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[RP] Ciel, mon...Frère ?!

Gabriele.
    Vérone, quatre ans auparavant.

Que fait un séducteur lorsqu'il grandit dans une maison close réputée d'une petite ville italienne proche de Venise ? Il séduit, bien entendu. Il faut dire que dans ce bordel, il y en a pour tous les goûts. Des grosses, des fines, des raffinées et des vulgaires, des jeunes et des vieilles. Fils de la tenancière, j'ai bien entendu les faveurs de toutes ces dames, sans exception, mais ce ne sont pas celles-ci qui m'intéressent. La facilité ne m'a jamais attiré, j'aime les défis, j'aime ce qui est hors-normes. Et j'aime encore plus rendre folle ma mère. J'ai donc jeté mon dévolu sur une petite créature fragile et encore pour le moins naïve, la petite protégée de ma maquerelle maternelle, qui souhaitait sans doute en faire une pièce maîtresse parmi les filles dont elle vendait les services aux plus offrants. Après tout, cette manipulatrice née ne fait jamais rien sans arrière-pensées. Si elle prend soin de cette jeune fille, c'est uniquement car elle peut en tirer quelques avantages, elle n'est pas du genre à perdre son précieux temps.
Cette femme a bien été capable de vendre l'un de ses fils...Même si je ne le saurai que bien plus tard. En tout cas, elle n'a pas tort, la petite pucelle qu'elle garde précieusement entre ses murs possède beaucoup de potentiel, et je n'ai pas mis longtemps à m'en rendre compte, et à commencer mon avancée des plus ingénieuses, à la manière des requins qui s'approchent de plus en plus de leur proie en rétrécissant le cercle autour d'elle.


« - Esmée ? Il est l'heure de ta leçon. »*

Voici ma stratégie. Depuis plusieurs semaines, je m'arrange pour que ma mère me laisse apprendre la lecture et l'écriture à la jeune ingénue. Je gagne petit à petit du terrain sur le cœur de l'innocente qui ne tardera sans doute pas à me céder totalement. Les cours que je me suis mis en tête de dispenser portent leurs fruits de semaine en semaine, et à chaque fois que je la revois, je me souviens pourquoi je me donne tout ce mal. Les cheveux d'or dont les mèches lui tombent parfois devant les yeux alors qu'elle étudie et que j'ai envie de replacer, ce regard perçant dont la couleur fait écho au mien, et ce visage presque encore poupon tant il est juvénile. Je la veux à moi...Elle sera mienne, même si je dois patienter des mois durant. Il arrive parfois que le chasseur piste sa proie pendant des semaines avant de pouvoir enfin la mettre à terre, et j'ai tout mon temps devant moi, la chasse est grisante, presque plus que l'obtention du trophée. Il faut faire attention à la moindre brindille sous ses pieds, au sens du vent pour ne pas se faire repérer, la subtilité et la discrétion doivent être deux qualités maîtresses lorsqu'on veut s'approcher du gibier.

Je la mène, comme à chaque fois, dans un bureau aménagé spécialement, loin de tous les regards indiscrets, et de toutes les nuisances sonores propres à l'endroit où nous nous trouvons. Le lieu est propice à l'étude, et aux cheminements de pensée les plus divers. Dans mon cas, inutile de demander ce à quoi je pense. Je suis obnubilé par ma jeune élève, me demandant de quelle façon hâter sa reddition, sans pour autant la brusquer. Je ne tiens pas à obtenir l'effet inverse en la faisant se renfermer à nouveau.
Nous sommes jeunes, nous sommes beaux et désirables. Et si nous capitulions ensemble ? Rends les armes, belle candide. Tu ne pourras me résister à tout jamais. Le cours débute toujours par un même rituel : Je te fais écrire ton prénom, et le mien à côté, chaque jour une nouvelle fois, afin que tu maîtrises au moins cela. Puis je te les fais lire. J'aime la sonorité de mon prénom entre tes lèvres, ta voix est chaude et fait vibrer mon être. Même ta voix est séduisante. Je te veux. Maintenant.
Et je me retiens, une fois de plus, car je souhaite que l'abandon vienne de toi. Je ne veux pas essuyer de refus. On ne repousse pas Gabriele, jamais.


« - Tu progresses bien. »

Je suis debout derrière elle, et du doigt, je suis une ligne d'un ouvrage relativement simple. Je la fais lire, légèrement penché vers elle, la corrigeant de temps à autre, afin que son expression soit la meilleure possible. Je suis perfectionniste dans l'âme. Il faut que tout soit parfait. Autant qu'elle.
Imperceptiblement, je souffle contre son oreille, admonestant à voix basse les insuffisances de langage de la jeune apprentie. Je suis si proche de sa peau que je peux la sentir, que j'ai envie de la goûter. Je suis sûr qu'elle a une saveur exquise. Peut-être une effluve d'agrumes, ou bien de fleurs de saison. La lavande, qui sait ? J'ai envie de poser mes lèvres sur ta carnation. J'aimerais te dévorer toute crue.
Ici et maintenant.
Je me lance, je passe une main dans tes cheveux ambrés, et je me fige en attendant ta réaction, bonne ou mauvaise. Il me fallait te toucher, irrémédiablement. Il me faut te goûter dans l'instant. Savoure-moi toi aussi, profite donc du cadeau que je te fais. Toutes ne peuvent se vanter d'avoir à portée de main Apollon dans toute sa splendeur.




    * Pour plus de compréhension, le texte est laissé en français. Néanmoins Gabriele et Esmée ne s'exprimeront qu'en Italien.

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Pour toute réclamation, merci de vous adresser à LJD Tigist
Esmee_
" - Esmée. Gabriele. Esmée. Gabriele. Esmée. Gabriele..."

Je l'écoutes et je répètes après lui. Une fois pour moi. La deuxième fois pour lui. Je continues pour le plaisir de le voir sourire.

Lui. Gabriele.

Il est le fils de cette femme qui était venu me chercher, ou plutôt m'arracher à une mère qui ne m'aimait pas. Je lui rappellais trop mon père et bien que je connaisses désormais le nom de mon géniteur, je m'abstenais d'en parler à quiconque. Je le gardais pour moi, tel un trésor auquel il ne faut pas toucher.

Un jour, lorsque je serais plus âgée, je remuerai ciel et terre et je le retrouverai. Mais dans l'immédiat, je dois encore mûrir et apprendre.
L'écriture et la lecture étaient devenus mes quotidiens et depuis quelques semaines, ce n'était plus vraiment la tenancière de la maison close qui me donnaient mes cours. Mais son fils.

Gabriele.

J'aimais prononcer ce prénom. Il représentait pour moi quelque chose de doux mais aussi tout son contraire, telle cette descente aux enfers qui m'empoignait lors de chacun de nos cours.
Si au début j'étais très attentive, il m'arrivait maintenant de plus en plus régulièrement, de me trouver distraite par le son de sa voix que j'aimais entendre plus que de raison, par ce regard qu'il avait et que je trouvais être le reflet du mien, et, comme à cet instant même, par une main qui venait se perdre dans mes cheveux.
Le plus étrange, c'est que je ne me laissais approcher par aucun homme qui entrait dans le bordel. Et pourtant, ils essayaient de venir me parler ou me toucher, mais à chaque fois je trouvais un moyen d'esquiver. Les clients se lassaient vite et s'en allaient d'eux-même vers ces autres filles et femmes, bien moins farouches que moi.
Alors pourquoi. Lui. Gabriele. Arrivait-il à obtenir de moi ce que je n'accordais à nul autre ? C'était une attention. Un sourire. Un regard. Une joue qui venait parfois se perdre sur son épaule quand nous riions de bon coeur. J'aimais sentir son souffle chaud à mon esgourde. Pourquoi alors à cet instant précis, comme si j'avais l'intuition qu'il cherchait à identifier mon parfum, la tête toujours penchée sur mes écritures je lâches alors spontanément.


" - L'édelweiss. Ma préférée. Iras-tu m'en ramasser un jour Gabriele ? Je te ferais découvrir combien il est magique de se retrouver au haut des sommets de neige."

Il était indéniable que le fils de ma bienfaitrice avait le don pour me faire sortir de mon état de sauvageonne latent, et savait m'extorquer le meilleur de moi-même. Il était très beau. De cette beauté qui aurait sûrement exaspéré ma mère. Oui parce qu'elle m'a assez dit combien mon père était beau et que même si j'avais hérité de quelques traits maternels, ceux hérités de mon père, selon elle, la supplanterait au fur et à mesure que je grandirais. J'étais donc à ses yeux devenu une moins que rien comme lui, qui lui rappellait cet homme qui l'avait séduite, mise enceinte et abandonné.

Ce geste de la main dans mes cheveux, c'est la première fois qu'il le fait. Mais c'est un geste qui me trouble tellement que je perds l'usage de ma propre main qui laisse tomber au sol la plume avec laquelle je m'appliquais à écrire.

J'ai envie de rire, mais je n'y arrives pas. Parce que c'est lui. Gabriele. A peine quelques années de plus que moi a t'il. Mais je le trouves différent de tous les clients qui traversent les salles de ce bordel. Et j'aime cette manière qu'il a de jouer avec mes cheveux.
Je me figes moi aussi lorsque j'entends la plume tomber au sol. Il ne peut que l'avoir entendu lui aussi.
Seule ma tête épouse le mouvement de sa main dans ma chevelure. L'étoile des glaciers que je suis se fait docile sous cette main.


Esmée et Gabriele. Nous formons la perfection à cet instant même. Nous sommes symbole d'excellence.

Et dans ce moment hors du temps, il est ma seule raison de vivre.

Pourquoi ? Je n'en sais rien mais c'est une évidence contre laquelle je ne peux rien.


Je voudrais que ta main se fasse ainsi caresse pour les siècles des siècles, Gabriele.

Telle est ma prière.

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Gabriele.
C'est une odeur de fleur qu'exhalent les mèches d'or. Comme une abeille avide de pollen, je me penche un peu plus vers elle, pour venir emplir mes poumons de la fragrance sucrée. Elle est délicieuse, et inspire en moi le plus inavouable des péchés, elle m’enivre d'une gourmandise qu'il me faut à tout prix assouvir. Inconsciemment, ma main dérive à présent contre la joue lisse et douce qui ne demande qu'à connaître le toucher d'un homme. Non. Le mien uniquement. Elle ne peut pas en désirer d'autre alors que la perfection est à ses côtés et qu'elle a dû s'en rendre compte depuis longtemps déjà.
Le son de sa voix est une mélodie que je souhaite entendre résonner avec encore plus d'harmonie, de celles que je m'efforcerai de créer de mes mains expertes dès lors qu'elle m'aura cédé. Pourquoi résistes-tu encore, Esmée ? Résistes-tu seulement ?


«  - Je gravirai les sommets les plus abruptes pour te ramener cette beauté si rare et si exceptionnelle, Esmée. Bien que la tienne le soit plus encore. »

Charmeur. J'ai toujours été ainsi. Mais pour ses beaux yeux d'émeraude, je me vois sans mal déplacer des montagnes, aller chercher l'edelweiss au sommet de l'Olympe. Ce n'est pas d'amour que l'on peut parler, ce n'est pas mon genre de tomber amoureux. Je ne l'ai jamais fait, ce sentiment me semble ressembler plus à une faiblesse qu'à quelque chose de réellement utile. Je suis un coureur, je ne m'attache pas aux femmes que je courtise, que je séduis, et que j'abandonne une fois leurs faveurs obtenues. Néanmoins, j'éprouve pour la jeune Esmée une tendresse toute particulière, et pour la première fois sans doute, l'idée de faire souffrir m'est désagréable. Elle ne le mérite pas. Elle est comme cette fleur qu'elle aime, pure et véritable. Elle ne joue pas un rôle comme il peut m'arriver de le faire. Elle est entière et c'est cette authenticité qui m'attire. Ça et sans doute quelque chose d'autre. De plus puissant, irrépressible, indescriptible. Je ne sais pas mettre de mots sur cela. Je ne le comprends pas moi-même, c'est tombé sur moi sans que je puisse même faire un mouvement pour l'en empêcher.

« - Gabriele et Esmée... »

Mon regard suit la chute de la plume qui s'écrase au sol dans un bruit comme ralenti. Elle n'a pas souffert, mais le voici, l'abandon attendu. Je te trouble, délicieuse étoile ? Ma main contre ta tête te fait perdre tes moyens, on dirait ; et si je ferme les yeux, c'est ton souffle que je sens s'emballer, et ton rythme cardiaque qui s'accélère. Ou bien est-ce le mien ?
Pourquoi donc ai-je cette impression de te connaître depuis des années ? Comme si nos chemins devaient obligatoirement se croiser, à un moment donné de notre existence. Nos lignes ne sont pas parallèles, elles se rencontrent forcément un jour. Et si ce jour, c'était aujourd'hui ?


« - Nous n'avons peut-être pas des siècles devant nous, mais pouvons faire en sorte que cette journée soit pleinement à nous. »

De ma main, j'appuie légèrement ma caresse, comme une invitation à lui faire tourner le visage vers le mien. Je la scrute, je grave ses traits sur mes rétines comme pour qui sait pouvoir les retranscrire en une statut de marbre qu'elle mériterait amplement. Elle est sublime. Elle est d'une beauté si rare qu'on pourrait refuser de la toucher pour ne pas la gâcher. Si je n'étais pas son égal, je me garderais d'ailleurs de l'approcher, une fleur piétinée n'est plus si attirante, mais je m'en vais la sublimer.
Fermant les yeux sans pour autant arrêter de la voir, j'approche mes lèvres des siennes pour les cueillir dans un premier baiser envoûtant. La chaleur se diffuse entre nous, il n'y a plus rien que son visage contre le mien, que nos lippes soudées, et nos souffles échangés. C'est une envie sourde qui gronde en moi, un désir qui inonde mes sens alors même que je m'étais juré de ne pas faire le premier pas. C'est sa faute, elle n'a qu'à pas éveiller en moi cette attirance que je sais réciproque.
Je veux prendre ce dont j'ai envie. Je veux la faire mienne, qu'elle se souvienne de mon prénom jusqu'à la fin de ses jours.


« - Je t'en prie, abandonne-toi à moi, Esmée... »

Telle est ma prière.
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Pour toute réclamation, merci de vous adresser à LJD Tigist
Esmee_
Apparemment, peu importait à Gabriele, que je fus innocente ou expérimentée. Mais à mon âge, il devait bien se douter qu'innocente, je l'étais. Mais sans doute pas au point de ne pas ressentir l'émoi qu'il provoquait. C'était quelque chose d'étrange. Comme si un lien puissant et éternel nous unissaient, et que quoi que nous fassions, ce lien nous rapprochait de manière inéluctable.

Je manquais bondir de ma chaise lorsque sa main vient alors frôler, puis se faire caresse sur ma joue. Pommette qui s'échauffe et je ne peux m'empêcher d'avoir ce geste tendre, comme le ferait un chaton, que de frotter ma joue contre la paume de sa main, afin de mieux m'imprégner de son empreinte, et sa chaleur. Je termine même par happer un de ses doigts entre mes dents, de manière plutôt joueuse et taquine, sans avoir vraiment conscience de la sensualité innée de ce geste.


"  - Je me sens tellement...à l'aise...avec toi, Gabriele."

Je ries doucement et mon souffle souleva alors un peu les cheveux de Gabriele. Chevelure d'angelot dans laquelle j'aimerai que mes propres dextres et senestres se perdent. J'avais envie de les caresser et les lisser de ma main, tracer des cercles autour de son oreille. En frémirait-il ou pas, cela je brûlais de le découvrir.

Un choc délicieux me coupa la respiration lorsque je reçois ce baiser. Son baiser. Le tout premier jamais reçu. La caresse de ses lèvres était aussi légère qu'un flocon de neige. Je rencontrais ses lèvres, pour ne plus les quitter.
C'était chaud. Toute la chaleur du monde était concentrée sur les lèvres de Gabriele, qui se révélaient d'une incroyable douceur. Alors que ses doigts s'attardaient sur ma mâchoire et mon menton. J'avais fermé les yeux mais je gardais en tête l'image de ses yeux émeraudes si semblables aux miens. Ma mâchoire se détendit et nos langues se rencontrèrent.

J'eus l'impression de sombrer dans un vertige qui ne s'arrêtait pas, qui m'entraînait et me faisait tourbillonner dans les nuages.

C'est délicieux, pourquoi ne m'a t'on jamais dit qu'embrasser un homme pouvait être si agréable. En fait non. C'est embrasser Gabriele qui l'est.

Mon cœur battait la chamade et je respirais rapidement. Je me sentais si délicieusement faible.


Je n'avais plus qu'une seule chose en tête : qu'il m'attire, - doucement, tout doucement – contre lui.


" - Envole moi Gabriele."

Ainsi soit-il.
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Gabriele.
    « La perfection est atteinte non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer. » - Saint-Exupéry -

La permission est susurrée, la supplique est entendue de mon côté. Je l'applique à merveille, lorsque j'intensifie ce premier baiser, le rendant langoureux à souhait. Elle se détend enfin, on dirait bien qu'elle accepte ce qui est entrain de se passer. Pouvait-elle en faire autrement, de toute façon ? Aurait-elle eu assez de cran, assez de courage, pour infliger un refus au plus parfait des êtres qu'elle n'ait jamais rencontré ? Aurait-elle pu seulement en avoir l'envie ?
Notre rapprochement est naturel. C'est comme un appel que nos deux âmes se lancent, un défi afin de savoir jusqu'où nous sommes prêts à aller. Tout est clair comme l'eau de mon côté. Je veux la posséder totalement, marquer à jamais son esprit, et son cœur. Je me doute, bien entendu, qu'elle n'a jamais eu d'expérience avec les hommes – ou alors très peu. Et je souhaite faire les choses en douceur, dans l'ordre, la couvant de mes attentions toutes plus sensuelles les unes que les autres. La mettre en confiance, lui faire comprendre que tout ce que je souhaite c'est lui faire du bien, lui éviter toute souffrance. Me croirait-elle ? Es-tu capable de me faire assez confiance pour me faire ce cadeau, divine fleur ? Me laisseras-tu te cueillir pour mieux t'épanouir ? Seras-tu la rose dont je m'occuperai ? Serai-je ton renard lorsque tu m'auras apprivoisé, serais-je pour toi unique au monde ?


« - Déploie tes ailes, ma fleur. »

Et en parlant de fleur, je compte bien m'occuper de celle-ci. Avec délicatesse, je la rapproche de moi, je l'enveloppe de mes bras pour lui faire ressentir la chaleur sécurisante de mes bras, pour lui donner envie de s'y réfugier le plus souvent possible. Je sens qu'elle cède, je gagne du terrain. Je prends sa main, je l'attire avec moi hors de la pièce, dans les couloirs de la Maison que je connais comme ma poche pour les avoir arpenté à maintes reprises. Je sais où passer pour que les regards indiscrets ne se posent pas sur nous, avides de nouvelles croustillantes à se mettre sous la dent.
Ma chambre est un peu à l'écart. Un endroit banal, mais décoré avec goût et masculinité. Chaque objet est aligné avec le plus grand soin, car c'est une lubie chez moi : Tout doit être à sa place, bien rangé. Je tiens à l'ordre, c'est ainsi depuis mon enfance, peut-être est-ce la conséquence d'une éducation reçue dans un milieu quasi féminin uniquement. Ou bien quelque chose qu'il a dans le sang. Qu'il s'agisse de moi-même ou de mon environnement, tout se doit d'être toujours impeccable. Un lit trône sur le mur du fond, témoin sans doute de toute la luxure dont je peux être capable, mais sans que cela ne soit visible pour la jeune Ingénue. Heureusement que les inanimés ne peuvent s'exprimer. Ceux-ci auraient sinon bien des discours à faire, sur le comportement de leur propriétaire.


    « - Apprivoise-moi !
    - Que faut-il faire ? dit le petit prince.
    - Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. » - Saint-Exupéry -


Ainsi donc je la regarde, longuement. Je l'admire à nouveau, puis m'approche du bureau non-loin de moi, entreprenant de retirer puis de plier consciencieusement chacun de mes habits. Les atours tombent les uns après les autres. La chemise d'abord, puis les bottes, et enfin les braies. Je veux qu'elle puisse me découvrir, appréhender la silhouette d'un homme en tenue d'Adam. Je me livre à elle, magnifiquement diabolique. Enfer ou Paradis, impossible de choisir.
Le corps est parfait, dans sa nudité. Les muscles sont saillants, dessinés avec finesse et élégance. Les traits sont harmonieux, la peau lisse de toute cicatrice. Je la laisse observer. Apprendre. Mon sourire fier ne quitte pas mes lèvres avides de baisers. Je suis conscient de ma beauté, je pourrais me faire modèle des plus grandes œuvres de Michel-Ange, David avant l'heure. Je devrais peut-être avoir honte, mais je n'en fais rien, je laisse cela aux jaloux et me rapproche de la belle Innocente, dont je prends la main pour la poser contre mon torse. Qu'elle sente ma chaleur. Qu'elle sente ma puissance.
Lentement, je prends les commandes, je la déshabille en prenant tout mon temps, effeuillant consciencieusement la Vierge peu farouche de mes gestes expérimentés. Je la veux nue mais je prends patience, chaque geste est assorti de baisers brûlants sur la peau en effervescence. Un frisson, est-ce le froid ou l'envie ?


« - Dis-moi oui... »


Je veux ton consentement, pour te mener là où nul autre n'ira jamais avec toi.
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Esmee_


Premier homme dans ma vie,
Dans mon coeur, dans son lit,
Devenir quelqu'un d'autre,
Et changer par sa faute
Premier oui un matin,
En route pour mon destin...


Il a l'oeil charmeur et l'accent chantant Gabriele.

Et quand il m'ouvre ses bras, pour les refermer sur moi, répondant ainsi à ma requête muette, je me sens alors merveilleusement bien. Une plénitude totale qui m'envahit comme si j'avais trouvé ma maison. Oui. Gabriele est mon abri.

Puis il m'entraîne par la main, hors de la salle d'étude pour regagner une porte que je connaissais pour être sienne. La mienne n'était pas bien loin, à quelques pas à peine.

Ce qui me frappa en entrant, c'est cette impression de perfectible rangement qui émanait de l'endroit.
Pourquoi cela me frappe ? Et m'arrache même un sourire émerveillé ? Parce que dans ma propre chambre, règne le même ordre et la même perfection. Ma collection de masques soigneusement rangée et chacun posés d'une manière qui leur est particulière en témoignerait aux yeux des visiteurs si j'en avais. Mais ma propre chambre n'a jamais vu que ma propre présence. Même Gabriele n'y est jamais entré. Tout comme c'est la toute première fois que je pénètre dans son antre.

Et au fond de la pièce. Cette couche magnifique semble n'attendre que nous. Je m'imagine dans ma tête qu'elle n'a jamais accueilli que lui-même et que ce moment est donc béni des Dieux. Je m'imagine, à tort mais je l'ignore, que je suis la seule à pénétrer ces lieux. Après tout, je suis la petite protégée de sa mère. Je me doute bien que pour lui, je ne suis pas la première, contrairement à ce que lui est pour moi, mais je suis loin de penser qu'il ait pu en emmener d'autres que moi ici.

Non. Dans son domaine je suis Reyne. Sa reyne.

Je restes debout, immobile et longuement, il me regarde, me dévisage. J'en arrive à frémir et à me mettre à trembler sous ses magnifiques yeux verts qui semblent étrangement être les reflets de mes propres émeraudes.
Et c'est alors que je succombes un peu plus encore à chacun des atours qu'il ôte lentement. A la chemise qui tombe au sol, j'écarquille les yeux en découvrant ce torse si viril et si parfait. Et je fais un pas en arrière. A ses bottes qu'il dépose au sol, je fais un autre petit pas en arrière. Lorsqu'il tombe les braies, et que je le découvre alors nu, dans cette beauté sculpturale et parfaite qui émane de lui, je ne m'aperçois pas que je ne peux plus reculer mais c'est la couche qui m'accueille, alors que je me laisse choir, le regard émerveillé posé sur lui.

La tête me tournait. Me tournait de plus en plus. Comme il est beau dans sa peau, dans son corps d'homme. Je crois que cette vision là que je découvres alors, restera ancrée toute ma vie dans ma mémoire. Je m'en repais les mirettes. Comme tout avait l'air simple, naturel, harmonieux chez Gabriele.
Il me veut, nous nous désirons, il m'aura, je serais à lui, nos âmes, nos coeurs et nos corps ne feront qu'un.

Gabriele s'approche et sa main vient chercher la mienne, qu'il dépose sur son torse. ça y est, je me meurs à petit feu. Je n'ai pas conscience encore que c'est le désir qui court ainsi au creux de mes veines et moi, je crois que je meurs.

Et puis ce sont ses lèvres qui courrent sur mon épaule délicate. Ses lèvres qui me picorent. Patientes. Insistantes. Douces. Savantes. Et ses mains qui me déparent lentement, très lentement de mes étoffes. Jusqu'à ce que seule ma peau n'offre toutes ses corolles aux yeux brillants de Gabriele.

Je ne sais pas s'il en a conscience, mais je suis très jeune encore. Mon corps commence à se former joliment mais même sa mère à Gabriele a corroboré le pronostic de ma propre mère lorsqu'elle disait qu'en grandissant, je la surpasserai et j'aurai la beauté de mon père.
Qu'en sera t'il dans quelques années, lorsque mon corps aura fini de se former totalement ? Seras tu encore là pour le voir Gabriele ? Es-tu conscient qu'en attendant encore quelques années, ma perfection actuelle sera sans nul doute sublimée ?
Je frissonne parce qu'il me donne la fièvre.

Et à ta supplique, je réponds simplement d'une voix quasiment inaudible.


"- Si ..."

A ce moment, j'ignore encore que je viens de sceller la pire reddition de toute ma vie.
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Gabriele.
Elle est jeune. Très jeune. Ai-je déjà découvert le corps d'une si jeune Ingénue ? Je ne crois pas m'en souvenir. En général, c'est d'avantage les femmes faites qui tombent sous l'effet de mon charme incroyable. Car elles connaissent des comparatifs. Car elles savent qu'il n'y a nulle autre pareille à ma perfection innée. Bien entendu, elle n'a pas encore les formes dont pourraient se vanter celles qui se retrouvaient jusque là dans mon lit. Elle n'est pas plantureuse, elle n'est pas, vulgairement, allumeuse. Elle est bien plus que ça, et réveille au fond de mes entrailles une attirance à laquelle je ne peux que répondre. Elle annihile en moi toute volonté propre, une seule chose compte à mes yeux : La conjuguer à l'auxiliaire avoir. La faire mienne dans tout ce qu'elle a à donner.
Qu'elle soit subjuguée, aimantée, attirée, sans pouvoir s'empêcher de venir vers moi. Sans pouvoir se contrôler et ne pas me céder. Je la veux mienne et elle le sera. Je glisse mes lèvres sur la peau qui se laisse embrasser, qui réagit en se picotant de légers frissons, je ferme les yeux et entend le souffle qui s'accélère, je les ouvre à nouveau et la vois dans toute sa splendeur, sa jeunesse n'enlevant rien à sa beauté, son inexpérience ne m'arrêtant pas le moins du monde. Pas de dégoût, que de l'attrait. Attirance inexorable, inexplicable.

Elle s'allonge, je la rejoins. Je la surplombe de toute ma stature, je suis bien plus grand qu'elle et elle semble si frêle, sous ma silhouette. Sa peau est nue à présent de tout artifice. Je la regarde, je l'admire. Ce ne sont pas ses formes qui la rendent sublimes, mais quelque chose d'autre. Un charme incomparable que je serai bien en peine de devoir identifier. Je ne sais pas que nous partageons elle et moi bien plus qu'une simple attraction réciproque. Il y a autre chose. Je ne le sais pas encore, et Dieu merci. J'ai simplement envie d'elle. Je veux lire l'extase dans les sinoples qui me reflètent. Je veux y deviner tout l'attachement qu'elle a pour moi.
Folie que tout ceci. Mais quelle douce folie que je ne repousserai pour rien au monde. Je veux m'y perdre, je veux défier le monde à pouvoir prendre absolument tout ce que je désire. Je n'ai pas conscience que ce « oui » qu'elle vient de me concéder est un cadeau rare et précieux. Je suis sans aucun doute encore bien trop égoïste, trop centré sur ma petite personne, pour pouvoir réaliser qu'une virginité n'est pas qu'un trophée. Pourtant, au fond de moi, celle-ci en particulier je la considère avec beaucoup plus d'attention que toutes celles que j'ai possiblement pu arracher auparavant.


« - Mon Dieu, Esmée... »

Je me languis de toi. Si tu savais. Je n'y tiens plus. Je goûte ta peau, sa saveur, tu as un goût exquis. Ma langue, serpentine, se fait le prolongement de mes lèvres. Chaque petite parcelle de toi y passe, je veux te connaître par cœur, je veux connaître ta saveur. Tes lèvres, ton menton, la ligne de ta mâchoire et les lobes de tes oreilles, je suçote avec avidité, et mordille, légèrement joueur. Je veux te sentir brûlante de désir, même si je connais ton envie, je la lis dans tes yeux.
Je descends avec langueur, j'apprivoise tes peurs et m'en sers comme d'une force. Tu dois déjà sentir l'envie qui, vivace, anime mon bassin d'une force nouvelle. Et quelle puissance ! Je peine à freiner l'appel irrésistible de ce corps encore pur envieux de mes caresses calculées. Inconsciemment – ou peut-être le suis-je, finalement -, mes doigts glissent exactement contre les points les plus sensibles du corps féminin. C'est une première fois, et il me semble la connaître déjà par cœur.
Par pure provocation, mon souffle s'attarde longuement vers ce bas-ventre que déjà je chéris. Il me semble déjà sentir le plus délicieux des parfums, celui de la passion où se mêlent espérance et revendication. Elle brûle de moi. C'est subtil, mais c'est là. Elle me veut comme jamais elle n'a voulu auparavant.

« - N'ait pas peur, petite fleur... »

Et puisque la source du monde est à portée de mes lèvres, je m'en vais m'y abreuver directement, jouant de la rose pour te tirer les harmonies que seul un chef d'orchestre expérimenté peut réussir à créer. Tout mon savoir se met au service de tes délices, douce Immortelle. Tantôt insistant, tantôt aussi léger que le toucher de la soie sur la peau, et pourtant bien présent. J'entends tes suppliques silencieuses, et ton souffle affolé du supplice que je te fais vivre.
Peut-être ne reconnais-tu pas ce que je te fais vivre là. Ce sont les prémices d'un moment qui surpassera tous les autres instants de ton existence. Une petite mort pour une résurrection dans une vie nouvelle, après une expérience qui bouleversera tout en toi. Je sens que l'instant est le bon. Il n'y en aura pas d'autres. Alors lentement je pars à la recherche de l'hymen, unissant la fierté masculine à un Eden encore vierge de tout péché. Et pour jouer cette symphonie, je plonge mon regard avide dans mon reflet, cherchant à tout comprendre des émotions qui te traversent à cet instant précis, alors que je sens ta pureté qui cède sous mon assaut lent et savant, et la membrane qui se rompt, faisant de toi une femme à part entière.

Grâce à moi.


« - Esmée... »

Regarde-moi encore.

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Pour toute réclamation, merci de vous adresser à LJD Tigist
Esmee_
Je n'avais pas conscience de la terrible tentation que je représentais pour toi, mais je savais qu'il était déjà trop tard pour un quelconque retour en arrière. Aussi quand je te vois te pencher sur moi, tellement beau, tellement majestueux, mon index se fait caresse sur ta joue.
De la même délicatesse et vénération avec laquelle je caresserai l'un de mes précieux masques. Mais Gabriele, tu es fait de chair et de sang. Et à l'instant présent, tu es la tentation incarnée. Tu bouillonnes de vie et de force. Et dans tes reflets si semblables aux miens, je ne peux que lire la même passion, la même incroyable et dévastatrice attirance qui nous ronge.

Ce n'est pas de l'amour. C'est un lien encore plus fort. Je te vénère. Tu es mon Dieu. Mon démiurge. Mon éternel. Je sais qu'il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps.

Je savais parfaitement ce que je voulais. Tu allais m'envoyer en enfer ou au paradis, je l'ignore. Mais ce besoin de t'appartenir me liquéfie les veines.

Que le diable m'emporte, moi et ma faiblesse face à toi.
Face à ta perfection, face à nos deux être sublimés.

Je n'avais depuis le tout début, aucune chance de m'en sortir. Parce que ce que nous partagions est trop fort pour être évité. Parce que c'est écrit ainsi.
Et à voir tes yeux briller à la fois de malice, de contentement, de passion, d'envie de cette possession qui nous lie, de ce désir brûlant qui nous consûme, je sais que tu as déjà compris que tu as gagné. Que tu le sais fort bien.

Et le supplice ne fait que commencer et s'intensifier lorsque ta langue prend le relais de ta bouche en passant négligemment sur mes lèvres tout en m'observant avec langueur. Je ne me rends pas compte combien mon inexpérience, mêlée aux tentatives audacieuses que je ne peux m'empêcher de faire, lorsque mes doigts viennent goûter le sculpté de ta peau, peut te paraitre irrésistible.

Mais lorsque tes doigts entrent en contact avec ma chair, j'entrouvres légèrement la bouche, le souffle court, visiblement troublée.

Et voilà que tu te fais alors délicieusement effronté. Et j'ai alors les jambes qui tremblent. Mais rien, pas même la façon dont mon corps a réagi lorsque je t'ai vu nu un instant auparavant ne m'avait préparé au déferlement que tu provoques alors en moi.
Tu caresses et embrasses chaque centimètre de peau tandis que je ne cesses plus d'égrener ces notes, que toi, en sublime chef d'orchestre, tu me procures.

J'ai cette étrange sensation que tu m'emmènes vers un lieu magnifique et inconnu.

J'attrape alors tes cheveux et je m'y agrippe quand tu t'agenouilles devant moi, et mon souffle se précipite, décuplant ton ardeur. Ondes de volupté et une supplique qui franchit mes lèvres.


"- Gabriele ! "

Je crois découvrir les portes du paradis mais il était écrit que tu allais me les ouvrir en grand. Fascinée, je ne te quittais pas du regard et mes reflets se font miroirs des tiens quand je sens ton orgueil masculin prendre possession de mon trésor le plus secret, encore empreint de toute sa pureté. Et ton coup de rein, qui, se faisant impérieux et lent, me fait tienne sur l'instant et femme à jamais.

Je n'ai pas conscience du sang versé. Le tout premier.

Grâce à toi.

Nous ne prendrons conscience que bien plus tard, lorsque ce qui aurait du être mes premiers sangs feront leur apparition, que dans notre malheur, nous avons évités la damnation éternelle.

Ou bien sommes nous en train de nous y perdre. Peut-être.

Je te regarde...

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