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[RP] “Le seul moyen de délivrer les hommes du mal...

Sofja
      “...c'est de les délivrer de la liberté.”
      De Simon Leys


    Lyon, une ville bien curieuse.
    Une rencontre à un mariage.
    Une visite dans une auberge.
    Une Jagellon perturbée.

    Cela faisait seulement quatre jours que Sofja avait retrouvé le Louvre suite au mariage d’Elizabelle et d’Aymeric. C’est en déballant ses malles qu’elle se rendit compte qu’il lui manquait son journal intime. Qu’en avait elle fait ? Alors qu’elle faisait les cents pas dans sa chambre, elle se remémora son dernier souvenir en compagnie du journal. Et tel un flash, le visage du Courcy s’installa dans sa mémoire. Mais oui… elle l’avait surpris dans sa chambre de l’auberge Lyonnaise. Il était en train de le lire alors qu’ils ne se connaissaient même pas. Un simple rencontre des plus communes car il était le marié et elle, une amie de la mariée. Ils n’avaient pas échangé plus que ça, hormis quelques phrases de politesse. Elle n’avait pas compris pourquoi il était là. Dans sa chambre, à s’intéresser à elle. Avait-il imaginé qu’elle serait une proie facile ? Car fallait pas qu’il se voile les yeux, qui ne connaissaient pas ses tendances sexuelles ? Au Louvre, on apprenait chaque secret sur chaque noble. Encore plus lorsque cela concerne les mi français, mi Impérial, vivant en Empire. Les demoiselles en manque de sexe en étaient friandes. Sans parler des révélations d’Enzo, l’ex-fiancé d’Elizabelle, dans une taverne Bourguignonne. De quoi vous glacer l’échine. Mais pourquoi son amie s’était-elle mariée à un tel homme ? Il n’arrivera jamais à sa hauteur et sera la cause de sa mort, pour sur !

    Revenons-en à nos moutons… La voilà convaincue que ce dernier avait discrètement volé son journal alors qu’elle l’invitait à sortir de sa chambre. Ah cette arrogance, cela l’avait mis hors d’elle. Il lui avait parlé comme si elle était sa maitresse. Surement une de ses femmes qui se soumette à volonté. Cela lui rappela cette rencontre, forcée, qu’elle avait vécu en Empire. Alors qu’elle combattait avec la Memento contre les Savoyards, elle s’était retrouvée prisonnière. Elle s’était éveillée, debout, attachée à un arbre. Impossible de se débattre tellement que les liens étaient serrés. Elle n’avait eu d’autre choix que de subir les délires de son ennemi. Mais à sa grande surprise, il ne l’avait en aucun moment violenté, mais il avait joué avec ses envies, ses pulsions, ses nerfs. Des heures de supplice à réveiller ses désirs. Épuisée par ce jeu, il l’avait délivré et s’était éclipsé tel un prédateur satisfait. Et elle, parterre avec des millions de questions, de doute, de soif. Depuis, elle avait recherché à revivre cette expérience, à retrouver ce plaisir dans les bordels. Une obsession sans succès mais qui l’avait rendu totalement accro, au point de se perdre, de se détruire à petit feu dans les bras des hommes.

    C’était elle qui choisissait qui, quant, quoi, comment. Et certainement pas un homme. Alors s’il avait franchi le seuil de sa chambre avec cette intention, il était loin d’avoir saisi le personnage qu’elle était. Cela réveilla à nouveau sa colère, elle s’empara d’un parchemin et d’une plume afin de récupérer son journal.


    Citation:


    De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort
    A Aimeryc de Courcy, le voleur ?

      Respectueuses Salutations ou pas,

        Me voilà de retour à Paris mais avec un bien en moins. Il est du genre pas bien épais, rectangulaire. La couverture est marron claire, avec quelques enluminures colorées. Dedans, on retrouve des mots que j’ai pu inscrire. Des mots très privés.
        Vous savez, ce petit livre dont je vous ai surpris en train de lire, dans MA chambre, dans MON auberge, sans MON autorisation. Et voilà que par magie, il disparait. Etes-vous magicien ou bien voleur Messire de Courcy ?

        Vous me direz qu’être voleur en plus de violeur, il n’y a qu’un pas ! Une mauvaise habitude qu’il serait bien de soigner, Messire.
        Merci de me restituer mon journal dans les plus brefs délais.


      Que Dieu vous garde ou pas !


    Rédigé et scellé au Louvre.



      Une missive loin d’être diplomate, à son image. Elle n’aimait pas tourner autour du pot.

_________________


Aimeryc.
Neuf jours auparavant, le normand se mariait. Neufs jours auparavant, il avait prononcés ses vœux qui allaient le voir lier sa vie à celle de la femme qu’il aimait. Il y a neuf jours, il dérobait le journal intime d’une des invitées et amie de sa toute nouvelle épouse. Il lui avait suffi d’un passage rapide dans la chambre pour s’emparer du petit carnet. Rapide mais peu discret car il avait été surpris dans la chambre par la vicomtesse et surpris de plus à lire le journal. Cela l’avait amusé mais en rien ne l’avait empêché de subtiliser le carnet car dès qu’elle n’avait plus fixé celui-ci, dès qu’il avait su détourner son attention de ce dernier, il l’avait subtilisé en douce avant de se retirer avec le précieux.

Ils n’étaient revenus à Allos que depuis quelques jours mais ces jours avaient été passés enfermé dans son bureau à lire et dévorer les quelques mots qui avaient été couché sur le parchemin délicat. Beaucoup de mots où elle ne cessait de repenser à un homme, probablement son ancien mari vu comment elle le décrivait. Rien d’intéressant. Beaucoup de mots où elle parlait de ses enfants, encore moins intéressant que le reste. Des mots où elle parlait de son fiancé actuel dont elle était obsédée par mettre dans sa couche. Que des divagations de femme mais après tout, pouvait-il s’attendre à autre chose ? Certainement car il finit par tomber sur quelques pages intéressante à ses yeux, des pages où elle parlait des coupures et autres vices qu’elle s’était imposé. Voilà ce qu’il cherchait. Voilà ce qui allait lui permettre de prendre l’ascendant sur elle.

C’est de surprise qu’il arqua les sourcils lorsqu’on vint cogner à son bureau, annonça qu’une missive de la vicomtesse venait d’arriver. Surpris, il l’était même s’il s’attendait à recevoir cette lettre même s’il ne s’y attendait pas aussi rapidement. Faisant signe au domestique d’approcher, il s’empara de la missive avant de renvoyer l’homme, décachetant la lettre qu’il parcouru rapidement. Un sourire d’amusement ne fut pas long à naître sur ses lippes alors qu’il prenait connaissance du contenu et c’est avec célérité qu’il répondit aussitôt à la femme pècheresse.


Citation:

Citation:
À vous, Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort,
D'Aimeryc de Courcy, Burgrave de Bernstein, Seigneur d’Allos et de Sevron,

    Vicomtesse,

    Contrairement à vous, je serais poli dans cette missive car c’est ainsi que j’ai été élevé donc je vous salue respectueusement à mon tour. Je suis attristé d’apprendre que vous avez semblerait-il égaré un bien précieux. Il devait l’être réellement pour que vous m’accusiez aussitôt de vous l’avoir volé alors que vous pouvez l’avoir perdu, égaré ou même qu’un de vos domestiques vous l’aient volé pour le donner à votre fiancé. Tout cela parce que vous m’avez surpris à le lire dans ce qui était votre chambre certes mais certainement pas dans votre auberge à moins que vous ayez acheté l’auberge au passage lors de votre séjour ce dont je doute.

    Quant aux restes, j’aimerais vous rappeler que vous feriez mieux de surveiller vos mots car tout autant dame de Haut Parage de la Reyne que vous êtes, vous n’êtes pas à l’abri d’un procès pour calomnie. Vous m’accusez d’être un violeur mais si jamais je l’avais vraiment été, je vous aurais violé dans votre chambre. Est-ce que je l’ai fait ? Je n’en ai pas le souvenir. Je ne pense pas que vous non plus donc il s’agit d’un mensonge. Et si vous êtes crédule pour croire ce qui est raconté par d’autre ou pour juger des situations qui vous échappent sans en avoir toutes les informations alors nous aurons un problème. Tout comme vous en avez un car j’ai appris de bien vilaine chose dans ce journal dont vous m’accusez de vous avoir volé car oui, je l’ai. Vous l’aviez oublié dans l’auberge et mes domestiques me l’ont rapporté avant mon départ.

    Donc… Comment se portent vos cuisses ainsi que les quelques cicatrices sur celle-ci ? J’ai bien aimé ce passage aussi où vous racontiez ce qui vous est arrivé dans la forêt lors de votre passage dans la Memento Mori lors de la guerre. C’était très intéressant… Très instructif. Vous aimez la douleur, Vicomtesse ? Peut-être pourrais-je vous apprendre ce qu’est réellement la douleur… Ou sinon ce journal pourrait finir par s’égarer et retomber dans vos mains ou dans les mains d’une autre personne dont vous ne voudriez pas qu’elle soit au courant du contenu.

    Amicalement vôtre,







Et la missive fut envoyée aussi rapidement qu’elle fut écrite après avoir été scellée.
_________________
Sofja
    Lorsque la réponse arriva, Sofja s'éclipsa de vie frivole de la Cour du Lys pour prendre un brin d'intimité. Pas toujours facile quant on est Dame de parage. Mais la Reyne était occupée avec le Roy, ce qui lui permis de s'offrir quelques instants à elle. Sofja retrouva ses appartements et ouvrit, seulement à ce moment là, la missive. Elle s'installa sur le bord de sa fenêtre.

    Aux premiers mots, elle grimaça en se disant qu'effectivement elle avait été très désagréable mais d'un autre côté, cela ne la dérangea pas car elle était convaincue de la méchanceté, des vices horribles de cet homme. D'ailleurs, durant leur "rencontre" dans l'auberge, il s'était montré très entreprenant dans ses mots.

    Et au fur et à mesure, ce fut de l'amusement qui pouvait se lire sur les traits de son visage. Au final, la gentillesse ne devait pas être le fort de cet homme. L'avait elle blessée pour qu'il finisse aussi désagréable ? Mais il fallait bien l'avouer, elle n'appréciait guère qu'il en sache autant. Elle n'avait pas peur que les gens sachent la vérité sur ses démons. Elle avait juste honte d'elle. Honte d'avoir été aussi faible. Il lui rappelait juste qu'elle était minable.

    Mais elle n'avait pas envie de lui laisser ce plaisir. Alors, elle glissa son masque sur son visage et attrapa sa plume.



    Citation:


    De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort,
    A Aimeryc de Courcy, Burgrave de Bernstein, Seigneur d’Allos et de Sevron,

      Respectueuses Salutations ou pas,

      Et bien, je vois que vostre gentillesse est fortement limitée. Mais ne vous inquiétez pas, il m'en faut plus pour être blessé. Surtout par un homme tel que vous. La vie m'a déjà brisé le cœur, alors lire vostre missive a été un divertissement à la hauteur.

      Je ne suis pas du genre à.. oublier... mes affaires. Vous me l'avez volé, ayant au moins le cran de l'assumer. Aller, montrez moi ce que vous avez dans vos braies.

      Oui, vous connaissez maintenant mes démons.
      Oui, vous connaissez maintenant mes chagrins.
      Oui, vous connaissez maintenant mes doutes.
      Oui, vous connaissez maintenant mes joies.
      Et cela fait de vous un lâche, même pas le courage de vous battre à armes égales.

      Malheureusement, hormis ce qu'Elizabelle a bien voulu raconter dans une missive à son ex-fiancé, je ne sais pas grand chose vous concernant. Mais être un violeur est largement suffisant pour me faire une idée de la personne. J'avoue que je n'ai guère l'envie d'en savoir plus.

      Alors arrêtez de suite de penser que vous avez le dessus sur ma personne car ce n'est pas le cas. Seul moi peu le décider. Et, sachez que vous pouvez faire ce que vous souhaitez de ce journal. Mon fiancé est au courant de la situation, et il me reste peu de famille. Concernant les autres, cela m'est bien égal. Ma réputation est déjà faite ! Si vous le diffusez, au moins vous ne ferez que me convaincre du tableau que j'ai dressé sur vous.

      Que Dieu vous garde ou pas !


    Rédigé et scellé au Louvre.


_________________
Aimeryc.
Quand on envoyait une missive, il fallait s’attendre à ce qu’une réponse nous parvienne en retour et c’est sans aucun étonnement que quelques jours plus tard le normand réceptionna une seconde missive en provenance directe du Louvre. Il ne pouvait s’agir que d’une seule personne. Amusé à l’idée que la blonde avait pu s’être laissé prendre dans ses filets, il s’empara du vélin pour se diriger vers son bureau afin de le lire. Il ne fallait pas qu’on tombe sur tout cela et encore moins Elizabelle alors qu’ils venaient de se marier. Ça aurait fait le mariage le plus court de toute l’histoire, il en était certain.

Installé confortablement dans son fauteuil, il finit par décacheter le parchemin pour y glisser ses yeux, dévorant les mots à la recherche du passage où la dame de la Reyne se soumettait à sa volonté mais, au lieu de trouver cela, il trouva encore ces mêmes accusations d’être un violeur et un voleur. De n’être qu’un lâche qui n’assumait rien. Tout dans la lettre était à l’opposé de ce qu’Il pensait trouver. Au lieu d’une attitude de soumission, il ne trouvait que provocation et rage possiblement mais aussi encore cet irrespect. Soupirant doucement, il tira une feuille de parchemin pour répondre car il ne pouvait laisser ces quelques accusations se répandre ou rester sans réponse.


Citation:

Citation:
À vous Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne,
D’Aimeryc de Courcy, Burgrave de Bernstein, Seigneur d’Allos et de Sevron,

    Vicomtesse,

    Je vais commencer cette lettre comme la dernière par vous saluer respectueusement tout en vous précisant que vous trouverez à la fin de cette missive quelques noms de précepteur qui sont doués dans leur domaine c’est-à-dire la bienséance ou plutôt le respect des autres. Ils vous apprendront comment vous comporter car je ne peux pas laisser une femme telle que vous continuer à être si irrespectueuse alors que vous êtes au service de Sa Majesté alors n’hésitez pas. Je les ai déjà payés afin de vous donner des cours. Et après vous me direz que ma gentillesse est limitée !

    En deux missives vous avez eu l’audace de m’insulter à plusieurs reprise et après c’est moi qui suis un lâche car je ne me bats pas à armes égales. Je pense plutôt que c’est vous qui êtes effrayée à l’idée de ce que je pourrais faire du contenu de ce journal. Je doute que votre fiancé soit au courant de tout ce qui est inscrit à l’intérieur comme votre obsession à le mettre dans votre couche. Je doute que vos enfants soient au courant aussi. Je crois qu’il y a un Jagellon à une ville de Belley en plus, peut-être je devrais aller y faire un tour. Qu’en pensez-vous ?

    Quant aux restes… Je ne réponds coupable qu’à l’accusation d’être un voleur car oui, je vous ai volé votre journal afin d’en apprendre plus sur vous. Cela dit, je ne pensais pas tomber sur ce genre de révélations. Des révélations que j’ai trouvé des plus intéressantes car nous nous ressemblons plus que vous n’oseriez l’avouer. Vous m’accuser d’être un violeur mais cela n’est vrai qu’en parti. Elizabelle ayant bien entendu masqué ce qui a suivi par la suite. Ce viol dont elle m’accuse a eu lieu alors que je venais de l’enlever pour la faire accepter ce mariage avec moi. J’étais allé la voir pour discuter et elle m’a asséné un premier coup de genoux dans les parties, je n’ai rien dis, je n’ai rien fais sinon que de me tordre de douleur. Bien entendu, j’ai repris mes esprits rapidement et j’ai fait comme s’il ne s’était rien passé. Je me suis approché pour caresser son corps et elle m’a asséné un deuxième coup. Un est déjà très douloureux alors je vous laisse imaginer la douleur de deux en si peu de temps. Fou de douleur, j’ai commis l’irréparable en venant m’enfoncer sans crier gare, sans préparation, entre ses fesses mais à peine l’avais-je fait que je me sentis coupable à cette idée que je me suis enfoncé dans son antre chaud dans lequel elle me suppliait de la prendre. Voilà la vérité. Ce viol dont elle m’accuse n’a duré que quelques secondes et je paye chèrement cette erreur de jugement. Mais si vous aviez été à sa place, j’imagine que la situation aurait été différente… Peut-être même en auriez-vous éprouvé un plaisir comme j’en aurais éprouvé un à vous faire plaisir en vous faisant mal… Il semblerait que c’est ce que vous aimiez. Je me trompe… ?

    Curieusement vôtre,






_________________
Sofja
    Et une nouvelle réponse. Sofja n'avait presque plus le temps de s’ennuyer avec cette correspondance. Cela lui éviter de trop penser à ses démons, à son fiancé, à ses petits tracas de la vie quotidienne.
    La lecture était toujours un amusement. Il avait l'air si sérieux alors qu'elle s'amusait à le pousser à bout. Même détruite au fond d'elle, elle ne manquait jamais l’occasion de jouer.



    Citation:


    De Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne Consort,
    A Aimeryc de Courcy, Burgrave de Bernstein, Seigneur d’Allos et de Sevron,

      Respectueuses Salutations, (vous voyez y a du progrès)

      Il était temps !! Je vous remercie pour ces aveux. Voilà que je peux, enfin, me comporter comme un être civilisé. Vous pouvez demander le remboursement à ces précepteurs. Pensez vous sincèrement que la Reyne se serait encombrée d'une gueuse à ses côtés ? Ou sinon, vous avez une bien sinistre image de notre royaume de France.

      Je me doutais qu'en vous poussant à bout, j'obtiendrai la vérité. J'aime la vérité et pardonne l'erreur. Mais comment faire confiance à un être qui vous ment ? Déjà qu'il ne m'est plus facile de l'accorder alors dans ces conditions, c'est impossible. D'ailleurs, faudra que j'apprenne à Elizabelle de mieux taper, il n'est pas normal que vous ayez pu utiliser vostre membre viril. Enfin, j’imagine qu'elle a pardonné en acceptant le mariage. Cela ne regarde que vous deux et je n'ai pas à en juger.
      Me concernant, la page est tournée.

      Mon fiancé, oh si, il est au courant. Il passe son temps à repousser mes avances. Il en aime une autre, que voulez vous. Je n'avais plus que ce choix pour continuer à avoir une condition sociale. Je dois surement le dégouter alors qu'il m'attire atrocement. Il me demande d'attendre le mariage alors en attendant, je ronge mon frein. J'ai l'habitude de me faire rejeter par les hommes. J'oublie cela à ma manière.

      Pour mon fils, vous pouvez chercher à Belley car ce n'est pas là bas qu'il vit. Vous êtes tiède... c'est pas très loin... cherchez encore ! Et que comptez vous dire à un enfant de dix ans ? Non, vous dîtes être gentil, civilisé et à cheval sur les bonnes manières. Vous ne lui raconterez pas que sa mère est de la vermine... Qu'elle n'est pas digne de vivre... Que c'est la honte de ce monde...

      Sincèrement, je ne pense pas que nous sommes de la même espèce. Vous êtes sur de vous, malgré ce penchant sexuel, vous cherchez à donner du plaisir dans la joie et la bonne humeur. Moi, je ne suis qu'une tâche sombre au milieu d'un parchemin. Je n'aime pas particulièrement souffrir mais c'est la seule façon que j'ai d'être certaine d'entendre encore mon coeur battre. Je survie alors que vous vivez. Vous vous ennuierez avec une maitresse comme moi.
      Oubliez cette idée.


      Que Dieu vous garde ! (là aussi !)


    Rédigé et scellé au Louvre.


_________________
Aimeryc.
Et le petit jeu continuait. Il suffisait qu’il envoie une missive pour qu’une en retour arrive quelques jours plus tard toujours de la même provenance. Chacun tentant d’imposer sa volonté à l’autre au début avant de devenir un jeu de qui soumettrait l’autre. La lecture de la dernière missive de la Jagellon fit esquisser un sourire au normand qui s’empressa de répondre à celle-ci.

Citation:

Citation:
À vous Sofja Jagellon, Vicomtesse de Bellegarde en Marche, Dame de Haut Parage de la Reyne,
D’Aimeryc de Courcy, Burgrave de Bernstein, Seigneur d’Allos et de Sevron,

    Vicomtesse,

    Je vois que vous avez appris le respect depuis notre dernière missive. Cela me rassure de savoir que vous êtes une femme bien élevée et qui savez être respectueuse. Cela dit, j’aurais aimé savoir que vous savez l’être en toute circonstance et ce même quand quelque chose vous déplaît. Je vais donc demander à mon intendante de réclamer le remboursement auprès des précepteurs engagés pour vous. Cela dit, n’oubliez pas que la France est aussi mon royaume de par ma naissance puisque je suis né en Normandie. D’ailleurs ma jumelle y est toujours et est très impliquée dans la politique de ce domaine. Enfin, je ne vous écris pas pour vous parler d’elle.

    J’aime la vérité aussi. Je ne supporte pas le mensonge mais parfois le mensonge est plus simple que la vérité. Je ne peux me permettre d’avouer ce que je vous ai avoué plus haut. D’ailleurs si jamais vous veniez à en parler, je nierais avoir tenu de tel propos. Si j’ai pu me servir de mon membre c’est que j’ai acquis une certaine résilience à la douleur mais aussi que j’ai su dévier ses coups légèrement à chaque fois pour éviter de me le prendre de plein fouet. Ça aurait été dommage qu’elle l’abîme trop car sinon… Enfin cela est un autre sujet de conversation.

    L’habitude de vous faire rejeter par les hommes ? J’imagine que cela doit donc vous surprendre que je ne vous rejette pas et qu’au contraire je vous rapproche de moi. Que je tente de mieux vous cerner, mieux vous connaître. Bien des domaines de votre personnalité et de votre être me sont encore flous mais je compte bien d’ici quelques temps lever ces quelques lacunes. Nous sommes de la même espèce Sofja. Peu importe ce que vous en disiez. Vous pensez que je m’amuse à donner du plaisir dans la bonne humeur et la joie ? Non. J’adore quand le plaisir est violent. J’adore sentir une femme sous mes doigts trembler de douleur mais pourtant en redemander car cela lui procure un plaisir. Cela m’excite. Ce n’est pas ce qu’on nomme bonne humeur et joie. J’ai un aspect sombre, comme vous. Vous vous percevez peut-être comme une tâche sombre au milieu d’un parchemin pour le moment mais à mon contact vous deviendrez une flamme dans les ténèbres. À mon contact, vous reprendrez confiance en vous et ensuite en les autres. Vous devez commencer par vous respecter. Vous devez commencer par cesser de voir de nombreux hommes. Faites-moi confiance comme je vous ai fait confiance en vous confiant la vérité. Réfléchissez à l’idée de devenir ma maîtresse et par extension ma soumise et je vous apprendrais à respirer et à vivre en harmonie avec vos penchants, avec ce qui vous fait sentir vivante.

    À très vite, Vicomtesse.






_________________
Sofja
    [Au Louvre]


    Citation:
    Je crois que nous avons à parler...

    Rendez vous le 17 mars dans mon appartement privé de Dijon. J'y fais escale une nuit avant de me rendre en Orléans pour des joutes. Soyez discret en rentrant, ma servante vous attendra à l'arrière du bâtiment. Ne vous présentez pas, cachez votre visage, évitez toutes rencontres.

    Sofja




    Ni plus ni moins. Son esprit était bien trop perturbé pour pouvoir écrire plus. Et c'était déjà beaucoup. Tellement que l'hésitation la gagna alors que la lettre était dans les mains du coursier. Mais l'homme n'attendit pas plus longtemps et quitta ses appartements du Louvre. Trop tard... elle ne pouvait plus faire marche arrière. Adieu les remords envers le fiancé.

    Les mots du Courcy résonnèrent des heures entières dans son esprit, lui empêchant mesme de trouver le sommeil. Elle se tourna, se retourna dans ses draps parfumés. Elle essaya d'écouter sa respiration pour la bercer mais non, rien à faire. Les questions étaient bien là.
    Pourquoi s'intéresse t’il à elle ?
    Pourquoi arrive t'il à l'aider et pas un de ces hommes qu'elle retrouvait pour quelques heures ?
    Pourquoi un seul homme ?
    Pourquoi lui et pas son fiancé ? Question idiote, suivante...

    Puis ces mots continuaient à triturer son âme : confiance, assurance, harmonie, vivante. S'il était capable de l'aider à ce point, elle lui en serait reconnaissante toute sa vie. Et si non, cela serait la preuve qu'il est seulement un beau parleur et qu'il a réussi à l'avoir juste pour le plaisir d'une partie de jambe en l'air. Mais elle avait juste envie d'y croire... Un peu... elle aussi avait droit d'être heureuse, d'enterrer son masque, son passé.

    Sur ce beau songe, son corps commença à se détendre, ses membres, les uns après les autres, s’apaisèrent. Elle éprouverait du plaisir, avec lui ? Non cela faisait bien longtemps qu'elle subissait sans ressentir quoique ce soit. Chaque fois, elle en ressortait plus affaiblie. Son corps souffrait alors que son cerveau lui cachait la vérité. Elle eut du mal à le croire mais à cet instant, elle se remémora l'aventure Savoyarde.
    Si, c'était possible... mais à quel prix ?



    [A Dijon]


    Elle avait passé la journée à déposer toutes les annonces Royales sur l'affichage destinait aux Bourguignons. Puis elle avait prit les informations necessaires pour déposer son rapport au PSE. La Bourgogne se portait plutôt bien mesme si la sécurité était toujours mise à l'honneur. La population avait l'air confiante. Rapport complet.

    La Vicomtesse retrouva son appartement, la boule au ventre. L'heure avançait bien trop vite. Elle n'avait pas eu le temps de se préparer psychologiquement. Il lui restait bien trop peu de temps pour tout organiser. Mais il avait bien une chose dont elle était certaine. Mesme si son corps, ses tripes n'avaient qu'une envie, celle de céder au Courcy, elle tiendrait le coup. Tandis qu'elle prenait son bain, elle informa sa servante de sa mission pour la soirée. Accueillir l'homme sans poser de question. L'emmener dans son bureau, refermer la porte. Et quant elle l’appellera, elle ferait tout dans le sens inverse. Sans succès, ce bain ne l'avait pas détendu. Elle sauta de l'eau et se nicha dans une serviette. La Jagellon avait soigneusement choisi sa robe. Pas trop aguichante, mais pas trop chaude. Pas trop serrée mais pas un sac à patates. Elle était juste parfaite pour une soirée qui s'annonçait élevée en température et en palpitation. Sa camériste termina sa coiffure, son léger maquillage. Car mesme si elle ne voulait pas être aguichante, elle aimait plaire.




    Il ne fallait plus qu'attendre maintenant. Un domestique vient lui proposer un plateau avec quelques mets mais elle son ventre refusait tout aliment. Il le posa sur une petite table et quitta les lieux. Pour essayer de penser à autre chose, elle attrapa un manuscrit mais mesme si ses prunelles obéissaient, son cerveau refusait. Alors elle se leva et s'approcha de la cheminée. Comme à l'accoutumé, les flammes lui permettaient de penser... à rien.


      Elle était maquillée
      Comme une star de ciné
      Accoudée au juke-box
      Elle rêvait qu'elle posait
      Juste pour un bout d'essai
      À la Century Fox
      Elle semblait bien dans sa peau
      Ses yeux couleur menthe à l'eau*



*Couleur Menthe A L'eau - Eddy Mitchell

_________________





































Aimeryc.
Après quelques missives échangées, après la dernière où le normand invitait la Jagellon à lui faire confiance, la cadence des lettres se mit à ralentir voir même à tout simplement cesser. Plus aucune missive ne lui parvenait comme s’il écrivait au vide. Où était-elle en pleine réflexion quant à la réponse qu’elle devait lui donner ? Sans trop se préoccuper de la suite des évènements, le normand continua de vaquer à ses occupations mais et surtout à pousser les ouvriers à travailler plus vite et plus fort. Il voulait que ce château soit finit d’être rénové pour le début de l’été qui approchait à grand pas.

C’est finalement un peu de surprise, un peu mais pas beaucoup, qu’il réceptionna la missive qu’un page vint lui apporter et qui semblait être arrivée aujourd’hui même. Profitant d’être seul dans les couloirs du château, il ouvrit vivement le pli pour prendre connaissance du contenu. Un sourire triomphant vint lentement étirer ses lèvres alors qu’il prenait connaissance des quelques mots, du rendez-vous qui lui était fixé et comme le destin faisaient bien les choses, il s’avéra que son épouse était appelée ailleurs pour quelques temps et le laissait seul. Après des adieux où il espérait la revoir rapidement, il la regarda filer au loin avec la troupe de garde avant de lui-même se précipiter sur les quelques effets qu’il avait déjà préparé. Le rendez-vous était pour bientôt voir même très bientôt et bien que Dijon ne fût pas loin, ce n’était pas non plus la porte à côté.

Enfourchant son destrier, il partit comme une flèche en direction de sa destination, s’arrêtant uniquement pour répondre à Elizabelle l’air de rien avant de continuer sa chevauchée. Il finit par arriver dans les temps, comme si le vent et le Très-Haut était avec lui, et finit par se présenter à la porte dont il était fait mention dans le rendez-vous sans savoir ce qui allait se passer par la suite. Il avait bien sa petite idée mais il n’avait pas su déterminer durant la chevauchée ce qui allait se passer exactement. Voulait-elle le voir car elle voulait accepter son offre ? Allaient-ils passer à l’acte le soir même ? Allait-elle lui tendre une embuscade ? Il doutait de ce dernier point cela dit vu les mots qu’elle avait couché sur le parchemin. C’est donc confiant qu’il finit par suivre la servante qui s’était présentée à la porte, lui habillée d’une cape qui camouflait son visage comme demandé.

Guidé jusqu’à une porte, il attendit que la femme se soit éloignée pour retirer la capuche de sa cape et pousser doucement, délicatement mais surtout discrètement la porte. Observant les alentours, il aperçut la Jagellon sur le bord de la cheminée et doucement s’approcha d’elle pour la saisir à la taille comme s’il était en terrain conquis alors qu’elle n’avait rien acceptée encore. Le normand se jouait de son assurance, il avait déterminé durant le court laps de temps que s’il était là c’était qu’elle avait envie de lui alors pourquoi perdre du temps. Les mains contre la taille, il rapprocha son corps de celui de la blonde tout en venant souffler quelques mots à son oreille.


« - Vous êtes délicieuse et sublime dans votre robe. Tout cela rien que pour moi… Cela fait plaisir, beaucoup même. »
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Sofja
    Les secondes s’étaient transformées en minutes, les minutes en heure ou c’était juste une impression. Que c’était dur d’attendre, d’imaginer, de préparer tout à l’avance. Elle attendrait que la servante soit partie pour lui adresser la parole, elle l’inviterait à prendre place sur le siège et ils commenceraient à parler. Juste parler. Elle serait droite, fière et déterminée. Oui c’était très bien comme plan. Sauf, qu’évidement, elle ne prenait pas en compte ses émotions, les réactions de son corps, de son cerveau, de son inconscient.

    La porte s’ouvrit et à cet instant, son corps ne répondit à aucun des ordres de son cerveau. Il était bien plus préoccupé à se dire qu’elle faisait une erreur en l’ayant invité ici. A rentrer dans sa vie, à danser avec ses démons. Qu’elle n’était pas digne d’être une fiancée, que forcement, Nerias en souffrirait. Mais lui, se posait-il autant de question pendant qu’il retrouvait son Impériale et qu’elle était là, à l’attendre. A attendre ce fichu mariage alors que quotidiennement cette robe de mariage la narguer. Si elle n’avait pas été cousue par un grand Maître, elle serait déjà en lambeaux. Comme toujours, elle avait trop pris à cœur ce projet. Non, elle ne culpabilisera pas. Surtout si Aimeryc pouvait l’aider.
    Et ça, c’était à voir !

    Sa respiration était saccadée, son cœur poussait autant qu’il pouvait la cage thoracique tandis que ses pommettes étaient brulantes sous l’effet de la chaleur des flammes. Mais à peine eut elle enfin retrouver sa liberté de mouvement que deux mains vinrent se poser sur ses hanches. Instinctivement, sa tête se pencha légèrement en arrière en signe de faiblesse tandis que ses poumons se gonflèrent pour s’imprégner de l’odeur du Courcy. Son démon intérieur dansait un tango endiablé. Bien trop à son goût.
    Non, elle serait FORTE, FORTE, PAS MAINTENANT.



      Rentrez vos griffes, bel escogriffe !



    Tel un bout de tissu en soie, elle glissa de ses doigts pour fuir du piège. Maintenant qu’elle avait mis quelques distances de sécurité, elle pouvait prendre le dessus. Délicatement, elle le contourna et saisi sa cape. Ses doigts délassèrent la boucle tout en frôlant sa nuque. Lentement, elle prit la direction d’une chaise pour la déposer alors que ses jupons dansaient contre ses cuisses.


      Il me semble que vous ai invité pour discuter alors installer vous sur le siège, je vous prie.



    Il aimait la politesse, elle n’avait pas oublié ce détail.


      Souhaitez-vous boire quelque chose ? J’espère que le voyage ne fut pas trop difficile.




      Perdue dans sa mégalo
      Il était de trop
      Elle marchait comme un chat
      Qui méprise sa proie
      Où frôlant le flipper
      La chanson qui couvrait
      Tous les mots qu'elle mimait
      Semblait briser son coeur
      Elle en faisait un peu trop *



*Menthe A L'eau - Eddy Mitchell

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Aimeryc.
Deux mains et une bouche, c’était tout ce qu’il avait fallu au de Courcy pour faire flancher la bourguignonne. Du moins c’était ce qu’il pensait en voyant la tête de la femme se pencher vers l’arrière alors que ses mains venaient caresser sa taille, alors que ses lippes venaient souffler quelques mots contre son oreille. Mais c’était naturellement sans compter sur le désir de lui mettre des bâtons dans les roues de la blonde. Esquissant un sourire malicieux en entendant les paroles de celle qu’il comptait plier d’ici peu à sa volonté, il la regarda s’esquiver de ses bras tel un poisson qui sautillerait sur le sol en dehors de son bocal. Ce n’était que partie remise il le savait surtout en ayant vu la première réaction qui avait été de se complaire dans ses caresses avant de fuir celles-ci au lieu de les fuir en premier. Elle luttait contre elle-même. Il devait être plus fort.

Intrigué, il suivit les mouvements de la blonde dans la pièce, tournant la tête sur le côté pour la regarder quand elle se glissa derrière lui. Quelques frissons discret, ou peut-être pas assez, finirent par remonter à la surface en sentant les doigts défaire sa cape et effleurer sa nuque au passage. Par un frottement de sa main contre la nuque il tenta de camoufler la réaction de son corps alors que son hôte s’éloignait de lui avec le vêtement. Invité à s’asseoir, il prit la direction de la chaise indiquée pour s’y installer non sans saisir au passage la main de la Jagellon et de l’entraîner avec lui en la forçant par la même occasion à poser son fessier contre ses genoux. La main finissant par glisser contre le ventre camouflé par sa robe, il esquissa un sourire à son offre.


« - Boire quelque chose ? Pourquoi pas du calva si vous en avez. Autrement je vous assure, le voyage ne fut pas trop difficile puisque Dijon est proche de Belley. »

D’une caresse contre le ventre, il continua.

« - Donc vous m’avez invité pour discuter ? Moi qui pensais que vous aviez envie d’éprouver un peu de plaisir… Mais ça viendra. De quoi désirez-vous discuter donc ? De votre soumission à mon égard ? »

Assurance. Le maître-mot de toute cette conversation. Il dégageait de l’assurance, il agissait comme s’il était chez lui, comme si tout cela n’était qu’un jeu au résultat déjà convenu d’avance. Il la ferait flancher peu importe les dernières résistances qu’elle pouvait avoir. La nuit ne faisait que commencer…
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Sofja
    Aimeryc avait les cheveux bruns, coupés mi- long et coiffés avec juste assez de soin pour lui donner un air d'élégance toute simple mais raffinée. Il incarnait parfaitement le mauvais garçon qui faisait tourner les têtes. Il semblait se moquer de tout, pourtant il obtenait toujours ce qu'il désirait. Sa belle assurance et son arrogance étaient deux des caractéristiques qui fascinaient Sofja depuis leur rencontre lors des festivités de son mariage. Dans cette chambre d’auberge, elle avait tenté de lutter contre son attirance, mais celle-ci, loin de se laisser oublier, avait carrément viré à la curiosité durant les semaines suivantes. Les échanges n’avaient pas permis de l’oublier, bien au contraire, cela avait attisé le feu qui la consumait de l’intérieur. Le message qu'elle avait lu dans les yeux sombres du Courcy était complexe et profond. Elle se sentait traquée, presque comme une proie.

    Il la souhaitait corps et âme. Il voulait qu’elle se soumette à ses mains, à ses mots pour l’aider à se reconstruire. C'était la première fois qui lui fallait autant réfléchir à son approche. D'ordinaire, elle fonçait droit au but en toutes circonstances, qu'elles soient personnelles ou professionnelles. Elle ne laissait nulle place aux émotions, même dans une relation. Elle s'était faite avoir une fois – elle s'était même faite trahie- et s'était jurée que ça ne se reproduirait plus jamais. Rien de tel que de se faire ridiculiser publiquement par un homme en qui elle avait toute confiance. La Jagellon comptait bien rester vacciné contre ce genre d'histoires.
    Elle n'avait pas pour autant renoncé au beau sexe - elle l'appréciait beaucoup trop.

    Il tendit la main et, sitôt qu'elle y glissa la sienne, il l'attira sur ses genoux. Elle atterrit avec une certaine maladresse, mais il se redressa sur son siège et la cala contre son torse. Sans la lâcher, il enfouit une main sur son ventre, et elle eut l'impression d'être marquée au fer rouge. La jeune femme poussa un soupir tremblant, puis elle oublia carrément de respirer et se passa la langue sur les lèvres, nerveuse.


      Mesme si j’ai une vague idée du contenu de cette future relation. Je suis impatiente que vous m’expliquiez pourquoi vous vous sentez plus à la hauteur qu’un autre pour m’aider.
      Mais avant, je souhaite surtout définir, mes limites.

      D’un, vous êtes marié et je suis fiancée. Je tiens à la plus grande discrétion en respect envers nos compagnons mesme s’ils sont au courant de nos agissements.
      De deux, en tant que Dame de compagnie de la Reyne, je suis souvent en déplacement. Sans parler des allers-retours vers Dijon, ce qui nous permettra de nous retrouver. Il est hors de question que nos rencontres nuisent à mes responsabilités. Elles sont prioritaires. Alors n’attendez pas de moi, une soumission totale. Je vous l’accorderai que dans l’intimité.
      De trois, je veux bien vous offrir mon corps mais mon âme est morte. Là est votre travail dans cette histoire. Et ne pensez même pas à mon cœur. Mais là, vous n’aurez rien à faire car je ne veux aucun sentiment.
      De quatre, cette histoire ne sera qu’éphémère. Lors de notre arrangement avec mon fiancé, je lui ai assuré qu’il me possèdera entièrement jusqu’à ce qu’il ait assez de descendance. Je suis sûre que vous comprendrez et souhaitez la mesme chose avec vostre épouse. C’est un point qui est non négociable.

      Mais soyez rassuré, cela fait presque un an que nous sommes fiancés, il n’a pas l’air très pressé d’aller devant l’autel.


    Le sang circulait enfin normalement dans son cerveau, elle fit un récapitulatif extrêmement rapide pour s’assurer qu’elle n’oubliait rien : discrétion, liberté, objectif, promesse… A priori, c’était bon. Les lèvres d’Aimeryc, tentatrices, étaient toutes proches des siennes. Elle sentait son souffle sur sa peau et voyait un muscle jouer sur sa tempe. Il crispait les mâchoires, comme s'il essayait de se contenir.




    Mais un type est entré
    Et le charme est tombé
    Arrêtant le flipper
    Ses yeux noirs ont lancé
    De l'agressivité
    Sur le pauvre juke-box*



*Couleur Menthe A L'eau - Eddy Mitchell

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Aimeryc.
Il n’avait fallu qu’une main tendue pour que celle-ci se retrouve en possession de la délicate de l’amante. Il avait fallu que d’un simple contact pour qu’il l’attire sur ses genoux. Genoux sur lesquels la blonde prit place sans trop se débattre alors qu’il se replaçait. La main qui glissait contre son ventre caressa celui-ci à travers l’étoffe soyeuse de sa robe. Il put l’entendre soupir et l’ego du normand s’en retrouva flatté avant que son attention se reporte aux paroles qu’elle se mit à débiter. Pourquoi il se sentait plus à la hauteur qu’un autre ? Car il était lui tout simplement. Ça lui paraissait pourtant si clair, si simple mais il avait surtout appris quelque chose avec le temps : les mots ne servaient à rien sans les actions et ce soir il comptait bien plus agir que parler contrairement à la Jagellon. Elle voulait poser ses limites ? Il les écoutait.

Discrétion ? Naturellement. Mais un point le fit tiquer en entendant parler qu’ils étaient au courant de leurs agissements. Il ne savait pas pour elle mais lui il était certain qu’Elizabelle n’était pas au courant. Elle l’aurait castré dans son sommeil si elle avait su ce qu’il faisait. Soumission dans le domaine intime uniquement ? Cela lui allait. Il ne pouvait pas se permettre d’exiger plus dans tous les cas vu la position qu’elle avait effectivement même si l’idée simple qu’elle puisse l’être en tout temps l’excitait. Son corps le fit même comprendre à la blonde qui prenait place sur ses genoux. Son corps elle lui offrait mais pas son âme ? Il en doutait. Mais là était son travail comme elle lui disait. Il travaillerait sans relâche pour qu’elle lui cède son âme. Il lui laissait volontiers son cœur. Toujours attentif, il laissa la main contre le ventre glisser le long des cuisses, caressant ces dernières en douceur avant de lentement mais inexorablement remonter vers son antre qu’il tenta de titiller d’une pression contre l’étoffe épaisse. Quatrième limites, c’est qu’elle en avait beaucoup tout de même, une histoire éphémère pour être certains que les enfants ne seraient pas des bâtards… Cela le faisait sourire et le poussait même à vouloir faire en sorte qu’elle change d’idée. En voyant qu’elle avait finalement finit de parler, et même si ce n’était pas le cas, il fondit sur ses lèvres pour s’emparer de ces dernières fougueusement. L’heure était de passer à l’action. Relevant son corps et celui de sa toute nouvelle amante au passage, il l’approcha d’un mur pour lui plaquer le dos contre ce dernier avant de la soulever sans jamais défaire ses lèvres des siennes.

La langue s’esquiva de sa bouche, partit à la recherche de la jumelle alors que les mains glissaient un peu partout sur le corps, découvrant les courbes de la dame de compagnie de la Reyne. Il faisait le tour du propriétaire de ce qui lui appartenait. Il la marquait de ses mains avant de souffler quelques mots uniquement contre ses lèvres.


« - Je vais reconstruire votre âme et me l’approprier… »
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Sofja
    La Jagellon avait eu diverses idées pour trouver une solution à son problème. En parler ? Sans succès. On la prendrait pour une malade si elle parlait de sa situation autant physique que psychique. Puis elle avait tenté de guérir le mal par le mal à chaque fois qu’elle s’était sentie abandonnée. L’abandon était à chaque fois la clef de ses peurs. Elle s’était d’abord scarifiée suite à son divorce et depuis quelques mois, s’oubliait dans les bordels suite à la distance de son fiancé. C’est en échangeant les missives avec le Courcy qu’elle avait compris qu’elle s’y prenait mal. La violence et la domination étaient deux choses totalement différentes. Elle devait tenter cette nouvelle méthode : l’exposition. Une totalement immersion dans sa pire frustration. Ça paraissait certes complétement tordu, mais si jamais il avait raison ? Et si le seul moyen de tourner la page était de se jeter dans le vide et d’affronter ses désirs pour revenir normal ? Elle était tellement épuisée. Épuisée d’être constamment anormale, épuisée de se poser autant de question. Épuisée de laisser sa vie dépendre de son passé.

    Tandis qu’elle lui exposait ses limites, il visitait son ventre. Instinctivement, elle écarta les jambes, tellement impatiente qu’il la touche, qu’elle s’imaginait risquer l’hyperventilation s’il ne s’exécutait pas très vite. Acceptant l’invitation, il fit courir sa paume sur ses cuisses jusqu’à atteindre le satin humide de ses « mini-braies », qu’il frotta soigneusement. Sofja était aux abois. Chaque muscle de son corps cherchait à abolir l’infime distance qui restait entre eux, mais elle ne bougea pas d’un millimètre. Tétanisée par l’inconnu. Le miel de sa voix réveilla des souvenirs pourtant bien enfouis et excita davantage son désir. Elle n’y croit pas… Elle en voulait à son propre corps de se laisser berner si facilement.

    Ses traits furent alors traversés par un sentiment qu’elle ne parvint pas à identifier avant qu’il ne plonge la tête pour capturer ses lèvres, la recouvrant de son torse. Pour une fois depuis des années, il n’y eu ni hésitation ni délicatesse. Juste une ardeur bestiale. Exactement comme dans les fantasmes qu’elle se créait dans l’intimité de sa chambre. Elle était sous le joug du Courcy, dont le baiser se révélait aussi impénitent que lui. Une main autoritaire s’enroulait dans ses cheveux, et il avait écarté ses lèvres avec sa langue avant de la fourrer dans sa bouche avec une aisance qui n’avait fait qu’augmenter son désir. Ses tétons durcirent sous le tissu lourd de sa robe et à la simple idée de ce que la langue experte de l’impérieux pourrait leur faire.

    Avec énormément de facilité, il la souleva et en quelques pas, la plaqua contre le mur. Son ton calme et ferme et cette soudaine intimité trouvée lui donna la chair de poule. Elle se pressa davantage contre le mur, son cœur s’emballant de plus en plus dans sa poitrine. Et voilà… Elle prit une brève inspiration qui lui suffit à s’imprégner du parfum du Courcy. Tel un animal qui s’imprègne de sa proie. Son souffle court était chaud contre sa nuque, et la chaleur propagée par son corps venait se couler dans son dos. Elle aurait dû être terrorisée, elle sentait bien qu’il perdait peu à peu le contrôle, que son masque affable laissait place à ses plus sombres instincts primitifs. Mais quelque chose en elle désirait cela, désirait le pousser au-delà de ses limites. Elle lâcha alors dans un murmure :


      Faites-moi perdre la tête Courcy.






    La fille aux yeux menthe à l'eau
    A rangé sa mégalo
    Et s'est soumise aux yeux noirs
    Couleurs de trottoir*



*Couleur Menthe A L'eau - Eddy Mitchell

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Aimeryc.
Dès l’instant où les cuisses de la Jagellon s’étaient écartées quand la main du normand s’était égarée, il avait su. Il avait su qu’elle serait sienne et qu’elle lui appartiendrait corps et âme avec le temps. La patience serait sa plus grande alliée mais pour l’instant, il était hors de question d’être patient. Il avait profité de l’ouverture et répondu à l’invitation en faisant glisser en douceur sa paume mais aussi le bout de ses doigts contre la cuisse couverte pour l’instant. Les doigts impatients remontèrent, se frottèrent et il put se rendre compte du plaisir présent chez la blonde. Le plaisir mais aussi le désir voir même l’impatience. Ils attendaient tous les deux avec grande hâte la suite devina-t-il.

Si la blonde éprouvait un plaisir à ses caresses, il en avait éprouvé un certain en sentant la main glisser dans sa chevelure brune alors qu’il s’était emparé de ses lèvres. Habituellement il n’aimait pas qu’on touche à ses cheveux mais ça c’était avant. Le corps frémissant, la langue s’enfourna dans la bouche de l’amante soumise afin de faire naître un désir plus intense encore chez elle mais chez lui aussi. Il était brutal. Sans pitié. Et alors que le masque de retenue tombait, il plaquait son tout nouveau sujet d’études contre le mur. Pourquoi faire durer les préliminaires ? Ils avaient tous les deux envies l’un de l’autre. Il avait envie d’elle. Terriblement. Mais il était décidé à ne pas faire les choses de manière habituelle. Il comptait lui faire connaître des plaisirs qu’elle n’avait probablement jamais goûtés. Des plaisirs dont il était friands et auxquels elle devrait s’habituer en devenant sa soumise. Des plaisirs qui épargnaient bien des tracas par la suite quand venait la question de se demander qui était le père de l’enfant à venir.

En la voyant reculer son dos pour le presser un peu plus contre le mur, il s’avança vers elle. Il se collait à elle. Le torse écrasait la poitrine ferme et moyenne de la blonde. Cette poitrine qu’il avait terriblement hâte de découvrir. Cette poitrine dont il pouvait sentir les pointes étirer le tissu et se frotter à lui. Il avait au moins cette fois-ci pu trouver une femme avec une poitrine plus conséquente que son épouse ce qui n’était pas si dur au final. Il avait fallu de seulement quelques mots pour que la Jagellon semble perdre la tête. Il ne lui avait fait part que de la vérité, que de son but. Et cela avait semble-t-il suffit pour qu’elle le supplie de lui faire perdre la tête. Un simple murmure qui avait ravi les sens du normand qui ne se fit pas prier. En deux temps, trois mouvements, les mains s’étaient glissées au niveau de sa poitrine pour en déchirer l’étoffe de sa robe. Il n’était pas question de perdre du temps pour lui retirer et il se doutait qu’elle avait même très probablement appréciée ce petit geste secrètement. Il s’affaira à lui retirer le reste des lambeaux alors que son excitation pointait le bout de son nez, déformant à son tour ses braies.

Nue, elle l’était. Totalement et c’est d’un œil avide qu’il jaugea ce qu’il venait d’acquérir avant de fondre sur le cou de la femme pour embrasser, mordiller celui-ci tout en glissant le long de sa peau, le long de ses épaules pour lentement mais sûrement atterrir sur la poitrine à qui il fit sa fête. Multiples baisers, multiples caresses, multiples coup de langue ou même jeux de langue autour de ces tétons insolents. Ce petit traitement dura plusieurs minutes. Plusieurs longues minutes s’écoulèrent avant qu’il remonte les lèvres mais aussi une de ses mains, la seconde se posant contre la taille. Subtilement, ou pas, il s’empara de la chevelure blonde pour la tirer en arrière avec un mélange de fermeté et de douceur pour venir quérir les lèvres de la blonde pour un baiser profond et savoureux avant de la retourner l’air de rien. Il adorait l’embrasser mais il avait faim et son repas c’était elle. Son apéritif était un doux miel qu’il pouvait imaginer couler de la fontaine. Forçant la dame la vicomtesse à se cambrer vers l’avant, la croupe vers l’arrière, il se glissa à genoux pour venir déposer une ligne de baiser le long de son dos, de sa colonne et de ses fesses avant de les écarter pour s’attaquer à ce qu’elles cachaient mais aussi à ce qui se situait plus bas en plusieurs coups de langue et de jeux de langue aussi. Aucun mot n’était nécessaire.

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Sofja
    Son amant s’écarta légèrement d’elle et fit glisser ses doigts le long de sa poitrine et d’un simple mouvement, déchira sa jolie robe. En temps normal, elle aurait castré tout homme faisant cela à un chef d’œuvre. Car oui, chacune de ses robes était un trésor à ses yeux. Mais là, ses seins, son corps étaient exposés à l’air de la nuit et du Courcy. Elle leva instinctivement les mains pour cacher sa poitrine, mais il lui prit les bras et les coinça derrière son dos. Il approcha sa bouche de ses épaules nues, et ses dents effleurèrent sa peau. Elle se mordit les lèvres, soudain vulnérable, mais savourant le fait d’être regardée. Chaque parcelle de son corps désirait qu’on la touche, qu’on la lèche. Son entrejambe était si humide de désir que cet homme pouvait certainement le voir.

    Aimeryc promena son regard sur chaque partie de son corps. Elle suivit ses instructions physiques et, une fois qu’elle fut en position, ses petits seins pointèrent un peu plus vers l’avant. Les mains de son amant saisirent sa taille, puis remontèrent le long de ses côtes jusqu’à atteindre sa poitrine. Il enveloppa ses seins de ses paumes. Elle respira plus vite au contact de ses mains puissantes. Elle se cambra involontairement, elle en voulait plus. Il baissa la tête et sa bouche se referma sur l’un de ses mamelons. Elle laissa échapper un cri. Il aspirait et suçait d’un côté tout en roulant l’autre téton entre ses doigts. Une vague de volupté lui traversa le corps.


      Mon Dieu, murmura-t-elle en rejetant la tête en arrière.


    Les dents du Courcy effleurèrent la pointe de son sein, puis mordirent. Elle sursauta sous l’effet de la douleur soudaine, qui sitôt ressentie se mua en plaisir, intense et délicieux. Elle avait toujours eu les seins particulièrement sensibles, mais là elle était à deux doigts de jouir sans même qu’il se soit aventuré plus bas que sa poitrine. Le diable l’invitait à prendre sa main et à la guider plus bas.

    Aimeryc passa derrière elle et l’invita à se plier. Il fit glisser ses doigts le long de sa colonne vertébrale, descendant jusqu’au coccyx et plus bas encore. Ses doigts effleurèrent sa raie. Elle sentit ses muscles se contracter machinalement, mais sa position la rendait complètement vulnérable. Il toucha du bout des doigts son orifice vierge, et ce contact léger lui fit l’effet d’une décharge électrique. Nom de Dieu ! Et c’était censé lui faire du bien ? La Jagellon n’eut pas le temps de plus y réfléchir qu’il continua son chemin. Surement avait il ressentit sa gêne, elle respira à nouveau profondément.

    Avec le bout de sa langue, il suivit les plis délicats comme s’il avait tout le temps du monde, la titillant au point qu’elle se tordit de désir. Ses mains se refermèrent brusquement sur ses cuisses, l’immobilisant, la neutralisant pour poursuivre son assaut minutieux et particulièrement lent. Elle grogna.


      Je ne vais pas survivre. Je… Ça fait si longtemps.


    Les mots lui avaient échappé. Il était trop tard ! Elle aurait pu se taper la tête contre le mur quand elle réalisa ce qu’elle venait de dire. La dernière fois qu’elle s’était sentit aussi désirée, c’était à des années lumières… avec son ex-mari. Quand la vie était encore rose. Cet instant n’était ni comparable avec ses nuits dans les bordels et non plus, avec la fameuse nuit avec son fiancé, complètement ivre, qui n’avait déversé que son désespoir en elle.

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