourir (je pourrais même dire,"où suis mort", mais je ne peux rien en raconter, par pudeur et aussi parce que dire " Ce retour où je suis mort" a comme un goût de point final irrémédiable, qui en l’occurrence fut remédié).
Ce retour donc, fut terriblement pénible, mais il me permit de me retrouver. (Je voulais dire retrouver mes esprits, ceux dont j'écrivais plus haut avoir perdus, mais dont j'ignore s'ils sont pluriels ou singuliers, mais cela pourrait prêter à confusion, je n'ai pas fait un simple malaise, j'ai fait ce qu'on pourrait appeler une fausse mort, une quasi mort, une expérience de décès, une mort ratée, un fausse fin de vie, une ressuscitation, un aller-retour terre-soleil express. Enfin bref ce genre de choses que l'on préfère croire impossible et surtout qui est impossible à raconter sans être pris pour un fou à lier).


Au moment où je vous écris, je suis en pays ottoman. Le jeune Watelse et son compagnon de fortune trouvé je ne sais où sont en train de se reposer et une femme, une italienne est à coté de moi.

Je vous imagine disant "Ah celui là encore avec une femme ".

Encore une fois, si je suis avec une femme ce n'est pas pour en abuser, ni même en user. Je l'ai trouvée, abandonnée en Alexandrie et je lui ai proposé de se joindre à moi. Bon, c'est vrai qu'elle ne veut plus me lâcher, mais elle n'est pas gênante. Je ne comprends pas ce qu'elle dit et grâce à cette bénédiction elle est très supportable.

Je profite de ce temps qui m'est donner (oui, je la vois comme ça cette errance) pour me consacrer à l'écriture.

J'ai entamé un livre qui doit guider vers la sainteté. Il m'a été inspiré par mon expérience dans le désert et par le désir de Juste d'apprendre. Je me sens le devoir de lui donner ce que je n'ai pas eu, moi, la chance de recevoir d'un père, maître ou ami, mais qui m'a été imposé.

Je n'ose vous demander si vous allez bien, si vous êtes heureuse. J'ai conscience de vous avoir abandonnée. J'espère que votre vie à pris un cours plus tranquille ou du moins plus navigable en tout cas je vous le souhaite.

Avec tout ce qu'il me reste d'humanité.

Gerei d'Alexandrie



*Définition d'après le dictionnaire des mécréants

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Sashah
Cloche : seul personnage doté de la raison dans la religion Aristotélicienne : les cloches "raisonnent". Au début de chaque printemps, les cloches ont le bourdon et se transforment alors en oiseaux migrateurs puis s'envolent pour Rome. Elles reviennent dans leur clocher à Pâques, après avoir pondu leurs œufs dans les jardins.


A l'aube le 3ème jour de son repos forcé au couvent des Bernardines


Les cloches sonnaient à toutes volées, c'est ce qui la sortit de sa torpeur. Elle avait toujours le parchemin à la main et les yeux dans le vague. Remettant les pieds sur terre, elle maugréa en regardant la porte de sa cellule.

- Bon sang, mais quand vont elles arrêter de faire du boucan, ces bonnes sœurs là ! J'ai bien choisi mon couvent moi tien ! On vient en retraite pour se se couper du monde, pas pour s'enfermer avec des hystériques. Et le vœu de silence alors elles en font quoi ?
C'EST PAS BIENTÔT FINI CE BOUCAN !!!!


Mais la porte était tellement épaisse que personne n'entendit la supplique. A part la porte elle-même qui dut s'en plaindre à ses voisines car quelques instants plus tard, une porte claqua. Elle poussa un cri de souris, tant la peur la fit sursauter.

Moralité : la vengeance d'une porte est toujours terrible.

Du coup comme elle était debout elle tourna en rond dans sa cellule, mains dans le dos, tenant toujours le parchemin. Quoique la cellule était plutôt rectangulaire dire qu'elle tournait en rond n'était pas le terme exact. Toutefois elle ne tournait pas rond, ça c'était sur.

Et elle se mit à parler toute seule ! Forcément elle avait les nerfs à vif par manque de sieste.


- Alors c'est donc parce que les autres ont embarqué qu'il n'a pas voulu que j'aille le chercher. Ce qui veut dire que lui et Antoynette n'ont jamais fricoté ? Ah bah non ça ne veut pas le dire non, lui et moi avons... et puis il est parti dans ce foutu pèlerinage ! Et comment je vais lui apprendre moi qu'il y a un Killijo dans ma vie ?
Quoique ça le regarde pas après tout, ça fait des mois qu'il est parti et qu'il ne donne quasi aucune nouvelle !

Il a voulu faire son pèlerin et m'a littéralement abandonné ! Tss Pèlerin tu parles ! Quand on voit le résultat sur les bonnes soeurs d'ici, y a du souci à se faire pour son état ! Déjà qu'il était d'un compliqué, ça n'a pas dû s'arranger ! Bon je lui écrirai demain hein ou le demain d'après. Il faut toujours remettre à demain ce que l'on peut faire... demain hein !


Réalisant qu'elle parlait à voix haute, elle regarda la porte, seule témoin de son monologue et murmura :


Je deviens folle moi !!!! Faut que je revois le médecin. Au secours la folie m'attaque, ça va pas Doc !

*Définition d'après le dictionnaire des mécréants

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Sashah
Croix : totem de la religion Aristotélicienne. Si Cristos avait été jeté aux crocodiles, les Aristoliciens seraient tous habillés en Lacoste*.


Et si le vin de messe était un somnifère ?


La nuit porte conseil, c'est ce qui se dit. Elle apporte le sommeil aussi normalement. Et pour une fois Sashah s'endormit, tôt très tôt, fort heureusement, car au milieu de la nuit un grattage à sa porte l'arracha aux bras de Morphée.

- Dame Sashah vous dormez ?

Cette bonne blague non, j'étais en train de prier pour qu'on me fiche la paix ! Faillit-elle répondre, en se levant douloureusement. Les paillasses du couvent n'étant pas confortables, en plus des nerfs à vif, elle commençait à avoir un mal de dos pas possible ! Elle n'était pas spécialement douillette, mais elle s'était habituée à un certain confort. Dans une chemise empruntée à Killijo, à l'insu de son plein gré, qui lui arrivait sous le genou, les cheveux en bataille, elle ouvrit donc la porte pour y trouver... deux bonnes sœurs.

- Soeur Bernadote, Soeur Elysée que faites vous là en pleine nuit ?
- On va inspecter la cave, il parait qu’il y a un trésor caché, vous voulez venir ?
- Un trésor ? La cave ? En pleine nuit ?

Devant les deux acquiescements de têtes, qu’elle aperçut à la lueur des bougies, elle se demanda réellement si elle n’était pas tombée dans un couvent où l’on hébergeait des « personnes dérangées de l’esprit ». Toutefois maintenant qu’elle était réveillée, autant les accompagner.

- J’enfile mes braies, je me chausse et j’arrive !

Dans quoi s’embarquait-elle ? Surement pas dans quelque chose de bien dangereux, c’était des bonnes sœurs quand même pas des mercenaires ! Quelques instants plus tard, bougeoir en main, elle remontait sur la pointe des pieds, le long corridor qui menait à la porte de la cave. Le cœur battant de peur de se faire attrapées, les deux bonnes sœurs gloussaient et Sashah s’amusait de cette escapade nocturne. Un trésor, ma foi, voilà que son séjour prenait une tournure divertissante, la porte fut ouverte dans un grincement terrifiant et elles descendirent l’escalier puis s’enfoncèrent dans une obscurité trouée par le halo des trois bougies…

*Définition d'après le dictionnaire des mécréants

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Sashah
Foi : adhésion totale en une croyance, une divinité. Si son usage est modéré ou reste un plaisir solitaire, la foi est inoffensive, mais il y a un risque d'accoutumance. Elle devient dangereuse en cas de dépassement de la dose prescrite ou en groupe. Le vin de messe consommé sans modération peuvent provoquer des crises de foi.*.


Et si le vin de messe était un somnifère ? Suite...


Elle avait suivit les deux nonnes et se demandait encore comment elles ne s'étaient pas faites attrapées par la Mère Supérieure. A grands renforts de chuuuuttteuuu et de gloussements, elles arrivèrent enfin à la trappe menant aux caves. Après des "après vous" "non je vous en prie" "passez la première" "a vous l'honneur" "n'en faites dont rien" "bon vous allez descendre oui ou non ?" elles finirent enfin à descendre et se retrouvèrent dans les entrailles du couvent.

La première salle n'était autre que le garde manger qui une fois traversée débouchait sur la cave à vin. Sashah se demanda ce qui était le plus étrange ! De parcourir les souterrains en pleine nuit armée de deux bonnes soeurs ou bien de voir une cave à vin bien fournie dans un couvent. Elle les suivit néanmoins et troqua son bougeoir contre une torche à l'entrée d'un long tunnel que l'on empruntait en franchissant une autre porte située derrière un casier à bouteilles.

La poussière dégagée en l'ouvrant la fit éternuer. Visiblement personne ne l'empruntait et aux dires des deux soeurs, personne ne savait non plus où il menait. S'ensuivit donc une longue marche dans un labyrinthe de couloirs pierreux aux sols jonchés de cailloux. L'atmosphère était lourde, pesante et aux moindres frôlement des cris suraigus s'échappèrent des bouches des trois aventurières. Ce ne fut que tard, bien plus tard, qu'elles déboulèrent sur un escalier au bout duquel une grille en fer, fermée à double tour, arrêta leur expédition.


On est où ?
On dirait que c'est la forêt !
Oui c'est étrange, apparement vous pourriez vous échapper par là !
Aouhhhhhhhhhhhhhhh !
C'est quoi ce cri ?
C'est un loup je crois !
Y a des loups ? Peuvent pas nous attaquer hein !
Non soeur Bernadote, gardons la Foi. Et là c'est quoi qui se prend dans mes cheveux ?
Euhh... La même chose qui se prend dans les miens !
Oui la Foi nous protège Soeur Elysée, mais pas des.... Ahhhh ! Des chauves souris !!!!
Ah AHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh !!!


En effet une horde de chauve souris, dérangées par la lumière de leurs torches, les frôlèrent en s'envolant. Et jamais femmes n'avaient couru aussi vite pour revenir dans un couvent !

C'est complétement essoufflées qu'elles déboulèrent dans une bousculade, cheveux hirsutes et yeux hagards, toutes les trois, dans la cave à vin. Et c'est tout naturellement que pour se remettre de leurs émotions, elles débouchèrent, une puis deux bouteilles de vin de messe.


Va falloir se confesser les filles ! *hips*
Oui il le faudra *hips* demain !
Non mais euh *hips* avec le vin de messe, pas besoin non ? C'est pas une confession de l'intérieur qu'on fait là *hips* ?
Z'avez *hips* raison Dame *hips* Sashah !

Sashah avait une logique bien à elle. Et un long moment plus tard, s'endormant au pied d'un casier à bouteilles, elle se dit que c'était bien la première qu'elle se confessait autant dans un couvent !

*Définition d'après le dictionnaire des mécréants

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Sashah
Confessionnal : petite cabane en bois à l'intérieur des édifices religieux, composée de deux ou trois compartiments. A ne pas confondre avec les latrines.
Les Aristoliciens viennent y chercher l'absolution afin de ne plus se sentir coupable de leurs pêchés ou comportements inciviques et de pouvoir recommencer, sans mauvaise conscience, dès leur sortie.*.



Et si le vin de messe était un somnifère ?Fin...


Elle dormait à poings fermés quand elle entendit chanter ! Encore ! Cette fois le chant venait de loin, mais c'était comme si un bourdon, bourdonnait dans sa tête ! Elle voulut se retourner et rabaisser la couverture qui gratte sur ses oreilles mais ne sentit qu'un tissu rêche et un gémissement se fit entendre. Ce fut comme un beuglement de vache mal lunée, genre à qui l'on tire la queue qui lui vrilla les tempes. Elle ouvrit un oeil, un seul, l'autre dormant encore et essaya de comprendre la situation. C'était étrange elle dormait sur un matelas à bosses ! Ouvrant l'autre oeil qui se réveilla enfin, elle mit un long moment à comprendre que les bosses étaient les cailloux du sol d'une cave et que sa couverture n'était autre qu'un morceau du bas de la robe de bure de Soeur Elysée qu'elle tirait tant et si bien que celle-là était retroussée jusqu'à sa culotte de dessous. Diantre ! Pour le peu, elle devait avoir froid aux fesses la bonne soeur. Elle se leva d'un bond, ce qui lui arracha un cri de douleur et elle se tint à deux mains les tempes.

- Aie ma tête, mais qu'est ce que je fais là moi ?


En guise de réponse deux grognements se firent entendre, ce qui relança son mal de crâne. Elle les appela :

- Hey les filles debout, la messe à commencer je crois.

Mais après maints essais, rien n'y fit, Soeur Bernadote et Soeur Elysée dormaient, enfin ronflaient plus exactement.

- Oh pis tant pis hein, moi j'y vais.

Revenir à sa cellule fut assez simple somme toute, la messe avait bien lieu et personne ne trainait dans le couvent. Elle se lava, se changea, tacha de remettre un peu d'ordre dans sa tenue et se précipita à la chapelle. Juste à temps pour la confession. Récitant les paroles sacrées, se disant qu'elle aurait bien besoin d'une confession, elle suivit le reste de la cérémonie en somnolent. Puis prépara son baluchon et vint enfin à la consultation qu'elle devait avoir avec le médecin. Dernière étape obligatoire avant sa "libération".


- Dame de Castelcerf, alors ce séjour vous a-t-il été bénéfique ? J'ai l'impression que non, vous avez les traits tirés et les yeux cernés. Ce poison est plus vivace que ce que je pensais.

Comment lui avouer qu'elle venait de prendre une cuite et qu'elle ne devait son haleine fraiche qu'à quelques feuilles de menthe séchée qu'elle venait de mâcher ? Elle ne pipa mot et se laissa ausculter sans broncher. Le crâne prit dans un étau, elle n'avait pas la force de s'expliquer sur le pourquoi et surtout le comment, de sa mauvaise mine.

- Repos, nourriture consistante afin de reprendre un peu de poids et je pense qu'avec ces deux potions prescrites, vous arriverez à vous débarrasser des petits malaises dont vous souffrez. Au revoir et que le Très Haut vous protège !

Elle acquiesça et fit confectionner par l'herboriste du couvent, les remèdes puis sortit enfin en pensant qu'un jour il faudrait bien qu'elle vienne à confesse !

En attendant elle partit retrouver Killijo et Ava_Francesca, en espérant qu'ils ne se soient pas trop ennuyés durant son séjour forcé. Les pauvres !


*Définition d'après le dictionnaire des mécréants

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Killijo_de_denere
Pendant que Sashah était au couvent, voici ce que sa fille et son amoureux faisaient pour l'attendre.. ce fut pour certains un très mauvais voyage

Ce matin-là, dans la chambre de l'auberge de Joinville, Killi dort au milieu du lit, perpendiculaire. Sa tête penche vers le sol, ses cheveux trempent dans... Un voile de rideaux fleuri se présente pour masquer la description de ce qui a été répandu sur le sol, mais l'auteur des faits plaint la servante qui va venir ramasser. Dans un coin de la pièce git le corps d'un grand blond, semblant désarticulé, la tête penchée sur le mur, sali lui aussi par des couleurs qu'aucun alchimiste n'a encore réussi à reproduire. Ils n'entendent pas le coq chanter, ni que l'on frappe à la porte. Killi veut se retourner mais il sent le vide sous ses jambes, ses bras aussi pendent dans le vide. Il ouvre un oeil vitreux pour tenter de comprendre mais son cerveau referme les vannes rapidement et il repart dans un ronflement terrible. Le blond se pelotonne contre son mur en marmonnant


"- Encore un petit peu..."

De l'autre côté de la porte, Dupond et Dupont jouent à Pierre, parchemin, ciseau, puit*. Le cul de chouette prendrait trop de temps.

- Hey, z'avez perdu, c'est à vous de les réveiller !
- Nan, on avait dit pour la première tentative ! On recommence !
- Z'allez encore gagner, m'avez dit que le ciseau est trop grand pour rentrer dans le puit.
- Bon, on va chercher le lieutenant alors ?
- Euh... Un mercenaire ?
- Sont pas là, l'coq les a envoyés en mission
- Bon, y'a qui alors ?
- Bah la petite, elle pourrait aller réveiller le coq, il la disputera pas elle
- Z'êtes sûr ?
- Sais pas. Faut voir c'qu'elle va trouver aussi
- Y sont montés seuls ?
- Sais pas, me suis endormi
- Ouais, moi aussi, qu'est-ce qu'ils ont descendu !
- Ah ça, le tavernier a gagné son mois sur une soirée
- sans compter les femmes
- Z'avez réussi à en lever une ?
- Nan, elle est partie quand je lui ai parlé de manger mon saucisson
- Elle connaît rien, pourtant, l'a du retour
- Ben oui, je dis toujours quelque chose qui leur va pas. Et vous ?
- Ben elle a voulu m'faire payer et je lui ai dit que pour ce prix, j'en voulais une bien plus belle
- Oui, et alors ?
- Ben j'ai pris une baffe et elle est partie, cette garce. Sauf que j'ai pas vu que c'était la seule qui restait.
- Bon, on recommence ? Il va râler qu'il a pas eu le temps de se préparer pour sa dame
- Oui, mais vous n'utilisez pas le ciseau alors !
- Non, je vais prendre la pierre
- Pffff, vous allez encore gagner, j'allais prendre le parchemin.
- Alors c'est vous qui frappez...


Dupond s'exécute en soufflant, craignant déjà ce que le cap'tain va lui faire à le réveiller ainsi.

- Cap'tain ! Cap'tain ! C'est l'heure !
- Quoi ?
- Ben faut vous l'ver !
- Pas déjà, fous-moi la paix !
- Si messire, il faut, elle va arriver
- Fais venir une servante et un bain
- rousse ? Brune? Blon...
- qu'importe. Celle que tu trouves et qu'elle sache me rendre présentable


Killi se lève et trouve Jehan contre son mur, accroché comme une moule a son rocher. Il le secoue.

- vieux, réveille-toi ! T'as un lit plus confortable
- l'est occupé ?
- nan, t'aurais pas su lever une chèvre...
- alors je bouge pas. Suis bien ici


Killi attend la servante assis sur son lit, la tête entre les mains pour tenter de recouvrer ses esprits. La jeune fille arrive timidement, parlant doucement.

- messire veut me voir nue avant de venir dans le bain?
- quoi ? Non je ne prends point bain habillé encore
- dis à la pimbêche de faire vite, je veux dormir!
- t'as qu'à aller dans ton pieu !


Se tournant vers la servante.


- aide-moi a me déshabiller, toi
- mais messire, vous êtes déjà... Nu


Il se regarde, surpris.

- bah qu'est-ce que j'ai fait?
- c'est les furies d'hier, te rappelle pas ?
Intervient Jehan, toujours contre son mur

Killi regarde la jeune servante qui n'ose lui répondre en rougissant. Pendant ce temps, l'aubergiste amène un baquet assez grand avec son fils, deux femmes suivent avec l'eau chaude. Il lui fait un grand sourire édenté.

- elle est timide mais pas farouche pour satisfaire les appétits des messires

Killi remet sa tête entre ses mains en se demandant

- qu'est-ce qu'on a foutu ?
- si ta dame le sait, ça...
- à ce point ?


La fille le regarde et acquiesce.

- ah

Il regarde la fille et se lève, voyant qu'en effet, il ne lui reste qu'un lambeau de ceinture qui tient un semblant de tissu lui servant de sous-vêtement, protégeant ses attributs, à l'air libre.

- Bien, quand le bain sera prêt, tu m'aideras à m'habiller et à me coiffer, je dois être présentable pour ma dame.
- Bien messire. Rien d'autre ?
- Il n's'rait pas capable de s'faire une catin tout d'suite !
se moque Jehan
- Toi, vas te coucher pour récupérer et vas t'occuper des hommes au lieu de faire l'andouille
- Bien chef !
lui répond-il d'un ton moqueur

Killi attend que les seaux soient montés pour terminer de remplir le baquet, assis sur le lit, affablé serait le terme le plus exact, tandis que la servante a déjà commencé à nettoyer le sol et à ramasser les vêtements épars dans la pièce.

- Messire a d'autres vêtements propres ?
- Dans le coffre. Cherches-en les plus propres et bien lisses


Il entre dans le bain avec une sensation de bien-être qui le fait pousser un soupir d'aise. La jeune fille accourt pour lui frotter le dos avec un savon rugueux. Il se laisse faire sans un mot, tentant de se concentrer.

- Tu vas me préparer une tisane dont je vais te donner les herbes. Elle permet de faire disparaître les effets d'une soirée trop arrosée. Tu pourras en donner à l'épave qui ronfle là, quand il sera réveillé.


Elle étouffe un gloussement et aide le coq à se sécher, vêtir, coiffer...

- Suis-je beau ?

Elle rougit et n'ose le regarder dans les yeux.

- J'dirais qu'vous êtes parfait, messire. Votre dame a bien de la chance
- Elle ne dira point ça lorsqu'elle me verra arriver avec cette tête
- Vous allez boire la tisane messire et ça ira mieux
- Cela ne dissipera que le brouillard, point le reste. File me la préparer, elle ne devrait plus tarder. Et va chercher Ava.
- Votre dame ?
- Mais non idiote, la fillette qui prend ses repas avec moi
- Ah oui, la jeune fille masquée.


Il réajuste une dernière fois sa chemise dans ses braies et le voilà prêt pour aller accueillir sa douce à la sortie du couvent. Il descend dans l'auberge attendre Ava pour aller retrouver Sashah, fébrile de la serrer enfin dans ses bras.

* Ce jeu a plusieurs noms, dont chifoumi, mais par mesure de traduction, il est préférable d'utiliser juste les termes habituels. Bien que certains connaisseurs (du Big Bang Theory) ont ajouté Spoke, qui viendra quelques siècles plus tard éclairer notre galaxie d'incultes illogiques que nous sommes.
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