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[RP]On ne chante jamais aussi juste que dans les branches...

Korydwen
... de son arbre généalogique.
    Jean Cocteau


Montbrisson - Bourbonnais-Auvergne.

La Comtesse avait depuis quelques temps repris goût à la vie et s'était décidée à quitter son doux monastère pour retourner parmi les siens. Mais les siens qui étaient-ils ? Et combien encore ? Elle n'aurait su le dire, des rumeurs indiquaient clairement que son frère aîné Rick était décédé, ses neveux et nièces ne donnaient plus aucun signe de vie, il ne lui restait plus que ses deux fils de sang, son fils adoptif et sa fille adoptive de coeur. Rapidement elle se lança dans la rédaction de missives, elle cherchait à rassembler les siens, l'Ourse Serna n'aimait voir les siens loin d'elle et pourtant parfois c'était nécessaire. Les enfants grandissaient et vivaient leurs vies respectives, faisaient leur choix. Korydwen savait tout cela, mais pour une mère il est toujours difficile de voir ses enfants s'éloigner, peur, elle avait et toujours elle s'inquiétait. Elle avait vu ce que la politique et le monde extérieur pouvait faire sur les hommes et les femmes, de bien trop prêt elle avait vu la fureur de la politique. De cette blessure elle s'était remise comme l'on peut se remettre. Un parent ne devrait jamais avoir à perdre son enfant, alors elle veillait encore plus sur les quatre autres. Elle avait ainsi envoyé une missive à Carmen-Esmée, elle savait grâce à son plus jeune fils qu'elle vivait dorénavant en Normandie et qu'elle était au conseil ducal, dans un premier temps Korydwen s'était inquiétée, elle avait eu peur que la même chose se reproduise. Mais rapidement elle eut des nouvelles de sa fille. Une liaison épistolaire venait de s'établir et Korydwen apprenait à lire les doutes, les angoisses et les joies de Carmen.

Dans ses réponses, elle tâchait toujours de camoufler de la meilleure façon qu'il soit ses doutes, ses angoisses face à ce futur mariage. Qui était cet homme ? Voulait-il réellement le bien de Carmen ? Et puis comment tomber amoureuse d'un homme qui vous a insulté ? Tant de questions encore sans réponse. Un rendez-vous avait été fixé à Paris, Korydwen en profiterait ainsi pour passer sur les terres de Montfort l'Amaury et voir si tout allait bien, la gestion de ces terres était compliquée puisqu'elles étaient excentrées par rapport à celles d'Auvergne, il faudrait qu'elle se montre plus rigoureuse et qu'elle monte à Paris au moins une fois par saison pour s'assurer et en prendre soin, le temps de la retraite de son époux. Elle prépara quelques menus bagages et fit mander un coche aux couleurs Serna. La Matriarche Serna n'avait de toute façon que ce blason familiale, celui des Marigny n'ayant jamais été fait pour son époux. Elle avait écrit à ses deux fils aînés, ainsi qu'à Gypsie et Alexandre pour les prévenir de son absence. Elle avait rendez-vous avec Carmen.

Korydwen se demandait d'ailleurs si elle verrait sa petite fille Hanna, à quoi pouvait-elle ressembler. Les malles prêtes et chargées dans le coche Korydwen grimpa et le long voyage débuta.

Voyage

Combien de duché ? De Comté furent traversé ? Korydwen l'ignorait, mais la Comtesse savait qu'ils avaient du faire des grandes boucles pour éviter le conflit qui sévissait dans le Royaume, une fois de plus eut-elle envie de dire. La guerre, un éternel recommencement. Quand ce ne sont pas les uns, ce sont les autres et ainsi de suite. A chaque arrêt dans les auberges elle prenait soin de commander les spécialités, elle aimait à découvrir les choses et avait de toute façon un amour inconditionnel pour les bonnes choses. Après plusieurs jours de voyage, la Comtesse arriva à Paris. La dernière fois qu'elle était venue ? Althiof était encore Grand Prévôt de France, c'est dire que cela remontait à plusieurs décennies. Elle trouva une petite auberge dans un quartier ma foi très respectable de Paris. L'aubergiste très sympathique lui expliqua comment rejoindre la cathédrale Notre Dame.

Devant le parvis de la cathédrale Notre Dame.

Le point zéro. Le parvis de la cathédrale sur cette petite île au centre de la capitale. Korydwen n'avait aucun souvenir de l'édifice religieux, elle n'y était pour ainsi dire jamais allée. Elle n'était qu'une petite provinciale qui vivait bien loin de la cour royal et malgré le fief de son époux avait toujours préféré rester dans son Auvergne. Même si elle n'avait eu qu'une petite Seigneurie, qu'elle n'était que de la basse noblesse, elle en était fière, fière d'avoir réussi par elle-même et d'avoir donné pour son duché. Le beau temps était là, un froid mordant cependant rappelait à la Comtesse que l'hiver était encore là. Emmitouflée dans une longue et douce cape de fourrure. Elle attendait Carmen. Le paysage était grandiose, magnifique et cela lui changeait vraiment de ses volcans d'Auvergne, même l'air semblait différent. Dire qu'ici vivait le gros des grands de ce monde, de quoi se sentir bien petite.

J'espère que je n'attendrai pas trop longtemps et que je serai assez visible pour Carmen. Me reconnaitra-t-elle ? La Comtesse était angoissée, ces dernières années l'avait vu changer physiquement, les blessures de guerre tout comme les maladies avaient marqué son visage, les rides prémisses d'une vieillesse programmée et attendue apparaissaient ça et là de son visage. Les joues bombées et roses de sa jeunesse étaient bien loin. Mais son sourire était là, la tête haute et fière, la Serna attendait sa progéniture.

Peut-être que nous devrions aller manger dans une auberge ensuite ? Nous n'allons guère parler dans ce froid ambiant, même si le soleil est magnifique aujourd'hui. Elle leva les yeux au ciel. Après tout ici ce n'était que le lieu du rendez-vous. Y avait p'tre genre un bar sympa ! P'tre même un glacier... 'Fin à cette époque... Faut p'tre pas rêver non plus de trop.
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Revenante.
Carmen_esmee.
      [Rouen - Veille du départ]


    Les malles sont faites, le mobilier de la demeure rouennaise est recouvert de draps, le départ est pour demain, mais la date de retour n'est point connue. Ils reviendront, car la Normandie est chère au couple, mais le climat actuel ainsi que leur passif d'opposant politique ne peut leur permettre de s'aimer sans le regard lourd de reproche de certaines personnes. Des amitiés se sont brisées, des mots se sont élevés bien trop haut pour être oubliés. Drahomir l'avait prévenu, l'aimer comporter ce risque, celui de perdre le soutien de quelques Normands, dont celui de la Duchesse, cela ne tarda pas en effet. Au lieu de s'en offusquer, Carmen comprit que certains n'étaient point dignes de son amitié et de sa loyauté, et que pour mériter le bonheur, il fallait avoir recours à des choix égoïstes. Elle quitte donc la Normandie pour une retraite politique avec son fiancé. Quoi de plus avisé que de rendre visite à sa plus proche famille ?

    Cela était donc décidé, ils quitteraient la Normandie non pas vers l'Ouest, comme à l'accoutumée mais vers l'Est, faisant halte à la Capitale du Royaume de France. Un itinéraire prudent, oui car depuis que la femme est devenue mère, elle a en sa possession un panel de comportements qu'elle n'avait point avant, la mesure des mots, et la prudence notamment. Elle qui était si intrépide jadis. La paranoïa fait également partie du "pack maternité". Fort heureusement pour elle, Ronan et Zig veillent à ce que la paranoïa ne filtre que peu, ainsi la veine du front reste éteinte, et le sourire se dessine, heureuse de constater que l'organisation des deux gens d'armes est sans failles.


      [Rendez-vous à Paris]


    En ce matin glacial de février, ils arrivent à Paris pour rejoindre la mère de Carmen. Elle avait retourné le programme de la journée un millier de fois, la descente de lit de la chambre louée avait soupé des pas hâtifs et soucieux de Carmen. Ils avaient un jour d'avance, rien que ça... Elle embrassa son aimé une dernière fois avant de le laisser avec Hanna et les garçons.



    Le plan avait été élaboré, opération Korydwen - Une opération de charme !

        Etape 1 : Les retrouvailles de la Tierce génération et de sa Quarte, Carmen veut sa mère pour elle seule, parce qu'elle en a besoin. Oui, elle est égoïste et alors ?!
        Etape 2 : La rencontre avec Hanna, dernière née de La Serna, la Quinte génération ? Carmen conduira donc sa chère mère à sa petite fille qui l'attendrait avec Zig et Ronan dans la chaleureuse Auberge qui les a accueillie la veille.
        Etape 3 : Rencontre et présentation de l'élu de son cœur, les détails restent à déterminer.. Elle a volontairement laissé cette étape aux bons soins de Drahomir.

    La prime rencontre devait avoir lieu sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame. La tempête de neige de la veille s'était calmée mais le plafond céleste gris sombre menaçait de crever à nouveau. Emmitouflée dans son épais mantel de laine et de fourrure, La brune avance légèrement voûtée, le froid qui lui mord la peau ralentie sa progression, elle décide de contourner les quais et d'arpenter les ruelles étroites, la neige n'a pas tenu dans ces dernières, ses grandes enjambées sont ainsi facilitées, à l'abri du vent mais point des petits commerçants qui la hèlent sur son passage, elle saute parfois d'un pavé à un autre, pour éviter une flaque gelée.. et se hâte davantage pour fuir le bagout des véritables Parisiens. Mais en regardant de trop prêt l'enseigne d'une échoppe, elle ne voit pas la fillette qu'elle percute, si bien que Carmen manque de glisser mais la jeune enfant y arrive parfaitement et manque de renverser le panier qu'elle portait. La main gantée porte secours à la petite rouquine, tandis que la brune se confond en excuses,

      "Oh pardon, Vraiment.. Tu ne t'ai pas fait mal ? Pardonne-moi.. je..", elle pose son regard sur le poiscaille, il sentait déjà fort mais le froid semblait les avoir un peu préservés de la dégradation, elle se saisit des deux poissons qui ont glissé hors du panier, le gel les a complètement rigidifié, les écailles recouvertes de givre craquent au contact de la paume. Carmen est sur le point de rendre son dernier repas.


      "Je vais les payer.. Mais je te laisse le soin de t'en débarrasser", ou pas, craignait Carmen... Elle ouvre l’aumônière et lui tend une poignée d'écus sonnant et trébuchants, largement de quoi réparer l'impair. Elle se détourne ensuite vivement de cette ruelle avant que le théâtre des badauds viennent l'aborder au son des écus qui ont déjà tintés sur sa ceinture. Le mantel s'ouvre sur les jambes moulées de cuir, la tenue est des plus cavalière, elle ne surprendra en rien le regard maternel.

    D'ailleurs Notre-Dame se profile et la silhouette élégante et raffinée de Korydwen également, elle la rejoint avec impatience, le cœur battant au rythme de ses pas, elle est là, devant elle, elle marque un temps d'arrêt, elle la regarde, la détaille, elle affiche son âge avec assurance, le sourire se dessine et Carmen lui saute littéralement au cou.

      "Mère ! Oh Maman..."

    Séquence émotion, on sort les mouchoirs ! Carmen cède aux larmes... Oui cela fait aussi partie du pack maternel... "Option fibre maternelle - Larmes - Haut débit"

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Korydwen
Au premier temps de la valse
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seul(e), mais je t'aperçois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Me murmure murmure tout bas *
...


C'est approximativement l'état dans lequel se trouvait Korydwen en attendant Carmen, elle était à la fois heureuse et angoissée, le temps ne l'aidait pas. Elle serra sa longue cape de fourrure contre elle, observant l'imposante cathédrale. De quoi avait-elle peur ? Elle connaissait Carmen, elle n'avait aucune raison d'avoir cette inquiétude au creux de ses entrailles. La boule au ventre montait immanquablement vers la gorge, nouée, serrée, aucun mot ne saurait sortir en l'instant. La boule était accompagnée des sanglots, les larmes montaient et les yeux rougissaient, la respiration était saccadée. Que faire ? Elle était impassible, la tête était droite et regardait fixement cette grande cathédrale, la belle porte de bois, dans une grande inspiration, elle tourna la tête doucement, elle avait senti, elle sentait qu'elle était là. Le battement de son coeur se faisait plus intense, une mère même de coeur sent quand ses enfants sont là, pas loin à proximité.

Dans un mouvement d'une lenteur et d'une douceur extrême, elle pivota pour faire face à Carmen. Lui en voudrait-elle de ses années "d'exil" loin des siens, enfermée dans son monastère à se soigner des pires maladies et à faire son deuil. Ou plutôt ses deuils, Korydwen n'avait pas eu une vie très "facile" ces derniers temps, mais qui pouvait se targuer d'avoir une vie facile ? Personne, chacun avait ses épreuves, ses doutes, ses angoisses et chacun devait se battre contre ses démons. Et sans trop s'en rendre compte Korydwen se retrouva avec Carmen dans ses bras qu'elle serra instinctivement. Fermant les yeux elle se revoyait bien plusieurs années en arrière à Cournon d'Auvergne. Elea, Matthis et Timothée jouaient dehors, il faisait beau, c'était l'été et Carmen avait surgi au domaine, accueilli par une Eléa et un Matthis. Le retour de Carmen, la douce adolescente rebelle qui s'était fait la malle de son couvent. Ce jour-là Korydwen s'était retrouvée propulsée à une place qu'elle avait eu du mal à maîtriser, parce qu'au fond d'elle, elle avait toujours cru au retour d'Eldarwenn, parce qu'en son for intérieur Elda ne pouvait pas être morte, une branche si solide de cet arbre ne pouvait s'écrouler après un simple naufrage. Elda était là vivante. Le retour se ferait un jour. Les moins, les années passèrent et Korydwen se rendait peu à peu à l'évidence, Elda ne reviendrait pas et il lui faudrait prendre soin de Carmen, d'être une mère, d'être là dans tous ses moments où une fille a besoin de sa mère et Korydwen les avait manqué. Elle avait tout juste suivi la grossesse de Carmen, l'accouchement elle ne l'avait guère soutenu, elle n'avait pas été là dans ses premiers pas de mère et elle revenait alors que sa petite fille allait presque sur sa seconde année. Comment se rattraper ? L'étreinte se faisait plus forte et l'Ourse Serna n'avait toujours pas parlé.

Les sanglots, les larmes l'empêchaient de parler, sa vision se troublait, elle ne voyait plus que des tâches de couleur, des tâches qui représentaient les passants. Korydwen de part son statut devait souvent cacher ce qu'elle ressentait en société, que ce n'était pas digne de son rang. Mais à Paris qui connaissait la Comtesse ? Elle avait beau possédé son fief non loin de la capitale, ce fief breton de Montfort l'Amaury, elle en avait ri quand elle avait appris l'origine et l'histoire de Montfort, d'autant que Montfort était une famille bien connu de Bretagne, son vassal par alliance n'était-il pas non plus un Montfort ? Mais comme elle ne venait jamais de ce côté du royaume, personne ne pourrait colporter son manque de décence. Elle finit par déglutir et relâcha son étreinte.

Carmen...

Elle l'avait vu durant l'anoblissement d'Alexandre, mas très furtivement et le héros du jour était le plus jeune fils des Serna. Alors elle était venue, blanchâtre, presque mourante, dans un ultime effort. Elle essuya ses larmes et observa le visage encore juvénile de Carmen. Elle ressemblait si fort à Eldarwenn. Par quoi commencer par des banalités ? Elle avait des projets, des idées, elle voulait... Et ferait. Il y avait tant à dire, les pensées s'entrechoquaient dans son esprit. Elle souriait, heureuse.

Je ne saurai par quoi commencer il y a tellement de chose à dire. J'ai des projets plein la tête, des envies. Je n'ai plus envie de rater les événements importants de ta vie, Alexandre, Timothée, Matthis et toi avez besoin d'une mère présente et Hanna d'une grand-mère. J'ai envie de t'aider, d'être là pour que tu ne croules pas sous les préparatifs de ton mariage, j'ai envie de t'emmener choisir ta robe. J'ai simplement envie de vous offrir à tes frères et toi une vie merveilleuse.

Elle marqua une pause, souriante. Elle voyait grand, c'était peut-être délirant, mais elle avait besoin d'honoré les siens.

J'ai envie d'organiser des joutes à Cournon pour la naissance d'Hanna, pour l'anoblissement d'Alexandre pour ton mariage, pour la nomination de Matthis comme Intendant et je trouverai une raison pour Timothée. Vous êtes ce que j'ai de plus précieux en ce monde.

Elle s'imaginait déjà dans les tribunes avec sa tribu à observer les jouteurs venus de tout le Royaume pour ses enfants, pour célébrer ses enfants, sa réussite pour célébrer la vie. Oui, d'une certaine façon, elle avait validé le mariage, mais elle attendait que Messire Vadikra vienne lui demander la main de sa fille, car Korydwen n'en oubliait pas les bonnes manières et en tant que chef de famille, elle faisait attention à ce que les traditions soient respectée avec une pointe de modernité. Carmen pouvait savoir qu'elle dirait oui, mais pas Messire Vadikra, ainsi elle pourrait vraiment voir toutes les facettes ou presque de l'homme. Rusée ? Taquine ? Il allait devenir un Serna. Il n'y avait qu'une seule chose qu'elle comptait lui imposer. Une seule petite chose, elle désirait que le nom de Serna soit accolé à celui de ce messire. Elle sourit, Serna un nom peut-être lourd, mais elle voulait que la mémoire d'Eldarwenn soit préservée, mais peut-être que Carmen désirait elle aussi accoler son nom à celui de Messire Vadikra ?

En parlant de ton mariage. Je l'accepte, mais ne le dis pas à Messire Vadikra, j'ai envie de le voir au naturel. Il n'y a qu'une seule chose que je lui "imposerai", parce que cela me tient réellement à coeur. J'aimerai que tu puisses accoler le nom de Serna à celui des Vadikra. J'ai envie que vos enfants portent le nom de Serna, il est lourd, il a une histoire. C'est tout ce que je demanderai en tant que chef de famille. En plus du reste, le respect... Mais chuuut laissons-le mariner mon futur gendre. Qu'il ne se croit pas trop vite en terrain conquis. Gardons encore l'image de cette matriarche, de ce monstre Serna qui est encore plus dur à affronter que la douce monstre Serna. Et cette rencontre avec le petit monstre s'est elle bien déroulée ?

Sadique ? Non, mais il ne fallait pas rendre la tâche trop aisée non plus. Elle donnait la main de sa fille, pas un canard trouvé sur le lac de Montbrisson. Elle voulait savoir véritablement l'amour qui animait l'homme auquel elle allait possiblement marier sa fille.


* Le grand Jacques Brel

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Revenante.
Carmen_esmee.
      [Flashback - Première réunion de famille à Cournon]


    Une jeune cavalière fit son entrée, elle se présenta aux gardes qui se montrèrent tout à fait hostiles avec elle. Il est vrai qu'elle n'était pas vêtue comme une noble dame, de simples braies recouvertes par une tunique blanche et de jolies bottes noires héritées de sa mère...

      Mais voyons ! laissez-moi passer ! Je suis la cousine des maitres des lieux !

    Sans un mot ils repoussèrent son cheval avec leurs hallebardes, Carmen fut contrainte de rebrousser chemin jusqu'à la grille... Frustrée, elle repartit au galop ne s'éloignant pas de la demeure, elle aperçut un petit bosquet... Elle s'y engouffra.

    Elle admira les feuilles mortes multicolores que son cheval foulait de son pas délicat, la jeune fille sous le charme de cette petite forêt, contempla les arbres, leurs branches et leurs feuillages qui constituaient un véritable toit. Un sentiment de protection l'envahissait déjà, quelques rayons de soleil transperçaient ce plafond. Carmen vit la sortie du bosquet se dessiner. Allait-elle pénétrer dans la cour du château de Cournon ? Doucement elle avança avec sa monture, une lumière aveuglante l'empêcha de se diriger un instant. La lumière faiblit, Carmen peut enfin contempler le Jardin de sa cousine. Elle caresse sa monture, fière d'eux ! Ravie elle pénétra dans la cour du château. Sa présence fut vite remarquée par les gardes, qui la rejoignirent. Carmen s'empressa de rejoindre les portes du château en vain, un garde a cheval également lui barra la route !

      "Mais laissez moi passer à la fin ! Je vous dis que je suis la cousine de Korydwen !"

    Le garde intrigué par le fait qu'elle connaisse le prénom de la châtelaine, descendit de cheval...

      "Descendez, je vous prie.

      - Non !

      - Descendez ou je vous fais descendre dame !

      - Damoiselle ! Rooooh !"

      Sur ce cri, la jeune fille descendit de sa monture... "Et Après !?"

      Il lui attrapa le bras sans ménagement,       "Allons vérifier vos dires DAMOISELLE !"


    Tous deux rejoignirent les portes du château, ils traversèrent un dédale de couloirs...

      "Vous allez voir ce que vous allez voir quand Korydwen vous dira qui je suis ! Alors mémorisez bien mon visage pour la prochaine fois ! Je suis Carmen de La Serna ! Vous entendez ?!

      - J'entends... Taisez-vous donc un peu..."       dit-il sur un ton fatigué...


      "Certainement pas ! Je suis Carmen Esmée de La Serna ! Je suis Carmen Esmée de La Serna ! Je suis Carmen Esmée de La Serna ! Je suis Carmen Esmée de La Serna ! ..." Chanta t-elle sur un ton très très enjoué.. poussant jusqu'à l'extrême, en sautillant. Arrivés devant le bureau de Korydwen, le garde frappa deux coups, lâchant le bras de la demoiselle. Carmen plaqua ses bras sur sa poitrine, tapant du pied tout en gardant un œil sur le garde...



      [Sept ans plus tard - Février 1463]


    Le cou a trouvé sa place sur l'épaule maternelle, Carmen ne sent pas les larmes de sa mère, tant elle est emmitouflée, mais elle l'entend faire écho à sa respiration entrecoupée de grandes inspirations. Elles partagent cette joie qui par la trop longue absence, s'est muée en nostalgie. Elle resserre l’étreinte, elle est bien là, elle est revenue. Les deux corps s'écartent, le contact n'est maintenue que par le regard, les sombres accrochent les émeraudes, et Kory s'élance, elle parle, énonce ses projets, des promesses, Carmen hoche la tête autant qu'elle le peut pour la rassurer.

      "Oui, nous avons le temps maman. Nous avons le temps.. Ma robe ? Se pourrait-il que ?"

    Korydwen répond largement à la question, amusée d'ores et déjà de torturer le futur gendre et de crouler sous les préparatifs. Elle lui fit part d'une exigence tout à fait Sernienne également. Le nom des Serna... Une histoire sans fin et c'est heureux qu'il en soit ainsi !

      "Je savais que tu aurais foi en mon jugement ! C'est merveilleux !"

        *Drahomir sera soulagé de l'appren... "mais ne le dis pas à Messire Vadikra"... ah.. Oh Kory... il n'a pas fini d'être tourmenté par les de La Serna*


      "Nos enfants ? Euh oui, il en sera ainsi, je ne pensais nullement me défaire de mon nom, Drahomir y consentira."

        *Euh... Encore des sujets qu'il faudra aborder ! Le nom, les enfants.. Dios Mio.. Pourquoi n'en avons-nous pas parlé ? Combien voudra-t-il d'enfant ? En voudrai-je seulement ? Et le nom... Drahomir y consentir.. Que je garde le mien certes.. Mais qu'il porte le mien ? Et nos enfants... Et Hanna portera-t-elle son nom ? Oui... C'est ce que je désire.. mais lui..*


    Carmen enroula son bras autour de celui de sa mère, étourdie par tant de question et de prise de conscience et prit le pas de la diriger vers la Cathédrale. Soudain soumise au vertige, elle s'appuie contre la double porte et prend une grande inspiration, elle pousse la porte, qui grince sur ses gonds.

        *Dios Mio.. Je vais me marier...*


      "Il me faut prier et remercier le Très Haut pour ce jour."


    La voix ne dépasse le murmure, Carmen se glisse à l'intérieur, et telle une furie, elle se défait de tout ce qui l'encombre, son lourd mantel, le col, ses gants, sa ceinture, la dague ripe sur la dalle sacrée, elle prend une grande inspiration, quelque peu limitée par le corset, elle aimerait s'en défaire également, elle manque d'air, elle ploie le genou, se signe et embrasse sa médaille de baptême, les mains enserrent sa taille de part et d'autres des armatures du corset, les manches bouffantes immaculées frémissent, et elle remonte la nef. La cathédrale est magnifique, intacte comme dans son souvenir. Les pas résonnent, elle marche vite, trop vite, en braies l'aisance semble illimitée, le globus hystéricus est là... il est re-ve-nu... va-t-elle vomir ? On va éviter mais ce n'est pas l'envie qui lui manque, elle va se marier... ce n'est pas comme si elle pouvait l'ignorer, le pouce fait tourner l'anneau d'argent à son annulaire machinalement, elle porte sa main à ses lèvres, l'odeur de poisson vient lui chatouiller les narines, cela aura raison du peu de volonté qu'il lui restait, face au chœur, elle bifurque vers le transept et court jusqu'à l'échappatoire le plus proche...


        *Dans la maison du Seigneur tu ne tueras point, vomir c'est permis ? Dans le doute, sur un malentendu ? Sur le palier ça passe ?*


    Jamais, mais alors Ja-mais, elle n'avait ressenti cela, une telle angoisse, est-ce une bonne, une mauvaise chose..?

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Korydwen
Sur ce parvis, une histoire parmi tant d'autre. Qu'avait vu cette cathédrale ? Des tonnes et des tonnes d'histoire, anodine, mais ô combien importante pour les gens qui vivaient ces moments. Korydwen aurait-elle pu imaginer cela bien des années en arrière ? Ou encore des moins. Les Serna était des gens si étranges et plein de coeur, il suffit de les écouter pour comprendre que derrière les carapaces qu'ils se fabriquaient, derrière les herses qu'ils brandissaient qu'ils se protégeaient simplement du monde extérieur, tant de choses vécues, de bonheur et de tristesse. Korydwen avait vécu le décès de son frère comme un abandon, pourtant elle le savait âgé et presque mort à la disparition de Tiadriel. Le Serna aimait, honnête jusqu'à la mort, jusqu'à en crever. Alors si Carmen aimait un homme, si cet homme lui redonnait goût à la vie, Korydwen ne pouvait s'y opposer. Elle observait les mimiques de Carmen, essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de sa fille. La première réflexion, une question. Korydwen sourit.

Je ne vais pas te laisser y aller en guenilles ! Nous irons chez des couturières ou nous les ferons venir à Cournon. Nous trouverons et bien sûr messire Vadikra ne la verra pas avant les noces.

Les traditions peuvent paraître vieillottes, mais Korydwen y tenait plus que de part le passé, c'est justement ce qui les rattachait à leur passé, à leurs ancêtres, là n'était guère que les valeurs de leur famille. Elle opina du chef comme pour appuyer ce qu'elle venait de dire à Carmen, elle le pensait très sincèrement. Elle s'imaginait dans le petit salon de Cournon d'Auvergne avec Carmen, et puis sa cousine Gypsie, deux femmes importantes dans sa vie, les avis seraient bon à prendre et à donner. La couturière les aidant à choisir la plus belle robe pour Carmen et puis Maywenn serait là, car c'était une femme douce et formidable. Une journée entre femme, des biscuits et du thé, voilà quoi demander de plus ? Des cancans ! Ca jamais !

J'en parlerai en temps voulà à messire Vadikra. La famille est ce qui est de plus précieux et le nom des Serna vivra. Et Hanna quel nom porte-elle ?

De sourire, pour Korydwen, elle ne pouvait être que de la Serna. Hanna de la Serna. Tout comme Alexandre l'était, et tout comme Carmen également. Il n'en était pas possible autrement. Pour Korydwen il était impensable qu'il en soit autrement, tout comme ses enfants s'appelaient de la Serna-Marigny. Elle se demandait ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, tant son regard semblait absent, perdu. Avait-elle posé des questions étranges ? Korydwen n'en saurait sans doute jamais rien. La Comtesse observait Carmen, cette dernière s'accrocha à son bras, elle lui offrit son sourire rassurant. Comment être rassurée à l'aube d'un mariage ? Et si il partait ? Et si je me retrouvais seule devant l'autel ? Tant de question qu'une future mariée était en droit de se poser, Korydwen savait. Elle l'avait vécu, mais le mariage était une aventure à vivre, intense, surprenante, mais importante à vivre, elle savait que Carmen la vivrait, elle le voulait. Autant elle n'avait guère eu sa famille à ses côtés pour son mariage, autant pour Carmen les choses en seraient autrement. Elle serait là pour l'aider, la soutenir et l'encourager. Chacune des étapes importantes. Alors qu'elle allait reprendre pas à pas l'idée de ce mariage, Carmen décida qu'il était l'heure de prier et sans que la Comtesse n'y puisse grand chose, la jeune hispanique partie en direction de la cathédrale. Impressionnée, Korydwen resta sur place, elle ne pouvait bouger, la furie Serna entra en trombe dans l'édifice religieux, il fallut quelques minutes avant de se mettre en route et de trouver à l'entrée presque sur le pas de la porte les affaires de Carmen.

Korydwen se baissa doucement et récupéra le lourd mantel, le col, les gants et la dague. Tant de choses que sa fille portait, le tout dans les bras, elle remonta jusqu'à la nef. Korydwen regardait les vitraux, ils étaient somptueux, la grandeur de cette cathédrale, combien d'années et de siècles à construire cet édifice ? Combien de cérémonies de la Haute s'étaient déroulées ici ? Mais en ce jour la cathédrale était vide, elle savait que les gens se détournaient de l'Eglise, mais l'Eglise et la foi étaient deux choses bien différentes, combien de curés s'étaient fait manger par l'Eglise ? Combien avaient-ils travailler en faisant peur ? La peur, maître mot des curés, combien de fois disaient-ils que le ciel les foudroieraient ? Korydwen l'avait entendu des milliers de fois, elle en était arrivée à douter. Combien de fois en tant de guerre ne l'avait-elle pas trouvé cruel ce Dieu ? Et pourtant les Hommes lui construisaient des palais, le glorifiaient ? Alors qu'elle remontait doucement, elle vit Carmen disparaitre.

La fougue de la jeunesse, Korydwen la suivit jusqu'à l'extérieur, étouffait-elle ? Korydwen posa doucement les affaires de Carmen sur un banc. L'ensemble fut plié et Korydwen s'approcha de Carmen, posa une main réconfortante sur l'épaule de Carmen, elle s'installa à ses côtés. Le stress, l'angoisse ? Elle n'aurait su dire. Elle était là, simplement là à ses côtés. Pour toujours. Elle respira doucement, lui sourit.

Le mariage. Un mot qui semble si simple pour quelque chose de très important, trop important. Carmen, toutes les femmes ont peur, toutes les femmes se sentent dépassées par cet événement. Nous voulons toutes que cela soit parfait et nous oublions l'essentiel : nous amuser et faire la fête. Carmen, nous reprendrons tout ceci à tête reposer à Cournon d'Auvergne. Mais d'abord je dois avoir un entretien avec Messire Vadikra. Quand nous serons en Bourbonnais-Auvergne je le recevrai.

Korydwen lui sourit, elle avait déjà en tête où elle le recevrait, car c'était important pour elle. Car elle voulait surtout lui faire comprendre ô combien la famille était importante. Elle le recevrait dans n'importe laquelle de ses possessions immobilières. Mais à chaque fois, cela serait dans le salon Serna. A chaque fois les ancêtres Serna, les peintures, les portraits, les sculptures observeraient le Vadikra, le détaillerait dans son ensemble et Korydwen prierait ses ancêtres pour le salue de l'âme de Carmen et son choix, il ne pouvait en être autrement. Korydwen expliquerait, raconterait à messire Vadikra l'histoire des Serna.

Peut-être le verrai-je avant. Ou peut-être pas. Il en sera selon tes désirs ma chère enfant. Mais je désire simplement que notre entretien se déroule en nos terres du Bourbonnais-Auvergne sous les yeux de notre famille. Tous serons ma force à ce moment-là. Ils seront mes conseillers, ils seront avec nous. La famille est importante Carmen. Je n'ai pas envie de lui cacher des choses. Ces secrets du passé je ne les veux plus.

Korydwen ne savait pas exactement ce que ce messire savait des Serna et ce qu'il ne savait pas. Mais Korydwen lui conterait la vie des Serna. Elle lui conterait les engagements des uns, les trahisons des autres.

Ce messire Drahomir est le futur des Serna. Oh je ne lui ferai pas peur. Je désire simplement m'entretenir avec lui, savoir sa vision des choses, des choses de la vie. Je m'inquiète pour toi.

Elle attrapa les affaires de Carmen et les lui tendit.

Alors par quoi commençons-nous aujourd'hui ? Nous n'allons pas resté dans le froid. Il va être temps de manger. C'est moi qui t'invite aujourd'hui.
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Revenante.
Carmen_esmee.
      [La veille - Proche de Paris]


    Les deux corps sont harmonieusement liés, les bras de l'ogre enserrent la taille, les jambes de la brune s'enchevêtrent avec celle de l'homme. Carmen songe alors que le souffle chaud ostinato de Drahomir caresse sa nuque. Sa respiration est calme et mesurée, il dort profondément.. Carmen quant à elle, elle cogite, les mots la hantent.

      "Parles moi de.. Ta mère adoptive... Que je sache comment me comporter demain... Et.. Dis-moi... Ce que je ne dois pas dire."

    Elle lui avait simplement répondu que Korydwen avait été le substitue de mère idéale, un modèle à suivre, elle lui donna une description étoffée de chaque membre de la famille afin qu'il se fasse d'ores et déjà une petite idée de l'étendue de la famille Serna, bien qu'à ce jour ils n'étaient plus que cinq de souche et actifs si l'on peut dire.
    La brune se demanda ce qui pouvait bien effrayer Korydwen.. elle avait eu son lot de malheur, de douleur et de guerre. Peut-être que l'âge de Drahomir la surprendra un peu... voire beaucoup... Elle a totalement omis ce détail...

      "Sois.. seulement toi, la version que j'aime... tu sais celle qui grogne mais pas trop."


    Elle avait presque réussi à le lui dire ce soir-là. Le moment était parfait, mais les trois petits mots ne franchirent pas les lippes, et elle s'endormit blottie dans ses bras. Ce n'est que dans le sommeil profond et agrémenté de rêves qu'elle souffla les trois fameux petits mots.. "Je t'aime". Au matin, un léger doute la tarauda mais elle pensa l'avoir seulement pensé très fort, comme chaque jour passé à ses côtés.



      [Paris - Transept Droit de Notre-Dame]


        *Carmen 1 - Estomac 0*


    Pâleur et sueurs froides... Malheur ! Elle va se marier.. correction elle va se remarier. La logique voudrait qu'elle soit prête, elle a dit "Oui", son engagement cerne son annulaire gauche. Les mains se posent sur les genoux, elle lutte encore contre la nausée qui la tourmente. La main réconfortante de Korydwen vient se poser dans son épaule. Elle se redresse doucement mais continue de regarder le sol, en proie en vertige. Le passage dans le lieu saint, fut rapide, éclair... Elles sortent.

      "Une suffocante amertume ou une vivifiante douceur... voilà dans quoi j'oscille. Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu avec Duncan. Les absences, le manque, la peur... Je sais, je le sens, je l'aime, si fort que je veux que ma fille et ceux qui suivront peut-être, portent en plus du notre, son nom. Vadikra"

    Carmen n'oublie pas les questions et les vœux de sa mère, elle pose son mantel sur ses épaules, un sourire éclaire son visage, elle est heureuse de la voir, de lui dire ce qu'elle ressent pour Drahomir.

      "Bien entendu Hanna porte notre nom, Hanna Iseabail Korydwen de La Serna. Elle mord déjà comme un ours," elle marque une pause, "Après les noces, Hanna portera comme moi, en plus de son nom, celui de Drahomir. Si je veux qu'il s'implique pleinement, il doit se sentir concerné."


    Un sourire du pack maternité s'affiche automatiquement tandis que son cœur balance tout comme son corps d’ailleurs, elle porte son poids d’un pied sur l’autre, hésitante, que faire ? Les bras se croisent par réflexe. Que faire, prendre encore un peu de temps pour elles, ou rejoindre la petite Hanna et les hommes à l'Auberge ?
    Elle se passe les mains sur le visage, que faire ? Elle se sent un peu perdue, elle meurt d'envie de retrouver sa douce enfant et également Drahomir. Viendra-t-il se présenter ou devra-t-elle aller le chercher ?

      "Je sais où nous pourrons manger en excellente compagnie"

    La brune ose un petit clin d’œil avant de fourrer gants et dague dans le revers des bottes et le col s'enroule autour du bras, avant de tendre ce dernier à sa chère mère. Car même si elle n'a plus vraiment la nausée, elle n'en reste pas moins anxieuse et un brin fiévreuse. L'air frais lui fait un bien fou.



      [Auberge]


    Les Serna passent la porte et tout à discuter, la brune, un brin agitée, tache de garder pied en remontant le fil de leur conversation avant et après son angoissant hoquet.

      "Pour la robe, je n'y avais pas encore pensé à vrai dire, nous pensions plus à l'officiant avec Drahomir - Tamano a organisé une belle cérémonie pour le baptême d'Hanna - Mais s'il faut une nouvelle robe alors quelque chose de simple, ou je peux voir le bout de mes pieds serait des plus parfaits ! - Oui oui parfait "


    Du coq à l'âne, il faut s'accrocher quand on parle avec la Carmen anxieuse.. D'ailleurs elle triture à n'en plus finir ses bracelets de cuir et demande poliment à Korydwen de leur commander ce qui lui plaira pour le déjeuner, quant à elle, elle prétexte vouloir lui offrir un présent et file à l'étage de l'Auberge.

    Dans leur chambre, elle surprend Drahomir en pleine discussion avec Hanna, un échange tout à fait sérieux, aux mimiques concentrées de la petite. Elle s'agenouille près d'eux et les embrasse à tour de rôle.

      "Je ne vous dérange pas, j'espère, Kory est en bas.. Je pensais lui présenter Hanna maintenant et déjeuner.. Est-ce que tu veux descendre avec nous.. ou bien nous te rejoindrons plus tard quand tu seras prêt ? Comme tu préfères. Mais attends peut-être un petit peu.. pour que Kory profite un peu de sa petite fille avant de te passer à la casserole.. euh te rencontrer."


    Drahomir semblait étrangement calme, la brune ne résista donc pas à le taquiner pour en juger, s'il était anxieux, il le cachait bien, peut-être ne l’était-il pas ? Carmen prit la petite Hanna dans ses bras et rejoignit Korydwen

      "La quinte génération, est là, chère mère."


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Hanna_de_la_serna


    Divertissement de la semaine, à chaque fois que l'on me laisse toute seule, j'attends que les humains soient bien tranquilles et que la maisonnée soit silencieuse pour crier aussi fort que je peux et là je compte, oui je compte le nombre de respiration qu'il leur faut pour venir à moi.

    Attention classement de la semaine !

          Premier : Zig ! La jeunesse et la ruse incarnée ! C'est toujours lui qui arrive premier, je le suspect de ne jamais s'éloigner, ce qui est tout à fait réglementaire.
          Deuxième : Ronan ! Et oui, il s'est fait chiper sa place par Zig !
          Troisième : Drahomir, Lui, j'aime bien sa façon de me calmer avec ses grognements, j'adore l'imiter ce qui semble navrer ma maman. et puis y a les bisous-grognement contre mon ventre ! J'adore ça !
          Et enfin bonne dernière ! Maman ! Elle se traîne mais ne vient pas les mains vides.


    Mon jeu a pris une autre tournure sur les routes, on est toujours tous ensemble.. du coup pour jouer... c'est un peu compliqué, je dors donc le jour et joue avec leurs nerfs la nuit ! Sauf que voilà.. La nuit.. Maman et Drahomir, ils jouent plus... Cela ne me plait pas du tout !

    J'ai donc invité Drahomir à discuter avec moi de ce problème dans mon bureau.. enfin sur le plancher de la chambre quoi.. Oui car moi j'aime dormir avec maman ! Alors on va régler ça d'oursonne à ogre ! hin-hin...

      "Bonjour Drahomir, ravie que vous soyez venu pour ce tête à tête. Alors que je vous explique le problème, pour commencer j’étais là avant vous.. et bien que maman soit très contente de vous, je me dois de vous rappeler que maman est à moi ! Donc il va falloir songer a revoir nos plages horaires..."


    Je me suis mise debout, et oui, pour en imposer devant un auditoire, il faut prendre de la hauteur, mon charisme fera le reste ! Je le pointe du doigt à plusieurs reprises, je me gratte la joue et enfin je me montre du doigt en énonçant ma pensée à voix haute cette fois.

      "Ma' à Nana !"


    Maman entre, me bisouille bruyamment , je m'essuie la joue mécontente... j’étais en pleine discussion ultra sérieuse maman ! Elle discute avec Drahomir, je fais les gros yeux et moue dédaigneuse ! Et moi alors je compte pour du beurre ! Et pour couronner le tout, maman me prend dans ses bras et m'enlève sournoisement.. Je regarde l'ogre en plissant des yeux.
      "On en a pas fini tous les deux !"


        "Nana !"


    Nous descendons les escaliers, maman me chatouille le cou en me faisant sauter sur sa hanche à chaque marche, mais je ne suis pas d'humeur, je lui fais les gros yeux à elle aussi.

      "La quinte génération, est là, chère mère."


      "Euh... moi je m'appelle Hanna en fait... Misère, elle a déjà oublié mon nom..."

    Je regarde la dame, puis maman, puis la dame, bref maman me donne à la dame ! Misère ! Maman se débarrasse de moi ! je commence à chouiner, panoplie des "chouineries", je vous la fait courte : menton qui tremble, mains sur les joues et petit air outré, et on se concentre fort fort pour que les larmes coulent ! Forcément je suis à sec ! J'ai épuisé le stock de larmes, du coup subterfuge de dernière minute ! Visage dans le cou de la dame pour cacher l'absence de larmes. La dame sent bon.. ses bras me plaisent, on sent qu'elle a l'habitude.. Je cesse presque immédiatement.

      "Korydwen, Voici Hanna", dit maman à la dame, je regarde maman à la dérobée, la dame, s'appelle comme Korydwen, je regarde donc la dame et pose ma petite main sur sa joue, mes yeux sont immenses et d'un vert plus bleuté que celui de maman.


    Moi aussi je m'appelle Korydwen.. enfin que quand je fais des bêtises... des grosses bêtises... comme quand j'ai mordu Luschka, cassé le vase de maman, mâchouillé les les pantoufles de Ronan... Maman a crié : "Hanna Iseabail Korydwen de La Serna !" à chaque fois.. Je regarde la dame dans les yeux, elle aussi, elle se fait grondé par maman ? Ou elle aussi elle casse des choses ? Je ne comprends pas...

      "Nana Ory ?"




Korydwen
De se montrer douce et patiente, elle n'avait que cela à faire, que faire de plus face à l'angoisse d'une fille devenue femme ? La patience était la plus grande des vertus face à la furie de l'ours qui grondait au sein de la Serna. Elle écoutait Carmen, opinant du chef. Chef de famille certes, mais pas totalement maître de la vie des membres de sa famille, elle avait vu la méthode Rick, beaucoup trop rigoureuse à son goût provoquant la colère des deux petits orphelins que sont Carmen et Alexandre. Malheureusement que pouvait-elle répondre à cela ? Promettre que ce messire était l'homme parfait ? Qu'il ne partirait pas ? Qu'il resterait toujours avec elle ? Malheureusement, même si elle l'avait voulu elle n'aurait pu le faire. Les Hommes restaient des Hommes et diriger les vies d'autrui n'étaient pas possible. Il n'y avait que l'espoir, espérer que l'homme resterait auprès de Carmen. Elle même avait vécu la disparition d'Althiof quelques années auparavant, mais elle n'avait pas laissé la porte ouverte, elle avait fermé son coeur à tout jamais, comme Rick l'avait fait à la mort de Tiadriel. Voilà bien un point commun entre les deux frères et soeurs.

Fermant les yeux et opinant du chef pour à nouveau marquer son acquiescement, la Comtesse écoutait Carmen. Elle-même avait voulu que ses fils effacent le nom des Toggenburg pour mettre à la place celui des Serna, tout comme elle avait décidé de garder une partie de son nom de famille. Carmen semblait si perdue, Korydwen voulait tellement faire pour l'aider, mais comment faire ? Elle n'avait pas vécu avec un petit colis avant de rencontrer son époux. Elle était juste jeune, naïve et pucelle, elle découvrait l'amour et les hommes. Enfin "les", juste un, Althiof. Chanceuse très certainement, mariée depuis bientôt de nombreuses années, célébrée en 1454 son mariage. Mais pas le temps de trop réfléchir et penser, voilà qu'il était visiblement l'heure de manger.

Je te suis.

La Comtesse se leva et suivit Carmen, heureuse de la retrouver et surtout de manger un bout. D'autant qu'il lui semblait que les plats de la capitale n'était pas mauvais, cela la changerait de la cuisine auvergnate. Perdue, elle tâcha de ne pas perdre Carmen dans les rues parisiennes, d'autant plus lorsque l'on connaissait le sens de l'orientation de Korydwen. Les cartes qu'Althiof lui faisait quand elle prenait la tête des convois, avec des grands traits de couleur. Le chemin se fait tranquillement, alors que Korydwen aperçoit au loin l'auberge.

Auberge

Dans l'auberge la Comtesse s'installa à une table le temps que Carmen règle ses affaires. Mais alors qu'elle était assise un homme déboula en sueur, qu'allait-il encore se passer ? A coup sûr c'était pour sa pomme et bingo ! Il allait voir l'aubergiste.

M'sieur ! Z'êtes la 15ème auberge que j'fais ! J'cherche une Comtesse ! M'dame de la Serna-Marigny !

Occupée à observer la carte, Korydwen n'écoutait pas vraiment. Et puis il était bien malpoli que d'écouter ce qui ne les regardait pas.

Oh pour sûr qu'il y a une Serna ! Mais j'comprends point ! Y a pas d'Marigny ! Z'êtes sûr m'ssire ?
Oh bein oui, c'qu'on m'a dit qu'j'devais donner à m'dame la Comtesse.
Mais j'n'ai point d'Comtesse ici, sauf si elle est incognito !
Ah !
Z'êtes sûr de vous !
Bien sûr j'vous l'dis ! on m'a dit d'chercher dans une auberge à Paris une Comtesse de la Serna-Marigny !

Le ton montait entre les deux hommes, Korydwen leva le nez du parchemin et observa les hommes. Elle entendit le mot "Comtesse", puis "Serna" et enfin "Marigny". Elle posa le parchemin et se leva prête à rejoindre le comptoir.

Excusez-moi messires, vous dites chercher une Comtesse de la Serna-Marigny. D'où venez-vous ?
C'qu'j'viens d'Auvergne moi ! D'montbrisson ! C't'un m'sieur qui m'a dit d'aller à Paris avec une lettre ! D'la part d'un Théodore !

Perplexe ! Sacré Théodore, celui-là pensa-t-elle, il avait du donner des informations partielles. Korydwen sourit aux hommes.

Je crois que vous venez de la trouver. Korydwen de la Serna-Marigny, accessoirement Comtesse.
Oh enfin !! Enfin !!
Ne vous évanouissez pas messire !!

Elle chercha sa bourse et donna une bonne quantité d'écus au brave homme qui en échange lui donna la missive. En la parcourant pas de doute, c'était bien pour elle, elle reconnaissait l'écriture de Théodore. Remerciant les deux hommes, elle retourna à la table pour prendre connaissance du pli. Tout allait bien à Montbrisson visiblement.

Citation:

Madam la Contèce,

je sui arivé à Monbrisson ce matin é il y avè 3 letres. Gé mi lé letre sur le buro. Tou va bien den votre méson.

J'espèr ke votre voiage sé bien passé.

Au revoir
Théodore.


Posant le parchemin sur la table, elle reprit la lecture du parchemin de l'auberge avant de voir Carmen descendre avec une petite fille dans les bras. Sa petite fille. La quinte génération. Korydwen observa cet enfant, douce, belle et aux belles boucles. Dans un geste d'une immense tendresse Korydwen accueillit sa petite fille, la serrant contre elle, remontant sa dextre dans le dos de la fillette pour bien la maintenir. La fillette bougonne, elle reconnait bien là la moue des enfants capricieux. Souriante, elle l'observe et sent qu'elle se glisse, qu'elle se camoufle, pas de doute, elle est une Serna. Et à son prénom, la petite fille la fixe, les yeux ronds comme des billes vertes. La main de la fillette sur la joue, Korydwen la saisit et dépose un doux baiser dessus.

Enchantée Damoiselle Hanna de la serna. Voyez donc ça ! Ma petite fille !

Apprendre, apprendre continuellement dans la vie. Korydwen devrait apprendre son nouveau rôle : celui de grand-mère.

Oui "Ory". Décidément je pensais avoir épuisé les surnoms. Elendil le fils de Maywenn m'a baptisé "Dwen" au match de soule et me voilà nommée "Ory".

Souriante, elle observa la petite Hanna.

C'est un nom difficile oui ! Mais un nom que nous partageons. Je suis pour ainsi dire ta grand-mère !

Voilà, elle réalisait, ce qu'elle savait depuis des mois, elle réalisait. Mais ce à quoi elle n'avait pas pensé c'était à son petit nom : Mémé ? Mamie ? Vieille Peau ? Comment Hanna la nommerait-elle ? Grand Mère ? Grand Ma' ? Oma ? Etait-ce à elle de choisir et de l'imposer à Hanna ? Perdu, perplexe, elle ne s'était guère préparée à toutes ces questions, instinctivement, elle caressa la joue de la douce et rebelle Hanna.

Nous allons faire de grandes choses, tu verras ! Déjà organiser des joutes en ton honneur ! Voir tous ces hommes et femmes à cheval !

Puis se tournant vers Carmen.

C'est fou, j'ai l'impression de te voir à son âge. Je vois Elda débouler avec sa petite Carmen.

Les souvenirs revenaient à elle, nostalgique, elle berçait Hanna contre elle, elle e revoyait tant d'année en arrière, la naissance d'Eléa, de ses fils. De tellement de choses.
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Revenante.
Drahomir
Paris était une étape cruciale dans leur périple. C'était un croisement important, celui où il rejoignait la mère adoptive de sa promise pour terminer le voyage en sa compagnie.

L'Ogre connaissait parfaitement la capitale. Il l'avait arpenté de long en large lors de sa longue existence. Il y avait vécu. Des bas fonds de la cour des miracles aux plus beaux salons du Louvre, il connaissait cette dame capricieuse qu'était la ville lumière. Il l'adorait autant qu'il la détestait.
Quand il en parcourait les avenues, de nombreux souvenirs affleuraient à son esprit. Là, il se rappelait avoir tabassé pour une mission un pauvre ère. Là, il se souvenait avoir dialogué de longues heures avec son épouse disparue. Là, il se souvenait s'être arrêté bien souvent en prenant la route du parlement quand il était Grand Officier de la couronne.
De nombreux hôtels parisiens avaient été les siens, et passer devant provoquait en lui quelques réactions épidermiques désagréables.

Le Vadikra avait un passif lourd. Il était passé de rien à tout, puis de tout à rien. Son existence était un éternel ascenseur social. Mais il la menait. Ces éternels retournements étaient de son fait, et uniquement du sien.

Il n'appréhendait pas particulièrement la rencontre avec la chef de famille Serna. Il était sûr de lui. Sûr de son choix. Il était également sûr de ce qu'il ressentait pour la jeune hispanique. Elle l'avait comme ensorcelé. Celui surnommé l'Ogre suite à ses mandats ducaux en Normandie devenait une véritable guimauve en compagnie de la Serna. Et en compagnie de sa fille.

Pour l'heure, c'est la mini qui le fixe de ses grands yeux. Elle semble le bouder un peu. Elle est en plein discours et son petit minois tout froissé est suffisamment attendrissant pour qu'il la regarde avec sérieux.
Elle s'exprime avec autorité. C'est incompréhensible mais le ton lui est très clair. Mais voila, la maman fait son entrée et saisit la jalouse pour lui coller de nombreux baisers. Sans oublier la part du roy qui revient au futur marié.
Puis il l'écoute parler, esquisse un vague sourire au faux lapsus. Il n'est pas dupe.


Je descend dans quelques instants. Préviens ta tante, qu'elle se prépare psychologiquement à me rencontrer.

Il esquisse un rictus dont seul lui à le secret. Légèrement carnassier. Il est certain que la matriarche va déchanter quand elle va réaliser que le futur époux n'est pas un pimpant jeune premier, mais plutôt un vieux soudard à la peau épaisse.
Elles quittent la chambre et il se redresse. Il s'admire devant le miroir de plein pied.

Les traits sont sévères. La trogne est austère. Sa barbe est peignée et ses cheveux attachés derrière son crane. Sa morphologie est toujours imposante. Le Vadikra est une montagne. Il n'est pas vraiment affuté. Son corps est un savant mélange de graisse et de muscle. Il se tient les bras légèrement écartée et a la démarche d'un vieil ours. Il ressemble étrangement à l'animal.

Considérant qu'assez de temps est passé, il décide de descendre rejoindre les trois femmes.
Le pas est moins certain quand il pénètre dans la salle commune où il a tôt fait de repérer les impétrantes. Il redresse légèrement le chef et s'avance un peu plus sûr de lui, non sans détailler celle qui a élevé Carmen.

Elles sont toutes assises et ne semblent pas l'avoir remarqué. Il s'approche de la table au même moment qu'un jeune homme, la vingtaine passée et plutôt beau garçon. Les deux hommes s'arrêtent, côté à côte. Un léger raclement de gorge du barbare qui détaille l'individu, peu amène. Puis à l'attention de la tablée

Bonjour.

Le jeune homme -certainement le fils du tenancier venu s'enquérir de la commande- affiche un sourire resplendissant et parfaitement commercial et salut au même instant. Confus, il porte attention à la bête qui le toise maintenant. Qui est ce troublions, un soupirant Sernien?
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Korydwen
Gâteuse, non, heureuse ! Elle était heureuse et s'émerveillait de ce petit bout. Les siens étaient grands maintenant et à être grand-mère elle ne pouvait en avoir que les avantages, puisqu'elle pouvait rendre le bébé quand elle en avait marre. Mais pouvait-on en avoir marre de ce petit trognon de pomme normande ? Korydwen lui souriait, elle posa la petite sur la table, le popotin bien calé, elle n'avait pas franchement prévu de cadeau ou autres pour la petite, elle avait plutôt quelque chose de plus grandiose en tête, elle allait lui offrir des joutes ! Démesure ? Oh non ! Juste heureuse d'être de retour parmi les siens. Mais ça, elle ne le dirait pas de suite, chaque chose en son temps, il y avait déjà eu beaucoup d'émotions et cela risquait d'empirer, enfin surtout pour Korydwen. Parce que déjà l'entretien elle l'avait imaginé à Cournon d'Auvergne, dans le salon des Serna, sous les yeux des ancêtres et finalement cela allait avoir lieu ici de ce qu'elle comprenait, elle n'était franchement pas prête du tout. Elle tourna la tête et chopa le verre de vin pour en boire une gorgée, non.

Cela pouvait pas être cela, il ne pouvait pas lui demander la main de sa fille dans cette auberge ! Oh que non ! Déjà qu'il n'avait pas demandé l'autorisation de lui faire la cour ! Premier faux pas, mais elle n'avait rien dit du tout. Elle but une gorgée de vin et leva les yeux au ciel. Rick ! Si tu pouvais juste descendre de là-haut, c'est toi qui d'ordinaire torture les fiancés. Oh bon dieu, quand elle avait pris la tête de la famille elle ne s'était pas du tout, mais alors pas du tout attendu à cette situation.

Relevant les yeux et fixant la douce Hanna.

Oh tu auras bien le temps de te noyer dans le vin. Mais pour le moment c'est grand-mère ! Ou Nana, ou Oma ou ce que tu veux ! Ou Dwen comme dit Elendil !

Et de rire reposant le vin, puis soudain un premier homme descendit et surgit de quelque part accompagné d'un plus jeune. Les prunelles se posent sur Carmen. Ainsi Messire Vadikra est venu avec son père ? Mais jamais elle n'avait parlé de père !! Enfin !! Faut lui donner toutes les données aussi ! C'est biaisé, c'est pipé ! Pffff ! Et après comment réagir face à cela. Déjà elle se leva.

Bonjour.

Voilà c'est un bon début, cependant le jeune homme semblait totalement détaché un peu con avec son sourire colgate et l'homme semble le regarder bizarrement. Alors soit il a honte de son crétin de fils, soit il croit autre chose ! Et ôôôôô bordel !! Et si Carmen faisait une Albine ? Ou putaing ! Le vieux là ? Bordel de marde ! Jure dans ta tête Kory ! Jure dans ta tête, ne t'écroules pas, rappelles toi tu tiens Hanna ! D'un air totalement détaché, imperturbable, la Comtesse fait glisser Hanna vers sa mère, elle regarde d'ailleurs si la gamine reconnait un des deux hommes. Intelligente Kory ! Bravo ! Belle médaille en chocolat. Et comme les hommes ne semblaient guère enclin à se présenter : mauvais point pour le Vadikra déjà ! Trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès mauvais point ! Sourire carnassier de la Comtesse ?

Korydwen de la Serna-Marigny, Comtesse de Montfort l'Amaury, Baronne de Cournon d'Auvergne et Dame de Mirefleurs. Matriarche et chef de la famille Serna.

Et de tendre la main. Le Vadikra voulait jouer à brouiller les pistes. Lequel des deux ? Elle ne savait. Mais ainsi, elle aussi jouait et elle jouait de son rang avec le plus grand des plaisirs.

Messire Vadikra. Ayez au moins la gentillesse de vous présenter, que je ne me trompe pas. Alors ? Qui est l'heureux promis ? Vous ne voudriez pas laisser votre futur belle-mère dans l'embarras quand même. Pire encore, vous ne souhaiteriez pas que de là-haut, feu mon frère Rick de la Serna-Harispe notre patriarche vous foudroie.

Et de sourire, ce petit sourire Sernesque. Entourloupée il voulait, dans les filets de la Matriarche il était tombé ou pas.
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Revenante.
Carmen_esmee.
    La rencontre est émouvante. Trois femmes, trois Serna, deux générations, deux branches, un seul arbre, une famille réunie. Le poing est fermé et prend appui contre les lèvres de Carmen, elle retient les tremblements et ses larmes. L'émotion de la jeune mère est palpable, cette rencontre est capitale.

    Les émeraudes naviguent d'une Serna à l'autre, elle se remémore sa rencontre avec Hanna. L'enfer qu'elle a vécu le premier jour du mois de juillet 1462, le premier jour d'Hanna. Son ventre ne peut que s'en souvenir. Une torture à chaque instant. Carmen sentit son corps se déchirer, la douleur innommable, incomparable, de celle qui donne la vie. Les yeux bleus de Maywenn furent son plus grand réconfort ainsi qu'une nonne barbue..? Cette partie du souvenir est un peu floue.
    Quand enfin, Hanna arriva, Carmen ne regretta aucunement la douleur de la naissance, un bien petit prix pour son héritage, l'enfant bénie poussa son premier cri, ce cri qui fit de la jeune femme une immortelle, une Mère.. Peu importe si elle tombe dans l'oubli, une personne se souviendra toujours d'elle. C'est ainsi que l'on remercie le don de la vie que nous a fait notre mère.

        "Nana Ory ?"

    La voix aiguë de sa fille la fait sortir de ses songes, Korydwen câline la fillette, qui semble rendre chaque geste tendre à celle qui est sa grand-mère ? L'hypothèse est vérifiée, c'est ainsi que la matriarche se présente, le visage de Carmen s'éclaire,

    "Je prononcerai le son "Keuh" Ainsi avec Hanna et Elendil, nous aurons ton prénom complet."

    La brune ne peut s'empêcher de rire un peu, l'annonce de joutes en l'honneur d'Hanna ne fait que nourrir davantage l'euphorie.

      "Des joutes, rien que cela ? Ce n'est pas un peu trop ?"

    Elle embrasse la menotte de sa fille en regardant Kory, un sourcil arqué. La pauvre enfant ne s'en souviendra pas mais ce que femme veut.. que dis-je ce que Serna veut - Le Très -Haut le veut ! C'est bien connu.
    La brune s'assied en face de Korydwen quand celle-ci fait mention d'Eldarwenn, elle acquiesce doucement.

      "Oui, j'ai revu Léovigild en Normandie, il m'a dit la même chose, que notre ressemblance est tout à fait troublante. Je n'en suis que plus fière, ainsi elle est toujours avec moi."


    Les rires, les pleurs, décidément... Les émeraudes fixent un instant les poutres, la tête basculée légèrement en arrière, de façon à écouler peut-être le surplus d'émotion liquide... Elle bat des cils et s'essuie le coin des yeux, si bien qu'elle ne voit son fiancé arriver, talonné.. Euh non accompagné d'un jeune homme.
    Korydwen la regarde avec insistance, elle répond en haussant une épaule, pensant que sa mère la questionne sur ses larmes, mais elle l'interroge du regard car deux hommes se sont présentés à leur table. Carmen finit par tourner la tête, elle sourit aux deux hommes l'un pour sa seule présence, l'autre parce qu'il vient prendre commande, et qu'elle a faim !

    Korydwen fait glisser Hanna vers sa mère, Carmen l'attrape et sème de petits baisers dans le petit cou de la petite. Elle glisse un peu sur le banc pour présenter Drahomir à sa mère mais tout va si vite.

    Drahomir ne la regarde pas, il regarde toujours avec dédain le pauvre tavernier, guère étonnant, Korydwen se présente dans les formes et fait part des menaces redondantes de Rick, feu le plus pieux de la famille, très étonnant. Elle secoue la tête, elle regarde le tenancier rougir, puis Kory qui se fait mordante ? Elle se lève avec Hanna dans ses bras et fixe à présent Drahomir.. Le regard se fait doux, elle se mordille la lèvre...

        *Sois.. seulement toi, la version que j'aime... tu sais celle qui grogne mais pas trop.*



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