[RP] L'Hospice des Frères des Pauvres

Tuck.

L'Hospice des Frères des Pauvres, c'était une idée qui me tenait à coeur. J'y pensais depuis de nombreuses années. Allez savoir pourquoi, je n'avais jamais osé franchir le pas. J'avais toujours eu peur de me faire remarquer. Pourtant je n'ai jamais été le moins voyant des moines du monastère que je fréquentait jadis. J'étais même le pire, d'après ce qu'on disait. Ca m'a valut le droit de quitter les lieux manu-militari. Dans un sens, ce fut un mal pour un bien. Je n'affectionnais pas particulièrement la vie monacale. Je vouais ma vie au Créateur. Je ne vivais que par et pour Lui. J'étais un homme de Dieu, du fond de mon âme. Malgré tout, j'avais ce petit côté anticonformiste qui m'empêchait de faire les choses "comme il faut". Je prônait la pauvreté quand l'Eglise semblait vouloir amasser les richesses. Même au sein de mon monastère, la pauvreté n'était pas mise. Nous avions une salle entièrement dédiée à nos richesses. D'aucun affirmait que celles-ci dépassait, et de loin, les maigres piécettes du seigneur local. Je voyais toutes mes croyances, ainsi que mes certitudes, partir à vaux-l'eau. Un jour, j'ai craqué. J'ai tapé du poing sur la table en clamant que nous devions revenir à la raison et à nos convictions premières. Quelques minutes plus tard, je me retrouvai dos à la grand-porte du monastère, un baluchon sur l'épaule et ma bure pour simple ornement.

J'avais parcouru maintes lieues. Pour dire, j'ai dû changé de sandales à plusieurs reprises. Je faisais ce que je pouvais pour que ça ne me coûte pas trop cher. Quand j'avais de la chance, il suffisait d'un simple rapiéçage et les loques de mes anciennes tatanes suffisaient à m'en confectionner de nouvelles. Parfois, je pouvais compter sur la générosité d'un artisan ou d'un plus malheureux que moi pour marcher sur une semelle à peu près convenable. C'était toujours mieux que rien. De pas en pas, j'étais arrivé en la Capitale du Royaume de France, Paris ! Mon coeur battait la chamade. J'étais aussi excité qu'apeuré. Je savais que mon destin se jouerait ici. C'était difficile à définir. Tout semblait s'emboîter comme dans un jeu de construction échafaudé par le Divin lui-même. Je l'avais vu en rêve. Jamais, au grand jamais, je ne pourrais l'avouer à qui que ce soit. On ne manquerait pas de me prendre pour un fou. Je l'avais vu en rêve. IL avait guidé mes pas. Moi et mon sens de l'orientation ... Jamais je n'aurai pu arriver sans encombre si IL ne m'y avait pas aidé. C'était certain. J'avais peur malgré tout. Je savais que l'avenir ne serait qu'une longue suite de défis plus difficiles à relever les uns que les autres. Mais, que voulez-vous, quand on se sent un Destin, peut-on simplement lutter contre ? Il fallait croire que non.

J'avais posé mon barda au coeur de la Cour des Miracles. Là-même où sévissait la Créature Sans-Nom. Mes genoux avaient manqué me lâcher à plusieurs reprises. Au début, j'avais longé les murs. J'avais peur et ça me paraissait sensé. Puis j'avais croisé un premier mendiant, un malade, une mère et son enfant. Finalement je m'étais arrêté de marcher et j'avais regardé autour de moi. J'étais abasourdi. Je ne voyais que femmes, enfants et hommes désoeuvrés. Bien sûr, parmi ces gens il y en avait certainement de peu recommandables. Peut-être même qu'il se cachait, au sein de ce troupeau, les plus vils créature de la Création. Tout ce que j'avais vu, moi, tout ce que j'avais senti, c'était la main de ce petit enfant qui s'était glissée dans la mienne. J'avais baissé le regard et son âme avait pénétré la mienne. A ce moment très précis, je su que j'étais là où je devais être. J'avais souri. J'avais ouvert mon baluchon et j'avais arraché un morceau de pain que j'avais offert au petit corps affamé. Il était parti en me tirant la langue et en ricanant. J'avais dû me faire avoir mais ça ne m'importait pas. J'étais où je devais être.

En faisait un petit tour d'horizon, je remarquai une bâtisse à l'allure insalubre et abandonnée. Ne sachant à qui m'adresser, je décidai d'en devenir le propriétaire. Je n'eu pas besoin de forcer la porte. Elle tomba d'elle-même lorsque j'eu tenté de me faire entendre par d'éventuels habitants fantomatiques. J'avisais deux larges pièces au rez-de-chaussée qui servirait de pièce de vie et d'infirmerie. Je ne m'étais pas risqué à l'étage pour le moment. Les escaliers me paraissaient trop peu sûrs pour tenter ma vie dans une escalade possiblement mortelle. La première de mes tâches était simple en fin de compte. Quelques branches sèches me firent un balai de fortune et un grand ménage pouvait commencer. Mais, avant tout autre chose, j'ouvrai les volets des fenêtres qui n'était, pour l'heure, que de simple trous béants laissant l'air du dehors et de dedans se mêler sans aucune gêne. Je n'avais presque rien mais c'était un bon début.

RP ouvert à toutes et à tous, bienfaiteurs, malfaiteurs, nécessiteux et personnages de tous acabits.

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N'hésitez pas à me MP pour toute envie de RP.

Jutta.

- Qu'est-ce tu fous chez moi, bâtard ?

- C'est pas chez moi.

- Mais c'est pas chez toi non plus, hein ? Le lupanar, c'est deux rues à côté, mon frère...

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Tuck.

Mon esprit était totalement obnubilé par ma nouvelle acquisition. Par instants, je jetais un regard à l'extérieur avec, malgré tout, une légère appréhension. Je me trouvais à la Cour des Miracles, très loin de ma zone de confort. Plus habitué au calme et à la relative sécurité d'un monastère, je m'étais jeté dans la gueule du lion. En mon for intérieur, je me sentais un peu comme la souris qui trottine à travers une cuisine. Tout me semblait alléchant et prompt à éveiller mon âme d'enfant. Je découvrais. Dans le même temps, je n'étais à l'abri d'aucun danger. De nulle part pouvait encore surgir un chat carnassier ou l'ombre d'un balai malfaisant. Mon coeur battait toujours aussi fort depuis mes premiers pas jusqu'à présent. J'étais tout autant aux aguets que serein dans ma démarche. L'idée me semblait noble et pleine de charité vertueuse, le moindre de mes efforts. Mon balai improvisé soulevait la poussière et tentait de l'entasser dans un amas que je jetterai ensuite au-dehors. Arc-bouté sur mon ouvrage, mon dos commençait à me rappeler que je n'étais plus de prime jeunesse. Je me relevais pour me détendre quelques instants. Ca prenait forme et un large sourire éclaira mon visage de poupon bien nourri. Soudain, un grand fracas me tira de mes rêveries. La réalité reprenait son court et la piqûre de rappel me fit rater un battement cardiaque.

En tournant la tête vers les escaliers, je ne vis, tout d'abord, que la poussière qui se souleva brutalement comme soufflée par une explosion. Mon regard s'attarda sur la marche qui manquait à présent. Pendant l'espace d'une petite seconde, je crû à mon salut. Ce ne devait être que la vétusté du bois qui me criait gare au cas où j'aurai souhaité monter à l'étage. Presque aussitôt la peur me reprit. Une jeune plus maigre que fine, au visage taillé à la serpe et au regard menaçant se tourna vers moi armée et vraisemblablement peu encline à une discussion sereine. Je déglutis bruyamment en faisant un pas en arrière, réflexe défensif et de survie. Je serrai mon balai contre mon torse comme s'il avait pu me protéger d'une façon ou d'une autre. Ce n'était qu'un vain espoir. Je ne savais pas me battre et n'avait, de toute façon, aucunement l'idée de me lancer dans un quelconque combat avec qui que ce fut. Les yeux écarquillée, la bouche entrouverte et les jambes flageolantes, j'attendais une mort qui pouvait venir à tout instant.

- Qu'est-ce tu fous chez moi, bâtard ?

- Je ...

- C'est pas chez moi.

- Ha ?!

Mes genoux continuaient à jouer des castagnettes malgré que mon coeur semblait retrouver un semblant de calme. Si ce n'était pas chez elle, j'étais peut-être sauf. Quoi que, nous étions à la Cour des Miracles et je savais que tout pouvait arriver pour n'importe quel raison. J'étais persuadé qu'un homme pouvait mourir pour un simple regard malencontreux. Ma salive s'était curieusement épaissie. Je peinais à l'avaler et je parvenais à peine à articuler un mot sensé. Il fallait pourtant que je me reprenne. Si je voulais espérer voir la lumière du jour décliner de manière naturelle, il ne fallait que je perde pied. Ma force avait toujours résidé dans mon aplomb et ma bonhomie. De plus, je souhaitais m'installer dans l'antre du Mal. Ce n'était pas le moment de flancher. Si je voulais mener à bien ma mission, il fallait que je me coule dans le moule de la faune locale. Je pris une profonde inspiration.

- Mais c'est pas chez toi non plus, hein ? Le lupanar, c'est deux rues à côté, mon frère...

- Si ce n'est chez vous ni chez moi alors peut-être n'est-ce chez personne. Dans ce cas, peut-être est-ce chez tout le monde. Je ... Heu ... Je suis le frère Tuck, moine comme vous semblez l'avoir deviné.

La bure y était probablement pour quelque chose. Ne sachant pas vraiment comment réagir, j'entrepris de continuer mon ouvrage. Je m'étais dit que l'ignorance du danger la déstabiliserait peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, si je devais mourir, je mourrais en accomplissant ma mission divine. Si mon heure n'était pas arrivée, autant ne pas rester inactif. Mon balai à la main, je continuais de nettoyer un sol joncher de poussière mêlée aux déjections de rongeurs, quand il ne s'agissait pas des cadavres des-dits rongeurs. Nonchalamment, je me surpris à continuer la conversation avec un calme qui me surprit moi-même.

- Si vous avez faim, il me reste un peu de pain. Il y a également une outre de vin dans ma besace ... Au cas où vous auriez encore un peu soif.

On tenait les gens par le ventre et, vu l'allure de la jeune femme qui me menaçait, il me sembla clair que son esprit ne l'était plus, clair. Elle sentait encore l'alcool de la veille et so corps trahissait un certain manque de nutrition. En baissant le regard vers le sol que je nettoyais, je me rendais compte que je peinais à voir mes chausses. Ce nouveau lieu d'habitation me servirait sans doute de cure d'amaigrissement. Quoi que non, c'était hors de question. J'aimais trop la vie et ses plaisirs pour me priver de nourriture et d'une bonne bière bien brassée. En parlant des plaisirs de la vie, j'avais volontairement éludé le sujet du lupanar. Bien que je n'avais pas fait voeu de chasteté, je n'étais pas venu ici pour jouir d'une esclave que j'aurai payé. Et puis, je comptais me rendre un peu partout en la Cour. Je devais me faire connaître et, surtout, faire connaître l'hospice. Ca, ce serait pour plus tard. J'avais déjà bien du travail à ton remettre en ordre, si tant fut que j'en ai encore le temps. Sans quitter mon ouvrage du regard et tout en continuant ma fastidieuse besogne, je repris.

- Vous habitez le quartier ? Vous pourriez peut-être m'aider, j'aurai besoin de deux ou trois choses.

J'espérais que mon parti-pris pour la désinvolture ferait son oeuvre. Avec un peu de chance, la première habitante que je croisais pouvais être mon laisser-passer pour ma nouvelle vie ici ... Ou pour celle dans l'Autre Monde.
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Jutta.

- Si ce n'est chez vous ni chez moi alors peut-être n'est-ce chez personne. Dans ce cas, peut-être est-ce chez tout le monde. Je ... Heu ... Je suis le frère Tuck, moine comme vous semblez l'avoir deviné.

- Hein ?!

- Si vous avez faim, il me reste un peu de pain. Il y a également une outre de vin dans ma besace ... Au cas où vous auriez encore un peu soif.

- Vous habitez le quartier ? Vous pourriez peut-être m'aider, j'aurai besoin de deux ou trois choses.

- Tu t'fiches de moi ou quoi ? Y'a deux minutes j'croyais encore qu'on était chez moi. Pis fais pas l'malin avec ton balai là...

- Non mais attends déjà...

Le stylet vient se planter dans le chignon digne d'un nid de pigeon pour lui gratter le cuir chevelu.

Qu'est-ce qu'un moine fout ici ? Tu t'es fait refouler d'chez la Bertrude ?

- Tu sais plus comment qu'on dégaine c'est ça ?

Ce ne serait pas le premier.

T'as pas osé demandé un homme ?

Ce ne serait pas le dernier.

Tu préfères les petites vierges ?

Le plus compliqué à trouver, à la Cour.

- T'as intérêt d'avoir une bonne raison pour passer l'balai à la Cour...

- On aime pas trop ceux qui veulent faire le ménage, par ici.
La merde cache mieux le sang qu'un parquet bien ciré.

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Kelel

Ah ! Les beaux jours reviennent enfin, permettant aux habitants des bas-fonds de traîner leur carcasse à l'extérieur, sans se soucier d'où s'effondrer pour ne pas attraper la mort. Le soleil donne envie de prendre l'air, sautiller et danser dans les ruelles, racoler qui le veut et éventuellement boire comme un boit-sans-soif à même le sol. Kelel était de ces derniers. Boire était son dada comme on dit. Son problème d'alcool n'était plus à prouver.

Elle déambule, s'arrête parfois pour reprendre une rasade d'amaranthe, puis reprend sa route en hoquetant. L'avantage de la Cour des Miracles était là : Aucun jugement. En tout cas, aucun jugement dès lors où on se fondait dans le paysage. Rien de tel que l'habit d'ivrogne pour passer inaperçu. Même si " l'inaperçu " avec elle reste assez relatif.

La Pâle se stoppe, une main contre le mur le plus proche, le regard rivé sur sa bouteille dont le contenu devient bien maigre.

" Maaah ... Yé vais crever dé soif ... *hips* Même ma bouteille m'fait faux bond ... 'faut qu'jé trouve aut' chose ... "

Elle lâche son appui, se décolle de la paroi et reprend sa route. " L'est vach'ment sinueuse c'te rue ... 'se croirait dans un escalier en colimaçon tell'ment qu'ça tourne ici ... " Elle ricane, en proie à l'alcool et à sa toute petite touche de folie, l'obligeant à passer pour plus stupide qu'elle ne l'est. Non, elle n'est pas idiote, et pourtant c'est une fâcheuse habitude qu'elle a, de se faire passer pour la plus crétine des crétines. Tromper l'autre pour qu'il baisse sa garde; se faire pigeon pour berner ceux qui se croient oiseaux de proie. Bien que, pour l'heure, elle s'apparente plus à une grosse larve qui rampe sur un muret. L'épaule à nouveau contre un mur, elle avance de la sorte, raclant la pierre, élimant la cape qui n'avait pas besoin de ça.

" Mmmh... Où ... je ... suis ? "

Le regard hagard balaye les alentours, cherchant un point de repère. Tout se ressemble à Paris. La même merde, partout, bien que sous des formes différentes. Un haussement d'épaule, suivit d'une perte d'équilibre et voilà la Reyne la trogne contre le mur. Les deux mains se plaquent; les bras se tendent. Elle part un peu en arrière, les pas se croisant, mais ... tout va bien, elle tient debout. Elle réajuste sa tenue dans un " Mh ! " dédaigneux et rebelote, elle repart. Quelques mètres plus loin, elle envoie valser la bouteille en grimaçant. Des voix lui parviennent. Elle cherche. Elle tourne sur elle-même d'un côté, manoeuvre de la même façon de l'autre sens et ... bingo. Elle en est certaine, les voix viennent de là. Une bâtisse branlante à la porte ouverte.

" P't'être que ... P't'être que, p't'être que ... "

Le pas lourd, l'Azur se dirige vers l'entrée, scrutant vaguement autour d'elle. Une présence. Il y a comme une présence, ou alors est-ce la paranoïa qui lui fait croire ça ? Allez savoir. Quoi qu'il en soit, elle se trouve maintenant sur le seuil. Deux silhouettes se profilent. D'ailleurs, en essayant de mieux y regarder, elle se rend compte que l'une est ... imposante. Un ours ? Impossible. Alors quoi ? Elle veut savoir ce qui se trame ici.

" EHEEEEEEE ! "

Elle allait parler. S'exprimer. Elle était bien partie, mais c'était sans compter la porte inexistante à laquelle elle avait voulu s'appuyer en entrant. Un nuage de poussière digne d'une charge de la cavalerie royale se soulève, dissimulant son corps un instant. Quand le voile retombe, elle est là, la gueule en vrac sur le sol à ricaner. Appuyée sur les coudes, elle lorgne devant elle, l'une des mains s'agitant vaguement pour saluer les présents. Entrée fracassante, certes, mais de là à en oublier la politesse, nenni ! Non pas qu'elle soit coutumière des usages, mais tout de même. Un peu de tenue, que Diable !
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Lirya.

La Cour, Lili ne la connaissait que trop peu encore. Aussi avait-elle tournée en rond pendant de longues minutes, cherchant en vain la blonde. Où était-elle encore fourrée, Kel? Encore à boire mais où? Elle avait fait le tour des tavernes qu'elle connaissait dans le coin, mais pas de trace de l'Azzurro... Un peu désespérée, elle déambulait ça et là sans trop d'espoir...

C'est au détour d'un chemin qu'elle aperçue Kel. Complètement ivre, elle zigzaguait, s'arrêtait souvent, oscillait, souvent prête à s’effondrer. La logique voudrait sans doute que la Renarde se porte en aide à sa compagne, qu'elle la soutienne et l’entraîne en lieu sur mais.. Il faut bien avouer que c'était bien plus amusant de l'observer se traîner ainsi. Cette vision égaillait sa journée et elle se dit qu'elle allait simplement la suivre de loin, l'observer, la protéger si jamais et sinon la laisser faire sa vie, graver les souvenirs dans sa mémoire pour se moquer d'elle plus tard. Elle pourrait se targuer d'avoir des yeux partout à la Cour pour connaitre les moindres faits et gestes de la blonde, alors qu'en réalité elle était tombée sur elle par hasard.

Mais l'idée l'enchantait, et elle restait donc à bonne distance. Une fois cependant, la blonde sembla se retourner et chercher autour d'elle, mais lili s'était rapidement cachée dans une ruelle de traverse, anticipant largement les mouvements de l'ivrogne. Malgré tout, un sourire étira les lèvres de Lili. Sa blonde gardait son sens inné pour ressentir qu'on l'observait et la suivait, elle pouvait tromper son monde mais la rouquine la savait dangereuse, même complètement ivre. Sans doute pas assez cependant, c'est pourquoi elle veillait sur sa compagne malgré tout. Si Kel pouvait être dangereuse même saoule face à du pécore, ici à la cour elle pouvait rapidement tomber sur un adversaire à sa hauteur, surtout dans cet état.

Plus loin, elle pénétra, ou plutôt essaya de pénétrer dans une battisse que la rouquine n'avait jamais vue. Curieuse de le découvrir, elle s'approcha. De toute façon, il ne fallait pas laisser Kel seule et puis elle venait de se vautrer, le bruit résonnait dans toute la ruelle. Une belle occasion de se foutre de sa gueule donc! Lili s'avançait d'un pas nonchalant, enjambant la blonde mais ne manquant pas de lui écraser un mollet au passage avec un petit "oops..." moqueur. Elle l'avait fait exprès bien sur, nulle ne pouvait en douter, mais la blonde était ivre, elle seule pouvait peut-être croire en la supercherie... Ou pas, peu importe. Posant son regard sur le moine puis sur la femme, elle leur offrit un sourire.

Bonjour! Un moine, ici? Quelle drôle d'idée... Vous v'nez prêcher la parole du Sans-Nom peut-être? Excusez la blonde là, faut pas croire elle est importante dans l'coin, mais c'est une belle ivrogne aussi, elle s'en remettra.

Puis, délaissant la blonde, Lili avança, regardant avec curiosité tout ce qui l'entourait.

Jutta.

- Hého... *keuf keuf*

- Té*keuf*tanie...

verre de son nez

croc

glouglou

- Qu'est-ce vous fichez chez moi ? *keuf keuf* J'pas d'quoi faire bouffer la terre, hein !

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Kelel

On se fout de sa trogne là, nan ? Nan, ça doit être une impression. Tout comme elle a l'impression qu'on lui marche dessus en voulant pénétrer à sa suite dans la bâtisse.

" Alors quoi ? J'suis un meuble ? Berdol si c'est pas malheureux l'irrespect d'nos jours. " Et comme si ça ne suffisait pas, ce n'était autre que Lirya. " Merveilleux... "

Le point positif étant qu'il y avait bien eu une présence tout ce temps derrière elle. Elle n'est donc pas folle. Pas encore. Pas totalement ... Bon d'accord, on a rien dit.

" Azy tu peux m'considérer comme une paillasse aussi, j'te dirai rien ! "

Pas que le sol soit inconfortable, mais il est temps de se remettre sur pattes. Profitons que la " propriétaire " regarde ailleurs.
L'Azur se redresse, vacillante, s'aidant du mur pour mettre le plus de chance de son côté.
Tomber une fois, ça passe, on peut éventuellement parler d'inattention ou de maladresse, mais tomber deux fois de suite ça fait sacrément tâche sur le rapport et pour l'image.

" Ah ! J'tiendre... Mh !? "

Le regard frôle l'inconnue en train de ... de ... de vaquer à ses occupations. Elle graille, tranquille.

" Chez toi ? C'chez toi ici ? 'vache, c'est coquet. j'aime bien, ça change. "

Un index se pose alors sur la joue de la Pâle et grattouille du bout de l'ongle. Vilaine manie que celle-ci, à la longue elle finira par passer à travers, ou au mieux se dessiner une rigole pour plus avoir à ouvrir la bouche en cas de petite soif.

" L'est mort l'gros machin là ? Ca s'bouffe ça, nan ? 'sûr ça s'bouffe, même si c'est gras ... "

La tête se penche lentement sur le côté, la bouche s'entrouvrant à mesure de la chute avant qu'elle ne reprenne:

" Si... T'devrais l'trainer jusqu'à chez moi si t'en veux pas du gras sssieur que voilà. Don' il l'découpera sans souci et ça f'ra d'la viande pour les troupes ... ou alors on va chercher les gosses et i' l'feront rouler jusqu'chez nous ... "

Tout en dodelinant la tête, elle se décolle de la paroie sauveuse et s'avance au centre de la pièce, la dextre s'emparant de l'épaule de la Rousse. Une canne vivante, voilà ce qu'elle devient à cet instant.

" EEEH ! Lisitsa, mon chat ! Tu veux pas pousser l'gros sac jusqu'à la baraque ? Quoique ... "

Coup d'oeil vers l'embrasure de la porte. Un doute se plante comme un asticot dans le potage ou une aiguille sous la roche. Ou un truc dans le même style.

" Comment il a fait pour ... rentrer ... Berdol, soit j'ai les yeux qui partent en vrille, soit j'le vois plus gros qu'il ne l'est ... Nan c'pareil ça ... Soit ... Soiiit ... Mh mh mmmh ..."
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Lirya.

Amusée, nullement dérangée ni par la femme qu'elle ne connait pas ni par le gros qui semble... mort? Lili faisait le tour de la pièce. Curieuse, elle l'était la rouquine. Et puis elle était revenue au milieu de la pièce, à scruter les deux qu'elle ne connaissait pas d'une part, puis la Pâle d'autre part, avant de reporter son attention sur la femme qui graille.

Chez elle? Boarf, quelle importance d'toute façon, maintenant qu'elles sont là... De toute façon, la rouquine passait juste récupérer l'ivrogne avant qu'une connerie arrive. Bouffer l'gros? Ca semble n'être que du gras m'enfin...

C'est chez toi ici? Elle fixait l'inconnue, avant de hausser les épaules.. Y'a un trou dans ta porte, tu f'ras gaffe c'est pas super niveau sécurité du coup. Et on y entre comme dans un moulin.

Nouveau haussement d'épaules avant de se retourner vers l'ivrogne qui se relève et la rejoint tant bien que mal. Alors qu'elle s'appuyait sur elle, la Renarde en retour encerclait les hanches de celle-ci d'un bras

Déjà j'suis pas ton chat, si tu le prend comme ça j'te laisse tomber. Ensuite non j'le bouge pas l'gros, ça va pas non... Il pèse trois fois mon poids au moins...
T'façon j'te ramène à la maison toi déjà, c'est suffisant.

Puis la rouquine regarda de nouveau celle qui a le cul par terre dans la poussière et étire un sourire amusé.

Bon j'r'amène la blonde avant qu'elle ne fasse d'autres conneries, même si la voir passer le balais avec sa cape est amusant.

S'tu sais pas quoi faire du monsieur là, démerde toi, ramène le chez nous, la blonde voudrait bien l'bouffer apparemment. Tu cherche un grand bâtiment avec un étendard sur la façade. Un crane qui bouffe une rose. Ce sera là. moi j'le trouve trop gras... doit pas être bon...Aller, salut hein! Et c'est sympa chez toi, mais tu peux faire mieux niveau déco.

Ouaip, elle fait même la déco des autres Lili ! Bref, suite à ça, elle tourna le dos simplement à celle qui graillait, puis elle sorti du bâtiment en traînant la blonde avachie sur son épaule, qui traînait des pieds plus qu'elle ne marchait. C'était pas facile, d'autant plus que la rouquine était pas bien forte non plus, mais la paillasse vivante n'était pas bien lourde. Hop, direction la maison!
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Jutta.

- Vas-y cassez-vous bande de rustres même qu'on RENTRE PAS CHEZ LES GENS COMME ÇA !!!

- Vendu !

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- Hého... *keuf keuf*

- Té*keuf*tanie...

verre de son nez

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- Qu'est-ce vous fichez chez moi ? *keuf keuf* J'pas d'quoi faire bouffer la terre, hein !

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Jutta.

- Hein ?!

- Si vous avez faim, il me reste un peu de pain. Il y a également une outre de vin dans ma besace ... Au cas où vous auriez encore un peu soif.

- Vous habitez le quartier ? Vous pourriez peut-être m'aider, j'aurai besoin de deux ou trois choses.

- Tu t'fiches de moi ou quoi ? Y'a deux minutes j'croyais encore qu'on était chez moi. Pis fais pas l'malin avec ton balai là...

- Non mais attends déjà...

Le stylet vient se planter dans le chignon digne d'un nid de pigeon pour lui gratter le cuir chevelu.

Qu'est-ce qu'un moine fout ici ? Tu t'es fait refouler d'chez la Bertrude ?

- Tu sais plus comment qu'on dégaine c'est ça ?

Ce ne serait pas le premier.

T'as pas osé demandé un homme ?

Ce ne serait pas le dernier.

Tu préfères les petites vierges ?

Le plus compliqué à trouver, à la Cour.

- T'as intérêt d'avoir une bonne raison pour passer l'balai à la Cour...

- On aime pas trop ceux qui veulent faire le ménage, par ici.
La merde cache mieux le sang qu'un parquet bien ciré.

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- C'est pas chez moi.

- Mais c'est pas chez toi non plus, hein ? Le lupanar, c'est deux rues à côté, mon frère...

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