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[RP] Passage en loucedé... ou presque

Erwann.de.naueriels
Ce rp est libre, ouvert à tous. La seule exigeance sera la cohérence. Merci d'en tenir compte.




          CAMPAGNE NORMANDE - 3 NOVEMBRE 1463


              Il ne fait pas bon être breton...



Non, il ne fait pas bon être breton quand l'hiver arrive... et qu'on s'appelle Erwann de Castel Volturno, franco-impérialo-breton...

Surtout que certains avaient trouvé rigolos de s'attaquer à la Normandie, profitant de la guerre franco-impériale et de défenses affaiblies. Pour le jeune diacre de Rieux, non seulement cet acte était lâche, méprisable et bien d'autres qualificatifs, mais en plus, cela lui avait donné honte... honte d'avoir dans les veines du sang breton.

Il avait été sur la place publique de Rennes, demandé des explications, et il en avait obtenu, du moins en partie. Ce n'était toujours pas la panacée, mais le jeune homme avait bien du s'en contenter. Au moins, La Main, épouse du Grand Duc Grand Sage de Kerdraon, avait nié toute implication, et condamné, du moins verbalement, les agissements criminels de certains.

Lui, il avait une autre affaire qui le préoccupait. C'était sa mère, sa génitrice, comme il l'appelait parfois, celle qui lui avait donné la vie. Leur relation était plutôt tumultueuse, c'était le moins que l'on pouvait dire. Elevé en Empire, loin d'elle, il n'avait appris son nom que quelques mois plus tôt. Il s'était rendu en Flandres, avant de se rendre en Bretagne pour servir un Chevalier Impérial... Breton. Oui, dans le genre, la famille faisait simple. Bastard d'une royaliste et d'un breton, élevé en Empire. La nouvelle version du sang-mêlé, c'était sans doute lui qui l'incarnait. Conscient qu'il ne voulait ni se battre contre sa mère, ni contre son père, ni contre son ancien précepteur impérial, le jeune homme avait choisi : la Garde Pontificale ! Au moins, ils étaient tous aristotéliciens ! Heureusement, parce que sinon, sa vie serait encore plus compliquée.

En parlant de complications, les traitres qui avaient rendu Tréguier indépendante, tenu tête au Grand Duc breton pendant deux mois, avaient pris Avranches, et ça, sérieusement ça le gavait ! D'un point de vu personnel, forcément, mais plus encore, de son point de vue aristotélicien, diacre, chapitrain... Le très jeune clerc de l'Eglise avait donc cherché à en savoir plus, condamnant avec vigueur le pillage, le vol.

Sur le plan personnel, ça l'obligeait surtout à passer sous les fourches claudines normandes... oui, on n'est plus à ceci près... pour demander le droit d'aller saluer sa mère.

C'est un jeune homme de quinze ans qui aborde le Couesnon, se conformant strictement aux directives et instructions normandes, et regarde LA merveille que certaines personnes avides de pouvoir et de richesses en Bretagne voulaient conquérir : Le Mont St Michel...

Il en pris plein les mirettes, de cette splendeur, avant de poursuivre sa route, s'arrêtant, et donnant sa position au connétable, avant de se reposer un moment, sur une plage normande. Son corps irradiait de douleur depuis la veille, mais il lui était impossible de consulter un médecin, les instructions étaient claires.

Le blondinet retire ses vêtements, et se dirige vers l'eau. Il a entendu dire que l'eau de mer soignait tout, et il n'a pas eu le loisir de nager depuis longtemps. L'eau était très fraîche, et le jeune homme de quinze printemps ne pu y tenir très longtemps. S'ébrouant, il passe une main dans ses cheveux, puis revient vers la dune, près de son cheval, sortant un drap d'une sacoche pour se sécher.


_________________
Carmen_esmee.
[Château de Rouen]


Des courriers, encore des courriers, des correspondances à n'en plus finir. La brune s'évade de sa paperasse un court instant songeant à ses amis qui patrouillent le sol normand pendant qu'elle est retenue au château pour défendre la capitale... Elle saupoudre un peu de sable sur les dernières annonces ducales et rédige une note pour le Duc,

Citation:
Besoin d'air, je profite de l'accalmie pour me rendre au Mont Saint Michel.
Ma plume reste à votre disposition malgré tout.

Carmen.


La brune avait besoin de bien plus qu'une petite balade, elle avait besoin d'un retour aux sources, elle a donc l'intention de se rendre en l'Abbaye du rocher, y être écoutée, s'y confesser également.. depuis combien de temps n'avait-elle pas rendu visite à ses frères et sœurs lescuriens.. Bien trop longtemps.. Elle enfila son mantel, fit un détour par chez elle pour prévenir ses gens d'armes de son absence et prit la route... en rase campagne pour gagner du temps.


[Bord du Couesnon - Auberge]

La silhouette du rocher se dessine sur l'horizon, elle laisse un palefrenier s'occuper de sa jument et se dirige vers la cabane du passeur.

"Bonjour à vous, j'aimerai me rendre sur le rocher, c'est possible aujourd'hui ?

- Boujou, Vous allez devoir attendre demain, avec les récents événements, une seule traversée par jour est permise. Donc demain à marée haute, quand le soleil sera au zénith.

- Pourvu que le soleil se pointe alors..."
grand sourire de Carmen, mais regard vide du passeur.. l'a pas compris, tant pis elle ajoute, "Je vois... Je vous remercie. A demain."

*Demain.. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire... me préparer mentalement à prendre la mer, cela évitera peut-être les nausées... ou aller voir la mer ?*

Elle règle sa chambre d'avance à l'aubergiste et se dirige vers la baie, elle se trouve un petit coin au sec, et s'y allonge, en appuie sur ses coudes, elle regarde la silhouette du Rocher, la beauté de la Normandie, mais la fatigue la gagne et elle s'assoupie, étendue sur le sable, elle s'éveille un peu plus tard surprise par un hennissement, elle ouvre un œil, cherche l'équidé mais son regard se pose sur un homme en train de sortir de l'eau, un fou assurément ! Elle doit être plus que fraîche en cette saison, elle frisonne pour lui.

Relativement loin, elle ne discerne qu'une silhouette plus ou moins floue, porte-t-il une chainse ou est-il particulièrement pâle ? Elle détourne le regard dans le doute et par pudeur. Que faire maintenant... Elle se sent coincée, prise au doute, et si c'était un des traînards de l'armée bretonne ? Un paysan ? Non, le Frison ne pourrait appartenir qu'à un noble ou un riche négoce peut-être. Une seule façon d'en avoir le cœur net.

"Bonjour !"

Carmen se met debout, frotte ses braies afin d'en décoller le sable, réajuste son gilet et marche vers l'homme, espérant de tout cœur qu'il était en chainse, au cas où, elle regarde ses bottes s'enfoncer dans le sable tandis qu'elle descend sur la plage.
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Erwann.de.naueriels


"Bonjour !"

Le jeune homme sursaute et ceint le drap autour de ses reins, à défaut de mieux, avant de rechercher d'où vient la voix. Fort heureusement, la femme qui s'approche est suffisamment loin pour que sa pudeur n'aie pas trop à en souffrir. Il répond de même, avec son accent à couper au couteau non pas suisse, mais germain-italo-breton, bref, assez indéfinissable, mais assurément pas françois, ni normand.

Bonjour.

Il incline la tête, gardant les mains sur le drap, pour éviter qu'il ne tombe. Un léger sourire, alors qu'il ne porte que sa croix aristotélicienne et un drap, s'excusant de la tenue.

Hum, pardonnez-moi, je n'ai pas songé qu'il pouvait y avoir du monde.

Malin té ! Si elle n'a pas tout vu, elle n'en a assurément pas été loin. La fraîcheur de l'eau a calmé pour un temps ses douleurs qui irradient son organisme, mais là, il se sent, pour le moins, en position inconfortable. Il se saisit d'une main de sa chemise ample à l'impériale, et l'enfile, hésite un instant, une main sur le drap, l'autre terminant de s'en revêtir. Il rougit légèrement, louant la couturière qui avait insisté pour la faire plus longue, en remarquant qu'elle lui descend presque à mi-cuisse. C'est déjà ça de sauf ! Il lui faudra songer à la remercier.

D'un geste rapide, il attrape ses braies, et les enfile sous le drap, se tortillant pour cacher ce qui, vu la fraîcheur ressentie, est plutôt discret. avant de retirer le drap et le poser sur sa selle.


Voilà... Je suis un peu plus présentable.


La chemise est toujours ouverte et laisse voir la croix que sa mère lui a offerte, mais au moins, il est couvert... Qui a dit qu'il fallait sortir couvert ? Oui, bah quand on va se baigner, on évite de laver ses fringues en même temps, du moins, lorsque l'on a une éducation qui tient plus des sauvages vikings que des françois qui se lavent dans un baquet recouvert d'un drap pour éviter les échardes, et habillés, faisant leur lessive en même temps. Mais trêve de l'imagination, assez débordante, il faut le dire, du jeune diacre.

Toutes mes excuses pour... ceci.

A dire vrai, il y avait certainement meilleure façon pour le jeune italo-breton de rencontrer son quasi premier normand, ou première normande pour le coup, que de se retrouver dans le plus simple appareil, sortant d'un bain glacé.

Se présenter, ou ne pas se présenter ? Là était la question, mais après tout, il avait un Laisser Passer en règle.


Je m'appelle Erwann...

Oui, bravo ! Commence par un prénom breton, ça va aider, surtout en ce moment.

de Castel Volturno.

Sur que là, si elle ne te prend pas pour un débile, tu as de la chance... Un prénom breton, accolé à un nom de famille italien, avec ton accent germain ? Continue de ramer, t'attaque la falaise. Sérieusement, il a l'impression de s'enfoncer, mais il n'est plus à cela près.


Je me rends en Flandres, voir ma mère... J'ai un Laisser Passer.


Sans doute qu'il aurait du commencer par là, mais il est légèrement pris au dépourvu, et n'était pas à son avantage il y a encore quelques instants.

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Carmen_esmee.
La brune marche plus vite qu'elle n'aurait pensé, il faut dire qu'elle descend vers la plage, et lorsque l'on marche dans le sable l'on est contraint d'accélérer le pas pour ne pas chuter. Plus elle s'approche de l'homme, plus le sable est humide et donc solide sous ses pas, elle retrouve une démarche plus naturelle, moins branlante et hâtée. Le jeune homme la salue, elle sourit doucement, mais ne perd pas son éventuelle hypothèse quant à l'origine de l'homme, la pulpe de son index effleure la lame autour de sa cuisse droite, elle regrette d'avoir laissé son épée à Rouen... *Quelle idiote...*

"Hum, pardonnez-moi, je n'ai pas songé qu'il pouvait y avoir du monde."

Carmen s'aperçoit enfin que l'homme ne portait pas de chainse... il est donc pâle comme un linge...et nu.. Confuse, elle s'arrête et détourne le regard, regardant sur sa droite, puis vers les cieux, ses bras se croisent, elle se fige dans une posture d'attente, mortifiée par sa méprise sur la tenue de l'étranger.

"Voilà... Je suis un peu plus présentable. "

Elle pose de nouveau son regard sur lui, et dodeline de la tête, elle remarque son accent, d'où peut-il venir ? De l'empire ? Mais nous sommes à l'ouest... comment ?

"Navrée... glisse-t-elle avant qu'il ne reprenne la parole, au moins aussi confus qu'elle.

- Toutes mes excuses pour... ceci.
répond t-il,

- Je ne pensais pas croiser quelqu'un, enfin... c'est que... ce n'est pas tout à fait la saison propice à la baignade."


Les émeraudes se posent sur la médaille, par réflexe, elle glisse une main sur son propre cou, trouvant la chaînette de sa propre médaille, elle incline la tête de côté, un impérialiste ? Un breton ? Qu'est-ce donc que ce drôle d'accent ?


"Je m'appelle Erwann... "

*Dios mio ! Un breton traînard !*,
elle fait un pas en arrière, sur ses gardes, en fente avant... ses pupilles se dilatent, un brin de panique..

"de Castel Volturno. "

*Pas très breton... Ker ou plou quelque chose aurait été plus authentique... Ce nom me dit quelque chose...*, elle se détend mais arque un sourcil, se campe sur ses jambes mais ne s'avance pas. Elle plisse le nez, les taches de rousseur n'en sont que plus visibles. En gros, elle grimace...

"Je me rends en Flandres, voir ma mère... J'ai un Laisser Passer."

*Ah parfait, merci jeune homme, je mets un visage sur un nom.*

Elle fait un pas en avant et lui tend sa main, un sourire aux lèvres.

"Nous nous sommes déjà parlé, enfin écrit. Carmen,"

Le sourire s'élargit jusqu'à creuser sa fossette,
"Promis notre rencontre est une coïncidence, l'on ne m'a pas envoyé pour vous surveiller, si cela avait été le cas, je vous promets que j'aurai choisi un autre moment pour me présenter.. Qu’à la sortie de votre euh bain ? N'est-elle pas un peu.. Fraîche ?"
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Erwann.de.naueriels


Après un bien inutile mouvement de recul lorsqu'il vit la main sur ce qu'il devine être une lame suffisamment acérée, alors que lui-même est désarmé, et la posture guerrière de la femme lorsqu'il tente de se présenter ne lui inspire pas vraiment confiance, mais il n'a guère le choix que de faire face, même à mains nues. A la lueur de panique qu'il lit dans le regard, il met ses mains en avant, et fait non de la tête, tentant de faire comprendre qu'il ne lui veut aucun mal, et priant surtout le Très-Haut qu'il ne lui prenne pas l'envie, à cette normande, de l'occire là, sur le champs. Il ne bronche pas d'une semelle, ou plutôt, puisqu'il est pieds nus dans le sable, d'un orteil.

Lorsqu'elle se présente, le soulagement doit se lire sur le visage du jeune italo-germano-breton.


Ma Sœur... Ravi de vous rencontrer... Encore navré pour cette embarrassante position dans laquelle vous venez de me voir.

Amusé qu'elle se défende de le surveiller, le jeune cadet de la Garde Episcopale esquisse un léger sourire.

Quand bien même cela serait... je pense que la sortie du bain aurait été la meilleure option que j'aurais choisie, avec la certitude de ne pas voir une arme cachée sous un vêtement, n'est-il pas ?

Il termine de se vêtir, et hoche la tête à la question de la fraîcheur de l'eau, légèrement rougissant tout de même de la situation, puis lui prend la main et s'incline pour effleurer le revers de son souffle dans un baise-main tel qu'on le lui a enseigné, à savoir que les lèvres ne touche pas la peau.

Elle l'est, mais cela est bon pour le corps, et le fortifie autant que l'esprit.

Bouclant sa ceinture, il revêt sa veste à l'impériale, et lui sourit.

J'ai le plaisir de pouvoir vous remercier en personne pour votre aide, ma sœur. Vraiment navré de ce que nos rebelles vous ont fait subir.

J'ai prié hier, pour la jeune bourgmestre dont vous m'avez parlé. Comment se porte-t-elle ? Avez-vous des nouvelles ? Pour avoir rencontré lors de la prise de Tréguier le sieur Patate... Disons qu'il faut avoir des nerfs solides.


Puis, gêné, il passe une main sur sa nuque.

Pardonnez mon manque de courtoisie, mais je n'ai qu'un peu d'eau et une miche de pain à partager, si vous voulez vous joindre à moi.

Si l'accent est toujours à coucher dehors, il s'exprime dans un langage qu'il espère clair, et chaleureux. Peu habitué à la vie sociale, il sait que son ton peut sembler parfois un tantinet agressif, même si ce n'est absolument pas son intention.


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Carmen_esmee.
Un soulagement partagé, la brune baisse les yeux sur lui lorsqu'il la salue poliment, elle est ravie qu'il ne lui bave pas sur la main, rien de plus désagréable que de devoir essuyer sa main... Nul besoin ce jour. Elle incline la tête poliment en retour,

"Frère Erwann, je vous souhaite la Bienvenue en Normandie, si vous avez su apprécier la fraîcheur du Couesnon, vous apprécierez surement le reste de votre voyage ! Vous êtes plus courageux qu'un Normand sur ce point, je dois bien l'avouer. "


Elle regarde le bras de mer et sourit en coin, elle se souvient s'y être baigné une fois en plein mois de janvier... Enfin baignade, disons qu'elle a chuté de la barque en voulant arranger sa robe... *Ne plus jamais porter de robe sauf si je peux rester clouée sur mon siège !*

"Ma Sœur... Ravi de vous rencontrer... Encore navré pour cette embarrassante position dans laquelle vous venez de me voir. "

Les pommettes rosissent instantanément, "stade deux", elle se pare de pivoine jusqu'aux oreilles, elle sourit malgré tout et fait non de la tête.

"Je suis habituée, ne vous en faites pas... Euh je ne guette pas les hommes à leur sortie du bain !" déclare t-elle en levant une main à hauteur de son propre visage, elle se frapperai le front... mais se retient afin de ne pas paraître plus idiote et s'explique, parlant vite... très.. voir trop vite... "Je fus infirmière, donc forcément amenée à voir, enfin à croiser des hommes dévêtus, les soigner, les recoudre, les laver.. enfin bref je crois que je devrais arrêter de parler... Oui c'est mieux.. [/b]"Elle n'a pas arrêter de gesticuler, de parler avec ses mains.. nerveuse et sincèrement désolée.

*Oups ! Excusez-moi, stop on arrête tout ! J'ai perdu mon filtre vite !!! Carmelita.. Tais toi ! Seigneur, faites qu'il parle d'autre chose, ou je vais creuser une tombe de la honte avec ma langue ! *

Il parle d'arme dissimulée, immédiatement elle se trahie si ce n'était pas déjà fait et regarde sa cuisse droite, elle revient à lui et incline la tête de côté,
[b] "Oui, mais moi j'ai le droit, je suis ici chez moi"
, un sourire amusée se dessine, elle en rirait presque.

La conversation reprend un ton sérieux et se porte sur la dernière visite bretonne, elle pense à la jeune Aya, qui se souviendra de son premier mandat, elle croise les bras et chasse un frisson.

"Elle se remet, merci pour vos prières, je pense que l'esprit est plus atteint que le corps, il lui faudra un bon mois pour se remettre de ses blessures, pour ce qui est de la mairie, j'espère qu'elle n'est pas écœurée, j'ai eu à peine le temps de la connaître... Je regrette autant que vous le passage de cette armée, si lâche de profiter de notre position pour nous voler, un village, notre identité... Les bretons ne cesseront donc jamais de convoiter ce qui nous appartient ?"

Elle est dure, elle en a conscience, mais comme dirait son frère, elle en a gros ! Carmen soupire et secoue la tête doucement pour chasser sa rancœur à l'égard des bretons, il n'est pas juste de condamné tout un duché pour un groupe de goujats, de rustres, de gougnafiers, de pignoufs, bref de sauvages mal éduqués ! On ne dirait pas mais elle est en train de se calmer.. Il lui propose de partager un repas, l'idée lui avait également traversé l'esprit.

"Avec plaisir, mais permettez que je vous conduise à l'Auberge, un repas chaud ne pourra pas vous faire de mal, surtout après votre bain"

*Naaaaaaaaan ! Mais tais-toi bon sang, pourquoi tu reparles de çaaaaa !? *

"Ils servent une omelette que je qualifie de mousseuse, enfin il faut goûter pour comprendre, avec votre pain, je pense que nous allons partager un superbe repas de Bienvenue"

La jeune femme venait souvent dans cette auberge, les visites régulières à la vicomtesse l'y obligeait, enfin elle ne se forçait que peu à se ravir les papilles des mets de l'aubergiste, il est vrai qu'il empruntait une bonne partie de ces recettes à la Mère Poulard, mais quand bien même !

Elle fait un pas vers le chemin à prendre et se retourne vers lui,
"Cela sera mon présent de Bienvenue en Normandie."

Petit bilan pour elle même, *Un prénom Breton, tout comme sa provenance, géographique du moins, un nom latin, italien certainement, et cette façon de porter sa veste... il n'est pas assez souple pour enfiler les manches ou bien il est impérialiste... Ne baisse pas ta garde... Et cet accent ?*

Elle prend la précaution de marcher près de lui et non devant lui, méfiante, oh oui certainement !
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Erwann.de.naueriels



"Frère Erwann, je vous souhaite la Bienvenue en Normandie, si vous avez su apprécier la fraîcheur du Couesnon, vous apprécierez surement le reste de votre voyage ! Vous êtes plus courageux qu'un Normand sur ce point, je dois bien l'avouer. "

Un compliment ? Il s'était attendu à tout de la part des normands, mais certainement pas à cela. Il incline la tête, rougissant de nouveau, peu habitué à recevoir des compliments pour tout dire, vu qu'il est plutôt le vilain petit canard en Bretagne, l'empêcheur de piller en paix.

"Je suis habituée, ne vous en faites pas... Euh je ne guette pas les hommes à leur sortie du bain !"

Visiblement, elle est aussi gênée que lui. Instant de très grande solitude que celle de se retrouver complètement nu devant une jeune femme, n'ayant qu'un drap pour couvrir son anatomie. Il s'en souviendra longtemps sans doute, de sa rencontre avec la normande. A priori, elle aussi, vu qu'elle parle comme sa mère, avec les mains, plus que des mots, le discours étant à peine cohérent, le degré de tension n'étant plus vraiment une haine, mais les circonstances de cette rencontre impromptue. Il aura retenu qu'elle a soigné des hommes, entre autres mots où elle dit en gros avoir l'habitude de voir des hommes dénudés, ce qui fait rougir le jeune homme, qui lui, n'a qu'une expérience très très limitée dans le domaine, même s'il ne peut plus prétendre être puceau, il méconnait grandement le sujet, et songe un instant à Rieux, à un couple chaud comme la braise, dont il avait reçu des avances, aussi bien de la brune que du brun, à son grand désarroi.

"Oui, mais moi j'ai le droit, je suis ici chez moi."


Vraiment ? Il s'en serait tout de même légèrement douté, il ne sait pas pourquoi, peut-être parce qu'il est pas trop stupide et souhaite éviter de se faire trucider par une armée normande. C'est sans doute cela, l'instinct de conservation prédomine. Venir désarmé ne lui plaisait guère, mais il avait obtempéré, laissant sa bâtarde à Rieux. Le regard qu'elle porte à sa propre cuisse lui fait comprendre qu'il n'avait pas tord de se méfier. La défiance est de mise, mais il ne peut rien faire que d'obéïr aux exigences normandes, même si cela allait lui coûter de doubler son temps de voyage.

"Elle se remet, merci pour vos prières, je pense que l'esprit est plus atteint que le corps, il lui faudra un bon mois pour se remettre de ses blessures, pour ce qui est de la mairie, j'espère qu'elle n'est pas écœurée, j'ai eu à peine le temps de la connaître... Je regrette autant que vous le passage de cette armée, si lâche de profiter de notre position pour nous voler, un village, notre identité... Les bretons ne cesseront donc jamais de convoiter ce qui nous appartient ?"

Que pouvait-il répondre à cela ? La question était légitime sans doute, mais il préfère éluder la question, évitant d'y répondre directement, défendant tout de même la position officielle de Bretagne.

De grâce, ne mettez pas tous les bretons dans le même panier. Certains se sont battus contre les mêmes bretons qui ont visité Avranches. Ceci dit, je ne puis qu'admettre que leur acte fut lâche, dénué de tout scrupule, avilissant. La Bretagne est en paix avec la France et donc avec la Normandie, et souhaite le rester. Sa Grasce, épouse de notre Grand Duc et Main... Hum, la Main, en Bretagne, c'est une fonction de... je dirais... l'équivalent de votre Dauphin... Bref, la Main a condamné verbalement certes, mais publiquement, les agissements de ces faquins. Nous avons eu maille à partir avec eux également, il y a quelques temps.

Son ventre commence à gargouiller, d'où l'idée du repas, et vu qu'il n'envisage pas de manger devant elle sans partager, il lui proposa ses vivres. Il esquisse un sourire au petit piège tendu.

Si l'auberge dont vous me parlez est en campagne, je serais heureux de manger un repas chaud, je vous l'avoue.


Mais il déglutit, lorsqu'elle reparle du bain, et détourne le regard pour flatter l'encolure d'Ouranos, histoire de se donner contenance. L'image semble gravé dans l'esprit de la jeune femme, et lui-même reste un peu crispé à l'idée.

Et si l'auberge peut en prime provi... heu... fournir.. Bravo, les jeux N'attend, les jeux n'intelligents ! Try again.* peut en prime, me permettre de prendre un bain chaud, ce serait un grand luxe. Virage au cramoisi du blond, ce qui fait ressortir une nouvelle fois, sa gêne, le regard émeraude se concentrant visiblement sur les sacoches, où il fourre le drap encore humide qui lui avait servi à se sécher, alors qu'il bafouille à son tour.

Ce... Ce sera un plaisir. Je veux dire... un honneur, ma sœur. Ah oui, et quoi donc ? Non mais invite-la à partager ton bain tant qu'à faire ! Il pique un fard, pas breton celui-là. Heu, de partager le repas.

Il enfile rapidement bas et bottes, puis se redresse, claque la langue en direction de son frison, tandis qu'il attrape le filet, marchant près de la normande, se laissant guider, pas vraiment très rassuré. Elle pourrait très bien lui tendre un piège... il est seul, désarmé... et pourtant, il a envie de lui faire confiance. Clairement, ce n'est pas comme s'il avait le choix. S'il ne la suit pas, et qu'elle n'est pas si seule qu'il semblerait, il serait vite encerclé. Le regard du jeune homme observe les alentours, parce qu'il n'avait remarqué aucune présence et qu'après tout, elle était arrivée de nulle part, et tente un léger sourire, la taquinant un peu, même s'il se sent en infériorité.

Je prie le Très-Haut que l'omelette ne soit pas empoisonnée. Un cadeau de bienvenue en Normandie est... surprenant. Je vous remercie de votre offre.


De nouveau, son estomac fait entendre sa faim, et il salive d'avance à l'idée d'un repas chaud. Soudain, il s'arrête et la regarde, puis reprend sa marche. La douleur qui irradie son organisme lui fait serrer les dents. Le bain n'aura pas été très bénéfique finalement. Sur le moment, il ne sentait plus ses membres, mais la tension est remontée vite fait d'un coup d'un seul lorsqu'elle est apparue, et son cœur bat la chamade. Il doit être fou comme un breton pour ainsi traverser la Normandie, à moins qu'il ne soit plus courageux qu'un normand... En fait, il est simplement un fils qui veut revoir sa mère, et non sa Normandie, avant qu'elle ne parte pour Alexandrie.



Try again : essaye encore

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Carmen_esmee.
Côte à côte, le débat Bretagne versus Normandie, est remplacé par une explication sur les façons de traiter les patates en Bretagne,

"Il est évident qu'ils profitent d'une faille, ils n’étaient pas commandés par la Bretagne, en Armée ils étaient non inquiétés par notre procureur, et bien sûr de retour en Bretagne, ils ne seront jamais condamnés... Je trouve cela injuste !"

Elle frappe du pied, le sable, geste qui ne sert à rien, mais ça la défoule un brin..

"Navrée, je sais que vous n'y êtes pour rien.. Mais je hais les couards..", elle soupire doucement, elle regarde le sable glisser sur ses bottes à chaque pas, ce dernier est sec et se fait de plus en plus fin, rapidement ils se retrouvent dans les hautes herbes, elle lui sourit lorsqu'il souligne de sa question son désir de respecter les conditions de son laisser passer,

"Je ne suis pas du genre à pousser à la faute, nous restons en rase campagne, nous sommes bien loin d'Avranches encore." puis le jeune homme à sa langue qui fourche, et oui c'est contagieux, il à tendance à creuser un peu lui aussi, elle sourit en coin, amusée mais n'en rajoute pas, et le laisse dévier sur le repas.

"Ce n'est pas la Normandie qui vous l'offre mais une femme, qui n'est pas seulement normande", sourire énigmatique quant à ses origines et lui désigne du plat de la main, un abreuvoir ou son cheval pourra l'attendre.

"Et je ne suis pas assez subtile pour utiliser des poisons, vous pourrez manger tranquille", puis taquine, elle ajoute, "Méfiez-vous plutôt de mon couteau, assurez-vous qu'il reste dans votre champ de vision", elle prend un air faussement sérieux, et cède en riant, elle le bouscule gentiment d'un coup d'épaule et continue de rire, "Détendez-vous, je plaisante. Mais taisez votre identité, nous n'avons pas tous le même sens de l'hospitalité par ici".

Elle se sent obligée de le rassurer d'avantage, elle ajoute donc, avec sérieux cette fois,

"Les mets normands sont sacrés pour moi, vous pourrez manger sans crainte. "

Les bottes frappent le plancher de l'Auberge, afin de se débarrasser des derniers grains de sable et la jeune femme passe la porte la première, elle se défait de sa cape, vérifie par deux fois que sa fibule reste accrochée, un présent. Elle se dirige vers l'aubergiste et passe commande, elle choisit une table près d'une fenêtre, elle se glisse sur le banc, et lisse ses braies bordeaux, assorties à son gilet, joliment brodé. Carmen jette un œil dehors,

"J'espère que vous avez faim, cela risque d'être copieux."

Purement rhétorique, difficile de ne pas entendre le mécontentement de l'estomac du blond qui cri famine !

"Dites moi, je suis un peu surprise, je croyais que les bretons étaient encore païens, mais vous êtes diacre, si je me souviens bien. Vous pouvez m'éclairer ?"

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Erwann.de.naueriels


Le débat n'était absolument pas stérile, et cela lui changeait ! Enfin, il pouvait discuter, parler de point de vue, sans que cela dégénère. Il se souvenait encore de son procès en Bretagne, et même s'il avait été acquitté, il n'oubliera pas qu'il a été mis en procès pour avoir osé contrarier la Procureure. L'injustice flagrante de voir que des pillages ne donnaient même pas lieu à un procès, le rendait à peu près aussi fou de rage que la normande. Mais ils en venaient à discourir du traitement à réserver aux patates. Lui, il aurait bien préconisé la pendaison, voire l'écartèlement, joli spectacle assurément. Sans doute un reste des légendes du Nord qu'il avait pu entendre. Cependant, il tint sa langue, parce qu'il n'avait aucunement les moyens de faire payer, pour le moment, les scélérats.

Je vous remercie d'avoir pu entendre la position du Grand Duché, Sœur Carmen. Je ne suis pas ambassadeur de Bretagne, mais habitant cette province, j'ai réagit promptement à l'annonce de la Main. Ses réponses, bien qu'évasives sur certains points, ne laissaient aucune place à l'ambiguïté quant à sa position.

Il esquisse un sourire, et lui tend le bras pour l'aider sur le sable fin, mais ils sont bientôt sur la terre ferme, et il esquisse un sourire pour la remercier de ne pas le mettre en difficulté par rapport aux termes de son Laisser-passer.

Une femme qui n'est pas normande... ou pas que normande... Vous êtes de sang mêlé autant que le mien ?

Tout en discutant, il retire le filet de son frison, ne lui laissant qu'un licol et l'attachant avec une longe, puis range le tout dans les sacoches de selle. Il en profite pour desseller, et porter ses affaires avec lui, laissant ainsi son cheval se reposer et s'abreuver, le poids de la selle en moins.


Un léger sourire éclaire le visage du breton-germano-italo-francophone lorsqu'elle le taquine, et incline la tête.

J'ai une faim de loup, et ce temps de gueux ne m'aide pas à me réchauffer.

Hum, et pour mon identité, je crains que mon simple prénom ne suffise à chauffer les ardeurs de certains normands, ce que je puis comprendre aisément, cela dit.

J'aurais sans doute occasion de goûter l'hospitalité dont vous me parliez ultérieurement, disons... dans quelques mois.


Frappant ses bottes sur la contremarche pour en retirer le sable, la boue, en gros, les décrotter, il entre dans l'auberge, savourant aussitôt la douce chaleur du lieu comparée à la fraîcheur extérieure. La suivant, il pose son barda à même le sol près de la table qu'elle a choisi, et retire sa veste, ne restant qu'en simple chemise.

En effet, je suis diacre et également Cadet de la Garde Episcopale. Le Capitaine Jewak est mon instructeur.

Nous ne sommes pas tous païens, fort heureusement. Beaucoup sont même très pieux. C'est l'objet d'un autre débat en Bretagne, suite à l'annonce signée du Camerlingue. Je suppose que vous en avez entendu parler ? Rome considère le druidisme comme une religion, et beaucoup s'en défendent, disant que ce n'est qu'une manière d'être. Je vous avouerais que n'ayant pas terminé mes études de théologie, je m'abstiens de commenter. Je suis mon Parrain, Monseigneur Cathelineau, notre Primat, et j'apprends à ses côtés. Ne connaissant rien du druidisme, je ne pourrais vous éclairer d'avantage. Ce que je puis vous dire, c'est qu'il y a bel et bien une Eglise Aristotélicienne Bretonne.


Il s'installe face à elle, et regarde par la fenêtre un bref instant, alors que son ventre recommence à faire des siennes. La douleur le fait légèrement grimacer, alors qu'il porte sa main sur son ventre, après avoir remué les épaules pour tenter de faire passer la désagréable sensation de lourdeur.


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Carmen_esmee.
Carmen le regarde, plus que cela elle l'observe tandis qu'il répond à sa question, il n'a pas l'air dans son assiette, la faim semble être un maux qui s'étend jusqu'à ses mâchoires, elle peux voir une danse ininterrompue de serrage et de serrage de dent, elle fronce légèrement les sourcils et incline la tête de côté, elle pose ses coudes sur la table et avance sa chaise, elle murmure si bien que lui seul peut entendre et c'est là le but de sa manœuvre.

"Vous souffrez ou votre bain glacé vous a gelé jusqu'à l'os ?"

Elle garde sa posture afin de recevoir la réponse sur le même ton, il ne peut se permettre d'être Breton et malade dans une auberge. Carmen connait l'Aubergiste, ce n'est pas un mauvais bougre mais la position de sa taverne est aussi discutée que celle du Mont Saint Michel. Elle glisse d'ailleurs son regard vers le tenancier, il est penché sur l'âtre, cuisant certainement leur commande, une omelette même Normande n'est pas longue à faire, enfin elle n'en sait pas grand chose... Pas foutue de cuisiner autre chose que du gibier dépecé sur une broche... accompagnés de fruits.. L'appétit grandit à cette pensée.

Les plats arrivent, elle est contrainte de se reculer sur son siège, elle ne quitte plus son assiette des yeux, elle va même jusqu'à sourire à l'omelette, elle lance un merci à l'aubergiste et saisit son couteau, elle regarde Erwann et lui souhaite un bon appétit son couteau à la main. C'est à cet instant que la brune se souvient de la menace qu'elle lui avait lancé, une histoire de couteau et de champ de vision, elle s'en amuse encore et commence à manger, une fois la première bouchée savourée, les yeux se closent un court instant, rien de meilleur que la cuisine Normande !

"Hmm délicieuse", après avoir déglutit, elle parle assez fort pour que l'aubergiste attrape le compliment, doux sourire et son regard se porte à nouveau sur la fenêtre, il pleut évidement mais la brune n'en perd pas son sourire.

"J'adore la pluie, pas la petite bruine de chez vous qui vous postillonne au visage, non la vraie averse Normande, en quelques secondes vous êtes trempé et voilà la pluie s'arrête comme elle est venue, Si le temps ne vous plait pas en Normandie, ce n'est rien il change plusieurs fois dans la journée, comme en Eire."

Elle a conscience de donner un indice de ses origines, elle ne va pas le lui dire, cela n'en serai que moins amusant, après tout elle aussi a du partir à la chasse aux indices,

"Vous venez donc de l'ouest", elle ne prononce pas le mot interdit dans l'Auberge, "Vous vous habillez comme un homme de l'Est" Regard sur la veste qu'il portait négligemment sur une épaule plus tôt, "Et votre patronyme, bien qu'il soit en partie anglois, il est si chantant et montant sur le "No" que je penserai à l'Italie ou aux îles du Sud. Mais comme moi votre patronyme, n'est pas ce qu'il devrait être, vous portez le nom de votre mère, Niwiel."

Elle n'est pas mécontente de son sens de l'observation, elle n'avait laisser aucun détail de côté, privilège des bretons ces derniers temps, ils sont très observés, mais Erwann, n'avait pas cherché a cacher ses informations, dans son propre intérêt, d'où l’exception que fit sa Grâce Tatou de La Calonne, Duc de Normandie, en lui permettant de fouler du pied la Normandie. Mais une question taraude la brune, pourquoi porte t-il le nom de sa mère ? Est ce que comme elle, il y a une part de honte sur le nom de son paternel ?

*Lupin... Plutôt crever noyée dans du chouchen que de porter ce nom !*

L'aubergiste vient à leur table, souriant, il remplie les verres, un liquide ambré et pétillant, elle hoche la tête, le pichet reste sur la table. Elle lève son verre.

"Du Poiré, je ne sais pas si vous connaissez. Je le préfère au cidre. A votre prochain passage, plus agréable, je vous le souhaite"
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Erwann.de.naueriels
Il se tait, tente de ne pas grimacer, mais il semblerait que la dame ait un sens aigu de l'observation, ce qui fait que son visage se teinte de rose de nouveau, songeant à leur rencontre plutôt... dévêtue. Il répond dans un murmure :

Ce n'est rien, cette fameuse maladie espagnole sans doute... Mes muscles me donnent l'impression d'avoir couru vingt fois autour de la lice, mais je m'en remettrai. J'ai profité de la campagne pour cueillir des simples, vu que je ne puis me rendre à la mine... Du coup, j'aurais un bon stock pour le médecin qui acceptera de me soigner.

Tentant un faible sourire, il se redresse lorsque l'aubergiste arrive, bien conscient qu'il a plutôt intérêt à se taire, son accent étranger le trahirait bien vite, tout aussi vite qu'il le trahit en Bretagne d'ailleurs. Elle avait jeté un regard vers le tenancier, et le jeune cadet en avait fait tout autant, tandis que son ventre grogne lorsque se répand dans la pièce la bonne odeur de la cuisine. Une simple omelette, mais un plat chaud, et cela lui convient parfaitement.

Cela sent très bon. Il goûte et hoche la tête.

Amusé, il joint les mains un instant pour prier, fermant les yeux, murmurant un "Merci pour ce repas.", puis il regarde Carmen.

Et le goût est parfait.

Il n'insiste pas trop, et évite d'en dire plus, du moins, tant que l'aubergiste est à portée de voix, écoutant l'irlandaise donc... et esquisse un léger sourire.

Espagne vu le prénom et Irlande pour le reste... et vous vivez en Normandie... On pourrait monter un groupe de sangs-mêlés. Bien observé... Vous avez presque tout bon.

En même temps, ce n'est pas comme s'il avait tenté de cacher quoi que ce soit, très mauvais pour mentir de toute façon, il valait bien mieux pour lui dire la vérité, parce que même la Bourgmestre de Rieux, Mamika, savait tout de suite lorsqu'il tentait de lui dissimuler quelque chose. Vraiment pas doué pour mentir.

Mère est italienne. Fils bastard, je ne porte pas le nom de mon père, et Mère m'autorise à porter le sien. Même si je connais le nom de mon père, je me vois mal lui imposer de me reconnaître publiquement. Et j'ai été élevé à l'Est, en effet. Je n'ai appris l'existence de ma mère et son nom il n'y a que quelques mois.. en avril de cette année pour être exact, et le nom de mon père il n'y a qu'un peu plus de deux semaines.


Il incline la tête, puis trinque

Cela ne peut pas être pire que du Chouchen.


Humant son verre, il dit.


Que le Très-Haut veille sur nous tous.

Buvant une bonne gorgée, il repose son verre et se lèche les lèvres.

C'est un délice, vraiment. Bien meilleur que le cidre, et absolument pas comparable à la piquette au miel. Habituellement, je bois de l'hypocras, mais je crois que je vais savoure mon omelette avec ce Poiré.

Il remercie l'aubergiste d'un sourire. Ce sera peut-être une découverte, mais il existe au moins un breton qui déteste le chouchen, lui préférant largement une bonne bière de Germanie, ou encore un vin rouge épicé...
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Carmen_esmee.
"Que le Très-Haut veille sur nous", répond elle en entrechoquant son verre au sien,

Quand il parle de piquette au miel, la brune sourit large à ces mots mais aussi à un souvenir.. Curieuse elle avait goûté le chouchen avant qu'on lui explique les cas de folie liés à la grande consommation de ce nectar qui parfois contenait plus que le labeur des petites abeilles, mais les ouvrières venimeuses, elles mêmes...

Carmen n'en perd pas une miette, ni de la conversation, ni de son omelette. Elle manque de s’étouffer en riant lorsqu'il remercie le ciel pour le repas. Elle s'essuie le coin des lèvres et reprend une gorgée de Poiré.


"Eh bien, que pouvez vous bien manger en Bretagne pour autant apprécier des œufs battus ?"

Puis son état civile est également épluché, ses origines maternelles sont presque évidente, Carmen Esmée de La Serna, pour ce qui est de son père, seuls les Serna connaissent son nom et c'est tant mieux pour elle, La brune sourit à Erwann, qui n'est pas en reste pour ce qui est de l'observation et précise,

"En effet, ma mère tient .. tenait ses origines d'Espagne et .. *mon père... hin hin ! il a perdu ce titre ! Trouve autre chose ma grande !*

"Et son amant venait d'Irlande.. "

* Son amant... Sérieusement ? Tant pis c'est dit ! Malheureusement lui il est bien en vit ! Les pères on les retrouve et sitôt ils pensent qu'on leur appartient !*

"Je suis également une enfant illégitime et je suis née près d'ici, à Bayeux, vous passerez tout près de ce village demain sans doute, vous pourrez vous baigner dans l'Aure". Elle est de nouveau taquine, elle se félicite d'avoir réussi a changer de sujet aussi aisément, et glisse une boucle brune derrière son oreille et ajoute inquisitrice, "Vous dites que j'ai presque tout bon, où me suis-je trompée ? Et politiquement, où vous situez vous ?"

La question est vaste, tout simplement parce que parler d'impérialiste ou d’indépendantiste dans une taverne royaliste n'est surement pas la meilleure idée qu'elle ait eu, elle jette un coup d'œil à l'Aubergiste, occupé à éplucher des pommes, une tarte est semble t-il en préparation.
Puis elle balaye la sombre salle du regard, elle reconnait quelques clients, contemple les ombres et lumières qui s'étirent sur les visages, ils sont tous chaleureux, enfin plus ou moins. Le passeur est là, un verre de calvados à la main. Comme elle, il est coincé ici pour la nuit, elle lui offre un sourire et revient au jeune homme avec qui elle partage son repas, elle cherche d'ailleurs son regard.


"Je suis désolée.. pour les trois conditions, sincèrement j'aurai aimé que vous profitiez de La Normandie. Elle a tant à offrir, des paysages magnifiques, des hommes et des femmes unis pour ce territoire, des mets délicieux", elle montre du plat de la main, leurs assiettes. "Je regrette surtout que vous ne puissiez profiter des étals du marché, des cabinets médicaux.." Carmen fixe de nouveau la mâchoire du jeune homme qui semble prendre sur lui pour cacher ses maux. "Le point positif c'est que je suis sure que prochainement vous reviendrez visiter comme il se doit la Normandie".
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Erwann.de.naueriels


Il sourit à la question sur les plats bretons, et regarde la salle, guettant d'éventuelles réactions, puis se tourne de nouveau vers son interlocutrice.

Des patates au lard ? Il se retient d'exploser de rire, une lueur taquine dans le regard, puis répond plus sérieusement.

Les bons plats de choucroute me manquent.
Puis il enchaîne rapidement, avant de se faire lyncher par les autres clients de l'auberge. Mais j'apprécie surtout un plat chaud, après des jours à ne manger que du pain dur.

Ecoutant les explications sur l'origine de la jeune femme qui lui fait face, il hoche la tête, aussi mélangée que lui, voilà pourquoi elle est peut-être un peu plus ouverte à la discussion que d'autres.

Mais voilà qu'elle aborde de nouveau le bain, et l'image qui restera gravée dans leurs mémoires sans doute. Il rougit légèrement et hoche la tête.


J'avoue que j'aime à me baigner... sans faire ma lessive en même temps.


Hum, oui, ça, elle avait pu remarquer sans doute hein ! Il faudrait peut-être éviter d'insister sur la baignade, et trouver autre chose à dire.

Et bien sur le fait que je suis de l'ouest... J'y vis certes, mais seulement depuis six mois. Je me suis même fait traiter d'antipatriote parce que je condamnais la prise d'Avranches publiquement.

Lorsqu'elle lui parle de politique, il grimace légèrement.

Pour la politique, je n'ai pas encore de choix définitif. J'observe, j'apprends, j'analyse. Pour l'heure, je n'ai pas de parti autre que celui de l'Eglise Aristotélicienne. Sur le plan international, vu mes... disons mes origines plus que diverses, je ne sais vraiment pas comment je pourrais choisir... entre la Bretagne de mon père, la France de ma mère, et l'Empire de mon précepteur lorsque j'étais enfant... Cela m'est impossible pour le moment... Tout choix entraîne un renoncement... Si je choisis l'un de ces trois partis, je renonce aux deux autres.

Voyant que cela commence à remuer, que les regards se portent sur eux, et en particulier sur lui, il lève son verre de Poiré pour trinquer.


A votre santé.


Puis il regarde Carmen, croisant son regard.


Je crains d'avoir parlé un peu trop fort.

Ne vous excusez pas, je comprends tout à fait, et je ne doute pas de pouvoir un jour la visiter de façon plus agréable. Lors de mon retour peut-être, j'ai demandé un Laisser Passer pour rentrer chez moi, avec l'autorisation de visiter deux villes si possible, histoire de chevaucher à trente lieues par jours (3 nœuds) au lieu de deux.

Esquissant un léger sourire, il se rue sur son omelette pour manger avec un appétit qu'il ne cherche pas à cacher. Il a trop faim pour attendre plus longtemps. Un bout de pain dans la main, une cuillère pour couper et manger des morceaux qu'il pousse dans la cuillère de sa main, il apprécie vraiment le repas chaud. On lui aurait même servi des patates qu'il aurait mangé tout pareil.

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Carmen_esmee.
La brune se mord l'intérieur de la joue pour ne pas rire au menu breton empreint des récents événements, elle s'en veut un peu, elle avait été de ceux qui avaient pensé que les bretons les laisseraient tranquilles du côté d'Avranches, et qu'ils pourraient se concentrer sur la baie et la frontière artésienne. La salade de pomme de terre, s'était joué d'eux, trop aimable, des avertissements furent vains... Carmen appris alors que la jeune Ayatoh avait été gravement blessée dans une bataille qui n'était pas la sienne, seule avec une poignée de miliciens contre toute une armée. Le regard se pose sur son verre, elle crispe sa main malgré elle, un coude posé sur la table, elle maintient sa tête, les doigts se sont figé dans la chevelure un court instant, elle passe négligemment une main dans ses boucles brunes et remonte la crinière en un chignon lâche... Lâche comme cette poignée de bretons.. Elle secoue doucement la tête et revient avec Erwann, un sourire aux lèvres,

"Oui l'on m'a rapporté votre intervention, je suis certaine que cela à jouer en votre faveur aux yeux de notre conseil ducal, d'ailleurs pour ce qui est de votre euh votre Main, quelle est son rôle, je ne suis pas sure d'avoir compris, c'est une sorte de médiateur doublé d'un porte-parole ou est-ce plus complexe ?"

La taverne se remplit doucement, l'heure de pointe dirons-nous, les badauds trouvent la chaleur d'un toit, alors que la pluie fait rage dehors, le brouhaha s'installe, les rires gras des paysans dans un coin, un jeu de cartes dans un autre, d'ici elle peut même voir le jeu d'un vieil homme, jolie main semble-t-il, mais seule la rivière donnera un gagnant.

La vie est faite d'une succession de choix, vous serez obligé un jour ou l'autre de faire le vôtre, l'important est de faire celui qui vous convient, le choix se fait souvent par le choix de la ville dans laquelle vous vous installerez, l'Ouest c'est définitif vu votre statut non ?

Ils trinquent et se rassurent mutuellement sur les regards posés sur eux, elle sourit doucement, et acquiesce quant aux soupçons d'Erwann, ils avaient presque oublié qu'ils étaient dans une taverne royaliste, entourés de Normands rancuniers. Elle en rajoute donc un peu, en ajoutant assez fort pour que tous entendent.

Vive la Normandie ! Au Mont Saint Michel !

Elle sourit large, lorsqu'elle entend les Normands répéter en chœur, lentement elle se lève, debout elle lève son verre vers les clients et lance,

"Vive sa Grâce Tatou de La Calonne ! Vive Monseigneur Hélène Blackney !"

Certains se lèvent, d'autres braillent, et tous lèvent leur verre, elle sourit, boit une gorgée pour l'assemblée et profite d'être debout pour remplir le verre d'Erwann et le sien,


Voilà qui fera taire les soupçons,
souffle t-elle, elle tourne les talons et se dirige vers le comptoir, là elle commande au tavernier un dessert auquel elle pense depuis qu'elle l'a vu épluché des pommes, et deux autres demandes plus particulières quant à sa réservation pour la nuit. Elle rejoint Erwann, se glisse sur son banc.

Votre mère sait-elle que vous la rejoignez ?

Carmen pense à la prunelle de ses yeux, son Hanna, elle se demande si un jour, elles seront séparées comme elle fut séparée des siens dans son enfance. Un déchirement pour son cœur, à cette seule pensée... Et si Duncan revenait et s'il n'acceptait pas sa volonté de le quitter..? Et s'il lui prenait sa fille ? Et si ... elle en mourrait... Tant de doutes, tant d'angoisses pour la brune qui sait tant cacher un secret... où fuirait-elle avec sa fille ? Où trouveraient elles la sécurité et la paix ?
Le regard s'embrume, elle fixe les poutres du plafond un court instant, l'extension de la nuque fait se tarir les larmes et la tête revient dans son axe accompagnée d'un sourire qui ne laisse rien paraître aux tourments intérieurs.


Depuis combien de temps ne l'avez-vous pas vu ?
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Erwann.de.naueriels


Il esquisse un sourire à la question sur La Main.

Elle est bien plus qu'un simple porte parole. C'est elle qui prend les décisions en l'absence du Grand Duc. Comme je vous l'ai dit, ce serait l'équivalent de votre Dauphin. Elle siège au conseil grand ducal également. La Main est la seconde personne la plus importante en Br... là d'où je viens. Elle vient juste après le Grand Duc.

Il esquisse un léger sourire et lui fait un clin d'œil de connivence.


N'allez pas le lui répéter, elle en serait trop fière, mais je l'admire. J'admire sa force de caractère, ses connaissances... Elle maîtrise la constitution comme si elle l'avait écrite elle-même. Même si je ne suis pas souvent d'accord avec elle, voire très rarement, m'opposant plus souvent qu'à mon tour à ce qu'elle peut dire... J'apprends en l'écoutant, bien plus que si je restais à me contenter d'acquiescer sans comprendre. J'ai beaucoup apprécié sa prise de position contre la prise d'Avranches, mais si j'ai regretté sa sommation... Sans doute des subtilités diplomatiques m'ont échappées.


Surveillant son propos, il se rattrape comme il peut, et manque de s'étouffer au toast qu'elle porte, mais ne bronche pas, se contentant de boire une gorgée de ce Poiré.

Certes, je serai contraint de choisir, un jour. Pour le moment, j'ai choisi de servir l'Eglise, et cela me convient. N'imaginez pas que j'ai peur de prendre les armes, ce n'est pas cela qui me motive à choisir la paix. Je trouve qu'il y a de quoi se battre suffisamment pour les causes justes, pour la paix, pour protéger et servir, qu'il n'est absolument pas nécessaire de choisir de faire la guerre. Qu'est-ce que la guerre apporte ? Hormis la peine, la douleur, des morts et des blessés dans chaque camps... Je n'ai jamais vu une guerre apporter quelque chose de positif.

Et non, l'ouest n'est pas définitif... Je me donne encore six mois pour tenter de m'y sentir chez moi, mais si cela ne se fait pas, je partirai, sans l'ombre d'un regret. Je m'y investis, à ma façon, je tente de comprendre le fonctionnement du Grand Duché, mais jusqu'à présent, je n'ai rencontré que de la résistance ou presque, ou alors, on me propose de faire le larbin. J'ai fini par accepter l'un de ces rôles subalternes... mais mon statut est avant tout celui de Cadet de la Garde Episcopale. Je peux l'être ailleurs. L'Eglise est représentée partout...


De nouveau, il sauce son pain, et prend une bouchée d'omelette, tout en faisant aller son regard sur la salle. Vrai que son accoutrement ne passe pas inaperçu, et il a bien conscience que s'il n'était pas accompagné, il ne serait certainement pas le bienvenu. Aussi hostiles que les bretons, ces normands. Il fait une légère moue, et ayant terminé son repas, s'installe tranquillement, s'adossant au mur, un pied sur le banc et y posant un bras, l'autre accoudé sur la table, songeur. A l'aise ? Certainement, il ne va pas bouder le plaisir d'apprécier la chaleur du lieu alors qu'il pleut dehors, et qu'il va encore devoir passer plusieurs nuits, seul, dans la campagne. Il savoure l'instant, et sans doute que l'alcool aide un peu, parce qu'il n'a pas vraiment l'habitude de boire autant. Il doit en être à trois verres, et une douce torpeur l'a déjà envahit.


Mère sait que je la rejoints, je lui ai écrit. J'espère juste arriver avant son départ... Je ne l'ai pas vue depuis ses épousailles. Ma vicomtesse de mère est... était Capitaine de l'armée royale des Flandres. Il me semble que pour son voyage, elle a momentanément abandonné sa charge. Il me tarde de la revoir. Ensuite, je retraverserai votre Province pour rentrer... Rieux n'a plus de curé, et mes paroissiens me manquent, même s'ils n'étaient pas très nombreux à venir à la messe, il y en avait tout de même.

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