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[RP]Quand le glas sonne le fond du tonneau

Rick
Le match de soule opposant l'équipe de la Prévôté à l'équipe de la COBA venait tout juste de s'achever. Rick venait de terminer l'arbitrage d'un match d'une rare exception. Legowen avait mené la partie de bout en bout. Non seulement, elle avait été de tous les assauts offensifs, n'hésitant pas à cogner sur ses amis et voisins mais en plus, elle avait conduit la soule jusqu'à l'embut adverse. Juste avant le match, un joueur lui avait confié un tonneau, ou plutôt un tonnelet pour fêter la prochaine victoire. Une fois n'est pas coutume, le prêtre avait décidé de goûter à ce breuvage. Il faisait chaud, il parlait beaucoup et n'avait rien pour se désaltérer. Et ce petit vin avait un goût si sucré. Une, deux, trois fois peut-être plus, le prêtre avait rempli sa tasse dedans. Il venait juste de siffler la fin du match et un mal de tête venait de le prendre. Il n'avait qu'une envie, celle d'aller se coucher pour faire passer cette migraine. Le Très-Haut lui faisait regretter le pêché de gourmandise qu'il venait de commettre. C'est donc, tel un cow-boy solitaire, qu'il reprit sa monture et au soleil couchant, il s'était dirigé vers son domicile, distant de seulement quelques lieues du terrain de soule. Affalé sur son bel étalon, il avançait nonchalant sur la route.

Quelques heures auparavant et à peu de distance de là, deux hommes s'entretenaient. L'un des deux, le plus jeune semblait très excité par ce qu'il venait d'apprendre.

- Incroyable, aujourd'hui, se déroule un match de soule entre la prévôté et l'armée !
- Oui ? Et ? Tu veux peut-être qu'on aille les soutenir ! Fit le second d'un air railleur
- Mais non abruti ! Réfléchis un peu ! Si les maréchaux et les militaires s'affrontent sur le terrain, ils ne seront pas sur les chemin.
- Logique, mais en quoi que ça nous regarde ça ?
- Tu le fais exprès ou quoi ? S'ils sont pas dans nos pattes, on va pouvoir s'attaquer aux voyageurs imprudents qui passeront vers nous. Avec un peu de chance, on va s'en mettre plein les poches
- Et aux voyageuses aussi !
- Oui, tu auras le droit de t'amuser avec les imprudentes qui auront choisi ce chemin !


Les deux compères partirent donc en faisant déjà des plans sur la comète, en direction des chemins hors des fortifications de Clermont. Le hasard ou la main de Dieu allait savoir, choisit de les mettre sur le même chemin que le Père Rick. Les deux brigands étaient en place depuis un couple d'heures, en piaffant d'impatience devant le peu de pélerins qui passaient, se demandant si leur fortune se ferait aujourd'hui, lorsqu'ils virent arrivé un cavalier, à moitié couché sur sa monture, au loin.

- Regarde celui-ci, il semble seul et blessé ou au moins pas vaillant ! Il sera une proie facile...
- Hum tu crois qu'il a de l'oseille sur lui !
- On verra après ! Faisons lui la peau d'abord !


Ils se décidèrent donc sur la manière d'agir. Rick, toujours aussi aviné, ne se doutait pas de la nouvelle épreuve que le Très Haut mettait sur sa route. Dans son état normal, son passé de maréchal aurait certainement mis ses sens en éveil mais aujourd'hui, il sommeillait sur sa selle, laissant le cheval allait à sa guise. Et avant qu'il ne puisse réagir, les deux hommes fondirent sur le cavalier. Et pendant que le plus jeune homme s'emparait du pied du prêtre et le souleva pour le désarçonner, le plus vieux lui colla sa rapine sur le cou.

- La bourse ou la vie !

Rick ne s'aperçut même pas des deux brigands qui se jetèrent sur lui. Et avant même qu'il ne puisse réagir et qu'il ne puisse se retenir aux rênes pour piquer au galop, il se retrouva le pied emprisonné et envoyé en l'air. Il bascula dans le vide et retomba lourdement sur le dos pendant que sa tête alla heurter une grosse pierre se trouvant sur le bord de la route. Il fut groggy comme s'il avait reçu un coup de poing en pleine tête. Il n'entendit même pas les deux voleurs qui se disputaient.

- Oh je crois qu'il ne va pas te répondre, il semble totalement dans les choux !
- On s'en fiche, fouille-le et prends tout ce qu'on peut récupérer
!

Le plus jeune commença à fouiller le corps inerte du religieux pendant que son compère s'occupait des sacoches de la monture. Il s'aperçut alors du collier qui ornait le cou du vicaire, la croix aristotélicienne et l'insigne de sa fonction. Il trouva également le Livre des Vertus au niveau de son ventre.

- Oh mince ! Tu as vu c'est un religieux qu'on a agressé ! fit le plus jeune en faisant le signe de croix. On va avoir le mauvais oeil sur nous maintenant.
- Foutaises que tout cela ! Si cet homme est un serviteur de Dieu c'est qu'il n'a pas les faveurs de son Très-Haut pour se retrouver face à nous ! Se mit-il à ricaner bêtement
- Il bouge plus, qu'est-ce qu'on fait de lui !
- Jetes le dans le fossé pour qu'il soit pas visible de la route ! Et partons avec sa monture !


Le plus jeune des brigands tira donc le religieux vers le fossé voisin et jeta sur lui quelques branchages. De la route, il ne restait rien de l'agression du prêtre, si ce n'est la pierre ensanglantée et les traces de sabot nombreuses à cet endroit.

Pendant ce temps, alors que la monture s'éloignait avec ses deux nouveaux cavaliers sur le dos, dans le fossé, Rick était perdu dans les limbes brumeuses de l'inconscience.
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--Carmen_esmee..
Les monts, les vallées, les collines… Il leur faut dire Adieu à tout cela. Point besoin de mot, un regard suffit, pour garder en mémoire le paysage, pour l’emmener avec soi. La brune ondule au rythme du pas de Zingara, sa jument. Elle ne peut partir, pas sans avoir dit au revoir… Elle doit lui dire…


[Le cottage]

Carmen pose ses émeraudes sur leur banc, le couple s’est souvent confié sur ses planches, que de soupirs de bonheur dans ce jardin, ses mains caresse ses bras, doucement, elle chasse le frisson qui hérisse son duvet. Au loin, dans la maisonnée, Duncan joue avec leur fille, Hanna. Les hommes de mains, quant à eux chargent les montures du nécessaire pour le voyage. Et remplisse la charrette. Tous ne partiront pas en même temps, tant mieux, Carmen préfère les voyages en comité restreint.
Il fera bientôt nuit, elle rejoint son époux, ils se regardent un instant, il incline la tête devant le voile de mélancolie de sa femme. Et lui désigne la porte du menton. Il sait, il a compris, elle ne peut pas boucler ses bagages sans lever le silence entre elle et son cousin. Les mains viennent encadrer le visage de son amant, elle lui vole un baiser et court aux écuries.
C’est au galop qu’elle se rend jusqu’à la chaumière des de La Serna-Harispe. Le chignon se détache, le ruban de velours noir s’envole en vent, elle n’en a que faire, elle est décidée. Les émeraudes doivent lutter contre les ténèbres nocturnes que donne l’ombre de la forêt, les lueurs des flambeaux de la demeure de son cousin, la rassure, la guide.



[Chaumière de Rick et sa famille]

Pied à terre, Zingara attachée au portail, elle époussète ses braies, vêtue de noir, des cuissardes au col. Elle toque à la porte, elle croise les bras, campée sur ses jambes, elle réfléchit, par quoi commencer.


*Bonsoir Rick, désolée de te déranger, je ne pouvais pas partir sans te dire au revoir et sans te dire la vérité sur les raisons de mon mutisme qui dura une année entière… Hanna… J’ai donné la vie… elle est.. Non d’abord je dois le serrer dans mes bras, oui, je veux une étreinte, qui sait quand je reviendrai ici… Oh et les filles, mince j’aurai du amener un présent, quelle sotte, je viens ici, les mains vides…*

Elle déplace son poids d’une jambe sur l’autre, débitant son discours dans sa tête, long monologue... qu'elle aura vite oublié quand elle le verra, elle se balance, elle songe, elle a peur qu’il lui claque la porte au nez, qui sait, lui aussi s’est enfermé dans un mutisme. Le regard dans le vague se pose sur le pavé et le pas de la porte, qui s’entrebâille, le visage se redresse pour fixer l’hôte.
Patience
La petite fille était loin de s'imaginer, ce matin-là, que cette journée allait changer une partie de sa vie. Elle s'était levée comme d'habitude, déjeunant avec son père, ses deux frères et sa jumelle. Et forcément, la discussion avait une nouvelle fois tournée sur la soule puisque leur père allait arbitrer un match entre la Prévôté et la COBA. Les garçons l'accompagneraient peut-être, Esteban, sans aucun doute, fan qu'il était. Linor aurait sûrement des tas de livres à étudier, à moins qu'elle ne suive la famille dans les gradins. Mais il était hors de question pour la jeune rouquine de se déplacer pour voir des gens se taper dessus. Elle ne comprenait pas qu'on puisse aimer ce sport de brutes et ne comprenait pas que les amis d'hier puissent se taper dessus le jour après.

Elle était peut-être un brin rêveuse et peut-être que tout pour elle était beau et neuf. Elle regardait le monde comme son père leur apprenait au fil des jours, à travers ses prêches et ses sermons. Elle ne comprenait pas l'attitude des villageois qui vivaient dans le déni du Très Haut et qui se pointait à la messe. Elle, par exemple, n'aimait pas la soule et on ne la verrait pas au stade. Elle ne comprenait pas l'hypocrisie des gens qui disent blanc par devant et qui montrent leur derrière tout noir. Elle ne comprenait pas qu'on puisse être si méchant et si vindicatif dans ses propos ou dans son regard envers un homme comme son père. Elle ne comprenait pas les gens tout simplement.

Après le repas de midi, leur père s'en était allé pour arbitrer. Et au moment du revoir, la petite fille ne s'était pas dit qu'elle ne leur reverrait plus aussi fort et aussi imposant qu'il pouvait être. Elle ne pouvait pas dire si rieur car son sourire avait disparu depuis quelques semaines. Elle n'avait pas compris ce qui s'était passé, à la fin de cette messe où il était revenu, tellement déçu et triste et où il avait renfermé son secret au fond de son coeur. Elle avait pourtant essayé de parler avec lui mais il balayait ses questions avec son sourire triste en lui disant qu'elle comprendrait plus tard et qu'elle ne devait pas s'inquiéter des propos des adultes.

En cette fin d'après-midi, elle avait fini toutes les tâches qu'elle devait faire et se demandait à quoi ils allaient tous arriver. Pourquoi un match de soule était si long ? Pas de Linor, pas de Georges ni d'Esteban et encore moins de Papa. Elle avait préparé un petit repas pour quand ils reviendraient tous. Et avait décidé de se mettre à la lecture de quelques livres d'étude pour passer le temps. Elle avait abandonné, faute de temps, ses études et surtout faute d'argent. Elle ne voulait pas demander de l'argent à son père qui aurait été capable d'acheter toute sa farine juste pour qu'elle puisse étudier. Mais elle devait apprendre à vivre avec ses propres deniers. Elle allait s'asseoir à la table commune lorsqu'elle entendit un cheval dans l'allée. Cela devait être son père qui rentrait, il était parti à cheval. Bizarre, par contre, quelqu'un toqua à la porte. Et la petite fille, trouillarde comme c'est pas permis se demanda ce qu'il convenait de faire. Elle pensait que Linor lui faisait encore une sale blague, comme elle aimait lui faire peur. Et si elle se cachait sous la table, peut-être que personne ne la verrait. La pauvre Patience hésitait puis elle se dit que peut-être que c'était un messager urgent pour son père, un villageois qui avait besoin de l'extrême onction et que dans ce cas, elle ne pouvait pas prendre le message. Et puis le Très-Haut était pas loin si elle avait besoin.

Elle respira donc un bon coup et ouvrit timidement la porte. La porte entrebâillée, elle regarda qui se tenait devant elle. Une femme toute en noir dandinait d'un pied sur l'autre et de bons cheveux blonds. Elle fronça les sourcils d'incompréhension. Elle connaissait ce visage et ses beaux yeux verts. Elle ouvrit un petit peu la porte pour être sûre. Elle avait déjà vu ce visage mais c'était dans une jolie robe que seules les belles dames peuvent porter
.

Bonjour ! Papa est pas là mais il va pas tarder !

Il fallait qu'elle mette un nom sur ce visage ! Et soudain le sien s'éclaira lorsqu'elle se rappela sa presque cousine.

Oh Carmen ! Tu es là ?

Elle se rappela également la missive de son cousin Alexandre et se mit à rougir.

Tu es seule ? Oh que tu es belle comme ça ! Tu es venue voir Papa ? Il va revenir bientôt, il est à la... pfff soule !

Elle prit la main de sa cousine pour la faire entrer et la faire asseoir sur un tabouret autour de la table. Les deux chiens reçus à leur naissance de l'ambassade du Périgord levèrent les oreilles laissant ses deux compagnons pour seuls gardes de notre froussarde. Et puis devant sa cousine, elle tenta d'expliquer l'attitude de son père pour la réunion manquée.

Tu es venue pour fâcher Papa ? Tu sais il est très triste en ce moment mais je suis sûre qu'il sera heureux de te voir.
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--Carmen_esmee..


Le visage de Pacy, Carmen pourtant pas physionomiste, savait reconnaître les deux jumelles, instinctivement, et elle ne saurait pourquoi c’est Tia qu’elle voyait en la jeune fille. Rick n’était donc pas là, Carmen n’en avait que l’estomac plus noué, maintenant elle n’avait pas seulement peur qu’il lui claque la porte au nez mais qu’il la chasse.

« Bonjour Pacy, Oui, je suis sur le départ en fait… Je peux attendre Rick avec toi ? »

La main de la rouquine l’attire à l’intérieur, elle ne laisse rien transparaître, mais la brune panique derrière les boucles brunes. Elle est invitée à s’asseoir, le tabouret se fait salvateur, portant ses jambes à sa place. Elle écoute Pacy en regardant le feu dévorer une buche dans l’âtre. Elle croise les jambes et pose ses coudes sur la table, balaye son visage d’une main pour reprendre ses esprits. Les bottes qui jusque-là s’agitaient nerveusement, se figent. La voix est des plus calmes.

« Non, non Pacy, je ne suis pas venue pour gronder Rick, non. Je suis venue l’embrasser et lui annoncer un heureux évènement. Je pars à l’aube demain pour un long voyage. Je ne sais pas où il me mènera ni quand je reviendrai c’est pourquoi, je voulais vous voir. »

Du passé, ils n’ont jamais parlé ensemble, l’enlèvement, la perte de Tia… La voix se brise, elle noue ses bras sur sa poitrine, « Je suis mère, je suis maman d’une petite fille d’un an.. Hanna a un peu plus d’un an. »

La brune semble dire cela pour la première fois, le mot maman est nouveau dans sa bouche, c’est pourtant ce qu’elle est… Comment être mère qu’on n’en a jamais eu une à soi. Elle caresse du regard la petite rouquine, comme si elle regardait son avenir. Dans quelques années, sa fille sera aussi dégourdie que ses cousines. Sa main effleure les cheveux de Pacy.

« Vous allez me manquer, mais je ne veux pas que mon départ soit la fin de quelque chose mais le début d’une nouvelle histoire, un nouveau départ. Si un jour, toi, ta sœur ou tes frères, vous connaissiez quelques mésaventures, Si vous avez besoin d’aide pour quelques raisons que ce soit, vous pouvez m’en parler. Et je veux que vous fassiez partie de la vie d’Hanna. »

La brune se sent bien égoïste, elle qui a gardé le silence de la fin de sa grossesse au un an de l’enfant… Elle ne peut expliquer ses raisons à sa cousine, pourquoi l’effrayer sur le passé de son époux et sur le sien par la même... Rick, lui sait qui était son père… Elle n’a vu sa chance que trop tard d’avoir eu un substitue de père si pieux qui la garda sur le droit chemin.
Patience
La petite fille voyait bien que sa cousine semblait très nerveuse. Elle tournait autour du pot et avait peur de voir arriver son père. Elle trouvait ça bizarre quand même surtout lorsqu'elle lui répondit

« Non, non Pacy, je ne suis pas venue pour gronder Rick, non. Je suis venue l’embrasser et lui annoncer un heureux évènement. Je pars à l’aube demain pour un long voyage. Je ne sais pas où il me mènera ni quand je reviendrai c’est pourquoi, je voulais vous voir. »

Elle ne comprenait vraiment pas les adultes.

Tu sais Carmen, papa il est très triste en ce moment. Et je crois qu'il sera encore plus triste même s'il te le dit pas. Tu trouveras les mots pour qu'il soit pas trop triste ?

Puis la petite fille sourit

Tu reviendras quand ? Tu sais moi je t'aime bien ! Dommage que ton voyage soit long car tu aurais pu remplacer Tata Kory.

Son sourire se figea.

Tu sais j'ai pas de chance ! Maman... Puis Kory... Et même ma marraine.... et maintenant toi.

Elle redevint sérieuse.

Tu crois que c'est parce que je suis trop méchante et trop gourmande que le Très Haut il me punit ? Je peux pas poser la question à Papa car il va peut-être me gronder. Mais toi tu es pas encore une grande adulte qui dit des mensonges aux petites filles comme moi alors tu peux me répondre non ?

Elle écouta la suite de la conversation de sa cousine

« Vous allez me manquer, mais je ne veux pas que mon départ soit la fin de quelque chose mais le début d’une nouvelle histoire, un nouveau départ. Si un jour, toi, ta sœur ou tes frères, vous connaissiez quelques mésaventures, Si vous avez besoin d’aide pour quelques raisons que ce soit, vous pouvez m’en parler. Et je veux que vous fassiez partie de la vie d’Hanna. »

Elle en a de la chance Hanna ! Moi je voudrais bien que....

Elle secoua la tête. Il ne fallait pas qu'elle y pense. Aussi changea-t-elle de sujet

Tu aimes toi la soule ? Parce qu'ils sont tous partis à la soule en fait.
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--Carmen_esmee..



« Je ferai mon possible pour parler à votre père, la mélancolie, c’est compliqué… Cela nous tombe dessus. J’en ai fait l’expérience, alors je vais essayer, je te le promets. »

Carmen sourit à la jeune fille, et caresse sa joue avec son pouce. « Tu as tellement grandi Pacy, tu as la beauté de ta mère, et sa douceur… » Elle vient effacer avec son index, un petit froncement du nez, qu’elle connait bien, de la rouquine… « Tu te fais beaucoup trop de soucis pour ton âge, les adultes devraient veiller à vous écarter de tout cela. », Elle glisse la pulpe de son index sur l’arête du nez de Patience, elle rirait presque. « Tu as les même mimiques que ton père. »

La jeune fille est inquiète, elle a perdu bien des modèles, sa mère, sa tante, et maintenant Carmen qui s’en allait vers d’autres horizons… Carmen prend la petite main dans la sienne, referme ses longs doigts sur la peau clair, la serre doucement pour appuyer ses mots,

« Je ne serai jamais très loin, et puis je viendrai vous voir aussi souvent que possible, et vous viendrai aussi dès que je serai installée et en mesure de vous recevoir. Il faut que je vous présente Hanna. »

La petite évoque des péchés véniels, la brune hoche la tête doucement, un brin amusée,

« Non Patience, le Très Haut t’aime, tu es son enfant, c’est normal à ton âge de ne pas être en tout point parfaite et de commettre des petits péchés comme la gourmandise, moi j’étais orgueilleuse et arrogante, particulièrement avec ton père. Sache que c’est à ton âge que l’on est le plus innocent. Tu as raison les adultes mentent… Mais je ne vais pas te mentir Patience, les adultes ont beaucoup de soucis, et parfois la seule façon de vous protéger de cela, c’est de vous cacher la vérité… Plus tard quand à ton tour tu fonderas ta famille, tu comprendras notre devise. »

Carmen recule un peu sur son tabouret, et regarde un instant dehors, alerte, elle pense avoir entendu du bruit, peut-être Rick… Le silence revient, elle repose ses émeraudes sur Pacy.

« Valor y Sacrificios… Para que el secreto permanece… Il faut savoir que nous avons tous nos secrets sur cette terre, mais dans cette famille… on est les meilleurs pour les garder… Le sacrifice redondant, c’est les liens familiaux, mon grand-père et le tien ne s’entendaient pas, et je suppose que c’est dans l’ordre des choses que l’on répète bêtement les erreurs de nos aînés. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, d’où ma visite. »

La brune relâche la petite main de la rouquine, « Hanna a beaucoup de chance, elle ne le sait pas encore mais elle a plein de cousin et cousine qui lui apprendront à chasser les dragons, à s’habiller en princesse, à combattre à l’épée de bois… et jouer à la soule ! »

Elle est un peu plus à l’aise, discuter avec Patience, l’a rendu moins nerveuse, cette enfant est une vertu précieuse. Elle apaise son entourage par sa seule présence. « Est-ce que je peux te demander un verre d’eau ou quoique ce soit, s’il te plait ? »

La brune en profite pour se dégourdir les jambes, en marchant un peu dans la pièce, elle admire la décoration, Rick a tout laissé comme c’était du temps de Tia. Il n’a jamais cessé d’aimer sa femme, n’a surement jamais songé à reprendre épouse… Elle commence à comprendre… l’amour véritable demande bien des sacrifices, à commencer par soi. Il a tout sacrifié pour l’amour de Tia, l’amour de ses enfants. La brune se frotte les bras, elle n’a plus peur qu’il la chasse… il ne le fera pas, il n’est pas comme ça. Pourquoi en a-t-elle douté, la distance, les silences, l’absence ?
Rick
Depuis combien de temps, Rick était-il dans les brumes de l’inconscience ? Difficile à dire. Il se voyait marcher dans une grande forêt avec un brouillard immense autour de lui. Etait-il déjà mort ? Etait-ce là le chemin qui menait au Très Haut ? Le prêtre ne l’espérait pas. Non pas pour lui car il n’avait pas peur de sa rencontre avec Son créateur, mais il avait une pensée pour sa fille Patience qui craignait tout. Dans un lieu comme celui-ci, pour sûr qu’elle hurlerait et cela le savait mal à l’avance.

Et alors qu’il avançait, il se rappela son arrivée dans le duché du Bourbonnais Auvergne alors qu’il était un proscrit dans son pays. Il avait fuit longtemps et très loin pour éviter que ne le retrouvent les spadassins. Et là, il avait fait la rencontre avec Epson et sa sœur, dont il ne souvenait malheureusement plus du prénom. Fichu Alzy, lui aurait dit Kory. Ah Kory sa sœur à lui qui lui avait donné 3 magnifiques neveux et nièces qu’il ne voyait malheureusement plus suite à leur éloignement du domicile familial. Sa sœur qui lui manquait et qui était cloîtrée par choix dans un couvent, sûrement des Bénédectines d’ailleurs. Il se souvenait aussi de la dernière gaffe qu’il avait fait lors d’une dernière cérémonie et des yeux furibonds de toute une assemblée de paroissiens qui l’avaient cloué au pilori sans même un procès. Tout ça parce qu’il était replongé dans ses souvenirs et qu’Alexandre avait mal compris son message. Ah et Alexandre qu’il n’avait même pas revu depuis car il se sentait mal vis-à-vis de lui et surtout depuis cette cérémonie qui l’avait plongé dans une mélancolie insurmontable. Pour ça qu’il s’était mis à boire pour ce match de soule et pour cela qu’il se retrouvait là maintenant.

Oh qu’est-ce qu’il avait mal à la tête soudain ! Il ne savait plus s’il était réveillé ou s’il dormait, s’il était conscient ou s’il était dans ses rêves. Il porta la main à l’endroit douloureux pour sentir le cuir chevelu poisseux. Il avait été médecin dans une autre vie et il savait que c’était le signe qu’il saignait. Il sentait ce liquide couler mais il savait aussi que sur la tête les blessures sont souvent impressionnantes et pas forcément grave. Mais qu’est-ce que cela faisait mal ! C’était un peu comme quand il était dans sa forge et qu’il martelait sur sa lame pour en faire une magnifique épée, comme son mentor Amadeus lui avait appris ! Amadeus, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pensé à elle, elle qui avait aussi connu les affres d’une troupe de brigands et qui était décédé en chemin alors qu’elle sortait du couvent. Et lui était-ce un groupe ou était-ce un seul qui avait eu raison de sa vigilance ?

Pourtant, il était très vigilant auparavant et ce n’est pas Tiadriel qui aurait pu dire le contraire ! Son épouse Tia, il allait peut-être finalement la retrouver plus vite que prévu. Elle qui lui avait donné quatre magnifiques enfants, aussi beaux les uns que les autres et qui grandissaient trop vite. Ah oui mais il ne pouvait pas retrouver Tia tout de suite car ils étaient là ses enfants et ils avaient encore besoin de lui. Il fallait qu’il se lève, il fallait qu’il retourne chez eux. Là Linor ou Patience lui feraient un bandage en suivant ses instructions. Il essaya de se soulever mais il étouffa un cri de douleur. Aurait-il des plaies à d’autres endroits ? Pourquoi avait-il bu ? Sa dernière cuite remontait à celle avec son copain de beuverie, Desperado. Lui aussi était parti trop tôt. Mais c’était un mal pour un bien s’il y réfléchissait sérieusement. En effet, sinon Georges, Aliénor, Patience et Esteban auraient été ses enfants et auraient porté sûrement un autre prénom puisque Tia était sa fiancée à l’époque.

Il sentit des larmes couler le long de ses joues, non pas de la tristesse ou même de la douleur car il pouvait supporter ce genre de douleur mais c’était de la colère. Il ne voulait pas finir comme ça, sur le bord d’une route, seul sans personne autour de lui. Et pourtant, c’était ce qui était arrivé à Epson, sa première conquête. Mais, elle, elle avait réussi à écrire une dernière lettre avant de partir. Lui n’avait ni parchemin ni plume et la seule encre était son sang. Il fallait pourtant qu’il écrive à Sakura pour lui demander de prendre les enfants sous son aile ou peut-être à Carmen après tout. Carmen, là aussi, il n’avait pas sû gérer, il n’avait même pas répondu à son courrier alors qu’elle l’invitait. Et cela pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas digérer cette cérémonie si honteuse où les paroissiens l’avaient fustigé du regard sans parler de celui de Gypsie. Il n’était pas l’homme de toutes les situations mais il était celui de toutes les gaffes.

Lui qui rêvait de devenir un grand évêque, le destin en avait décidé autrement. Pourtant, depuis que Tia lui avait redonné foi en le monde et depuis qu’il était devenu le filleul du Padre Foulke, il avait un grand chemin qui s’était ouvert à lui. La vie ne l’avait pas épargné mais malgré tout sa foi ne l’avait pas quitté. De sacristain nobilaire, il était devenu diacre et chapelain. Puis après le décès de Tia, il était devenu curé et avait même obtenu la charge de la paroisse de Montpensier. Et puis un jour, SE Ivrel qui rêvait d’un grand avenir éccleciastique pour lui, l’avait fait venir à la capitale vers elle pour lui donner le poste de Vicaire, en charge des relations des autres religieux. Il avait su trouver des personnes prêtes à faire entendre leur voix pour qu’ils puissent suivre leur voie. Certains avaient été validés par l’êvèque, d’autres attendaient leur confirmation pour devenir diacre et diaconesse de leur village. Il ne pourrait pas relancer leur candidature car il en était maintenant sûr, il ne sortirait jamais de ce trou où il était tombé. Enfin tombé, plutôt jeté.

Pourquoi le Très Haut lui mettait encore une énième embûche sur son chemin ? Qu’avait-il fait de mal ? Il avait un peu trop houspillé tous ses béni oui oui qui faisaient semblant d’écouter les bonnes paroles du Très Haut et qui se trouvaient moult excuses pour ne pas se rendre à la messe ? Ceux qui se disaient aristotéliciens et qui vivaient dans le pêché depuis tant d’années et ceux qui ne venaient au messe que parce qu’on les y obligeait par un quelconque chantage. Alors oui il était un salaud qui ne pensait qu’à leur dernier voyage plutôt que de penser à sa promotion. Il préférait se battre pour ses paroissiens et la sauvegarde de leur âme plutôt que d’aller mander un poste à Rome pour obtenir la charge qu’Ivrel lui aurait transmis. Et le plus drôle dans l’histoire c’est que c’est lui qui ne recevrait pas le dernier sacrement. Lui qui allait crever tout seul sur ce bout de route car il avait fait preuve du pêché d’acédie et qu’il avait décidé de noyer son chagrin dans l’alcool. Il ne serait plus là pour faire une jolie prêche à ce sujet, mais après tout même s’il restait en vie, il ne l’aurait pas fait car cela ne valait plus la peine d’être généreux et de suivre les préceptes de St Georges plutôt que de suivre les conseils de l’égoïsme.

Ah s’il pouvait se confesser une dernière fois sur ces pêchés et s’il pouvait serrer une fois encore sur son cœur ses enfants. Qui s’occuperait d’eux ? Kory n’était plus là pour cela, Sakura avait changé de duché tout comme Carmen et Gypsie pensait qu’il était devenu fou. Elle ne lui avait pas pardonné la dernière messe. C’était un comble pour une diaconesse. Il ne restait que la discrète Thomassina, l’aînée de Tia. Rick ne l’avait jamais dit à ses enfants et il ne savait pas s’ils savaient. Il y a tant de choses qu’il avait encore à leur dire mais sa tête lui faisait si mal et il avait tellement envie de dormir. Son corps s’engourdissait à mesure que ses yeux se fermaient. Il revoyait cette forêt brumeuse, là où il risquait de croiser la sorcière Existenz son amie pour les joutes poétiques et verbales. Celle qui aimait se cacher dans les pots de fleur pour épier ses moindres faits et gestes. Il se décida à avancer dans cette forêt plus profondément. Elle déboucherait peut-être sur quelque chose. Son esprit de vagabond et de voyageur lui disait qu’il allait enfin savoir et qu’il allait enfin toucher au bout de sa quête en LE rencontrant enfin.
Depuis combien de temps était-il couché dans ce fossé, à agoniser ? Il ne savait pas mais une chose est sûre c’est que désormais la nuit tombait. Il avait si froid maintenant.

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Linor
[Quand des vies vont basculer...]

Aliénor aimait la soule. Elle avait même failli être Capitaine quand elle vivait encore à Montpensier. Mais Aristote en avait décidé autrement, l'appelant à s'occuper ailleurs.
Cependant, elle aimait regarder les équipes jouer, voir les stratégies, étudier, comparer à ce qu'elle pensait faire dans tel ou tel cas.
Elle avait donc suivi le match Prévôté-COBA des gradins, avec ses deux frères. Puis elle s'était rapprochée de son arbitre de père quand elle s'était rendu-compte qu'il lisait difficilement le jeu des Capitaines sur le terrain, lui décodant les mouvements et lui permettant ainsi de faire ses précieux commentaires sur l'avancée du match.
Concentrée qu'elle l'était, elle ne s'était pas rendue compte qu'il avait picolé... Elle l'avait laissé partir tout seul après le match, voulant retrouver ses frères pour parler de la victoire de Legowen et décortiquer le tout.
Tous les trois en avaient même oublié l'heure et ce n'est que plus tard qu'ils se mirent en route pour rentrer à la maison, devisant encore sur le chemin du retour. Au moins, cette longue, très longue discussion serait évitée à Pacy. Elle qui n'était pas fan de soule.

Il faisait nuit quand ils arrivèrent enfin. Ali laissa ses frères s'occuper de la mule et de la charrette et grimpa quatre à quatre les marches jusqu'à l'entrée. Elle avait un mauvais pressentiment et voulait s'assurer que leur père allait bien. Plus elle y repensait, plus elle trouvait son attitude du jour bizarre.
Non, à bien y réfléchir, ça datait de plus longtemps que ça. Depuis cette fameuse messe... Elle aurait dû se montrer plus attentive mais elle avait l'esprit déjà fort occupé entre les études, les points d'état à fournir pour aider le Duché, car les hauts fonctionnaires se faisaient plus que rares et très peu postulaient aux différentes demandes du Bailli...
Elle se recentra et ouvrit la porte. Des voix lui parvinrent immédiatement. Elle reconnut celle de Pacy mais la seconde... Ce n'était pas son père. Elle s'avança encore et la vit. Cela faisait longtemps, trop longtemps qu'elle ne l'avait vu. Elle s'arrêta pour les regarder discuter, cherchant son père des yeux. Où était-il ? Etait-il seulement rentrer ? Elle salua d'abord leur visiteuse.


Carmen ! Oh, je suis contente de te voir !

Elle se jeta dans les bras de sa cousine, respira sa douce odeur, cherchant à se rassurer, avant de demander :

Que fais-tu là ?
Papa est rentré ? Je ne le vois pas. Il est parti devant nous après le match !

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Patience
Patience s'était mis à sourire lorsque sa cousine l'avait comparée à sa mère. Elle n'arrivait plus trop à s'en souvenir. Les traits de son visage s'estompaient parfois, heureusement qu'elle pouvait regarder le portrait d'elle qui trônait dans la chambre de leur père. La douceur maternelle et les mimiques paternelles. Cela ferait sûrement rire Linor car elle reviendrait de son match de soule. Qu'est-ce qu'elle en mettait du temps pour rien faire !

Carmen lui raconta que c'était une manière de les protéger de mentir. La jeune fille avait du mal à comprendre car d'un côté, il ne fallait pas mentir ça c'est Papa qui répétait ça à qui voulait l'entendre. Et de l'autre Carmen expliquait que c'était pour les protéger. Elle allait lui demander des explications quand elle se mit à réciter la devise de leur famille. Et elle lui raconta une partie de leur histoire. Leur père ne racontait jamais cela. Pacy avait un peu fouillé pour trouver des choses mais c'est vrai que leur père était le meilleur pour garder le secret.


Tu as raison Carmen, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Il faut pas que tu sois brouillée avec lui car il a très mal au coeur et il souffre.

Elle était sur le point de lui dire ce qui l'inquiétait lorsque sa cousine lui réclama un verre d'eau. La petite fille se mit à rougir car elle n'avait pas fait attention qu'elle avait omis de lui servir cela. Quelle mauvaise maîtresse de maison elle faison finalement ! Carmen commençait à faire les cent pas pendant que Patience lui servit l'eau de la carafe qu'elle avait puisé le matin même. Ressentait-elle ce même pincement au coeur que la petite fille ? Et avant qu'elle ne lui pose la question, elle entendit le bruit de la charette. Sa fratrie revenait et sûrement Papa !

Oh tu as entendu Carmen ? Voilà Papa, Linor, Georges et Esteban qui reviennent !

Les chiens avaient entendu le bruit caractéristique du retour des maîtres. Ils remuaient déjà la queue en signe de plaisir. La première à entrer fut Linor. Mais Patience la connaissait bien pour savoir avant même qu'elle ne parle que quelque chose ne tournait pas rond. Elle faisait le tour de la pièce comme si elle cherchait quelque chose ou quelqu'un. Elle n'en oublia pas moins la politesse et serra dans ses bras Carmen. Subterfuge pour cacher une angoisse ? Le coeur enfantin faisait des sauts dans sa poitrine. Pourquoi son père n'arrivait pas et où se trouvaient les garçons ? Et enfin la délivrance pour la réponse tant attendue.

Papa est rentré ? Je ne le vois pas. Il est parti devant nous après le match !

Papa ?! Euh non... Il est pas là...

Il ne fallait pas penser au pire et il fallait faire taire ce bruit dans sa tête. Elle tenta un sourire pour se donner contenance et peut-être aussi rassurer sa jumelle.

En était l'arbitre, il a dû faire votre truc de troisième mi-temps. Tu as dû te tromper quand tu l'as vu partir devant.

Elle se tourna vers Carmen comme pour lui dire Hein j'ai raison ? La soule c'est nulle, ça sert à rien mais Papa est à leur fête de la victoire !

Et Georges et Esteban ? Ils sont où ? Euh aussi sont partis avant toi ?

Puis la colère emporta sur la peur, sur le reste.

En tout cas, c'est pas sympa de m'avoir laissée seule si longtemps. Heureusement que Carmen est venue nous voir ! Vous en avez mis du temps pour un simple match de soule.

Nouveau regard vers Carmen pour qu'elle arbitre cela. Une manière pour elle d'évacuer le stress qui se faisait jour dans sa tête, même si à cette éponque, ce terme n'existait pas.
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--Carmen_esmee..




Palpitant, palpitations… Le cœur fait écho dans les tempes de la brune. Un seul moyen de s’apaiser, les bruits, elle se concentre sur les bruits, le tintement de la carafe, l’eau qui se déverse, le verre qui embrasse la table dans un bruit mate. Dehors, Zingara gratte le sol, un hennissement, pas celui de la jument… Des bruits de pas, la brune détache sa fibule et quitte sa cape qu’elle plis sur son bras, prête à discuter, à pardonner, à faire un pas en avant pour ce nouveau départ. Les chiens, alertes, confirment à la brune que le maître de maison rentre au bercail.
Des bottes tapent la dalle, pour chasser la terre fraiche, la porte s’ouvre, voici la Pareille de Pacy. Une ombre passe sur le visage d’Aliénor, les prunelles balayent la pièce, visiblement quelqu’un manque, le voile se lève un court instant quand Linor se jette sur la brune, Carmen l’étreint, et lui ébouriffe les cheveux.


« Aussi belle que ta sœur, moi aussi je suis contente de te voir »

La brune embrasse bruyamment la joue parsemée de tâche de rousseur.

« Je suis venue voir votre p.. Non il n’est pas rentré, il n’y a que Pacy et moi ici. »

A son tour, elle regarde Patience, qui affiche une mine pour le moins inquiète, cette fois il y a une raison à cela, Pacy rabroue sa sœur, mais l’optimisme de Carmen étant qu’elle apaise les tensions d’un revers de cape.

« Les filles, les filles… », La brune attend de capter leur attention,

« Aliénor, tu vas chercher tes frères, et vous allez préparer la charrette, je ne peux tous vous emmener sur mon cheval.
Patience, couvre toi, cape et col, aller, fais vite.

Nous allons rejoindre votre père. »

Le timbre est calme et posé, elle encourage les jeunes filles du menton et d’un grand geste de bras. Amusée de jouer à la grande sœur, elle attrape un vélin où figure l’ébauche d’un sermon, inspiré du livre des vertus.



"Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l'Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l'Amour."

Petite dodelinement de la tête et elle rédige un petit mot à l’intention de Rick.



Rick,

Nous sommes partis à ta rencontre, tous les cinq, je te prie de nous attendre à la maison, ainsi nous nous retrouverons tous dans la chaleur de ton foyer. Il me faut te parler, j’ai tant de chose à t’apprendre depuis cette longue année.

Carmen



Les enfants sont prêts, Carmen souffle les chandelles, se saisit de deux lanternes, la porte fermée, la maison dans la pénombre, elle tend à Linor une lanterne.

« Georges, Linor et Esteban sur la charrette. Pacy avec moi, sur Zingara. »

Sachant que la jeune Pacy, est un brin peureuse, et Linor téméraire, elle préfère séparer les deux jumelles pour l’heure. La lanterne à terre, elle hisse sa cousine sur la jument, la charge de la lanterne avant de se glisser derrière elle. Son talon but contre son épée, elle ne se déplace plus sans elle, ni sans sa dague depuis que sa paranoïa maternelle est née.

« Linor, montre-moi le chemin s’il te plait, je serai capable de me perdre dans cette forêt. »

La brune passe un bras autour de la taille de sa cousine Pacy, non pas pour la tenir, mais pour la rassurer,

« Ne t’en fais pas, quand on s’amuse, on ne voit pas le temps passé, nous allons le retrouver, je te le promets. »

Un sourire et un baiser sur la tête rousse, et les voilà partis, trottinant gentiment, les lanternes à même hauteur, dessinent dans la nuit, de grands yeux jaunes, avançant dans un mélange de claquements de sabot et de roulis-boulis ainsi que de grincement de la charrette. La brune regarde droit devant elle, les rênes dans sa dextre et la senestre autour de Pacy, de temps en temps elle regarde la tribu, elle s’interroge, saura-t-elle s’occuper d’autant d’enfant à son tour. Duncan en veut une ribambelle, tout comme elle, mais l’année passée a été difficile. Le couple doit se reconstruire avant de songer à s’agrandir. Elle souffle doucement, une volute blanche quitte les lippes de la brune. Une année, pendant une année entière, elle a effleuré le veuvage du bout des doigts, sans nouvelle de son époux… Rick vit cela depuis combien d’années ? Il élève, seul, ses enfants. Les enfants, un présent du Très Haut. Elle rêve en posant ses émeraudes sur les quatre enfants.
Bernadotte
Dans les rues de Clermont,

Le Mestre de camp de la COBA profitait du court répit que constituaient les fêtes du Dixième anniversaire et séjournait dans la capitale. Vu l'omniprésence de la COBA à Clermont, le Seigneur d'Epalais avait laissé son escorte au repos et cette dernière avait regagné Civrais.

Après le match de soule et la Victoire de la COBA, l'Epalais se lança dans une promenade pédestre, tenant son destrier d'une main molle. Suivi par son cher Timothé, un massif Terre neuve, il déambulait, laissant sa pensée s'égarer dans les limbes.

La nuit tombait et sa rêverie fut interrompue par un brouhaha étrange autour d'une chaumière. Il se hissa péniblement sur son destrier et soupira:
"Allons voir ce qu'il se passe." Intrigué, il s'approcha et aperçu des gens qui semblait paniqués. Le Mestre de camp, vêtu de son uniforme de la Compagnie, était aisément reconnaissable grâce à son imposante carrure. Il se dressa sur ses étriers et lança: "Bien le bonjour. Auriez vous un souci ? "
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Linor
Toutes mes excuses aux JD pour ma réponse si tardive. Je pensais trouver le temps IRL de poster bien avant



[Quand les retours font écho à son angoisse...]

Ni sa soeur, ni sa cousine ne la rassurèrent quant au sort de leur père. Absent... Mais où était-il donc passé ? Arrêt en taverne pour boire une dernière chopine ? Elle en doutait fortement, ce n'était pas son genre. Ou alors un dernier sacrement ? Quel villageois pouvait bien décider de rejoindre le Très-Haut aujourd'hui ? Son esprit réfléchissait à toute allure sans rien trouver de plausible pour la tranquilliser.
Elle sourit au compliment de Carmen, même si au fond d'elle, elle aurait préféré être comparée à leur mère et non à sa jumelle.


En était l'arbitre, il a dû faire votre truc de troisième mi-temps. Tu as dû te tromper quand tu l'as vu partir devant.

Il était à côté du tonneau, je ne vois pas pourquoi il serait allé ailleurs s'il voulait continuer à fêter la victoire ?!
Je te dis qu'il est parti devant nous, j'en suis sûre !


Et Georges et Esteban ? Ils sont où ? Euh aussi sont partis avant toi ?

Non, ils s'occupent de la mule en bas. Ils monteront quand ils auront fini.

En tout cas, c'est pas sympa de m'avoir laissée seule si longtemps. Heureusement que Carmen est venue nous voir ! Vous en avez mis du temps pour un simple match de soule.

La voilà en colère maintenant ! Elle était parfois insupportable à faire son bébé ! Chouiner et râler, une vraie... une vraie peste ! Ali ne s'en fit pas pour autant et elle lui répondit calmement.

A ce qu'il me semble, tu ne voulais pas venir. Ne viens pas te plaindre ensuite que nous aillons mis du temps à rentrer.
Je te l'ai déjà dit. Viens avec nous, prends un livre ou autre chose pour t'occuper et tu ne resteras pas toute seule à la maison. Pourtant, tu ne risques rien. Les chiens se feraient tuer pour te protéger s'il le fallait !


Juste le temps de finir de dire ce qu'elle voulait dire à sa jumelle avant que Carmen n'intervienne comme le souhaitait Pacy.
Pas le temps d'hésiter, elle donnait des consignes claires et précises et à cet instant, Ali s'exécuta sans plus ni moins. Ça devait filer droit sous le toit de Carmen.


Très bien, je rejoins les garçons. Espérons qu'ils n'auront pas tout à fait fini.

Elle rejoignit Georges et Esteban alors qu'ils montaient les escaliers.

Demi tour les garçons ! On retourne atteler la mule et on part à la recherche de Papa. Carmen va nous aider à le trouver.

Ils échangèrent un regard entendu. Ils savaient qu'il était inutile de discuter avec Ali quand elle était aussi déterminée. Le temps de remonter prévenir leur cousine, celle-ci lui tendit une lanterne qu'elle prit.

« Georges, Linor et Esteban sur la charrette. Pacy avec moi, sur Zingara. »

Ils sautèrent tous les trois dans la charrette, Aliénor leur éclaira la route et ils prirent le chemin inverse, celui que leur père avait dû prendre pour rentrer. Ali avait pris soin d'emmener Inuki, il pourrait peut-être les aider à flairer la trace du paternel et ainsi les aider à le retrouver plus vite.
Ils venaient de se mettre en route quand Inuki grogna juste avant d'entendre un :
"Bien le bonjour. Auriez vous un souci ? "

L'homme se tenait droit sur sa monture, pour sûr il en imposait. Un uniforme ! Un militaire ! Quelle chance ! Aristote leur envoyait une aide supplémentaire. Les investigations iraient plus vite, ça ne faisait aucun doute, encore fallait-il expliquer la situation à ce messire !

Bien le bonjour à vous aussi !
Pour tout vous dire, oui, nous avons un soucis. Notre père, le Père Rick, n'est pas rentré après le match de Soule et je suis sûre de l'avoir vu prendre le chemin de la maison sur son cheval. Nous avons peur qu'il lui soit arrivé quelque malheur en route... Nous partions à sa recherche.
Pouvez-vous nous aider ?

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Alexandre_serna
Me dire si je suis à l'ouest.
Comme personne m'a prévenu et m'a dit si je pouvais... Je tente.
jidé Al.


Quelque part, perdu, entre le monde réel et le pays imaginaire ?

La soule était sans doute le sport tendance qui faisait battre le coeur d'Alexandre, le match entre la soule et la COBA avait été attendu depuis de longs mois, la préparation avait été dure à mettre en plus, le gamin avait couru avec son amie Maywy pour organiser, avoir les équipe.
Et puis finalement il avait eu lieu, une rencontre haute en couleur, en cris, en joie et en déception pour la Prévôté.
Ils avaient perdu, mais d'une manière fortement honorable avec une capitaine de choc, Alexandre savait qu'elle avait fait de son mieux et cela mettait un peu de beaume sur son coeur meurtris.
Le gamin était perdu et tiraillé, son oncle avait arbitré le match et il ne savait pas trop si il devait aller le saluer.
Alexandre ne savait pas si il devait aller le saluer ou lui foutre un pain dans le nez parce qu'il n'était pas venu là où lui l'avait invité.
Il se souvenait encore de cette rencontre ou Rick lui avait dit, que lui avait-il dit déjà ?
Qu'ils allaient repartir à "de bonnes bases".
Alexandre alors âgé d'à peine six ans n'avait pas compris et avait demandé où était "bonnes bases", il n'avait toujours pas trouvé, mais il comprenait petit à petit la situation.
Il avait lu et trouvé des documents sur sa famille et notamment sur le passé de son oncle Rick qui pourrait expliquer pourquoi...
Pourquoi Rick avait eu du mal avec lui, alors Alexandre avait réfléchi longtemps, enfin...
Il était resté sur le terrain à la fin du match, tout le monde commençait à partir en direction des tavernes et lui était resté là.
Les mains dans le dos, le dos de la main gauche tapant la paume de la main droite il faisait les cent pas.

Et dans sa tête...
Dans sa tête, une petite mélodie, douce, triste.
Etait-ce ça la mélancolie ?
Ce nouveau sentiment qu'un garçon de huit ans et demi tentait d'apprivoiser difficilement.

Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout

Y a des silences qui disent beaucoup
Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui ne tiennent pas debout

Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant

Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants

Mais pas comme avant

Et ces batailles dont on se fout
C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout
On garde cette blessure en nous
Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien, qui change tout

Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Pas comme avant


Et puis finalement lorsqu'il releva le bout du nez après avoir bien tapé du pied contre le terrain de soule, il découvrit que son oncle n'était plus là, il était parti.
Il ne l'avait pas attendu.
Il ne l'aimait pas ?
Alexandre se disait que c'était peut-être de sa faute, si il n'avait pas autant hésité, il aurait pu.
Mais à trop de "si", il risquait de se mettre dans le tonneau de la bimonade.
Et puis finalement, il se décida à prendre la route lui aussi.
Chantonnant doucettement.


Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne, je marche seul
En oubliant les heures,
Je marche seul
Sans témoin, sans personne
Que mes pas qui résonnent, je marche seul
Acteur et voyeur


Il ne savait pas trop où aller, il se promenait sans but réel dans Clermont, de toute façon, il ne savait même pas où son oncle vivait, autant à Montpensier, il aurait su trouver la cabane dans l'arbre, mais à Clermont, Alexandre était perdu et il lui faudrait se rendre au cadastre.
C'est ainsi qu'il rebroussa chemin pour se diriger vers le cadastre, tout en chantonnant une autre chanson qui lui passait par la tête.


Même si la vie nous entraîne Ohwooo!
J'étais comme je suis Alex ohwooo!
Rien n' changé
J'ai toujours peur le soir


Et si le vent lui répondait ?
Qu'aurait-il dit ce vent ?
Beaucoup de choses, Korydwen lui avait dit que le vent n'était autre que le murmure de ses parents, mais jamais il n'avait réussi à comprendre les murmures.
Il soupira avant de pousser la porte du cadastre.
Ce jour était important et Alexandre se sentait prêt à poser les questions.
Pourquoi Linor n'avait jamais répondu à l'invitation ?
Pourquoi Patience s'inquiétait et n'osait pas venir seule ?
Pourquoi Rick était... Bein Rick en fait.
Jn n'était pas là, alors il du se débrouiller et chercher seul comme un grand l'adresse et quelle adresse, il regarda longuement le plan, une partie de Clermont où il ne s'était jamais rendu.
Il arriva sur place, mais comme l'empereur, sa femme et le petit prince, il n'y avait personne.
Alors où pouvaient-ils être ?
Si Rick n'était pas rentré et puis...
Il était juste venu dire bonjour.

Et puis finalement de repartir à errer dans les rues de Clermont.
Peut-être qu'il finirait par tomber sur son oncle.
Et de finalement s'asseoir dans l'herbe fraîche, sa tenue de soule toujours sur le dos, ses genoux tout contre son torse, ses bras autour de ses genoux, le menton sur les dits genoux, il attendait que le temps passe, réfléchissant.
Que pourrait-il bien dire ?
Et comment dire tout ce qu'il avait sur le coeur, comment expliquer au grand ce qui se passait dans son esprit.
Alexandre grandissait et affrontait la vie.


Valor y Sacrificios para que el secreto permanece.

Cette langue, la langue de ses aieuls, cette langue qu'il ne comprenait pas et qu'il ne parlait pas, il se souvenait juste de cette devise, la devise des Serna.
Le Serna était sans doute le plus secret humain du monde.

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Bernadotte
L'officier supérieur écouta les inquiétudes de la jeune femme et déclara: "Bien sûr, je vais vous aider. Il n'est guère prudent de s'aventurer seul sur les routes... enfin, nous finirons bien par le trouver. N'ayez crainte."

Le Mestre de camp se voulait rassurant sur la suite des événements et commença à suivre l'équipée de recherche. Il déclara à la fille de Rick: "Avant de vous aventurer hors de la cité, vous devriez demander aux sentinelles de factions si elles l'ont vues passé. Ainsi nous saurons s'il est encore en vie."
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Patience
Coucou JD Al, tu es le bienvenu comme n'importe quelle personne tant que tu ne vas pas à l'encontre du souhait de JD Rick. Personne n'a été prévenu pour n'obliger quiconque à intervenir. Mais c'est très gentil à toi de participer en chantant^^




Linor venait tout juste de rentrer et elle souhaitait sûrement en découdre avec sa jumelle. Elle lui rappela qu'elle l'avait invitée à venir, quitte à étudier dans le stade. Elle était marrante Linor quand même. Allez étudier votre cours de droit ou de latin avec des centaines de Clermontois qui beuglaient à qui mieux mieux pour une panse de brebis. Elle croyait vraiment qu'elle pourrait se concentrer sur ses déclinaisons latines avec un tel brouhaha. Non mais je vous jure ! Et puis sa supériorité sur le fait que son père était avec elle, à côté du tonneau ! Ok, elle partageait quelque chose avec leur père qu'elle, Patience, ne pourrait jamais partagé, mais c'était pas la peine d'en faire tout un fromage. Elle allait répondre vertement à sa jumelle quand Carmen fit l'arbitre, comme une maman, enfin comme l'idée que l'on pouvait se faire d'une maman quand on approche de l'adolescence. Et puis, sa cousine prit les choses en main et ordonna ce qu'ils devaient tous faire.

Une cape et son col ? Et pourquoi seulement elle ? Il fallait faire vite aussi la petite fille ne chercha pas midi à quatorze heures et fila dans la chambre commune pour récupérer de quoi se couvrir. Elle était peureuse mais pas frileuse pourtant, en cette chaude nuit d'été. Ah mais elle allait monter derrière sa cousine ? Ca c'était chic, car elle aimait bien monter à cheval derrière son père, les rares fois où c'était possible.

En chemin, elles croisèrent ses deux frères qui avaient été ramassé la mule. Et Linor, une fois de plus, donna ses directives. Elle comprenait pas que Georges ne réponde pas que ce soit à lui de diriger vu qu'il était l'aîné. Elle l'énervait quand elle faisait cela. Elle ravala sa colère pendant que Carmen la hisser sur le devant de sa jument. Puis, elle lui tendit la lanterne pour qu'elle éclaire la route. Un sourire narquois naquit sur le visage de la petite fille car elle était désormais détentrice d'une mission. Mais son sourire disparut quand Carmen lui demanda de lui montrer le chemin. Elle aussi, elle savait où était le terrain de soule pourtant. Elle ne dit rien alors qu'elle sentait l'étreinte du bras de Carmen pour la réconforter.


Ne t’en fais pas, quand on s’amuse, on ne voit pas le temps passé, nous allons le retrouver, je te le promets. »

Patience n'avait aucun doute à ce sujet. Elle était confiante. Son père lui avait tellement vanté les mérites du Très Haut qu'elle savait qu'Il ne pourrait pas lui enlever son père alors qu'elle n'avait plus sa mère. Elle hocha donc la tête d'un air totalement sûr. A peine avaient-ils fait quelque pas qu'un homme les héla.

Bien le bonjour. Auriez vous un souci ?

Elle allait répondre mais Linor fut plus rapide et la réponse qu'elle fit au soldat, puisque tout semblait montrer que cela en était un, la mit en colère d'un coup.

Bien le bonjour à vous aussi !
Pour tout vous dire, oui, nous avons un soucis. Notre père, le Père Rick, n'est pas rentré après le match de Soule et je suis sûre de l'avoir vu prendre le chemin de la maison sur son cheval. Nous avons peur qu'il lui soit arrivé quelque malheur en route... Nous partions à sa recherche.
Pouvez-vous nous aider ?


Elle se tourna vers sa jumelle et lui cria

Mais pourquoi tu dis ça, POURQUOI ? Ca t'amuse de me faire peur ? Papa, il ne peut pas lui arriver malheur, alors dis lui que c'est pas vrai ! Dis lui !

Elle tourna son visage mouillé de larmes vers sa cousine.

Dis lui toi Carmen, elle va t'écouter ! Dis lui que Papa, il est juste à la taverne du village !

Et la réponse du soldat redoubla ses pleurs

"Avant de vous aventurer hors de la cité, vous devriez demander aux sentinelles de factions si elles l'ont vues passé. Ainsi nous saurons s'il est encore en vie."

Mais lui aussi, il s'était donné le mot ? Pourquoi ils voulaient tous qu'il soit mort ?

Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, se penchant dans la crinière de la jument pour les cacher et se retenir. Et en même temps, elle criait

Non c'est pas vrai ! Vous dites des bêtises ! Arrêtez ! Arrêtez c'est pas vrai !

Elle bougeait sur le jument dans tous les sens, pris à une véritable peur. C'était encore un tour de sa soeur, elle voulait la faire pleurer, rien que pour se moquer d'elle. Et puis soudain, elle entendit la phrase qu'elle avait déjà entendu si souvent.

Valor y Sacrificios para que el secreto permanece

Vous avez entendu ? C'est Papa, vous voyez je vous avais dit que c'était pas possible !

Et là, elle se mit à rire d'un rire hystérique, éclairant l'endroit où la devise de leur famille s'était fait entendre. Et là, il y eut une grande déception car au lieu de son père, elle ne trouva "que" son cousin. Il était assis dans l'herbe, les bras autour de ses genoux, son maillot sur le dos. Il devenait revenir du match. Donc, il allait pouvoir faire fermer son clapet à Linor en lui disant que leur père était encore au match, à la troisième mi-temps. Elle le héla du haut du cheval

Alexandre ! Alexandre ! Dis moi, tu sais si Papa est encore au match ? On le cherche !

Elle croisa les doigts et pria rapidement pour qu'il lui dise la réponse qu'elle attendait tant.

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