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[RP] Tout commence par des courriers, et..

Drahomir
[Rouen, mâtines, un peu en dehors de la ville.]

La cahute que l'Ogre occupait lors de ses virées à Rouen était située en dehors de l'enceinte de la ville. A l'orée des bois, le Vadikra avait fait monter alors qu'il était duc de Normandie un petite maison de pierre, d'une seule pièce, dans laquelle il pouvait venir se reposer avant de partir chasser. C'était alors l'un de ses sports favoris.

Depuis sa "résurrection" soudaine, il avait laissé cette activité à d'autres. Il s'astreignait à un régime sévère et à beaucoup d'exercice, néanmoins celui qui consistait à tuer un animal n'en faisait plus parti. Les médicastres avaient été clairs: Moins de viande, plus d'exercice. Il fallait qu'il se bouge si il ne voulait pas mourir des affres de son accident d'alors.

Le changement se voyait dans sa silhouette. L'Ogre était toujours aussi impressionnant, il avait néanmoins fondu. Sa mine restait austère et fermée, ses traits étaient toujours aussi taillés à la serpe, une certaine bestialité se dégageait de ses gestes. Pourtant il semblait avoir un peu rajeunit, et une vie au grand air, à garder les remparts la nuits à s'occuper la journée semblait le revigorer.

Sous la froidure de l'hiver, en simple chemise, laquelle il a remonté les manches jusqu'à mi-biceps, il coupe du bois. La chute des températures a été soudaine et il s'est laissé surprendre. Alors, inlassablement, la hache s'abat. Un nouvelle buche fendue de part en part s'échoue dans la neige et lui se redresse, pose une main au creux de son dos et fait rouler ses muscles sous sa chemise trempée de sueur. Il en a bien assez fait. Il se baisse, ramasse ce qu'il lui faut et pénètre dans la maisonnette.
L'aménagement est spartiate. Là une simple table de bois, plus loin un baquet, vide, dans un coin un feu brûle qu'il revigore. Et enfin, à l'opposé, un couche spartiate, couverte de fourrures. Il laisse tomber le bois dans un coin et va s'installer sur un siège, rigide, pour reprendre son souffle.

Le regard est lointain. Si depuis le milieu de la nuit il s'astreint à ainsi s'occuper l'esprit c'est pour se sortir de la tête les trois ou quatre derniers jours qui ont été plus qu'étranges. Un engourdissement perpétuel, et une poitrine prête à exploser sous la course de son palpitant. L'Ogre n'est pas vraiment ce monstre mythique quand elle est là. Bien au contraire, il a parfois l'impression d'avoir de nouveau 15 ans et d'être ce grand dadais qui ne savait pas comment s'adresser à une femme. Tant de temps passé avec elle, à lui parler, à se raconter leurs histoires respectives lui ont permis de surmonter cette niaiserie, il n'en reste pas moins que plus le temps passe, moins il supporte d'être éloigné d'elle.
Ca ne serait pas facile, loin de là. Mais il était prêt à tout lâcher. Tout, la Normandie, la politique, ses idées, juste pour la suivre. Et il se connaissait, il le ferait aussi surement qu'il s'appelait Drahomir.

C'était réconfortant de savoir que l'on avait encore un coeur malgré toutes les épreuves que l'on pouvait rencontrer. Réconfortant et effrayant car on ne contrôlait alors plus rien. Mais il s'en accommoderait.

Un parchemin et un peu d'encre, il prend la plume:


Citation:
Merci,

    Merci pour cette soirée et ces longs moments que nous vivons depuis quelques jours. Merci pour ses petites lettres, ces petits échanges, qui ponctuent merveilleusement mes journées. Merci, par ce que grâce à vous je comprend que les choses importantes ne se résument pas à une fonction, à un bureau, et à un travail. Non, elles se définissent par un sourire -le votre, une posture, un geste amical ou tendre. Très sincèrement merci de m'apporter ce qu'il me manquait jusqu'alors.

    Je n'irai pas au conseil ce jour, j'ai trop peu dormi. J'ai trop la tête en vrac et le coeur à sac. Ou c'est l'inverse peut être.

    Néanmoins, j'ai besoin de vous voir. C'est plus fort que moi. Si vous le voulez aussi, rejoignez moi.

    J'espère que vous le voulez.


D.


Après une toilette et avoir passé des frusques convenables, il irait en ville afin de faire déposer la lettre et un plan à la jeune femme puis s'en retournerait jusqu'à sa garçonnière. Là, il attendrait, il n'espérait pas en vain, qu'elle le rejoigne. Tout était entre ses mains, à elle.
_________________
Lilouu
Elle observait la scène de loin,leur rapproche ,leur taquinerie, savait-ils tout les deux? voyait-il se que les autres voyait être entre eux,l'évolution ,la tournure que cela avait pris ?

Ils étaient fait l'un pour l'autre , ils se complétaient ,leur histoire avait débutait sans même qu'ils s'en aperçoivent.

Inquiète pour son amie qui semblait totalement perdu , elle alla à la rencontre de Drahomir , les quelques paroles échangeaient lui apprit que c'était une bonne personne, avec un bon fond.
Il allait la rendre heureuse , follement amoureuse.

Lilouu prit sa plume écrit à son amie pour la rassurer ,espérant qu'ils vivent leur amour naissant pleinement ,que le couple remarquent que l'un pour l'autre ils sont fait.

Mais un conseil fût donner au deux : Il faut qu'ils parlent et se rassurent l'un envers l'autre.


Leur souhaiter courage et bonheur sont la seule chose à faire.
Carmen_esmee.
      [Château de Rouen - Salle de Réunion abandonnée]

    Carmen adore cette pièce, d'une part parce qu'il n'y a jamais personne, et d'autre part les vieux fauteuils dont personne ne veut, car le cuir est élimé parfois même jusqu'au déchirement par endroit, sont entreposés, cachés dans cette vieille pièce. Elle ne sent pas particulièrement bon, mais c'est calme. Quand au conseil de Normandie, les voix montent et éclatent, c'est là, dans cette petite pièce sombre que la brune se cache. Elle se laisse glisser dans un énorme fauteuil, qui semble l'avaler, tant elle s'enfonce dedans, un véritable cocon.
    Ce jour, il n'y a pas de débat houleux, non juste une nuit trop courte a ressasser ce qui a été dit, ce qui a été deviné, ce qui a été avoué la veille et les trois jours précédents. Elle s'endort paisiblement en quelques minutes seulement, lorsqu'elle s'éveille, il est près de midi... Elle n'a rien glandé de sa matinée... Et n'a pas envie de travailler.. non elle a envie de rentrer et de passer un peu de temps avec sa fille, un retour aux essentiels.


      [Chaumière de Rouen]

    Le séant trouve un coin de tabouret, et Ronan vient l'aider a quitter ses cuissardes, tout un sketch de faire glisser le cuir, Ronan est presque rodé et s'amuse des grognements de la brune... Les bottes sont nouées via les lacets de cuir et suspendue près de l'escalier... Afin que le Monstre Sernesque ne fasse ses dents dessus...

    " On vous a apporté du courrier ce matin.

    - Bien, d'Auvergne ?

    - Non, d'Ici, un certain D. Votre bain est prêt."


    Ronan la connaissait par cœur, elle ne pouvait prendre un bain, sans s'ennuyer cruellement, ainsi donc, la lecture et la rédaction de ses courriers personnels se faisait depuis un baquet fumant. Elle rentre la tête dans ses épaules et sourit à en creuser ses fossettes et monte sans attendre.

    Comme promis, le baquet fume près d'un âtre récemment entretenu, et où brûle une énorme bûche. Les vêtements s'entassent et forment un halo sur le plancher autour des pieds de Carmen, qui perturbe la surface de l'eau, d'une caresse de la main.. Elle s'essuie les mains et pénètre dans le baquet en gardant précautionneusement ses mains sèches. Elle fait glisser la planche vers elle, ainsi le baquet conserve sa chaleur et elle à un pupitre pour rédiger ses courriers. La lecture d'abord, elle garde le courrier de D. pour la fin et tâche d'être concentrée sur les courriers les plus inintéressants du monde sauf un, celui de Lilou, qui soulève encore plus d'interrogation, ils se sont parlés ?... Elle finit par ouvrir la lettre scellée, elle parcourt le contenu, remarque qu'il s'est appliqué, le premier courrier qu'elle reçut de lui, était un gribouillage sur un morceau de papier parsemé d'interrogation sur un possible état de transe de la brune suite à un débat au conseil des plus houleux. Elle sourit en coin, mais le sourire s'efface, les charnues se comprime l'une contre l'autre, elle gonfle les joues, pose la lettre sur la planche et se laisse couler sous la surface de l'eau, et relâche l'air dans un soupire aquatique ? Bref, les genoux tapent contre la planche.. trop grande pour ce genre de connerie, dommage... elle se redresse, écarte les cheveux qui se sont collés au front et aux joues et soupire encore une fois quand Ronan frappe à la porte.


    "Oui ?

    - Avez vous besoin de quelque chose ?

    - ...",
    Oui les silences gênants avec Carmen ça arrive souvent.. c'est juste qu'elle réfléchit... Ronan relance le chargement de l'information,

    "Bon... je vais au marché alors ?

    - Euh.... Tu peux préparer et sceller Zingara, s'il te plait, avant de partir ? Et Hanna ? Tu l’emmènes avec toi ?

    - Je peux l'emmener si c'est ce que vous voulez ou ..."


    Dieu, que les conversations cloisonnées, chacun de part et d'autre du porte sont gênant, surtout quand l'un des deux est nue... ça pourrait être pire cela dit, elle se masse les tempes et parle un peu plus fort, en se savonnant.

    "Non.. prends la avec toi. Je vais sortir."

    Ronan fait une petite moue surprise et hausse les épaules et s'en va préparer le monstre pour une balade au marché puis la jument... Carmen enfile une tenue cavalière, rien de transcendant, glisse la lettre de D, dans le revers de ses cuissardes avec son couteau de chasse.. Si question on lui pose, elle dira qu'elle va a la chasse. Elle prend une grande inspiration à deux doigts de se dégonfler... Mais elle en avait trop suer pour enfiler les satanées bottes que pour le principe, elle ferme la chaumière et quitte sa propriété.


      [Pas loin - Ou Alors très loin de chez D]

    Avec un sens de l'orientation biaisé, et des actes puériles, comme prendre le plan donné mais choisir un autre itinéraire, se basant sur un instinct des plus... comment dire... défectueux ?

    *Non - mais si je passe par là - je suis sure que c'est plus court !*

    Bref plan dans une main et bride dans l'autre... c'est pas gagner... En plus elle se pelle les miches à marcher dans la neige, lorsqu'elle retrouve le sentier, elle se hisse sur l'équidé et décide de finalement suivre le plan, elle trouve la maison, enfin ce qui y ressemble, elle flatte l'encolure de l'animal, et se laisse glisser de cheval, une souche et une hache, prouve que c'est habité, tout comme la fumée qui s'échappe, du conduit de cheminée. Même si elle se trompait, pouvait t-elle tomber sur moins aimable que l'Ogre dans la forêt Rouennaise ? Elle sourit à cette propre remarque et conduit Zingara, vers une petite étendue d'herbe, épargnée de la neige, par l'ombre des conifères. Elle ne l'attache pas, et desserre les sangles de la selle. Une petite claque sur la croupe et elle se dirige vers la porte, mais elle ne frappe pas.. et attend comme une idiote, elle ne sait pas si l'invitation était chez lui - chez lui - ou un point de départ pour une balade ? Oui elle réfléchit beaucoup... cherche toujours compliqué...

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Drahomir
Derrière la masure, l'imposante silhouette flatte un équidé tout aussi immense. Kouros, ancien poulain royal, offert à Drahomir après de longues années au service de la couronne, a bien grandit. L'ogre le monte aussi souvent qu'il le peut. Il adore cette sensation de puissance quand il chevauche une bête aussi racée. L'animal, maintenant un étalon au caractère farouche, n'est pas aisé à monter. Il n'est pas non plus avare de morsure si l'on n'y prend pas garde, mais l'éducation reçue au haras royal et chez le Vadikra ont terminés de le rendre parfait.
Sa paume se perd quelques instants sur les muscles puissants de la bête et en lisse le poil soyeux. Drahomir pousse un profond soupire. Malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à se sortir de la tête ces quatre derniers jours. S'abrutir de travail est inutile. Et il se fait de faux espoirs. Elle ne viendra pas.

Une bourrasque glacée le saisit, il resserre doucement le col de sa cape autour de son cou et se dirige lentement vers sa demeure. Il valait mieux rentrer. Attraper la mort en restant immobile à regretter n'arrangerait pas ses affaires. Alors, il se met en marche, ses bottes s'enfoncent dans la neige tandis qu'il contourne sa chaumière pour arriver en façade. Là, il s'arrête. Carmen est venue. Elle est belle et bien présente. Elle s'est déplacée pour le retrouver, avec tout ce que cela implique. La toquante prend des allures de concertos et martèle sa poitrine. Un sourire vient illuminer sa trogne patibulaire. Il la contemple quelques secondes alors qu'elle ne semble pas l'avoir remarqué. Il détaille sa silhouette mise en valeur par sa tenue de cavalière, il savoure ce minois mutin qu'il rêve de couvrir de baiser. Et il décide de la rejoindre.
Le crissement de la neige sous ses semelles annonce son arrivée, et lui s'approche jusqu'à presque la frôler. La, son visage à quelques centimètres du sien, il laisse leurs respirations se mêler en une buée fantasmagorique alors que la voix légèrement enrouée, il dit:


Tu es venue...

C'est la première fois qu'il la tutoie. C'est venu naturellement et il ne s'en est pas rendu compte. Il reste là, quelques secondes, son regard planté dans le sien, à apprécier la vision qui s'impose à lui. Il n'y croyait plus, mais elle est là.

Mais vous vous êtes faites désirer.

Il se redresse doucement, regarde le ciel. Il leur reste une petite heure de jour, autant en profiter pour l'emmener là où il comptait l'emmener plus tôt.

Si... Vous n'y voyez pas d'inconvénient... Nous entrerons plus tard, avant ca, autant aller nous détendre et nous amuser... Nous en avons tous les deux besoin.

Et le conseil ducal pourrait très bien se passer d'eux une journée. Maintenant qu'elle était là, il ne comptait pas la laisser filer. Alors, quêtant son assentiment, il lui tend la main. A elle de la saisir. Ou non.
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Carmen_esmee.
    Index en bouche, elle se ronge l'ongle de façon nerveuse, elle bascule son poids d'une jambe sur l'autre, lève parfois le poing pour l'abattre sur la porte mais le poignet ne se meut pas et rejoint son homologue, pressé contre les charnues. Elle se dévisse le cou et regarde Zingara qui paisse l'herbe fraîche, se méfiant de la neige.. . Carmen fixe ses pieds.. La neige a fondue sous ses semelles, depuis combien de temps fait elle le pied de grue..? Elle n'a pas le temps d'émettre une hypothèse que des pas annoncent l'arrivée du maître des lieux. Il vient à sa rencontre, elle remercie le ciel et le froid de l'hiver de lui donner plusieurs bonnes raisons d'avoir les joues teintées de carmin. Elle a croiser les bras, pour cacher sa manie, elle se voûte un peu vers l'avant, piétinant sur place. Il ne s'arrête pas à une distance convenable d'elle, elle décolle du sol son talon, pour reculer ou lui donner un coup de genou.. Elle ne le sait elle même, toujours est il que le geste est suspendu quand il s'adresse à elle, en la tutoyant. Ce n'est pas ce qui la perturbe le plus, mais l'air qu'il partage. Le souffle chaud de l'homme, embrase le visage de la brune, sa voix se fait rocailleuse quand elle souffle un petit, "Oui"

    Face à face, il la domine de vingt bons centimètre. Elle ne déroge pas une légère extension de sa colonne cervicale pour le regarder, malgré qu'elle soit grande pour son sexe. Comme a son habitude maintenant, il plante ses yeux gris dans les siens, elle ne sait que trop ce qu'il cherche à y lire, et elle baisse les yeux sous l'intensité du regard, c'est plus fort qu'elle.. Si elle soutient, elle encourage.. Il lui fait part du fait qu'elle s'est fait attendre, enfin désirer.. Elle échange un regard furtif avec lui, elle arbore un air faussement fâché, en fronçant les sourcils, il lui tend la main tout en l'informant de la suite du programme.

    *Nous détendre et nous amusez ? Ensemble ? En avoir besoin ?*

    Après la course d'orientation en forêt, que pouvait-il bien avoir en tête ? Elle hésite, les contacts et elle - C'est toujours un peu compliqué surtout avec le sexe opposé - quand elle ne mène pas ou ne s'y attend pas, elle se sent contrainte et forcée, mais ne voulant paraître indélicate, elle se glisse à son coté, et enroule son avant bras autour de celui du géant, aussi naturellement que possible. Et elle désamorce sa gêne avec une pincée d'humour, et beaucoup de mauvaise foi.

    "Si votre plan avait été autre chose qu'un gribouillis aussi..."

    Elle ne peut s'empêcher de sourire en coin, et profite de la chaleur qui irradie de l'homme, les épaules si rigides jusqu'alors, se détendent un peu et s'affaisse, Oui, elle ne fait pas semblant de prendre son bras, elle se laissera guider, docile tandis que dans sa tête c'est un déluge de pensée.. une pluie de contradiction !

    *Il ne va pas te manger ! Détends toi .. Euh Ma dague ? Non... Et non, pauvre idiote, tu n'as que ton couteau de chasse, un cure dent quand il t'aura dévoré !*

    "Où m'emmenez vous ?"

    * Et si ? Et s'il avait la dalle ?*

    Carmen, se targue d'être femme libre, mais elle n'a jamais était femme facile, et encore moins à la cuisse légère. C'est une dure à cuire, pas un petit en-cas, Mais un repas quotidien qu'il faut gagner à la sueur de son front chaque jour que le Très Haut fait. Partisane du "Rien est acquis".
    Drahomir et Carmen se sont bouffés le nez, il a commencé les hostilités, elle y a répondu avec hargne, à présent, elle découvre celui qu'elle appelle le piège à loup et il floute l'idée qu'elle avait de lui, à mesure qu'il passe du temps ensemble. Il est hésitant, il est agréable, galant, oui - oui, l'ogre est galant, et même un peu.. comment a t-il dit déjà ? Ah oui un grand dadais, un brin niais. Mais il est plus que cela, il mémorise chaque mot, chaque geste, chaque secret.. Il est attentif mais est ce que cela pourra suffire à ce qu'elle lui accorde sa confiance pleine et entière ?

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Drahomir
Il a les crocs. Une faim dévorante. Un faim mystifiante qu'il n'arrive pas à assouvir. Une faim de vie, qui l'avait abandonné, qui l'a ressuscité dans un morne sursaut et qui depuis quelques jours lui insuffle une nouvelle vitalité. Cette faim le guide, elle l'émerveille, elle lui fait comprendre quelles sont les priorités. Cette faim n'est pas une fin en soit, elle n'est au contraire qu'une renaissance.


Il sourit à la jeune femme alors qu'elle enroule son bras autour du sien. Sa mauvaise foi consternante ne fait que l'amuser encore plus. C'est un petit charme qu'elle a. Un défaut qui le fait craquer au milieu des autres. Alors il ne répond pas et se contente de lever les yeux au ciel tandis qu'il commence à la guider sous la frondaison du bois.

Le froid à l'ombre des grands arbres s'intensifie, et un léger frisson parcourt l'échine de l'ogre qui accélère le pas, toujours attentif à ce que sa compagne du jour suive son rythme. Elle a des jambes interminables, cela devrait l'aider. Et ils n'en ont de toute façon plus pour longtemps pour atteindre l'objectif de l'homme. Il décide d'ailleurs de répondre à la Serna:


Dans un endroit où nous serons seuls au monde.

Il lui ferait bien un rire diabolique, histoire de lui filer une bonne pétoche, il n'est néanmoins pas sûr que cela arrange ses affaires.Vu comme il rame pour la séduire, il serait dommage de tout venir gâcher avec une pointe d'humour bourrin dont il a le secret. Alors, il ajoute, la voix teintée d'un léger rire.

Mais que vous allez apprécier. Promis. D'ailleurs, nous y sommes.

Il n'ont pas parcourut plus de cinq cent mètres depuis qu'ils ont quitté la chaumine du barbare. Ils parviennent à un dégagement, une sorte de clairière qui part en légère cuvette. Elle doit bien faire cinquante mètre de large et elle est la raison de son installation non loin. En effet, en son centre un petit étang où sous les beaux jours l'Ogre aime venir à se baigner. Il n'est pas profond, car il ne maîtrise pas la nage, et en cette journée particulièrement froide, l'eau a gelé en une épaisse croute de glace, glissante à souhait et suffisamment solide pour supporter le poids d'un grognon Normand en pleine forme. Un rictus de profond contentement sur la trombine, le Vadikra fier de lui de s'avancer jusqu'au début du dit étang et de jeter un regard interrogatif à la jeune femme

Savez vous glisser Carmen?

Il avait découvert le plaisir de la glisse. Certes, il se vautrait souvent, certes vu sa carcasse il n'était pas la grâce incarnée, il découvrait néanmoins un plaisir enfantin et puéril, et s'en délectait. Après tout, tout le temps de longue vie, il n'avait pas connu beaucoup d'amusements.

Il avance de quelques pas et glisse doucement. Il fait un léger demi tour et détaille Carmen.


Je vous attends.

Un nouveau sourire en coin, il ajoute, un brin taquin.

Si vous vous en sentez le courage bien sûr.

Il la toise, la trombine moqueuse.
A lui de la tester, un peu.

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Carmen_esmee.
    Carmen se laisse guider par le géant, il marche vite, cela lui plait, elle n'aime pas lambiner et la cadence adoptée, est tout à fait correcte pour elle. Elle profite de la chaleur qui émane du brun, mais aussi semble t-il de ses frissons, elle dissimule son sourire dans le col de son mantel.

    *Seul au monde ? Il va encore m'arriver des bricoles.. J'aurai du prendre le nouveau avec moi.. *

    Carmen ou le Plat de ... Résistance.

    Résistance - Résister - C'est une véritable ligne de conduite en ce moment pour la brune. Quelques gestes maladroits lui ont échappé pourtant, d'abord sa main sur le bras masculin pour lui montrer sa compassion, ses mains plaquées sur son torse pour le maintenir à distance, sa main dans les siennes, lors d'échange sur leur passé douloureux réciproque, un baiser déposé sur la main de l'homme en guise d'au revoir, ne pouvant guère offrir plus. Mais ainsi, marchant ensemble, elle prend appui sur lui, il est calme, est ce qu'il sera toujours ainsi ? Attentif, amène, tendre ?

    Non, Carmen est persuadée que nul ne peut apprivoiser Drahomir, pas même elle. Mais alors, à quel jeu jouent-ils ? Lequel des deux souffrira le plus du revers de l'autre. Elle secoue la tête, ses principes battent de l'aile quand il est près d'elle. Mais elle tient bon. Il le faut...

    Une clairière apparaît, en contre bas un étang gelé, ils s'arrêtent, elle se détache de lui lorsqu'il avance vers le lac, elle cherche de son côté, la suite du sentier pour contourner l'étang. Mais le regard de Drahomir sur elle, la fait revenir à lui, il sourit conquérant, marchant dangereusement sur la glace. Elle arque un sourcil et croise les bras, elle est sur son terrain, et il semble vouloir lui faire relever un défi.


    "Glisser.. Hmm, oui cela m'arrive mais ce n'est jamais volontaire et encore moins agréable."

    Mais il continue et lui offre même une petite démonstration de "glisse", exerçant un demi tour vers elle, il la nargue là ou je rêve !? Si lui y arrive, alors cela sera un jeu d'enfant ! Elle tire machinalement sur le bas de son gilet, pour protéger le bas de ses reins du froid et détache la fibule de sa cape, qu'elle suspend à une branche. Elle remonte un peu ses manches, sans vraiment savoir pourquoi, comme si ce petit détail, aller lui donner un peu plus d'équilibre. Elle le rejoint, a deux pas de lui de distance, elle pose le premier pied, comme elle le ferait si elle voulait prendre la température, le talon épouse la glace, elle plisse légèrement les yeux, tendant l'oreille... aucun craquement - Rien. Elle se redresse, écarte un peu les bras, et fait ses premiers pas sur la glace. Elle se mord la lippe pour rester concentrée, et fronce malgré elle les sourcils. Il n'est plus qu'à un pas d'elle et elle veut déjà se saisir de son bras, il semble ancré dans le sol, inébranlable. Elle le contourne et poursuit.


    *Droite - Gauche - Droite... Oula ! Dios mio.. Je ne tomberai pas ! Droite... ah non merde Gauche... Claro que si, je vais tomber...*

    Elle croise les jambes et pivote pour lui faire face, elle se sent gauche et assurément, effrayée à l'idée de tomber.. elle affiche néanmoins un sourire et se laisse glisser de coté. Ne prenant pas de risque pour rompre son équilibre, elle bascule la tête en arrière et se met à rire, primo parce que c'est effectivement divertissant, secundo, elle est euphorique car elle n'est pas tombée, mais son cœur a eu un sursaut. Elle poursuit, s'amusant de cette nouvelle discipline. Elle prend confiance... un peu trop même.. et bien sur la chute est inévitable, elle a beau battre des bras... elle perd l'équilibre et pousse un petit cri... tout à fait comparable à un couinement animal... L'ego est blessé, il est à terre, entre le séant de la brune et la glace.

_________________
Drahomir
Il est bien, là, dans cette bulle qu'ils ont réussi à se créer. Il se sent bien, serein et calme. Il l'est rarement, alors il profite de l'occasion pour être un peu lui même. Un homme et non un ogre. Un homme capable de compassion et d'amour.
Son regard posé sur la jeune femme alors qu'elle fait ses premiers pas sur la glace est sans équivoque. Quiconque verrait au fond d'eux comme le Vadikra admire la Serna. N'importe qui remarquerait cette tendresse indicible alors qu'elle progresse autour de lui et qu'il la regarde évoluer, gracieuse.
Quand elle rit, son coeur se serre quelques secondes. Lui aussi rit, doucement d'abord, puis plus fort, comme pris d'une sorte d'euphorie. Il évolue un peu sur la glace, il n'a pas le talent naturel de sa comparse féminine mais il se débrouille. Il a plus d'entrainement. Alors il ne chute pas.

Néanmoins, il assiste en première loge à celle de Carmen. Il a un réflexe inutile, elle est bien trop loin de lui. Son rire cesse aussi brusquement qu'il a commencé et il s'approche gauchement d'elle, manquant lui aussi de se renverser.
La scène pourrait prêter à rire. Il en a envie mais se mord la langue. Elle ne semble pas blessée. Alors il lui tend la main:


Ca va?

Et sans même attendre le consentement de la jeune femme, il la relève d'un trait. L'équilibre précaire, il manque encore une fois de tomber avec elle et glisse subtilement une main dans son dos pour s'équilibrer. La promiscuité le rend légèrement nerveux, et pourtant, il ne cherche pas à reculer. Il sent un léger tremblement sous sa paume. Alors délicatement, il se débarrasse de sa cape et vient la poser sur les épaules de la jeune femme. Doucement, il ajoute:

Voilà, c'est mieux...

De nouveau leurs visages sont proches et leurs souffles se mêlent. Son regard accroche avec insistance celui de Carmen. Il sait qu'il pourrait, là, enfreindre la promesse qu'il lui a faite de lui laisser du temps. Il brûle de poser ses lèvres sur les siennes et pourtant, il se contient et relâche doucement la pression. Un léger pas en arrière, la voix un peu rauque, il conclut:

Nous... Rentrons?

Hésitant, il attend son acquiescement.
_________________
Carmen_esmee.
    L'ego de la brune ne pouvait tomber plus bas, elle affiche un sourire moqueur de circonstance quand le géant s'approche et lui tend une main amicale, à peine s'en est-elle saisit qu'il la remet sur ses pieds aussi sec. Elle passe sa main libre sur le séant douloureux.. un hématome de plus, et elle n'aura personne à blâmer cette fois. Elle le rassure d'un échange de regards, avant de fixer ses bottes.

      Je vais bien, je vous remercie.

    Elle peine sur la glace, à mettre un pied devant l'autre, craintive de tomber, une fois de plus, elle s'agrippe au bras de l'homme. Puis la paume masculine se veut rassurante contre l'échine de la jeune femme. C'est plus fort qu'elle, elle frémit et se cambre sous sa main, presque imperceptiblement. Les cicatrices se sont refermées il y a bien des années mais le contact sur son dos est encore douloureux quand elle ne peut l'anticiper. Le souvenir est vif comme les coups qu'elle a reçus, il y a près d'une décennie.
    Elle aimerait tant lui dire d'ôter sa main, mais elle prend sur elle, serre les dents et les poings.. Il ne sait pas, il n'y est pour rien.. Elle laisse échapper un soupire d'aise quand il retire sa main pour recouvrir ses épaules de sa cape. Cette dernière est lourde et réconfortante sur ses épaules. Il s'approche et elle n'a pas le cœur à l'éloigner au contraire. Elle détaille son visage, ce regard qu'il a sur elle, ce regard qu'elle ne lui aurait jamais deviné, encore moins pour elle. Ses yeux d'un gris si prononcé, la neige leur rend justice en leur donnant cet éclat particulièrement doux. Elle dessine mentalement l'ourlet de ses lèvres, le carré de sa mâchoire. Il est si près, ils respirent, une fois de plus le même air. Elle entrouvre les lèvres, un nombre incalculable de fois, mais les mots ne viennent pas. Il fait un pas en arrière et elle clôt les yeux pour reprendre contenance. Difficile quand on sait que la voix de l'homme vibre jusque dans ses entrailles. C'est un combat, une lutte perpétuelle. Elle enroule son bras autour du sien pour toute réponse, et le suit, oubliant par là même sa cape près de l'étang gelé.

    Ils marchent silencieusement, le sang cogne dans les tempes de la brune, l'empêchant de réfléchir, son cœur n'est pas en reste, il martèle avec force dans sa poitrine si bien que s'en est douloureux, elle n'arrive pas à le calmer, leurs bottes frappent en cadence le sol enneigé, les pas crissent de temps à autre, elle pose malencontreusement sa pommette sur l'épaule de l'homme à deux reprises, victime de la fatigue de la journée, tant physiquement qu’émotionnellement.

    Ils arrivent rapidement devant la maisonnée du géant, elle fixe la jument dès qu'elle est a porté de vue, lâchant le bras de Drahomir, elle rejoint l'animal en faisant claquer sa langue, elle resserre rapidement les sangles et reste les paumes posées sur la selle, elle doit partir, si elle lui accorde un regard, elle est fichue, si elle entre chez lui, elle est plus que fichue... A t-elle si peu de volonté !? Autant ne pas vérifier !

      Je dois rentrer, Hanna .. Je dois penser à elle avant tout.

    Elle le devine dans son dos, il est tout près, elle peut humer son odeur, et elle sent davantage sa présence chaleureuse... elle se retourne, son regard s'attarde sur son cou, sur ses lèvres puis rejoint ses yeux.. la tension est palpable,
    Elle affronte son regard, elle s'est habituée à cette facette de son caractère. Drahomir ne ressent pas le besoin de s'expliquer, et il n’évite pas les questions, et il aime à la fixer dans les yeux. Un charme déroutant, tout à fait magnétique, elle n'arrive pas a détourner le regard cette fois, elle navigue d'un iris à l'autre, si concentrée qu'elle ne peut qu'imaginer son torse qui se soulève quand il respire. Leurs souffles s'accordent. Viennent-ils de courir pour être tous deux à bout de souffle ?

    Carmen avale bruyamment sa salive, elle a confiance en elle, c'est surement l'homme le plus imprévisible de Normandie mais elle n'en a pas peur, il sourit l'air redoutable, elle ne survivra pas à une minute de plus avec lui, il la dévorerait sans beaucoup de résistance de la proie. Et contre toute attente, les mots franchissent les charnues..

      "Nous méritons mieux qu'un premier baiser en guise d'au revoir."

        *J'ai vraiment dit ça ? Mords-toi la langue ! Tu vas finir par te taire ?*

    Elle fait volte-face, se hisse sans plus tarder sur le dos de sa jument, elle prend tant d'élan dans sa précipitation, qu'elle aurait pu chuter de l'autre côté... La pulpe des doigts passe sur la cape, elle devrait lui rendre, mais elle n'en a pas envie, frileuse et un brin sentimentale. Elle ne résiste pas à l'envie d’emmener un peu de lui avec elle à Honfleur.

      "Je veux qu'Adeline soit la première à savoir tout de mes doutes, elle est excellent juge de la nature humaine et elle détient notre confiance, Je suis persuadée qu'elle m'aidera à y voir plus clair sur vous, sur nous."

    Les émeraudes glissent sur le visage, cherchent son assentiment, elle fixe ce souvenir et le trouble se fait à nouveau, elle doit partir -Maintenant - Il le faut plus que tout. Les mollets pressent les flancs de Zingara, qui se met au pas, Carmen lui offre un dernier regard avant de prendre le départ de chez lui, de Rouen... Adeline est son seul espoir d'y voir plus clair. Elle la grondera ? Quand elle saura ?



      [Épistolaires - A Cœur ouvert - Sur les routes de Normandie]


    Citation:


        Carmen,

      Ne vous inquiétez pas, j'ai acheté tout un pigeonnier. Le parvis de la cathédrale de rouen va se voir pendant un moment dépeuplé de ces charmants volatiles, mais c'est pour la bonne cause, pour que vous puissiez tomber amoureuse de moi grâce à mes talents épistolaires.

      Je vais répondre à votre question: Comment pourriez vous me satisfaire au quotidien?

      C'est simple, en étant vous même. En continuant à vous exprimer avec intelligence comme vous le faite. En continuant de défendre vos amis même si ils sont les régnants les plus foireux de tous les temps.. En continuant de me faire rire, de me dire quand je suis con, quand je vais trop loin mais aussi quand je vous attendri. En étant naturelle. En continuant à porter des braies qui mettent en avant votre fabuleux fessier.
      Comment me satisfaire? En m'aimant. Simplement. Aimez moi et je serai le plus satisfait des hommes. Soyez vous même, cette Carmen que j'ai envie de dévorer, et vous aurez la réponse à votre question.

      Et n'ayez crainte, je ne m'emballe pas, mon petit cœur saura résister aux affectueusement et aux tendrements. Néanmoins je ne pense pas que le votre saura me résister bien longtemps. Mon objectif est bien de l'occuper, au moins un peu, quelque part où la carnassière Hanna n'occupe pas déjà le terrain.

      Vous posez votre question, à moi de poser la mienne, et elle vaut aussi beaucoup d'argent: Si Adeline se montre réticente à notre relation, l'abandonnerez vous?

          Tendrement.

          D.


      PS: Non, il n'est pas foireux, il est encore pire, parfois. Nah!


    Citation:


        Drahomir,


      Si une pique et votre nom ne figuraient pas au bas de la page, je jurerais que cette missive n'est pas écrite de la main du "piège à loup" rencontré il y a plus d'un mois. Nous sommes loin des deux lignes griffonnées sur un bout de papier échangé au conseil. Seriez vous plus loquace plume à la main qu'en tête à tête, que vous est il arrivé en si peu de temps ? Même au conseil, vous ne criez plus, vous allez en angoisser plus d'un.

      Je vais vous remercier, pour ces aveux mais surtout de les avoir couchés ainsi, car je peux réagir sans me cacher derrière un sourire de façade, et vous rendre la pareille.

      Vous comblez n'a pas l'air difficile à vous entendre, je pourrai presque signer au bas d'une page, cette sorte d'engagement à être moi même et à vous aimer. Mais, navrée, je suis obligé de ponctuer d'un méchant "mais". Mon première amour et mon époux, m'ont également promis de ne pas se lasser de moi, de ne pas m'abandonner, et l'un comme l'autre, ils ont disparu. La première fois, j'étais une jeune fille, je ne savais pas ce qui m'attendait, la seconde fois, j'ai appris à me méfier, et là.. si l'on compte bien vous seriez le troisième, et c'est la peur qui m'habite maintenant. Vous n'imaginez pas a quel point vous me faites peur. Je vous crois pour ce qui est de vos sentiments à mon égard, et ils me terrorisent. Ma tête est pleine de "Et Si ?".

      Et Si Adeline, me disait que c'est une erreur, que vous êtes une erreur, que je vais souffrir, que je vais vous haïr, que je vais me trahir en me laissant aller à une attirance partagée, qui ne serait finalement qu'une chimère dans l'avenir ? Une passion éphémère ? Et Si elle avait raison, Et si la décision me revenait.. Et si je regrettais.. Et si je prenais le risque de souffrir en vous aimant ? Je ne sais pas ce qu'elle va me dire, je ne sais pas ce que je vais décider, vous êtes comme un lion en cage, j'en ai conscience, et je suis la clé, et cette responsabilité est lourde. Car une fois de plus, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi.

          Affectueusement,
          Carmen



      [H Comme Honfleur - Comme Heure des Confessions]



      "Non je t'assure Adeline, assieds-toi, je m'apprête à te dire quelque chose de ... qui va surement te choquer... Je fus la première surprise à vrai dire... Veux tu t'asseoir je te prie ! Si tu t'évanouis, tu ne me seras d'aucun secours !"

    Carmen tourne et fait les cent pas, tel un lion en cage... les bras se croisent, se décroisent sous le regard inquiet ou irrité d'Adeline, elle n'arrive à savoir et finalement lâche le morceau, l'ongle de l'index en bouche, nerveuse ... Non ce n'est pas assez... Angoissé...


        "Ogrefaitcour"
        mais elle articule si peu que la pauvre Adeline ne semble pas saisir, elle libère l'ongle de ses ivoires et se laisse tomber sur la chaise face à Adeline...

        "Drahomir me fait la cour"


      [Rouen - Après une semaine d'absence]


    Il est tard, le ciel est maussade et gris aucun oiseau ne semble s'être aventuré dans le froid. Mais ils sont là. Sans trop de surprise, Drahomir est au rendez-vous, elle contemple ses bras toniques, rêvant de s'y blottir un court instant, pour lui dire bonjour et ô combien il lui a manqué. Elle se contentera de ses grandes mains, le silence ne se brise et elle réalise qu'elle est totalement transparente, il doit lire chacune de ses pensées, de ses réactions sur son visage, ses yeux s'obscurcissent, il s'approche d'un pas, il la regarde de haut en bas, comme s'il la redécouvrait, un sourire magnifique et dangereux sur les lèvres. Les doigts entrelacés, le pouce masculin effleure le dos de la main.


      Je ne me passe plus de vous... de tout...

    Sa voix est suave, son cœur bat plus fort, plus vite comme si quelqu'un frappait à l’intérieur, la naïveté et la peur se sont terrées, l'extravagance et l'impatience ne demandent qu'à franchir le pas... Malgré la neige et le froid, sa peau la brûle, cette rencontre prend un nouveau cours, quand cela a t-il commencé ? Depuis quand est il devenu une addiction ? Sa présence saura t-elle chasser la mélancolie de sa vie ?


    Elle se délecte de ce qu'elle voit, elle s'humecte les lèvres mais lui fait dos et l'entraîne dans son sillage, à la limite de sa propriété, elle s'est dégonflée ? Evidemment ! Elle marche bien trop vite.
    Carmen a hérité de ses parents un panel de traits de caractère très variés, Acharnement, Impulsivité d'Aaron, et charme et prudence d'Elda. Bien qu'ici la prudence soit plus de la lâcheté.
    La cavalière lance sa jambe entre deux cordes horizontales faisant office de barrière pour les chevaux et se penche pénétrant l'enclos, elle s'approche de l'entier, de Kouros en faisant claquer sa langue par habitude et lui gratte gentiment la racine de la colonne cervicale, là ou la crinière prend fin, elle flatte l'encolure de son autre main.


      "Il a été parfait, Merci encore pour ce prêt, Zig en gardera, j'en suis certaine, un doux souvenir... "

    Elle le regarde à la dérober, les émeraudes sont si sombres, à cette heure crépusculaire, qu'elles paraissent noires, à moins que les pupilles ne soient finalement que dilatées..

      "Tout comme moi"

_________________


































Deedee
Flashback….
    [H comme Honfleur – Comme Heure des confessions – Comme… Hein ?!!!!]

      Soit elle était très très très fatiguée, soit elle devenait vraiment trop âgée. Un peu comme ces petites vieilles qui arpentait les marchés et qui comprenait toujours tout de travers. Vous savez, dans le style, « Vous me devez 3 écus » -« Mais non je n’ai pas de poil au cul ! », ouais…. Dans ce genre là.

      Donc non, elle n’avait pas vraiment entendu les premiers mots de la confidence de Carmen, ou disons plutôt qu’elle n’avait pas voulu les entendre tout de suite. Le temps que le nom si redouté fasse son chemin jusqu’à son esprit elle avait répondu machinalement.


      -Oh !! Mais c’est formidaaaaaaaa…..

      Le temps que le nom fasse enfin son chemin jusqu’à l’esprit d’une duchesse qui s’attendait à tout, vraiment tout… sauf peut être ça.
      Surtout venant de la part de Carmen.


      - heinnnnnnnnnnnnnn ! Quouuuuuuaaaaaaa ! Est-ce que j’ai bien entenduuuuu ?!

      Nan, ce n’était pas possible.
      Mais si, vu la tête de son interlocutrice.
      Mais nan… C’était une blague.
      P’tet pas, ce n’était pas le mois d’avril.
      Mais alors...

      Les yeux écarquillés en mode « Hibou », le nez pincé en mode « petit cochon », la respiration bloqué en mode « je vais accoucher » Adeline avait hésité un instant entre :
      -réponse A : « Je te renie »
      -réponse B : « Une trépanation, il n’y a rien de tel pour faire sortir le mal ! »
      -réponse C : « Pouvez répéter la question ? »
      -réponse D : « Ma p’tite… Faut qu’on cause sérieusement ! »

      Et finalement sans l’aide du public, ni l’appel à un ami, la duchesse lâcha simplement :


      -Assied toi ! Il faut qu’on parle !

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Drahomir
[Pendant l'absence de Carmen, à Rouen]

L'Ogre est comme un fauve en cage. Il ne fait que tourner en rond, prisonnier de sa solitude.
Les jours s'égrainent et l'ennui le gagne, toujours plus présent, toujours plus prenant. Il n'a maintenant aucun doute, il n'a jamais vraiment vécu. Il ne l'a jamais fait pleinement. Mais c'est terminé. Cette rencontre, cette femme, l'ont convaincu qu'il fallait commencer à exister. Et pour exister il devait l'aimer.
Les heures s'allongent, les journées semblent durer des années et la Serna ne revient toujours pas. Une petite semaine, voilà ce qu'elle lui a dit, et pourtant, c'est sans doute la plus longue de sa vie.

Heureusement, les échanges de courriers sont eux réguliers et prolixes. Le ciel Normand est un véritable carrefour aérien au trafic embouteillé depuis le départ de l'équipée pour Honfleur.
Ce n'est pas du flan, Drahomir a monopolisé le pigeonnier de Rouen. Chaque volatile est un véritable missile qu'il envoie vers l'ouest. Et chacun revient avec une nouvelle flèche qui ne fait que le conforter dans son choix.
Il finirait par épouser cette femme.


Citation:
      Drahomir,


    Je viens de me lever, la nuit a été courte et je n'ai pas résisté à l'envie de me coucher avec ma douce enfant contre moi, dans la première Auberge d'Honfleur au beau milieu de la nuit. J'essaye de me détendre ce matin, mais je ne vois pas comment, toutes mes pensées se tournent vers vous, où ce nous qu'hier encore n'existait. Je me suis promis de ne pas penser à vous et de me concentrer sur mes tâches, et voilà qu'au lieu de retravailler le codex, votre souvenir vient consumer ma promesse. Et c'est naturellement que je vous écris.

    Je ne crois pas, jamais, avoir écrit de lettre comme celle-là, je tremble alors que rien de me menace, le plus simple, ce serait de dire ce que je ressens, à vous ou à Adeline, je suis intimement persuadée que la distance que je mets entre nous, aussi bien physique que sentimental, n'est pas une erreur, je ne dois pas aller trop vite, aller contre mes principes, où je m'en voudrai si le cas échéant, à bien y réfléchir vous ne seriez un homme pour moi ou moi, femme pour vous.

    Je ne crois pas, même sur la terre entière pouvoir trouver chausse à mon pied. Vous avez dit que je ne vous appartiendrai pas et que je serai avec vous, la nuance est bien là et je la comprends, mais l'un comme l'autre, si départ il y a de l'un de nous, quelqu'un souffrira, et ce sera d'abord Hanna, puis certainement moi. Bien que je ne sois pas simple, voire difficile, je m'adapte à la relation et je ne fuirai pas, même si l'inconfort me gagne, ma loyauté ne semble pas avoir de limite. Ou alors si, ma foi, c'est parce que pour l'Eglise et pour le Très Haut, je ne suis pas mariée que j'ai pris la liberté de quitter Duncan. Sans cela, j'aurai continué à vivre avec ce mari absent qui rentre selon son bon vouloir pour assurer la lignée des Mac Campbell. Je n'ai pas vu de déception dans son regard quand je lui ai dis n'avoir pu lui donner qu'une fille. Mais il voulait une foule d'enfants, des enfants que j'aurai certainement élevé seule. Mais surtout.. pour faire un enfant, il faut une intimité sans limite, et je n'étais plus favorable au fait qu'il partage ma couche, je ne veux qu'Hanna dans mes bras. Il ne l'a vu que quelques jours dans sa vie et il réclamait déjà un autre enfant.. Je lui aurai bien demandé d'aller le faire ailleurs, là j'ai compris, que c'etait fini... Mais il n'a pas voulu entendre, et m'a accordé un an, un an d'abstinence je présume, et il a disparu à nouveau.. Je présume qu'il me reviendra en juillet, c'est invraissemblable... Il n'est plus le bienvenue dans ma vie, avec tout ce que cela comporte mais Hanna. C'est son père, serais-je un monstre, si j'espérais qu'elle voit en un autre, ce que je veux pour elle ?

    Vous ne ressemblez pas à Duncan, ni même à William, il y a bien bien quelques points communs, ils ne furent pas droits toute leur vie, des actes de guerre et de sang ont fait partie de leur vie. Ils n'étaient pas faignants, ils n'ont jamais usé de violence avec moi, ils furent des amis, j'ose espérer que nous pourrons au moins être cela. A bien y penser, je ne sais ce que je vous trouve, bien que votre stature me rassure tant que c'est a votre côté que je suis et point face à vous, Votre voix, je ne saurai pourquoi, mais un frisson me parcoure l'échine quand vous chuchotez. Votre regard, je vais vous le dire, il est trop intense, j'ai l'impression que vous avez le pouvoir de lire mes pires secrets.

    Je vous le demande, si vous avez des doutes, ne repondez pas à cette lettre, et laisser moi croire que les quelques braises, vont s'éteindre sans tarder.

      Carmen.


Citation:
      Carmen,


    Il est indescriptible ce plaisir que j'ai de trouver votre lettre à mon réveil. Il est indescriptible et tellement salavateur que je sens que cette journée, même si vous n'êtes pas près de moi va être bonne.
    Il est indescriptible par ce qu'enfin vous semblez -un peu- lâcher prise et vous dévoiler à moi.
    Non, je ne suis pas dans le vrai, vous m'en avez déjà dévoilé beaucoup. Ce que je veux dire c'est qu'enfin, aujourd'hui, vous dévoilez ce que vous pouvez ressentir à mon égard.
    Et si c'est l'éloignement qui vous à permis de réaliser cela alors je suis d'autant plus fier de vous avoir laissé partir.

    Carmen, je ne peux pas vous promettre de ne jamais vous faire souffrir, je ne peux pas vous promettre que nous vivrons tous les deux un long fleuve tranquille, mais je peux vous promettre de tout faire pour que cela se passe ainsi.

    Je vais vous avouer une chose, je n'ai jamais eu à courtiser une femme. Du moins, à le faire comme je le fais avec vous. Pour tout vous dire, je n'en ai jamais eu envie. Mes anciennes compagnes sont venues à moi plutôt que l'inverse. Je n'ai pas eu à fournir de gros efforts et si tel avait été le cas, j'aurais baissé les bras et pris un autre chemin.
    Avec vous, néanmoins, j'ai envie de me battre, j'ai envie de mériter votre amour. Je sais que vous avez un passif douloureux, vous savez que le miens n'est pas des plus aisé non plus. Deux âmes meurtries qui ont besoin l'une de l'autre pour se reconstruir.
    J'ai besoin de vous pour devenir un homme meilleur. J'ai besoin de vous pour construire mon bonheur. Je ne sais pas comment j'ai pu être heureux jusqu'alors. L'ais-je déjà été? Je n'en sais rien.

    Alors je suis désolé Carmen, mais je n'ai aucun doute, je le redis, je suis prêt à le crier, nous sommes fait l'un pour l'autre vous et moi. Ca ne sera pas facile, nous allons devoir apprendre à nous apprivoiser, nous allons surement souvent nous engueuler, je suis néanmoins convaincu que vous êtes la femme que j'attendais.

    Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir pu vous rencontrer il y a vingt an. Ma vie aurait été bien différente.

    Tendrement.

      D.


[Domaine de la Serna, retrouvailles.]

Elle est là, devant lui. Depuis son arrivée il n'est qu'un torrent en ébullition. Ses sens et ses pensées s'emmêlent, se mélangent en un merveilleux fouillis. Sa poitrine n'est plus qu'une caisse de résonance et la tocade s'accélère alors qu'il s'approche doucement de la brune.
Elle lui tourne le dos. Sa silhouette se détache sur le poil sombre de l'équidé qu'elle flatte. Il admire la fluidité de ses formes et bientôt son regard accroche, ardent, celui de sa vis à vis.
Un deux trois, c'est le nombre de mètres qui le séparaient de Carmen et qu'il vient de franchir vaillamment. Il a assemblé son courage, il en a fait une sorte de boule qu'il a fourré dans son ventre et qui tiraille ses entrailles. Il le tire en avant, et bientôt il est juste derrière elle. Son torse épouse parfaitement le dos de la Serna et ses lèvres viennent baiser le soyeux de sa chevelure.
Une légère inspiration, il hume son odeur et en fait un souvenir éternel. Il adore cette sensation qui engourdit tous ses sens alors que sa main vient s'accrocher à son bras, alors que sa paume caresse la tessiture veloutée de sa peau, jusqu'à sa menotte à elle. Il emprisonne ses doigts et doucement, il fait faire à Carmen un demi tour pour qu'elle lui fasse face.

Nouveau regard accrocheur. Nouveau tremblement et ses pognes enserrent avec une tendresse malhabile le visage sibyllin. Quelques secondes de flottement alors qu'il reste coi, à s'imprégner de ses traits


Vous.. Ne partirez plus sans moi.

Doucement il se penche vers elles. Leurs visages se frôlent presque, les lèvres brûlantes ne demandent qu'à rencontrer leurs âmes sœurs et pourtant le barbare musèle son désire. Le souffle est un peu court, la voix encore plus basse, il ajoute;

Ce n'est pas des souvenirs que je souhaite construire avec vous, mais un avenir.

Sa douceur serait sans équivoque. Comme ce qu'il s'apprête à faire et ce qu'il fait finalement, avec conviction.

Leurs lèvres s'entrechoquent presque douloureusement. Il l'embrasse. Et tant pis si c'est trop tôt. Tant pis si elle le maudit.
Il l'embrasse, et dieu, il adore ca.

_________________
Carmen_esmee.
    La pulpe des doigts de la brune apprécie les frémissements de l'animal, soumis à ses caresses, Kouros, ou une distraction bienvenue. Carmen s'occupe les mains pour s'occuper l'esprit, pour chasser les pensées peu chastes qui se sont installées dans son crâne pour ne plus en bouger.. Et les vilaines pensées tournent, et jamais le carrousel ne s'arrête. Elle se sent étourdie, la chaleur l'envahie et cela n'est pas une métaphore mais bien Drahomir qui vient se planter derrière elle. Il ne se meut pas ou presque, elle le sent épouser sa silhouette, respirer dans son dos, son cuir chevelu la picote sous la brise du souffle masculin. La brune anticipe le mouvement de sa main qui parcoure son bras, la peau vibre sous la paume dans un frémissement presque perpétuel. Son cœur s'emballe, le sang afflue à la surface de sa peau, elle rosit, s'enflamme. Elle clôt les yeux et déglutit. Une seule, une toute petite bouchée est-elle permise ?

    Un baiser sur le haut de son crâne, une nouvelle onde, un frisson remonte et croît le long de l'échine, se nourrissant des plus petits tressaillements, elle lutte et refrène un gémissement quand la vague s’échoue dans son ventre. Sa main dans la sienne, comme s'ils dansaient, il la fait tourner, son dos effleure à présent les flancs de l'étalon.. Kouros, oui je pense qu'il est utile de préciser de qui nous parlons.
    Drahomir plonge son regard dans le sien, ses mains encadrent le visage féminin, les pommettes se parent de rose, son sourire s'estompe, l'heure est grave.. C'est le moment -Le moment de le repousser... Elle se sent vulnérable, si fragile dans ses mains, il semble prendre mille précautions.

    Quelques mots seulement sont émis, qui font écho en elle,

        *Je ne partirai plus sans toi*

    L'intensité de son regard est insoutenable mais pour rien au monde, elle ne baissera les yeux, elle veut fixer ce souvenir. Une nouvelle fois, il lit dans ses pensées et lui assure qu'il ne veut point être un souvenir.. mais bien plus. Son regard est doux sur elle, il semble effrayé, elle est terrifiée. Avant même qu'elle ait eu le temps de protester, il a écrasé ses lèvres sur les siennes, elle l'a simultanément haï et aimé pour cela. Elle était incapable de se concentrer sur autre chose que sur la douceur de ses lèvres, sur la fermeté de son baiser, il n'avait rien de bizarre, pas même maladroit, ni trop rapide, ni trop lent, Drahomir ne fut ni trop doux, ni trop brutal... Il fut à la hauteur de ses attentes si ce n'est que c'est un baiser chapardé !

      "C'était...", le silence se fait lourd entre la question en suspend et sa respiration haletante. Elle sait qu'il lit en elle. Les mots, ici et maintenant, sont superflus.

        *...Un premier baiser irréel...*

    Quand il lui rend sa liberté, du moins son souffle, le sourire s'accentue, elle le regarde dans les yeux, elle le fixe longuement, la respiration est courte, sa poitrine se soulève rapidement. Carmen baisse la tête, sur ses mains qui se sont naturellement posées sur les avant-bras de l'homme, ces dernières se soulèvent et viennent se poser sur le torse de l'homme, ses poings s'agrippent à la chemise, se refermant telles des serres. Elle se hisse sur la pointe des pieds, sa tendance à être douce est remplacée par son exigeant désir d'en avoir plus. Une part d'elle, largement majoritaire, vote pour se laisser aller.

      "Encore"

    Elle contemple ses lippes. Sa voix est rauque pour cette supplique, elle ne demande ni n'ordonne, la brune se sert, elle retint un hoquet ou un gémissement, on ne le saura jamais, quand ses lèvres se posent sur les siennes avec fermeté. Elle entrouvre les charnues et mêle ses lèvres à celles de son ... euh Amant ? Trop vaste, Hum son prétendant ? Point a éclaircir au plus vite !
    La frêle sent ses os se liquéfier, ses mains ont effleuré le torse sur le chemin qui mène à son cou, et les doigts vagabonds se sont faufilés dans la chevelure du brun pour l'attirer à elle. Elle a inspiré entre deux baisers plus sages, devinant qu'elle n'allait pas s'arrêter si elle ne reprenait pas contenance im-mé-dia-te-ment - jeune fille ! L'ardeur s'est peu à peu apaisé en elle.


    Point de non-retour atteint, celui qu'elle redoutait tant.. Il est doué, il est certifié redoutable, le piège à loup s'est refermé sur Carmen, elle ne veut en aucun cas s'échapper, elle veut que l'étau se resserre autour d'elle, qu'ils soient liés.
    Et maintenant ? Maintenant Carmen à ranger Drahomir dans une case de son esprit.. Oui car tout est bien rangé là-haut, cela n'en étonnerait pas certain, alors nous avons : « les ribauds », « les jaloux », « les dévoués », « les couards », « les concupiscents », « les bienveillants », « les avides » et pour finir « Les admissibles ». Et Comme c'est le bonheur rangé dans une armoire, par ordre alphabétique, il semblerait que si l'homme rentre dans cette dernière case, il ait ses chances de passer vers un autre organe, tout aussi noble, son cœur. Enfin si la locataire principale, Hanna y consent. C'est elle la clé véritable, pour rédiger un éventuel Bail.


    Carmen le regarde, que viennent-ils de faire ? Elle devrait le rouer de coups pour avoir failli à sa promesse. Comme si cela n'était pas assez compliqué pour elle de ne penser égoïstement qu'à lui, qu'à eux, la journée durant. Elle en voudra toujours plus à présent, dans la limite du raisonnable, bien entendu. Femme libre, point légère. Ceux ne sont pas des bêtes. Il paraît.

      "J'ai le Calvados que vous m'avez demandé.."

        *Hein ?! C'est quoi le rapport ? - On se le demande... On ne sait pas... On ne sait plus...*

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Drahomir
Il a suffoqué. Lors ce qu'elle a demandé à être resservie. Il a suffoqué intérieurement. De bonheur.
Ses bras ont parfaitement épousé la silhouette sibylline de la jeune femme, ils l'ont serrés avec force, non sans douceur. Leurs corps pendant l'étreinte n'en forme plus qu'un. Ils s'accordent parfaitement, comme deux pièces d'un même objet.
Le baiser dure longtemps, il est entrecoupés de soupires et de sourires. L'Ogre n'est plus un ogre, il est un homme.
Puis vient la séparation. Une distance qu'il trouve insurmontable, et pourtant, il n'a qu'à se rapprocher et recommencer. Il sait qu'elle cédera, dans ses bras. Il se sait capable de la faire flancher plus que de raison.
Il sait qu'il est le coup d'estoc aux fondement de sa conscience. Tel un bélier il peut enfoncer toutes les portes qui la mèneront au désir. Il se sent capable de briser cette pudibonderie chez Carmen qui la pousse à le repousser, malgré elle.
Mais c'est aussi à cause d'elle qu'il l'aime. Alors il n'en fait rien.

Il la regarde. Ses yeux sont les catalyseurs de son émotion. De son ressenti. Qui le connait sait que c'est eux qu'il faut regarder pour connaître l'état du Vadikra. Pour l'heure ils sont troublés. Ils oscillent entre désire indicible et contrôle de soi. Il se musèle et serre les poings doucement.
Un léger sourire nait sur sa trogne, il se veut insolent, pour cacher son trouble. Et il lui répond.


Oh.. Merci, c'est très gentil de votre part.

Il la suivrait jusqu'à sa demeure, afin de récupérer le calvados. Un peu gênés suite aux effusions partagés, ni l'un ni l'autre ne sait comment redonner de l'éclat à ce moment. Alors le Vadikra, conscient de l'heure tardive, conscient du manège qui se joue dans la tête de la Serna décide de quitter les lieux.

[La nuit, deux ou trois heure du mat']

Ca lui tournicote dans la tête comme une musique incessante. Un idée intrigante et plutôt maladroite. Ce soir il joue sa vie.
Enfin pas vraiment. Ce soir, il joue au butor.
Non, non plus.

Ce soir, il n'arrive plus à attendre. Il ne la voit que trop peu la journée. Il ne la voit pas la nuit. Cela ne peut pas durer.
Elle le rend fou.

Alors il a pris une décision. Elle est risquée. Elle est suicidaire. Elle risque de détruire toute leur relation. Il agit impulsivement. Sur un coup de tête. Ou un coup de coeur. Il agit sans réfléchir, il le fera surement plus tard. Trop tard. C'est Drahomir. Taureau lancé qui ne s'arrêtera qu'une fois son objectif atteint.

Le clair de lune éclaire la demeure et lui donne des allures surnaturelles. L'Ogre a passé des habits sombres et se déplace aussi furtivement que sa carcasse le lui permet. Ce n'est pas son fort mais pourtant il atteint l'habitation sans déclencher une émeute. Tout est calme, les seuls bruits perceptibles sont ceux habituels de la nuit.
La pogne barbaresque se pose sur le mur de pierre. Elle agrippe le lierre qui recouvre le mur. Dans la journée, il a cru deviner où se trouve la chambre de la Serna, néanmoins il est trop vieux pour tenter l'ascension par ce biais. Et pas assez courageux pour tenter l'entrée par la grande porte. Il y a surement des chiens et une mioche carnassière qui se feront un plaisir de l'accueillir goulument.
Drahomir va donc la jouer classique. Il s'abaisse et ramasse quelques graviers. Et en jette un premier sur la fenêtre.
Quelques secondes et aucune réaction.
Plusieurs autres tentatives, toutes infructueuses terminent de l'agacer et la voix de ogresque pourfend la nuit.


CARMEN!!!

Et si elle ne l'a pas entendu cette fois si, c'est qu'elle est morte. Ou qu'il s'est trompé de chambre.
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Carmen_esmee.
      [Rouen - Un peu avant Minou - Euh non Minuit]



    Me-Meow - Meeeeow !



    Feulements incessants d'une chatte, qui appelle le mâle désespérément... étendue sur sa couche, sous d'épaisses fourrures, Carmen a recouvert son visage de son oreiller, pour étouffer les râlements frustrés de la femelle, ou pour s'étouffer tout court ! Elle clôt les yeux, elle a grand besoin de dormir... Le sommeil ne vient pas, et les miaulements ne sont pas la cause principale, non la source de son insomnie c'est Lui et leur baiser.. Elle bat des jambes, martèle le lit de ses talons et se lève furieuse... L'aiguière est saisie, l'eau déversée dans la vasque, elle plonge ses mains en coupe dans l'eau fraîche et s'arrose le visage à grande eau... Elle est fatiguée, épuisée de réfléchir, de penser... La dextre soulève le crochet de la fenêtre et ouvre les deux battants et pousse sa gueulante sur la pauvre minette en contre-bas.


      "C'est pas bientôt fini !? Hein ! Qu'est ce que tu crois ! Que t'as le monopole de la frustration ! Va miauler ailleurs !"


    L'attention de l'animal est acquise, les mains contractées telles des griffes félines sont dressées de part et d'autre du visage de la brune, tout à fait effrayante dans son fouillis de boucles, elle feule à son tour avec brio et fait fuir l'animal... Satisfaite du silence, elle claque la fenêtre et retourne se coucher, une masse morte s'effondre sur la couche, à plat ventre... Un silence de rêve, rêver en silence... Elle plonge dans la douce inconscience... Enfin.

    Le corps nu renversé sur la fourrure, qu'elle effleure à demi endormie, les doigts plongent inlassablement, une sensation si agréable. Elle roule sur le ventre, et la musique commence, celle de ses mots, celle de ses lettres... Elle est la vièle, il est l'archet. Les fossettes de Michaelis se creusent, elles sont les ouïes du bel instrument qu'est son corps. Il se saisit d'elle... ses mains sont confiantes, rassurantes, habiles, elle n'a rien à faire, sinon s'abandonner aux notes caressantes que ses doigts pincent, jouent sur sa peau. Les cicatrices verticales ne sont rien de plus que des cordes encadrant la colonne vertébrale. Les lèvres et les mots coulent des volutes ébènes nucale, jusqu'au cordier sacré, pyramide osseuse. Elle frémit et chante son désir dans un maelstrom de complaintes. Là.. à cet instant précis, elle s'éveille. La main effleure le corps, elle resserre le col de sa chainse tandis que l'air quitte ses poumons, les yeux fixés sur le plafond. Combien de temps a t-elle dormi ? Dehors les miaulements ont repris... Carmen se lève, elle s'étire en marchant jusqu'à la fenêtre, l'ouvre a nouveau et vide le contenu de la vasque par la fenêtre ! Et chasse le couple félin qui ne connaissent rien de la frustration et de la compassion.

    Excédée, la brune commence à rédiger son rêve, en travers de son lit, pour ne pas l'oublier, pour elle.. Peut-être lui en fera t-elle part ? Taratata, c'est bien trop osé pour être communiqué ! Carmen s'applique.. la plume glisse de la senestre, la tête lourde se love contre le bras droit et elle sombre à nouveau. Des petits bruits dehors, elle ronchonne et souffle sur les mèches qui recouvre sa joue et ses lèvres.



        *Quoi.. Déjà le matin...*



    Elle cligne d'un œil et avise la fenêtre, il fait encore nuit noire, le petit bruit recommence alors qu'elle se recouche.. elle croise les bras sous sa tête, bien décidée a se rendormir mais l'on hurle à la lune son nom... Carmen se lève avec hâte, ouvre la fenêtre et plisse les yeux. Et fixe l’énergumène prête à lui balancer la vasque sur la tête en hurlant "A Moi"... Sauf que.. à bien y regarder, elle reconnait cette silhouette. La panique laisse place à.. Euh Non, c'est toujours de la panique...


      Mais qu'est ce que.. Elle secoue la tête et lui fait signe de ne pas bouger, elle ferme la fenêtre.

        *Qu'est ce que je fais - Qu'est ce que je fais !!! Carmelita ! Ne le laisse pas entrer ! Ce n'est pas convenable !*



    Elle se glisse hors de sa chambre, à pas de loup, elle remonte le couloir, tout droit jusqu'à l'escalier, elle saute une marche, féline, remontant sa chainse sur ses jambes, grimace alors que la marche émet un petit grincement.. Oui elle s'est plantée de marche, et n'a pas sauté la bonne ! Ben il fait nuit ! Et pis elle est pas franchement réveillée... Elle tâtonne et cherche son mantel, elle l'enfile et le ferme tant bien que mal avant d'ouvrir la porte. Elle le regarde, un index sur les lèvres, elle incline doucement la tête pour l'inviter à entrer.


        *Haaaan ! Non ! C'est - pas - une bonne idée ! Mais c'est peut-être grave !? Une prise du Château !
          Mais oui.. c'est ça.. t'as raison.. C'est pas le Château qui va se faire prendre si tu continue comme ça !*


    Elle ferme la porte derrière lui, et le regarde, elle s'appuie contre la porte et ne quitte pas les escaliers des yeux, guettant le moindre mouvement venant de l'étage. Elle le regarde de pieds en cap. La pulpe de son index barre toujours les charnues, elles ne sont plus gonflées par l'ardeur de leur échange de baiser. Mais la sensation flotte toujours sur ses lèvres, elle déglutit


      Que se passe t-il ?


    Vouloir manœuvrer une femme sur le sol natif de sa lubricité sentimental, c'est pour un homme comme s'il voulait flairer mieux qu'un chien.. Drahomir manie les mots, manie l'esprit de la belle avec aisance, il fait touche à chaque missive. Il ose écrire combien il souffre de ne pouvoir la toucher, elle souffre de ne pouvoir le laisser faire. La cause ? Sa foi, son pilier, ses principes... Sa... Ouais c'est bien cela, sa ceinture de chasteté cérébrale !

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Drahomir
Il l'a suivit jusqu'à l'intérieur de la demeure. Il garde le silence. Il a l'impression d'entendre son cœur tambouriner à un train effréné contre sa poitrine. Elle doit également l'entendre d'ailleurs, et ne le lui fait pas remarquer par délicatesse.
Il la détaille de haut en bas. Ce petit air d'animal ébouriffé le fait tout bonnement craquer. Le désordre dans ses boucles encadre sauvagement son visage encore légèrement froissé par le sommeil. Elle est interrogative et semble craintive. Savant mélange, qui la rend d'autant plus désirable.

Elle est belle.

Puis, l'acier apprécie le corps voluptueux de la maîtresse de maison. Son mantel s'est ouvert est laisse dévoiler une chaisne à la blancheur immaculée. Elle colle au corps délié et féminin plus que la bienséance le permet et il a du mal à décrocher son attention de la tension que les formes de la Serna exercent sur le tissu. Néanmoins, par un grand effort de concentration, il parvient de nouveau à fixer le visage de sa vis à vis.



Rien.

C'est sa réponse et elle est complétement fausse. Il y a mont de choses.

Il y a que je t'aime petite Carmen, un peu trop à mon goût. Il y a que je n'arrive plus à trouver le sommeil le soir, tellement je pense aux moments ensemble, à ce que j'aurai pu te dire, à ce que je t'ai dis, à ce que tu m'as dis. A nos mains qui se cherchent souvent, à nos sourires échangés.
Il y a que je n'arrive pas à vivre sans toi, que je n'en ai pas envie et que je préfère crever plutôt que de continuer à être seul.
Il y a, ma douce Carmen, qu'à cause de toi, que grâce à toi, je n'ai plus l'impression d'être cet ogre mal embouché qui mord tout ce qui passe, mais un homme normal, qui n'a que comme unique préoccupation le bonheur de celle qui partage sa vie.
Il y a que je brûle de désire dès que je suis avec toi, que je n'ai qu'une envie, partager tes draps, échanger des caresses, des baisers avec toi..
Il y a que j'ai peur que mon coeur me lâche Carmen, si je ne passe pas à l'acte maintenant et si tu te refuse à moi..


Il y a...

Il avance d'un pas, puis d'un autre et saisit les bords du mantel. De nouveau cette promiscuité troublante et ce regard ardent. De nouveau ces souffles chauds qui se mêlent langoureusement entre leurs deux visages. De nouveau cette chaleur qui se dégage des deux corps qui se touchent, se désirent ardemment et qui sont faits pour êtres liés, toujours.
Il ne l'embrasse pas, il sait pertinemment qu'ils risquent tout les deux de défaillir et il sait comme la foi de Carmen lui est précieuse. Néanmoins il ne la quitte pas du regard et ses deux mains saisissent la sienne. Il la porte à ses lèvres et dépose un baiser sur son dos puis sa paume. Il ne la lâche toujours pas alors que de nouveau



Il y a que je veux t'épouser... Et que je ne pouvais pas attendre pour te le dire.

Il libère la main de Carmen. A son doigt trône maintenant un simple anneau d'argent. Il n'est pas stylisé, il n'est pas travaillé, il est simple et abrupte, comme celui qui le lui a passé autour de l'annulaire gauche. C'est un souvenir du passé de l'Ogre, de sa baronnie de Sept Forges où les forgerons s'activaient nuit et jour pour le bon plaisir du seigneur.

Il regard la sénestre Sernienne. Il faudra sans doute ajuster le bijou. Puis, enfin, il a le courage de fixer son visage et tente de déceler une réaction. La bouche est sèche. Le bide est tordu par la trouille. Elle a son coeur entre les mains et peut en faire ce qu'elle veut.

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