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[RP] « Vivre est une maladie… La mort est le remède.* »

Nathan
*de Chamfort

« Il joua avec les vies, je l’aimai et le haïs pour ça. » de Nathan.

Le vent de l’espoir s’était levé pour faire triompher l’amour. De la haine et de l’espérance vinrent se lever chez le Sidjéno. Sous le prétexte d’un amour inconditionnel, il eut l’audace de le voler. Euzen avait fait de Nathan une hydre incurable. La vie dans le paisible village d’Argonne n’était plus. Leur relation était, chaque jour, rouée de coups. Nathan pensait à chaque fois le laminer et à chaque fois il se relevait. Les estocades subséquentes les unes aux autres n’en finissaient plus. Imprévisible au caractère bavoché, il s’engouffrait dans le cercle vicieux de la vengeance. Malgré les efforts de tous, malgré les excuses diverses et variées, l’Ambroise saboulait encore plus et davantage.

Cette guerre atteint son acmé pendant la soirée du douze mai 1462. Investigateur d’une nouvelle attaque, Nathan atteint pour la première le point de non-retour. Dieu seul savait à quel point ce point était loin. Malheureusement, le jeune blond l’atteint. À cœur Ambroise rien impossible. Pour le meilleur et pour le pire. De cette maxime, le pire sonnait plus que le meilleur. Chez les Ambroise l’horreur subrogeait toujours la beauté. Le résultat de cette soirée se résuma par une perte cruelle de crédibilité. Nathan s’était ridiculisé sans retenu. Aveuglé par la haine qui le rongeait, il fit l’esclandre de trop. Face à ce débordement de sentiment, l’impassibilité d’Euzen en sortie vainqueur. Seul contre tous, Nathan déclama la sordide et affligeante vérité. Euzen voleur. Euzen menteur. Euzen égoïste. Seulement, l’affaire s’en allant dans tous les sens et sortant des sentiers de la bienséance, Nathan se fit passer pour un bouffon. Nathan menteur. Nathan égoïste. Nathan fou.

Toutes ses tentatives d’explications étaient abjurées par le borgne. Toutes ses tentatives devenaient désordre. Pour la première fois de sa vie, il perdit définitivement le contrôle qu’il pouvait exercer. Pour la première fois, il n’avait jamais été autant mésestimé. Pour la première fois il était peu enclin à recevoir les acclamations de la foule. Il s’enfonçait, coulait, perdant l’outrecuidance qu’il avait en quittant le manoir Ozéra. Le marasme eut raison de deux poings de folies contre la mâchoire du Montbazon et un poignet tordu de l’Ambroise. Humilié il se décida à rester à présent dans une tour d’ivoire. Le mal été fait, trop couard pour assumer ses actes, il se cacha de tous. Il fuyait les diatribes.

Le lendemain, dans la touffeur écrasante d’un printemps aux allures estivales. Sous des atours estivants, son corps tremblait. S’emperlant à la moindre contrariété, Nathan maltraitait son personnel. Il avait reçu une lettre de sa cousine, qui, au fait de l’affaire avait décidé de jouer le médiat entre les deux amants. Sur le papier, le ton était austère ce qui eut le don d’agacer Nathan. Il se croyait retomber en enfance, subissant divers sermons, lui, le Sidjéno. Il fit cependant preuve d’un certain recul, qui, lui permit d’accepter de faire amende honorable. Il l’invita à un déjeuner. Absorbé par une torpeur inqualifiable, Nathan ne connaissait plus aucune équanimité. Il ne supportait plus cette chaleur désagréable, il tombait dans les griffes acérées d’une insatisfaction inébranlable. Et cette-dernière ne pouvait alors être mise en nitescence, Nathan était bien trop troublé.


-Ouvrez moi ces fenêtres, je veux de l’air! Ma cousine arrive. Que tout soit parfait. Je l’exige! Je le veux.

Le repas débuta, les explications arrivèrent très vite. Johanara se positionna de son côté à sa plus grande surprise. Il lui expliqua les échanges épistolaires. Euzen n’avait plus rien à faire de Nathan. Relégué parmi tant d’autres il ne s’en accommodait pas. La flamboyante lui fit comprendre que toutes ces lettres étaient des ramassis de mensonges. Ils poursuivirent leur repas. La table était digne d’un banquet, comme toujours dans le faste et la démesure innés au Sidjéno. Il ne pouvait se défaire définitivement de ses habitudes Berruyères. Il ne pouvait se défaire de sa vie à Louvières. Un repas comme celui-ci accordait une forme de reviviscence à Louvières. Nathan la saisissait à chaque fois que cela était possible. Le repas se poursuivait toujours et encore. Des sueurs froides coulaient sur son front. La fatigue et le chaud surement se disaient-ils. Le vin continuait à être bu et le poulet à être mangé. Pour la première fois, Nathan dut se défaire de la sophistication de ses atours. Mal à l’aise, il ouvrit le haut de sa chemise. Une peau rouge envahissait le teint diaphane de sa peau. Il regarda Johanara et lui dit alors ces mots.

-Je suis malade… Soignez-moi…

Et tomba à terre comme un vulgaire objet de pacotille. Quelques spasmes accentuèrent la situation. Le Sidjéno, vermoulu, s’en allait à petit feu face à cet amour incurable. L’Apollon était remis entre les mains de sa cousine. Besogneux, il implora intérieurement sa compassion.
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Johanara
" Sans moi, ces deux apollons se seraient sans nul doute entretués... J'étais la Vénus protectrice de leurs amours d’Éphèbe..."

Johanara.


Les mirettes verdoyantes se parèrent d'une certaine angoisse lorsque le front flave de son cousin se mit à perler de sueur et le cramoisi à ses pommettes se fit plus importun qu'un simple voile charmant, témoin d'une plaisante chaleur printanière.

Avait il avalé de travers ce grand nigaud? La coupe fut derechef empli du plus exquis des vins mais rien n'y fit, Nathan suffoquait.
Il mendia son aide avant de s'écrouler sur les sols, arrachant à la lippe purpurine un fugace cri d'effroi. L'Ambroise aimait à se donner en spectacle, elle crut d'abord à quelques fadaises qu'il lui servait pour l’apitoyer aux affres de sa passion tumultueuse avec Euzen.

A l'exorde, Johanara le gourmanda, l'admonestation se fit cruelle à l'oreille du blond qui gémissait, mais l'harangue ne cessa point. Nenni, la langue se délia, Johanara était lasse de toutes ces coquecigrues et autres fariboles qu'il se plaisait à lui vendre pour la distraire, se pensant seul maitre d'un vaudeville déplaisant.

Alors elle s'allongea près de lui, moue boudeuse ancré à son minois de cire et le laissa agoniser.

La farce.

N'était elle point plus malheureuse? Le coeur aride, l'ennui étiré à l'orée de sa pupille qui ne brillait plus que pour le sourire de ses enfants? On l'avait faite d'une féminité exacerbée, de ce corps aux voluptés indécentes, de cette chevelure exotique et luxuriante qui couvrait l'opale de sa peau de fleurs de feu. Ils la voulaient, ils lui jetaient leurs désirs brulants en plein faciès, ils rêvaient de s'enchainer à ses fines chevilles de marbre. Mais aucun ne lui inspirait du respect, de l'admiration, de l’émerveillement. La Duchesse ne se voulait point amante, elle s'aimait compagne. Mais personne ne méritait sa compagnie.

En péroraison, la belle admit que son cousin crevait. La valetaille fut assaillie de cris et de scandale.


Euzen! Allez chercher Euzen, bande de figues ramollies!


Johanara flanqua un soufflet au blond pour l'arracher à cette pâmoison fâcheuse. Elle lui fit boire une liqueur affreuse et le pinça au flanc. Le charlatan qui se parait des sciences de la médecine, lui fit subir mille tortures, jusqu'au coups de bec d'une oie pour le réveiller.

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Euzen

    Vide.

    S’était là le seul terme qu’il trouvait pour qualifier l’endroit qu’il n’osait encore appeler demeure car encore en construction pour plusieurs semaines. Au contraire de sa première propriété Limougeaude, il en avait dessiné les plans, pensés les agencements, visualisé la décoration. Il s’était surpris à aimer ça. Concevoir, imaginer, dessiner, créer. S’était devenu un exutoire, ces plans, l’arrachant même aux griffes de sa vieille amante : Madame Alcool. Pourtant, à l’instant, même les rouleaux étalés devant lui n’avaient aucun attrait. Rien ne parvenait à le sortir de cette sensation étrange qu’était le silence.

    Le Vide.
    Le Néant.

    La cause : Ces enfants n’étaient plus là. Parti en urgence le matin même, sous prétexte de rejoindre leur grand-mère à Lusignan le temps que les travaux se terminent. Le borgne avait préféré les mettre dans un abri tout relatif après la crise dantesque du Sidjéno. A présent, il considérait le risque trop grand pour conserver Cécil prêt de lui. Mais le faire partir seul n’aurait fait qu’accroitre les soupçons déjà bien implanter chez certain. Il avait donc dû se résigner à se séparer des trois et replacer l’idée de l’Angleterre sur la table de son esprit.

    Néanmoins, la véritable source de son malaise interne ne venait pas tant de l’absence de sa descendance, bien qu’il y soit peu habitué, mais de l’écho que se vide extérieur trouvait en lui. Depuis le cataclysme Ambroisien, il était à l’image de cette maison : Creux, stérile, vacant. Car il réalisait qu’Eux finalement, était impossible. Et nullement à cause de leur condition, de leur mensonge, de leur trahison, de leur faute ou de leur secret mais seulement à cause d’Eux. Eux. Même se terme n’avait à présent plus de sens. Eux. Il l’avait combattu, chéri, déploré, espéré. Eux. Maintenant, ne lui rester que l’acceptation et la résignation. Il devait tirer un trait.

    Cela lui retirer au moins une épine du pied.
    La dezaine n’aurait plus de prise sur lui.

    Maigre consolation. A choisir, le borgne aurait mille fois préférer avoir à la supporter Elle et le conserver Lui. Soupire. Il faudrait qu’il se lève, qu’il bouge son fessier de ce fauteuil, qu’il s’active. Il avait mille choses à faire ! Paperasse, compte, lettres, plans. Il resta là avec pour unique mouvement d’amener un verre vide à ces lèvres, ne remarquant qu’ainsi l’absence de contenu. Incapable de rien, il ne se fit pas la réflexion de le remplir et soupira de nouveau. Il détestait cet état, il détestait ces pensées. Il détestait l’étau qui l’étreignait. Il détestait cette situation. Il détestait le Sidjéno. Il détestait tout le reste.



    - Vas te faire foutre !


    Un bruit sec et les fragments, de ce qui fut un verre, s’éparpillèrent au pied du mur sur lequel ils venaient de se fracasser, habillant le sol encore nu de scintillement au grès des flammes de l’âtre. Un instant, son unique oeil se perdit dans leur contemplation et n’en fut tiré qu’au bruit précipité de pas gravissant les escaliers. Il n’esquissa pas un mouvement pour se retourner mais tendu depuis son éclat de rage, il n’attendit que le moment de pouvoir bondir sur le malotru pour déverser sur lui toute sa colère. Victime collatérale.

    - L’Duc s’meurt … L’duchesse … vous fait … d’mander …

    Le duc ? Quel duc ? Refroidit dans son élan, le Montbazon n’avait dit mot. La duchesse … Johanara ? Alors, le duc … Son père ? Il se figea. Son père se mourrait. Son père allait partir. Pour de bon. Définitivement. A jamais. Cela arriverait un jour, il le savait, s’était là, la logique des choses. Mais pas maintenant. Pas aujourd’hui, ni demain. S’était trop … Tôt.

    - Mènes-moi à lui. Aller magne toi !

    C’est ainsi qu’il dévala escaliers, rues et cours à vive allure. Pas son père, non, pas son père. C’était là son unique pensée. Pas Balian. Il n’était pas prêt, il n’avait pas encore réglé tous ces comptes avoir le seigneur hérisson et refuser l’idée de ne jamais pouvoir le faire. Et s’il vivait encore, qu’allait-il pouvoir lui dire ? Pouvait-il accompagner ces dernières heures de moult reproches ? Non, bien sûr que non. Aussi froid qu’il puisse l’être, le Corniaud ne l’était pas à ce point. Alors quoi ? Arriverait-il à dire ces mots qu’il était incapable de prononcer ? Tout ceux qu’enfant, il rêvait et pleurait ne de pas avoir dit à Kali ? Peut-être. Peut-être. Il le voulait. Ou pas. Enfin, bref, il verrait.

    Accaparer par ces songes, il remarqua sans s’étonner de l’erreur d’adresse. Ils n’étaient pas chez l’Ours, ils étaient chez le paon. En d’autre circonstance, le Montbazon se serait braquer, aurait refusé d’y mettre un pied. Mais là, il s’agissait de son paternel et de ces dernières heures dans ce bas monde, alors si le Sidjéno trouvait à y redire, il ferait connaissance une nouvelle fois avec son poing.



    - Sont ici …

    A bout de souffle, le domestique se retira courbé en deux après lui avoir désigné une porte plus loin d’où émaner un vacarme. Lui-même, inspira longuement. Il devait reprendre contenance. Il ne lui était pas venu à l’esprit de questionner sur le pourquoi du comment de la manière. Qu’allait-il trouver là-bas ? Le pire, il en était persuadé … Franchissant le seuil aussi calmement qu’il pouvait l’affiché, il ne pensait pas être aussi proche de la vérité. Car, alors que son regard dévier de sa belle-mère a la silhouette étendu par terre, ce n’est pas une chevelure brune parsemé de blanc qu’il découvrit, mais une blonde bien trop connu de lui.

    - Nathan …

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Nathan
Taraudé, Nathan se retrouvait enclin à subir une de ses dernières tocades. Se grimer en malade imaginaire ne fut pas sa plus grande idée, mais elle demeura tout de même une idée. Alangui, au sol, il analysait sous les spasmes simulés. Où était-il ? Que devait-il faire encore ? Il ne sut apporter aucune réponse. Pourtant la situation fut aperte. Nathan n’avait trouvé aucun autre moyen pour attirer le regard de sa famille. Ne voulant se soumettre à l’adjuration, Nathan avait, sans aucune compassion, usé de sa fourberie. Le roux des Ambroise sommeillait en lui par le goupil qu’il était. Opiniâtre il en conclut de jouer le tout pour le tout. Subissant les traitements douloureux de madame sa cousine. Il crut, pourtant, qu’elle allait faire preuve de concupiscence dans ses traitements. Il se méprit à croire cela. La prodigalité de Johanara dans ses traitements était louable, mais elle n’en demeurait pas moins un petit médecin de pacotille, usant de la vétille pour faire reviviscence chez ses patients. Cobaye déboussolé, à l’acmé de sa douleur, l’Ambroise ne fléchissait pas.

Il se jouait, ici, outre un théâtre, une question de vie ou de mort. Cette question sibylline se caractérisait par la déviance. Pour retrouver un amour perdu et non imaginé. Et c’est sans équanimité qu’il comprit qu’une marche arrière lui serait fatale. Sans Euzen, il mourait. Sans Euzen son monde s’écroulait. Peu de personnes le savaient. Euzen, pierre angulaire de l’empire Nathanesque. Euzen l’Atlas de l’Apollon, Euzen le rédempteur de cette âme déchirée. Euzen était un tout, Euzen avait les atours roboratifs que Nathan avait perdus depuis sa naissance. Un inné désuet, obsolète, juste bon à jeter.

Sur le marbre, il goutait avec amertume la froideur du luxe. Pensant que cette chose lui apportait la chaleur, il comprit rapidement, que l’argent ne faisait pas le bonheur. Il comprit que le bonheur se trouvait dans les bras d’une autre personne. Misanthrope à ses heures perdues, Nathan devina l’importance d’autrui. Qui était en soi une nitescence non négligeable. La vue d’Euzen le calma. Un temps, deux temps, trois temps et il reprit de plus bel sa mise en scène macabre. Jouer de sa mort, quelle triste affaire. Johanara, à la vue de Nathan, prit les atours d’une maritorne. Il se détesta de la penser de la sorte, mais entre elle et lui, lui, lui apportait ce qu’il recherchait. Ne voulant s’acagnarder davantage sur le sol, il lança par une fausse douleur.


-Je veux… Je veux mourir dignement… Qu’on m’alite dans mes appartements.

Et c’est alors, sans même ajouter un « ce sera tout » superfétatoire, que l’Ambroise succomba à la pâmoison. Il voulut faire de ses appartements une pénultième thébaïde. De sa main percale, avant de tomber dans les bras d’une Morphée envahissante, il saisit la main d’Euzen.

Touché, coulé ?

Il fut transporté et mis au repos. Il avait réussi, une première partie. Euzen tenait-il vraiment à lui ?

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Johanara
« J'étais la Guenièvre, d'un Arthur inflexible et d'un Lancelot affété. Mais dans notre histoire, je n'étais point la cause de leur discorde, seulement l'amie fidèle gardienne de leurs amours impies... »

Extraits des Mémoires de Johanara d'Ambroise.


Johanara n'aima plus Nathan dès lors qu' Euzen se logea en son cœur. Point comme un amant. Mais il semblait la main féale et indéfectible qui l'aidait à tisser le canevas sibyllin de la famille et à garder les siens auprès d'elle.

Il jouait à la fois le rôle du père intransigeant avec les enfants et celui de grand-frère, admonestant la Duchesse à chacune de ses nouvelles lubies fantasques. Nathan préposé pour cet office fut trop frivole, Balian trop absent. Euzen fut le secours, l'épaule, le conseil et la prudence.

Il posa maintes fois sur sa route quelques augustes secours prenant soin cependant à ne jamais lui révéler ses bontés. Mais le cœur sait toujours, et dès lors elle l'aima.

La rouquine ne se posa jamais en rivale, encore moins en garante d'une morale originelle, la fibre de l'émoi paraissait bien trop vivace et bien trop probe entre les deux éphèbes pour aller s'immoler sur l'autel d'une jalousie ou d'une émulation déplacée. Elle oeuvra souvent dans l'ombre, maîtrisant les ires flamboyantes de son cousin, exhortant son beau-fils à plus de patience, calmant l'un, poussant l'autre, dissimulant aux yeux d'un monde trop curieux l'idylle prodigieuse.

Jamais elle n'en dit mot à son époux , même aux heures les plus sacrées et les plus fulgurantes de leur amour. Balian resta étranger aux appétences déviantes de son aîné.

Egoiste, elle quitta ses oripaux de Vénus, séductrice à la sensualité exacerbée et aux fragrances entêtantes. Pour eux elle se fit Vesta, protectrice, mécène, priant que le miroir de leurs jeux amoureux ne se brise guère... Elle n'aurait pu choisir sans être peinée. Nathan était de son sang, de ses souvenirs, de ses brasiers incandescents qu'un rien fait vaciller mais qui jamais ne s’éteint. Euzen était un pilier dans l'enchevêtrement malhabile de son existence et les ruines sentimentales de son mariage.

Elle aurait probablement choisi Nathan. Mais serait restée vivre auprès d'Euzen.

Le malade imaginaire fut conduit dans la douceur et l'équanimité d'une chambrée d'Hotel. L’alcôve quiète se voilait de soupirs et gémissements. De l'or et du feu, des émeraudes inquiètes, des mains blanches et parfumées en guise de pansement.

La main fut tendue.

L’œillade indécise qu'elle planta aux beaux yeux d'Euzen, et d'une voix plus amicale et tendre qu'à l'accoutumée :

Nathan vous aime. Assurez-lui la réciprocité de ses sentiments, ce petit faraud est capable de crever par orgueil.

Un baiser purpurin fut abandonné au front de l'hâbleur.

Dans un bruissement de satin, la Duchesse se retira, laissant les amants soigner des plaies bien trop amphigouriques pour la médecine...

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