Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Laisse moi entrer dans ton univers...

Azurine
... Et je t'en offrirai un autre, digne de toi.

    Il faut du temps pour que deux êtres s'apprivoisent. Il faut du temps pour que les âmes apprennent à se connaître, à se comprendre, pour enfin ne faire qu'une, inséparable et solide. Ces deux-là bâtissent leur devenir au fil des jours, au fil des chemins qu'elles parcourent ensemble, main dans la main. A l'épreuve des nouvelles souffrances qui s'écrasent devant elles, les deux enfants Corleone se soudent, finissent par se comprendre. Le lien du sang, de la Famiglia, est plus fort que tout... Encore plus lorsque ce sang est directement celui de la Tatouée Corleone. Car même si l'Etoile n'est que la fille adoptive de la Rod', le Corbeau la considère comme sa soeur de sang, la seule qui reste. Où sont donc Aldaric, Elouan ou Maledic ? Où sont donc ces enfants, héritiers de l'honneur de la Blonde Italienne ? Non, il ne reste plus qu'elles, solidaires dans leur solitude.

    Gabriele est encore en rémission. Daeneryss n'est pas encore à son chevet. Pandou n'est pas revenue. Tout, dans l'univers de l'Etoile, est bancal, instable. Elle sent sa petite soeur au bord du gouffre. Sa protégée, sa Pupille, s'assombrit de plus en plus. La Folie n'est pas loin et le désespoir l'assaille. Et Azurine ne peut admettre cela, ne peut laisser le Destin peser sur les lourdes épaules d'une enfant qui a déjà trop perdu de son innocence. Malgré la douleur de l'absence de son Ange Déchu, Azurine décide d'être forte, de prendre les responsabilités qu'incombe son rôle de soeur aînée. Elle a décidé d'agir.

    C'est à l'aube que Corbeau glisse contre le corps endormi de l'Enfant. Elles partagent la même chambre, près de celle de Gabriele, pour se soutenir, pour être plus fortes ensemble. Mais, aujourd'hui, elles ne resteront pas immobiles, que dis-je, inutiles au chevet d'un Ange encore loin de la guérison. Sa main, toujours si froide, vient caresser le visage marqué de Lili pour la réveiller avec toute la douceur maternelle dont elle a besoin.


    « Mia Stella, Amore della mia vita. Vieni con me, ho una sorpresa per te. »
    Mon Etoile, Amour de ma vie. Viens avec moi, j'ai une surprise pour toi.

    Oui, une surprise. Quelque chose qui lui changera peut être les idées. Qui l’aidera à voir la vie un peu plus en rose que ces ténèbres qui l’envahissent chaque jour un peu plus. Elle attend que l’enfant se réveille, assimile les paroles italiennes pour se lever et sortir dans l’air froid de cette nouvelle journée d’automne.

    Oui, l’air est froid. Azurine remonte le col de son manteau de fourrure et attrape la main de Lili afin qu’elle la suive. C’est aux abords de la forêt que l’Enfant pourra trouver, peut-être, l’objet de cette sortie.

    Un regard protecteur couve l’Etoile mais aucun mot n’est prononcé par la brune qui décide de partager le mutisme que sa sœur s’inflige depuis déjà plusieurs mois. L’Amour s’échange aussi dans le silence.

_________________
Lililith
Le silence est revenu. Il est plus fort que tout. Il gagnera toujours. Même Gabriele qui n'en voulait pas le subit aujourd'hui. Alors l'enfant, par solidarité, par peur sûrement, y retourne à son tour. Elle le voit revenir avec la joie que l'on a quand on accueille un vieil ami, elle le laisse s'emparer d'elle pour ne plus prononcer que quelques mots. Ses cheveux sont toujours coupés courts, chaque soir l'Étoile veille à ce qu'ils ne deviennent pas plus longs. Chaque soir elle rajoute un jour à sa tablette qu'elle n'a jamais quitté. Chaque soir elle regarde la file de traits s'allonger en espérant que cela cesse vite. Une deuxième farandole s'y est ajoutée, celle des jours que le Tatoué passe dans l'inconscience.

Et puis la Minusculissime finit immanquablement par s'endormir, loin d'Éther parce qu'elle a peur d'écraser ce chaton chétif peureux. Elle s'endort les doigts crispés sur la tablette, rêvant que pendant la nuit la Forme viendra la lisser et qu'au matin, tout sera redevenu comme avant. Mais chaque jour, une nouvelle barre s'ajoute et l'enfant s'enfonce un peu plus dans l'obscurité. Pourtant elle n'oublie pas de briller, mais a oublié ce qu'était l'insouciance. Elle ne sait plus. Elle a oublié le visage de la Mamma, seuls restent son parfum et son dessin. Et son Amour.


« Mia Stella, Amore della mia vita. Vieni con me, ho una sorpresa per te. »
- Ma... Mamma ?

Embrumée, la fillette se frotte les yeux, persuadée que celle qui vient de lui parler n'est autre que la Matriarche. Avant de s'apercevoir qu'elle ne dort plus, que le chaton là-bas est gris. Que la chaleur qui émane du corps de celle contre elle n'est pas maternelle mais sororale. Elle aurait cru, pourtant. Elle se lève avec peine, s'habille, se chausse, et pose la cape sur ses épaules, mécaniquement. Même ses combats sont joués de la même manière. Qu'elle perde ou qu'elle gagne, peu importe. Elle suit le mouvement, plante sa main dans celle d'Azurine à moins que ce ne soit l'inverse.
Machinalement, elle émet le sifflement indiquant à Pandou qu'ils partent. Mais évidemment, le miaulement rassurant ne vient pas. Jamais.

Lili attend Dae, désespérément ; tant pour Lui que pour elle. Pour sa survie propre. Si elle appréciait grandement le couple qu'ils formaient, elle savait qu'elle n'arriverait plus longtemps à mettre un pied devant l'autre. Tout disparaissait autour d'elle. Même les blessures ne lui faisaient plus mal.
Leurs doigts s'entrelacent, ils glissent l'un sur l'autre, se caressant, se frôlant, s'agrippant en ne laissant pas les autres fuir. Elle suit sa sœur pas à pas, se laissant mener comme elle l'a toujours fait. Intriguée. Que veut-elle lui montrer ?

_________________
Azurine
    Les dextres ne se quittent pas. Elles s'apprivoisent, se rencontrent et se réchauffent au fil du chemin que les deux soeurs parcourent. Elles s'engouffrent dans la forêt, de plus en plus, pour être le plus loin possible du monde extérieur. Azurine souhaite que l'Enfant ne pense à rien d'autre que le moment passé ensemble. Elle veut lui faire tout oublier, l'espace d'un instant, tous les malheurs qui lui tombent sur le dos. Elle veut, aussi, resserrer leurs liens, lui montrer qu'elle sera toujours là pour l'Etoile, quoiqu'il arrive.

    La petite clairière cachée dans le coeur de la forêt est enfin devant elles. Un rocher se trouve un peu plus loin, sur la gauche, suffisamment haut et gros pour s'asseoir dessus. Mais ce n'est pas cette utilité que l'italienne retient ; elle s'intéresse plutôt à ce que ce rocher peut contenir comme surprise. Quelques pas de plus, vers cette roche, avant que Corbeau ne s'accroupisse devant la petite étoile. Yeux dans les yeux. Coeur dans le coeur. Ame dans l'âme.


    « Mon ange, je sais que tout est difficile ces temps-ci. Je sais que ton silence est d'or, qu'il te protège bien plus que le couteau que tu gardes contre toi. Je respecte ce silence et n'attends pas que tu le rompe si tu ne le veux pas, ce n'est pas pour cela que je t'ai amené ici. Je voulais t'offrir quelque chose. Quelque chose qui a une signification pour moi, pour Mamma. »

    Elle se redressa et amena l'enfant vers le rocher. En s'approchant, elles pouvaient entendre des couinements félins, des pattes qui grattaient la terre et les feuillages. La surprise n'était pas un chat, Lili avait trop pleuré Pandou. Non, il s'agissait d'une surprise un peu plus grosse... En entendant les pas humains, le chiot-loup redressa la tête, laissant dépasser ses oreilles pointues du rocher où il était caché. Animal sauvage pour enfant solitaire, Azurine avait trouvé que les deux êtres avaient quelques ressemblances. Ils devraient s'apprivoiser, se faire confiance pour agir et lutter ensemble. La brune s'installa en tailleur par terre pour laisser à l'enfant tout le temps nécessaire pour assimiler que l'animal était pour elle et, surtout, pour s'en approcher. Tout se ferait naturellement.

    « Je me souviens, quand j'étais petite, Mamma avait un chien-loup, comme lui. Elle l'avait appelé Torak. Elle devait l'avoir depuis longtemps car il était déjà adulte lorsque j'étais enfant. Elle l'adorait, avait réussi à l'apprivoiser pour qu'il lui obéissait au doigt et à l'oeil. Ils se comprenaient et Mamma n'avait plus besoin de lui parler pour qu'il la suive ou qu'il la défende. Ils se battaient ensemble, ils voyageaient ensemble. Elle se confiait à lui et, lui, semblait l'écouter et garder tous ses secrets. Moi, j'arrivais à l'approcher mais ce n'était pas "mon" chien. Pourtant, il nous surveillait toujours, Aldaric et moi, lorsque Mamma lui demandait... »

    Ces souvenirs lui créèrent une boule au ventre et sa gorge se noua. Se rappeler son enfance lui faisait toujours cet effet-là, mélange de bonheur mais aussi de regret. Celui d'avoir rater tant d'autres souvenirs avec sa famille, avec sa mère. Aujourd'hui, elle ne voulait pas que Lili ressente ces mêmes regrets. Elle la voulait la plus heureuse possible, la plus épanouie. Elle voulait voir la lumière dans ses yeux, celle qui fait de l'enfant l'Etoile que l'on connait. Elle voulait qu'elle retrouve son âme : d'enfant et de Corleone.

_________________
Lililith
Le silence est roi. Le silence prime. Mais elle écoute les sons qui l'entourent et sont plus éloquents que tout. Elle observe la forêt où elles s'enfoncent à deux, sans songer qu'elles pourraient se perdre. Elle ne se perdra pas, jamais, parce qu'elle sent Rodrielle au travers de sa fille de sang. Elle sent que la Matriarche ne les abandonnera jamais tout à fait même si son enveloppe charnelle n'est plus.

La pierre se dresse devant les Corleone, et Lili a l'impression qu'il pourrait l'écraser s'il se mettait à rouler vers elle. Mais il ne bouge pas, et elle non plus, intriguée. Elle fixe Azurine, tentant de comprendre chaque mot qui la frappe de plein fouet. Une signification pour la Mamma ? Pour elle ?
Azu' ne veut pas que la fillette parle ? Mais alors... pourquoi... et pourquoi ce bruit derrière le roc ?
Le cœur battant, elle s'élance, persuadée d'entendre Pandou, persuadée que sa sœur l'a retrouvé. Si elle réfléchissait un instant, elle saurait que son chat roux n'a pas grande signification pour les deux femmes. Mais ce n'est qu'une enfant et elle ne voit que la fin de ce qui l'obsède depuis des mois. Arrêt net quand elle voit le canidé. Lentement elle pivote vers l'autre Corleone, interrogative, et l'écoute lui parler du passé. Avant de revenir vers elle pour la serrer dans ses bras, fort. Lili reste là contre elle, à écouter le cœur qui bat. Avant de se reculer pour faire face à l'animal à nouveau. D'une voix rauque, elle articule :


- Pandou il fait ça aussi... Il me protège et il m'écoute. C'est ma moitié...

Elle se tait, restant sur place, se refusant d'abord à montrer à la bête qu'elle lui porte de l'intérêt. Mais elle semble le sentir et dresse ses oreilles vers la Minusculissime, alors elle fait un pas vers lui, hésitante. Elle tend sa main sans trop savoir pourquoi, persuadée que l'animal va bondir pour la lui arracher. Ce serait embêtant : une combattante sans main pour tenir l'arme n'est plus que la moitié d'elle-même. Or, celle que l'on a sous les yeux l'est déjà par la perte de sa boule de poils...
Finalement, ils se reconnaissent comme semblables, en silence, alors que le soleil darde ses rayons à travers les arbres sans presque plus de feuillage.

L'enfant regarde à nouveau Azurine, sans relâcher le contact d'avec le chiot, toujours méfiante.


- J'ai pas de nom.
_________________
Azurine
    Le temps est long jusqu'à la réaction de l'Etoile. La brune attend, le coeur en berne, le souffle coupé, le moindre geste de Lili, craignant que le cadeau ne fasse pas l'effet escompté. Elle la regarde en se mordant les lèvres, les secondes paraissant des heures devant cette attente qui pourrait changer le cours de leur avenir, de leur relation. Puis l'enfant vient à sa rencontre pour une étreinte à laquelle le Corbeau ne s'attendait pas. Elle la serre alors contre elle et embrasse sa courte chevelure, ravie.

    Lorsque Lili parle de Pandou, Azurine esquisse un léger sourire. Elle ferait tout, bientôt, pour lui retrouver son chat ; elle s'en faisait une promesse solennelle. L'Enfant ne vivrait pas sans son acolyte, sans sa moitié. Donc Az' ne vivrait pas non plus.

    Elle les laisse enfin se rencontrer, s'apprivoiser, se découvrir. La scène est touchante, elle voit dans l'Enfant une légère lueur qui ne s'y trouvait plus depuis quelques temps. Le plus difficile était fait.


    « Regardes-le droit dans les yeux. Tu le sauras. »

    Elle l'invita à le faire d'un signe de la tête et laissa une nouvelle fois la petite agir. Il s'agissait des premiers moments avec son chien, les plus importants, elle ne pouvait donc pas se permettre de les interrompre.

_________________
Lililith
La blondine se retourne donc lentement vers l'animal, cherchant à comprendre ce que sa sœur veut lui dire.
Elle l'observe, elle le palpe, sent sa chaleur et perçoit que l'animal pousse sa petite main de son crâne. Elle cherche, ferme les yeux, les rouvre, laissant ses doigts découvrir la bête.
Elle le regarde, se tait toujours alors que l'animal se couche devant elle, alors elle s'assied devant lui. La Minusculissime le regarde et a un rire, le trouvant amusant.

Et puis, elle voit. Elle voit la lueur du chiot quand elle le regarde pour la première fois dans les yeux. Elle comprend ce qu'Azu' voulait lui dire. Et alors, elle lâche :


- Custos.*

Et comme l'animal relève la tête imperceptiblement, Lili comprend qu'elle a trouvé son nom. Qu'elle Sait. Elle tend sa main au chiot qui la lèche en signe d'assentiment. L'Étoile a un mouvement vers lui et le serre dans ses bras.

Ces deux-là sont désormais liés.

Mais Lili ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en se demandant ce que Pandou fera quand il rentrera. Parce qu'extérieurement, elle donne tous les signes de ne plus penser à lui...


*du latin custos, odis (m. ou f.) gardien, gardienne, protecteur, protectrice.
_________________
Azurine
Dans chaque moment passé auprès de l'Etoile se trouve de la tendresse. L'enfant sait apporter ce que beaucoup n'ont plus ; de la douceur, de la naïveté, de la simplicité. Azurine la regarde avec amour, sourit en voyant la petite s'approprier l'animal. Elle la laisse faire, la laisse ressentir ce que sa mère lui a dit ressentir avec Torak : un lien indestructible. Et voilà enfin que Lili trouve enfin. Custos, le Gardien. Elle a compris le rôle du chien-loup, a compris pourquoi Azurine lui avait offert. Le Corbeau souhaitait que cet animal remplace - plus ou moins - les protecteurs que Lili n'a plus, qu'elle sache que toutes les personnes qu'elle aime et a aimé se retrouvent tous en lui.

« C'est parfait. »

L'italienne s'approche enfin, pose une main dans le dos de l'Etoile et vient caresser la tête de Custos de l'autre. Le chien-loup est encore chiot : il remue, s'agite sous les caresses, tire la langue. Il ne connait rien de l'ordre ni de la défense malgré son instinct protecteur naturel.

« Il va falloir le dresser. Ca risque de prendre un peu de temps mais je pense que tu seras un bon maître. Et Custos fera un bon défenseur. »

Elle offre alors un clin d'oeil à sa Pupille avant de lâcher le chien qui s'approche de cette dernière. L'animal a bien compris qui allait être son maître. En voyant cette image, l'italienne n'ose pas parler de Pandou. Elle souhaite que ce moment soit celui où Lili pourra sourire à nouveau sans s'inquiéter. Pourtant, l'inquiétude de sa petite soeur est palpable... Alors Azurine s'accroupit face à elle et la regarde droit dans les yeux.

« Il ne remplacera pas Pandou, tu sais. Mais au moins il te fera une compagnie plus agréable en attendant qu'il revienne... Ou qu'on aille le chercher. Custos est un bon traqueur et chasseur, peut-être qu'il saurait nous guider vers ton chat... »

Elle a cette idée en tête depuis si longtemps... Une virée entre sœurs, accompagnées de leur ange Gabriele, est une aventure à laquelle elle pense depuis quelques semaines sans en parler. Aujourd'hui, alors que tout est si fragile, elle prend l'initiative.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)