Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La Courageuse et le Bienveillant.

Elisa.malemort
[Nuit du 19 au 20 mars – Dijon]

La Bourgogne. La Malemort était venue ici pour retrouver un peu de paix. Pour remettre un peu d’ordre dans sa vie, dont elle avait perdu le contrôle depuis plusieurs mois maintenant. Se laissant aller à des actes et des folies dont elle n’avait aucune envie. Elle voulait lui redonner un sens, trouver ce qui pourrait désormais animer son corps, son envie, ses désirs et le reste de son avenir. La Bourgogne avait été donc la destination souhaitée. Pourquoi ? Et bien pourquoi pas !
Mais elle n’avait pas prévue qu’en arrivant là-bas, quelques jours plus tard, une guerre allait se déclarer. Et c’est alors sans hésiter une seule seconde, que la Duchesse avait répondu à l’appel des autorités pour leur venir en aide. Elle ne possédait ni terre, ni propriété en Bourgogne, seulement un appartement dans la Capitale Dijonnaise et pourtant, cela ne l’empêcherait pas de prendre son épée pour les aider à combattre cette vermine de Fatum. Elle avait toujours luté contre eux, ici, là-bas, ailleurs. Et elle continuerait jusqu’à la fin de sa vie, pour les éliminer tous un par un.
Alors cette nuit, la Malemort avait couché ses enfants, les embrassant tendrement les uns après les autres, leur murmurant combien elle les aime. Elle attendit qu’ils s’endorment tous, pour aller rejoindre la section avec qui elle défendrait ce soir.

Arrivant au campement de l’armée "La Maudificator II", on lui précisa qu’il était temps de se changer et de se préparer pour cette nuit. Une nuit qui serait certainement longue et difficile. Personne ne connaissait encore la véracité de ces mots. Son valet l’aida à revêtir sa lourde amure, bien que tout à fait approprié à son corps frêle afin qu’elle puisse garder un minimum de précision dans ses attaques sans aller outre sa sécurité. Une fois prête, elle installa en dernier, son épée, à sa ceinture. Puis elle retourna rejoindre la section. La garde débutait. Il ne fallut pas longtemps pour voir les premières lueurs des épées ennemies grâce à l’astre lunaire. Et bientôt, le silence nocturne s’effaça pour laisser place au bruit des lames qui s’entrechoquaient. Ennemis se battant pour sauver sa peau, certain pour avancer leur position, elle pour les repousser loin des remparts.
Au loin, elle vit le chef de la section, Desneval, l’épée à la main, menant ses troupes sans failles, courageux et déterminé. La Malemort tâcherait d’en faire de même. Soulevée par l’entrain de cet homme qu’elle ne connaissait pourtant pas mais qui savait motiver ses troupes pour s’engager dans une bataille dont personne ne connait pourtant l’issue.

Justement, l’issue de cette bataille ne sonnerait pas glorieusement pour la Duchesse. C’est après avoir repoussé un coup, qu’une flèche vint se planter dans le haut de son bras droit. C’est un cri qu’y s’échappa d’entre ses lèvres, la douleur aussi vive que la flèche venait de transpercer ses chairs. Son épée tomba lourdement au sol, et ses genoux vinrent se plaquer eux aussi contre le sol terreux. Sa main valide s'entoura sur les pourtours de la flèche, bien ancrée dans son bras. Une fois les cris de douleurs lancés, sa mâchoire se crispa. Elle devait garder l’esprit, oublier la douleur. Elle n’avait plus qu’aucune chance de pouvoir combattre, la douleur était bien trop forte pour lui permettre de réussir à porter son épée, alors réussir à se battre avec ? Non, peine perdue. La Duchesse récupéra son épée de sa main gauche, elle tenta de se lever, lorsqu’un homme vint passer un bras sous ses épaules, pour l’aider à se remettre debout. Le regard embrumé, elle ne pu vérifier si elle le connaissait, et sans refuser son aide, elle le suivit vers les rangs arrières.
Ils croisèrent de nombreux blessés, allongés, criant leur douleur, certains amis, d’autres ennemis. Les prunelles noires de la Malemort croisèrent le plus de regards possible, et elle remercia le Très-Haut que cette nuit c’était elle qu’on était venu aider pour la mettre en sécurité.



Citation:
20/03/1464 04:10 : Libellux vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
20/03/1464 04:10 : Vous avez été attaqué par l'armée "Fatum" dirigée par Tugaluso, l'armée "L'ost des Renards" dirigée par Roedric, et l'armée "Fatum II" dirigée par Wood..

_________________
Desneval
      [Nuit du 19 au 20 Mars]


    Desneval. Armé de son épée appelée "l'ex femme" bombait le torse. Dos au futur champ de bataille il allait s'exprimer d'une voix haute et claire. Ce soir tout les hommes étaient égaux, rassemblés. Les bras des soldats ne faisaient qu'un avec leurs épées. Les équipements de mélé étaient prêts, sa section regroupée et confiante.

    - Mes frères, mes sœurs, ce soir nous allons nous battre ! Ce soir nous allons les étriper ! Ce n'est pas parce que nous nous défendons, que nous sommes faibles ! Nous ne leur céderont pas notre terre ! Nous garderons nos femmes, nos enfants ! Dégainez vos épées, resserrez vos casques. L'heure du châtiment a sonné ! Bourguignons, cette terre est la notre ! Montrons leur ce qu'il en coûte ! Par le sang !

    Le juge de bourgogne lâcha un cri de rage. Il était long et puissant. Ses sens, tel un animal, un prédateur, étaient tous en éveil. Son corps, stimulé depuis quelques heures était chaud et tremblant. Son dégoût à son apogée, appelait le sang des futures victimes. Excité à n'en plus pouvoir, ses pulsions arrivaient toutes à un seul et même endroit qui avait fini par gonfler tellement la jubilation était présente.
    Respirant fortement, il aboya quelques ordres envers des gardes qui se trouvaient non loin de lui. Préparer l'attaque était pour lui primordial. Il voulait se retrouver face à ses vermines afin leur montrer qu'ils sont pas tout puissants. Un regard sur ses flancs pour espérer de l'aide de la part de ses partenaires... Ils étaient là ! Tous. Prêts à en découdre avec les engeances.

    Et c'est lorsqu'il entendit les premiers cris au loin que Desneval comprit que la charge fonçait directement de front sur sa section.
    Baissant son épée, penchant la tête en avant il fit quelques pas rapides en avant. Hop... En voilà un ! Balayage de l'épée, de bas en haut et un casque sauta avec la tête de son ancien propriétaire. Une giclure de sang vint alors entacher tout ses vêtements de bataille, en diagonale, elle était vraiment marquante... Le Montpevaurt lâcha un soupire, il n'avait plus l'habitude de travailler sans se salir. Il fallait reprendre l'habitude. Et quelque chose lui disait qu'il allait avoir de quoi s’entraîner.
    Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas tué quelqu'un. Dix ans pour être exact. Mais alors le regret de l'avoir fait n'était pas du présent en lui. La cause aujourd'hui était autre qu'autrefois, et protéger son duché valait bien quelques têtes ennemies. Surtout si se sont des malfrats.


    Après quelques longues minutes de bataille, plutôt isolé au milieu des hordes d'esclaves que la fatum envoyait, Desneval entendit un cri de douleur derrière quelques raclures. Stupéfait et voulant aider son partenaire il fonça directement en direction du cri. Évitant les coups des adversaires, sans avoir le temps des les neutraliser, sa course était malheureusement lente et pourvue de flèches. Levant rapidement son bouclier pour parer une flèche venant d'un long couloir dégagé... Il vit au loin la Duchesse de Malemort souffrir. Il fallait l'aider !
    Desneval jeta alors son bouclier à terre, tant pis. Et courut vers la duchesse qui avait mit genoux à terre... Mais elle tenait bon ! Empoignant son épée elle se releva tant bien que mal... Et c'est exactement à ce moment là que le Juge passa son bras autour de son cou pour la hisser en hauteur. "Duchesse ! Duchesse ! Rentrons, vite. La bataille est gagnée, nous les avons repoussé !" Il ne pu en aucun cas savoir si elle l'avait entendu car il supportait maintenant le poids entier de la femme, et rapidement ils furent rentrés à l'abri, là où la bataille était la pire, l'infirmerie.
    Hommes et femmes ruisselant de sang. Cris et douleurs comme son d'ambiance. Agonie. Mort. Désespoir. Tout était là. La bataille était là. Présente, frappant à notre porte. Laissant avec elle un présent. Du sang et des larmes.


      [Nuit du 20 au 21 Mars]


    Après avoir eu des nouvelles de la Duchesse, Desneval était calmé. La ferveur avec laquelle il s'était battu s'en était allé. La blessure de la Valkyrie lui avait infligé un sacré coup dans le moral. Puis, un peu plus tard il apprit, que toute sa section avait été blessé par les brigands. Sa réaction n'était que douleur et vengeance. Soif. De bière et du sang de l'ennemi.
    Ce soir là. Il fut seul dans sa section. Personne avec lui pour charger l'ennemi. Personne pour l’assister si il se faisait dépasser en nombre. "Quand vous êtes seul, personne ne fera rien à votre place. L'aide est impossible. L'équipe n'existe pas". Voilà ce qu'on lui avait enseigné au jeune Desneval il y des années de cela. Et ce soir, il allait pouvoir se pencher de nouveau sur son passé. Son exil. Là ou il avait trouvé la paix pendant dix ans. Il avait été seul pendant toutes ces années. Il n'avait jamais pu compter sur quelqu'un, faisant tout de part lui même. Mais il y avait une différence énorme entre chasser du cerf seul... Et livrer bataille seul.
    Oui car même si sa section était dans une armée, il ne voulait pour le coup, pas s'intégrer à une autre lance à qui il manque de l'effectif. Ayant derrière la tête un plan d'attaque, il voulait le mettre en oeuvre. Et l'ennemi ne s'affolerait pas si il voit un homme seul. Discrétion allait être le maître mot dans la tête de Desneval, toute la nuit.
    Même si il avait la réputation d'être un morceau de pierre. Autant pour sa froideur que pour sa dureté... Il n'en était pas moins une feuille lorsqu'il avait envie, la possibilité. En effet son combat contre la famine lui avait obligé à attendre des heures, caché, parfois dans des arbres le gibier. Et se sera avec cette connaissance de l'espèce animal qu'il allait livrer bataille.
    Non pas armé de sa longue épée "l'ex femme"... Il avait à sa ceinture cette fois ci une longue dague. Fine et efficace dans un espace réduit, elle allait être parfaite pour faire l'enfoiré à remonter de part derrière les charges ennemies. Aussi dangereux qu'intelligent, son plan était quitte ou double. Soit ça marchait, soit il mourrait.
    Le sort décida en faveur de Desneval.
    Même si son plan avait échoué dès la première altercation avec un porc, il avait quand même réussis à s'en faire un ou deux. Sadique et cruel envers son ennemi. Un chat jouant avec la souris. Il avait l'avantage de la surprise, et il égorgea dans un premier temps un ennemi. Lui bouchant la bouche avec une boule de tissu dans la pomme de sa main, Le sang giclait et coulait, mais pas sur Desneval... Miracle ! Mais cela n'empêcha pas au deuxième type de donner l'alerte. Et tel un félin, il bondit sur la cloche en lui assignant pas moins d'une dizaine de coups de dague dans le corps.
    Il fallait que les morts soient vraiment méconnaissable. Qu'ils puissent inspirer la peur aux yeux de leurs partenaires. Tel était la guerre. Horrible, des deux côtés.

    Courant pour sauver sa peau, il ne pu s'empêcher de lâcher un rire... "Mais qu'ils sont idiots. Mais alors... Qu'ils rentrent chez eux."

_________________
Elisa.malemort
[ 28 mars - Campagne entre Djon et Sémur ]

Citation:
Seigneur,

Je prends la plume alors que nous nous trouvons en rase campagne. Je ne saurais vous dire où par mesure de sécurité, mais à dire vrai, je ne suis même pas sûre de le savoir réellement.
Cette nuit a été plus que compliquée, et d'autant plus pour vous. Je regrette ce jour de ne pouvoir être à vos côtés pour panser vos plaies ou simplement vous apporter mon soutien.
Vous devez penser à vous reposer, et tel que je vous connais, même si peu, ne ruminez pas votre défaite. Ils étaient trop, nous étions peu. Vous n'y pouviez rien.
Et je m'en veux assez pour ne pas avoir réussi à vous protéger, comme nous l'avions convenu....
Laissez vous faire par les médecins et les soignants, ne soyez pas trop têtu !

Prenez soins de vous, Desneval,

Je pense à vous,

Elisa.

_________________
Desneval
    [28 Mars - Dijon.]

Citation:

Elisa,

Une vague de chaleur s'empare de mon corps meurtri alors que les frissons ne pouvaient plus s'arrêter de défiler. Le froid, me rendant complètement pâle fait contraste avec ma barbe, vous devriez voir ça... Et vos mots réchauffent mon être et font office de coussin dans la chute vertigineuse de la nuit passée.

Je m'en veux. En plus des plaies qui rongent le reste de ma peau, le regret s'empare de mon esprit. Nous etions tellement confiants Elisa. Nous pensions vraiment que nous pourrions tenir. L'espoir nous aura fait vivre quelques instants précieux. Vous à côté de moi, arme à la main. Mais le brouillard de guerre quand il s'installe est impénétrable. Le coup que l'on m'a porté ne pouvait en aucun cas être paré par votre bras. Vous faites déjà beaucoup rien qu'à votre présence. Et n'oublions pas tous les autres jours où nous nous sommes battus ensemble sans égratignures.

Je veux votre protection, et je veux vous offrir la mienne en échange.
Nous sommes quittes. Votre lettre me sauve de mes blessures car avec elle il y a encore de l'espoir. Quoi de mieux qu'avoir envie de se rétablir pour quelqu'un, ou pour une cause. Et vous m'inspirez.

Mes blessures, je ne vais pas vous le cacher sont graves. J'ai des bandages tout autour de mon corps et je ne peux pas rester allongé sur le dos de peur d'ouvrir les plaies. Je suis comme un idiot, allongé sur le côté dans ma méridienne. Je médite sur le pourquoi, et comment j'ai pu laisser ceci arriver. Je me fais vieux ? Je ne pouvais pas parer le coup ? Que dois-je faire pour que cela n'arrive plus ?
Que des questions, et j'ai le temps d'y réfléchir.

Maintenant c'est vous qui importe plus que tout. Plus qu'hier, et plus encore pour demain. Vous êtes debout et armée. Faites attention à vous Elisa... Desneval n'est pas là pour vous et pour quelques semaines. Les malfrats sont enragés.
J'ai confiance en vous et je sais que vous irez doucement avec votre corps. Je vous en prie, ne me rejoignez pas sur un lit. Mais rejoignez moi comme vous le faites depuis le début. Simplement, et efficacement.

Apportez moi une bouteille de Touraine. J'ai envie de me saouler au vin et à vous.

Desneval.

_________________
Elisa.malemort
[Nuit du 29 au 30 mars]

Il était temps de rentrer sur Dijon. Deux journées entières passées en rase campagne, et les ordres venaient d’être donnés, il fallait rentrer à Dijon. Alors l’armée avait fait route jusqu’aux portes de la Capitale. Savaient-ils que nous étions entrain de partir pour l’abattoir ? Les lueurs des murailles de Dijon se laissaient apercevoir au loin, leur pas les rapprochant petit à petit de cet enfer.
Et le mot était encore trop faible. A peine le petit groupe qui se prenait pour une armée s’était rapproché des remparts, que déjà, des flèches venaient se planter autour d’eux. Ils n’étaient plus les bienvenues à Dijon, et clairement on ne viendrait pas leur ouvrir les grandes portes pour les accueillir. Mais les flèches n’étaient rien face à la suite. Bientôt, c’est lames contre lames qu’ils allaient se battre. La Malemort glissait sa lame, bougeant pour tenter de ne pas tomber, esquivant les coups tant bien que mal… Jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule contre une petite bande. Malgré son épithète de Courageuse, elle ne put rien faire de plus que de subir l’attaque. Tentant de se défendre tant bien que mal, malgré la douleur de sa précédente blessure, malgré la faiblesse face à un groupe complet. Elle chuta. Et ce fut la fin.

Son dernier souvenir ? La sensation de la lame froide venant transpercer sa chair et son corps à plusieurs endroits en même temps. Et puis tout à coup, le trou noir. Elle ne voyait plus rien, elle n’entendait plus que les cris, ses propres cris signifiant toute la douleur qu’elle ressentait. La Malemort réalisa en un instant qu’elle allait mourir. Cette nuit, à seulement quelques heures de l’anniversaire de sa fille Ehmée et son fils Eyvin, elle allait trépasser sous les lames de fatum, eux-mêmes qu’elle avait combattu toute sa vie.

La Duchesse repensa alors à sa vie. Sa jeunesse en Limousin, lorsqu’elle s’échappait de la surveillance de ses professeurs pour rejoindre sa sœur Lunedor et essayer d’apprendre quelques mots d’Occitan. Elle se souvint ses voyages avec son précepteur Hijikata, et tout cet amour qu’elle lui avait porté à moitié père, ami, amant. Tout ce qu’elle n’avait pas pu vivre avec lui, et en même temps tout ce qu’elle avait pu vivre grâce a lui. Elle se souvint du Breton qui lui avait volé son honneur et sa confiance en elle. Elle se souvint du trépas de sa Reyne Mère, de son mariage annulé pour tenter d’accepter ce deuil. Et puis son mariage avec Bel Garath et la naissance de sa première fille Emelyne, sa petite perle qui bientôt serait à son tour une femme. Son divorce, douloureux, difficile, jusqu’à retrouver l’amour dans les bras de celui qui deviendra son deuxième époux : Rotule Baccard. Cet homme qui l’avait fait grandir, qui lui a offert une famille extraordinaire et qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Cet homme qu’elle a perdu bien trop tôt, mais cet homme qu’elle s’apprête à retrouver à cet instant. Elle se souvint également de Kye, de ce bonheur qu’ils avaient vécu ensemble, malgré les difficultés, malgré les doutes, laissant leur amour prend le dessus sur tout le reste. Et leur fils, Louis, symbole de cet amour puissant qu’ils s’étaient portés l’un à l’autre…
Mère de cinq enfants. Qu’adviendraient-ils ? Certains encore si jeunes. Déjà orphelins d’un père, et bientôt d’une mère. Ça n’était pas ce qu’elle voulait. Ça n’était pas ce qu’elle avait imaginé en s’engageant pour aider à défendre la Bourgogne.

Ses yeux étaient clos, son corps inerte au sol. Son corps se vidant petit à petit de son sang. Faible, blanche, frigorifiée. Il y a quelques jours, c’était le Juge qui l’avait sauvé en la ramenant vers la tente médicale pour la faire soigner. Mais cette nuit, il n’était pas là. Il était tombé il y a plusieurs jours et elle était seule. Seule allongée sur le sol froid, perdant petit à petit cette vie qu’elle s’était construit. Cette vie que le Très-Haut était entrain de lui reprendre. Elle ne voulait pas mourir ! Cela n’était pas son heure. Elle aurait voulu crier pour qu’on lui vienne en aide. Elle aurait voulu courir pour partir se mettre à l’abri. Mais elle ne pouvait pas bouger, elle ne pouvait pas parler. La Duchesse ne pouvait qu’attendre… Attendre un sauveur, ou attendre la mort.



Citation:
30/03/1464 07:08 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Try again.
30/03/1464 04:08 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Chair à canon.
30/03/1464 04:08 : Votre bouclier a été détruit.
30/03/1464 04:08 : Votre arme a été détruite.
30/03/1464 04:08 : Franco_del_logo vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Santiagoriccardo vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Brittus vous a frappé Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Sylphina. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Phoenixnoir vous a donné un coup de baton. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Blackjack212 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Josepha vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Marcella vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
30/03/1464 04:08 : Vous avez été attaqué par l'armée "Fatum II" dirigée par Wood. et l'armée "Fatum" dirigée par Tugaluso.

_________________
Osithee
    Il était tard, très tard en cette soirée du 30 mars. Les combats avaient fait rage pendant plus de dix jours pour certains et les morts qui jonchaient le sol faisaient maintenant parti du paysage. Nombre de gens furent blessés voire tués et tout le monde devait trouver son compte. Autant du côté des attaquants que des défenseurs. Nous connaissons tout les valeureux soldats, les fait d'armes, les bottes majestueuses, les cry redoutables. Mais nous ne savons que très peu de choses de l'après bataille. Quand tout le monde se retire de la boucherie. Quand tout les blessés ont été sélectionné en fonction de la gravité de leurs blessures. Il y avait en effet une sélection. Simple et efficace. "Vu tes blessures mon gars, je te laisse crever là. Tu vas plus nous faire perdre du temps qu'autre chose. Ton cas est désespéré." C'est bien souvent le cas, et personne ne prenait la peine d'aider celui dans le besoin... Ou au moins l'accompagner pendant ses dernières heures de sa souffrance. Il y avait aussi les autres. Ceux qui pouvaient encore être sauvés. Rares certes, mais possible. Là en général une infirmerie était mise en place pour les blessés et ainsi les médicaux pourraient commencer leurs amputations ou leurs traitements. Véritable bataille après la bataille. Elle ne se finissait jamais. Même après. Il y avait toujours des blessures persistantes à soigner, physiques ou même morales.

    Osithée est une femme des forêts Bourguignonnes. Elle était grande, jeune, brune et son visage était doux et délicat comme un levé de soleil en montagne. Son apparence était noire et plutôt sale, voulant se fondre dans l'environnement obscur, se faire confondre avec une ombre. Élevée dans les bois depuis toujours, elle vivait en recul total de toute civilisation. Voulant échapper aux complexes des sociétés actuelles, elle n'avait aucune vision politique. Pour elle le bien et le mal était étroitement liées. Il en fallait un pour avoir l'autre. L'un n'avait plus aucun sens sans l'autre. Comme l'eau et le feu. Le vie ou encore la mort.
    Elle était spécialisée dans ce qu'on pouvait trouver uniquement en forêt, les plantes. Véritable sorcière de son temps, elle était toujours cachée à cause des ignorances des peuples Européens en matière de médecine. Plutôt en retard, les Européens avaient tellement peur du Malin qu'ils pensaient qu'un rétablissement "miracle" venait toujours de lui. Alors qu'il pourrait aussi venir de l'autre, du bon côté. Mais cela n'était pas l'avis d'Osithée. Pour elle tout était logique. A chaque mal, sa solution. Et la nature avait fait le soleil pour réchauffer et la nuit pour refroidir. Une toux sèche violente ? La forêt avait de quoi contrecarrer celle-ci. Et ce pour tout ce qu'il pouvait exister dans ce bas monde.
    Véritable herboriste Bourguignonne, Osithée était ce qu'on pouvait communément appeler une sorcière, en langage d’ignorant. Il faudra encore attendre quelques temps pour voir arriver une preuve du contraire. Laisser le temps aux civilisations de comprendre que la médecine par les plantes étaient plus naturelles que sur-réaliste. Mais notre herboriste s'en moquait de tout cela. Ce qui comptait pour elle s'était de sauver des vies, des vies qui ne tenaient qu'à un fil. Car même si nous pouvions penser que cette femme est un véritable ange, elle n'en est pas moins une humaine. Avec tout les bons défaut de ce genre. Et elle aimait par dessus tout, les défis. Une grande maladie. Quoi de plus pour exercer ce qu'elle savait faire de mieux. Un grand blessé de guerre. Quoi de mieux aussi pour montrer ce qu'elle savait faire. Encore fallait il que la victime respire car, même si elle arrivait à sauver des cas désespéré, elle ne savait bien-sûr pas ramener à la vie. Nous sommes dans du réel oh.

    C'est pourquoi Osithée aimait particulièrement la guerre et ce qui allait avec. Surtout les fins de batailles. Quand les deux se sont bien crachés dessus. Qu'ils ont bien montré à tout le monde qui avait la plus grosse, armée. Elle aimait parcourir les champs de bataille à la recherche du blessé type. Enjambant les morceaux de corps, les flaques de sang que la terre ne pouvait plus boire... Ses yeux étaient à l’affût d'un halètement ou d'une respiration difficile. Et c'est alors que, plus en avant vers les remparts elle entendit un bruit qui la fit jouïr intérieurement. Le bruit d'une fine respiration, d'un cadavre pas encore cadavre, mais presque. Un défi.
    Se frottant les mains comme si elle venait de trouver un diamant qui allait la rendre riche elle se pencha de son joli corps sur une femme très très mal en point. Elle devait être issue d'une noble famille car ses vêtements étaient doux et soyeux. Elle n'avait aussi plus d'arme ni de bouclier. Sûrement volés par l'ennemi à cause du prix ou de la rareté des matériaux.
    Elle regarda à droite puis à gauche afin de voir si elle était bien seule, et dans un soupire elle attrapa la Malemort par ses épaulettes et la tira doucement. Doucement jusqu'à l'orée de la forêt où elle se reposa quelques secondes le temps de reprendre son souffle. Le presque cadavre respirait encore, mais il ne dégageait qu'une lueur de chaleur. Le visage de la combattante était pâle et on se demandait bien où elle pouvait voyager dans sa tête. La Malemort était lourde, vraiment. L'herboriste taillée comme un pied de vigne n'aurait pas la force de la trainer jusque chez elle avec tout cet attirail sur elle. Et elle entreprit donc de dévêtir la Valkyrie. Aucune résistance ne se fit ressentir, elle ne devait même pas s'en rendre compte c'est certain. Et c'est donc enroulée dans des linges sales qu'elle fut transportée.
    Beaucoup plus légère que précédemment, Osithée pu facilement mettre en place sa stratégie de guérison pour la femme. Mais avant toute chose, il fallait identifier les blessures.

    Ayant soigneusement caché l'armure au blason de demi-lune sous des feuilles, elle pourrait facilement la rendre à sa propriétaire une fois remise sur pieds. Mais cela allait mettre beaucoup plus de temps que prévu car les blessures étaient vraiment graves. Elle était plantée comme un morceau de jambon qu'un groupe de gamins armés de couteaux voulaient manger. Un vrai morceau de gruyère. "Des séquelles elle aura, c'est certain." Se dit la jeune herboriste en train de préparer une mixture de plantes. "Ils l'ont pas raté à la femme. Si j'arrive à la remettre sur pied il faudra que je lui demande un service en retour. Elle doit visiter le diable." Et un long soupire se fit entendre dans la seule et unique pièce du 20m2 de la jeune Osithée.
    Petite cabane perdue au milieu des bois, elle reflétait bien le mode de vie à la sauvage. Ici c'est certain, nous n'avons que des animaux. Les nobles et autres civilisations n'avaient pas encore colonisé les forets Bourguignonnes qui étaient généralement laissées par les voyageurs à cause de leur manque d'hospitalité.

    "Là voilà, ne bouge pas..." Dit-elle en appliquant sur une plaie sa solution verdâtre et puante. "Ce qui a de bien avec toi, c'est que tu es tellement mal en point que tu bouges pas".
    En effet, allongée sur un grand lit de paille au coin de la petite cheminée, la guerrière pouvait roupiller tranquillement le temps que son coma passe. Nous n'avions pas de mot à l'époque pour le coma, juste qu'elle dormait, beaucoup...

    En effet si nous pouvions penser que la guérison de la Malemort pouvait être gratuite, nous nous trompions gravement car Osithée aimait bien avoir sa petite récompense. Et comme pour marquer l’appartenance d'une bête avec son maître. Elle aimait faire des tatouages à ses patients afin qu'ils puissent se souvenir toute leur vie de qui les a sauvés. Et lorsque la jeune herboriste aurait besoin d'un service, elle n'hésiterait pas à faire mention de la dette.
    Elle sortit donc un petit poinçon fait avec un os de chèvre. Taillé pointu comme une flèche elle le trempa dans un jus de cendres noir, et elle commença la marque. Placée sur les cuisses de ses patients, cette marque ne pourra plus jamais s'effacer. Un dessin en forme de petit arbre fut dessiné rapidement, tant que la Malemort ne puisse pas crier ou même se débattre. Et une fois réalisée, elle pouvait se réjouir car le "tatouage" montrait que la personne allait vivre.

_________________
- Osithée, par le Jd Desneval.-
Elisa.malemort
[30 mars – Forêt Bourguignonne aux portes de Dijon.]

J’ai mal ! J’ai si mal ! Au secours ! Aïïïïïïïïïïïïe ! J’ai mal ! Que se passe t-il ? Pourquoi ai-je si mal ? Où suis-je ? J’essaye d’ouvrir les yeux, mais je n’y arrive pas, mes paupières sont bien trop lourdes, mon corps tout entier est lourd. Mais alors pourquoi ai-je la sensation de bouger ? Pourquoi est-ce que je sens le sol défiler, les racines lacérant mon dos. Et pourquoi ai-je si froid ? J’ai l’impression que l’on traîne mon corps et que mes membres vont se détacher les uns après les autres, ou bien tous en même temps. J’ai si mal ! J’entends une respiration, toute proche, rapide, comme essoufflée. Et puis d’un coup, je sens la chaleur de la paille venir envelopper mon corps meurtri.

Mais où suis-je ? Je n’arrive pas à comprendre. Je me rendors, je suis fatiguée et la douleur me fait repartir dans un état encore plus profond. Et si je ne me réveille pas ? Et si cette douleur si piquante vient à bout de ce peu de vie qu’il me reste en moi ? Je me demande alors comment serait la vie ici-bas sans moi. Je me demande si mes enfants seraient séparés ou bien si quelqu’un accepterait de les récupérer tous pour s’en occuper. Je n’ai pas envie qu’ils soient séparés. Je voudrais qu’ils grandissent tous les uns avec les autres… Je voudrais qu’ils grandissent avec moi ! Je m’entends gémir à cette idée… Ah moins que ce que cela soit l’odeur puante des plantes qui sont étalés sur mes blessures ? Mais malgré cela, je reste endormie. Mes pensées reviennent à mes enfants, et je les imagine alors grands, mariés pour la plupart avec des enfants. Je sais déjà qu’Emelyne marchera sur mes traces, elle a mon caractère et ma force. Elle sait déjà ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas. Et dire qu’elle va avoir treize ans… Et je ne serais certainement pas là pour fêter ça…
Mais pire encore, aujourd’hui c’est l’anniversaire de Ehmée et de Eyvin. Je leur avais prévu une surprise grandiose. J’avais fais coudre une robe somptueuse à Ehmée avec des volants, de la dentelle et de la soie. Quant à Eyvin… Je me rends compte que je ne l’ai pas vu depuis des mois, alors j’essaye de m’imaginer comme il doit avoir grandit. J’imagine qu’il a dû désormais prendre le caractère et le courage sans faille de son parrain, Argawaen.

Une nouvelle douleur sur la cuisse vient me faire gémir. Et je me rendors, n’imaginait même pas une seule seconde qu’une femme vient de me tatouer la cuisse, que je serais marquée à vie de cette dette que je lui dois afin de ne jamais oublier que je lui dois la vie. Et malgré cela, mon coma reste profond, pendant de longues heures, je dirais même de longues journées, mes prunelles noires sont restées invisibles. Cachées par la blancheur de mes paupières. Mon corps se soulève au rythme de mes respirations ralenties.



[2 avril – Forêt Bourguignonne aux portes de Dijon.]


Voilà maintenant quatre jours que mes yeux ne s’étaient pas ouverts et que ma bouche n’a laissé aucun son passer. Quatre longues journées à n’être que le fantôme de moi-même. Me réveillant par l’odeur répugnante des baumes appliqués sur mon corps et par cette douleur tantôt plus calme, tantôt insupportable. Mais c’est cette journée finalement, que je choisis pour laisser petit à petit mon corps remonter à la surface. Oubliant ce rêve ou plutôt ce cauchemar dans lequel je m’étais plongée, étrange, frustrant. Tout doucement, mes paupières s’ouvrent. Elles se referment rapidement éblouie par la clarté du jour. Mais je dois me forcer à la rouvrir. Je regarde autour de moi, j’observe cette bicoque dans laquelle je suis logée et je me demande bien qui vit ici. Je regarde autour de moi, je ne vois que des fioles, des plates, des cataplasmes. Je tente de me réveiller mais rapidement la douleur me rappelle à l’ordre et je n’ai pas d’autre choix que de subir et de rester allongé. Mon corps est parsemé de bandages couvrant mes blessures si douloureuses. Les premiers mots qui sortent de mes lèvres sont :

Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Mais c’est en posant cette question là que je me posa la question la plus importante de l’histoire.

Et moi…. Qui suis-je ?

Oui, j’ai beau réfléchir depuis que mes yeux se sont ouverts, je n’ai aucune idée de comment je m’appelle, de ce que je fais là, de qui est cette femme devant moi, et de ce qui m’est arrivé pour avoir si mal dans la moindre parcelle de mon corps. J’ai besoin de réponses. Mais ma tête me fait atrocement souffrir. La luminosité est trop forte, et mes onyx ont encore du mal à s'acclimater. Que m'est-il arrivé ?
_________________
Desneval
      [Soirée du 01 avril, manoir de Desneval.]


    - Non, non et non ! Je ne veux pas que vous mettiez les tableaux là. Essayez plutôt là-bas près des fenêtres je sais pas moi... Mais mettez vous d'accord avec vos dix pouces.

    Desneval était du genre tendu en cette soirée du premier avril. Avec les temps qui courent, personne de suffisamment intelligent ne pouvait être décontracté. Tout était maussade, passable et moyen. Rien n'allait correctement. Comme si des grains de sable étaient toujours là au mauvais endroit, entre les doigts ou encore sur une partie de frottement. Cette sensation de désagréable. Avoir envie de quelque chose, sans savoir quoi. Et tout compte fait, se rendre compte que ce qu'on a fait est pas si terrible que ça.
    Il pouvait être content des quelques événements passés, mais pas de l'ensemble qui pouvait donner un résultat. Car celui-ci était déplorable. Lamentable. Ils avaient réussi à mettre les oiseaux au nid. A rentrer le chien dans la niche, en plein beau temps. L’impensable, la remise en question. Le renouveau. Pas plus mal ? Nous verrons bien. Après l'orage, le beau temps. Encore faut il attendre la fin de l'orage...
    Le Seigneur avait depuis quelques temps à son service un domestique. Il paraissait complètement à côté de plaque. Comme si il pensait que son maître, Desneval, allait être d'accord pour qu'il l'aide à enfiler un vêtement ou encore lui fasse à manger. Comme si c'était un vieillard tremblant avec des croûtes pleins les orifices. Hum. Pas question. Desneval était quelqu'un d’automne, il pouvait vivre sans l’assistance quotidienne d'un domestique à l'air péteux, qui semblait s'en prendre une tout les soirs de plein lune. Avis plutôt radical, mais c'est ce que pensait le barbu.
    Les murs étaient aptes à recevoir une restauration digne de se nom dans son manoir. L'ensemble de la bâtisse appelait à la restauration. Et le barbu se fera un plaisir de tout retaper. Quand il en aura le temps bien-sûr.
    Les sorties en ville étaient rares. Et souvent il devait revêtir un long manteau où une capuche se laissait déposer sur sa tête masquant sa véritable identité. Ne voulant en aucun cas se montrer à la vue des autres qui avait prit possession de la ville, il sortait généralement le soir, tard, ou alors aux heures impossibles.

    Mais ce soir là, du premier avril, il n'eut pas l'envie de sortir. Il y avait quelque chose en lui qui lui disait qu'une chose mauvaise était en train de se produire. Comme un pré-sentiment. Déjà. Il était bien mal à l'aise de n'avoir eu aucunes nouvelles de sa chère Valkyrie. Elle devait pourtant être en ville depuis quelques jours, car l'assaut de son armée avait été donné il y a maintenant trois jours. Ou pouvait-elle bien être. Qu'est ce qu'elle faisait ? Avec une cité si perturbée, où, une Duchesse pouvait bien aller se cacher ? Le conseil de résistance ? Elle n'y était pas. La résistance du peuple ? Non plus... L'infirmerie ? Encore moins. Et personne de son entourage ne pouvait dire à Desneval où pouvait bien être Élisa.
    C'est donc, avec une boule au ventre, comme la veille, qu'il alla se réfugier doucement sous ses épaisses couvertures de peaux de bêtes. Sentant légèrement la poussière elles révélaient bien au Seigneur qu'il fallait faire du renouveau avec ses affaires. Qu'une femme dans la maison ne serait vraiment pas de refus !


    - Domestique !! Ramène toi.
    - Oui messire ? Un peu plus de braises à vos pieds ?
    - Non. Dis, tu connaîtrais pas des gens en ville ? Genre des types avec des informations. Qui savent tout sur tout.
    - Hum... Non. Enfin, peut être que si. Je connais un type, à côté du marché. Pour quelques écus il vend des informations. Et en plus avec cette guerre, certains veulent trouver des proches.


    Le Seigneur secoua la main comme pour faire partir de domestique qui n'avait pour l'instant pas de nom. Il le remercia en ne lui jetant rien au visage, et le regarda partir, pensif. Tellement, qu'il ne pu aucunement mesurer le temps, et surtout combien de temps il était resté là à repenser à ses moments de bataille avec la Malemort. Les bons moments étaient à jamais gravé dans son esprit, et son rire laissait une empreinte dans cette gravure. Profonde, brillante et insurmontable. Il se prit même à sourire quand il pensait aux moments. Comme il avait déjà trouvé des hommes au cœur d'artichaut. "Bon sang Desne', tu es un gros, un dur, un bloc. Arrête toi un peu là". Mais... L'amour peut entendre la raison là où elle échoue bien souvent, en pensée.

      [Matinée du 02 avril, aux alentours du marché Dijonnais.]


    La description faite du domestique à son maître sur l’identité du type était plutôt précise. "Alors messire, vous devez chercher un homme, d'une trentaine d'années, petit, renfermé, puant et surveillant la moindre occasion pour voler un passant." Comme un genre de malfrat refoulé. Bon, si il lui donnait les informations voulues, pourquoi pas. Il aurait surement sa petite pièce, et même beaucoup. Desneval était prêt à tout pour savoir ou était la Demi-lune.
    C'est alors qu'il marchait tranquillement dans les dédales de pavés qu'il aperçu l'individu. Appuyé contre un mur, il correspondait parfaitement avec la description qu'il avait eu. Et Desneval, sans attendre engagea le pas en sa direction. Droit devant, comme un sanglier fonçant sur une menace. Mon dieu, heureusement que le type était mal en point, car il en aurait eu peur. Maintenant près de lui, Desneval alla droit au but.


    - Hey, toi. Il pointa le doigt en sa direction. Tu es bien l'Informateur ?
    - Salut vieux. Ouais c'est moi. Qu'est ce qu'il te faut ? dit il en ouvrant la main, comme si attendait quelques pièces avant de répondre à une quelconque question.
    - Je veux des informations. Je recherche quelqu'un. Une femme. Et le juge déchu mis quelques pièces d'or dans la main déglinguée de l'homme.
    - Hum. Bien, je t'écoute, vieux. Relevant la tête en direction de Desneval, il avait un tête de furet, une vieille tête d'alcoolique qui devait se prendre des tartes tout les soirs.
    - Alors... Bon. C'est une femme, guerrière. Elle servait dans une armée Bourguignonne. Ils devaient entrer en ville il y a quelques jours. Elle porte les armoiries Malemort. Tu vois.
    - Je vois. Je vois. Bon écoute l'ami. Il se pencha doucement vers Desneval et il continua à voix basse. J'ai des potes crapules un peu là, on allait récupérer les armes et tout que les soldats laissaient derrière eux après les batailles, tu vois. Histoire de se faire un peu de blé tout ça. Il fait faim tu sais en ce moment. Voilà, voilà. Et... Pas plus tard que l'autre jour là que tu parles. On m'a dit qu'une femme d'une famille Royale était tombée, aux pieds des remparts Dijonnais. Une mine d'or ! Imagines son armure.
    - Attention à toi mon pote, j'arrache des ongles pour moins que ça. Parle mieux. Dit Desneval avec assurance.
    - Oui oui c'est bon... Voilà. Et quand ils se sont précipités pour aller chercher le "butin". Rien ! Foutre d'âne. Comme si la femme avait détalé. Impossible ! Elle gisait là depuis des heures. Mon pote je sais rien de plus. Elle était plus là. Je sais pas. Quelqu'un l'a prise ?
    - Merci. Tiens. Il déposa quelques autres écus.

    La mine dure. La respiration grave. Les muscles encore meurtris tendus. Desneval était en colère. Disparue ! Elle est morte, ou pas ? Elle s'est enfuie ? On l'a enlevé ? Mais ou est elle ? Tournant les talons, le barbu entreprit de partir à sa recherche. Là où elle a été vu la dernière fois.... "Pourvu que l'Informateur dise vrai... Au pire, je reviens et lui fait manger ses doigts de lépreux."

      [Soirée du 02 avril, en dehors des remparts Dijonnais.]


    Accroupi sur ce qui pouvait ressembler à un champ de bataille, Desneval étudiait tout ce qu'il pouvait penser d'utilisable pour trouver la Malemort. Véritable aiguille dans une botte de foin, la piste était brouillée. Car même si il avait pu retrouver les fragments d'épées de celle-ci, tout le reste de l'équipement était manquant. Et, cela faisait maintenant quelques jours qu'elle avait du tomber ici. Ici. Hum. Se penchant en direction de l'herbe il pu remarquer grâce à la lueur de sa lanterne que l'herbe était toute écrasée. Comme si quelque chose était resté là, puis... Oh... Tiré. L'herbe ne faisait pas ce rond tassé, il se découpait pour laisser voir une longue ligne droite qui partait en direction de la forêt. "Mais. Quelqu'un l'a tiré ? Pourquoi faire ? Et qui !"
    Se redressant afin de mieux suivre la piste, tout était calme autour de lui. Comme un havre de paix pendant ces temps agités. Cela faisait bien à Desneval, lui qui avait vécu pendant dix longues années en forêt. Au début il avait eu peur des bruits nocturnes. Car il était complètement ignorant de ce qu'il pouvait bien se passer. Mais avec le temps il avait comprit que la vie était aussi présente le jour, que la nuit. Et que certains animaux préférait la nuit, pour la tranquillité ou encore car leurs proies sont nocturnes elles aussi.
    C'était un peu dans cet optique que se situait le barbu. Véritablement transformé en félin, il suivait la trace de sa proie mètre par mètre pour enfin arriver à l'orée de la forêt.

    Il n'était en aucun cas équipé pour se lancer dans une excursion forestière. Il était simplement habillé de vêtement hivernaux où des grosses fourrures étaient posés sur ses épaules. Nullement armé, et surtout complètement faible. Il était comme un tigre sans ses griffes. Comme un aigle sans ses serres. Mais cela l'importait peu. La question de savoir ou était Élisa primait sur tout le reste. Et que surtout le reste, pouvait être fait ou encore obtenu facilement. N'oublions pas que Desneval est un enfant des campagnes françaises. Nullement élevé au petit lait et au pain frai. Il avait du se débrouiller assez tôt pour pouvoir manger de la viande. Et suivre les pistes avait été un passe temps nécessaire pendant plusieurs années. La chasse et la pêche, un souffle de vie. "Oh. Oh. Mais..."
    Le barbu avait mis la main sur un tas de feuillages trop bien disposés pour être là. Comme si les feuilles s'étaient toutes bien déposés à cet endroit. Comme si... Elles cachaient quelque chose.

    Et c'est en brandissant l'armure à la Demi-lune qu'il sentit son cœur s’emballer pour la première de toute sa vie. Les gouttes de sueurs coulèrent le long de ses joues, et la transe dans laquelle il se trouvait se renforça encore plus. Il avait fait tout ce chemin, pisté. Et enfin, il trouvait quelque chose qui le mettait sur la voie. Il était sur la bonne piste. Qu'elle "réconfortation" extrême. Il ne s'était donc pas trompé depuis le début. L'Informateur lui avait donné les bons fils. Elle était vraiment tombée pendant cet assaut. Et quelqu'un l'avait traîné jusque ici, pour la déshabiller. Et... "Et l'amener ou ? Élisa devait être trop lourde pour le ravisseur... Ou la. Peut être qu'elle s'est débarrassée de l'amure car c'est une femme, pas assez de force pour la tirer entre les arbres...". Desneval était peut être vieux et barbu, son esprit ne manquait pas de vélocité.
    Se redraissant, il poussa un long soupire... Et passant le pied droit avant le gauche, il continua sa quête dans la recherche de sa Valkyrie.

_________________
Ehmee.de.malemort
[Apres-midi du Dimanche 03 Avril]

Ehmée était plus qu’inquiète, personne n'avait revue sa mere depuis que Dijon etait tombée. Triste cadeau d'anniversaire. Ehmée avait envoyer des gardes à sa maman adorée qui ne l'avait pas retrouver. Et elle ne leur en voulait pas de cet echec. Elle fit donc reposer les gardes qui avait chercher sa maman et de faire de leur maison un refuge de la liberté, de securité, et surtout de loyauté envers la courronne de France. Prenant max et deux trois garde à sa maman adorée, la petite se dirigeait Vers la maison du sieur Desneval. Son dernier espoir, pour retrouver sa petite maman cherie. Elle avait bien mis les pieds dans un refuge de Résistant, mais meme eux ne savais pas ou la veuve Baccard se trouvait. Puis elle s'etait souvenu que lors d'une "mission", ou elle lançait des caillux sur ce qu'elle appelais les doryphores, elle avait croisé un homme qui s'etait pris le bec à propos des proces absurdes et irrespectueux des Doryphores. Desneval, l'ancien juge du duché de bourgogne. Elle toqua chez lui, l'air inquiete, et les gardes sur les nerfs. Pas etonnant, les parasites etait libres de mouvements et leur crimes serait impuni tant qu'ils auraient le pouvoir.

Monsieur Desneval, Vous pouvez ouvrir s'il vous plait???? C'est Ehmée sybell Maycka Baccard de Malemort, j'aimerais vous parler.
_________________
Osithee
      [02 avril – Forêt Bourguignonne]


    Il faisait froid en cette nuit noire dans la forêt Bourguignonne. Osithée ne savait pas comment était la lune. Les épais feuillages ainsi que les nombreuses branches ne laissaient filtrer que quelques légers rayons de l'astre lunaire. Voilà maintenant quelques heures qu'elle avait réalisé son tatouage sur Élisa et il fallait maintenant passer à l'étape suivante dans la guérison, l’inhalation de vapeurs d'herbes vertes. Pas n'importe lesquelles bien-entendu, des médicinales, qui ne poussent que dans les recoins humides et sombres. Jackpot, elle y était en plein dessus. Se baissant et récoltant quelques feuilles, elle s'aperçue qu'elle avait mal au dos. Avoir traîné le corps inanimé l'avait vraiment fatiguée et, il fallait dire que depuis elle n'avait pas prit beaucoup de repos. C'était pourtant bien dommage car, étant herboriste, elle possédait des connaissances en décontraction extrême. Le genre à vous faire partir loin, très loin sans même réaliser que ce qu'il pourrait vous entourer serait des dragons et des lutins... Mais, secouant la tête pour chasser cette pensée d'évasion, Osithée se redressa lentement et regarda se qu'elle avait récolté.
    Quelques champignons en état de presque moisissure avancé. Des feuilles d'arbres quelconques. Des pédoncules de fougères. Une boule de terre et les fameuses herbes voyageuse d'esprits. Alors, les champignons c'était pour bourrer les plaies là où il manquait de la chair. Les feuilles d'arbres pour faire un pansement. Les pédoncules pour titiller les bordures de plaies au cas où elles seraient sales. La boule de terre pour appliquer sur le tatouage tout frai. Et les herbes, pour le tatouage donc, et pour fumer tranquillement au coin du feu en matant si la guerrière gesticule, ou pas. Hum.
    Osithée referma les mains, elle avait tout ce dont il fallait pour passer une bonne nuit et journée. Poussant un long soupire et regardant droit devant elle, elle décida de rentrer chez elle.


      [02 avril - Cabane Osithée]


    Marchant à pas feutré tout au long de son retour, elle pouvait ainsi se faire discrète dans la nuit plutôt calme. Servant de double tranchant, elle pouvait entendre ce qu'il se passait autour d'elle, sans se faire repérer. Et le fait d'être discrète était tout aussi naturel que de respirer pour Osithée. Telle une chouette elle vivait. "J'espère bien qu'elle va finir par se réveiller." Et c'est avec cette phrase dite à voix haute qu'elle entra dans sa cabane, son 20m2.
    Fronçant les sourcils, comme si quelque chose avait bougé elle était sur ses gardes. Elle posa alors ses récoltes sur une petite table sur la gauche et s'avança près d’Élisa. Elle passa sa main au dessus de son visage, et mis ses doigts près de ses narines afin de sentir si la respiration était forte. Oh ! Elle l'était, et chaude en plus.
    Osithée se recula franchement, et dit doucement:


    - Y'a quelqu'un ? Vous êtes là, réveillée ? Hé oh... Qui êtes vous ?

    Et elle regarda la Malemort qui bougeait légèrement avec ses battements de cœur. La douleur devait sûrement être en train de se faire sentir...
    Osithée imagina un laps de temps... "Et si c'était une Inquisitrice ? Une tueuse d'herboriste ? Une chasseuse... Oh non j'espère l'avoir sauvée, alors qu'elle est une bonne personne..."


    - Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

    - Et moi…. Qui suis-je ?


    Regardant la femme devant elle, l'herboriste comprit qu'elle allait s'amuser maintenant. "Elle ne se souvient plus de qui elle est !" Perdant presque tout contrôle de son corps, tremblante, elle décida de lui répondre quand même...

    - Je sais pas ! Vous êtes une femme ! Euh... Je vous ai trouvé sur le champ de bataille ! Je sais ! Attendez. Elle pointa Élisa du doigt, comme éclairée soudainement par une idée. Je vais aller vous chercher vos affaires ! Oui. Je les ai laissé à l'entée de la forêt ! Restez là, bougez pas !

    Bon sang, mais comment voulez vous que la Malemort bouge. Elle était complètement hachée, désorientée et... Il lui fallait des couvertures. Vu que là maintenant il n'était pas question de lui appliquer des cataplasmes, mais la faire patienter. L'herboriste chercha rapidement quelques couvertures sous son lit et s'approcha doucement en dépilant des morceaux cousus ensembles. Des peaux de castors et de lièvre si on en croyait les couleurs. Moche, mais efficace, elle tiendra Élisa au chaud le temps qu'elle revienne avec l'amure au blason de demi-lune.

    - Voilà, pour vous ! Je reviens. Vite !

    L'herboriste ne prit même pas la peine d'attendre une réponse, et elle sorti précipitamment de sa cabane.
    La respiration forte, et ne prenant pas du tout la peine de marcher discrètement elle évoluait très rapidement dans cette foret où elle connaissait tout les recoins. Autant elle pouvait courir en pleine journée en évitant les branches fines, autant même avec ses connaissances la course de nuit était vraiment risquée. Surtout, en étant pressée.

    Cela faisait maintenant quelques dizaines de minutes que l'herboriste courait presque en direction de l'endroit ou elle avait caché l'armure. Elle avait bien prit la peine de la recouvrir sous des feuillages afin de pouvoir revenir la chercher si la blessée voulait récupérer ses affaires. Les forêts Bourguignonnes étaient très peu utilisées. Autant dans la déforestation que dans les voies commerciales car, elles étaient bien souvent sombres et sinueuses. Les gens n'aimaient pas s'y balader. Parfait pour Osithée, qui en profitait bien.
    Alors qu'elle repensait aux phrases de la Malemort, l'herboriste entendit un léger craquement de bois non loin d'elle. Le bruit avait été net et s'était entendu des dizaines de mètres autour d'elle. Ne sachant pas ce qui pouvait avoir causé ce bruit elle s'arrêta brusquement de marcher et se mit accroupi au cas ou. Là au moins, avec une petite taille peut être qu'elle pourra voir avant d'être vue... Mais ce qu'elle ne savait pas. C'est qu'elle était tombée sur plus gros. Et qu'il était déjà trop tard pour détaler ou pour se défendre.


    - Je t'ai eu. Dit Desneval avec une voix glaciale, presque amusante.
    - Ah... Je... Osithée était tellement pétrifiée qu'elle ne pu pas répondre.
    - Trop tard. Dit Desneval sèchement.

    Le barbu était en plein vol. Le craquement de branche était tout simplement le bruit de son poids sur la branche la moins haute du chêne au dessous duquel se trouvait l'Herboriste. Et sans la moindre auto-défense elle se laissa submerger par les deux quintaux de poils et de viande. Un bruit de douleur et de soumission se fit entendre tout de même alors que le barbu avait déjà plaquée la femme au sol. Lui étant sur elle, armé d'un morceau de bois pointu d'origine qu'il pointait sous la délicate gorge inocente.
    Il regarda alors ce qu'il venait d'attraper et en faisant les gros yeux il dit :


    - Femme parle. Qui tu es. Tu fais quoi là, à cette heure de la nuit. Dit Desneval rapidement, légèrement essoufflé.
    - Je... Euh, pourquoi te le dirais-je ? Sauvage ! Mais lâche moi !!! Va t'en ! Osithée tenta de se sortir de l'étreinte du barbu, mais... C'était comme si une souris voulait croquer dans un barreau de fer. Aie.
    - Arrête. Répond et je te lâche. Je ne suis pas mauvais, juste je prends mes précautions.
    - Osithée. Je suis Osithée... Herboriste Bourguignonne de naissance.

    - Excellent. Je vais avoir besoin de toi "l'herbe-folle". Petit surnom excitant...
    - Pourquoi le barbu. Lâche moi... Je t'ai dit ce que tu voulais. Osithée le regardait avec ses yeux perçant. Comme un loutre regardait un poisson.
    - Bien. Et Desneval la libéra doucement, sortant son bois de dessous sa gorge. Dis moi ce que tu fais maintenant.
    - J'ai sauvé une femme de la bataille de l'autre jour, et il se trouve qu'elle a perdu la mémoire. Enfin... J'espère qu'en allant chercher son armure elle se rappelle de quelque chose.
    - Bon sang. Dit Desneval choqué par ce qu'il venait d'entendre. Mais j'ai cette armure, conduit moi à elle je te prie.

    Secouant la tête et surtout suivant le doigt de Desneval en direction de la dite armure, Osithée compris à la vue des vêtements du Juge déchu qu'il devait être de l'entourage de la blessée. Et dans un vif hochement de tête elle se releva et lui fit signe de la suivre. Engageant le pas en direction de sa cabane, elle réfléchissait à différent scénarios.
    "Ils sont amants. Il va lui tomber dessus comme un abeille sur une fleur. Ils sont amis. Ils vont se serrer dans leur bras longtemps et tout ira bien. Ils sont ennemis. Le type va étrangler Elisa, et après il ne laissera aucun témoin, il passera à moi. Bon. Bref. Tant pis !"
    Osithée, vive d'esprit avait une imagination débordante. Et encore elle était propre, naturelle, sans rien pour éclairer son jugement ou encore pour accentuer ses émotions.

    Après avoir marché quelques dizaines de minutes, ils arrivèrent devant la cabane. Osithée fit signe à Desneval qu'il pouvait entrer. Elle resterait à la fenêtre pour voir si c'était du lard ou du cochon. " Si il tue la femme, je me tire. Si il l'embrasse, j'attends un peu. Si ils s'enlacent amicalement, j'entre !" Vendu.

    Desneval poussa alors la porte, ayant dans ses mains l'armure à la demi-lune. Entrant doucement, il regarda en premier lieu ce qui l'entourait. Comme si il avait de vieilles habitudes de savoir où, avant de savoir, pourquoi. Et il fut largement étonné par ce qui se présentait devant lui. La cabane était relativement petite. Carrée, elle avait deux fenêtres et une porte. Les murs étaient complètements recouverts d'étagères sur lesquelles étaient posées des bocaux avec des herbes, ou encore des aliments bizarres. Le sol, entièrement fait de terre battue était caractérisé par quelques racines qui devaient pousser sous terre, ne laissait jamais le pied à plat. Au fond, à l'opposé de la porte d'entée se trouvait une cheminée où un doux feu crépitait, laissant échapper cette douce chaleur qui rendait le lieu un peu plus accueillant. Et à droite de celle-ci un lit, entièrement fait de paille il servait à reposer des presque cadavres si on en croyait le sang, les tâches et les outils présents non loin de celui-ci.
    Le barbu fronça les yeux et marcha rapidement vers le tas de paille et découvrit Élisa, allongée, la mine dure, pâle. Le visage creusé par la douleur, la faim ou encore la soif. Il posa l'armure près de la cheminée et s'accroupi au bord au chevet de la Valkyrie en posant doucement sa main sur la couverture.


    - Élisa. C'est moi, Desneval. Je suis là pour vous. Dit il doucement.

    Et regardant la Malemort il prit un air doux et délicat. Comme si le cailloux brisé retrouvait le morceau manquant...

_________________
- Osithée, par le Jd Desneval.-
Elisa.malemort
[ Nuit du 2 avril – Cabane d’Osithée – Forêt aux portes de Dijon ]



Les prunelles de la Malemort étaient rivées sur cette inconnue debout face à elle, aux traits aussi inquiets qu’elle. Ni l’une, ni l’autre ne semblaient rassurée par cette scène. Mutuellement, les corps tremblaient, la Duchesse elle, par peur, par douleur et aussi parce qu’elle avait terriblement froid. Son corps simplement couvert par des bandages, là où sa chair avait été abîmée par les ennemis de la Bourgogne.
La voix de la jeune femme raisonna dans la petite cabane bien remplie. A la fois rassurante et agitée, Elisa ne comprenait pas bien. Que faisait-elle chez elle ? Et si elle ne la connaissait pas, pourquoi l’avoir accueillit chez elle ? Et comment était-elle arrivée là ?
Un champ de bataille ? La Courageuse comprit alors pourquoi elle avait si mal, pourquoi elle ne pouvait pas bouger et pourquoi son corps était si abîmé.
Son hôte s’agitait de plus en plus, elle lui demanda de ne pas bouger de là… Mais comment aurait-elle pu ? Elle en était incapable et c’est ce qui l’effrayait encore plus justement.

La jeune femme commença à s’en aller.


Attendez ! J’ai froid… J’ai très froid…

La fin des paroles avait été murmurée. La Malemort était faible, la moindre parole et le moindre geste qu’elle pouvait faire était un supplice. Mais toute cette souffrance lui rappelait qu’elle était encore vivante. Osithée vint déposer différentes fourrures sur elle. La Malemort la remercia d’un léger signe de tête. Et ses yeux se fermèrent de nouveau quand la porte de la cabane se referma, la laissant seule dériver vers des rêves agités par la douleur.
La Malemort essayait encore de comprendre. Un champ de bataille ? Elle ne lui avait même pas dit où elle était. Elle avait bien parlé d’une forêt, c’est sûrement ce qui pouvait expliquer l’humidité qui régnait dans la cabane. La Duchesse réfléchissait, essayant de démêler le peu d’informations qu’elle avait. Elle en conclut après un petit temps de réflexion qu’elle devait être entrain de se battre, qu’elle avait du tomber, d’où les différentes blessures ce qui avait dû causer la perte de sa mémoire et que cette femme venait de lui sauver la vie en la ramenant chez elle.

Mais depuis combien de temps était-elle là ? Depuis combien de temps était-elle tombée ? Depuis combien de temps avait-elle disparu ? Elle se demanda alors si des gens étaient à sa recherche, si quelqu’un pouvait s’inquiéter de son sort ?
Etait-elle mariée ? Promise ? Avait-elle des enfants ? Des amis ? Des terres ? Était-elle simple soldat ? Les affaires que la jeune femme allait lui ramener l’aiderait à avoir des réponses à ses questions. Ou peut-être qu’en se rendant au village le plus proche, quelqu’un la reconnaîtrait et pourrait l’aider… Mais comment s’y rendre ? La jeune femme essaya de bouger, mais c’est un cri de douleur qui s’échappa d’entre ses lèvres à la place, posant sa main sur son ventre. C’était une mauvaise idée. Il fallait trouver autre chose.

Cette sensation d’être vide, seule, cela lui glaça un peu plus le corps. Tout à coup, c’est la peur qui l’envahit, et si elle ne retrouvait pas la mémoire ? Elle avait beau essayer de se souvenir, rien ne revenait, comme si elle venait de se réveiller et qu’avant, rien n’était arrivé. Elle était elle, sans l’être car elle ne savait même pas qui elle était. Et si elle était mauvaise ? Si le sang qui avait été versé était sa faute ? Pourquoi l’avait-on sauvée alors ? Mais Osithée ne savait pas qui elle était, elle l’avait choisi elle pour la soigner comme elle aurait pu choisir n’importe qui. Cette hypothèse n’aidait donc pas.

Ses pensées furent coupées lorsqu’elle entendit la porte de nouveau s’ouvrir. Tentant d’apercevoir qui entrait, elle n’y arriva pas. Elle entendait seulement des pas avançaient très doucement. Elisa comprit alors qu’il ne s’agissait pas d’Osithée. Elle essaya de réfléchir à toute vitesse, et si la personne venait essayer de la tuer ? Si elle venait achever ce qu’elle n’avait pas réussi à faire sur le champ de bataille ? Et si c’était Osithée qui l’avait prévenu en la voyant réveillée ?
Mais ses pensées furent rapidement coupées, quand elle vit un homme, face à elle, une armure dans les bras qu’il déposa rapidement devant l’âtre. Et d’un pas de géant, il se retrouva accroupie à côté du lit, sentant tout à coup la chaleur de sa main se posait sur les couvertures qui la recouvraient et qui n’avaient toujours pas réussit à la réchauffer.

Les prunelles de la Malemort vinrent se river dans le marron des yeux de l’inconnu devant elle. Et sa voix raisonna tout à coup dans la petite cabane, une voix douce, chaleureuse, apaisante, rassurante. La Barbu qu’il était semblait tout à coup si délicat, un comportement tout à fait différent de ce que son physique laissait paraître. La jeune femme comprit finalement que quelqu’un était bien à sa recherche, et que cette personne c’était lui. Mais qui était-il ? Son mari ? Son fiancé ? Son frère ? Son ami ?


Je…

La voix était toujours faible et peu assurée. Complètement perdue. Devant-elle se trouvait un homme qui semblait la connaître, alors qu’elle-même ne se connait pas… Enfin si, maintenant elle connaissait son prénom… Elisa…
Elle finit par détacher son regard de celui de cette homme à côté d’elle pour regarder ce qu’il avait posé devant l’âtre quelques instants plus tôt. Cela ressemblait à une armure, elle aperçut alors le blason qui trônait sur le plastron. Ses yeux clignèrent à plusieurs reprises, elle reconnaissait ce croissant de lune. Il ne lui était pas du tout inconnu.

Ses yeux noirs vinrent à nouveau à la rencontre des prunelles de Desneval.


Je ne suis pas certaine de savoir qui je suis… Et qui vous êtes… Ni même où je suis…

« Je sais seulement que je crève de peur ! » Mais cela elle n’en dit rien, elle était une Malemort ! Et les Malemort n’ont peur de rien…

Malemort…

Etait-ce cela son nom ? Elisa de Malemort ? Ses onyx continuaient de se balader entre l’armure et Desneval. Se fermant plusieurs secondes à de nombreuses reprises. Des flashs étaient entrain de revenir à sa mémoire. Elle frémit un instant en se rappelant la douleur des lames qui venaient transpercer sa chair lors des combats… ça y est… Elle se souvenait. Ses yeux étaient resté clos, et ils vinrent retrouver ceux du Juge déchu.

Desneval…

Elle se souvint. Elisa de Malemort, Veuve Baccard, Dicte la Courageuse, Duchesse de Clermont en Viennois, Dame de Saint Paul en Tricastin, Dame de Saint Bonnet en Bellac, fille de la Reyne Nebisa de Malemort et de Fransou de Lahaye. Elle se souvenait de tout. Elle se souvenait aussi de lui. Et de cette promesse qu’elle n’avait pas su tenir, des dernières lettres qu’ils s’étaient échangés lorsqu’il était tombé.

Oh Desneval, vous allez bien ! Votre lettre… Je n’ai pas pu vous envoyer la bouteille, les ordres ont été donnés, nous avons reprit la route vers Dijon, nous étions très peu, et lorsque nous sommes arrivés à Dijon, ils étaient beaucoup trop. Nous avons été massacrés, Desneval… Nous n’avions aucune chance de réussir.

Sa main vint se retirer de sous les couvertures pour rejoindre celle de Desneval posée non loin.

Je n’ai rien pu faire… de plus.

La Malemort était entrain de se justifier, mais comment aurait-elle pu faire mieux face aux nombres important qu’ils étaient et le nombre d’homme si faible dans ses rangs ? Elle avait peur de le décevoir, lui qui la pensait si vaillante et forte. Elle avait peur qu’il soit déçu. N’était-ce pas idiot de penser ainsi alors qu’elle avait bien faillit mourir sur ce champ de bataille ? Son discours était un peu brouillon, mais il reflétait la peur que la Malemort ressentait. Elle n’avait plus rien d’une Valkyrie à cet instant.
_________________
Desneval
    C'est lorsque Élisa dit qu'elle n'était pas certaine de savoir qui elle est, ou encore qui il était... Que Desneval eut peur. Si des blessures peuvent endommager des corps, elles peuvent aussi laisser des séquelles à l'esprit. C'est vrai, nous voyons bien souvent uniquement les blessures physiques de la guerre, mais il y en avait encore beaucoup d'autres.
    Pendant quelques instants son esprit fusa. "Elle n'a plus de mémoire ?"."Elle a tout oublié... C'est foutu." Et Desneval n'avait vraiment pas envie de faire le professeur afin de lui présenter sa vie. Ses connaissances et ses habitudes. Même si ils se connaissaient très peu, le barbu pouvait dire un peu qui est qui. Vaguement, les principaux. Dur, de ne plus se souvenir de soit même. Mais pire encore quand vous avez des enfants et des amis. La douleur être terrible pour la victime, mais les proches endurent aussi cette douleur. Regardant, se rappelant de faits passés qui ne seront plus que souvenir, pour eux du moins.
    Et il la regarda, ses yeux doux et mélancoliques.
    Desneval n'était pas quelqu'un de tendre ou même de subtil. Il était tel une statue. Ne laissant voir que ce que le sculpteur avait choisi comme esthétique. Un homme dur, froid et caractériel. Mais comme toutes les statues, il y avait un point faible. Et cette femme avait mis le doigt sur une partie plutôt sensible. Pourquoi ? La question à un million d'écus. Mais une chose était sûre. Desneval n'était pas amoureux. Il n'allait jamais laissé entrer ce sentiment trop violent en lui. "L'amour c'est pour raconter de belles histoires, en sachant que la fin est tragique." Et de cela il n'en voulait pas. Mais en revanche les relations améliorées où les deux pouvaient être un peu plus rapprochés que de simples amis était possible. Bizarre diront certains. Prudent, d'autres. Et puéril encore d'autres.


    - Oh Desneval, vous allez bien ! Votre lettre… Je n’ai pas pu vous envoyer la bouteille, les ordres ont été donnés, nous avons reprit la route vers Dijon, nous étions très peu, et lorsque nous sommes arrivés à Dijon, ils étaient beaucoup trop. Nous avons été massacrés, Desneval… Nous n’avions aucune chance de réussir.

    Si Desneval n'avait jamais eu de grand soulagement dans sa vie, ce ne fut plus le cas maintenant. Un soupire sortit de ses lèvres automatiquement après cette phrase qui remit d'un coup toute une vie en place. Tout se joue en quelques secondes, et c'est bien vrai des fois. Le barbu était vraiment content qu'elle puisse se souvenir. Et l'idée d'Osithée de ramener l'armure pour réveiller la mémoire était une idée de génie. Et en plus, Desneval était là. Élément non négligeable pour la mémoire. Et ils avaient donc réussis.
    Élisa de Malemort était tombée, blessée et maintenant soignée. Elle aura une grande histoire à raconter à ses enfants, c'est certain. Le jour où une femme aux pratiques pas très correcte l'eut remise sur pieds. Il faut dire que cela ne marche pas toujours, et la combativité de chacun mène à la victoire face à la fièvre, ou pas. Bien souvent les gens sont faibles, et ne recherchent que la facilité des choses. Et le fait de mourir sans combat est une porte de sortie facile. Bref, nous l'avons compris. La bataille était gagnée. Mais la guerre, pas encore.
    Il fallait maintenant ramener la Valkyrie, chez Desneval.

    - Je n’ai rien pu faire… de plus.

    Desneval ne prit même pas la peine de répondre à cette phrase qui était pour lui dénué de sens. Surement que la fièvre parlait encore... Et les champignons. Il se contenta d'adresser un sourire rassurant à Élisa tandis qu'il se levait doucement en dérobant sa main de la sienne. Ils auront le temps de parler. Là, tout de suite, autre chose était plus urgent. Se tournant vers la porte, il l'ouvrit doucement.


    - Osithée. Entre viens. J'ai besoin que tu me donne quelque chose pour la faire dormir. Ou je sais pas, qu'elle ne bouge pas sur le chemin pour aller chez moi. Desneval parlait d'une voix calme, il prenait les décisions, il aimait ça.
    - Oui attends, pousse toi. Laisse moi entrer. Et la femme poussa Desneval d'un revers qui fut lent mais efficace.
    - Hum. Je t'en prie...

    Osithée était rentrée dans sa cabane et se dirigeait vers une étagère non loin de la cheminée. Elle prit un bocal et souffla sur le couvercle. L'herboriste se tourna vers Desneval et lui montra le contenu. On pouvait clairement distinguer des petits morceaux de champignons élevés à l'ombre et à la bouse. Puissants hallucinogènes, ils allaient mettre une sacré claque à l’esprit de la Malemort. Et dans un long sourire Desneval attrapa le bocal, espérant à ne pas en avoir besoin.

    - Tu lui donnes UN petit carré si la douleur est trop forte. UN carré. Compris le barbu ? Osithée était vraiment sérieuse...
    - Oui. Un carré pour Élisa... Et elle partira... Il sourit alors.
    - Au fait, dit Desneval. Tu as un cheval ? Ou une charrette ? Pour porter Élisa... Pas que je m'ennuie mais pas trop envie de la traîner tout le long du chemin jusqu'à St Sulpice.
    - Aller. Viens. J'ai une charrette. Bon je t'avertis elle est dans un sale état mais elle pourra endurer le voyage des quelques petites heures... Osithée était vraiment une femme pour les situations critiques.
    - Impeccable merci à toi. Je te le rendrais tout ça. Compte sur moi.
    - T'inquiètes pas mon brave. Élisa se souviendra de moi, et je me souviendrais d'elle.

    Elle était vraiment sûre d'elle lorsqu'elle prononça cette dernière phrase. Et comme Desneval ne savait pas pour le tatouage... Il ne comprit rien de ce qu'elle racontait. "Boh elle a craqué. File moi ta charrette aller." Et donc, ils allèrent tout les deux derrière la petite cabane afin de récupérer le moyen de transport par excellence. Vieille et complètement hors normes, sa dernière visite technique chez le charpentier devait dater de... Sa fabrication quelques dizaines d'année auparavant. Secouant la tête tout en la regardant Desneval était un peu perplexe. "Oh... On dirait les charrettes funèbres... Hum. Ça conviendra parfaitement avec l'usage que je vais en faire. Au pire, on lui mettra un drap blanc sur le corps à Élisa... Pour passer inaperçu." Quoique il s'était passé pas mal de choses depuis que Desneval était entré dans cette forêt. Et la nuit était bien avancée maintenant... Ils arriveront sûrement au petit matin à St Sulpice.

    - Merci. Ça fera l'affaire. Tu vas préparer la Duchesse ? Pendant que moi je prépare ce tas de bois. Dit Desneval rapidement.

    L'herboriste lui répondit par un hochement de la tête et parti donc rejoindre Élisa.

    - Aller Élisa... Aller... Levez vous. Un dernier effort avant le réconfort.

    Osithée tenait la Malemort par... Là où il n'y avait pas de plaies... C'est à dire... Hum. Elle tenait le corps de la Duchesse, voilà. Et tendit qu'elles marchaient en direction de la sortie, Desneval se permis d'entrer afin d'aider les deux qui titubaient tant bien que mal...

    - Vous avez bu les filles ? Desneval et ses blagues. Mémorable. Elles sont rares, et précieuses...
    - Ah ! Un homme. Viens de l'autre côté... Osithée forçait tellement qu'elle n'entendit même pas les mots Desnevalesques.

    Le barbu passa la tête sous l'épaule de la guerrière et la remonta plus haut et prit tout le poids sur lui. Là ils pouvaient avancer franchement en direction de la charrette qui était garée à cul, devant la porte d'entrée. Et dès qu'ils furent à quelques centimètres ils posèrent Élisa sur le rebord. Desneval monta à bord du bateau et il tangua légèrement, il garda son équilibre tout juste et jeta un regard inquiet à Osithée... Il se pencha et attrapa Élisa comme un sac de blé et la tira afin qu'elle puisse être allongée dans les feuillages et les herbes fraîches du matin. Poussant un long soupire il se pencha à l'oreille de la Valkyrie. "Vous pourrez en rire quand vous serez remise Élisa..."


    - Bon l'herbe-folle. Merci à toi pour tout ce que tu as fait. Nous nous reverrons.
    - Ah mais j'en suis certain barbu. Et ramène avec toi la brunette.


    Desneval descendit alors de la charrette, tout doucement et passa une large couverture de peaux sur Élisa. Il se tourna vers Osithée et lui fit un signe de la main.
    Il ne lui restait plus qu'à faire l'étalon, encore et toujours. Desne'cheval.


      [Manoir de Mont St Sulpice, tôt dans la matinée.]


    - Gardes ! C'est votre Seigneur. Ouvrez les portes ! La voix de Desneval était forte et puissante.

    Ils avaient fait voyage pendant toute la fin de la nuit, et le début de matinée. Le barbu était fatigué à n'en plus pouvoir. Ses muscles lui faisait mal et il en avait marre. Grincheux, complètement de mauvaise humeur... Il avait fait nuit-blanche, et en plus sans boire ni manger ! La totale. Mais une bonne nouvelle était là et même si c'était compliqué de se consoler l'estomac avec cela, il le faisait quand même.
    Ils passèrent les portes du gros manoir pour arriver dans la cour principale. Là, il lâcha la charrette de l'herboriste et il se mit à faire des signes aux domestiques qui étaient là à regarder.


    - Toi, toi et toi. Venez. Amenez la Duchesse dans la chambre d'amis. Attention, elle aussi fragile qu'un vase attique.

    Il regarda les autres faire pendant qu'il soufflait un peu, les mains sur les hanches. "Mon dieu, qu'une histoire." Et il secoua la tête quand même satisfait.


    - Qu'on me prépare un bain. Je veux du vin Tourangeau, et de la viande.

    Et le claquement de doigts avait retenti. Donnant du travail à ceux qui avait attendu leur Seigneur beaucoup trop longtemps...
    C'est alors, alors que le barbu allait entrer chez lui qu'un petit domestique vint lui dire qu'une certaine E.S.M.B de Malemort était devant la porte principale attendant de le voir. Quelle synchronisation parfaite, lui qui pensait passer du bon temps. Cela attendra. Et dans une démarche rapide et sûre il se rendit à la porte principale dont il poussa la poignée pour se laisser apercevoir la petite Demi-lune.


    - Bonjour Ehmée. Entre. Dis moi, que fais-tu là ?

    Desneval avait une sale tête il faut le dire. Il n'avait pas dormi, il avait faim et en plus il était courbaturé.
    Il désigna le hall d'entré à la petite et la regarda pour entendre sa réponse.

_________________
Ehmee.de.malemort
Enfin, le véritable juge de Bourgogne arriva, il semblait à la princesse, qu'il etait malade tres malade. Bon elle lui demanderai c'est son dernier espoir.

Bonsoir monsieur le Juge Desneval. Je viens vous voir parce que depuis mon anniversaire ma maman a disparu, j'ai envoyer une partie de ses garde pour la rechercher mais il l'ont toujours pas trouver je dors plus depuis le jour de mon anniversaire. moi aussi j'ai chercher partout et je l'ais pas vu. Vous savez ou elle est j'ai peur, je veux pas qu'elle soit mourru. Même Si papa rotule s'occuperais bien d'elle au ciel. Mais je veux ma maman avec moi.

La petite de sept ans se mit à pleurer, elle était vraiment inconsolable. Normal voler une maman à une petite est un crime grave aux yeux d'une enfant. De plus les gardes et max ne savaient comment la réconforter. Cependant Seul max savait la teneur des cauchemar qui empêchait la petite de dormir et il n'en parler qu'à la mère de la Mini Malemort. Apres ça la concernait.Combien de fois Max avait câliné la petite qui faisais des cauchemars et elle les lui racontait et elle ne s'endormait que si max était présent dans la pièce, et s'il avait regarder sous le lit dans le placard et si au moins une torche était allumée. Elle épuisait plus Max qu'autre chose, entre ses virée en ville pour trouvé sa maman, ses "expéditions" en tavernes ennemis : lancer de bouse, peinturluration des murs des tavernes fatumiste avec les blason royaliste et malemort, lancer de cailloux sur Durandal, le pseudo procureur et la pseudo juge Desiderade, bref il en avait pas fini de la surveiller et de la protéger. Au moins l'usurpateur au titre de duc gobelin, 'avait pas approcher la petite, car elle aurait surement eu un procès. Quel miracle qu'elle en ai pas déjà eu un. Quel "nettoyage, une vingtaine de procès à l'encontre des royaliste qui défendent la ville ou qui tente de survivre et qui achète une preuve de leur pillage de Dijon. La remontée va être dur. Mais Max tout comme Ehmée, feront tout pour les aider.

_________________
Elisa.malemort
[ Nuit du 2 avril – Cabane d’Osithée – Forêt aux portes de Dijon ]

La douleur était terrible, et le mot était encore faible. Son corps la déchirait de toute part, elle rêvait d’être ailleurs, loin de cette forêt humide, loin de cette inconnue étrange, loin de cette guerre. Et pourtant, la Malemort était bien là et ne pouvait pas en partir sans douleurs. Osithée l’aidait à se lever, gémissant de douleurs, elle ne pu expliquer comment elle avait réussi à se lever, ni même comment elle faisait pour avancer. Chaque pas était un supplice, chaque geste une torture et pourtant, il fallait continuer encore. Le soutien de Desneval était efficace, elle pu ainsi attendre la charrette qui la ramènerait en ville. Le confort était mis de côté pour cette fois, dommage, elle aurait apprécié quelques coussins et une banquette en soie…

Le voyage fut terrible. Ses ongles se serraient dans la couverture qui l’entourait, tellement la douleur était forte. Elle grelottait de froid. Elle rêvait de retrouver un lit douillé, des draps soyeux, un verre de vin glissant sur sa langue et le long de sa gorge, la chaleur d’un feu crépitant et réchauffant ses membres.


[3 avril – Seigneurie de Mont-Saint-Sulpice.]

La charrette s’arrêta enfin, la voix de Desneval autoritaire entraîna rapidement l’arrivée des domestiques autour d’elle. Une masse d’hommes qui vinrent faire leur travail pour l’amener jusqu’à la chambre d’amie qui n’avait pas encore eu le temps d’être préparée. Des cris arrachèrent les lèvres de la Malemort durant le trajet, et aucune fleurs pour l’accueillir une fois dans la chambre. Mais cela n’était pas bien grave, car a peine posée sur le lit moelleux, la Duchesse s’endormie dans un sommeil lourd et profond. Un repos bénéfique pour se remettre de ce long voyage, bien qu’agité par le souvenir de la bataille, la douleur des mouvements et des domestiques qui venaient panser ses blessures.

Elle sentie également le bienfait d’une eau chaude venant nettoyer son corps salit par la terre et le sang. Cette fois, se sont des gémissements de plaisir qui viennent entrouvrir ses lèvres. Depuis combien de temps n’avait elle pas apprécier l’instant ? De longues heures, plusieurs jours même. Jusque là, tout n’avait été que souffrance, et enfin, elle prenait quelques moments de plaisir. Qui aurait pu croire qu’une simple toilette de fortune lui ferait du bien ?
La Duchesse profita donc de ce simple moment, rafraîchissant lui redonnant de l’espoir sur cette vie qu’elle venait de reprendre après ce vide de plusieurs jours.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)