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[RP] Un flic, c'est jamais qu'un voyou qu'a raté sa vocation

Axelle
*Jean-Christophe Grangé

[Le Châtelet, en début d'après midi]

Il n'avait pas fallu que l’Ogre en dise beaucoup durant son entretien pour intégrer la Prévôté de Paris pour que l'idée germe dans les méandres de la cervelle manouche. Quelques mots à peine et elle avait fleuri avec panache. Au vu des conditions particulières des recrutements en cours, prolonger les entretiens d'un exercice sur le terrain était la meilleure solution pour ne pas recaler un postulant en jouant à la courte paille. Dès lors tout avait été très rapide et l'idée avait déroulé une nouvelle feuille. Non, ce ne serait pas une manœuvre organisée en huis clos. Les trois candidats seraient d'emblée confrontés à la réalité du travail du Guet.

Les entretiens suspendus, le Prévôt de Paris se chatouillait le dessous du menton en relisant la prose rapide qui séchait sous ses yeux. Le vélin anonyme serait déposé à la taverne du Rat Crevé par un ivrogne gratifié d'une bouteille de gnôle et d'une nuit de moins à goutter aux plaisirs du Châtelet.


Citation:
À Donatien Alphonse François de Sade, autoproclamé Roi des pouilleux de la Cour des miracles et à la famille Azur

Nous avons une chose qui vous appartient. À vrai dire, elle ne vaut rien. Mais nous gageons que malgré ses joues sales et ses bras rachitiques, elle doit vous être utile vu ce qu'elle a commencé à nous dire. Et sous sa caboche, certainement que se cachent des informations qui valent de l'or.

Soyez à l'auberge du Chat Glouton ce soir, précisement à complies. Vous nous reconnaîtrez.


Ce ne serait peut-être pas assez pour les mettre en rogne. La gitane ne savait pas si le môme affalé dans le bureau à côté à mâchonner des sucreries, de belles pièces jaunes alourdissant sa poche, était suffisamment aimé pour cela. Mais sans trop de doute, la lettre suffirait à éveiller la curiosité de la petite troupe adverse. Suffisamment du moins pour qu'ils viennent. Les énerver davantage, elle saurait bien s'en charger si cela était nécessaire.

Mais alors que tout était prêt pour la mise en scène et qu'elle quittait le bureau pour se préparer, une étrange boule au ventre gênait sa respiration. Soit, tout ceci avait un but bien avoué pour faire face au choix qui lui était imposé, mais pas que. L'envie, le besoin quasi viscéral de le voir, lui, à qui elle avait taillé les joues, l'oppressait. Et c'était certainement bien là le plus dangereux. Elle devrait faire abstraction de tout ce qui l'emprisonnait à lui pour ne se concentrer que sur son travail et observer chaque réaction. C'était même inconséquent si elle y réfléchissait bien, tant il était incertain qu'elle y parvienne. Mais malgré le pullulement de racailles flânant dans les rue de Paris, le choix ne se discutait même plus. L'occasion était trop belle de poursuivre ce petit jeu du chat et de la souris sans savoir pourtant quel rôle chacun d'eux pouvait endosser.


[Dans un ruelle longeant la taverne du Chat Glouton, une heure avant Complies]


Nul uniforme, mais une robe rouge et des bottes trop grandes. La gitane ne pouvait empêcher ses pas de tourner en rond en attendant Eddard, l'incontournable ange gardien et ceux qui, ce soir, seraient étudiés sous toutes les coutures.
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Ruby10
L'entretien était mis sur "pause" un instant pour gouter à la joie du terrain.
Vrai qu'elle avait délaissé un peu cette partie mais ce n'est pas pour autant que Rebecca était mécontente.
Bien au contraire!

Donc c'est avec une tenue que l'on pourrait considérer comme "passe partout", que la stagiaire s'approche de Axelle qu'elle reconnu.
Bon, elle était seule en même temps!

Mais la stagiaire était bien contente de ne pas s'être trompé d'endroit en attendant.
Alors en s'approchant de la prévôt de Paris elle lui adresse un léger sourire de soulagement.

Bonsoir.

Sans en dire plus, elle patienta pour, après, savoir ce qu'il va se passé.
Il fallait surement attendre les autres personnes, ou stagiaire.

En attendant, Rebecca regarda un peu partout d'eux.
Normal après tout, elle connaissait quasiment aucune ruelle mais une chose l'interpella:
On allait déjà être mal servi pour la soirée puisque le ciel était très peu étoilé.
Drahomir
Des vocations, l'ogre en avait plusieurs. Il les avait rarement raté. Mais être flic au fond, ca lui plaisait bien. Une sorte de kiffe intégral. Le bonheur de se balader matraque à la hanche, les jambes écartées, la mine austère. Etre le représentant de l'autorité. Pouvoir interpeller, tabasser, et assener "Ici, la loy, c'est moy."
Ca serait plaisant. Ce n'était d'ailleurs pas la seule possibilité. Le Vadikra avait été élevé à Paris. Il ne l'avait pas été dans les quartiers bourgeois et connaissait donc quelques petites raclures locales qu'il aimait visiter. Il lui arrivait parfois de s'égarer parmi les venelles mal famées de la cour des miracles, petit chemin de croix pour se rappeler d'où il venait, ce qu'il avait fait pour s'en sortir, et tout ce qu'il avait connu depuis. Son ascension, sociale et économique.

Il ne craignait pas pour sa vie. Son surnom n'était pas métaphorique. Il en avait le physique. Le Vadikra, c'était un savant mélange de graisse, de muscles, de dents. Le Vadikra, c'était une montagne. Un dévoreur. De vie. Pas de demi-mesure, pas de chipotage. De l'extrême. On aimait. Ou pas.
Souvent on ne l'aimait pas.

Suite à son entretien, qu'il a trouvé étrange par la présence silencieuse de Grand prévôt de France, il est passé rapidement par son hôtel particulier pour prendre un peu de repos en compagnie de sa fiancée. Puis, un peu avant l'heure du rendez-vous, il a enfilé une tenue sombre, d'un brun foncé. A sa taille, il a attaché un gourdin -enfin!- et de l'autre côté une dague. Il a recouvert sa carcasse d'une cape de laine et a pris le chemin de la cour des miracles.
Dans cette dernière, il marche d'un pas décidé. Il a bombé le torse. Il n'éprouve aucune inquiétude. Un lépreux s'est trainé jusqu'à devant lui pour réclamer l'aumône, il l'a chassé d'un revers de botte. Depuis il a l'impression d'avoir quelque chose de collé à la semelle.

Puis les lieux du rendez-vous. Il reconnait la gitane et s'étonne de la trouver dans un tel accoutrement. A côté d'elle une femme, qui lui apparait comme fragile, certainement perdue dans les méandres nocturnes des nuits parisiennes.
Un sourire carnassier.


-Bonsoir..

Pour le prévôt de Paris.

-J'aime beaucoup votre uniforme, madame.

Puis à l'autre actrice de la scène.

-Enchantée Damoiselle. Permettez que je vous aiguille. Madame, vous vous êtes sans doute perdue? Les boutiques des galeries Lafayottes sont par là bas. Souhaitez vous que nous vous escortions pour votre sécurité?

Et quoi? C'est un test grandeur nature. Alors autant se montrer prévenant et aimable. Après tout, c'était un beau morceau, il aurait été indélicat que cette pauvre femme croise le chemin d'un proxénète du coin.

HRP: J'ai édité le 26 par ce qu'en relisant, j'ai capté qu'en fait Eddard était pas encore là. Sorry.

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Ruby10
Il n'a pas fallu longtemps pour que un homme d'une corpulence plutôt étrange s'approche.
Une main en direction de sa botte où elle avait toujours sa dague mais elle oublia vite l'idée en observant la scène.


Drahomir a écrit:


-Enchantée Damoiselle. Permettez que je vous aiguille. Madame, vous vous êtes sans doute perdue? Les boutiques des galeries Lafayottes sont par là bas. Souhaitez vous que nous vous escortions pour votre sécurité?



Juste auparavant il avait dit bonjour à la Prévôt de Paris donc ce n'était pas une alerte vu qu'ils se connaissent visiblement.
Sans doute un stagiaire donc, mais ce n'est pas pour autant que la Bithirina se laissa impressionné.
Fausse douce celle ci!

Bonsoir.

Vous vous trompez de personne.
Ne vous faites pas de souci pour moi mais c'est gentil.
Un léger sourcil lever à ce moment.
Je ne suis pas perdue, alors n'ayez craintes.

Et voilà, c'est lancé! avec le petit ton sec qu'elle connaissait bien!
Bah quoi, il l'a prenait pour qui??!
Aaron_charles
L’entretien était donc suspendu. Etait-ce une bonne nouvelle ou une mauvaise ? Aaron n’en savait rien. Il ne savait même pas c’est quoi la bonne ou la mauvaise nouvelle. Être pris et devoir supporter la hiérarchie et les ordres ou être refusé et devoir supporter les critiques de son garde et l’ennui de ne rien faire de ses journées ? Le choix était dur et surtout, le choix ne lui appartenait pas. Alors qu’il se préparait pour aller au point de rendez-vous, il ressentit un vide en lui. Le même vide qu’il ressentait quand il était emprisonné et qu’il voyait la mort devant lui. Allait-il voir quelqu’un mourir ? Allait-il tuer quelqu’un ? Il ne le savait pas mais l’espoir était mince. C’était clairement une mission d’entrainement, pas une vraie mission. Personne ne meurt dans une mission d’entrainement, sauf si… Une lueur d’excitation apparaît dans ses yeux. Il se tourna vers son garde « vous venez Ernst » ?

Ernst regardait par la fenêtre, il était déjà prêt pour la première mission d’Aaron. Il lui avait promis de toujours l’accompagner, qu’importe la mission ou la raison du déplacement. Ernst serait toujours à côté d’Aaron pour l’aider, pour le soutenir, pour s’assurer que celui a grandi dans une cellule puisse découvrir la vie et puisse faire face aux nouvelles difficultés. Quand le gros était en prison et caché, Ernst avait le contrôle total sur sa vie mais surtout, il pouvait le protéger et s’assurer que même en subissant les pires sévices, Aaron restait en vie. Il avait réussi dans cette mission, mais maintenant, il avait une nouvelle mission : protéger Aaron en dehors.
« Oui Aaron, je t’accompagne ».

Aaron hocha la tête. Il avait du mal à faire la discussion avec son garde. Comme un enfant face à un père rigide, Aaron se contentait de suivre les envies et les ordres de son garde. Il le connaissait depuis dix ans, il vivait avec lui, mais les deux hommes se parlaient peu. La voix chaude d’Ernst dégageait une sensation de froid glacial que Aaron ressent monter dans ses jambes et dans son dos presqu’à chaque fois qu’il lui parlait. Il se rappelait de leur première rencontre. Aaron avait 11 ans. Il était au centre d’une pièce, les poignets et les chevilles attachés par du fil de fer. Face à lui, Ernst était assis sur une chaise, l’observant en silence. Aaron détestait ce souvenir, alors il secoua la tête, puis, sans oser regarder son garde, il murmura « nous sommes prêts ».

Sans un mot de plus, les deux hommes quittèrent la maison et se dirigèrent vers l’endroit de la rencontre. Le voyage fut silencieux, mis à part le claquement des sabots des chevaux. Aaron, comme il fut ordonné, était quelques mètres en avance. En arrivant dans les petites ruelles, les deux hommes attachèrent leurs chevaux devant une taverne avant de procéder à pied. Aaron toujours devançant son garde. En voyant ses futurs collègues de loin, Aaron se tourna vers son garde, comme pour se donner le courage. Ernst se contenta de hocher la tête et de dire, d’une voix calme et harmonieuse « Tout va bien se passer ».

Aaron ferma les yeux puis, pris une longue inspiration en arrivant au lieu du rendez-vous. Il reconnut le prévôt de Paris mais pas les deux autres. Un peu méfiant, il inclina légèrement la tête en croisant le regard d’Axelle avant de dire simplement

Nous ne sommes pas en retard.
Axelle
Les pas gitans s'assagirent au fur et à mesure des arrivées qu'elle salua à tour de rôle. Rester maîtresse de ses émotions, même en cet instant où l'envie de se tordre les doigts lui retournait le ventre. La manouche résistait néanmoins, aidée par la saillie du Vadikra, toute en délicatesse. Alors, elle parvint à seulement se mordre les lèvres. Petit indice de nervosité qu'elle espérait que l'ombre dissimule suffisamment pour que la suspicion ne puisse alerter les apprentis enquêteurs sur l'état dans lequel elle se trouvait alors qu'elle était censée faire preuve de sang froid et de quiétude pour faire face à ce soi-disant exercice anodin.

Ah, pour le coup, la petite troupe revêtait une allure des plus fantasques. La gitane qui désirait s'entourer de personnalités variées était pour le moins servie. Entre le petit bout de femme au verbe haut qui observait le ciel inconnu de Paris, l'Ogre dont la silhouette déjà imposante se voyait joliment égayée d'un gourdin et d'une dague en passant par Aaron au tour de taille des plus rondis pour ne pas dire pleinement sphérique dans l'ombre duquel se tenait le fameux garde censé faire tout le boulot, voilà qui formait un tableau qu'elle aurait bien immortalisé du bout de son fusain.

Mais somme toute, tous avaient pris soin de revêtir des tenues sobres quand elle-même claquait d’exubérance dans le rouge de sa robe. Pourtant le clinquant n'était en rien une erreur, tout était soigneusement réfléchi. Sauf peut-être l'inconscience du défi lui-même.

Mais il était trop tard pour faire demi tour, et se dégonfler n'était pas dans la nature manouche. Par malheur pour elle, certainement. Mais au diable les doutes, le Prévôt s'avança, décidant d'échanger quelques mots avec Eddard plus tard.

Le bonsoir à tous.
La voix restait pleinement assurée et calme, comme à chaque fois qu'elle devait tenir un discours couci-couça officiel. Votre présence ici même prouve déjà votre motivation à tous trois d'intégrer les rangs de la Prévôté de Paris et je vous en remercie. Je ne ferrait nulle présentation, sachez juste que vous êtes tous trois postulants pour intégrer le Guet Royal et que chacun de vos gestes, de vos regards, de vos paroles seront observés avec la plus grande attention par le Lieutenant Eddard Lablanche d'Abancourt et moi-même. De consigne, il n'y a qu'une. Qu'aucun de nos sang à tous cinq, elle pencha la tête vers le garde d'Aaron avant de corriger, à tous six ne coule. N'oubliez pas que vous n'êtes que postulants, et comme vous le voyez, je ne suis pas en uniforme, aussi, ce soir, l'autorité de la Prévôté de Paris ne pourra pas entrer en ligne de compte. Elle respira profondément avant de passer en revue la petite troupe. Ne comptez pas pas non plus sur mon aide ou sur celle du Lieutenant pour vous sortir d'un mauvais pas, bien au contraire, nous ne ferrons qu'enflammer la situation. Aussi, si vous n'avez pas de questions, entrez dans cette taverne, prenez possession des lieux, choisissez si vous préférez faire mine de vous connaître ou pas. Le Lieutenant et moi-même vous rejoindrons par la suite. En aucun cas, vous ne devrez montrer savoir qui nous sommes, nous connaître ni éventer ce que nous faisons ici.

La gitane déposa lentement son regard sur les trois visages avant de conclure. Aucune goutte de notre sang ne devra couler ce soir.
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Kheldar
Le message avait mit le temps avant de le trouver. Pourtant il était dans un lieu qu'il affectionnait, et ce n'était pas la salle d'armes dont il avait charge, mais bien le cachot où Nicolas l'anguille avait l'honneur d'être soumit à la question. Hélas pour le colosse, les ordres du Prévôt de Paris prévalaient sur un interrogatoire.

Trois nioutes à évaluer ce soir, et une grosse prise de risque en guise d'entretien d'embauche, non seulement pour les postulants, mais également pour les "examinateurs" qui devraient compter sur les compétences d'inconnus en cas de dérapage. Autant dire que pour un survivant tel qu'Eddard, c'était dur à encaisser. Fort heureusement, on le choisissait, on le demandait, on le désignait pour une bonne raison.

Il ne portait pas non plus l'uniforme ce soir, mais une tenue ample qui permettait le port de la cotte de maille, prêt à jouer le rôle du garde du corps qu'il travaillait lors de ses fréquentes patrouilles ou sorties avec le Prévôt de Paris. Elle était la belle qui attirait l'attention, lui la silhouette massive et tranquillisante qui apparaissait dans son dos, endossant sans mal l’identité de la brute qu'il démentait par la suite.


Pas d'épée longue et large pour un lieu clos, mais une épée courte d'acier de Tolède aisément dissimulée par son ample manteau noir, ainsi qu'un poignard glissé dans un fourreau à gaine de cuir.

Cette fois, il serait présent. Cette fois le Roi des pouilleux ne prélèverait pas son tribut dans la chair de la gitane sans qu'il n'ait son mot à dire. D'ailleurs, des mots il en avait eu, qu'il avait contenu à grand peine lorsque avait été évoqué leur périple à venir. Il avait encore en mémoire cette nuit éprouvante, où il avait découvert le corps d'Axelle, proche de la mort. Mais ses arguments ne suffirent pas, et après, il avait été invité, et veillerait à ce que cela ne se reproduise pas.

Lorsqu'il arriva sur les lieux, les postulants étaient déjà présents, tandis que la gitane leur expliquait très succinctement le déroulement de la soirée. D'un signe de tête respectueux il salua son supérieur avant de poser sur les recrues son regard gris acier.
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Donatien_alphonse
[ Taverne du Rat Crevé ]

Les doigts se referment sur la missive fraîchement reçue qu'un ivrogne venait tout juste de lui porter, en la taverne du Rat crevé, fief actuel du Roi fou. Dans sa poitrine, son cœur se serre un instant et son regard lui, se veut fuyant. Comportement plus qu’inhabituel, ce qui ne manque pas de lever le doute chez Kelel et ses compères présents autour de lui.
Cette missive, qu'il tenait fermement entre ses doigts émanait du Prévôt de Paris, en personne... Axelle. Depuis cette dernière nuitée dans les environs du Châtelet, plus rien ne sera jamais pareil.
Masquer ses émotions est une nécessité, le Roi des miracles ne peut prétendre à un tel statut s'il pose genoux à terre à la simple lecture de quelques mots. Mais c'est Axelle tout de même, celle à qui il semble désormais lié pour les années qui lui seront offertes à vivre parmi les siens. Le poing frappe la tablée à laquelle il siège depuis maintenant bien trop longtemps à son goût. Le royal fessier se redresse, faisant valser le tabouret, les sourcils froncés que déjà son regard se pose sur les membres du clan à ses côtés.


"Mes amis !"
La main fermée renfermant la missive se porte au dessus de sa tête.
"La Prévôté descend aux miracles, chez nous ! L'auberge du chat glouton, ce soir, le rendez-vous est donné."
Sa main empoigne une des nombreuses choppes face à lui que déjà, son gosier se voit être dignement rincé. Et une large partie de sa chemise au passage. Choppe qui traverse la salle principale du Rat Crevé pour se retrouver quelques mètres plus loin au sol. Revers de la manche sur sa bouche puis large sourire affiché aux siens avant qu'il ne finisse par ajouter.
"Allons montrer à ces pisseuses comment on danse à la Cour !" Puis un rire, gras et non retenu avant qu'il ne fasse un demi-tour sur lui même, quittant à grandes enjambées ce lieu qu'il affectionne tant.

En chemin et comme à l'accoutumé, le Roi fou ne peut s'empêcher de piailler, ce qui a sans cesse le don de réjouir ses compagnons de voyage.


"Ils ont un truc qu'est à nous à c'que dit la missive, 'tendez que j'la r'trouve..." Il fouille un peu partout, peste et grogne. "Bordel mais où c'est qu'elle est..." Pas de missive... non, pas là et.. là non plus. ""Bon !J'sais plus c'que disais la missive mais la Prévôté a bougé son derche aux miracles et on doit y donner un coup dans l'lard pour qu'ça dégage aussi vite que c'est v'nu !"
La Cour n'est pas grande, le chat glouton lui n'est pas loin. C'est une auberge qui habituellement ne fait pas de bruit et pourtant, en cette nuitée qui se profile, tout pourrait alors changer.


[ Auberge du Chat Glouton - avant l'arrivée de la Prévôté ]

*BLAAAAAAM !* fit la porte de l'auberge sous l'effet du pied de Donatien envoyé de l'avant alors que le bois claque contre la pierre de l'intérieur. Poings fermés sur les hanches, le balafré s'avance fièrement, rire discret, presque silencieux face aux quelques trognes présentes.
C'est qu'ils n'ont pas l'habitude d'être secoués ainsi les bougres mais ils réapprendrons à vivre aux miracles avec une nouvelle bande de fous en son cœur.


"BON ! Comment qu'c'est en c'te place ?!"

Pour tout avouer, il n'attend pas vraiment de réponse en retour et déjà, il s'avance, avec toujours cette même fierté apparente sur la poire. Cul posé sur un tabouret et geste de la main envoyé au tenancier des lieux... geste qui semble avoir du mal à se faire comprendre, ainsi, il insiste, imitant comme il le peut, un pichet, des choppes et... erf, comment pouvait-il bien imiter du lard fumé ?
"Hm... à boire et à manger c'trop d'mander ?!"
Le poing pourrait frapper la tablée mais il ne fit rien. Son esprit déjà vagabondait... Axelle, ainsi donc elle avait choisi cette nuitée pour faire une nouvelle apparition...
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Drahomir
La jeune femme que de lui répondre, avec un air pincé à faire grincer les dents de l'Ogre. Il hausse un léger sourcil. S'apprête a répondre vertement et se retient in-extrémis, le regard du prévôt sur lui valant garde fou.
Un petit oiseau piailleur en guise de recrue pour le guet. Pourquoi pas. Il fallait des appâts pour attirer les malandrins.
Il lui répond, la voix teintée de son accent de l'est.


-Autant pour moi.

C'est le moment que choisit une autre future "recrue" pour se présenter. Le Vadikra de rester quelques secondes incrédule. Un gros. Pour patrouiller dans les venelles parisiennes? Pour boxer la racaille? Pour courser les voleurs? Il a du mal a imaginer. Une équipe plus qu'hétéroclite, légèrement troublante. Pour sûr qu'ils passeraient pour tout sauf un groupe d'intervention du guet Parisien.

Mais las, pas le temps de se perdre en vaines supputations, la patronne prend la parole. Elle est concise est claire. C'est limpide comme de l'eau de roche. Ca lui fait l'effet d'une douche froide.
Pas une goutte de sang ne doit couler chez eux. Ce qui veut dire pas de bagarres ce soir ni de rixes qu'il affectionne particulièrement. Il ne peut pas assurer la sécurité de cinq personnes. Il a de légers doutes quant aux deux autres postulants..
Pis, il doit s'aventurer dans un bouge inconnu en leur compagnie s'exposant à il ne sait quoi avec il ne sait qui. Ca allait être coton.

L'acier détailles ses acolytes de galère.. Connaître ceux avec qui il allait tailler un bout de bavette était primordial. Pas le temps pour les longues présentations, il commence succinctement.


-Je suis Drahomir.

Il parle avec une assurance non feinte. Il n'est pas le genre à s'effrayer facilement et a un long passif derrière lui. Du genre bien sanguinolent. Les rixes de tavernes, plus ou moins violentes, ca le connait.

-Si vous voulez mon avis, ca pue le guet-apens là dedans. Je suggère que nous y allions ensemble, et que nous fassions mine de nous connaître. Un groupe est plus dissuasif qu'un individu seul.

Mais par ce qu'un groupe aussi peu harmonieux risquait d'attirer les regards, il était de bon aloi de se trouver une petite histoire à raconter en cas d'embrouilles pour expliquer ce qu'ils faisaient ensemble..

-Je suggère également, qu'on se donne chacun des rôles pour éviter les questions et rendre notre présence dans ce bouge crédible... Par ce que des gens aussi proprets que nous, aux miracles, ca a tendance a centraliser l'attention...

Il est plein de propositions mais il ne veut pas monopoliser la paroles, alors, il conclut.

-Des suggestions?
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Ruby10
Ca c'était de la douche froide!
Après avoir bien compris ce que la prévôt de Paris "devenu anonyme , c'est Drahomir qui a prit la parole.

Il fallait bien organiser la chose un minimum, surtout qu' on avait le droit!
Fallait pas s'en privé donc...

La Bithirina qu'elle était prit ensuite la parole.


Rebecca ou Bithirina.

Je suis d'accord avec ce qui a été avancé. Ca sent vraiment le coup fourré.

Par contre après, je ne sais pas si il faut que l'on se connaisse car être dispersé peu être un atout.
J'explique. Peut être que certain d'entre nous passeraient "inaperçu".
Mais ca va de soit que, au besoin on se regroupe.

Si non, en groupe.
On pourrait dire qu'on est des voyageurs.
L'excuse sera plus pertinente si on est en groupe. Si on est seul... Faut trouver autre chose.


En parlant de sang humm....., je pense que au besoin au pourra se défendre malgré tout.
Pas de sang de NOUS. A nous de nous débrouiller pour pouvoir se défendre, soit en groupe, soit en solo dans un premier temps.

Ensuite, vrai que je ne saurai dire autre chose.
J'ai fait le tour de la question il me semble.


Puis se tourne vers la 3ème recrue pour connaître son avis également.


Bon, effectivement elle n'était pas de Paris et avait tout à apprendre.
Mais attention, elle avait de l'expérience quand même!
Aaron_charles
Ecoute le discours d’Axelle jusqu’à la fin. Elle avait bien appuyé le fait que « notre » sang ne devait pas couler. Est-ce que cela voulait dire que le sang des autres pourrait, voire devait, couler ? Aaron n’était pas sur mais voilà une nouvelle qui le réjouissait. Il passa sa main sur sa ceinture pour s’assurer de la présence de de sa miséricorde, puis, après un léger sourit, regarda ses deux collègues.

Le pire dans tout cela, c’est que le guet-apens nous semble être tendu de la part de notre propre hiérarchie.


Il regarda légèrement l’homme, il semblait bien entrainé au combat mais la femme avait l’air plutôt frêle. Il se tourna légèrement vers son garde, et lui fit signe d’approcher avant de regarder ses collègues à nouveau


Nous voudrions bien faire des suggestions, mais… nous n’aimons de toute façon pas nous présenter en taverne. Pas la peine donc de nous donner un rôle, pour notre part, si nous sommes questionnés, nous dirions que notre vie ne les regarde.


Il hocha légèrement les épaules puis avança lentement vers la taverne.


Nous entrons, nous prenons place et nous verrons ce que ça donne après. Pas la peine de mettre en place des plans avant de connaître le plan des lieux et le nombre de personnes présent à l’intérieur.

Il jette un coup d’œil vers Axelle puis envers Rebecca

Vous savez vous battre dame ?

Autant Aaron ne trouvait pas cela bien choquant qu'il ne sache pas bien se battre lui même, autant il voulait assurer quand même ses arrières.
Drahomir
Il écoute attentif ses deux acolytes du jour. La technique de la brune ne le réjouit pas, celle que semble entreprendre le gros, lui est elle, plus prometteuse. Il hoche énergiquement la tête alors qu'il lui emboite le pas.
Ils vont entrer, ils vont se poser, et ils aviseront. Bon plan, simple, sans chichis ni fioritures. De quoi le réjouir, et pas qu'un peu.


-Alors entrons dans ce bouge et voyons ce qui nous attends.

Et quitte à entrer, autant le faire dans les grandes largeurs. Il ouvre la porte d'un grand coup d'épaule et pénètre, la démarche fière, dans la salle.

Un léger tour d'horizon lui indique qu'ils ne sont pas seuls et qu'une bande d'affreux a déjà pris possession des lieux, de manière bruyante. A leurs trombines, ce ne sont pas des enfants de chœur. Tant mieux, voilà qui était prometteur. Ils allaient pouvoir s'amuser.

Une table, dans un coin, avec quelques chaises adossées au mur, parfait. Il peut mater tout en assurant ses arrières. Il s'y dirige, non sans toiser ceux qui les fixent. De sa botte, il bouge la chaise sur laquelle il s'échoue. Une main est levée.


-Tenancier! A boire, pour mes amis et moi!

Le prévôt de Paris n'a pas dit que l'alcool ne pouvait pas couler, lui. Alors commencer par se rincer le gosier semble tout indiqué.

-Et évites la piquette que tu sers à tes clients habituels, l'ami. La pisse d'âne, très peu pour nous.

Drahomir ou l'art de se fondre dans la masse. On ne lui a pas demandé d'être discret, et il sait que si il est là, c'est qu'il y a anguille sous roche. Que l'on entre directement dans le vif du sujet, ca évitera a tout le monde de perdre un temps précieux. Alors, ses battoirs sur la table, le cendré de ses prunelles se pose, peu aimable, sur la clientèle, dans l'attente de l'arrivée des boissons.
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--Latraque
Parfois la mort et la folie se montre ironique. Prenant les formes d'un enfant larmoyant cachant la honte d'une tristesse ... Simulée. Reniflement et respiration haletée sur un visage de cire plongé dans l'ombre des cheveux de jais noir. Le visage couvert de plaie. Et la robe bleue aux dentelles déchirée et aux coutures trahissant une origine plus riche. Les mains noircis par la suie crée par la crasse. Cette apparition pubère rôde dans les alentours, a moins de deux ruelle de la rencontre. Peut être y sera t'elle invitée ? Peut être s'est elle évitée ? Elle ne le sait. L'étrange oiseau continue sa démarche anarchique en tournant aléatoirement dans les ruelles les plus sombres et produisant le plus d'échos comme pour se rassurer.

Les pieds nus se griffent légèrement sur les galets et les pavés. Laissant quelques rares traces écarlate au sol. Voir la boue, les excréments des quartiers miséreux semblent avaler ses pieds jusqu'au mollet comme pour les dévorer. Bruit gluant et dégouttant rythmé par les larmoiements infantile. d'une enfant perdue... Entre réalité et virtualité ...

Ou est passé le papillon plus tôt ? Lui qui semblait si beau et si sage ? Désormais il n'y a que solitude, folie et ombre. Mais elle ne ressent pas la peur ... Devrait elle le ressentir ? Devrait elle courir jusqu'a être éventrée par les créatures qui marchent sur les murs et le sol en l'observant ? Sifflant comme des serpents et chuchotant des menaces ?

Inutile ! FOLLE ! FOLLE !

Regardez la ...

FOLLE ! FOLLE ! inutile ...

Il parait que le feu purifie ... Tu vas donc garder cette bougie dans ta bouche jusqu’à ce que tu sente qu'elle s'éteint... Et avale ta salive, cette fois.

Ou est mon innocence ? Ou est mon ancienne présence ?

FOLLE ! inutile ... FOLLE !

Cela ne fera pas trop mal ... Juste le temps d'être soignée ...

Et voici mon plus beau produit ...

folle ....

Et les fausses larmes continuent de perler sur son visage inexpressif et innocent de poupée soumise a la poussière du temps et du désespoir. Sous les injures d'une réalité macabre qui n’apparaît qu'une fois la lumière éteinte ... Mais pourquoi traîner dans le noir ?
Ruby10
Aaron_charles a écrit:

Vous savez vous battre dame ?


Une insulte peut être? naaa.
Probablement pas.
Alors elle lui répond simplement.

Par chez moi, on m'appel la lionne et j'ai été appelé à me battre plusieurs fois et je suis toujours là, et entière.
Avec quelque légère petite cicatrice mais rien de bien intéressant...

Ils se connaissent pas après tout.
Va falloir lui apprendre à qui il parle. M'enfin. On a le temps pour cela.....


C'est décider, départ pour la taverne mal famé, oups, la taverne du Chat Glouton!
Elle hoche la tête puis passe la porte pour entrer dans la taverne qui n'était pas bondé non, mais avec tout de même une ou deux personnes.

Le choix de se poser dans un coin de la pièce puis de commander de quoi se désaltéré dans un premier temps était déjà un excellent début.

Sans imaginer ce qu'il se passe dehors, la Bithirina observe un peu la pièce en attendant les boissons.
Axelle
[Avec Eddard, toujours dans la ruelle]

Un pas en arrière pour retrouver l'ombre rassurante d'Eddard. La gitane avait tout dit. Il appartenait à présent aux postulants de faire preuve d'initiative, ce que l'Ogre ne manqua pas de faire. Esquissant un sourire, la gitane suivit les délibérations qui, par chance, ne s'attardèrent pas trop. Il était évident qu'aujourd'hui comme demain, s'ils devaient intégrer la Prévôté de Paris, que la rapidité d'action et l'efficacité étaient les maîtres mots. Les deux hommes semblaient l'avoir parfaitement compris. Rebecca quant à elle ne tarderait certainement à l'apprendre.

Quoiqu'il en soit, ce fut sous son regard satisfait que les silhouettes bleues s'éloignèrent vers la porte de la taverne. Le rideau allait se lever dans un tambourinement de sang contre ses tempes. Un instant, la manouche cru entendre des pleurs diffuses, mais l'étrange excitation grignotait chacun de ses sens jusqu'à taire l'attention à tout ce qui n'était pas à l'ordre du jour. De toutes façons, la Casas avait beau courir vite, les emmerdes la rattrapaient toujours. Même les poupées de cire fondant sous la flamme d'une bougie.

Nez baissé, sa main brune serra furtivement le bras d'Eddard.
Merci d'avoir accepté, malgré tout. L'homme était discret et peu expansif de ses sentiments. Il était de ceux qui parlent peu mais font. Et c'était bien là ce que la gitane recherchait toujours chez ses proches. Et aujourd'hui, sans l'ombre d'un doute, proche il l'était. Toujours présent. Toujours prenant sa défense. Toujours la protégeant. Et somme toute, cela n'avait rien à voir avec un grade ou une perfide ambition camouflée. Puis remontant le museau vers le regard gris du colosse poursuivit, la voix toujours basse. Nous les suivrons d'ici quelques minutes, Donatien et les siens seront arrivés s'ils ne sont déjà là. Malgré l'anonymat de lettre, le Roy des Miracles avait certainement compris dès sa première lecture que l'encre barrant le vélin était la sienne. Et nul doute, à part s'il était le meilleur comédien qu'elle n'ai jamais rencontré, il serait là. Son ventre se tordit un peu plus encore à la seule idée que dans quelques instants, elle le verrait à nouveau, sans savoir ce qu'elle pourrait en éprouver malgré le manque diffus qui la tenaillait depuis cette nuit à l'ombre du Châtelet. Malgré ce que j'ai dit, nous interviendrons évidemment si besoin est, je ne voudrais pas que soyons obligés d'en ramener un les pieds devant ce soir, même si finalement, ça réglerait ce fichu problème de quota...
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