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[RP]Retour dans le passé

Rick
[HRP on : Ce rp va permettre de savoir comment Georges et Aliénor ont disparu lors du marché ducal de Noël 1457. A cette occasion, j'ai demandé à plusieurs personnages d'intervenir pour diverses raisons et je vais les laisser se rappeler ce passé commun... HRP off]


Petit rappel de contexte ! Rick vient de retrouver dans l'Eglise de Montpensier, son fils Georges et sa fille Aliénor. En famille, il leur explique ce qui s'est passé et a conduit à leurs séparations à tous. A cette époque, Rick n'était pas encore curé mais simple diacre chapelain de la Ste Boulasse.




Rick était perdu dans ses pensées lorsque Georges prit la parole.

Maman faisait parti des forces de l'ordre ? Elle arrêtait les gens ?
Mon bras cassé... Oh, celui-là ? Au poignet ! C'est celui qui m'a fait ça le dragon dont parlait Patience ? Je me suis battu avec lui ? Oh... C'est ça mon souvenir de Linor et Patience cachées sous le lit ! De moi, partant l'épée à la main ! Oui, le dragon ! C'était bien lui !


Il agita son bras pour le montrer et le père de famille sourit.

Oui celui-ci ! Les souvenirs te reviennent ?

Rick ne pouvait s'apercevoir de ce que cela pouvait représenter et sûrement que Linor serait heureuse des progrès de son frère, mais il savait que c'était une excellente chose.

Pour répondre à ta question, Georges, oui votre mère faisait partie des forces de l'ordre et elle était même l'une des meilleures maréchales du Duché. Elle a servi longtemps le Bourbonnais Auvergnat, avant de vouloir s'occuper plus de vous et trouver un souffle nouveau. Elle s'y ait fait beaucoup d'amis mais aussi beaucoup d'ennemis....

[Montpensier - Période de l'Avent 1457]

Rick et Tiadriel avaient décidé de se rendre au marché de noël ducal, en cette période festive et d'y amener leurs 4 enfants. La neige tombait sur Montpensier, alors que le couple préparait les enfants. Les parents voulaient passer un moment festif avec eux, à leur faire découvrir la générosité de la période. Le comité des fêtes avait prévu des animations durant toute la période et la joie serait au rendez-vous. Le diacre de l'époque avait choisi, en accord avec son épouse, de conduire les enfants, ensuite à la messe de Noël. Ils avaient donc préparé les enfants et les avaient chaudement couverts, puis dans leur petite carriole, ils s'étaient rendus jusqu'à la ville voisine Clermont. Là, ils avaient commencé à déambuler dans les allées festives. L'odeur des marrons chaud donnait envie de les déguster, alors que les chalands essayaient d'attirer les visiteurs à leurs stands.

La grande place clermontoise était noire de monde et des stands montaient à travers les rues qui vont jusqu'à la cathédrale. Des gens étaient ici ou là, en discussion avec des amis, d'autres, un verre à la main, essayait de se réchauffer tant bien que mal. Le comité des fêtes avait, comme à son habitude, vu les choses en grand et entre les stands et les diverses animations, on sentait ce jour, comme un jour spécial et très festif. Des jongleurs, des troubadours, des dresseurs d'ours ou des cracheurs de feu, se trouvaient ici ou là, pour le plus grand plaisir des enfants qui s'amusaient comme des fous, heureux qu'ils étaient d'être libres d'aller et venir entre leurs parents et leurs stands. Ils savaient qu'ils avaient pour consignes de ne pas trop s'éloigner, vu le monde qu'il y avait.
De voir leurs enfants aussi heureux, les parents ne se doutaient pas un seul instant, à ce moment-là, que quelque chose d'horrible allait arriver. Quelque chose de totalement irrémédiable. Georges avait entraîné ses deux soeurs vers un énième stand pour leur montrer sûrement de nouvelles choses magnifiques, faites à la main. Il menait son rôle de grand frère à la perfection et personne n'avait intérêt à toucher à un des cheveux roux de ses petites soeurs. Il avait su le montrer déjà par le passé et cela lui avait valu un bras dans le plâtre.

Rick et Tiadriel, qui portait Esteban en bandoulière, tout contre son coeur, étaient alors passé devant une énième taverne temporaire où un grand groupe de villageois discutaient de plus en plus violemment. La divine boisson aidant, deux hommes sortirent du lot et l'un deux, pour éviter le poing de son camarade d'un jour, recula brusquement, au moment où le coupla passa. Et en reculant, il heurta Tiadriel qui perdit l'équilibre. Grande sportive et l'instinct maternel aidant, elle protégea leur petite surprise de la chute qu'elle venait de faire. Rick, voyant son épouse et sa progéniture, à terre, commença par s'énerver. Il mit sa main sur l'épaule de l'indigent et le repoussa violemment parmi ses amis de beuverie pour inventer un sport qui plus tard aurait du succès : le bowling. Mais tout homme d'Eglise qui se respecte, il cacha son énervement derrière un sourire de façade. Une fois cela fait, il mit un genou à terre et aida son épouse à se relever.


Ca va ma Colombe ? Tu n'as rien ? Et Esteban, il est en pleine forme ?

C'est alors qu'il remarqua le visage inquiet de son épouse.
_________________
Tiadriel


[Montpensier - Période de l'Avent 1457]

Après la naissance surprise de leur petit dernier Esteban, plus que mouvementée, la vie avait repris son cours. Le malfaiteur, qui les avait attaqué, n'avait pas été rattrapés et Tia espérait bien ne plus jamais en entendre parler. Elle avait quelques doutes, mais ne voulait pas se l'avouer.
Les fêtes de fin d'année et leurs préparations étaient arrivées bien vite, le chassant pour un temps de l'esprit de la jeune femme. D'un commun accord, ils avaient décidé de prendre du temps pour aller faire le marché de Noël ducal. Plus grand que celui de Montpensier, c'était l'occasion idéale pour y dénicher un cadeau spécial. Après avoir habillés chaudement leurs quatre enfants et fait de même, tous les six s'étaient mis en route pour Clermont. Il neigeait ce jour-là. Serrés les uns contre les autres, Georges, Ali et Pacy se racontaient des histoires. Esteban lové contre elle dans son porte-bébé en bandoulière, Tia se tenait le plus près possible de son époux, essayant de garder ainsi un peu de chaleur. Ils avaient discuté gaiement sur le trajet jusqu'à la capitale.

Arrivés sur place, après avoir descendu les enfants, ils se dirigèrent vers le centre du village et vers le marché. Il y avait foule.
Les enfants marchaient légèrement devant et Rick et elle fermaient le petit groupe. Esteban dormait paisiblement. Tout allait pour le mieux, ils passaient une agréable journée. Elle regardait Georges, Ali et Pacy aller de stand en stand, discutant avec les marchands. De quoi, elle ne savait pas trop, mais elle s'était rendue compte récemment que son aîné avait un sacré sens des affaires. Il marchandait peut-être ? Et s'il arrivait à quelque chose, nul doute qu'il viendrait, tout content, lui demander quelques deniers.
Et puis un haussement de voix, une dispute entre deux hommes ? Elle ne sut pas trop. Bousculée violemment, elle eut juste le temps de protéger son fils avant de s'étaler avec lui sur le sol. Inquiète pour Esteban, elle se redressa sur son séant aussi vite qu'elle le put. Elle poussa un soupir de soulagement. Il n'avait rien. Il ne s'était même pas réveillé. Elle chercha son époux du regard, il se baissait déjà pour l'aider à se relever.


Merci mon ange, je ne suis pas contre un petit coup de main ! Allez, ne fais pas cette tête, il n'a rien et moi non plus. Je m'en tirerai sûrement avec un bleu ou deux, rien de bien catastrophique !

Une fois remise sur ses pieds, elle lui sourit. Elle voulait effacer cette ride qu'il avait sur le front quand il était contrarié. Elle y déposa un tendre baiser.

Ca va mieux ?

Elle chercha ensuite les enfants du regard. Pacy était non loin d'eux, toute... seule ! Mais où étaient Georges et Ali ? Elle scruta la foule. Elle essayait en vain de les repérer, mais ne les apercevait toujours pas. Se seraient-ils éloignés ? Comment le savoir ?
Elle posa sa main sur le bras de son époux, se crispant en même temps qu'elle lui posait la question.


Rick ?! Tu as vu Georges et Ali ? Je ne les vois pas !

Une boule au fond de la gorge, elle avait peine à respirer. Et si jamais... Non ! Non et non ! Ils s'étaient cachés et n'étaient pas loin. Inutile de se mettre dans un état pareil pour rien. Elle lutta contre la panique qui montait sourdement en elle et se dirigea vers sa fille. Elle savait peut-être où étaient son frère et sa soeur ?

Pacy, ma puce, viens voir Maman. Tu as vu Georges et Ali ? Tu sais où ils sont ?


Rick
[Marché Ducal de Noël - Décembre 1457]

Rick ?! Tu as vu Georges et Ali ? Je ne les vois pas !

Tiadriel venait tout juste de se relever et son premier geste, une fois debout, fut de rechercher du regard les enfants. Mais d'enfants, il n'y avait plus que Patience qui attendait devant un stand d'objets en bois. Le jeune homme connaissait très bien son épouse pour partager son inquiétude. Et il eut la même pensée qu'elle à ce moment-là. Ses poings se serrèrent autant que la boule au ventre qui venait de se former à son tour. Il ne devait pas paniquer car il savait que si son épouse remarquait le moindre sentiment de peur sur son visage, elle perdrait pied. Elle appelait déjà Patience pour lui demander où étaient cachés son frère et sa soeur.

Pacy, ma puce, viens voir Maman. Tu as vu Georges et Ali ? Tu sais où ils sont ?

La petite fille de un an s'était rapprochée de ses parents et de son petit frère. Rick avait pris la main de son épouse pour lui insuffler du courage, car quelque chose lui disait qu'ils allaient en avoir besoin. Puis, il mit genoux à terre pour être au même niveau que la fillette.

Aï ? O'ges ? Ati ?

Rick regarda son épouse dès lors qu'il avait vu la petite fille hausser les épaules. Puis, elle avait montré avec son petit doigt, un coin de l'étalage où se trouvaient des animaux en bois de toute sorte. Le père de famille avait essayé de voir ce que cela pouvait bien dire. Voulait-elle dire qu'ils se cachaient sous le stand ? Dans un moment fou d'espoir, il regarda dessous, au cas où. Mais, il savait par avance qu'il ne les trouverait pas. Il ne comprenait peut-être pas pourquoi sa fille continuait à montrer ses animaux légendaires façonnés dans du bois, mais il commençait à prendre peur que leur pire cauchemar soit en train de se réaliser et que le sale individu soit revenu à la charge. Une envie de meurtre commençait à se dessiner dans l'esprit du diacre. Mais pour l'heure, le plus urgent était de mettre à l'abri Esteban et Patience et de partir à la recherche des plus grands avant que le dangereux malhonnête n'ait le temps de disparaître, emmenant avec lui les deux enfants.

Tia ! tu vas t'occuper d'amener Patience et Esteban en sécurité ! Moi, je file à la maréchaussée pour récupérer deux chevaux et deux épées et je vais chercher du renfort. Ne t'inquiètes pas, on va les retrouver ! Et je peux te promettre que cette fois-ci, l'homme ne s'en sortira pas vivant.


Il s'était relevé d'un bond et il commença à crier les prénoms de ses deux enfants, espérant peut-être les entendre en retour !

Georges ! Aliénor !

Il se dirigea vers le stand taverne dans lequel il avait repoussé violemment les deux ivrognes et à la volée, il demanda

Quelqu'un a-t-il vu passer un petit garçon brun d'environ 2 ans et une petite fille rousse d'à peu près un an ? Ils ont disparus, il y a quelques minutes et peut-être qu'on les a même kidnappés ! Quelqu'un peut-il nous aider ?
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Tiadriel


[Marché ducal de l'Avent - Décembre 1457]

La pression de la main de Rick sur la sienne l'empêcha de ne pas craquer. Il ne fallait pas. C'était l'heure de garder son calme et de réagir vite, s'il le fallait. Ce n'était peut-être qu'une fausse alerte.

Aï ? O'ges ? Ati ?

Pacy ne les aida pas beaucoup. Du moins, c'est ce qu'elle crut au début. Patience leur désigna des figurines en bois sur un stand. Rick regarda sous l'étalage, au cas où, mais nulle trace des deux enfants. La petite fille insistait. Tiadriel se rapprocha donc, essayant de voir ce qu'elle voulait leur montrer. Elle pâlit en apercevant un animal en particulier.


Un dragon... C'est un dragon !

Elle en perdait la voix et seul un murmure franchit ses lèvres. Il était bien revenu et avait réussi à leur voler Georges et Aliénor.

Tia ! tu vas t'occuper d'amener Patience et Esteban en sécurité ! Moi, je file à la maréchaussée pour récupérer deux chevaux et deux épées et je vais chercher du renfort. Ne t'inquiètes pas, on va les retrouver ! Et je peux te promettre que cette fois-ci, l'homme ne s'en sortira pas vivant.

Oui... Je vais faire ça...

Elle tremblait légèrement quand elle tendit la main à Patience et agrippa ses petits doigts. Protéger les enfants d'abord, Pacy et Esteban. Ce dernier dormait toujours, bien loin de se douter que son grand frère et sa grande soeur avaient disparu.
Elle voulait participer aux recherches, mais pour cela, il lui faudrait trouver une personne de confiance pour s'occuper des deux plus jeunes.
Son esprit fonctionnait à toute allure et il lui vint une idée complètement folle. Et si la bagarre entre les deux ivrognes n'en était pas une ? Si ce n'était qu'un moyen de faire diversion pour permettre à un autre ou même deux autres d'enlever Georges et Ali ? Il y avait beaucoup de monde aujourd'hui. Deux enfants dans les bras d'une même personne, qui plus est se débattant... Ça ne pouvait rester discret. Les avait-on endormis pour passer inaperçu ? Il devait bien y avoir quelque indice quelque part !


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Beths
[Marché ducal de Noël - Décembre 1457]


Se pinçant les lèvres d'indécision, Beths parcourait inlassablement les allées des yeux et des jambes, cherchant LE cadeau rêvé, le plus merveilleux, le plus surprenant, celui qui immanquablement ferait sourire son tendre époux, celui pour lequel elle recevrait un tendre baiser qui ne manquerait pas de la laisser pantoise de bonheur et de tremblement.
Sept mois que Rick les avait mariés. Sept mois de pur bonheur, de tendresse, de joie, de béatitude. Et ... ils allaient bientôt fêter leur premier Noël. Et Beths voulait un cadeau spécial, un cadeau merveilleux, inoubliable pour l'homme que son coeur avait choisi, pour lequel il battait systématiquement plus fort en sa présence, pour celui qu'elle aimait tout simplement.

Mais plus elle cherchait une idée, moins elle trouvait. Un gémissement de dépit lui échappa des lèvres. Elle devait trouver. Mais qu'est ce qui pourrait bien plaire à son héraut, à son aimé, à son époux, à son amant, à son Duc ? Tout ce qu'il pouvait désirer, il l'obtenait d'une manière ou d'une autre.
Il y avait bien une chose qui aujourd'hui lui manquait, et qu'il souhaitait ardemment, elle le savait. Et cette idée la fit immédiatement virer au cramoisie, ce qui eut pour effet de s'attirer des regards étonnés voire désapprobateurs.
Il ne manquait qu'un héritier pour satisfaire totalement le bonheur de Marty. Sauf que jusqu'à ce jour ...

Elle se mit à secouer la tête, pour tenter de retrouver contenance, toutefois, l'idée insidieuse que peut être jamais ce souhait serait exhaussé ... Elle refusait de penser à cela et se mordit violemment la lèvre pour tenter de se faire changer les idées.
Elle y réussit si bien qu'une larme de douleur perla au niveau de son oeil. Diantre, elle n'y avait pas été de main morte. D'ailleurs le goût de sang, doucement commençait à envahir sa gorge.

Elle devait partir. Elle ne trouverait rien au marché ce jour. Peut être une autre fois, lorsque sa conscience arrêterait de la torturer. Et puis elle devait passer sur les remparts de Thiers également. Oui, il était temps pour elle de partir.

Et alors qu'elle passait devant une taverne, pour se diriger vers l'enclos où elle avait laissé son Canasson, elle fut bousculée par un homme apparemment fort pressé. Elle allait ouvrir la bouche de mécontentement lorsqu'elle le reconnu de dos : Rick ! Mais que lui arrivait-il donc pour qu'il soit ainsi pressé, qu'il la bouscula sans même la voir. Elle se rapprocha aussitôt du stand et avec une horreur non feinte, elle apprit la disparition d'Aliénor et de Georges.


Rick!

D'inquiétude sa voix s'était manifestée. Celui-ci se retourna immédiatement sur elle.

As-tu commencé à chercher ? Par où ? Je t'accompagne en tout état de cause et ...

Elle apostropha le premier homme venu

Hep toi là bas !

Elle n'était pas d'humeur et le ton de sa voix le laissait clairement entendre

Va au poste de maréchaussée le plus proche et signale la disparition de deux enfants ! Un garçon brun de 2 ans et une fillette rousse qui marche tout juste !

Elle se tourna de nouveau vers Rick dont le visage se tordait d'inquiétude. Inconsciemment elle lui attrapa les mains pour tenter de le réconforter.

On va les retrouver Rick! On va les retrouver! On se sépare pour les chercher ? Ou restons nous ensemble ?

Mais l'angoisse la gagnait également ... Elle se sentait désemparée. Mais elle se secoua, il leur fallait réagir vite.
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Korydwen



Le prévôt avait demandé quelques volontaires pour se rendre à Clermont. En effet, les festivités de fin d’année arrivaient à grand pas et beaucoup d’animations avaient été prévu. Seulement qui disait animation, disait affluence de personnes et surtout de personnes pas forcément bien vaillantes, il fallait donc plus de maréchaux pour surveiller. Korydwen ne souhaitant pas participé au marché de Noël avait donc proposé son aide. Sa garde n’avait pas encore commencé, elle attendait donc son tour, elle attendait que la relève revienne.

Bien installée dans le bureau de la maréchaussée de Clermont, bureau qu’elle avait déjà vu quelques fois, quand elle se rendait à Clermont pour faire quelques gardes ou simplement pour y rencontrer quelques collègues. Mais ce jour-là, elle était seule. Elle en profita pour mettre à jour les quelques affaires. Il y avait toujours un petit quelque chose à faire dans ce genre de bureau et autant être utile. C’est surtout qu’elle était incapable de rester en place à ne rien faire, il fallait qu’elle s’occupe, qu’elle occupe ses mains, ses yeux, ses pensées… Quoi que ses pensées étaient bien souvent occupées par une seule et unique chose, ou plutôt personne, son époux.

Alors qu’elle se concentrait sur une douane et sur un rapport d’entrée dans le village, la porte du bureau s’ouvrit brutalement.


Alors ?

Elle n’avait pas relevé le nez de son parchemin, se doutant bien que seuls ses collègues pouvaient se permettre d’entrer aussi… Violemment dans le bureau, cependant, au bout de quelques minutes de silence elle releva la tête pour tomber nez à nez avec un parfait inconnu.

Euh…

Elle était terriblement surprise, son parchemin fut déposer sur la table, elle se leva et pointa de l’index le siège qui lui faisait face, invitant ainsi l’homme qui semblait exténué à s’assoir. Les joues légèrement rosies, elle lui proposa verbalement de s’asseoir vu qu’il ne semblait guère avoir vu son geste.

Je vous en prie assoyez-vous…

L’homme ne se fit guère plus prier, il se posa sur le fauteuil et attendit, reprenant son souffle.

Reprenez votre souffle, de façon à pouvoir m’expliquer clairement votre venue si… Brutale.

Korydwen attendit que l’homme reprenne son souffle et sortit d’un tiroir un parchemin vierge, l’encrier fut ouvert, la plume taillée.

Quant vous le voudrez, commencez.

La plume s’agitait entre les doigts de Korydwen, elle ne savait pas rester en place et ce ne serait pas son époux qui dirait le contraire. Rien que dans le lit conjugal, elle ne savait rester à sa place et se retrouvait régulièrement entre son oreiller et l’oreiller de son époux… Enfin, là n’était pas le sujet du jour. Elle se tourna donc vers l’homme, attendant qu’il ouvre sa bouche au lieu de rester muet comme une des carpes du lac de Montbrison.

Je viens ici… Parce qu’une femme m’a envoyé.

Korydwen fronça les sourcils.

Une femme ? Que vous connaissez ?
Et bien femme… Oui, déjà parce qu’elle avait des formes de femme.


Allons bon… Si il avait plus reluqué la dite femme qu’écouté ce qu’elle lui avait dit, elle était mal barrée Korydwen.

Oui… Enfin, ce n’est pas ce que j’attendais comme réponse…
Et non je ne la connaissais pas. Enfin… Pas avant qu’elle ne m’interpelle.
Ah parce qu’elle vous a interpellé ?
Oui ! Sans doute me trouvait-elle à son goût.
Et donc ?
Elle m’a donc interpellé d’une voix fort… Hum… Comment dire ?
Féminine ?
Non pas vraiment…
Stridente ?
Non plus.
Amicale ?
Pas vraiment.
Enjouée ?
Non du tout.


Korydwen se leva et prenant appuie sur le bureau approcha son visage de l’homme, humant voir si il avait bu quelque chose, à première vue rien. Alors il était vraiment simplet et la pauvre dame qui l’avait envoyé ici sans doute pour une affaire urgente allait avoir quelques regrets…

Bon… Puisque vous ne semblez pas vous souvenir du ton employé… Peut-être que vous vous souvenez de… Son accoutrement ? Et par pitié épargnez-moi le passage sur ses formes féminines…
Elle n’était pas très grande.
Continuez…


Korydwen nota donc sur son parchemin.

Avec des yeux verts. Et des cheveux châtains clairs.
Hum.


Elle chercha dans sa mémoire, cependant la description était un peu légère et plusieurs personnes pouvaient correspondre à la dite silhouette.

Et toujours rien sur le ton employé ? Inquiète peut-être ?
Peut-être…
Peut-être ?! Mais enfin !! Que faisiez-vous au lieu d’écouter ?... En fait non ! Ne dites rien !


Korydwen agita ses mains devant son visage et grimaça, elle préférait ne pas savoir ce qui pouvait se passer dans la tête de ce simplet !

Ah siiiii !
Vraiment ?

Les yeux écarquillés, Korydwen se tenait devant l’homme, la plume juste au dessus du parchemin, l’encre qui en tombait pouvait, elle témoigner de quelque chose.

Elle avait le ton d’une personne qui n’était pas d’humeur ! Et sa voix a beaucoup porté lorsqu’elle m’a apostrophé ! Je pourrai même dire qu’elle s’exprimait en criant presque !
Ah ! Alors vous avez croisé Beths !
Euh… Beths ?
Oui, bon laissez tomber ! Donc cette dame qui semble correspondre à mon amie-collègue-vassale Beths vous a apostrophé ! Et pourquoi ?
Euh… Je ne m’en souviens plus…


La plume lui échappa des mains ! De une cette homme reluquait sa vassale, une dame de la haute noblesse, une dame mariée, une dame respectable ! Et en plus il n’était pas fichu de retenir la moindre information !

Alors cherchez dans votre mémoire !

Elle se retint de lui dire qu’elle irait sinon chercher elle-même dans sa mémoire, sauf qu’il n’en sortirait pas vivant. Se mordant les lèvres, tapotant nerveusement du pied.

Ah ça me revient. Cela concernait deux enfants. Un garçon et une fille. Une fille de 2 ans et un garçon roux. A moins que cela ne soit une fille rousse et un garçon de 2 ans…

Korydwen blêmit… Autant la fille de 2 ans et le garçon roux ne la touchait au premier abord pas. Mais le garçon de 2 ans et la fille rousse correspondait exactement au signalement de deux de ses enfants !

Eléa ! Timothée !
Elle n’a pas parlé d’une Eléa et d’un Timothée en fait…
Grrrrrrr ! Et rien de plus ?


Triturant nerveusement la plume, elle observait l’homme, puis réfléchit un instant, laissant son cœur de mère se calmer… Enfin, si cela était possible. De un, si la dame en question était Beths et que cela concernait ses enfants, Beths ne lui aurait pas envoyé le premier minable passé devant ses yeux, elle serait venue… Oui, c’était logique, si cela avait été ses enfants, Beths serait venue ! Mais si ce n’était pas ses enfants… Ils appartenaient à qui ses enfants ?

En fait… Elle a parlé d’un garçon brun de deux ans.

Soulagement… Du moins, un court instant. Timothée était blond et Matthis avait 4 ans et il était blond aussi. Cependant, il restait l’histoire de la fille rousse… Un enfant sur deux était sauvé.

Et la petite fille rousse marche à peine.

La phrase résonna dans la tête de Korydwen, plusieurs fois.
« Rousse, marche à peine, rousse, marche à peine… »

Rousse… Marche à peine… Rousse… Marche à peine… Korydwen ne se rendait pas compte qu’elle parlait à haute voix.

Rousse… Marche à peine… Rousse… Marche à peine… Sa voix se faisait de plus en plus forte, jusqu’à ce que… Rousse !!! Marche à peine !! BOR*** !!!

Et là, eurêka aurait dit Einstein, et bordel dit Korydwen, moins glamour, cette phrase ne resterait cependant pas dans l’Histoire…

Elle se releva brusquement approchant son visage près de l’homme qui n’était qu’un pauvre nigaud.


N’aurait-elle pas par hasard prononcé le prénom de Georges ? De Patience ou d’Aliénor ?

L’homme se recula légèrement, sans doute que Korydwen commençait à lui faire peur.

Non, rien du tout… Elle a simplement crié sur un homme qui l’avait bousculé. L’homme marchait un peu vite.
Et qu’a-t-elle crié à l’homme ! Je vous en conjure dites-le moi !!


Korydwen ne s’était pas rendue qu’elle tenait l’homme par ses deux mains et qu’elle le secouait comme un pommier pour en faire tomber les pommes. Elle finit par le relâcher, pendue à ses lèvres, ses yeux ne les quittaient pas, elle attendait une réponse…

Elle a dit « Rick »

Et là… Korydwen sentit ses jambes tremblées, elle s’accrocha de nouveau à l’homme et le regarda, l’implorant du regard.

Continuez…
Elle a interpelé l’homme et après, je n’ai entendu que des bribes avant qu’elle ne m’interpelle à mon tour.
Qu’a-t-il dit !! Qu’a-t-elle dit ?!


Ses poings se raidirent. Elle attendait.

Il lui a raconté qu’il avait perdu de vue deux de ses enfants.

Et là, le regard de Korydwen se fit flou… Ses mains relâchèrent leurs étreintes, elle vacilla, le sol se déroba sous ses jambes. Elle tomba lourdement sur le sol… Ce n’était pas ses enfants, mais… Il s’agissait de deux de ses nièces et neveux. L’homme se précipita pour la rattraper mais il échoua… Il trouva un vase remplit d’eau fraîche et le balança au visage de Korydwen pour qu’elle se relève… Quelques minutes plus tard, Korydwen cligna des yeux… Elle se releva brusquement alors que l’homme était près d’elle… Sa chemise blanche avait été mouillée et était de ce fait devenue transparente.

Regardez ailleurs !

Attrapant sa cape, elle l’enfila et la serra de façon à ce que son chemisier ne soit plus visible. Visiblement, rien de cela n’était éphémère… Et, c’était la réalité, réalité à laquelle, elle allait devoir faire face. Elle commença à faire les cent pas dans la pièce.
Sortir ? Chercher Rick ? Ou attendre ici ? Des fois que quelqu’un vienne…


Si vous n’avez rien à ajouter, je pense que vous pouvez partir…

Ce que fit l’homme sans demander son reste.

Je reste des fois que… Ou alors je pars… Mais si je pars et que quelqu’un d’autres vient avec des informations plus complètes ? Et puis si la dame est bien Beths, elle sera avec Rick… Attendons…

Et elle attendit… Seulement… Elle se sentait bien impuissante et elle était partagée par un étrange sentiment, elle était heureuse qu’il ne s’agisse pas de ses enfants, mais elle était triste, angoissée parce qu’elle savait ce que ressentait les parents et de fait son frère et sa belle-sœur et elle se sentait parfaitement égoïste d’être heureuse… Elle finit par s’asseoir et commença à rédiger un brouillon d’avis de recherche.

_________________
--Gypsie_de_marigny


[Marché ducal de Noël - Décembre 1457]

Le temps de fin d'année, le temps de l'hiver, le temps du rester chez soi en famille, de se sentir bien au chaud devant bon feu de cheminée ou à tour de rôle l'eau ou la potée, le ragout, et tout ces plats d'hiver qui tiennent bien au corps.
Le temps d'accumuler quelque graisse pour lutter contre le froid auvergnat.
Le temps où on n'a même pas envie de sortir de chez soi. L'idée du froid venir piquer la joue, le front, tout le visage, fait frémir tout le corps, même devant la cheminée.

Et pourtant, il faut bien sortir parfois, aller au marché, et surtout au marché de Noël, ducal en plus !
Pour l'occasion, sans doute de belles pelotes en vente, de bonne qualité, de belles couleurs, et à bon prix !
Enfin... duché ne rimait pas avec économies...

Qu'importe, Gypsie, toute emmitouflée, avec couche et sous couches de vêtements, écharpe, bonnet, à peine on la reconnaissait sous tout cet accoutrement, se décida à quitter l'heureux foyer, direction le marché.
En chemin, elle ne cessait de sourire à la beauté du paysage, à cette blancheur qui recouvrait tout, rendait les arbres encore plus beaux. Elle souriait aussi en écoutant le silence, rien, pas un bruit à part celui du cheval qu'elle arrêta quelques instants.
Respirer l'air pur, écouter l'oiseau courageux venu chercher quelque graine abandonnée là, quelle aubaine pour lui, qui s'en alla, s'envola dans un joyeux gazouillis.

Au petit trot, et voilà le marché s'annoncer par le bruit, sourd d'abord, un peu plus fort, encore plus fort...
Deux lignes de son qui s'échangent, celui du marché qui grandit, celui du pas du cheval qui diminue en arrivant à l'écurie.
Rênes confiées au palefrenier de service, petit époussetage du mantel effectué d'un rapide geste de la main gantée de Gypsie, et la voilà continuer son petit chemin, vers le bruit, et les bonnes odeurs.

On passait de stand en stand, les auvergnats étaient capables de merveilles, autant culinaires que décoratives, pratiques ; outils en tout genre sur un étal, pains de toutes formes sur un autre, légumes gelés ailleurs, viande et saucisses plus loin... Beau marché bien animé en cet hiver 1457.

Et entre tout cela, les accès aux tavernes d'où s'élevaient rires, clameurs, chants parfois.
C'est devant l'une d'elle que Gypsie se trouva nez à nez avec Tiadriel. L'épouse amoureuse à jamais de Rick, l'époux à jamais amoureux de sa Tia. Ces deux là s'étaient bien trouvé. Amoureux comme on voit rarement cela.

Une Tiadriel aux bras chargés d'enfants, à la mine sinistre, au teint aussi pâle que le soleil un soir d'automne.
L'air paniqué, tremblante, comme si on venait de lui apprendre pire nouvelle qui soit.

Otant sa capuche, Gypsie s'approcha d'elle, hâtant le pas,


Tiadriel ? Tu vas bien ? Que se passe-t-il ? Tu sembles effrayée ! Je peux t'aider ?

Posant sa main sur l'épaule de la jeune femme,

Mais tu trembles ! Viens, je t'emmène te réchauffer dans une auberge !
Tes enfants ont l'air d'avoir froid aussi !
Rick n'est pas avec toi ?


Joignant le geste à la parole, Gypsie prit le bras de Tiadriel, l'entrainant vers l'auberge juste en face.
Rick
[Noël 1457 - Quand les amis sont là pour vous !]

Si la situation n'était pas aussi critique, Rick aurait pu s'apercevoir qu'il pouvait compter sur ses amis qui étaient là pour répondre présents pour ce qui comptait vraiment. En l'occurrence, là, c'étaient ses enfants. Et alors qu'il s'apprêtait à se rendre à la maréchaussée pour chercher de l'aide, elle vint de derrière lui et pas n'importe laquelle, celle de l'une des plus grandes maréchales du duché : Beths et sa voix de stentor qui retentissait déjà.

Rick!

Il aurait reconnu cette voix parmi des dizaines. Aussi se retourna-t-il, le visage marqué par l'angoisse.

As-tu commencé à chercher ? Par où ? Je t'accompagne en tout état de cause et ...

Avant qu'il ne puisse répondre, elle prenait déjà les rênes de la recherche et héla le premier homme venu pour lui dire d'aller à la maréchaussée pour signaler les enfants disparus. Elle lui prit alors les mains pour le réconforter

On va les retrouver Rick! On va les retrouver! On se sépare pour les chercher ? Ou restons nous ensemble ?

Beths était là ! Ils allaient les retrouver ! C'était sûr maintenant ! Le Très Haut ne pouvait pas abandonner son fidèle diacre et sa fidèle servante. Ils avaient été toujours en harmonie avec Lui, donc maintenant avec l'aide de leur amie, ils allaient les retrouver. Et là, l'affreux qui avait osé faire naître sur le visage de Tia l'inquiétude, allait passer un mauvais quart d'heure, foi de Rick ! Personne n'avait osé inquiéter son épouse sans qu'il ne soit prêt à intervenir sur un simple regard de sa part. Il était là, les bras ballants, incapable de répondre dans un premier temps.

Un homme allait faire la déclaration et dans moins de quelques minutes, toute l'équipe de la maréchaussée serait sur les dents et prêts à traquer le moindre indice.


Tu es sûr qu'il va réussir à faire la déposition ?

Question totalement superficielle, car s'il avait été conscient de ses paroles, il aurait remarqué que Beths avait interpellé le premier imbécile venu. Mais là, il était incapable de réfléchir. Et d'un coup, la lumière qui lui indique ce qu'il doit faire.

Il faut qu'on aille chercher des chevaux ! Tia m'attend quelque part par là

Il fit un signe évasif montrant l'endroit où devrait se trouver son épouse.

Et nous allons les retrouver. A cheval, on aura une meilleure vision d'ensemble et on ira plus vite pour le retrouver.

Moment d'hésitation... Où trouver des chevaux rapidement ? La compagnie des postes ducales ? Non, les chevaux ne seraient pas frais ! La seule solution c'était la maréchaussée...

Beths ! Il faut qu'on aille prendre des chevaux à la maréchaussée.

Et avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, le jeune homme fonça tête baissée, comme sur le terrain de soule, lorsqu'il portait le maillot royal, dans les gens qui, immanquablement lui ouvraient le passage. Certains l'insultaient au passage, d'autres grommelaient ou criaient de leur mécontentement.

Place ! Place ! Allez bouge !

Et quand la personne qui se trouvait devant lui mettait trop longtemps à venir, un coup de bras, pour l'écarter de son chemin. Et puis devant lui, un petit papy plié en deux qui venait de découvrir un écu d'or par terre et qui se courbait déjà. A droite le mur, à gauche trop de personnes qui formaient un mur infranchissable.... Tacler le petit vieux, c'était impossible. Du coup, la seule solution passer au dessus de lui. Et voilà que le diacre, oubliant toutes les lois de la gravité et de la bienséance, s'appuya sur le rapiat de ses deux mains et tel un mouton, sauta par dessus lui.

Désolé !

Il ne savait pas si Beths le suivait ou pas, mais il allait enfin réussir à quitter la place du marché, noire de monde. Et enfin, tel l'embut qui arrive enfin à sa vue, le jeune homme vit les portes de la maréchaussée. Tant pis pour les gardes qui se trouvaient devant le château. Un mouvement à gauche, un mouvement à droite et voilà que le souleur dribbla les deux malheureux. Il aurait tout aussi pu se présenter calmement et leur dire qu'il venait chercher des chevaux. Il aurait pu également se faire connaître et il aurait eu accès sans difficultés pour entrer. Mais tout cela nécessitait qu'il s'arrête dans sa course effrénée. Et au milieu des couloirs, il se mit à hurler

Vite qu'on me selle trois chevaux ! Mes enfants ont disparus ! J'ai besoin d'aide pour les retrouver !

La réponse vint assez rapidement d'un parfait inconnu pour qu'on lui dise que de chevaux, ici, il n'y en avait aucun. Pour des questions d'hygiène et ne pas incommoder le Duc, avec l'odeur du purin, ni même incommoder les personnes se déplaçant au château de manière quotidienne, il avait été décidé que les étalons seraient mis à la maréchaussée de Clermont. Rick jeta un regard noir à l'homme qui avait eu la gentillesse de répondre. Mais pensez vous que le diacre à ce moment-là s'apercevait de la sympathie de la réponse. Déjà, il essayait de l'interroger sur les enfants disparus. Mais le père de famille savait pouvoir compter sur l'homme que Beths avait envoyé. Si à ce moment-là, il avait pu entendre la déposition de l'homme, sûr qu'il serait redevenu chauve directement, à force de s'arracher les cheveux.

Beths, les chevaux c'est pas ici, c'est à la maréchaussée !

Et l'homme qui se mit à lancer des critiques faciles à la tête des uns et des autres

Non mais c'est quoi ces lois à la @@@ où on préserve le bien-être de la noblesse au détriment du quidam ? Mettre les chevaux vers la place du marché... Non mais c'est du n'importe quoi ! Je t'en mettrais moi du purin

Et le diacre qui râlait encore et encore, oubliant les préceptes de la religion et la patience qui auraient pu le caractériser en temps normal. Et après encore des dribbles parmi les clermontois, il se trouva confronté avec un marchand ambulant et sa charrette qui bloquait le passage. Il essayait de vendre sa marchandise de fruits et de légumes à un commerçant du coin. A croire que toutes les personnes avaient décidé de se mettre sur son chemin. A croire que l'abruti qui avait enlevé ses enfants avait embauché une multitude de personnes pour lui mettre des bâtons dans la roue. Toujours est-il que le sportif montpensiérois évita de justesse le marchand et ses fruits, par un déhanché du corps, faisant basculer le vendeur moulinois dans la rue, avec son flot d'injures. Et enfin, le St Graal devant lui : les bureaux de la maréchaussée

Pour l'amour de Dieu, dites moi qu'il y a trois chevaux sellés qu'on peut me prêter ! Je dois retrouver mes enfants et le plus rapidement possible.
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Beths
Marché de Noël 1457 - le début des problèmes


Inquiète elle l'était, certainement moins que le père affolé qu'elle avait devant elle et qu'elle devait tenter de raisonner. Ce qui n'était clairement pas chose aisée vu son état d'excitation et d'angoisse.
Et contre cela elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle avait interpellé le premier homme venu, ne souhaitait qu'une chose qu'il accomplisse sa mission, mais rien n'était moins sûr. Elle aurait du aller elle même à la prévôté, mais c'était perdre de précieuses minutes pour rien, et surtout surtout, dans le cas de disparition d'enfants, il ne fallait perdre aucun instant et se mettre à chercher, fureter dans tous les endroits possibles.

Mais, que pouvait-elle faire ? Car elle voyait bien qu'elle ne pouvait laisser Rick seul. Il était en état de choc. Et aussi brusquement qu'il était resté sans voix, il se mit à ergoter, à gesticuler dans tous les sens, à marcher à droite puis à gauche, et puis soudain, il s'arrêta comme ci ...


Beths ! Il faut qu'on aille prendre des chevaux à la maréchaussée.

Mince, elle n'avait pas prévu ce point, et estomaquée, elle fut lente à la détente.
Et alors que Rick n'avait qu'une idée en tête, celle de trouver un cheval, son royaume pour un canasson, elle ne put que misérablement le suivre à travers la foule. Car elle avait un temps de retard la maréchal, et elle s'en voulu misérablement.

Car c'était assez incroyable la force et volonté décuplées d'un homme lorsque la crainte le tenaillait. Tentant de lutter contre les badauds, les marchands, tentant de rattraper le diacre par la manche, elle rouspétait


Ah mais nan Rick! Pas les chevaux de la maréchaussée, ils sont trop loin !


Mais elle aurait pu hurler plus fort, elle aurait pu briser toutes les fenêtres du chateau de Clermont, rien n'aurait changé, tel un taureau enragé, Rick fonçait, et elle même tentait de suivre bousculant du monde sur sa route

Pardon ... s'cusez ... pardon ... oups ... c'était votre pied! Mince ... 'scusez ... mission spéciale ... pardon ...

Et alors qu'elle poussait un bras, un coude, écrasait un pied, se faisait frapper la jambe, rencontrant un obstacle qu'elle tentait de sauter, cherchant à le pas perdre des yeux un Rick méconnaissable, elle commençait à s'agacer.

Mais poussez vous ! Grrrr ... nan mais impossible de bouger un auvergnat lorsqu'il est sur un marché et qu'il y a a manger...

Et sa taille n'aidait pas, il fallait l'avouer... elle perdait Rick de vue, non, non et non

Riiiiiiiiiiiiiick atteeeeeeeeeeeeeeeend!!

Mais elle pouvait hurler, s'égosiller encore, il ne l'entendait pas. Et elle haletait, soufflait, poussait des bras et des jambes tentant de se trouver un passage, une trouée.

Rhaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Et alors qu'enfin elle réussit à rejoindre Rick, les cheveux totalement ébouriffée comme si elle avait lutté contre quelques malfrats, le souffle court, la bouche arrondit et l'oeil rageur, Rick, qui venait de l'apercevoir lui lança un :

Beths, les chevaux c'est pas ici, c'est à la maréchaussée !

Non mais c'est quoi ces lois à la @@@ où on préserve le bien-être de la noblesse au détriment du quidam ? Mettre les chevaux vers la place du marché... Non mais c'est du n'importe quoi ! Je t'en mettrais moi du purin


Rick calme toi par Aristote !!!

Mais c'était plus fort qu'elle aurait du s'exprimer car le voila déjà parti, une nouvel fois, tout courant, poussant et se frayant un chemin vers la maréchaussée

Rhaaaaaaaaa mais c'est pas possible ça!!!!!!

Ce n'était ni le moment ni le lieu de perdre patience, il fallait qu'elle se calme avant de rejoindre le montpensierois sinon elle ne lui serait d'aucune, mais alors aucune utilité.
Mais autant demander à un lapin de ne point aimer les carottes. Ronchonnant encore elle s'empressa à la suite du diacre le percutant même alors qu'il s'était arrêté sans qu'elle s'en rendit compte.


Pour l'amour de Dieu, dites moi qu'il y a trois chevaux sellés qu'on peut me prêter ! Je dois retrouver mes enfants et le plus rapidement possible.

Et là Beths eut comme un déclic. Sans même qu'elle s'en rendit compte sa main se colla brusquement sur la joue droite de Rick dans une claque sonore.

Rick ce n'est pas en t'égosillant, en vociférant après qui tu voudras que tu retrouveras tes enfants !!!! Du sang froid bon sang!

Et les yeux écarquillés, elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire. Elle venait monstrueusement de souffleter Rick en plein visage en lui hurlant dessus et en le secouant alors qu'il était bien assez inquiet comme cela. Mais son instinct avait agit avant le reste. Et au moins, son geste eut pour effet de le calmer un tant soit peu.
Elle l'attrapa fermement par les deux bras et le regarda droit dans les yeux.


Rick je suis vraiment désolée pour cette gifle, je te demande pardon, je demanderai aussi à Aristote de me pardonner un tel outrage, mais ... mais ... je ne savais plus quoi faire.

Elle tenta un pauvre sourire

Tu dois garder ton calme malgré ton angoisse sans quoi nous n'y arriverons pas.

Elle lui lâcha doucement les poignets, cherchant un signe, un encouragement.

Procédons par ordre. Trois options : ils se sont perdus, ils se sont enfuis, ils ont été kidnappé.
Dans le cas un, je suppose que la maréchaussée sera rapidement prévenue, donc, rayons cette option, ils te reviendront facilement
Dans le second cas, connais tu un lieu où ils aiment se rendre ? Un endroit qu'ils sachent retrouver facilement ? Et qui pourrait être une piste ?
Dans le dernier cas ...


Elle ne put s'empêcher un frisson

Dans le dernier cas ... qui et surtout pourquoi ....

Et ... si tu veux nous pouvons fouiller, méticuleusement, tout le marché en y allant pas après pas, tu tenteras de les appeler, pendant que j'essayerai de demander dans la foule s'ils ont été vus ?


Impuissance était le sentiment qui la submergeait.
Mais ils devaient tenter de les retrouver et de ne pas se décourager

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Carmen_esmee.
Suite a une grosse dispute avec son Cousin Rick, au mois d'octobre, la jeune fille décida de quitter le Bourbonnais Auvergne... Il semblait persuadé que Eldarwenn, la mère de l'adolescente était décédée ce fameux jour de septembre au large d'Honfleur., il y a bien des années.. Le corps n'ayant été ramené par la mer, Carmen continuait d’espérer, elle voulait la revoir plus que tout au monde, entendre le son de sa voix... Le temps passait et les souvenirs disparaissaient... elle se souvenait d'une berceuse que sa mère lui chantait, de l'espagnol... Seul le refrain lui restait en tête à ce jour.
Est ce qu'elle la reverrai et entendrai encore une fois les couplets de cette berceuse ? C'est ce qu'elle voulait savoir,

L'adolescente préparait son voyage depuis le mois de Novembre, elle avait appris son itinéraire par coeur, s'était renseignée sur les duchés a contourner, où avaient eu lieu les dernières attaques et rackettes... Elle se sentait prête, quelques haltes étaient prévues chez certain de ses amis... Grandir ballottée entre les orphelinats et les couvents pour jeunes filles lui avait au moins permis de tisser des liens d'amitiés solides.

Ce matin là, peu de temps avant la Navidad, elle doit préparer ses sacs de vivres, le départ était dans seulement 3 jours, le marché de Noël était l'endroit idéal, l'opulence des denrées pour les festivités lui permettrait de faire des achats gargantuesques sans que personne ne lui pose de question... Auquel cas elle répondrait qu'elle compte cuisiner por el Diá de Navidad.

C'est le sourire aux lèvres qu'elle rejoint le marché, sa liste à la main, elle passe d’étals en étals...

Des rires l'alerte, Elle reconnaît les De La Serna Harispe sans mal, elle aperçoit rapidement ses petits cousins, les bras chargés elle ne sait plus quoi faire... Elle bifurque et va se cacher derrière une buvette... *Les hommes ne savent donc que brailler !? Plutôt mourir que de se marier un jour... !* pensa t-elle.

Elle est rapidement bousculée par un ivrogne qui renverse le contenu de son panier sur les pavés... C'est a genoux qu'elle râle contre les hommes... Il faut dire que les hommes n'ont cessé de la décevoir, tout d'abord son père biologique, qu'elle ne connait pas et qui se fiche surement d'elle comme de sa première paire de braies... Léo... qui lui c'est sur se fiche bien d'elle... pas une lettre, pas une visite durant toutes ses années... et cela sans regrets... Rick n'y manque pas, il refuse de la comprendre, de se mettre un temps soit peu à sa place.
Elle vient de quitter le couvent, elle découvre la vie enfin.. espère revoir ses parents... Elle découvre que son père n'est pas son père, que tout le monde est certain que sa mère est morte... ah oui et elle est la fille bâtarde d'un brigand qui croupi certainement en prison quelque part au nord... Merveilleux bienvenue Esmée dans la vraie vie !

Elle soupire agacée, elle se relève en réajustant son gilet bordeaux, elle remonte ses manches bouffantes d'un blanc immaculé et repars au coeur du marché...




[Quelques minutes plus tard...]


Les dents blanches plantées dans une pomme, les yeux clos, elle savoure son petit déjeuner offert par un cueilleur d'un village voisin... être la pupille de Rick à ses avantages...



Pour l'amour de Dieu, dites moi qu'il y a trois chevaux sellés qu'on peut me prêter ! Je dois retrouver mes enfants et le plus rapidement possible.


Cette voix.. ! Elle écarquille les yeux, laisse son panier sur l'étal du cueilleur et court rejoindre les cris, la foule est bien plus dense qu'à l'aube, elle se fraye un chemin, jouant des coudes et des hanches pour se faufiler, heureusement qu'elle a en sainte horreur les Bliauds et les Houppelandes, avec des kilos d’étoffes elle aurait certainement embrasser les pavés au premier faux pas...

Sa main se pose sur l'épaule de Tia, à bout de souffle, elle ne fut pas la seule a jouer des coudes, elle sera sûrement recouvertes d'ecchymoses au petit matin..


Que se passe t-il ?

Elle regarde autour de sa cousine, elle ne voit que Pacy .. Pourtant il y a deux minutes, elle aurait jugé avoir vu les trois grands courir... machinalement elle caresse les cheveux de la chevelure rousse de sa petite cousine, les yeux rivés sur Tia...
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Tiadriel


[Marché ducal de l'Avent - Décembre 1457]

Alors qu'elle se demandait désespérément comment elle allait faire pour aider son époux à retrouver leurs deux enfants, à qui elle pourrait bien confier les deux qu'ils n'avaient pas perdus, le Très-Haut lui envoya la réponse en la personne de Gypsie.
Tiadriel la vit s'approcher d'elle après avoir ôté sa capuche. Elle la reconnut de suite.


Tiadriel ? Tu vas bien ? Que se passe-t-il ? Tu sembles effrayée ! Je peux t'aider ?

Tia avala difficilement sa salive avant de pouvoir prononcer un mot.

Ce sont Georges et Aliénor...

Et avant qu'elle puisse ajouter autre chose, Gypsie lui posa la main sur l'épaule. Tia se rendit compte qu'elle tremblait toujours.

Mais tu trembles ! Viens, je t'emmène te réchauffer dans une auberge !
Tes enfants ont l'air d'avoir froid aussi !
Rick n'est pas avec toi ?


Tia se laissa entrainer, elle répondrait à la question de Gypsie, une fois à l'intérieur. Peut-être qu'au chaud, Pacy et Esteban en sécurité, elle retrouverait un peu de lucidité ?
Toute proche de la porte de l'auberge, Tia sentit une autre main se poser sur son épaule. Elle sursauta, se retournant aussi rapidement que possible, sans réveiller Esteban et sans lâcher Patience.
Elle sourit tristement à Carmen. Tia ne l'avait pas revue depuis qu'elle et son époux s'étaient disputés violemment.


Que se passe t-il ?

Ce sont Georges et Aliénor...

Elle arriva à ajouter faiblement la suite.

Ils ont disparu... Peut-être qu'ils ont été enlevés...

Elle retint la bouffée d'angoisse qui menaçait de la submerger. Ce n'était pas le moment. Il fallait agir, vite et bien. Mais d'abord, Esteban et Patience ! Elle respira un grand coup, retrouvant quelques couleurs. Puis, elle se tourna vers Gypsie, les yeux plein d'espoir.

Gypsie, tu veux bien me garder Patience et Esteban s'il te plait ? Je dois retrouver Rick, il cherche nos deux autres enfants. Il faut que j'aille l'aider, sinon, je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir essayé de les retrouver, moi aussi !

Tia savait qu'elle pouvait compter sur Gypsie et que les enfants ne risqueraient plus rien avec elle. Elle ôta doucement le porte-bébé qu'elle avait en bandoulière et tendit Esteban à son amie.
Puis, elle s'accroupit et se mit à la hauteur de Patience.


Pacy, ma puce, tu vas rester avec Tatie Gypsie pendant que Papa et moi allons chercher Georges et Aliénor. Esteban reste avec vous aussi. Je te demande d'être bien sage et d'écouter ce qu'elle te dira. Je reviens vous chercher le plus vite possible !

Elle fit un gros câlin à Patience et l'embrassa tendrement, puis elle déposa un baiser sur le front de son dernier né. Un regard empli de reconnaissance à Gypsie.

Merci Gypsie ! Du fond du coeur !

Puis elle se tourna vers Carmen. Elle la savait bonne cavalière. La jeune fille pourrait certainement les aider dans leurs recherches.

Carmen ! Tu veux bien nous aider ? Rick a dit qu'il trouverait des chevaux. Il faut juste qu'on retrouve Rick !
Peut-être est-il allé à la maréchaussée...


Elle hésita, le marché était immense et bondé, ce n'était pas le moment de se tromper de chemin si elle voulait ne pas perdre de temps.

Carmen_esmee.
Carmen la regardait avec une pointe de doute et d'angoisse, elle chercha Rick du regard. Sa cousine Tia, les yeux dans le vague parvint à lui dire ce qui se passait...

Ce sont Georges et Aliénor... Elle reprit son souffle pendant que Carmen balayait le marché cherchant les enfants.

Soudain elle déclara dans un murmure, "Ils ont disparu... Peut-être qu'ils ont été enlevés..." la jeune fille revint à elle, dans ses yeux elle compris la gravité de ses mots... Ce n'était pas seulement un scénario que les parents imaginent quand leurs enfants se perdent dans le marché, Non Tiadriel, émettait un "peut-être" pour elle même, pour se rassurer, mais la mère de famille qu'elle avait devant elle, était persuadé du sort de ses enfants.

Sa main se fit plus maternelle sur le crane de la petite Patience, caressant machinalement ses cheveux roux alors que Carmen portait sa main a ses lèvres... Elle ne devait pas pleurer ! Tia se contenait pour ses enfants, elle devait en faire autant...
Tia vint embrasser sa fille et lui demanda de rester sagement avec Gypsie... elle confia aussi Esteban... La petite surprise, encore si fragile...
Carmen aurait voulu lui dire, de rester avec Pacy et Esteban qu'elle s'occuperai de retrouver les enfants mais Tia ne l'aurait pas écouté alors a quoi bon !

Tia se tourna vers elle, Carmen aurait aimé en profiter pour laisser aller quelques larmes qui lui piquaient affreusement les yeux mais elle les retint regardant le ciel...


Carmen ! Tu veux bien nous aider ? Rick a dit qu'il trouverait des chevaux. Il faut juste qu'on retrouve Rick !


*Qu'on retrouve Rick, pour retrouver les enfants ? Je ferai aussi vite de trouver un cheval et de partir à la recherche des enfants...* pensa t-elle...Sa gorge est si sèche qu'elle ne parvient pas à parler...

Peut-être est-il allé à la maréchaussée...

La jeune fille acquiesce et s'engouffre de nouveau dans la foule,
Retrouvons nous la bas ! crie t-elle en courant dans la direction opposée...

De nouveau l'Hispanico-Normande, joue des coudes dans la foule du marché, cette fois elle est plus violente, la tristesse a laisser place a la colère... Qui peut bien en vouloir a des enfants ? des innocents ! Encore un secret qu'ils payent aujourd'hui. La jeune fille en est certaine !
Elle se heurte a plus grand et plus massif qu'elle dans sa course, et manque de chuter en arrière tant l'arrêt est violent ! Mais elle se retint à la manche de sa chemise.

Elle secoue la tête, avise l'homme d'un
"Je vous prie de me pardonner", en lui lâchant le bras, une sorte de réflexe... Puis elle fronce les sourcils, il lui fait perdre son temps là ! Il a osé s'interposer alors qu'elle est pressée ? Il fait juste son marché ? Et alors !

Non mais ! Excusez vous ! Poussez vous ! déguerpissez mécréants ! Laissez - Moi - Passer !


Carmen a les poings serrés le long du corps, tout sont corps semble se contracter alors qu'elle hurle sur la foule. Les gens la dévisage un court instant, elle s'en moque dans peu de temps elle ne se souviendra même plus d'eux !
La foule s'écarte devant elle, cela lui fait étrangement pensé à une histoire que Rick lui a conté... Elle commence par faire de grandes enjambées puis se remet a courir aussi vite qu'elle le peut... Son éducation l'a rattrape assez vite car elle hurle un "Merci" à la foule en levant la main... Lui aussi un simple réflexe...





La voilà devant chez Thomas, elle tambourine a sa porte !

Je t'en prie ! Thomas ouvre moi ! Thomas ! C'est Esmée ! Ouvre ! Vite !

Le jeune homme du même âge qu'elle lui ouvre presque instantanément la porte, il la regarde... elle doit avoir une sacré allure... il hausse un sourcil et elle le pousse à l'intérieur.

Tes chevaux, il me faut deux chevaux. Sont ils scellés ?

Il continue de la regarder, incrédule.

Thomas ! Bouge toi ! C'est urgent, Ali et Georges ont disparu ! peut être ont ils étaient enlevé ? Je ne les reverrai plus ?

Le jeune aurait aimé s'asseoir mais Carmen ne lui en laisse pas le temps elle le secoue, s’agrippant fermement à ses avants bras.. dans la précipitation elle n'avait pas remarquer qu'il avait une lame a la main et du savon plein le visage, que faisait il ? Il était en âge de se raser ? Bref on s'en fou !


- Esmée! Calme toi ! à son tour il l'empoigne par les épaules
- Ne me touche pas ! Des cheveux ! Il me faut des chevaux !
- J'ai compris, attend moi dehors, j'arrive.

Carmen se frotte les épaules comme si elles étaient douloureuse, elle ne supporte pas que les gens la touche, même si Thomas est un ami d'enfance... Elle n'a pas reçu l'affection qu'une mère donne à ses enfants.. pas de caresses, de câlins, de chatouilles, ni même de baisers... Elle ne se laisse toucher que par ses petits cousins, pauvres enfants, elle n'a pas le coeur a les repousser au contraire et Kory, qui depuis le début l'élève et l'a chéri comme sa fille.


Thomas la rejoint dehors, il tire deux chevaux derrière lui,

- Où Allons nous ?

Carmen le regarde, il se méprend.. Il ne vient pas cela de regarde que sa famille, elle ne veut pas qu'il court de danger, il en court assez au quotidien en la fréquentant, cela lui arrache un petit sourire.

- Tu m'accompagnes jusqu'à la maréchaussée

Si elle lui dit maintenant, il voudra parler, et elle n'a pas le temps, ils chevauchent jusqu'à la maréchaussée prenant soin d'éviter le marché.
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Tiadriel.


[Marché ducal de l'Avent - Décembre 1457]

Peut-être que si Tiadriel avait eu toutes ses facultés, elle aurait remarqué que la disparition des enfants avait beaucoup perturbé Carmen, mais pour l'heure, seule la sourde angoisse qu'elle ressentait, la tenait encore un tant soit peu alerte. Elle ne devait pas perdre de vue l'objectif ! Retrouver le plus vite possible les enfants. Elle ne pensait pas avoir dit d’ânerie en suggérant de rejoindre Rick en premier... Peut-être que si après tout !
Interdite, elle regarda Carmen s'engouffrer dans la foule et filer, elle ne savait où. La maréchaussée, c'était de l'autre côté. Bizarre ! Vous avez dit "bizarre" ? Oui, j'ai dit "bizarre" ! Et de lui crier en courant :


Retrouvons nous la bas !

Eh bien, soit, faisons cela... Un dernier regard à ses deux enfants et elle prit la direction des bureaux de la maréchaussée. Elle se faufila comme elle put parmi les nombreux badauds, qui flânaient sur les étals, les poussant parfois quand ils ne voulaient pas lui laisser la place de passer.
Et enfin, elle arriva en vue de la maréchaussée. Elle pressa encore son allure. Elle chercha son époux du regard et ne le voyant pas, elle se décida à l'appeler.


Rick ? Rick ? Où es-tu ?

Rick
Rick n'en menait vraiment pas large. Il était angoissé au maximum et il oubliait tous les préceptes qu'il avait appris à la maréchaussée ou même à l'église. Lui qui était calme et patient s'emporter contre le premier venu. Beths venait juste de le rejoindre alors qu'il s'énervait encore une nouvelle fois, et là, alors qu'il ne s'y attendait pas le moins du monde, il reçut une violente claque sur la joue droite. D'un coup, il se calma et regarda son amie, sans la comprendre, se tenant la joue.

Rick ce n'est pas en t'égosillant, en vociférant après qui tu voudras que tu retrouveras tes enfants !!!! Du sang froid bon sang!

Du sang froid ! Elle en avait des bonnes quand même ! Ce n'était pas son fils qui avait disparu.... Et pourtant, il savait qu'elle avait raison, qu'il devait se calmer. Calme il n'aurait certainement pas cherché des chevaux là où il était. Elle lui prit les deux bras et le regarda droit dans les yeux

Rick je suis vraiment désolée pour cette gifle, je te demande pardon, je demanderai aussi à Aristote de me pardonner un tel outrage, mais ... mais ... je ne savais plus quoi faire. Tu dois garder ton calme malgré ton angoisse sans quoi nous n'y arriverons pas.

Rick soupira et relâcha l'étreinte, les bras ballants !

Tu as raison Beths ! Je dois me reprendre si je veux les retrouver ! Que me proposes-tu toi qui est l'une des meilleures maréchales du duché ?

Procédons par ordre. Trois options : ils se sont perdus, ils se sont enfuis, ils ont été kidnappé.
Dans le cas un, je suppose que la maréchaussée sera rapidement prévenue, donc, rayons cette option, ils te reviendront facilement
Dans le second cas, connais tu un lieu où ils aiment se rendre ? Un endroit qu'ils sachent retrouver facilement ? Et qui pourrait être une piste ?
Dans le dernier cas ...


Rick secoua la tête.

Beths, ce sont des enfants sages ! Georges est un petit garçon très malicieux qui sait qu'il ne doit pas s'éloigner de nous. Ils ne se sont donc pas perdus, ni même enfouis. Même s'ils avaient vu quelque chose qui les avaient attirés, ils seraient déjà de retour. Beths, ils ont été enlevés...

Rick la regarda à son tour dans les yeux

Dans le dernier cas ... qui et surtout pourquoi ....


Et ... si tu veux nous pouvons fouiller, méticuleusement, tout le marché en y allant pas après pas, tu tenteras de les appeler, pendant que j'essayerai de demander dans la foule s'ils ont été vus ?

Beths, ils ont été enlevés par un dangereux brigand que Tia a fait arrêté il y a plusieurs mois et qui est revenu à Montpensier le jour de la naissance d'Esteban.

Rick lui raconta alors que ce jour-là, il s'était battu avec le malfrat et qu'il l'avait laissé pour mort alors que Tia, qui ne se savait pas enceinte, venait de perdre les eaux. Il ne s'en était donc pas plus inquiétés. Puis, il lui raconta aussi la disparition de Georges, enlevé une première fois, quelques semaines auparavant par ce même malfrat et les conséquences médicales sur le corps du petit garçon : un bras cassé et une cicatrice frontale.

Beths, je veux bien qu'on passe le marché au peigne fin mais quelque chose me dit qu'il n'est pas resté sur place. Envoie de fins limiers sur le marché, si tu veux, mais Tia et moi, on va prendre des chevaux et tenter de le retrouver et de récupérer Georges et Aliénor.

Rick tourna les talons prêt à récupérer des chevaux lorsqu'il entendit son épouse l'interpeller.

Rick ? Rick ? Où es-tu ?

Tia ! Je suis là avec Beths !


Le jeune homme prit son épouse dans les bras pendant un court instant pour partager leurs forces et lui dit

Tia, je viens d'expliquer l'histoire à Beths ! Je pense que c'est encore lui qui a agit et qui nous a enlevé les enfants !

Rick s'aperçut alors de la présence de sa cousine Carmen

Carmen tu es là ! Tu es venue nous aider à retrouver tes cousins ? Allons récupérer des chevaux et tentons de les retrouver rapidement !

Le père de famille se tourna à nouveau vers son épouse

Tu as des idées pour les recherches ? Comment veux-tu procéder ? On se sépare ? On reste ensemble ?

Rick essayait de ne pas montrer son stress à son épouse. Il s'aperçut alors que Patience et Esteban n'étaient pas avec elle

Où sont Esteban et Patience ? A qui les as-tu confié ?
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Tiadriel.


[Marché ducal de l'Avent - Maréchaussée - Décembre 1457]

Tia ! Je suis là avec Beths !

Tia se guida au son et trouva Rick en compagnie de Beths. Carmen arrivait à son tour. Tiadriel salua Beths d'un signe de tête, souriant tristement. Puis après s'être laissée serrer par les bras réconfortants de son époux, puisant la force dont elle aurait besoin dans cette étreinte, elle l'écouta attentivement.

Tia partageait la conviction de Rick et opina de la tête. Il était bien revenu pour se venger une fois de plus. Ils ne les laisseraient en paix qu'une fois mort... Certain avait la rancune plus que tenace et lui ne vivait plus que dans la haine et l'adoration du Sans Nom. Personne ne sauverait plus son âme. Elle ne donnait, de toute manière, pas cher de sa peau, surtout si elle arrivait à lui mettre la main dessus la première. Aristote désapprouverait, mais tant pis, elle pourrait toujours se faire pardonner plus tard. Là, elle bouillonnait juste de colère et d'angoisse.


Tu as des idées pour les recherches ? Comment veux-tu procéder ? On se sépare ? On reste ensemble ?

Je pense qu'il faut couvrir toutes les sorties de la ville et demander si les gardes ont remarqué quelque chose de suspect. Un groupe avec des enfants ou une personne seule avec un enfant endormi...
Il n'a pas pu les enlever tout seul. Il avait forcément un ou plusieurs complices. Il ne pouvait les porter à lui tout seul, surtout réveillé. Georges se serrait défendu bec et ongles. Les "dragons" ! Il en fait son affaire, surtout qu'il n'en a jamais eu peur...
Peut-être chercher une charrette ? Que sais-je ? Il y a tellement de moyens de procéder. Ça tourne dans ma tête, encore et encore...


Elle voyait bien que Rick était aussi stressé qu'elle. Elle l'entendait aussi dans sa voix.

Où sont Esteban et Patience ? A qui les as-tu confié ?

Ils sont avec Gypsie dans la taverne principale de Clermont. Ils sont au chaud et en sécurité. Sois rassuré de ce côté là !
Mais Esteban finira par se réveiller et demander son repas... Donc, il ne faut pas que je tarde trop !
Mettons-nous d'accord et partons à leur recherche !


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