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[RP] Pendant ce temps à Vire, on fabrique des Andouilles !

Deedee
    Si elle avait refusé d’admettre la vérité, pourtant flagrante les quatre premiers mois, elle était bien décider à profiter pleinement de cette nouvelle grossesse pour les mois restant !
    Et profiter…. Voulait bien dire profiter !
    L’occasion pour la duchesse de quelque petit caprice auprès de sa cuisinière, ou d’une nouvelle folie pour sa garde-robe.

    De ces quelques séjours au château, entre deux allers-retours entre Paris, Caen et Rouen, le pauvre personnel du château avait le droit à toutes genres de facéties et crise d’humeur de la duchesse.
    Apres tout, n’avait-elle pas le droit à un peu d’attention ? Alors pourquoi s’en priverait-elle ?
    Elle était enceinte !
    Elle avait tous les droits
    Epicétou !


          [Brève de vie au château]


    -Aliena, il vous faut planter l’aiguille comme ceci dans votre ouvrage. Vous verrez, cela vous semblera bien plus facile ensuite.

    Et le geste accompagna ses paroles, avec douceur, maternelle, comme à chaque fois qu’Adeline voulait enseigner quelque chose à sa jeune demoiselle de compagnie. Elle prenait alors son rôle de préceptrice à cœur, oubliant ses facéties auprès de son personnel et les contraintes que lui imposait aussi cette grossesse.

    Prendre du repos, resté coucher, levé le pied, autant de contrainte qu’elle avait du mal à respecter sauf… Quand Aliena venait passer quelque instant au château. Ces jours-là… Adeline oubliait un peu de sa petite personne pour ne penser qu’à cette enfant. Si jeune… et déjà bien marqué par la vie. Un peu à l’image des ses enfants… de sa fille.
    Briana…
    Plus le temps passait, plus sa grossesse avançait, et plus… sa fille lui manquait. Elle espérait qu’avec le temps…

    Un léger soupire s’échappa de sa poitrine et Adeline regarda un instant sa petite protégée avec un sourire attendrit.

    -Si vous poursuivez ainsi, je suis certaine que vous aurez très vite fini votre ouvrage. Voici qui fera un merveilleux cadeau à offrir pour votre mère, qu’en dites-vous ?

    Un regard encourageant avant de lever la tête en reniflant légèrement.

    -Hum… Vous sentez ?
    Que diriez vous d’une petite pause pour aller chaparder la brioche que vient de faire la cuisinière ? Elle doit être toute chaude, je la sens d’ici !

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Les_enfants


Adeline était autrement plus patience que Dorilys. Mais même si Aliena appréciait cette douceur, sa mère lui manquait beaucoup. Sans la gentillesse de la Duchesse, la jeune blondinette aurait surement éprouvé quelque nostalgie à être séparée de ses frères. Avoir une Duchesse comme préceptrice était un honneur. Et quand la Duchesse en question était Normandie, et qu'on tenait le rôle de sa demoiselle de compagnie, on ne rechignait pas à la tâche.
Une chance qu'elle aimât broder. Tante Cyrielle, alias tata Nounou, lui avait enseigné les bases de la couture. Mais un ouvrage sur lequel on dessinait des motifs était une activité autrement plus attractive que des ourlets de torchon.

La diversion du goûter fut néanmoins la bienvenue. Et ce fut avec un sourire non feint que la fillette répondit avec spontanéité:


- Oh oui, je veux bien. Voulez-vous que je vous en apporte?

Aliena assurait son rôle du mieux qu'elle pouvait. Sa mère lui avait demandé d'épauler Dame Adeline quelques temps car elle devrait bientôt rester allongée. Non, elle n'était pas malade, mais comme on n'expliquait pas tout aux enfants, la fillette n'en savait pas davantage.
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Deedee
    Adeline ne resta pas indifférente au sourire réel et spontané de la petite fille. Aliena était semblable à un rayon de soleil dans ce château si grand… si vide aussi. Dorilys avait eu là une brillante idée de lui confié sa fille surtout maintenant, surtout en ce moment et bien que cela du être un déchirement pour la jeune veuve de laisser là son enfant pour un si long voyage. La duchesse était bien consciente du sacrifice de la jeune mère, et de la détresse que devait ressentir cette enfant d’être séparé de sa famille.
    Aussi, s’était-elle donné pour mission de tout faire pour rendre le séjour de sa petite demoiselle le plus agréable possible. Que le temps puisse lui semblait passer vite et que la joie renaisse à nouveau dans ses yeux d’enfants.

    Elle hocha doucement la tête en souriant, approuvant la proposition de la fillette avant de lui répondre à son tour d’un ton enjoué.


    -Avec plaisir Aliena !
    Mais vous savez quoi ? Nous irons toutes les deux ensembles.


    Et joignant le geste à la parole, elle se leva, doucement, avec précaution. Elle ne craignait plus les vertiges désormais, ceux-ci s’était envolé comme par enchantement lorsqu’elle avait pris un peu de repos juste après avoir appris que… qu’elle n’était plus seule. Non, ce n’était pas les vertiges qu’elle craignait maintenant mais… Les quelques contractions qui de temps à autre, venait lui rappeler que justement… Elle n’était plus seule et devait lever le pied !

    Une main sur son ventre qui commençait à s’arrondir, la duchesse regarda sa jeune demoiselle de compagnie en souriant et lui tendit son autre main, rassurante.


    -Je vais avoir besoin de vous pour convaincre Maud de nous donner un peu de sa brioche et puis… a être à la cuisine que diriez vous d’un grand verre de lait ? Ça passerait bien avec la brioche non ?

    Elle lui adressa un petit clin d’œil complice avant de l’entrainer, à petit pas vers les cuisines où une délicieuse odeur de pain chaud s’élevait.

    C’était l’une des pièces du château que la duchesse préférait. Les cuisines. Un endroit qui lui rappelait tant de souvenir, ceux de son enfance auprès de sa mère adoptive lorsqu’elle s’affairait à lui préparer, avec presque rien, un repas digne d’un Roy. Elle se souvenait, enfant, en compagnie de son ami, Théo, ces moments qu’ils passaient tout deux, le sourire aux lèvres, les yeux pétillant de gourmandises en attendant que les galettes soient enfin prête.
    Les cuisines, les odeurs qui s’en dégageait, l’animation qui y régnait ? Comment ne pas apprécier cet endroit ? Et plus encore quand les fantômes du passé revenaient la hanter et quand l’absence de son époux lui devenait trop pesante.
    Maud, cette chère Maud le savait très bien et s’empressait toujours… dans ces moments-là… d’adoucir un petit peu les maux de la duchesse.
    Et même supporter ses facéties !

    Arrivant sur la pointe des pieds, le regard espiègle, Adeline fit signe à Aliena de ne pas faire de bruit espérant surprendre la vieille cuisinière mais…


    -Je savais bien que ma brioche vous ferez venir !

    Raté !
    La duchesse afficha une petite moue avant de rire légèrement.


    -Oh Maud ! Vous avez les yeux partout, jamais je n’arriverais à vous surprendre !
    -Je n'aime pas les rôdeurs dans ma cuisine duchesse, vous le savez. Et puis vous ne devriez pas êtes debout ! C'pas comme ça qu'il va pousser correc vot'petiot !

    Un léger grognement de la cuisinière plus tard et Adeline fit signe à Aliena de ne pas y prendre garde.

    -Vous savez très bien que personne ne peut résister à votre délicieuse brioche Maud, et puis…. Je n'allais pas priver cette petite demoiselle d'un délicieux goûter quand même. Moi même j'ai une petite faim...

    La duchesse regarda sa cuisinière d'un regard malicieux, innocent presque. Maud n’était pas méchante, elle râlait, certes, mais juste pour le principe. D’ailleurs le regard attendri qu'elle posa sur la fillette confirma ce qu’elle pensait et affichant un sourire satisfait, la duchesse s’écarta légèrement pour venir s’appuyer discrètement contre la grande armoire renfermant mille trésors.

    -R'tournez donc vous allongé où c'est moi qui vous y ammène ! Clama la vieille femme avant de se tourner vers la petite dans un sourire maternelle.

    -Est-ce qu'un grand verre de lait chaud vous ferez plaisir demoiselle ? Demanda-t-elle alors en coupant une bonne tranche de brioche encore fumante. J’espère quand même que la duchesse ne vous fait pas trop travailler ?

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--La_crevette



    Moi, je suis là.
    On ne m’entend pas encore, on ne me voit pas non plus, même si je commence doucement mais surement à me montrer. Ca fait d’ailleurs râler un peu ma mère qui doit reprendre ses robes y parait. Elle se trouve ronde. Elle se trouve lourde. Elle a mal partout. Elle a toujours faim. Et tout ça… C’est de ma faute.
    La classe !
    Entre nous… Elle m’a attendu si longtemps qu’elle peut bien supporter quelque rondeur jusqu’à ce que je me décide à sortir, vous ne pensez pas ?

    Donc en attendant… Je profite !
    Nourris, logés, blanchit, ni trop chaud, ni trop froid, et une place de rêve pour faire des galipettes ! Un vrai palace quoi !

    Mais !
    Parce qu’il faut toujours un mais….
    Le seul et unique inconvénient à cette place de rêve…
    C’est ma mère !

    Elle bouge tout le temps !
    Dans tous les sens !
    Debout du matin au soir !
    Un coup à droite, un autre à gauche !
    Assise, debout, debout, assise !
    Ça me donne le tournis à force !
    Y’a personne pour lui dire de se calmer ?

    Non, parce que j’ai beau tapé dans tous les sens, lui filer des coups d’pied, des coups d’poings, y’a rien à faire. Au contraire même… Quand je fais ça, je la sens alors qui pose sa main et caresse doucement mon petit nid douillet… C’est pas désagréable, j’avoue, mais c’est pas ça qui l’arrête !
    Y’a que quand ma bulle s’agite et me compresse dans tous les sens qu'elle s’arrête enfin.
    J'vous jure… c'est pas une vie !

      Oh ? Mais qu'est ce que j’entends ?
      Quelqu'un a parlé de brioche ?
      Hey ! Mais j'en veux moi aussi !
      Par ici ! Par ici ! Siouplet !
      HéHo ! Pensez à moi un peu !
      Houhou ! J’suis là !
Deedee
      [Fin Avril 1464 – Au lendemain de la cérémonie d'hommage]


                ... Lendemain difficile...


    C’était….
    Pire qu’une cuite au Calva de Lisieux.
    Pire qu’après un match de soule.
    Pire même qu’après une bataille au pied des remparts.
    Elle avait tout simplement l’impression que son corps entier était passé sous les sabots d’un troupeau de vache normande.

    La veille, elle s’était occupée de la cérémonie d’hommage, en dépit des recommandations de Dorilys. Bien mal lui en avait pris… Cette cérémonie, pourtant semblable aux autres lui avaient paru interminable, elle s’était énervée dès le départ, restée debout trop longtemps et forcement… la crevette-mini-andouille n’avait pas apprécié du tout et lui avait bien fait savoir !
    Résultat… la cérémonie s’était terminée sur les chapeaux de roue et elle avait été incapable de rentrée seule à Vire.

    Pire qu’une cuite au calva…
    Ah pour ça, elle n’était pas fière d’elle la duchesse, mais alors…. Vraiment pas fière !
    Qu’allait bien penser sa petite demoiselle de compagnie de son comportement ? Ce n’était vraiment pas un exemple ça…

    Les premiers rayons de soleil perçaient déjà derrière les lourdes tentures de son lit lorsque la duchesse s’éveilla enfin après une nuit à se tourner, retourner, à grimacer et gémir chaque fois que son ventre se durcissait un peu trop fort. Les derniers évènements de la veille avaient eu raison d’elle et son corps entier lui faisait payer sa désobéissance.

    Courbaturée…
    Endolorie…
    Fatiguée…
    Et ces foutus contractions qui ne s’arrêtaient pas et revenaient par vague...
    La journée promettait d’être longue !

    Prenant son courage à deux mains et parce que malgré tout la vie continuait et qu’elle avait encore du travail à faire, Adeline bascula ses deux jambes sur le côté de son lit jusqu’à se retrouver en position assise avant d’afficher une belle grimace.


    -Ma crevette… ça serait bien si tu y mettais du tiens là. Marmonna-t-elle en passant doucement la main sur son ventre pour le caresser tendrement.

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Les_enfants

Maman avait dit qu'elle devait suveiller que la Duchesse se repose.
La cuisinière donnait le même conseil.
La Duchesse disait le contraire.

A deux contre un, Aliena avait tendance à prendre parti pour le repos. Mais quel poids pouvait avoir une enfant de neuf ans sur une Duchesse, Hérault de Normandie, femme du Pair de France?
Un peu ennuyée, la petite blonde avait regardé tour à tour Adeline et sa domestique, puis, d'un air désolée avait timidement répondu à sa question.


- Non, ça va. D'après maman, j'ai même l'impression que c'est pas assez.

Les brioches avaient consolé la fillette de son dilemme, et c'est avec joie qu'elle avait accompagné la Duchesse à la cérémonie d’allégeance. Elle apprenait petit à petit à vivre dans un nouveau monde. Très différent de celui qu'elle avait connu jusqu'à alors, elle apprenait à se tenir à sa place, à changer ses manières et à ne pas répondre, même si elle désapprouvait.

Et c'était là que le bas blessait. Devait-elle ou ne devait-elle pas conseiller à sa préceptrice de se reposer? C'était la mission que maman lui avait confiée, pourtant. Mais elle était loin, maman. En Languedoc, rien que ça! Avec ses frères et sa soeur, et sans elle!
Elle ne savait même pas où lui écrire pour lui donner des nouvelles, et Dorilys n'en donnait même pas.

Aliena attendait toujours sagement qu'on vienne la chercher et quémander son aide. Mais ce matin-là, en s'éveillant, elle prit sur elle de déroger à ses habitudes. Elle se débarbouilla à la hâte, s'habilla et se coiffa. Ou du moins se contenta-t-elle de brosser ses cheveux. Les coiffures fantaisies, elle ne savait pas encore les faire toute seule. Après un tour rapide à la cuisine ou on lui donna un -trop- copieux petit déjeuner, elle se rendit à la chambre d'Adeline, et frappa.


- Bonjour Duchesse. C'est Aliena. je peux entrer?

Un doute l'assaillit: et si elle dormait encore? Ca serait bien la première fois, ceci dit. Mais c'était trop tard pour faire demi tour.
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Carmen_esmee.
        [Inconscience Sernienne - Duché de Vire]


    "Carmen !!", lui crie sa mère, la jeune fille âgée de dix-sept printemps s'empresse, de toute façon elle n'a pas le temps de réfléchir, elle applique, elle dicte le protocole, récite bêtement ce qu'on lui a appris au couvent en Normandie. Là, à cet instant, le cerveau Carménien, commande les mains, les doigts agissent.. Le cœur lui s'est arrêté, le sang a quitté son visage, elle ne trouve son souffle devant l'horreur.

    Oui l'horreur, elle voit la tête, et bien que le sang maternel abonde, elle la voit... La mort est là. Les sueurs froides, les mains tremblent mais, elle glisse l'index et le majeur entre la nuque et le cordon, elle le libère... Mais c'est trop tard... Le mal est fait. Elle tire l'enfant, l'arrache à sa mère. Habituellement elle pose l'enfant immédiatement sur le ventre maternel, et procède à la fin de la délivrance. Mais cette fois, assise sur ses talons, elle coupe le cordon, il y a longtemps que le lien n'existait plus entre la mère et l'enfant. Elle l'emmaillote, de façon ce que le visage soit caché... seule une petite main émerge de l’étoffe, c'est en effleurant la menotte sans vie, qu'elle a son premier hoquet et qu'elle s'éveille dans un sursaut.


        [Fin Avril 1464 – Au lendemain de la cérémonie d'hommage]


    Près d'un demi-décennie plus tard, ce souvenir, car bien plus qu'un rêve - une réalité, ne la quitte pas. Il la hante avec effroi, Continuellement elle veut hurler, elle veut se défaire de ce souvenir, l'oublier.. Mais la culpabilité est une ancre de plus à ce souvenir. Et si elle était rentrée plus tôt - Et si elle avait fait amener Kory plus tôt - Et si elle avait prié davantage - Et si le Très Haut les avait abandonné - Et si Kory n'y avait pas survécu - Et si... Et si un jour cela lui arrivait..

    Assise dans un chaos de drap, la brune s'est agitée dans son sommeil, les paupières se plissent, les traits transmettent l'horreur de son rêve. Les poings se ferment, elle aimerait tant pouvoir oublier.. Et serrer sa propre enfants dans ses bras pour se rassurer. Par réflexe elle vient effleurer la place près d'elle pour aller se réfugier dans les bras de son époux, elle ne peut.. Il n'est pas là. Elle découvre le décor de sa chambre à Vire. Et se souvient d'avoir refusé de suivre son époux... enfin après lui avoir laissé le choix.. lui prit cela comme un sacrifice de plus.
    Bien qu'elle comprenait sa colère et qu'elle était navrée d'avoir du choisir entre lui et Adeline, sa conscience lui dicta de prendre soin d'Adeline. Elle ne se pardonnerait pas, d'avoir laissé l'entière responsabilité de sa Dame à une jeune enfant telle qu'Aliena.

    A présent, Adeline était chez elle, Carmen pourrait s'en retourner à Rouen.. ou à Tancarville, elle n'est pas sûre de savoir si rendre et.. combien de temps faut il a un Vadikra pour pardonner a sa femme, sans doute peu de temps... Mais pour oublier... Pour sûr qu'une vie de suffira. Elle tient le col de la chainse emprunté à la Duchesse de Vire et revêt ses vêtements de la veille, il lui est difficile de chasser le rêve-souvenir. Carmen quitte la chambre mise à sa disposition et rejoint celle d'Adeline qu'elle a gentiment bordée la veille.

    Dans le couloirs, Aliena, qui a eu la même idée, elle lui sourit et vient s'adosser au mur adjacent à la porte. Elle ne connaît les rituels de Vire alors elle se penche vers Aliena,


      "Bonjour, pourras-tu demander à la Duchesse, si je peux la voir avant de quitter Vire."



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Deedee
    Quelques petits coups frappés à la porte et la duchesse redressa la tête avant de sourire en reconnaissant la petite voix derrière.
    Aliena…
    Avec tout ce qu’il s’était passé la veille, Adeline n’avait même pas réussi à se lever pour être présente pour le petit déjeuner de la demoiselle. Elle qui lui avait promis de l’emmener jusqu’à Paris…
    Avec un pincement au cœur et une pointe de tristesse, la duchesse se rendit à l’évidence qu’elle allait devoir revoir son programme et… ses promesses.


    -Entrez Aliena, entrez, je suis réveillée.

    Ça pour être réveillée, elle était réveillée. Pas encore coiffée ni habillée, mais cela ne tarderait pas. Et avant que la jeune demoiselle ne pousse la porte, la Duchesse attrapa un peignoir pour le passer sur ses épaules.
    Déjà qu’elle devait avoir une tête à faire peur, elle n’allait pas en plus paraitre débraillée devant la petite fille.

    Lorsque la porte s’ouvrit, Adeline se redressa légèrement, une main toujours sur le bas de son ventre semblant le tenir légèrement, et accueilli la petite fille avec un sourire chaleureux…. Légèrement crispé.


    -Bonjour Demoiselle, avez-vous bien dormi ? Lui demanda-t-elle en faisant signe de s’approcher.
    Savez-vous si Carmen est également réveillée ?

    Et comme si de rien était, Adeline se leva doucement s’imaginant sans doute qu’elle allait pouvoir affronter la journée comme tous les autres jours et comme s'il ne s'était rien passé quelques heures auparavant.

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Les_enfants
Aliena sourit à Carmen.

- Bonjour Madame. Oui, je vais lui demander.

Pas le temps de répondre davantage, Dame Adeline lui proposait déjà d'entrer. Au fond, la fillette aurait aimé que Carmen la suive carrément. Ainsi ne se serait-elle pas trouvé prise au dépourvu devant la fatigue évidente de la Duchesse. C'est qu'elle avait de plus en plus de mal à faire semblant d'être d'accord avec elle quand elle lui disait que tout allait bien.

Elle lui demanda cependant:


- Bonjour Duchesse. Vous allez bien ce matin?

** Peut-être Dame Carmen pourra la raisonner. **

Carmen voulait voir la Duchesse, la Duchesse voulait voir Carmen. Ca tombait plus que bien, en fait.


- Oui Madame, elle attend même dans le couloir. Ne bougez pas je vais la chercher tout de suite.

Vite vite! Avant que sa préceptrice ne se retrouve debout, la petite blonde était déjà retourné dans le couloir. Elle fit entrer Carmen et referma la porte, puis s'en retourna dans sa chambre. Elle avait voulu se rendre utile ce matin, mais elle n'en avait pas eu besoin.

** Mince alors, j'aurais pu dormir encore un peu. **

_________________
--La_crevette



      Au s’cours !
      A l’aide !
      Mais arrêtez d’me presser comme ça !

      C’n’est pas la peine d’insister, je ne sortirais pas maintenant ! Non, non, non et non !
      D’abord j’peux pas j’ai aquaponey !
      Et puis d’toute façon j’ai payé mon loyer pour 3 mois encore !
      J’boug’rais pas, et pi c’est tout !


    Elle est bien gentille ma mère, mais la petite fête d’hier ne lui a pas servi de leçon. Ça se voit que ce n’est pas elle qui se retrouve la tête pressé comme un citron là-dedans. Je vais finir par ressembler à une sole normande si ça continue.
    Y’a personne pour l’assommer ?
    J’sais pas moi, donnez lui un truc pour la faire dormir !
    Attachez-la au lit et qu’on en parle plus !
    J’veux pas soOoOoOortir !

    Je la comprends pas trop quand même… Elle m’a voulu. Elle m’a attendu longtemps. Et maintenant que je suis là, elle fait comme si j’étais pas là.
    Elle s’rait pas un peu égoïste sur les bords ma mère ?

    Et mon père ? Il est où mon père ?
    Non parce que ne m’prenez pas pour une crevette de trois semaines, j’suis pas venue tout seul hein. Si vous l’savez pas, j’vous expliquerais un jour l’histoire de la p’tite graine et tout ca.
    Donc mon père ? Il est où ? Il pourrait pas la surveiller un peu et lui dire de s’calmer ?

      Ah non !
      Voilà qu’ca r ‘commence !
      Aieuhhh !
      Mais poussez pas !
      Au s’cours !
      Dites lui d’se coucher !


    J’ai dit qu’je sortirais pas maintenant ! Je sortirais pas maintenant !
    Par contre… j’ai faim !
    Quand c’est qu’on mange ?
Carmen_esmee.
    L'arrière du crâne roule sur le mur, elle s'adosse à ce dernier, les mains dans le dos, elle croise et décroise ses jambes, faisant partir les derniers fourmillements de ses jambes encore ensommeillées.. La tête aussi d'ailleurs, si bien que quand une petite main la tire à l’intérieur de la chambre ducale, elle y obéit, soumise à la jeune damoiselle de compagnie, et entend la porte se refermer derrière elle. Efficace la petite, rien à dire ! Elle sourit puis se tourne vers Adeline, avec son sourire bienveillant du matin.. un peu niais quoi...

      "Bonjour toi"

    De la regarder de la tête aux pieds... Deos ! Elle a les pieds à terre ! Les sourcils froncés et un rictus s'affiche alors pour la De Courcy.

      "Pas un geste ! Tu remets tes pieds où ils étaient et tu t'allonges ! Main-te-nant ! ou..."

        *Vite une menace...merde l'est trop tôt, j'ai rien en boutique...*

    Souvenir de la veille, et la brune lève simplement la main en guise d'avertissement comme elle le fait avec sa fille...

      "Adeline.. je te previens je compte jusqu'à trois... Si t'es pas allongé à trois je hurle, je te donne une fessée du diable et je t'attache à ce lit et j'écris à ton mari pour lui dire que tu maltraite votre enfant !

      Un..."


        *Héhé.. ça c'est du réveil ou je ne m'y connait pas !*


      "Deux..."


    La brune s'approche du lit, toujours la main levée, prête à asséner une fessée s'il le faut.. En plus le séant d'Adeline claque très bien sous la main, cela pourrait amuser Carmen toute la journée.

    Elle s'assied sur le bord, et regarde sa collègue dans les yeux...


      "Dis tu te fiches pas un peu du monde là... Dorilys t'as dis de rester au lit passé 4 mois... T'as bien entamé le dernier trimestre là.. Tu profites de son absence pour faire n'importe quoi ?"


    Sourire mi-menaçant, mi-rieur.. elle pose sa main sur le ventre de la Duchesse, ouais au point où elle en est, elle fait ce qu'elle veut la Serna.

      "Je fus ton élève... donc je peux tout à fait veiller sur ton pauvre petit habitant pendant l'absence de Dori..

      Quoi ?"

    Le ventre se durcit sous sa paume et Carmen ôte sa main comme si elle s'était brûlée. Elle n'ajoute plus rien et repose sa main, le ventre se durcit à nouveau mais plus faiblement et la grimace d'Adeline ne la trompe pas.

      "Tu te fiches de moi ! Tu vas pas me dire que tu le sens pas !"

    Et voilà, une Serna en pétard.. tous aux abris ! ça va péter !

      "Adeline Cyrielle de Courcy ! Tu vas garder le lit ! Et je vais écrire à Dori.. Elle est meilleure que moi pour ce qui est de menacer... Mais Adeline... Mon père était marin, je n'en ai pas le pied.. mais je sais très bien faire les nœuds.. "


    Elle la borde sur le champ et l'embrasse sur le front... ben ouais même avec Hanna, elle est pas méchante très longtemps.. Et elle sait qu'il est difficile de ne rien faire surtout pour Adeline. Mais il le faut.. L'enfant ne saurait tarder..

_________________
Dorilys.
Son voyage durait... durait... plus longtemps que prévu. Normalement, à cette heure-ci, la rousse aurait du être rentrée. Oui mais voilà, les aléas étaient ce qu'ils étaient et elle se retrouvait en Bretagne, la bateau à quai à Saint Brieuc. Pas loin, direz vous; Oui mais, revenir seule avec les trois bambins qu'elle avait trimbalés avec elle ne l'enchantait guère.

Aussi avait-elle suivi ses nouveaux amis qui lui avaient promis de l'aider à rentrer. Et au fond, Dorilys ne regrettait qu'à demi ce contretemps. Si Adeline n'avait pas été si près d'accoucher, elle serait même restée encore un peu. Le temps pressait, mais la jeune veuve ne pouvait rien y faire, à part donner des nouvelles et croiser les doigts que la crevette ne montre pas le bout de son nez trop tôt. Ce qu'elle fit sur le champ dans sa chambre d'auberge, profitant du sommeil des enfants fatigués du voyage.




Ma chère Aliena,

Pardonne-moi, ma petite fille, de ne point avoir écrit plus tôt. J'espère que tu vas bien, que la vie au Château de Vire n'est pas trop difficile, et que tu fais de ton mieux auprès d'Adeline.
J'espère qu'elle t'écoute quand tu lui répètes que je lui ai demandé de se reposer.
Je pense beaucoup à toi, tu sais. Tu nous manques beaucoup, à moi et tes frères.

Je suis à Rohan avec des nouveaux amis que j'ai remonté de Toulouse Ils vont à un mariage auquel ils m'ont cordialement invitée, puis nous reviendrons en Normandie aussitôt.

Raconte-moi vite tes journées, ma chérie. Qu'as-tu fais de beau pendant mon absence?

Je t'embrasse bien fort. Je ne suis plus très loin.

Maman

_________________
Les_enfants
- Oh, une lettre de maman!

L'arrivée du pigeon de Dorilys permit à Aliena d'oublier momentanément sa déception de n'avoir pu accomplir son devoir ce matin. Même si elle avait été soulagée qu'un adulte prenne le relais, elle s'ennuyait vite quand la Duchesse en lui donnait pas quelques tâches à accomplir. L'occupation fut alors toute trouvée: la petite blonde, les pieds ballants sous la chaise, la langue sortie pour plus d'application, s'employa à répondre à sa mère:



Chère maman,

Toi aussi tu me manque beaucou. Je suis bien ici. La Duchesse est gentil.
Mais elle se repose pas tro, même quand je lui dit que elle doit. Alors je le dit pas tro.
On a été aux zomages de la Duchesse. Les noble on dit pareil que toi à papy. Il été là aussi. Mais pourquoi pas toi?
Aujourd'hui, Dame Adeline est fatigué. Et Dame Carmen la dispute.

Reviens vite! Je te fais des gros bisous.

Aliena


Elle se relut, mais à cet âge là, l'orthographe n'est pas encore au point.
Ca lui parut bien, et elle envoya sa lettre telle quelle.

_________________
Dorilys.
La lettre d'Aliena fit froncer les sourcils de Dorilys. Alors comme ça, Adeline ne suivait pas ses conseils. Contrariée, la rousse se jeta sur sa plume pour écrire crûment à la Duchesse ce qu'elle en pensait. Puis elle se rappela les paroles de sa mère.

** La colère est mauvaise conseillère ! **

Elle ferma les yeux. Qu'elle soit l'amie ou le médecin, qu'importe, elle était partie en la laissant au soin d'une enfant qui ne savait pas y faire. Et pour cause, Aliena ne savait même pas ce que c'était qu'attendre un bébé.

** Elles ne sont responsables ni l'une ni l'autre. Il faut que tu te calmes. Et que tu la raisonnes d'ici. **

Pesant ses mots le plus possible, elle coucha l'encre sur le papier:





Chère Adeline,

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. C'est à la fois l'amie et le médecin qui t'écrit.

En tant qu'amie, je suis inquiète. Je viens de recevoir un pigeon d'Aliena. Elle semble se plaire à Vire et je t'en remercie. Mais par ses mots innocents et ses fautes d'orthographe, elle m'informe que tu ne restes pas allongée. Ca m'a donné envie de sauter dans mon bateau et de revenir, même sans équipage.
Je te l'ai confiée et je n'ai pas à juger de tes méthodes d'éducation. Je reconnais que c'est bien elle qui doit t'obéir et non le contraire. Mais je ne te cache pas que je suis contrariée, à la fois que ça la perturbe et que tu mettes ta vie et celle de ton bébé en péril.

En tant que médecin, je suis furieuse. Je suis partie parce que je te faisais confiance. Tu m'avais promis de te reposer. Et là, je me sens mal, parce que j'aurai l'impression d'avoir ma part de responsabilités si tu perdais le bébé. Ne le souhaitais-tu pas plus que tout?


Serrant les dents, la rousse pesait ses mots pour ne pas être plus crue. Adeline était elle même médecin. Son attitude en était d'autant moins compréhensible.
Elle tenta de se radoucir dans la suite de sa missive.




Je rentre aussi vite que possible. Je t'en prie, tiens bon.

Je t'embrasse.

Dorilys





Elle réalisa soudain que quelqu'un pouvait l'aider. Carmen! Une seconde missive suivit la première de près.



Chère Carmen,

J'espère que tu vas bien.
Pour ma part, je suis contrariée. Je suis partie loin et j'ai du mal à rentrer. Mais je viens d'apprendre qu'Adeline n'est pas raisonnable.
Je t'en prie, peux-tu essayer de la raisonner jusqu'à mon retour? Je te sais plus ferme que moi sur le sujet.

J'ai toute confiance en toi pour lui éviter de prendre des risques. Je suis davantage inquiète pour elle que pour l'enfant.

Je reviens vite, c'est promis, mais je suis contrainte d'attendre mes nouveaux amis, sinon, je n'ai pas d'équipage.

Bises

Dorilys

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Deedee
    Et la petite Aliena de repartir aussi vite qu’elle était arrivée avant même que la duchesse ne puisse lui demander quoi que ce soit. Un peu surprise Adeline tenta de la retenir mais resta la bouche ouverte, le regard figé sur Camen qui venait de rentrer à son tour.

      « Pas un geste »…


    Elle ne risquait pas de bouger vu le regard assassin qu’elle lui lançait.
    Alors oui, elle voulait voir son amie pour la remercier de l’avoir raccompagné la veille au dépend de son époux et pour tout ce que cela occasionnerait, mais non… elle ne s’attendait pas à la voir si tôt, et qui plus est… planté devant elle, la menaçant comme on menace un enfant qui fait une bêtise.
    Elle était pourtant si sage la Duchesse…
    Toujours obéissante…
    Et…


      « Un »


    -Tu ne ferais pas ça ?!

      « Deux »


    Mais c’est qu’elle en était bien capable !
    Souvenir de la veille… Elle avait bien été capable de le faire une fois, elle serait tout à fait capable de le faire une seconde fois…
    Mais pire encore que la fessée… Il n’était pas question qu’elle écrive à Leda pour le prévenir.
    Ah non, non, non !

    Et avant que le « Trois » fatal de retentisse, la duchesse reposa son séant sur le bord du lit et leva les yeux vers son amie qui venait de prendre place à ses côtés.
    Un petit regard envoutant, innocent, le genre de regard suppliant, la pupille dilatée tel un chaton le tout accompagné d’une petite moue enfantine.
    Si seulement ça pouvait l’amadouer….

    Mais, non ! Même pas en rêve !


    -Oui… mais…

    Et la main Sernienne qui se pose sur son ventre juste au moment où celui-ci se durcit, une fois de plus et Adeline dans la foulée d’afficher une petite grimace douloureuse.
    Pour amadouer le médecin… C’est raté.


    -Nan… mais…

    Mais non, ça ne marche pas, elle n’arrive pas à en placer une, et avant même qu’elle n’ait eu le temps de riposter et de tenter une quelconque technique de défense, elle se retrouve coucher, border et houspiller.

    -Non ! Carmen S’il te plait ! N’écrit pas à Dori… Et encore moins à Leda ! Supplia-t-elle, la voix tremblante.
    Je vais être sage c’est promis, mais ne leur écrit pas… Je t’en supplie…
    Et puis…
    Ce n’est rien que quelque contraction, tu sais autant que moi que cela arrive souvent dans le dernier trimestre non ?


    Elle se veut rassurante.
    Elle veut se rassurer elle-même surtout. Elle sait très bien qu’elle n’a pas été raisonnable. Elle sait très bien que les contractions ressenties depuis la veille ne sont pas à prendre à la légère mais…
    Elle veut simplement se rassurer…


    -Ce n’est rien… Hein ? Demande-t-elle quand même en faisant une petite moue….

    Quelques coups retentirent à la porte, Adeline se redressa machinalement espérant voir entrer la petite Aliena, mais…. Ce fut sa chambrière, portant un plateau avec un pli à l’intérieur.


    -Pardonnez-moi ma Dame, un pli vient d’arriver pour vous. Il est un peu mouillé mais le pigeon semblait assez fatigué aussi.

    Surprise, la duchesse lui fit signe de lui apporter, et pendant qu’elle lisait, elle ne remarqua pas dans la foulée, sa chambrière donner également un pli à Carmen.

    A la lecture du courrier, Adeline se mordit la lèvre en grimaçant… peu habitué de voir Dorilys lui écrire ainsi… Peu habituée à se faire houspiller non plus…
    Cette fois… elle avait peut-être dépasser les bornes des limites….
    Et que dire de ce qu'allait bien penser sa petite demoiselle de compagnie… elle devait se sentir bien coupable alors qu'elle n'y était absolument pour rien.
    Et Leda ? Que dirait Leda ? Lui qui voulait cet enfant autant qu'elle…

    Les yeux brillant de larme, elle posa son regard sur Carmen en grimaçant.

    -Ce n'est rien… pas vrai ?

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