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[RP] Guérir ou s'abîmer dans les lames

Henriques


L'abbé du Mont avait accompagné son amie depuis l'abbaye de Rouen. Le chemin n'était pas si court que cela, il fallait encore traverser de grandes villes comme Lisieux puis nombre de bourgs et de chemins escarpés. Les dernières lieues depuis Avranches étaient les plus rudes, car il fallait traverser la Guintre et les dizaines de ruisseaux avant d'arriver en Baie du Mont Saint Michel.
Mais le Rocher trônait, à l'embouchure du Couesnon, majestueux et infranchissable.

Les deux clercs avaient laissé leurs montures aux meilleurs écuyers et avaient grimpé tout en haut du Mont, pour atteindre l'abbaye en passant par le Châtelet. Daniel fit visiter les locaux à Asphodelle, en l'aidant parfois à cheminer pour ne pas qu'elle se fatigue. Oh....elle avait son caractère et sa dignité, mais l'Archevêque ne voulait pas en entendre parler lorsqu'ils étaient ensemble : lui aussi avait souffert de grandes blessures corporelles dans son passé militaire et il savait qu'il ne servait à rien de se mentir à soi-même en refusant de l'aide.

Réfectoire, cloître, promenoir des moines avec la Chapelle des Trente Cierges au niveau inférieur. Et de retour sur le flanc sud par lequel ils étaient arrivés, Belle-Chaise et les appartements abbatiaux. C'est ici que l'abbé du Mont avait fait préparer une chambre pour Asphodelle : vue directe sur la baie et accès à l'Eglise du Mont à quelques mètres à peine. Il fallait traverser le Rocher pour accéder au promenoir des moines et au cloître, mais cela importait peu : le lieu était calme et Daniel avait d'ailleurs ses propres appartements tout près.

Voilà mon amie....ce n'est pas grand...mais c'est calme et doux à la vue. Sens-tu l'odeur qui émane de cette mer immense?
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Asphodelle
Le ventre noué, parce qu'elle avait eut peur.

Elle n'avait pas osé le dire à Daniel, mais la marée basse l'effrayait. Le démon attendait pour piéger les voyageurs...

Elle l'avait suivi, avait grimpé, les marches, les escaliers, les niveaux, et maintenant, elle était fatiguée.

Elle eut un sourire un peu pauvre, devant la vue...
Face à elle la sauvagerie d'un monde reposant.

Née dans les marais aquitains, en bordure d'océan, et s'écorchant les pieds nus sur les pierres pointues des Pyrénées, Asphodelle avait passé les 15 premières années de sa vie sur les routes.
Est-ce pour cela qu'en temps que Garde Episcopal, elle n'avait jamais tenu en place...non jamais...? jamais plus de deux mois d'affilée en place...deux mois? disons que dernièrement, c'est la première fois qu'elle s'était arrêtée.
Escortes, mobilisations, escortes, mobilisations, escortes, croisades...
Jamais chez elle...jamais...

Peut-être qu'à présent, cette course arrêtée, il ne lui restait que sa vie, sa propre vie à affronter.

Une vie...bien vide.


Je sens...oui...elle s'était approchée de la fenêtre, et elle s'appuyait dessus.
Un regard en plongée...sur les pierres et les roches...les herbes folles, et les vents qui battent la façade.


Merci...Daniel...

Elle se sentit lasse, et comme elle avait mandé quelques courses depuis le continent, dont un jonc, elle souhaitait maintenant se reposer.

Elle prit son petit sac et se brossa les cheveux...d'un geste doux mais manquant d'énergie, et puis ses mains avaient ôter d'un geste sa cape, son vêtement de dessus, sa robe, ses chausses, et elle s'était glissé directement sous les draps un peu grossiers mais bons sous la joue, et propres, seulement vêtue de ses vêtements de dessous.

Elle ne se tourne pas vraiment, quand elle demande à son ami :


Tu es à l'abbaye jusqu'à quelle heure du jour?

Déjà ses yeux commencent à se fermer...
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Henriques
Le toulousain se sentit quelque peu gêné lorsque la normande se retrouva avec ses seuls vêtements de dessous en dentelle anglaise sur elle. Oh, n'allait pas imaginer qu'elle n'était pas chaste! La combinaison lui allait au niveau du genou et ne laissait rien apparaître...bien des donzelles arpentaient les rues de nos villages avec plus de chair apparente. Mais la diaconesse n'avait pas l'habitude d'être vue sans ses habits habituels. Imaginez un seul instant Henriques en braies boueuses avec de petites poulaines crasseuses et la chemise en sueur....vous seriez tout aussi choqués, je vous l'assure.

Je reste quelques temps ici Asphodelle...je vais m'assurer que ton installation se passe bien et puis je vais sans doute aider Carmen dans ses tisanes...elle a la fâcheuse habitude de se perdre....et je crains que le Rocher ne soit pas encore totalement compatible avec son sens de l'orientation.

Après un sourire, il se dit que le Mont et la compagnie des maîtres des lieux lui ferait sans doute du bien. Hélène était maintenant une jeune mariée mais elle venait très souvent sur le Rocher. Et puis le Duc Alcalnn était un homme bon et loyal, et les deux s'entendraient sans doute très vite et très bien. Daniel ne put s'empêcher de penser qu'ils se ressemblaient à bien des égards: militaires de carrière, détenteurs de valeurs morales fortes, personnes souvent déçues par la vie et parfois maltraitées par ceux qu'ils pensaient proches. Oui, Asphodelle et Alcalnn se comprendraient mieux quiconque, pour sûr. L'ancienne Préfête des Vidames était une femme accessible au coeur tendre, même si elle donnait parfois cette impression de froideur qui était en réalité le fruit de sa détermination à toute épreuve.

En attendant....prends le repos....je vais aller prier à la Chapelle puis vais tâcher d'aller trouver Carmen. Et puis je suppose que tu as fait apporter tes affaires...
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Asphodelle
Elle entendit qu'il restait là quelques jours...
Ce message la rassura, car elle était dévolue à ne pas voir grand monde pendant cette retraite, et la présence de l'archevêque était tel un repère, une porte ouverte sur un dernier sens raisonné.

Mais elle n'entendit guère plus, car la tisane de l'Ange était bigrement efficace. La fatigue, l'envie de fuir le monde dans le sommeil, associé à ces derniers mots de Daniel, la firent glisser illico au pays des songes, où elle ne rêvait même plus.

...

Un oeil s'ouvre...il fait noir...le vent souffle et elle aimait entendre le vent souffler...elle était toujours là...le monde aussi...alors non, elle préfère se rendormir...

...

Une lumière diffuse, un frottement sur le drap, un parfum de soupe...le jour filtre à travers l'épais rideau depuis la baie aux meneaux larges...un rayon de lumière...elle était toujours là...c'était la chambre...le monde aussi...alors non, elle se retourne, et préfère se rendormir....

...

Un courant d'air...le vent, toujours le vent, quel ami...il souffle comme dans le sud au pays de sa mère...la chambre est dans le noir...le rideau n'avait pas bougé...mais la lune...la lune si belle...comme lorsque, petite, elle dansait avec les Gallizenae, qui rythmaient leur chant dédiés à leur Déesse, dans le secret des forêts profondes d'Euskal Herria.

Il fallait marcher seules, et se retrouver à un endroit connu par messages sur lesquels des dessins étranges émerveillaient ses prunelles...
"tu ne comprendras rien...ce sont des runes...de toutes façons tu ne comprends jamais rien Asphodelle"... sa mère, les yeux élancés en amande, sur deux lagons azurs éclatants, toujours brillants d'une émotion à l'intensité telle qu'elle en paraissait possédée de la tête aux pieds. Elle tient sa main et doit marcher vite, presque courir, au milieu de la nuit.

Mais c'était drôle, parfois il fallait s'arrêter derrière un buisson, et attendre un peu...c'était drôle, parce qu'il fallait se cacher, et ne pas être vus de quiconque.

Parfois, il y avait du sang...non, cela elle n'aime pas...des petits animaux, et des osselets jetés dans le rouge versé...non elle aime moins...elle rouvre les yeux sur la lune...mi-clos sur sa rondeur immense...il lui semble sentir la peau d'ours à même le sol, sur laquelle elle dormait dans la hutte.

Elle était bien dans la hutte...et Petit Pierre était là depuis quelques années maintenant, il était gentil et retenait la main de sa mère lorsque celle-ci lui faisait connaître la brûlure de ces gifles...elle sourit sous les draps : sa mère lui filait toujours des gifles, mais elle ne les sentait plus maintenant, parce qu'elle était grande, et qu'elle avait connu des gens qui lui en avaient collé des plus fortes que sa petite mère...les phalanges avec.

La lune était là, et les souvenirs aussi, elle est bien et se rendort...

...

C'était douloureux ça...ce n'était pas un mal physique, mais on la forçait à se réveiller. Une main avait agrippé son épaule, et doucement, très doucement pourtant, elle devait se rendre à l'évidence qu'on appelait son éveil.

Elle ouvre les yeux, et voit une forme dans la chambre...elle ne veut pas regarder...du reste, les rideaux s'ouvrent...la lumière jaillit avec force...elle ne put que dire : Non...non...laissez fermer encore...encore un peu...et se réfugie sous l'oreiller...elle était là, et le monde aussi, elle ne voulait pas.

...

La chambre est de nouveau plongé dans le noir...le rideau a été remis à sa place...elle a soif, mais elle n'a pas faim...c'était bien comme ça, cette sensation de lourdeur...la bouche pâteuse...la tête en plomb...peut-être qu'elle arrivera à mourir sans un geste...ce serait bien.

...

Le soleil...de nouveau...il se lève? peu importe...mais, elle sent immédiatement, que son corps ne veut plus dormir. Elle reste là encore un peu, dans la fraicheur des murs...et ouvre doucement les yeux...mince de mince...plus de sommeil ce coup-ci? mais où se planquer? parce qu'elle était bien là dans la chambre, et le monde...le monde était toujours là. Elle se redresse et son corps lui fait mal...engourdie...les draps froissés...les paupières plissés...obligée de s'assoeir...envie de pipi...envie d'eau...envie d'un bain...c'était loupé : "l'envie de" pousse à vivre.

Elle pose les pieds par terre, brrr la pierre froide. Ses pieds fraichissaient aux orteils : manque de nourriture...et maintenant, assise là, elle avait faim.

Elle soupire, se frotte l'oeil...
On avait déposé un vêtement sur une chaise...une robe de bure blanche et de grosses chaussettes de grosse laine.
Elle enfile le tout, mode foutraque par-dessus le dessous, et une étole dans les cheveux, façon orientale.

A ses pieds, des sandales de cuir sur ses chaussettes.

Un oeil dehors : il n'y avait personne dans le couloir. C'était bien. Le soleil était blanc et brillait à travers les fenêtres qui tentaient de briser la pénombre des murs épais.

Où aller? ... elle voulait un bain...manger chaud...et faire pipi...mais pas dans cet ordre.

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Asphodelle
Elle regardait ses pieds comme s'ils étaient ceux d'une étrangère.
C'était quoi ces nouvelles lignes pulpeuses et douces? et ce blanc rosé qui revenait irisé ses ongles? les plis de sécheresse disparaissaient, les craquelures de la peau tannée aux cicatrices s'amolissaient, et cette marque à l'endroit du tibia semblait se résorber également.

Elle n'avait jamais été comme certains de ces Chevaliers, clinquant de titres, avec leur beau collier, leur couronne et leur air fringuant de Sainte Nitouche, mais qui n'ont que l'épée de belliqueux : la vérité était que leurs miches étaient juste posées sur un coussin de soie la majorité de l'année, quand ils n'assistaient pas à des défilés de mode.

Elle, avait enfilé les missions comme des perles, et en mission, c'était l'authentique soldat qui se coiffe pas pendant cinq jours, les cheveux noués pour planquer la cabale anti-amour, et quand ils étaient trop sales, une étole enroulée ou la capuche masquait le tout. Elle pissait derrière les arbres, en gardant un oeil sur l'objet de sa mission, qu'il fallait protéger, et tant pis si un paysan trop aventureux regardait la lune en plein jour. Elle se baignait dans les rivières, froides ou dans le vent chaud, sur les pierres crochues ou l'argile molle qui salit les pieds mais rends la peau douce, quand elle sentait que son odeur devenait contraire à son image. Elle prenait du temps, du climat, de la géographie, de ses accessoires et de l'équipement, ce qu'il fallait pour ne pas tomber malade, ne pas se blesser, ni mourir, ni se perdre, juste ce qu'il faut pour réussir là où elle ne devait en aucun cas échouer.

Quelques mandales distribuées sans hésiter si nécessaire, et pour tout ce qu'elle a pu croiser de mauvais en chemin : un hors-la-loi, évidemment...un homme qui violente une femme, et si c'était la sienne, il prenait le double en tannée...bien qu'il lui soit arrivé de tancer une femme qui battait son mari...tout être rossant un peu trop copieusement un gosse...et ceux qui blaphémaient devant elle prenaient une gifle instantanée. Elle avait la main leste, et elle réfléchissait pas beaucoup aux contraires des chances en l'occurence, puisque tout était une question de l'utilisation des forces physiques régissant les corps : gravité, élan, souplesse, poids...mais surtout de principes.

Parfois évidemment, et parfois souvent, elle gagnait pas complètement. Elle était alors obligée de faire bonne figure et planquer sous une crème poudrée le bleu qui verdissait et donnait l'air d'une bagarreuse de taverne.

Tout le reste était payé en sourires, et en caresses, qu'elles soient du regard ou du bout des doigts, sur une joue, un haut de crâne, une épaule, la tendresse dominait largement ses gestes.

Et maintenant, elle pouvait prendre autant de bains voulus, avoir une maison, la décorer même...rester en robe toute la journée...s'entrainer à parler comme il faut devant un noble pour la Maison Royale...quelle impression étrange que cette repossession soudaine de ce corps qu'elle avait soumis, et plié aux exigences de son travail.

Nue dans l'eau qu'elle venait d'intégrer, dans un baquet de bois, les jambes repliées, elle écrasait une éponge d'eau sur sa tête.
La pièce blanche était agrémentée d'une cheminée où brûlait un feu, et une table contre un mur permettait de poser les essentiels pour la toilette.
Des draps de bain, sa tenue de change, une brosse à cheveux, des flacons, étaient posés dessus.

Son corps avait maigri, la peau était blanche, et une immense balaffre peu séduisante barrait sa jambe gauche du milieu de la cuisse jusqu'au genou. Une ancienne blessure, vue la blancheur de la cicatrice.

Des bleux épars, et des traces aux poignets, quelques cicatrices...rien qui ne puisse rendre un homme fou de désir certainement...si ce n'était ses courbes.

Elle ferme les yeux sous l'eau ruisselante, et demande à Carmen :


Et bien...j'espère en tout cas que je ne vous détourne pas de tâches importantes Ange...souriante et se frottant les yeux mouillés : d'ailleurs où habitez-vous?
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Floriantis
[Bretagne, Saint Brieuc, début novembre]


La feuille que le vent emporte ne cesse son voyage que lorsqu’une accalmie le lui permet. Elle se pose doucement sur quelque objet qu’elle trouve ou sur le sol, après avoir virevolté en tourbillonant en une folle danse, comme ces farandoles endiablées qui laissent fuser les rires des jeunes gens qui se tiennent la main, et attend un autre souffle d’air pour s’envoler aussitôt vers une destination inconnue.
Quelle sera sa destination maintenant ? le Très Haut l’abandonnait il une fois de plus pour le laisser hésitant et doutant ? Fallait il être puissant pour avoir le droit de vivre et de respirer ?

La mer qui frappait les rochers dessinait ses bouquets d’écume qu’elle propulsait vers le ciel et la côte, faisant entendre son chant colérique tandis que le vent balayait les rochers et la lande, l'obligeant par instant à fermer légèrement les yeux. La capuche de sa cape rabattue laissait à peine entrevoir son visage et le gris de ses pupilles qui fixaient la danse des vagues alors que le jour déclinait, ses bras étaient repliés autour de ses genoux protégés par des braies de toile épaisse, sur lesquels il avait posé son menton.

Il aimait ce coin de terre où le vent fouettait le visage, où les embruns vous assaillaient et où l’air avait un parfum et une fraicheur qui vous redonnaient du courage. Ce rocher plat qui dominait la petite falaise à laquelle il accédait par une sente non loin de sa bâtisse, était son refuge. Il n’y avait rien devant, juste les rochers à quelques dizaines de pas en contrebas, un peu de sable mêlé de cailloux sur la plage de la crique, et la mer et puis tout là bas cette ligne qui semblait séparer le ciel de la terre. Le bout du monde comme il disait en riant. Qu’y avait il là bas tout au fond ?

Un jour il aurait un bateau, comme ceux qu’il voyait sur le port, et il partirait explorer le bout du monde.

Si d’habitude un léger sourire éclairait son visage lorsqu’il était ici, aujourd’hui nulle lueur ne dansait dans son regard si ce n’était celle du ciel et des nuages qui s’y reflétait. Ses pensées bouillonnaient dans sa tête.
Il avait quelques missives à faire, et repensait aux dernières reçues, notamment celle de son amie Marypole. Etrange rencontre que la leur, comme pour Secate d'ailleurs, en octobre de l’année passée, lorsque ses pas l’avaient emmené au milieu des batailles alors qu’il cherchait sa rouquine aujourd’hui disparue. Il rêvait de devenir chevalier et sauver les plus faibles, alors il avait intégré les Trente, un bel exploit dont il était fier lui le petit blondinet du royaume de France. Mais les rêves avaient parfois un goût d’éphémère.

Aujourd’hui, tout ça lui paraissait tellement dérisoire. Il croyait, il donnait tout ce qu’il avait, il mettait son cœur et sa passion dans la moindre chose qu’il accomplissait avec honneur et loyauté, et il était déçu encore.
Il ôta le gant de cuir de sa main droite et la glissa à son cou pour sortir le médaillon qui ne le quittait pas depuis la mort de Lali. Le même que le sien. Cette lettre K l’obsédait.
Pourquoi cette lettre s’il s’appelait Blainville ? sa sœur lui avait dit que c’était leur nom. Aujourd’hui elle n’était plus, il était orphelin et il n’avait pas trouvé les réponses à ses questions depuis qu’il avait quitté ceux qui l’avaient élevé en Alençon.
Et puis il y avait cette discussion qu'ils avaient eu Secate et lui, et ces étranges coincidences sur leur passé. Demain ils devaient se voir pour en parler encore et déjà il était impatient.

Ses prunelles se portèrent au loin avant qu'il ne se relève pour prendre la direction de chez lui. Les nuits tombaient de plus en plus tôt et il avait des missive à faire, dont une réponse à quelqu'un qu'il respectait depuis des mois qu'il la connaissait.



[Un peu plus tard, une bâtisse]

La plume s'arrêta et le blondinet relut une dernière fois.
Citation:
Monseigneur,

Je sais que vous allez sourire, mais pour moi vous serez toujours Monseigneur Asphodelle.

Je viens à nouveau prendre de vos nouvelles et vous remercie également de votre réponse et de ces choses gentilles à mon égard que vous avez couchées sur le vélin.
Je suis comme je suis et j'essaie d'aller toujours vers le mieux, mais j'ai tant de choses à apprendre encore.

J'espère qu'après ces mois et ces mois de travail, vous trouvez enfin le moment de vous reposer.
Vous savez que vous pouvez compter sur moi et mon soutien et qu'il vous suffira de me faire appeler pour que je vienne vous rejoindre si quelques projets faisaient leur chemin en votre esprit qui je le sais, sommeille rarement.

Je vous demande une seule chose, de prendre soins de vous.

Avec tout mon respect.

Floriantis


L'emplumé s'envola en direction de celle qui sans doute le lendemain trouverait sa réponse attachée à la patte du volatile.
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Carmen_esmee.
Carmen accompagne Asphodelle jusqu'à ses appartements, elle l'aide à remplir le baquet, elle veille à la bonne température... Et laisse sa patiente se dévêtir et plonger dans son bain.

La femme médecin inspecte les appartements de la dame, tout y est bien rangé, elle attrape un tabouret et le peigne d'Asphodelle... Elle vient s'asseoir à la tête de celle ci.

Elle peigne doucement les cheveux d'Asphodelle,


Des tâches importantes ? Non mes élèves se font un peu discrets en ce moment, de plus Monseigneur Belphegore peut aisément me remplacer auprès d'eux si il le faut.

Elle ne peut s'empêcher de regarder les cicatrices de la Dame, elle qui la pensait de haute noblesse et femme du Très Haut... Elle ne manquera pas de la questionner à son tour, subtilement comme toujours...
En attendant, elle répond aux questions qu'on lui pose poliment.

J'ai de nombreuse maisons, mais je n'en occupe aucune vraiment...

Elle rit doucement... elle repose le peigne sur ses genoux et fait face à la Dame, saisissant l'éponge, elle vient lui frotter doucement les épaules

Je vis au couvent lescurien dans mon ancienne cellule de séminariste.. Au Château de Cournon en Auvergne, chez mes cousins Toggenburg de Marigny..

Elle réfléchit un instant, J'ai eu une boulangerie à Treguier aussi, une mauvaise idée que j'ai eu.. Encore.. Mais je l'ai revendu il y'a peu.. Que dire d'autre eh bien.. J'ai des terres que j'ai hérité de ma famille maternelle, mais c'est encore trop douloureux de s'y rendre pour y vivre... J'y passe donc quand bon me semble... Donc je crois que ma maison, c'est la roulotte que je partage avec mon fiancé.

Carmen rit franchement, amusée de ce que penserai sa famille de cela...Et vous Dame, où viviez vous avant de venir ici ?

Elle repasse à la tête de la Dame, et vient nettoyer son dos, elle ose ainsi une autre question plus ou moins subtile...

Est ce la bas que vous avez reçu ces souvenirs marquants ?

Carmen.. Aussi subtil qu'un coup d'épée...

Asphodelle, comment une femme qui porte le nom d'une fleur peut être autant marqué par le fer.. Quelle peine envahie cette femme ? La perte d'un être cher... L'amour ? Les deux à la fois ?
Elle connait se regard... Vide et las, elle l'a eut il y'a un peu moins de deux ans.. Son coeur de femme-enfant avait souffert de la disparition d'un être aimé... Elle ne savait pas comment aborder le sujet avec Asphodelle, peut-être après tout qu'elle se trompait complètement ?

Elle posa donc une dernière question pour enrober la première, si celle ci fut trop directe..


Avez vous de la famille dans le royaume où ailleurs ?


Carmen fini de lui laver le dos. Elle reprend le peigne, jusqu'à ce que la crinière de feu d'Asphodelle, soit domptée et rassemblée en une longue tresse soigneusement nouée par un ruban comme le lui appris sa cousine...
Asphodelle
Elle se laisse aller à se délasser un instant.

Elle écoute la voix douce de Carmen, et est attentive aux informations confiées.


Aaah...fait-elle...une roulotte avec son fiancée...ce que c'est romantique...la liberté et l'amour...

Moi? et bien...pour l'instant j'occupe une chambre louée à Rouen.


Elle s'arrête et poursuit : je n'ai pas de maison...avant cela j'ai passé huit mois sur les routes en escorte...elles m'ont menée de Honfleur jusqu'à Uzès, puis sur Chambéry, Lyon, et puis je suis rentrée et ai fait un tour sur les Flandres.
Ce n'était pas vraiment des voyages d'agrément ou des balades : mon boulot était de veiller à la sécurité des clercs que j'escortais.

J'ai occupé le poste de Garde Episcopal pendant bien des années, et Préfet des Vidames de la Garde une bonne année.

Ce qui fait que d'escortes en croisades, moblisations diverses, pour lesquelles j'étais toujours partante - j'adore ça - je n'étais jamais dans mon village de résidence.

Avant Rouen, j'ai vécu à Jérusalem une année et demi, et avant encore, à Sion, en Confédération Helvétique, un an et demi aussi...et encore avant...à Bayeux.


Il n'y avait finalement devant ses yeux que des lambeaux de vie, des attaches, et puis des départs, mais elle avait hérité du sang gitan de sa mère. Elle aimait surtout, donner de sa personne, comme si le sacrifice de soi donnait du sens à son existence. Elle n'avait rien trouvé de mieux que d'offrir sa propre vie en échange de celle des escortés.

Dommage que Rome soit si gâtée, et que pourrissante, ingrate, capiricieuse, arrogante parfois - souvent - elle n'ait même pas vu à quel point la valeur d'un tel sacrifice, répété sur plusieurs personnes de bonne volonté, était tout simplement inestimable.

L"inestimable" n'avait plus de valeur, l'"inestimable", avait désormais un prix...au rabais, à la solde...c'était la normalité comme l'est le page à son serviteur.

C'était tellement éloigné de ses visions de la vie et de l'humanité, qu'en réalité, cela avait fini par la dépasser, et comprendre que cette part de soi, elle l'amènerait juste avec elle.


Ma première...cicatrice...elle montre sa jambe gauche...je l'ai hérité lors d'un siège de Bayeux...j'étais Lieutenant de la Maréchaussée à cette époque, et je me battais comme une tanche. Première bataille, première raclée. Le docteur Raphoul a trouvé bon de me rafistoler mais il fallut s'y prendre à plusieurs fois : l'infection s'invitait à plusieurs reprises, et des fièvres m'épuisaient.

J'ai compris en étant embarquée casi malgré moi dans un Ordre Militaro-Religieux, qu'il allait falloir que j'apprenne, et arrêter de faire n'importe quoi...d'autant plus que je suis boiteuse depuis...et plus le temps passe, moins il me semble aisé de marcher sans une canne...
Elle sourit...le reste...et bien...la guerre...la défense...les chemins...parfois de simples gamelles...ou bien des bagarres.

Elle se moqua un peu d'elle en avouant : ma féminité m'embarasse...je ne sais pas être une femme...je ne sais pas faire avec...l'effet que je peux faire aux hommes...cela m'effraie...je me trompe souvent alors...je ne suis pas à l'aise.......quand je suis en uniforme, habillée comme un homme, je ne suis plus qu'une fonction...et cela me rassure...elle fit un geste de la main pour balayer tout cela...ayant grandie sans mère, qui pourtant avait la beauté du Diable, elle n'avait pas reçu l'apprentissage des gestes...qu'elle redécouvrait à présent, l'uniforme au placard....je redeviendrai sûrement Garde...c'est en moi...mais ce sera pour la Couronne, ou pour Monseigneur Henriques...mais plus pour l'Eglise...et en attendant...je vais tourner la page des métiers de garçons...et m'astreindre à apprendre autres choses...donner autrement...je ne sais pas bien encore...au Couvent c'est sûr...enfin...pour l'instant...le Couvent est sur le chemin...à la Curia Regis aussi...pour le reste je l'ignore...je suis fréquemment à des carrefours de ma vie, celui-là est tout de même plus radical que les autres...

Elle change le sujet et reporte sur Carmen l'intérêt de la conversation :

Où sont ces terres maternelles? si ce n'est point indiscret?

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Carmen_esmee.
Carmen rajoute de temps en temps un peu d'eau chaude dans le baquet et veille a ce que le feu dans la cheminée ne s'éteigne pas... Inutile que la dame soit malade...

La jeune fille ne cesse de l'écouter, décortiquant chaque phrase, espérant comprendre d'où vient cette tristesse qui affaiblie sa patiente. Elle s'aperçoit rapidement que Asphodelle a beaucoup voyagé, qu'elle a occupé de nombreuses fonctions à hautes responsabilités. Cette femme n'a jamais eu le temps de s'ennuyer semble t-il ?

Elle est assise près d'Asphodelle quand elle lui montre sa jambe, le médecin peut enfin voir et comprendre cette cicatrice.

Mais surtout le lieu... Bayeux ? Un siège ? Cela remontait surement à bien longtemps... Mais Carmen ne put retenir sa surprise... Elle aurait aimé lui poser mille question sur Bayeux à cet instant mais elle se tut, préférant garder le silence. La patiente se confiait, il ne fallait point l'interrompre et rester à l’affût du n'importe quel petit fragment de réponse sur la cause de son état de santé.
Carmen sembla balayer "Bayeux" de ses pensées en posant son regard sur les autres cicatrices.. Des blessures banales pour la patiente.. point pour Carmen, elle en demandera plus en temps utile


Asphodelle parla de sa féminité, Carmen ne put s'empêcher de sourire...

Je vous comprends plus que vous ne le croirez jamais, je ne suis moi même qu'avec des braies...

Carmen se regarde dans cette robe, trop étroite et trop ample à la fois, cette dernière ne lui donne que l'allure d'une femme... certain signe ne trompe pas néanmoins, comme le bandage de sa poitrine qui parfois dépasse de son corset trahissant le mal être de sa naissance...

Toujours a fuir ce que je suis... A qui j'appartiens... Vous devez vous dire que j'ai tout ce que je souhaite, un travail qui me plait, un fiancé qui m'aime... Mais cela n'a pas toujours été ainsi...J'ai tant maltraité mon corps à vouloir être un homme a cause du bonheur que vous connaissez sans doute d’être née dans le corps d'une femme, je me suis brûlée à vouloir obtenir ce qui est défendu, à fuir pour une vie qui m'est propre..

Il est triste de penser que nous appartenons toujours a quelqu'un que ce soit un père, un cousin, un frère, un fiancé ? Mais il y a aussi le reste, le couvent, les patients, les collègues... On appartient autant à nos responsabilité qu'aux êtres... Vous ne croyez pas ?

Peut-être était ce pour vous le moment de quitter tout cela, pour vous retrouver, à l'image que vous me donner de vous, nue, avec vos souvenirs du passé gravés à même votre peau. Puisse votre regard se projeter plus loin que cela... J'espère un jour vous y aider Asphodelle.


Carmen ne sait si elle a envie, ni le droit de parler des De La Serna... Après tout la devise de sa famille est la pour le lui rappeler...
"Courage et Sacrifices... Pour que le secret demeure..."
Huit mots pour résumer bien des horreurs... Mais le domaine n'a rien de secret, elle peut dévoiler cela, Cette femme a peut-être connu ses parents, peut-être aurait elle des choses a lui apprendre sur son passé ?
Peut-être que Finalement le Très Haut l'avait belle et bien guidée vers elle ?


Non ! Cela ne serait pas bien, Carmen est là pour aider Asphodelle est pas le contraire, dans d'autre temps elle lui posera ses questions...

C'est un modeste Manoir, A un jour et demi de marche de Compiègne


Quand Asphodelle fut débarassée des dernières poussières de son passé, Carmen l'attendait débout près du baquet, elle a posé un linge sur le sol et en tend un devant elle, l'invitant a sortir pour se sécher.
Asphodelle
"Son regard se projeter plus loin"...mais elle avait beau regarder, il n'y avait rien. Qu'une liste d'impossibles, d'hypothèses, de rêves flous, et dont la rêverie même fut abîmée par ceux qui ont avorté.
Qu'elle souhaiterait? qu'elle voudrait? qu'elle aimerait? il n'y à que des fins déçues, et des espoirs massacrés.

Certains vivaient au jour le jour, et ne vivait que comme cela, pour Asphodelle, être privée de vision lointaine était une angoisse.

Elle avait écouté Carmen, et elle se demandait par quelles épreuves celle-ci avait pu passer pour échapper à sa condition féminine.


Oui...on appartient autant à des responsabilités qu'aux êtres, Ange...elle se lève, sortant de l'eau, son corps marqué était pourtant gracile et svelte.

Mais...en réalité...elle laisse Carmen l'envelopper dans le linge...en réalité le contraire est vrai aussi...

Tout ce que l'on possède, aux creux de ses mains, et que l'on sait faire...tout ce qui irradie de nous...
elle se tourne vers Carmen avec un sourire lumineux :

Tout ce qui irradie de notre être peut tant attirer les autres qu'ils s'approchent de vous pour se réchauffer...pour chercher un refuge, ou un soutien...si l'on appartient à un père, un cousin, un frère, ou un fiancé...combien eux, et combien d'autres nous appartiennent? qu'est-ce qui émane de nous au point de faire tant de bien aux gens, qu'ils se sentent le besoin de votre être dans leur vie? Comme vous Ange...il y à beaucoup de vies suspendues à la votre...


Elle attache ses cheveux, pensant à ce frère trouvé, qui s'était tant entiché d'elle qu'il la surprotégeait, et ajoute : je suis née sans père...et je suis vite devenue seule...j'ai grandi, en me débrouillant, et libre de toute attache.
Est-ce pour cela que j'ai pu supporter le joug des Saintes Armées, sans m'en sentir esclave? et c'est sans doute pour les mêmes raisons que je les ai laissées derrière...
elle rit...

La dose de servitude doit suivre un chemin raisonnable...mais la plus grande servitude que l'on se doit d'attacher, est celle que l'on doit à Dieu...
Pour autant...chacun de nous peut devenir un soleil, où il fait bon approcher ses mains les jours de froid, jusqu'à devenir soi-même un doux et chaud "indispensable".

Compiègne? J'y suis surement passée...vous avez une grande famille?

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Carmen_esmee.
Carmen accueille la Dame dans ses bras, elle l'enveloppe du drap et vient lui frotter le dos.
Elle l'écoute, cette femme a raison sur toute la ligne...

Elle lui sourit,
Vous avez raison pour la réciprocité de nos attaches.. Oui en effet..
Je.. Je suis désolée pour votre père.


Elle laisse la Dame finir de se sécher et va chercher sa chainse,

Enfilez cela, vous allez attraper froid..


La femme médecin prépare le lit de la dame. Elle ouvre les draps.
Puis vient glisser une pierre dans l'âtre, elle s'agenouille devant la cheminée..

Elle regarde la pierre absorber la chaleur comme le banc tantôt qui lui vola sa propre chaleur, les mots de la Dame résonne encore dans sa tête...
Elle espère que ces derniers lui seront utile comme argument face à son père qui ne tardera pas à lui rendre visite chez elle.


Ma famille est assez grande du côté de ma mère, je doute que vous les connaissiez mais peut-être qui sait.
J'ai des cousins Harispe, Toggenburg de Marigny, Lisaran, et ma mère est une de La Serna... Je ne sais si elle vit encore ou non.. Je sais juste qu'on la vue pour la dernière fois a Honfleur.
Ma marraine est Korydwen de Toggenburg Marigny, Baronne de Cournon dans le BA et Mon parrain est Normand, comme moi, il ne fait pas parti de ma famille à proprement parlé mais il fut comme un grand frère pour ma mère et un guide pour moi. Il s'agit de Keur de Thorigni et Baron d'Aunay.

Carmen attrape la pierre avec une pince en bois, puis vient la glisser sous les draps d'Asphodelle.

Et vous, vous reste il de la famille quelque part ?
Asphodelle
Keur? j'ai bien connu Keur...nous fumes amis un temps...de celui où je vivais à Bayeux. Je l'ai vu commencer dans la politique, avec ses trois mandats de maire...et il était bon !

Il est devenu Duc depuis, ma foi...je pense que c'était tout tracé, au vu du charisme et du talent qu'il possède.

Nos vies se sont séparées quand je suis partie pour Sion, et je ne l'ai jamais plus revu...


Elle enfilait sa chainse en se demandant si elle arriverait jamais à posséder le même qui pourrait l'amener à aider autrui d'une autre manière que ce qu'elle avait déjà fait jusque là.

Je ne sais du coup, peut-être ... peut-être que je vous ai croisé alors lorsque vous étiez plus jeunette...
et lissant de sa main le tissu...elle ajoute : les années passent si vite...

Et elle s'assieds sur le lit...

Merci Ange...pour les soins...

Couchant ses jambes sous les draps et rabattant la couverture, elle réponds à la question :


Il me reste du côté de mon père, la famille di Césarini...mon cousin Leg...ma cousine Lilou...tout deux travaillent pour l'Empire à de hauts postes, ou pour la Savoie...la famille di Césarini est l'une des plus anciennes familles impériales...une batterie de double Ducs, baronnes, Duchesses...des fonctions grandiloquentes, mes ancêtres sont tous Chevaliers, ou presque, et nous comptions trois Grand Maîtres de Saintes Armées sur les 5 Armées francophones rien qu'entre nous.

Comme je suis bâtarde, ma mère n'est pas une di Césarini...elle est une EtxeBerri...en ce moment, elle est en séjour sur Paris...mais elle a une oliveraie et des vignes en Achaïe...je pense qu'elle passera me voir....J'ai également un demi-frère, Orcus...côté EtxeBerri, mais lui est légitime. Il est curé de Muret. Et...voila...
elle fait un sourire...j'ai le fardeau d'être une mal-née, mais dans mon malheur, je peux connaître deux mondes à l'opposé : celui de la richesse et du renom, et celui de la fortune née sur la débrouille, et un milieu de grippe-sous de toute origine...

Elle regarde un instant la jeune fille...et lui lance sans ambages :

Ma mère est complètement frappée...je veux dire qu'elle a vraiment une personnalité qui ferait fuir la pire des racailles...mais c'est ma mère......j'imagine que la votre vous manque...
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Carmen_esmee.
Carmen fut surprise d'apprendre que cette Dame avait habité où elle était née, de plus elle connaissait son Parrain ! Quelle joie !

Vous en parlez en bon terme, mais au passé ? Je comprends moi même je ne l'ai pas revu depuis mon baptême, c'est pour dire.
Le temps passe trop vite en effet, le royaume n'est pas grand et pourtant il est facile d'être suffisamment loin pour rompre des liens malgré soi.

Elle regarde la dame s'habiller pour la nuit, elle l'aide un peu et la regarde prendre place dans le lit, elle la borde rabattant sur elle les draps.

Votre famille semble bien grande, j'espère que vous avez su garder contact avec eux, il est si facile d'oublier que même si la famille est sienne pour toujours mais que les liens qui la constitue doivent être entretenus.

Carmen est en trait de plier les linges qui servirent à la dame pour se sécher afin de les porter à laver quand celle ci lui fait un aveux des plus... Comment dire ? surprenant sur la santé de sa mère ?
La jeune fille ne sait pas quoi répondre à cela, elle ne peut qu'approuver sans doute.. Elle incline la tête en venant s'asseoir au pied du lit.

Votre mère doit surement vous manquer autant que la mienne me manque.. Ne pas savoir ce qu'elle est devenu est une vrai torture... mais à votre place je serai certainement inquiète.

Je repense à ce que vous avez dis, au fait d'être mal née... Cela ne doit pas vous arrêter, je suis une vulgaire bâtarde moi aussi.. Comme vous !

Carmen rit doucement,

Mais cela ne nous a pas empêché de grandir et de vivre jusqu'à aujourd'hui n'est ce pas ? Ne nous arrêtons pas à cela, Asphodelle

Bien il vous faut dormir maintenant, je vais m'installer dans la pièce à côté si vous voulez bien.
Demain nous irons nous balader toutes les deux si vous voulez bien, je ne tiens pas a ce que votre teint reste si pâle ! La saison n'est pas propice au soleil, mais l'air frais du Rocher ne pourra vous faire que du bien.

Carmen se redresse, elle offre un dernier sourire à Asphodelle.

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