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[RP] L'introspecion

Titi04
Fort de 17 ans d'expérience de la vie Titi était arrivé à un moment clef de sa vie. Les deux dernières années avaient été d'une grande richesse et il avait beaucoup apprit en se mettant au service de la communauté à travers ses engagements municipaux et ducaux à travers ses expériences humaines et sentimentales. Ces dernières s'étaient malheureusement soldées ; non pas par des échecs car il était profondément optimiste ; mais par des séparations à l'aube d'une demande en mariage.
Oh oui Titi avait eu mal, avait été triste et avait pleuré mais il avait continué à vivre avec enthousiasme.

Jusqu'à ses 15 ans sa vie a été relativement classique, le travail au champ tout en ayant une éducation à la maison faite par sa mère. Malheureusement son père n'avait été que peu présent et la charge qui aurait du être la sienne avait reposé avant tout sur la formidable mère qu'était Marie. Elle avait tout donné pour son fils unique, ses forces, sa santé et par dessus tout son amour. Cet amour était d'une grande pureté, elle n'attendait rien en retour. Un Aristotélicien dirait que le paradis solaire ne pouvait que lui tendre les bras mais elle avait pêché, une fois et c'est sur son lit avant de rendre son dernier soupire de soulagement qu'elle l'avait confessée. Cette faute Titi ne la connaissait pas et il ne la connaîtrait sans doute jamais passant ainsi à côté de l'histoire de sa famille.

Sa vie était maintenant à un tournant car il allait se faire baptiser pour devenir parrain, lui ; qui n'adhérait pas aux fondements de l'Aristotéliscisme. Lui , l'Amoureux comme on pourrait le surnommé pour son amour de la Vie et la pureté ; transmise par sa défunte mère ; qui le composait n'avait pas la même vision de l'Amour et ne ferait rien pour la changer car elle le rendait heureux et semblait produire aucun mal autour de lui.
Cependant quelque chose le travaillait au plus profond de son cœur et en cette fin de journée alors que le soleil approchait de la fin de son éveil Titi réfléchissait, sondait son cœur. Ses pas l'avaient baladé dans des endroits qu'il affectionnait tout particulièrement tel que le Jardin des balades et voeux ou encore le verger Dios. Le magnifique verger que le moustachu contemplait quelque soit la saison. Ses senteurs printanières et estivales ainsi que le bourdonnement de vie associé à la large palette de couleurs en faisait son endroit fétiche. Pour autant il appréciait les autres saisons pour le calme et la sérénité qui s'en dégageaient. La Nature se reposait et elle incitait chaque individu à faire le vide de tout et se retrouver avec lui-même.
Après son passage au verger le maire de la ville avait été dans une prairie dans laquelle quelques chevaux s'étaient trouvés en plein jour. La journée, le propriétaire, lorsque le temps le permettait, sortait les bêtes afin qu'elles se dégourdissent les pâtes et il leur sortait le foin afin qu'il profitent au maximum du soleil. Celui-ci était bien descendu sur l'horizon offrant ainsi à toutes personnes qui le voulait un somptueux tableau rougeoyant. Titi le regardait, confortablement installé dans le foin que les chevaux n'avaient pas mangé et il continuait son introspection. Son amour pour Sixtine était au centre de ses réflexion, il cherchait non pas à ne plus l'aimer mais l'aimer sans rien attendre et sans être en manque.

Au moment où l'astre dominant allait laisser la place à ses sœurs les étoiles la réflexion de notre homme se fit plus intense et il plongea dans une sorte de demi-sommeil durant lequel tout va vite, très vite et durant lequel les sens sont en alertes.

Rêve ou réalité ? Quand les deux se mélangent pour laisser la place à une expérience incroyable ! Un prodige allait-il l'aider, le guider ?

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Hivernelle
    La route de la rédemption était longue. Sur ses épaules, le poids des péchés passé s'étaient enfin posés. D'abord légers, ils n'avaient guère paru insurmontables mais plus le temps s'écoulait, plus elle se rendait compte du fardeau que cet héritage représentait. Bâtarde, Hivernelle avait pour tout nom le patronyme de sa mère, perdu était le père de ses rêves enfantins, mort était l'homme qui la prenait sur ses épaules quand elle trébuchait sur les chemins germains. Pourtant, de ces voyages lointains, la jeune adulte ne gardait pas une once d'accent flamand. Le sud avait conquis ses veines pour ne faire plus qu'un avec son existence, auréolant la blancheur de sa peau de quelques rougeurs de saison, le froid mordant ses joues. Le vent assassin se faufilait dans les cheveux libérés pour jouer des mèches en faisant des jolis nœuds que Nelle déferait avec soin au petit matin.

    Il y avait bien quelques heures que le sentier s'était éloigné derrière ses pas, l'herbe gelée se mourrait contre le cuir de ses bottines sans que la jeune femme ne trouve cette promenade désagréable. En réalité, elle était nécessaire pour rejoindre la capitale. Cependant, chaque voyage mérite qu'on prête attention et temps aux paysages que l'on découvre. L'odeur des régions est si différente d'une ville à l'autre, qu'il serait hautain de ne pas apprécier la saveur de ces petits bonheurs. Le foin envahit son nez jusqu'à la faire éternuer alors que l'astre du jour est parti abuser des talents de Morphée. Les petites mains vont resserrer les liens qui tiennent son manteau sur ses épaules, une écharpe de couleur sur le cœur. Le temps filait à tout à l'allure, comme les chevaux qu'elle avait croisés aux galops plus tôt.

    Aucun village ne se profilait à l'horizon. La Lune aimait à cacher par sa douce obscurité le plus beau des trésors qu'un voyageur pourrait rêver à l'arrivée d'une nuit: Une auberge où étendre son corps meurtri. Malgré la déception de cette absence, les Ténèbres réservaient la surprise d'un joyau, étendu dans un reste de foin. Les vairons se posèrent avec audace sur les formes insidieuses, retenant le souffle d'une découverte chanceuse et vient choir à ses cotés sans oser interrompre ce moment d'évasion. Les doigts s'égarent sur les traits de l'inconnu pour découvrir la plus mince expression: il semble serein. Là où les yeux sont limités, il ne reste que le contact pour compenser.


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Titi04
*On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y'en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas


Là où Titi se trouvait il n'y avait nul autre richesse que celle de l'Amour. Il était perdu dans une sorte de réflexion endormie mais consciente dans laquelle il voyait des moments qu'il avait vécu à Sixte.

[...]Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment


La belle étoile de Titi lui manquait ainsi que les tendres petits moments qu'ils avaient vécus. C'était ça le plus dur pour le moustachu, il ne pouvait plus la câliner et se faire câliner comme il le désirait, il y avait là une forme d'addiction qui par moment pouvait nuire à son bonheur.

Le travail est nécessaire
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s'y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long


Pour le Diois la tendresse faisait toujours partie de sa vie, il était attentionné avec ceux qui avaient une place toute particulière dans son cœur : Quercus, Eléanna pour ne citer qu'eux. Les adultes n'étaient pas les seules cibles du cœur de Titi. En effet, des enfants y avaient leur place comme Aubin, Emelyne et Mathéo. Les deux derniers n'étaient encore que des bébés qui ne présentaient que pour seul intérêt de ravir la famille et les proches. Les grumeaux** étaient de véritables aimants à tendresse. Leur innocence était merveilleuse et le moustachu les couvrait d'un amour protecteur. Son rôle de futur parrain il le vivait déjà.

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non, non, non, non
L'amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n'est plus qu'un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D'un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n'irait pas plus loin


Éblouit Titi l'avait été et l'était encore par la belle Sixte. Mais il l'était également par toutes le belles choses que la Vie offrait et pour que la magie puisse opérer il 'efforçait naturellement d'être dans l'instant présent.
Dans les moments difficiles qu'il avait traversé et dans ceux de personnes qu'il avait aider la tendresse avait toujours été là. C'était une tendresse bienveillante.


Un enfant vous embrasse
Parce qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cours
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours


Ce n'était pas un enfant mais une jeune femme qui s'avançait doucement dans un léger craquement de neige gelée. A l'approche d'Hivernelle la tourmente de Titi se mua peu à peu pour laisser la place à une évolution positive. Son coeur se détacha de la sensation de manque pour se satisfaire de l'Amour même unilatérale qu'il avait pour Sixtinee.

Sous les étoiles il était toujours dans l'entre deux, à la fois conscient et inconscient. Au moment où la blonde se laisse aller dans le foin l'imagination de l'homme le plaçait sur un nuage qui se promenait joyeusement entre les étoiles. La paix intérieur qu'il avait trouvé décontracta son corps qui dégagea une impression de sérénité.
Les doigts de l'inconnue se posèrent sur son visage comme pour le sonder. Cette sensation physique commença à le faire émerger tout doucement tandis que son imaginaire les doigts étaient les branches d'une étoile qui lui caressait le visage. Petit à petit les branches des étoiles s'effacèrent et Titi ouvrit les yeux.
La main parcourait toujours son visage et il ne s'en étonna pas. Elle était douce ce qui rendait agréable le geste. Au delà de la main il senti une présence à ses côtés et il tourna la tête vers elle. Un sourire se dessina sur le visage du moustachu et il plongea ses yeux bleus dans ceux de sa voisine.

Les mots viendraient sans doute mais le moment n'était pas encore venu pour Titi de faire entendre le son de voix


* La tendresse - Bourvil - https://www.youtube.com/watch?v=wEhw9AMYOoA
** Issu des Razmoket.

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