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[RP] Un jour, il revint...

Duncan_mac_campbell
Triste sort que le sien... Devait-il se sentir heureux, bien dans sa peau ? Au contraire, s'en faire pour son avenir, pour les membres de sa famille, de son clan, éparpillés ? Au contraire, penser, réagir... Il ne savait plus, les questions tournaient dans sa tête à une vitesse effarante. Accablé d'un mal de tête retentissant, le jeune homme revint à la Cour...

Il marchait dans les ruelles sales, encombrées par des corps et des formes dont il ne savait pas trop ce qu'elles étaient. Vivants ? Morts ? L'enchevêtrement de haillons prêtait à confusion. Là, près de l'échoppe en ruine, un homme, vieillard en fin de vie à n'en pas douter. Il semble lui adresser un regard implorant. Duncan se penche et lui donne des pièces scintillant dans la semie-obscurité, et dans les yeux du vieux qui y voit là le moyen de soulager momentanément ses peines.

Son regard croise le sien. Un court instant, Duncan se demanda ce que lui-même deviendrait. Toute son histoire défile dans ses yeux, ses années passées, ses années futures. Indicible malaise qui l'envahit, le capture. Oh, que ne peut-il pas ne jamais s'être accroupi devant cet homme ?
Brusquement, oubliant son mal de dos lancinant, se redresse et poursuit sa route.

***

Duncan repasse devant le cimetière qui l'a accueilli quelques semaines plus tôt. Cette balade va-t-elle finir par devenir cauchemardesque ?

Ces ombres du passé ne l'assaillent, comme des animaux tapis guettant leurs proies. C'est la longue et gracieuse silhouette d'Irina qui lui revient à présent. Elle passe par-delà les grilles et tandis que Duncan, interdit la fixe, la jeune fille, éternellement souriante même dans les pires instants de son existence, vint telle une ombre et finit par poser sa main diaphane sur sa joue. Elle le fixe de ses yeux clairs, cette nuit-là, luminescents.

Le jeune homme lève les yeux, s'il pouvait, il lui parlerait, la rassurerait, lui répèterait les mots qu'il lui a dit alors qu'elle s'éteignait doucement, s'enfonçant dans son inconscience. Mais le temps a passé, il a Carmen, c'est elle, personne d'autre et qu'Irina soit morte, peu importait. Il ne lui avait jamais menti et cela n'arriverait jamais.

Il laissa les secondes s'écouler, telles une éternité. La jeune fille a sur elle ce masque de tristesse qu'elle avait le jour de sa mort. Elle le regarde puis sans un mot, caresse une dernière fois sa joue, s'éloigne dans un nuage de vapeur, un fin linceul entourant sa personne. Il soupire. Ah le passé...

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Duncan_mac_campbell


Duncan profita de quelques instants de tranquilité pour arpenter une fois de plus les rues de la Cour des Miracles, complètement perdu dans ses pensées. Il avait revêtu une cape qu'il gardait de ses années héroïques... enfin, si l'on voulait dirions-nous, par-dessus une chemise blanche qui, à son habitude, était à moitié ouverte sur son torse. Il aimait ce sentiment de liberté qui l'habitait alors, laissant le vent s'engouffrer pour frapper sa peau de pleine face.

Ce matin-là, il devait avouer qu'il souffrait de ses cicatrices qui marquaient sa peau, telles les preuves d'un passé qu'il voulait révolu... ou pas.

Il se souvenait des provenances de chacunes, malgré le fait qu'il en possède beaucoup et de causes très variées. Là quelques unes, peu héroïques, témoins du fait qu'il fut un jour un enfant loti d'espérances, de croyances juvéniles, là d'autres, plus profondes qui étaient le souvenir vivant qu'il était devenu adulte trop tôt et marqué à jamais de son passé. Son passé que sa présence ici expliquait. Mais ne rien dire, garder le secret. Primordial et pas vraiment difficile quand on connaissait un tant soit peu le caractère un peu ombrageux et discret du jeune homme, on ne doutait pas qu'il ne dirait rien.

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Isabelle_lupin
[ANJOU] [Fin d'après-midi quand elle reçoit une missive alors qu'elle est en taverne]

Isabelle avait longuement espéré que son intrépide frère renoncerait à son dernier projet mais elle en fut pour ses frais quand elle eut la confirmation que celui-ci avait gagné Paris, son ventre pour être plus préçise et était retourné à la Cour des Miracles.

La jeune Isabelle connaissait parfaitement bien cette dernière pour y avoir séjourné par le passé alors qu'elle était considérée comme la suivante de Duncan, celle qui avait commis un crime pour le sauver...

Elle déplia la lettre, assez courte, repoussant sa tisane qui refroidissait d'instant en instant.




Isea,

Si je pars, ce n'est pas pour t'inquiéter mais comprends que j'ai besoin d'avoir les réponses que j'attend concernant leurs morts, j'en ai besoin, oui, besoin pour avancer. Je veux venir en aide aux malades de la Cour des Miracles, comme j'ai apprécié qu'on m'aide moi quand j'en avais le plus besoin. Ce n'est pas un crime et cela m'aidera à éradiquer le passé qui obstrue mon avenir.

Viens, ma soeur si le coeur t'en dit, mais ne prends jamais aucun risque inutile qui mettrait en danger ta santé ou celle du bébé, Aedan et Carmen ne le pardonneraient pas et ils auraient raison.

Ma soeur, chère petite soeur chérie, je t'en prie, prends soin de toi et si on te le demande, remonte le moral de Carmen, elle s'en fait énormément. Le temps est venu pour moi d'avancer, enfin.

Je t'aime.
Ton frère à jamais,
Duncan.


Ainsi, il était parti, il avait obéi à ses croyances, comme toujours. Quel choix restait-il à la jeune femme sinon le rejoindre, une fois de plus pour tenter, de ses faibles moyens à l'aider pour qu'il en finisse au plus vite ? Soupirant, rouspétant, elle se doutait bien qu'Aedan, Jean et Carmen lui en voudraient mais elle n'avait pas le choix. On disait des Campbell qu'ils étaient impossibles, ce soir-là, elle se manda si ces "on-dit" n'étaient pas vrais. Une idée germait dans sa tête... Emmener Jean, son petit-frère ? Oui mais comment le retenir si les choses tournaient mal ? Elle devait lui en parler... Le voir, oui, dès que possible. Parviendrait-elle à rejoindre la Cour des Miracles, saine et sauve ?
Duncan_mac_campbell
[Un matin d'hiver 1461...]

Ce matin-là, la brise fraîche eut un effet salvateur sur le jeune homme quand il sortit de la chambre misérable qu'il avait loué. Cependant, il avait le sourire car il savait que ce soir-là, il irait ailleurs. La taverne du masque arrivait à point nommé. Il avait rencontré la jolie tavernière qui plus est était vraiment sympathique et lui avait proposé de louer une chambre à son patron.

En sortant de la bâtisse délabrée, il considéra le ciel gris avec un sentiment nouveau pour lui, celui qu'il était à sa place quelque part, enfin. Cela durerait-il ? Comme disait sa chère Carmen : peut-être bien que oui, peut-être bien que non ! Mais il devait garder cet infime espoir en lui. C'était important pour son bien-être. Il s'accorda un instant de pensée pour sa fiancée. De jour en jour, il l'adorait de plus en plus : elle était pour lui la perfection incarnée, il l'aimait, oui comme il l'aimait ! La seule femme qui fut capable de voir en lui ce qu'au fond, il avait toujours été. Carmen semblait avoir compris mieux que lui-même quel genre d'homme il était. Depuis, le jeune Highlander n'avait plus de doute sur sa capacité à aimer.

Lorsqu'il croisa à nouveau le vieillard de la veille, son coeur s'arrêta de battre à nouveau, son sang se glaça. Il le fixa un court instant et eut une certitude, il le connaissait. Oui, il l'avait déjà vu avant la veille au soir. Où ? Pas ici, il l'aurait juré. Sa mémoire particulièrement vive ne l'aurait pas trahie ainsi. Qui était-il ? Encore une relique du passé ou quelqu'un de bien plus important ?

Il s'éloigna à grandes enjambées. Il le saurait bien assez tôt.

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Isabelle_lupin
[Sur les routes... Près de Paris]

Isabelle pestait encore et toujours de ne point pouvoir chevaucher à sa guise, il fallait dire qu'avec le petit être qui grandissait en elle chaque jour, fruit de son amour immense et sans limites pour Aedan, elle se forçait depuis peu à une certaine sagesse. Retenu, Aedan ne voulait pas et c'était compréhensible au vu de son passé triste, que son épouse ne courre le moindre risque. Le savant déjà fort angoissé, la jeune femme avait donc mis un terme à sa grève de la faim involontaire, désirant un bébé en pleine santé. Dusse-t-elle pour cela choisir ce moyen si inconfortable de voyager pour les gens pressés, elle avait pris la voiture aux armes des Campbell et l'utilisait à sa guise depuis le début de sa grossesse.

Cahin, caha, elle cheminait sur les routes menant à Paris, où la jeune fille retournerait après des années à la Cour des Miracles, chercher l'intrépide qui lui servait de frère... Priant pour ne pas rencontrer trop de problèmes, elle désirait l'aider à ce dispensaire, fière comme elle était du chemin qu'il avait parcouru.

Elle entendit un cri dans la grisaille du jour nuageux, le troisième déjà de son voyage et sentit le carosse s'immobiliser en pleine forêt. Dieu que se passait-il donc encore ? Instinctivement, sa main fine se referma sur la dague qui ne la quittait guère. Qui que ce soit, s'il désirait en découdre avec une fortune qu'en habituée des périples, elle avait mise à l'abri, elle était fin prête. Les brigands n'étaient pas pour l'effrayer outre mesure... Et ce, depuis fort longtemps.

La porte s'ouvrit sur Lancelot qui la fixa un instant, interdit. Pâle, il lui manda si tout allait bien. Comme si c'était à elle qu'il fallait poser la question ! Elle haussa ses jolis sourcils, les tirant vers le haut comme toujours lorsqu'elle était exaspérée, trait de famille.


- Peut-on savoir ce qu'il se passe séant ?

Il ne répondit pas de suite, impressionné malgré tout par le calme, tout apparent, de la jeune Madame Lupin.

- Euh.. C'est-à-dire que... Monsieur votre cousin est ici...

- Quel cousin ? Lancelot, dois-je vous faire remarquer que sauf votre respect, j'en ai plusieurs ? Est-il seul ?

Lancelot hocha négativement la tête et s'effaça bientôt, sembla-t-il de force quand deux mains l'empoignèrent avec force. Isabelle reconnaissait parmis mille cette chevalière ornant l'auriculaire de l'homme. Lui ici ! Qu'y faisait-il ?
Liam_macdonald_duneideann


Il avait cru apercevoir les armes qu'il connaissait mieux que les siennes propres. Qui ? Telle était la question. Il ne voit pas Dun choisir ce mode de diligeance. Ni le vieux Laird qui préfèrerait crever plutôt que de se retrouver enfermer dans ce fourbi de feuille d'or. Coll, pas possible. Il est trop occupé. Sa femme, encore moins. Pouliche occupée à pondre un marmot aussi désagréable que son père par an.
Iseabail ? Non, il ne veut croire en une chance inespérée. Il ne quitte pas son poste de garde, furtif, comme toujours. Il hait devoir vivre depuis des années dans la promiscuité mais tant bien que mal, il s'y est fait et ne connait depuis plus rien de son ancienne existence. La fuite ? Il connait, merci. Le crime ? Aussi.

Plissant les yeux pour distinguer à travers la brume de la forêt environnante, c'est à peine si les brindilles crissent sous ses pas. Il est à peu près sûr d'avoir reconnu l'aide de camp de sa bien-aimée cousine. Mais que ferait-elle ici, seule, à la merci de tout et de tout le monde encore ? Soupirant, résigné à lui faire peur si jamais c'est elle, de son pas tranquille, il avance au-devant du carosse, l'obligeant à stopper en sa course. Ses bras nus tressaillent pour on ne sait quelle raison. Il attend, du haut de ses deux mètres, la dague à la main que le chevalier parle. Quand ce saligot aura retrouvé sa langue.


Alors, l'admonestre-t-il, stupéfait de me revoir mon vieux ?

Pas même l'ébauche d'un sourire ne vient éclairer sa face. Lancelot le regarde, hébété et manifestement mal à l'aise. Il voit la cicatrice partant du front à la joue du jeune homme, ne peut plus faire dériver son regard, fasciné par la marque blanchâtre. Pourtant, il reste beau.

Je je je... euh, Mademoiselle, non Madame qui est là-dedans.

Le bougre, il tremble.

Si vous ne le savez pas encore Lancelot, je ne massacre pas les hommes de ma cousine, vous aurez la vie sauve, profitez-en. Maintenant, on se dépêche, on descend de son nid et on va voir la dame pour la prévenir.

De la pointe de sa dague, il pointe la porte du carosse pour indiquer la marche à suivre. Il en rirait presque. De bonne humeur ? Non, juste momentanément occupé, le temps que l'ennui de se départe de son coeur. Pendant que le propret va au-devant de sa cousine qu'il brûle de revoir, Liam se tourne vers l'arbre à côté de lui et comme s'il lui parlait, dit :

" Dáibhidh ! " Ramène-toi, y'a Isabelle.

Silencieux, un peu terrifiant, le jeune homme sort de sa cachette, ensanglanté mais ne donnant pas l'impression de souffrir. Il repousse une mèche de ses cheveux de jais, raidie par le sang coagulé.

Parrain ? Il est là ? Ma Isabelle, enfin !

Leur soeur à tous, celle qui les comprend sans qu'on ouvre la bouche.
Daibhidh_mac_campbel
Il sortit de sa cachette, un peu pâle parce qu'il perdait son sang. Heureusement, Liam le préservait depuis deux jours en lui faisant avaler de la gnôle ce qui, à défaut de le soigner, lui faisait garder conscience. Mais il devait avouer qu'il était à bout de forces, Daibhidh n'avait pas encore le vécu de son cousin et de son oncle... Pour ainsi dire, c'était un môme dans la profession, même si c'était un môme qui promettait. A l'idée de revoir sa tante, la douce Isabelle, son coeur se mit à battre un peu plus vite et s'il s'était écouté, il aurait sourit.

Blafard, il s'avança lentement à la lumière, oscillant entre le malaise et le soulagement. Raidie par le sang, la mèche de ses cheveux collait lamentablement à son visage, le jeune homme aurait voulu se présenter autrement mais là, pas le choix, ça urgeait. S'appuyant contre le tronc de l'arbre le plus proche, il observa son cousin mener l'interrogatoire et eut tout à coup pitié du bougre sur son carosse à côté du cocher, traumatisés tous les deux. Son rôle à lui ? Apprendre... Pas encore prêt à faire de même.

Souvent, il aimait imaginer comment Duncan, son parrain, menait ses interrogatoires, sûrement de façon un peu plus diplomate que son cousin Liam, Duncan possédait ce petit truc en plus qui forçaient respect et admiration. C'était à lui que se référait Daibhidh pour devenir celui qu'il voulait devenir.

Quand il tenta de se redresser, le monde tourna autour de lui et il eut juste le temps d'entendre sa tante crier, toute joyeuse :

Liam !!!!!!!!
Le jeune homme sombra dans l'inconscience.

Carmen_esmee.
[Au retour du Mont Saint Michel]

Les sabots ne foulent plus la terre et la poussière, ils claquent bruyamment sur les pavés de la Cour des Miracles de Paris..

Ah les Cours des Miracles, il y en avait une dans chaque grande ville qu'il avait croisé, zone de non droit où les reclus de la société s'épanouissaient la nuit. Le jour, ils étaient fort occupé a enfiler leur rôle de vieillards, mendiants et même infirmes pour apitoyer les bourgeois afin d'avoir l'aumône. A la nuit tombée, ils revenaient ici, chez eux, pour conclure d'autres contrats ou recevoir leur prime et abandonner leur déguisement pour rejoindre les couches des catins... Les vieillards redevenaient des jeunes hommes plein de vie, les mendiants revêtaient leurs apparats et mantel pour ne pas prendre froid et les infirmes courraient miraculeusement... "La Cour des Miracles n’est en effet qu'un cabaret, mais un cabaret de brigands, tout aussi rouge de sang que de vin."
Un immense vestiaire, en un mot, où s’habillaient et se déshabillaient les acteurs de cette comédie éternelle que le vol, la prostitution et le meurtre jouent sur le pavé de Paris.

Tous n'était donc que voleur, brigand, prostitué ? Non bien sur, certains était véritablement de pauvres gens que la vie avait amené ici.. contre leur gré. L'Orphelinat Sainte Catherine en était la preuve, pauvres enfants, abandonnés, sans parents, sans amour... Le cavalier avait passé une année de sa vie dans un orphelinat, punissions donnée par la mère supérieur qui ne savait plus comment s'y prendre avec l'enfant intrépide qui ne reculait devant rien, persuadé qu'il n'avait rien a perdre...
Cette année lui fit comprendre que sans amour, tous sont condamnés à mourir... Une année suffit a le changer à jamais, affectueux mais méfiant il restera.

Le cavalier prit ses précautions et vint quand il fit jour, inutile de s'attirer des ennuis, il jeta les yeux autour de lui.. La Cour des Miracles, ne semblait pas dangereuse. Cela dit ici pas de force de l'ordre, il emprunta volontairement les plus larges ruelles.



[La Rue Saint Sauveur]

Le visage dissimulé par l'ombre de sa capuche, on ne voit de son visage que son menton et par instant ses lèvres.
Le cavalier se déplace au pas, avachi dans sa selle, la sangle de sa besace tinte à chaque mouvement de son bassin. Il balaye du regard, inlassablement, la rue, paré à toute éventualité.

Un bruit de porte, une ombre danse devant lui... S'approche.. Il arrête sa jument à la robe blanche immaculée... Et attend, la paume de main sur le manche de sa dague, une aumônière remplie de sable fin nouée autour de son poignet... Un tour que son père lui appris, pour aveugler l'attaquant et prendre l'ascendant sur lui.

Une femme s'avance...
"Mon mignon, tu es matinal... tu n'es pas d'ici toi ?"

Sa question est rhétorique, bien sur qu'il n'est pas d'ici... Personne n'est vraiment d'ici, tous ne sont que de passage, le temps d'un contrat, le temps d'une visite voir même d'une dernière visite.
Il reste silencieux, et hoche la tête sous sa grande capuche... La femme curieuse s'approche et tente d'apercevoir plus du visage de notre cavalier... Il se racle la gorge et murmure..
.

"La taverne la moins malfamée"

Un doux murmure, une voix fluette celle d'une jeune homme ou bien... La catin pose sa main sur sa cuisse,

"Prend garde, ce n'est pas un endroit pour les fillettes, tu ne tromperas pas un véritable aveugle ici"

Le cavalier ne bouge pas, et fixe la main qui glisse le long de sa jambe pour lui indiquer une taverne au coin de la rue.

"Je t'accompagne..."

Le cavalier ne dit mot, et laisse la catin entraîner sa jument au pas.


[Taverne, croisement de la rue Saint Sauveur et de la rue Montorgueil]

Le cavalier descend de sa monture avec grâce, et laisse la catin lui saisir le bras, ils entrent, le cavalier baisse légèrement la tête pour que l'on ne voit son visage.

"Une chambre, Nicolas, pour le messire"
hurle la catin, le cavalier est pris au dépourvu, il reste muet.
La femme ne s'arrête pas là et saisit la bourse du cavalier à sa ceinture, et en sort 2 écus qu'elle lance avec légèreté... lui semble t-il car il n'osera relever la tête mais n'entend pas les pièces tomber...Pff...
Bras dessus-dessous, ils montent à l'étage, la catin choisit une chambre et referme la porte derrière eux et se laisse tomber sur le lit, riant...

Le cavalier dénoue sa cape et laisse retomber sa capuche sur ses épaules avant de la lancer sur le lit.


" Comment avez vous deviné ?
- Honnêtement ?"


Un silence s'installe, le cavalier attend...

"Ta voix passe encore mais je ne t'ai fait aucun effet.. Une première, donc soit tu étais blasé par les femmes ou bien tu en es une...
Et je vois que j'avais raison, tu es plutôt jolie, dommage que tu ne saches pas sourire"
lui lance t-elle toujours aussi amusée.

Carmen ne peut empêcher sa bouche de s'étirer faiblement, offrant un sourire...


"Pourquoi m'aider de la sorte ? Qu'est ce que vous y gagnez ?"

Elle soupire, la tête rejetée en arrière,
"Un peu de tranquillité, je travail pour Nicolas et depuis que la brune est morte, j'ai deux fois plus de boulot alors un peu de tranquillité rémunérée est toujours bonne à prendre.

- De travail ?
- Oui appel ça comme tu veux mais c'est un métier ma petite..."


Carmen déglutie, elle est affreusement gênée, elle ne sait rien ou presque des choses de l'amour.. Elle s'y prépare mais évite d'en parler en général... Cette femme n'est pas recommandable mais elle l'a aidé aujourd'hui...


"Qu'est ce qui t'amène ? hmm laisse moi deviner, tu viens commanditer quelqu'un pour tuer un ex amant ? tu veux qu'on lise dans les lignes de ta main ? Tu viens faire appel à une des antres ?"

La jeune fille s'assied sur une chaise, ne voulant s'approcher d'elle et laisse continuer à chercher.. sa visite n'a rien d'aussi extraordinaire, elle sourit doucement, légèrement amusée.

"Oh ce sourire.. Toi tu viens pour un homme ! Pas si farouche que ça alors ?"

Les pommettes de la brune s'empourprent,
"euh... Oui, mon fiancé veut venir en aide au miséreux et malade de la Cour. Je suis venue voir si tout se passait bien.

- Amoureuse... Il sait que tu es là ?
- Non, c'est une surprise... mais je ne sais pas où le rejoindre, il devait ouvrir un cabinet, mais je n'ai vu aucune enseigne...
- Je m'en charge, si tu me donnes son nom..?"


Carmen ne sait pas a qui elle a affaire, et ne donnera pas le nom de son fiancé ainsi... elle sort un éventail de sa besace et le lance à la femme.
Piètre lancer... Mais la catin le rattrape.


"Que veux tu que je fasse avec ça ?
- Rien d'autre que de vous promener avec.. Il le reconnaîtra si vous le croisez... il me l'a offert... "
Elle repense à la belle robe qu'il lui avait offert cet hiver...
" Et je lui dis quoi ?
- De me rejoindre ici ? ou demandez lui où je peux le rejoindre ?"


La catin sourit et s'étend sur le lit,
"Si je pars maintenant, ma réputation en prendrait un coup, dans une heure, j'irai..."

Carmen hoche la tête. Laissant la femme dormir, elle s'installe pour rédiger une lettre à l'intention de sa belle soeur.. La catin se lèvera bientôt sans bruit et disparaîtra avec l'éventail dans les rues de la Cour des Miracles de Paris.



**Victor Hugo**
Duncan_mac_campbell
[Un jour passé]

" Si un jour, tu décides de revenir, je t'attendrai... "

Duncan souriait légèrement en se souvenant de cette phrase. Si seulement, ça avait pu être vrai... L'avait-il seulement entendu en partant à galop rompu ? Lorsqu'il s'en souvint, des années plus tard, plus rien n'était comme avant, les personnages avaient changé, les lieux aussi... Tant de gens avaient disparu ! Sa mère n'était plus, Eleonore non plus, le point de non-retour avait été atteint avec Laird. Il semblait au jeune homme que personne ne pouvait comprendre la nature de ses relations avec son père : même lui avait des difficultés à définir ce curieux mélange d'admiration, de fierté qu'il ressentait en pensant à l'insaisissable Laird d'Ecosse. Et pourtant, un amour filial dont il n’avait de cesse de se défendre l’habitait. Gamin, il aurait donné n’importes quoi pour que ce père qu’il prenait pour un héros ne l’aime un tant soit peu… Adolescent, il avait vainement espéré se distinguer de ses autres frères pour attirer son attention, puis, voyant que cela ne fonctionnait pas, il s’était résigné et avait commencé de le détester. De toutes ses forces. Laird ne payait jamais le prix de ses erreurs, il restait toujours debout, vaillant, redoutable et fière de ce qu’il était, de ce qu’il avait fait de son clan, le plus redouté des Highlands. Il avait même réussi l’exploit de faire trembler la Couronne. Ce n’était pas peu dire car les intraitables Sassanachs ne se laisser pas impressionner par n’importes qui.

Il avait trouvé à se loger à la Taverne du Masque, ce qui était heureux car il se voyait mal dormir à même les pavés de Paris… Ah quelle bonne idée avait eu Philippe-Auguste que de rendre à la capitale, un lustre dont elle avait besoin.
« Le jour pris pour le premier on attache au plancher et aux solives d’une chambre une corde bien bandée où il y a des grelots avec une bourse, et il faut que celui qui veut passer maitre, ayant le pied droit sur une assiette posée an bas de la corde, et tournant à l’entour le pied gauche, et le corps en l’air, coupe la bourse sans balancer le corps et sans faire sonner les grelots ; s’il y manque en la moindre chose, on le roue de coups ; s’il n’y manque pas, on le reçoit maître. Les jours suivants on le bat, autant que s’il y avoit manqué afin de l’endurcir aux coups et on continue de le battre jusqu’à ce qu’il soit devenu insensible. Alors, pour faire un second chef-d’œuvre, ses compagnons le conduisent à quelque lieu grand et public, comme par exemple, le cimetière Saint-Innocent. S’ils y voient une femme à genoux aux pieds de la Vierge ayant sa bourse pendue au côté, ou une autre personne avec une bourse aisée à couper, ou quelque chose semblable facile à dérober, ils lui commandent de faire ce vol en leur présence et à la vue de tout le monde. À peine est-il parti, qu’ils disent aux passants en le montrant au doigt : « Voilà un coupeur de bourses qui va voler cette personne ». À cet avis, chacun s’arrête et le regarde sans faire démonstration de rien. À peine a-t-il fait le vol, que les passants et les délateurs le prennent, l’injurient, le battent, l’assomment sans qu’il ose déclarer ses compagnons ni même faire semblant de les connaître. Cependant, force gens s’assemblent et s’avancent pour voir ou pour apprendre ce qui se passe. Ce malheureux et ses camarades les pressent, les fouillent, coupent leurs bourses, sondent leurs poches et faisant plus de bruit que tous les passants ensemble, tirent subtilement de leurs mains leur nouveau maître et se sauvent avec lui et avec leurs vols. »
— Sauval, La Cour des miracles


Ce matin-là, Duncan avait l’esprit occupé par un récent courrier qu’il avait reçu, concernant un ancien compère, détenu à la prison de Saint-Lazare. Que diable avait-il pu faire pour être si sauvagement traité ? Rien de très aristotélicien, bien entendu… Il fallait absolument qu’il le voit, il y avait des choses que lui seul savait. Etait-il sorti ? Il n’en savait fichtre rien, la lettre datait un peu et Duncan s’étonnait de ne pas l’avoir reçue plus tôt. Et il y avait autre chose qui le tracassait : Daibhidh et Liam… Où étaient-ils en ce moment ? Que faisaient-ils ?
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Isabelle_lupin
La jeune fille écouta le tumulte de voix qui se répercutait dehors puis tenta peu à peu de dicerner lesquelles appartenaient à qui... Elle excellait généralement dans cet art mais malheureusement, ce jour-là, la jeune femme devait être fatiguée car si elle reconnaissait la voix grave et rauque de Liam, celle de derrière, en revanche ne recélait aucune vibration connue, du moins...

Elle vit Lancelot se présenter à elle, à moitié échevelé qui la fixa un instant dans les yeux, tentant de lui délivrer un message muet... elle comprit à la vue de son écuyer que celui-ci avait croisé le diable... enfin, le diable pour lui, c'est-à-dire Liam dont il avait une peur bleue depuis des années. Depuis, notamment qu'il avait attéri la tête la première dans l'abreuvoir de la cour de Sheriffmuir, tout cela parce qu'il avait, oh grand dieu ne jamais faire cela, contrarié le jeune impétueux.

Eh bien, Lancelot, voyons, qui est donc avec mon cousin ?

Sans que l'homme n'ait eut le temps de répondre, il fut tiré de voiture par une force invisible qui le jeta à terre sans ménagement. Isabelle qui aimait beaucoup Lancelot, protesta vivement.

Mon cousin, ce ne sont en aucun cas les manières qui nous furent enseignées ! cria-t-elle pour qu'il entende de dehors.

Elle descendit précautionneusement de voiture, tandis que Lancelot se redressait tant bien que mal et se précipitait pour l'aider, peu désireux de voir son maître, le Laird le plus redouté des Highlands lui apparaître, même en songe, pour le rosser.

Jetant un oeil au ciel qui s'éclaircissait de minute en minute, laissant filtrer un soleil pâle dont on aurait pas cru possible l'apparition subite, la jeune fille reporta donc son attention sur son cousin. Elle pencha la tête de côté, l'observant fixement, lui trouvant les traits plus tirés qu'à l'ordinaire, une vilaine cicatrice ornant sa face creusée par son récent amaigrissement, sa carure, elle, n'avait pas bougée... Puis, d'un coup, elle fit une ombre au sol, plus mince quoiqu'assez imposante et elle retint un cri. Portant sa main gantée à sa bouche, la jeune fille laissa échapper un :


Daibhidh !! Tusa an seo !!

Elle poussa Liam après l'avoir brièvement étreint et se précipita au chevet de son cher neveu.

Vite, de l'alcool, quelque chose qu'il puisse respirer ! cria-t-elle, alarmée de le voir si pâle. Et Duncan qui n'est jamais là où il le faut !! Si seulement j'avais prévenu Carmen...

** David ! Toi ici !
Daibhidh_mac_campbel
Dans les limbes de son inconscience, le jeune garçon semble entendre une voix appaisante... il la connait cette voix, elle a su bercer ses désillusions quand ils étaient gamins, ils ont le même âge mais la vie les a différemment traité, elle ne sait pas qu'il a été promis à une vie d'ombres, de crimes. Ou peut-être qu'elle en est parfaitement conscience, en tous cas, elle veut le sauver.
Dans son inconscience, il a le sentiment d'entendre Baile Ineraora mais il sait que le bruit lancinant de la mort qui approche n'est qu'une chimère.
Dans son inconscience, il pense à ce que sa vie aurait pu être s'il avait choisi un autre chemin et le voilà aujourd'hui, le fier petit-fils de Laird Hugh mac Campbell qui se meurre dans son refus de se soigner, y a-t-il seulement encore un seul espoir de le sauver ? Daibhidh aimerait bien, il a tant besoin de lui encore, il doit lui montrer plein de choses. Un jour, il lui a promis de lui apprendre l'art de la chasse au faucon mais le temps manquant au temps, il n'a pas pu tenir sa promesse.
Daibhidh voit encore le cuir chevelu du Boucher qui frétille comme dans une marmite, au feu ! C'est là qu'il devait être, dans le monde des enfers, il ne méritait que cela. Il se souvient aussi de ses yeux maléfiques quand il s'est su piégé par le jeune homme, il l'a maudit puis comme le lâche qu'il est, a reculé. Son parrain, lui, aurait avancé. Sa tante, elle, aurait avancé, son oncle Aedan aussi.
Dans son inconscience, il voit aussi sa Tante, Tia Carmen qu'il lit avec beaucoup de plaisir à chaque fois, s'il y pense, c'est qu'à part Tante Isabelle, il ne lit jamais personne avec plaisir. Elle serait une soeur idéale pour lui et même si cela fait peu de temps, il tient déjà beaucoup à elle.
Son visage n'exprime rien d'autre qu'une foule de sentiments contradictoires, ses traits accusent la réalité de son quotidien mais ses yeux, clos à ce moment là, disent qu'ils espèrent encore et toujours. Pourquoi ? Il ne sait pas. Que doit-il encore attendre de la vie sinon des lendemains pluvieux à l'image de la sécheresse de roc de son coeur ?
Son corps, tout en muscle, ne laisse rien survivre de la période où il a été gamin, la période où les rondeurs de l'enfance se disputent à des traits plus virils. Non, il est devenu sec, garçon à la beauté froide, dénué de sentiment. Et dire qu'il ne voulait pas ressembler à son Cousin Liam, c'est râté. C'est son portrait craché et ils partagent bien plus qu'une cicatrice faciale en commun, bien que celle de Daibhidh soit moins présente pour défigurer sa joue. Elle plait cette cicatrice, à tout le monde, sauf à lui.
Dans son inconscience, il ouvre les yeux et voit Tante Isabelle, penchée sur lui, le visage inquiet.

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Laure, incarné par Carmen_esmee.


Comme promis Laure déambule dans les ruelles de la Cour, arborant le bel éventail de la jeune enfant qui attend sagement son prince dans la taverne la moins malfamée du quartier... enfin c'est ce qu'elle lui a dit.
Cette jeune fille venant de nulle part était comme un fantôme de son passé, ses yeux de victime de l'amour, le grand ou non, elle se consume pour cet adonis qu'elle doit trouver...

Elle porte un long manteau bordeaux, qu'elle a noué négligemment, découvrant ainsi une épaule. A quoi bon être pudique dans ce métier, elle n'a pas besoin de s'habiller de belles toilettes pour être désirée. Un simple regard suffit, une main ouverte recueil le fruit de son travail et l'affaire est conclus. Comme la plupart de ses collègues de la Cour, elle n'offre que son corps, pas ses lèvres. Le plaisir et non l'amour... L'indifférence est sa seule défense.
Ne croyez pas qu'elle n'a pas de coeur, elle en a un, malgré ses blessures il bat encore pour Lui. Le seul, l'unique, le grand et bel amour, un amant aussi, le meilleur que la terre est porté.

Elle marche ses pas ne font aucun bruit... Mais l'on entend le bruit de l'air que l'on evente avec nervosité dans la rue. Ce vent qu'elle provoque dans ses mèches folles tombant de son chignon, lui rappelle ses origines, rien n'est plus fort, rien n'est plus beau que l'air d'Eire dans ses collines... Les chardons lui manque. Les femmes se prennent toujours pour des fleurs, des roses souvent car c'est la seule fleur à sa connaissance qui sait défendre sa beauté. Si elle devait choisir, elle serai un chardon coupé dans un jolie vase qui n'attend que de se faner pour rentrer au pays... La beauté n'est pas un don, c'est une condition. Toutes les belles femmes le payent un jour ou l'autre. Si convoitées, si désirées par tous et pourtant l'on ne veut s'apartenir qu'a soi. Il faut jouer avec cette condition, le temps que cela dur, obtenir ce que l'on veut, le poids des secrets est l'un des prix à payer...

Elle songe tant qu'elle s'arrête au coin d'une ruelle, et vient s'asseoir sur le rebord d'une fenêtre, une echoppe, un vendeur de ruban... Voilà ce qu'elle aime, les rubans, des fils de vie qui la soutiennent, l'enveloppent et la cherissent.
Elle se pose toujours la même question : "A quoi ça sert de vivre quand rien ne vous enivre ?" une question qui reste sans solution... Elle se tourne vers la fenêtre, il fait si sombre à l'intérieur que le verre agit comme un miroir, pas aussi parfait qu'un mirroir d'argent mais ce reflet sombre semble lui donner un aperçut de son destin, elle vieillira ici.. ne connaîtra rien d'autre.
Elle veut pourtant scier les barreaux de cette cage dans laquelle, elle s'est enfermée, elle veut rompre sa solitude... Sentir une petite main dans la sienne, mais cela n'est pas permis pour une catin... Laure veut dénouer les les habitudes, s'en sortir, retrouver son nom... Aurore avec le temps est devenu Laure, n'est ce pas comme cela qu'elle est rétribuée pour une nuit ?
L'or pèse lourd dans la balance qui la fait rester sur les pavés de la cour.

Que sa vie lui appartienne, un regard pour ses propres yeux dans le miroir de fortune, elle ne veut plus appartenir a ses fantômes d'une nuit, mais a t-elle finalement le choix ? Que sait elle faire d'autre ? "A quoi ça sert de vivre, quand rien ne vous délivre ?" Elle n'est qu'un maillon, trop faible maillon qui doute.
Devant tant d'indifférence, parfois elle a envie de se fondre dans la nuit pour rentrer, enfin, oui rentrer au pays. Et elle se prend à croire que tout pourrait changer aujourd'hui...

Aujourd'hui... A cet instant, elle ne voit pas seulement son reflet, une ombre clair vient se dessiner près du sien, flou, elle plisse les yeux en vain et donc se retourne, l'éventail en garde, déployé sur son visage, n'occultant pas ses yeux, qui se posent sur...
Isabelle_lupin
Isabelle caressait le visage tant aimé de son neveu, curieux de dire cela, il était de six mois plus âgé qu'elle, mais il restait le fils de son frère Colleen et donc par conséquent, le titre de neveu allait de pair. Qu'avait-il subi là encore ? Incroyable cette aisance à s'attirer des ennuis, ces hommes ! Bien qu'elle ne soit pas en reste, la jeune Isabelle n'était pas encore prête à l'avouer, à Se l'avouer...
Oubliant toute bonne mesure, elle s'assit à même le matelas que formaient les feuilles tombantes de l'automne en la forêt inconnue, plaçant avec sa douceur et son habileté coutumière la tête de Daibhidh sur ses genoux.


" Là... Daibhidh, je te jure que ça va aller..." Puis, ajouta envers son cousin, un peu plus sévèrement qu'elle ne l'aurait voulu :

" Tu te fiches de moi, Liam ? Tu crois sincèrement qu'il est prêt à travailler de cette manière ? Qu'est-ce que j'avais dit ? Je veux qu'il soit traité avec le respect et la douceur dont il a manqué toute sa vie ! Tu n'es donc pas digne de confiance ? "

Elle tapait fort, la jeune Isabelle, mais c'était sa manière de procéder quand on l'offusquait, elle ne se tournait jamais pour dire ce qu'elle pensait, à qui que ce fut; les deux mètres de Liam ne l'impressionnant aucunement. Les muscles non plus. Sortant son mouchoir de soie immaculé, Isabelle épongea avec des gestes maternels le front constellé de sang de Daibhidh et lui chuchota quelques paroles apaisantes, le temps que Lancelot ne se décide enfin à rapporter de quoi lui porter les premiers secours.

Liam la regardait avec le même air qu'il adoptait à chaque fois qu'elle le gourmandait : piteux, faussement furieux, offusqué de s'être fait rabroué de la sorte. Mais à elle, il ne répondrait pas, c'était toujours ainsi. Autour du cou de la jeune femme, une chaîne en or au bout de laquelle pendait une clé en cuivre. Fébrilement, elle passa un doigt dessus et regarda Liam, semblant lui dire


** Nous allons y retourner, il est toujours là, à moi. ** Elle écarta le col de sa capuche, sortant la clé de son corsage et lui montra. Elle savait qu'il comprendrait.

Hochant la tête avec gravité, sans un mot nécessaire entre les deux cousins qui se comprenaient parfaitement, Liam se pencha, prit dans ses bras Daibhidh qui n'était pas capable de protester et le plaça dans le carrosse puis aida sa cousine à gravir le marchepied, se mettant lui-même aux commandes, fouetta les chevaux en direction de l'endroit dont ils avaient convenus implicitement.

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