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[Chevenon] D'une visite vicomtale

Bisac
Aymeri rit de consœur avec son amie.

Oula ! Comment vous dire, ma chère, je ne préfère point imaginer les occupations nocturnes de mon confesseur. Je me contente de ses activités ecclésiastiques. Ceci dit, cela fait bien longtemps qu'il ne vint me rendre visite. Surement l'idée d'entendre en confession un mélancolique notoire.

Les tapis de la chambre bleue sont très moelleux et très agréable. Dessus, on aurait presque l'impression de baigner dans un nuage. On pourrait y dormir dessus sans l'ombre d'un désagrément. - Clin d’œil complice. -

Bisac attrapa une botte et, dans un sourire et un clin d’œil, déclara. - Vous permettez ? - Dans la position dite du "chevalier servant", il souleva délicatement la cheville vicomtale d'une main et enfila la botte sur la jambe féminine. Il répéta l'opération pour la seconde botte. Sa main suivit un instant le galbe du mollet de son invitée avant de redescendre pour terminer de remettre la botte. Se relevant, il tendit son bras à la saisine de Maud.

Je vous accompagne jusqu'à la bibliothèque ? - Ainsi, les deux amies, ou amants désormais mais platoniques pour l'instant, quittèrent la grand salle et traversèrent un couloir éclairé de fenêtres à meneaux garnie de vitraux colorés. Ils tournèrent, au détour d'un petit espace de déambulation à droite et, Aymeri poussant une double porte de bois sombre, arrivèrent dans la bibliothèque. Au centre, une table de bois vernis occupait l'espace. Quatre chaises curules l'entouraient. Les murs portaient de lourdes étagères chargées d'ouvrage de toute nature : philosophie ; médecine ; sciences ; poétique et contes. Un lieu de repos, de calme et de réflexion. Dans un coin, un pupitre se chargeait de vélins, d'une plume et d'un encrier. Sur le mur, des portraits. Non point des individus de la famille de Chevenon mais plutôt d'illustres inconnus venus dans le castel pour agrémenter les murs de pierres froides. Enfin, en de quelques endroits, des tapisseries étaient accrochées.

J'use de cette pièce comme un cabinet de travail. Je la trouve des plus propice à mes activités quotidiennes, qu'elles soient financières ou simplement intellectuelles.
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Maud
Eh oui! Amis et pas encore amants, l'idée était là et pourquoi se presser? Même si elle ne fut pas indifférente aux mains de Bisac qui la rechaussait et qu'il releva son allusion on ne put plus "facile" , avouons-le sur le moelleux d'un tapis.
Un nuage? Et non, elle n'embraierait pas pour demander si il s'agissait d'un nuage au septième ciel. Tout avait été dit et l'histoire suivrait son cours.
Elle focalisa bien plus son attention sur ce qui comptait aux yeux de maud: la bibliothèque.
Et elle en lâcha le bras de son ami en y entrant

Aymeri! quelle pièce magnifique!
D'embrasser le bureau et les ouvrages. Presqu'envieuse des trésors amoncelés sur les étagères.Et comme à son habitude, quand elle se sentait bien chez quelqu'un, elle entreprit de faire défiler sous ses yeux les masses de connaissances empilées.. Et se retournant d'un coup
C'est donc ici, l'antre où vous vous réfugiez?
Me feriez-vous le plaisir de choisir un de vos ouvrages favoris et de m'en lire un extrait?

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Bisac
Vous me voyez ravi que cette pièce vous plaise ma chère. J'y trouve un apaisement rare.

Bisac laissa son invitée déambuler devant les rayonnages et les étagères. Il appréciait voir Maud se plaire dans la bibliothèque. Un sourire étira ses lèvres. - Vous faire la lecture ? Ma foi si cela vous fait plaisir, alors allons-y.

Aymeri se rapprocha des ouvrages, parcouru du doigt la tranche de plusieurs ouvrages avant de s'arrêter sur l'un d'entre eux. La main masculine saisit le livre en question. Un livre dont la couverture de cuir brun portait mention d'une illustration dorée d'un bateau grec affrontant les flots.

Je vous en prie ma chère, asseyez-vous. - Dit Bisac en indiquant de la main l'une des chaises curules. Il vint s'asseoir juste à côté de Maud.

C'est un extrait du vingt-troisième et avant-dernier chant de l'Odyssée. Lorsque Pénélope retrouve son époux Ulysse et s'assure qu'il s'agisse bien de son aimé et non d'un imposteur.

Et la lecture débuta...

Elle parla ainsi, éprouvant son mari ; mais Odysseus, irrité, dit à sa femme douée de prudence :

- Ô femme ! quelle triste parole as-tu dite ? Qui donc a transporté mon lit ? Aucun homme vivant, même plein de jeunesse, n'a pu, à moins qu'un Dieu lui soit venu en aide, le transporter, et même le mouvoir aisément. Et le travail de ce lit est un signe certain, car je l'ai fait moi-même, sans aucun autre. Il y avait, dans l'enclos de la cour, un olivier au large feuillage, verdoyant et plus épais qu'une colonne. Tout autour, je bâtis ma chambre nuptiale avec de lourdes pierres ; je mis un toit par-dessus, et je la fermai de portes solides et compactes. Puis, je coupai les rameaux feuillus et pendants de l'olivier, et je tranchai au-dessus des racines le tronc de l'olivier, et je le polis soigneusement avec l'airain, et m'aidant du cordeau. Et, l'ayant troué avec une tarière, j'en fis la base du lit que je construisis au-dessus et que j'ornai d'or, d'argent et d'ivoire, et je tendis au fond la peau pourprée et splendide d'un bœuf. Je te donne ce signe certain ; mais je ne sais, ô femme, si mon lit est toujours au même endroit, ou si quelqu'un l'a transporté, après avoir tranché le tronc de l'olivier, au-dessus des racines.

Il parla ainsi, et le cher cœur et les genoux de Pènélopéia défaillirent tandis qu'elle reconnaissait les signes certains que lui révélait Odysseus. Et elle pleura quand il eut décrit les choses comme elles étaient ; et jetant ses bras au cou d'Odysseus, elle baisa sa tête et lui dit :

- Ne t'irrite point contre moi, Odysseus, toi, le plus prudent des hommes ! Les Dieux nous ont accablés de maux ; ils nous ont envié la joie de jouir ensemble de notre jeunesse et de parvenir ensemble au seuil de la vieillesse. Mais ne t'irrite point contre moi et ne me blâme point de ce que, dès que je t'ai vu, je ne t'ai point embrassé. Mon âme, dans ma chère poitrine, tremblait qu'un homme, venu ici, me trompât par ses paroles ; car beaucoup méditent des ruses mauvaises. L'Argienne Hélénè, fille de Zeus, ne se fût point unie d'amour à un Étranger, si elle eût su que les braves fils des Akhaiens dussent un jour la ramener en sa demeure, dans la chère terre de la patrie. Mais un Dieu la poussa à cette action honteuse, et elle ne chassa point de son cœur cette pensée funeste et terrible qui a été la première cause de son malheur et du nôtre. Maintenant tu m as révélé les signes certains de notre lit, qu'aucun homme n'a jamais vu. Nous seuls l'avons vu, toi, moi et ma servante Aktoris que me donna mon père quand je vins ici et qui gardait les portes de notre chambre nuptiale. Enfin, tu as persuadé mon cœur, bien qu'il fût plein de méfiance.

Elle parla ainsi, et le désir de pleurer saisit Odysseus, et il pleurait en serrant dans ses bras sa chère femme si prudente.


La voix calme de Bisac s'arrêta. Seul le froissement d'un livre que l'on ferme vint se faire entendre.
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Maud
Alors une chaise curule, c'est joli mais c'était pas très confortable; en fait, le dossier était bas et Maud devait se tenir bien droite pour que ça ne lui rentre pas dans les vertèbres.
Elle se demandait bein quel ouvrage il choisirait. l'Odyssée de Ulysse, un récit qu'elle adorait , mais c'est le passage choisi par Bisac qui l'étonna. Sa voix chaude rendait bien l'émotion et les doutes de ce héros face à sa femme qui l'avait attendu si longtemps. Et quand il referma le livre, elle laissa un temps ..


Aymeri, se peut-il qu'une Penelope vous attende?
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Bisac
Maud l'écouta et une fois qu'il eu terminé sa lecture, le questionna sur une Pénélope qui potentiellement pourrait l'attendre. Un sourire étira le visage d'Aymeri.

Je ne sais si une Pénélope attend quelque part ma visite. Et si tel était le cas, j'aurai plutôt tendance à penser, quitte à faire une entorse à l’œuvre d'Homère, que je suis d'ors et déjà en présence de "ma" Pénélope.

Il poussa le libre sur le côté de la table. Sourire. - Et vous ma chère, quel est votre livre préféré ?
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Maud
Cet homme là était bien le plus étrange et le plus troublant que Maud ait jamais rencontré. A vrai dire le parallèlle qu'il venait de faire lui avait effleuré l'esprit le temps d'un souffle, d'une pause dans sa voix. Il était sans fard et sans apprêt. Et elle rit, bon enfant, un peu gênée et en même temps sans crainte. Que pouvait-on craindre devant autant de pureté assénée avec autant de douceur et de simplicité.?
Ah mais Aymeri, je n'ai pas de goût pour la tapisserie.
Oh, c'était une boutade, légère .
Vous n'avez pas votre pareil pour me toucher vous!
Par contre sa question , elle la prit très au sérieux et se levant pour s'asseoir en face de lui sur son bureau.
Je n'ai pas autant de livres que vous, mais un trouvère, un troubadour nommé François Villon écrit de fort belles choses, vous le connaissez ?
Et en laissant glisser la paume de sa main sur le vernis du bureau
Un ouvrage qui occupe mes nuits aussi m'a été rapporté par un marchand d'orient. Il s'agit de contes racontés par une courtisane à un sultan pendant mille et une nuits pour sauver sa tête.
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Bisac
Bisac rit à la remarque de son amie. Un rire simple mais sincère. Il faisait tomber le masque et la carapace en sa présence. L'une des rares personnes à lui permettre une telle sincérité. Telle était Maud Saint Anthelme.

Je gage que vos talents, autre que la tapisserie, sont des plus agréables. Et puis, vous imaginer derrière une métier à tisser, compte tenu de votre caractère et de votre exquise fougue, m'aurait surpris.

La confidence de Maud le toucha. Dans une inclinaison du chef, comme pour mimer une révérence, il dit.

Voyez dans cela la simple expression de mon affection à votre endroit.

La Vicomtesse s'installa sur son bureau, non loin de lui. Il l'a trouvait des plus désirable. Écoutant sa réponse. - J'ai entendu parler de ce Villon. Ces écrits sont des plus sympathiques et d'une impertinence très appréciable. Espérons que cela ne lui apporte point d'ennuis.

Oh oui, les contes de la princesse Shéhérazade ! Une fable des plus belles sur l'inventivité féminine pour se détourner de son funeste destin. Un ode à l’intellect féminin surpassant l'expression de l'envie physique et barbare de l'homme en somme.
- Sourire. -

Dites-moi ma chère, que souhaitez-vous faire avant que soit servi le dîner ? Continuer la visite du château ? Autre chose ? Je suis à votre disposition, votre humble serviteur.
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Maud
Oh oui! je risquerais bien d'embrocher le premier venu avec une aiguille ou de jeter la navette de fil à la tête de ma marion tant la lenteur de l'ouvrage m'exaspèrerait!

Et il connaissait vraiment tout. Amusée,
j'ai bien peur que Villon ne finisse au gibet un de ces jours et j'avoue que ses écrits, je ne les montre pas à tout le monde non plus.

Sautant de la table et le regardant avec du pétillement dans les yeux
Sheherazade est une de mes héroïnes préférées si vous voulez savoir, et je me demande parfois si mon imagination serait assez fertile pour tenir en haleine un homme pendant mille et une nuits sous mon charme.

Par contre, sa dernière question la laissa assez pantoise.
Que faire avant le dîner? Eh bien de l'exercice pour s'ouvrir l'appétit. Qu'en dites-vous?
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Bisac
Bisac sourit à la remarque de son amie.

Rassurez-vous, pour tenir un homme sous votre charme pendant les mille et une prochaines nuits vous n'avez pas besoin de votre imagination.

Et il le pensait. Aymeri savait user des mots et des compliments dans les moments opportuns. Mais là, il n'avait jamais été aussi honnête. Il se leva et saisit doucement la main de son invitée. Un baisé volé. Oui, il embrassa un bref instant les lèvres vicomtales.

De l'exercice dites-vous ?
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Maud
Il osait et Maud adorait ça chez un homme. Même si il n'avait aucun mal à lire entre les lignes , il aurait pu faire semblant ou obliquer ou éviter.
Elle cueillit donc le baiser au vol sans reculer ou jouer à la mijaurée. Et tout s'enclencha très vite dans sa tête. Se laisser trousser sur le bureau? Ah nan! ce ne serait pas à la hauteur de leur échange qu'elle trouvait délicieux et dont elle se délectait. Elle avait envie de jouer juste un peu. Sourire aux lèvres, elle lâcha juste un

Oui!
Lui reprit sa main , et courut vers la porte aussi vite qu'elle le pouvait.
Elle misait sur trois choses pour parvenir à ce que ses sens échauffés lui dictaient: l'effet de surprise, sa vivacité de course et le côté bien plus réfléchi qu'elle de Bisac.
Sa mémoire la fit dévaler sans souci les escaliers qu'ils avaient gravis ensemble. La suite serait plus ardue à réaliser si la chance ne lui souriait pas.

Morula!
Eh oui! Elle avait bien observé l'attachement de la servante à son maitre. Elle se doutait qu'elle serait dans les parages.Vite, vite! Et d'un ton pressant qui ne souffrait pas vraiment d'hésitation
La chambre de votre maître!
Il faudrait que Maud remercie plus tard Aymeri d'avoir de servantes aussi dégourdies et vives que celle-ci. Un geste de la main accompagna quand même la figure médusée de la jeune femme et de s'engouffrer dans la direction indiquée. Par là.. par là.. mais quelle porte? Et Aymeri lui laisserait il assez d'avance? Ne me demandez pas comment mais après quelques essais , elle ouvrit la bonne, la referma doucement, se déshabilla en un clin d'oeil comme elle le faisait chaque jour, grimpa sur le lit, dénoua ses cheveux et s'assit en tailleur face à la porte. Nue.
La coquetterie la laissa quand même arranger une mèche sur le sein au téton manquant.

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Bisac
Maud ne recula pas. Le baiser volé fit suspendre un instant le temps. La main féminine quitta sa consœur masculine. Un éclat mutin passa dans les yeux de la Vicomtesse et soudain, Maud sortit à vive allure de la bibliothèque. Il devait le concéder, la chose l'avait surpris et amusé. Il ne perçut que les bruits de la cavalcade féminine et une voix appelant sa domestique.

Dans les couloirs, une agitation avait saisit le château à la surprise générale. Morula trainait ses guêtres non loin de la bibliothèque, à l'affut d'une quelconque information. La tornade de Sennecey passa devant le petit cabinet de travail où elle s'était dissimulée. Son nom raisonna contre les dalles et les murs de pierre.


Vous m'avez mandé Votre Gran... - La domestique n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Maud interjeta et questionna la localisation de la chambre seigneuriale. - Heu, au bout du couloir ! Non celui là ! Oui à gauche ! Pfffiou pffiou - Morula, pour qui l'exercice physique se contentait à monter ou descendre des escaliers, peinait à suivre l'invitée. - Oui tout droit au bout du couloir ! La porte double ! - Maud disparu dans le claquement de la dite porte. Décidément, l'épuisée domestique n'entendait que peu de choses aux évènements qui se déroulaient depuis que le coche aux armes de Sennecey s'était arrêté dans la cour.

Un peu plus loin dans le château, Bisac marchait d'un pas léger et heureux. Les mains dans les poches de son mantel, il prenait son temps., goûtant avec plaisir le délectable nectar des évènements qui se tramaient. Au détour d'un couloir menant à sa chambre, il croisa Morula.


Dites-moi, n'avez point croisé la Vicomtesse par hasard ?

Euh ... Si, elle est dans vos appartements. Mais que se passe diable-t-il ? - Bisac la coupa. - Une renaissance ma chère, la mienne. - Un sourire énigmatique ponctua la réponse et il poursuit sa route vers sa chambre.
Maud était une admirable personne, douée d'un esprit peu commun et d'un charme identique. Il se sentait apaisé et heureux. La providence avait semble-t-il décidé de lui réserver quelques agréables surprises.

Il pénétra dans sa chambre. Une pièce rectangulaire où trônait un lourd lit à baldaquin aux rideaux brodés des armes seigneuriales, des blasons d'azur à trois bandes d'argent chacune chargée d'un quartefeuille en gueules, et encadré de deux fenêtres. Un bac en étain, destiné aux ablutions matinales, était posé sur un petit meuble. Deux chaises autours d'une table basse, plusieurs étagères et deux grosses armoires achevaient l'ameublement. Bien sur, des tapis s'exposaient sur le sol.

Assise en tailleur sur le lit, Maud. Nue. Les cheveux détachées, tombant agréablement sur ses épaules dénudées. Elle était belle ainsi installée.


Vous me surprendrez toujours ma chère. Et des plus agréablement.

Un sourire complet étira la bouche masculine et Bisac s'approcha, doucement. Parvenu au contact de son invitée, il déposa sur ses lèvres un nouveau baiser. Plus long et plus langoureux cette fois-ci. Il ôta son mantel, ses bottes, sa chemise, ses braies, etc.

Lui chuchotant dans le creux de l'oreille. - Vous risquez de prendre froid ainsi vêtu. - Il l'enroba de ses bras et dans un sourire embrassa son cou, sa poitrine, ses seins et ses cuisses. Les mains masculines parcouraient le corps de Maud dans une multitude de caresses. Signes manifestes de l'affection et de l'amour qu'il lui portait.

Pendant ce temps dans les cuisines, les domestiques allaient de ragots en potins. Loin de ces commérages, Aymeri et Maud plongeaient allégrement dans la volupté des corps mêlés où les caresses et baisers sont légion. Le temps semblait suspendu dans la chambre seigneuriale.

Ainsi retrouvés, les deux amants partageaient intimité et tendresse au creux d'un lit d'où se forgent les belles histoires.

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Maud
De son entrée tranquille dans sa chambre au baiser langoureux qu'elle lui rendit, Maud sut que l'équation tant recherchée de "Une femme se donne et donne à l'homme quand il donne" se réaliserait.
La suite lui donna raison.
Mains , bouches et corps trouvèrent leur place naturellement.
Doucement, et certainement les yeux encore embués, elle s'écarta de Bisac pour se mettre à plat ventre, le visage appuyé dans ses deux mains et ses jambes repliées qui se balançaient calmement au dessus de ses fesses.
Maud avait ceci de particulier d'avoir peu de pudeur de son corps. au grand dam de bien pensants quand elle était toute jeune.
Que ce soit aux étuves de Bourges devant des nobles et même feu le roy Eusaias, lors de son premier anoblissement chez Della ou chez elle quand elle déambulait quasi nue en été. Elle avait en tête la phrase de sa mère qui n'avait cessé de lui répéter: "Tu es venue au monde toute nue".
Elle en avait retiré un sentiment de pureté originelle que l'église entachait d'un soi disant péché.
Elle l'observait cet homme là qui avait touché une zone qu'elle protégeait bien jalousement. Le sentiment d'amour bien caché.
Les mots qu'il avait déclarés avec autant de simplicité n'étaient pas encore pour elle.
Elle le voudrait, qu'ils ne franchiraient pas sa bouche et loin de se torturer, elle prit une des mains de Bisac, l'ouvrit et déposa au creux de sa paume un baiser chargé de toute l'affection sincère dont elle était capable et qu'elle ressentait pour lui.

Vous n'avez pas votre pareil pour me réchauffer Aymeri!
Et plantant son regard dans le sien d'un air rieur
Je meurs de faim!
En fait, elle aurait bien dévoré un sanglier!
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Bisac
Bisac était allongé sur le lit. Lorsqu'il ouvrit ses yeux, sa vue se posa sur le corps nu de Maud. Installée sur le ventre, ses jambes se balançaient dans un délicieux mouvement. Un sourire s'étira sur les lèvres d'Aymeri. Il déposa un baiser sur le galbe d'une fesse vicomtale. Il aurait pu rester éternité ainsi, à partager une intimité tant désirée.

Maud embrassa avec tendresse le creux de sa main. -
Je suis à votre disposition pour vous réchauffer autant de fois que vous le souhaitez. Je pourrai même en faire une activité à temps plein je pense. - Et Bisac de sourire, amusé.

Aux propos de son amie, Bisac répondit par l'action. Il tira le drap sur les deux corps dénudés et actionna une lourde cordelette qui pendait à côté du baldaquin. La corde actionna une clochette qui résonna dans les communs des domestiques. -
Je vous fais porter de quoi rassasier cette faim. - Il déposa un baiser au creux du coup de son amante.

L'on toqua à la porte et Morula entra.


Veillez nous porter de quoi manger je vous prie.
- La domestique acquiesça et parti en direction des cuisines.

Bisac embrassa une nouvelle fois Maud. Langoureusement. Il caressa sa joue d'un revers de main, tendrement. Morula fit son retour, les bras chargés d'un plateau. Salaisons, pain, pain d'épice, fromage, une carafe de vin et quelques fruits. Elle déposa l'en-cas sur le lit et, dans un demi sourire caché, se retira.


Après toi, ma chère Maud. - Et oui, le tutoiement était sorti tout seul.
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Maud
Une bulle de parfait bonheur dans ce monde de brutes, maud n'allait pas se priver d'en profiter.
Elle rit quand Bisac recouvrit leur nudité pour voir arriver la servante qui ne raterait pas de tout raconter dans les cuisines, elle en était certaine.
Sensible aux baisers de son amant magnifique, elle lui répondit d'un air mutin avant même que Morula ne revienne avec un plateau chargé:

Je te garderai bien pour le dessert, Aymeri! Tu es tellement délicieux, ce serait péché de ne pas en profiter avant mon départ vers l'armée. Et lui caressant sa barbe: Finalement, je me demande si tu devrais la tailler.. .Et d'ajouter joyeuse:La vie est trop belle à tes côtés.
Elle vit bien le demi sourire très mal caché de Morula qui apportait le plateau, et avant même de profiter des agapes que son ventre réclamait à grands coups de gargouillis, elle sauta du lit après la fermeture de la porte, se planta nue au milieu de la chambre et s'écria

Morula! Au secours!!!!!!

Et de l'index posé sur la bouche vers Bisac et avec un sourire complice: shuuut!
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Bisac
Les deux amants riaient de bon cœur. Ensemble, partageant des moments de plaisir et de bonheur.

Bisac fut sensible aux propos de son invitée. Oui, il fallait en effet profiter de ces instants là avant que Maud ne prenne la tête de ses troupes. Boire ensemble, encore un peu, au verre de l'intimité partagée dans le contact des corps entremêlés.

Passons donc sur le vice de gourmandise Maud et profitons donc de nous encore une nouvelle fois. - Dans un rire sincère, il l'embrassa à nouveau. - Tu es un dessert des plus appétant ! J'en croquerai bien un autre morceau.

Le plateau de victuailles était posé sur le lit. Alors que Bisac allait servir, dans deux coupes d'étains, du vin, Maud le surpris et sauta hors du lit. Nue comme un ver. Le visage d'Aymeri trahit une réelle surprise. Il ne s'y entendait pas, pas du tout. Et le reste l'estomaqua tout autant ! - Mais, Maud ... Maud - Et puis, le rire le saisit et il fit éclata sa voix dans un rire qui raisonnait sur les murs et tapisseries de la chambre. Décidément, la Vicomtesse n'avait de cesse de le surprendre. Dieu qu'il aimait les moments de folie de cette femme. Les moments dans lesquels elle faisait fis de toutes convenances et se laissait aller. Il adorait cela.

Dans le couloir qui menait à la chambre, alors qu'elle venait de déposer le plateau, Morula entendit crier. "Au secours ?" Par dieu mais que diable pouvait-il se passer dans cette chambre. Ni une, ni deux, la domestique fit volte-face et pénétra dans la chambre. Elle ouvrit avec vigueur la porte et ... stoppa net sa progression. Elle resta, là, interloquée.

Reprenant ses esprits, elle eut, dans un trait d'esprit qu'il fallait porter à son crédit, cette réponse. -
Votre Grandeur essaye de me dire qu'elle souhaite que je lui fasse porter une couverture peut-être ? - Joignant le geste à la parole, elle traversa la chambre, attrapa une couverture de laine et la tendit à Maud. - Tenez Vicomtesse, vous allez attraper froid. Votre hôte est très pointilleux sur le bois de chauffage et donc il fait froid dans ce château. Je m'en voudrai qu'à cause de lui, vous attrapiez quelconques maux.

Bisac se demanda un instant si sa domestique n'avait point oublié qu'il était là. Elle allait le faire passer pour un pingre en sus !
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