Tente du Duché d'Alençon - Grand Festival de la Couronne 1457

Ici, le campement des Alençonnais...
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Ricks était finalement venu assister aux festivités de la couronne. Il espérait ne pas avoir tout raté. Ce qui lui aurait plu le plus de voir était les joutes, ces deux cavaliers lancés l'un contre l'autre, avec en jeu l'honneur d'un blason, d'une terre, d'une patrie et aussi la sentence, parfois fatale pour l'un ...

Dans le dédale de tentes, Ricks ne reconnaissait personne Et pourtant il semblait y avoir de grand noms, à voir tous ces oriflammes chamarrés ... Finalement si, il vit de loin Vadikura devant la tente des Penthièvres. Faudrait penser à aller saluer le père de son écuyère de Vendettal. Mais pour l'instant, il voulait commencer par la tente de sa terre natale, la tente où il pouvait connaître le plus de personnes.

Ricks passa les tentes de Bourbonnais-Auvergne et de Toulouse. Assistant à pas loin d'une demi douzaine de bagarres, provoquées pour moitié par l'alcool, pour moitié par fierté, il se jura de ne tenter de prendre part à aucune, même si parfois il ne se demandait pas si se battre à main n'était pas un topos ici, dans cette atmosphère en même temps si tendue et si délétère. Il voyait pas mal d'écuyers qui s'affairaient comme il aurait du le faire chez les Penths, mais il voulait d'abord la voir. La tente de l'Alençonnais.

Ricks arriva enfin devant la tente. Il remarqua que personne n'était à son entrée.
Tiens, c'est bizarre...
Il entra alors dedans la tente qui, bien qu'aussi grande que les autres, par mesure d'équité, il en fit rapidement le tour d'un coup d'œil vu qu'elle était ... ... vide !!!

Se fallait-il que l'alençonnais soit vide de nobles habitants, pour que le seul de ses "représentants" soit un naturalisé angevin...

"Eh bien, c'est la grande classe dans notre duché, pour le prestige, va falloir s'en remettre à Aristote ..."

À sa grande joie, on y avait apporté un tonneau de bière, pour rassasier le gosier des délégués des villes de Verneuil, Alençon, Argentan et Mortagne. Étant seul, sa tristesse de ne voir aucun de ses anciens compatriotes fut à peine contré par la vue de ce tonneau.

"Bah ... s'il est là, c'est pour qu'on le boive ..." dit-il en s'approchant de ce nouvel objet de désir. "On va pas lésiner sur les moyens, y a personne tout de façon ..."

Il sortit son épée de son fourreau puis vint fracasser le couvercle du tonneau afin de pouvoir directement y plonger sa chope entière, se souciant peu de la forte odeur de bière que prendrait sa main par la suite.

Bon ben ... à MORTAGNE!!!!

Repensant d'un coup à tous les souvenirs qu'il avait de cette ville qui lui était à présent interdite par les sentiments et pourtant si chère à son coeur, il fut pris d'une certaine émotion et même d'un émotion certaine ... Ayant désormais quelque chose à oblier, en plus de la tristesse de boire seul dans cette tente, il s'assit sur une des bancs de bois, qui contrairement aux autres tentes, étaient encore disposés de façon propre et ordonnée, puis siffla sa mousse d'un trait et balança la chope à l'autre bout de la tente d'un geste rageur. Puis il reprit une autre chopine afin de renouveler l'opération autant de fois que nécessaire... ce qui allait prendre un certain temps...

Sadnezz entra dans la première tente qu'elle vit, la Brune encapuchonné stoppa net.... une tente vide . Ayant été soulée juste avant par son ami, sa première pensée fut.... tu hallucines ma fille. L'alcool n'aidant pas elle frotta un peu ses yeux et cligna de plus belle, la tente n'en était pas moins déserte. Ha non... un homme, dos a elle assit sur un banc près d'un fût fracassé par le dessus. Hum, s'il n'était pas entrain de s'enfiler bière sur bière et s'il était immobile là au milieu, sûre que la Sad ne l'aurait même pas aperçu...

Tout de même! une tente déserte au Grand Festival de la Couronne ... Il fallait le faire! Mais quel était donc ce duché ou comté sans âme qui abandonnait ses participants aux jeux? Et puis d'abord si participants il y avait... Pour l'heure c'était comme qui dirait: mal barré. Un instant elle se demanda si elle n'avait pas mis pied dans une réserve quelconque . Sad fit demi tour, le pas très discutablement assuré et se planta devant la grande tenture. Elle se mit sur la pointe des pieds pour tenter de voir l'oriflamme , avec la flemme de reculer encore. Elle aperçut les couleurs des Alençonnais et rit de plus belle. Hé bien... Chapeau... Sont-ils pas beaux ceux la.... Pas un chat d'Alençon qui trainait au Grand Festival de la Couronne ....

Prenant une grande inspiration et n'ayant pas eu assez sa dose de j'ennuie-le-monde, elle s'approcha de l'homme de dos. Pres de lui, une épée. Arrivée presque à sa hauteur elle s'arreta encore ... stupéfaite. Cet épée la..... Elle lui parlait ... voir même elle lui en dis long sur le sieur mystère.........

- LIBERTINE??!
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Ricks en était à sa troisième pinte de bière, absorbées tour à tour à une vitesse assez impressionnante. Quand on n’a personne à qui parler, on ingurgite plus vite, c'est connu. Le breuvage n'était pas dégueulasse mais loin d'être aussi bonne que de la craônnaise bien faite. Pas grave, selon la philosophie du félin, plus l'alcool est mauvais, meilleure en est la cuite. Tout en replongeant et le bras et la chope dans le tonneau, il observait, amer, le vide de cette tente, qui contrastait avec le fatras d'idées et de souvenirs qui tourbillonnaient dans sa tête.

L'alcool commençait déjà à faire son effet, ses sens s'engourdissaient. Le brouhaha des gens à l'extérieur de la tente se faisait moins prégnant et sa vue s'assombrissait. C'est alors qu'il entendit une voix qu'il reconnu en un instant malgré un début d’endormissement.

Ricks se retourna dans un mouvement rapide et c'est alors qu'un merveilleux sentiment ainsi qu'une agréable sensation de chaleur monta en lui. Elle se tenait là, toute de rouge vêtue comme à son habitude, chancelante, ce qui était aussi un trait de son caractère qui tendait à devenir commun.

"Tiens ! Une tavernière avec un chaperon rouge !"

Ricks se leva, tentant de prendre l'allure la plus assurée que son état d'ébriété lui permettait, puis vint à elle pour l'enlacer. Caressant ses flancs à travers l'étoffe pourpre, il se colla à elle tout entier. Inclinant légèrement sa tête vers le bas, il planta son visage à la hauteur de celui de l'être aimé, juste assez près pour pouvoir frôler l'arrête du nez de Sandezz avec le bout du sien. Retenant un peu son souffle, il attendit un geste, un mouvement, un son ou un soupire venant de celle à qui il appartenait désormais corps et âme, sans secret, sans regret, s'il le pouvait pour l'éternité ...
Mais ils s’étaient promis de proscrire les mots 'jamais' et 'toujours' de leurs vocabulaires respectifs...

"Tiens ! Une tavernière avec un chaperon rouge !"

Il tourna la tête et oui, en effet c'était bien l'épée Libertine la bien nommée et son doux qui se tenait là à boire tout seul. Ricks se leva, puis vint à elle pour l'enlacer. Il planta son visage à la hauteur de celui du chaperon, juste assez près pour pouvoir frôler l'arrête de son nez avec le bout du sien. Sad , très surprise de le trouver ici ne sut que dire l'espace d'un instant, lui tout contre elle, le chaperon respira son odeur si familière et si apaisante même mêlée a celle de l'alcool... Elle enfouit son visage dans son cou, le serrant très fort puis se redressa un peu pour le regarder. Toute la moquerie qu'elle avait grinçé en voyant la tente vide lui donna un peu des remords.. Ricks était natif de ce duché et elle savait que Mortagne était encore en son coeur... Dans les bras l'un de l'autre, finalement la cuite n' était pas si désagréable. quand la brune lâcha enfin un mot ce fut:

- tu es bien la dernière personne que je m'attendais a voir ici! Mais... ça me fait vraiment plaisir ce genre de surprise!

Elle rit tout contre lui puis jeta un oeil au tonneau éclaté. Libertine tenait encore en sa lame les restes mousseux du fracassants duel épée/fût ce qui la fit sourire. Elle ne put s'empêcher de le taquiner.

- Bloody aurait fait mieux...

Puis replongeant son regard dans le siens elle eut envie de lui poser milles questions et de lui dire milles choses qui finalement se concentrèrent en un: tu m'as manqué tu sais...

Relevant une mèche de ses cheveux pour la remettre en arrière elle prit un air plus sérieux.

-Bon et cette bière la? Elle vaut celle de chez nous ou bien? Fais moi gouter ce qui rempli les tavernes Alençonnaises tu veux? Juste une lichette.

Avant même de le laisser répondre elle l'embrassa tendrement.
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De tout ce qu'elle prononça comme paroles, celles qui firent tinter les oreilles de Ricks furent celles-ci :

Quand il entendit cette phrase, Ricks eu un haut le cœur, et cela n'avait rien avoir avec l'alcool. Il fit volte face avec une tête ressemblant sensiblement à ça :
Malgré le début de beuverie, Ricks ne pouvait réprimer un sentiment d'horreur en entendant Libertine osée être comparée à une autre épée. Il semblait que cela lui soit chevillé au corps. Comme si toucher à l'honneur de sa lame, c'était toucher à l'honneur de tous ses ancêtres.

"Bon certes j'ai des plus petits biceps que toi mais insulte pas Libertine, sinon m'en va me fâcher tout rouge"

Il prit alors un faux air méchant en retroussant un peu ses babines. Mais il savait qu'elle n'y verrait pas malice, quoique parfois il leur arrivait de se mordre mutuellement, comme deux enfants bagarreurs.

Comme elle savait le dompter la coquine, et sans fouet en plus... Elle demanda un peu des nouvelles de la boisson et l'embrassa alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre.

Après avoir évoqué la bière, elle lui offrit ses lèvres qu'il dévora avec plaisir, se laissant aller totalement à tendre et doucereuse étreinte.
Lâchant ses lèvres alors qu'il était parvenu à bout de souffle, il lui lécha encore la lèvre en la fixant intensément puis lui dit :

"C'est pas assez bon pour que se soit de l'alençonnaise, on est certes pas des supporteurs modèles mais on sait faire quelque chose de bon avec le malt et le houblon, nous. Non mais regarde moi ça ... quand on pense que le roi paye des gens *hips* pour installer une tente, des bancs, des tables, un fût de bière moyenne, et yen a pas un qui se déplace. En même temps yen aurait eu un, il aurait été aussi déprimé que moi"


Comme par lien de cause à effet, Ricks plongea à nouveau la pinte dans le tonneau de bière puis l’apporta à la bouche de Sadnezz :

"Tiens bois et vois par toi-même" C’est alors qu’il se rendit compte qu’elle était dans un état plus grave que le sien

"C'est pas assez bon pour que se soit de l'Alençonnaise, on est certes pas des supporteurs modèles mais on sait faire quelque chose de bon avec le malt et le houblon, nous. Non mais regarde moi ça ... quand on pense que le roi paye des gens *hips* pour installer une tente, des bancs, des tables, un fût de bière moyenne, et yen a pas un qui se déplace. En même temps yen aurait eu un, il aurait été aussi déprimé que moi"


Comme par lien de cause à effet, Ricks plongea à nouveau la pinte dans le tonneau de bière puis l’apporta à la bouche de Sadnezz :

"Tiens bois et vois par toi-même"

Sad trempa ses lèvres dans la bière et eut un petit moment d'hésitation.

...Mhhhoui elle est pas mal.... fais.. fais voir encore un peu?

Elle pris la main de Ricks pour ramener la chope à ses lèvres avec un air espiègle et but avec gourmandise la moitié de la chope. Sa tête recommença à tourner presque instantanément et elle vint se coller à lui pour s'y tenir, mais aussi et surtout, pour profiter de lui. Ricks reposa la chope sur le banc et vint l'embrasser avec délice, laissant le chaperon avec un air doucereusement niais sur le visage.... elle regarda son homme avec les yeux de l'amour puis apres cette contemplation béate l'entraina dans un coin de la tente en retrait.

Une bonne demi heure apres, elle remit de l'ordre dans sa crinière et l'embrassa par petite touche avant de prendre sa main. Sad y deposa un baiser puis :

- Viens on va aller faire un tour, il y a tant de tentes a voir que j'en ai le tournis.. Ha non c'est peut etre pas ça. - elle rit un peu- allez, viens!

Tirant sur ses bras le chaperon fila comme une enfant préssée, toute guillerette. La tente retrouva son calme plat, desert et tristounet.
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Sadnezz goûta une fois, puis récidiva, engloutissant la moitié de sa chope. Puis elle vint se coller à lui et il ne put se retenir de l'embrasser, laissant sur ses lèvres un sourire un peu béat. Elle lui adressa un regard amoureux et elle se leva, un poil titubante et l'emmena dans un endroit plus intime.

Ne comprenant pas tout de suite, elle lui fit vite entrevoir le fond de sa pensée et ce qu'elle désirait de lui. Il se laissa alors aller, un tantinet excité par l'endroit insolite, et la possibilité de se faire surprendre.

Après avoir redécouvert de fond en comble le paradis avec elle, il la remercia pour ce tendre moment passé avec elle. Puis elle l'embrassa après avoir remis en place sa superbe chevelure brune et ajouta :

Il la suivit en lançant un dernier regard vers la tente de l'Alençon.

Au moins on lui aura donné un peu de vie ... pensa t-il.