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[RP] La vengeance est un plat qui se mange froid

Loanna
Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l’homme.
-Friedrich Nietzsche-


La Rochelle avril 1463

Assise sur la plage, Loanna repensait aux deux dernières années : le fait d' avoir été pariée par son frère adoptif et ce qui en avait découlé. Tous ces événements faisaient ce qu'elle était aujourd'hui. Elle pouvait cacher ses marques physiques, elle pouvait cacher son passé, mais ne pouvait ignorer que cela avait fait ce qu'elle est aujourd'hui.

Elle regarda le courrier reçu plus tôt, même si elle se doutait du contenu, elle n'avait pas eu le courage de le lire…. Encore.


Citation:

Loa
Tristan a été retrouvé mort. Une bataille ou bien une dette de trop, qui sait? Nous regrettons, ce qu'il t'a fait.

Je n'ose même te demander de revenir. Ni où tu as caché Channelle et Aude-Eulalie, pour qu'elles soient au courant. Vous revoir toutes les 3: même pour quelques jours, le temps de sa mise en terre, nous soulageraient tellement.

Pardonne lui: cela te soulagera plus que tu ne le pense.

Maman



Sans qu'elle s'en rende compte, milles morceaux de parchemins s'étaient volatilisés dans le sable.
La vie est une longue rivière , où des fois, nos propres réponses, notre propre vérité, sont souvent moins souffrantes.
Elle savait que Flore et Clovis voudraient une réponse, mais que dire?

____

Quelques semaines auparavant

Elle se retrouvait encore une fois au bord d'un gouffre. Ce gouffre qui l'avait porté à se promener dans de sombres desseins. Ce gouffre où elle avait cherché des portes de sorties, une bouée pour fuir. Mais où elle n'avait fait que s'y enliser plus profondément.

Elle savait que son frère adoptif n'avait pas changé. Buvant, jouant, s'endettant toujours avec la même énergie. Ses ardoises augmentant toujours dans les tavernes et auprès des habitués de ces lieux. Ayant toujours de plus en plus de mal à rembourser, soit même la plus petit dernier de ses dettes. Il avait été maintes fois retrouvé battu et laissé comme un animal sur les pavées.

Seule, elle avait eu une étrange lueur dans son regard, un besoin maladif de se venger. Il était la cause de ses malheurs. Elle ne se sentait plus en vie depuis la nuit où il l'avait pariée et où elle avait été violée. Les hommes n'étant pas capable de le tuer, elle prendrait les choses en mains. Trop souvent les hommes oubliait que les femmes étaient plus perfides qu'eux. Qu'avait-elle à perdre?

Ne pouvant, ni voulant agir directement elle-même, elle s'était informée et fait des recherche. Bien qu'elle se montrait patiente, elle n'avait pas un bail pour l'éternité. Sa vengeance devait sonner. On lui avait donner quelques pistes où chercher, où frapper. Il ne lui restait plus qu'à souhaiter qu'on lui répondre.

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Arsene
    « En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
    En tes contorsions, risible Humanité,
    Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
    Mêle son ironie à ton insanité ! »


    Charles BaudelaireDanse macabre.


      Paris - 1463.


    A l'orée de la nuit, les pulsations incessantes et agaçantes de vie commencent à perdre de leur ampleur, corrompues par les ténèbres qui s'abattent vivement sur les quidams, comme un couperet aiguisé cisaillerait sans résistance des chairs déjà flétries. Au creux des ruelles assombries et sous l'auspice d'une lune ronde et pleine, c'est un tout autre fiel qui s'éveille, la chaussée poussiéreuse devenant ainsi le réceptacle privilégié du stupre et du vermeil abandonné. Abcès odorant d'une peuplade où la loi du plus fort est seule juge. La bruine étend ses serres impitoyables, plongeant les bas-quartiers dans une abîme ouatée y délaissant vivement des gouttelettes de pluie. Irrémédiablement attirées, elles butent contre la rigole, gorgeant celle-ci d'un amas de boue et emportent l'hérésie des parias et des déshérités, pénétrant le giron d'un caniveau les menant à la pénitence en guise d'expiation. Derrière le châssis fêlés des lucarnes d'un bouge malfamé, l'ombre vacillante et le crépitement d'un âtre aux flammes rougeoyantes offrent aux regards nonchalants, la vision de silhouettes affairaient.

    Corleone siège fièrement sur un tabouret branlant, la mine narquoise et le menton haut, à la faveur de la pénombre du bouge miteux, elle campe sur son trône fantasmé et éphémère. Reine des marginaux et des assassins avec pour attributs un godet de faïence grossier rempli d'une gnôle frelatée et une lame aiguisée et bénie jusqu'à la garde par le sang qu'elle a déversé. Derrière sa silhouette aux frêles épaules, l'ombre du Cerbère se dresse avec une arrogance palpable. L'orgueil démesuré est gonflé par une gloire toujours grandissante, l'entité se fait plus exigeante et se prend à toujours en demander plus. La bête à trois têtes plante ses crocs, se nourrissant de ses triomphes, réclame et se joue de la Meneuse, martelant son crâne déjà maltraité par une vie de vagabondage et de mercenariat pour en obtenir plus. Des sinoples de la rousse suintent la lueur sauvage et ensorcelante d'une animosité difficilement subjuguée, du fin gabarit s'échappe l'aura malveillante d'un danger qu'on ne saurait percevoir aux premiers abords. Le derme blanchâtre d'une main flirte avec les veinures d'un comptoir au frêne fatigué avant de fondre avec la rapidité d'une dextre agile et entraînée vers le gobelet. Le carcan se resserre autour de sa proie et bientôt le goût aigre d'une eau-de-vie coupée avec un peu d'eau envahit sa bouche. Le liquide s'écoule dans un goutte à goutte affolé et les papilles savourent les nuances déjà connues d'une gnôle fétide. L'alcool glisse imperceptiblement jusqu'à la gorge à la blancheur immaculée avant de se perdre dans les tréfonds de ses veines pour se mêler à ce carmin chaud, bouillonnant de vie et de nervosité.

    Dans sa recherche perpétuelle d'écus sonnants et trébuchants, la mercenaire avait accepté de se rendre das ce bouge pour y attendre une jeune femme. Un môme de la rue avait fait le relais, soufflant le nom de la rousse à son interlocutrice.

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Loanna
Un nom lui avait été rapportée. Un nom, comme une lueur d'espoir, l'espoir qu'elle pourrait se faire vengeance. Osera t'elle entrer? Rencontrer cette personne dont le gamin lui avait rapporté le nom. Cette question elle se l'était posée un nombre incalculable de fois. Toujours la même réponse: elle le devait. Elle ne pouvait se l'expliquer. Pour ne pas sombrer encore plus dans les profondeurs de la noirceur, il devait disparaître.

En se dirigeant vers le lieu du rendez-vous, elle s'était longuement questionné. Une femme pourra t'elle vraiment réussir là où, les hommes avec qui son frère se frottait, eux n'ont point réussi? Elle savait qu'il avait était maintes fois retrouvé mal en point.... Sans jamais succomber au doux baiser de la mort.

Elle entra dans le lieu du dit rendez-vous. Un peu comme un témoin de ce qui se déroulait, elle se dirigea vers la femme qui lui avait été décrite. Ne pas juger, elle est l'outil qui pourra réaliser son désir. Elle prit place devant elle, cherchant la bonne approche. Après tout elle n'était point dans un salon de Thé et ne cherchait point à avoir les derniers potins de la Cour.


Vous êtes venue seule? Je ne répondrai point aux questions au sujet de ma motivation, mais cette motivation est réelle et réfléchie. J'imagine que vous avez vos conditions.
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Jurgen.
"I've made it known that I suffer from nosebleeds and migraines
To explain the occasional mood swings and blood stains
There's over a thousand people murdered in this world each day
So as I drift from town to town nobody looks my way
"
Scroobius Pip - The Struggle



    Là se tenait une formidable occasion pour le pirate de passer ses nerfs. De libérer son âme dans un tourment vengeur et sanglant. C'était une chose qu'il n'avait depuis trop longtemps pas fait, et, si la vengeance n'était pas la sienne, son goût le rassasierait quelques temps, avant que le manque ne se refasse à nouveau sentir. Il en connaissait trop peu sur l'affaire, mais finalement, était-ce important? Il serait le complice de la jeune Matriarche, et, étrangement, tous doutes avaient été effacés. Sa confiance quasi-aveugle et l'envie d'agir avaient pris le dessus sur toute forme de question. Il n'en poserait d'ailleurs pas. Il se contenterait d’exécuter, comme dans les temps jadis où il était avant tout le poing de son capitaine.

    Les mains se malmenaient entre elles devant un vélin en lambeaux, reconstitué sous une fine pellicule de verre, maintenu d'un cadre de bois sans fioritures. Vestiges d'une époque. Il détourna lentement le regard vers sa cape et se leva pour se la mettre sur les épaules. Chandelles soufflées et compagne embrassée, c'est avec discrétion qu'il passa la porte. La neige craquait sous ses bottes cirées qui créaient des sillons dans la blancheur hivernale. On vit brièvement la lueur d'une lame refléter la Lune lorsqu'il pénétra dans le bouge miteux dans lequel on lui avait donné rendez-vous. Il la vit immédiatement, sa consœur. Reine de la nuit et des ténèbres, cerbère à l'allure fière, mère protectrice d'une horde, Perséphone des temps modernes. Il esquissa un bref sourire, dissimulé sous une moustache délicatement peignée. Une femme était à ses côtés, probablement la commanditaire. Sans un mot de plus il se faufila jusqu'à la Corleone et montra son godet d'un signe du pouce. On lui servit alors la même gnôle.

      -Rote.*


    Le regard se posa furtivement sur l'inconnue, mais le silence fut gardé. Ce soir, il ne négocierait pas. Arsène était plus douée, plus inflexible.


*Rouge

(Trad approximative)
J'ai fait savoir que je souffre de saignements de nez et de migraines
Pour expliquer les sautes d'humeur occasionnelles et les taches de sang
Il y a plus de mille personnes assassinées dans ce monde chaque jour
Alors je vais de ville en ville pour que personne ne regarde dans ma direction

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Arsene
    « Au gibet noir, manchot aimable,
    Dansent, dansent les paladins,
    Les maigres paladins du diable,
    Les squelettes de Saladin »


    Arthur RimbaudLe bal des pendus.


    Les doigts arachnéens tracent d'invisibles sillons sur les veines boisées et usées d'un comptoir qui s'érige comme l'unique rempart entre les soudards au sang bouillonnant et le tenancier protecteur du Graal éternel. Les digitales brodent minutieusement des arabesques comme l'araignée sanguinaire tisse impeccablement sa délicate et tortueuse toile meurtrière. Les effluves d'alcool de mauvaise qualité viennent appâter et narguer les papilles insatiables de la jeune femme. Comme un poison, elles pénètrent son giron, affaiblissant ses chairs et sa raison, laissant dans leur sillon le goût âcre d'une pulsion pas entièrement satisfaite. Les prunelles vives balayent lentement le bouge, glissant sans s'arrêter sur les faciès présents. L’œillade hautaine observe les corps blafards aux visages bouffis et aux relents prononcés de picrate et de luxure. Mélange détonnant et étonnant mais étrangement complémentaire au creux des bas-fonds. Les pupilles cerclées de vert finissent par se désintéresser d'un spectacle dont la fin trop prévisible l'agace et butent finalement sur la silhouette connue d'un barbu. Fier moineau dont le pavillon arbore les fripes de la mort pour mieux la tromper. Pirate sans bateau, le germain, devenu allié du cerbère toujours affamé, partage l'affliction des mercenaires de la Spiritu Sanguis. Au terme d'une relation conflictuelle, basée sur une mise à l'épreuve incessante, Corleone l'intransigeante a découvert sa valeur. La bouche féminine étire un sourire à son encontre alors que sa silhouette se redresse lentement pour mieux faire face à la jeune femme.

    « Comme vous pouvez le constater, je n'suis pas seule. »

    Bardée et bordée de carapaces, elle exhibe un masque de froideur et d'impassibilité sur un visage charmant aux traits pourtant déjà hautains. Sauvage et abrupt, l'italienne est difficilement apprivoisable et sa verve agile et aiguisée en est la principale raison.

    « Avant de parler de nos conditions, il me faut connaître la cible et ses habitudes.

    Où est-ce que nous pourrions l'trouver ? Quelles sont ses habitudes ? Je m'explique, si elle mène plutôt une vie de bourgeois, entouré de garde ou une vie d'misère dans ce genre de quartier ?

    Quelles sont vos conditions concernant l'affaire à mener ? Un délai, un lieu en particulier ? Devons nous faire disparaître la... marchandise ? »


    Les coudes s'avancent jusqu'à s'entrechoquer contre le bois du comptoir, la cervelle rusée s'agite à pleine vitesse alors que le cerbère et son ombre s'enroulent autour des méninges, attirés par l'appât du gain évident et quasi palpable. La réponse qui se fait attendre, permettra d'évaluer le risque qu'ils devront prendre mais surtout la somme qu'ils pourront en tirer.

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