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[RP] There and back again*

Delfezzo
RP journaldebord grand ouvert à qui veut !


Avignon.
6 Octobre.

Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott :
"La solitude n'est plus une maladie honteuse."
*

Kachina
Avignon -
Le 8 d'octobre


Envie de rien...Envie de tout. Ils s'étaient arrêtés au milieu de ces ruines que la nature, doucement mais inexorablement, envahissait. Néo avait fait rouler le fût, chargé à Marseille, jusqu'à cette bicoque qu'elle avait fait sienne.
Un parchemin écorné cloué sommairement sur la porte sortie depuis longtemps de ses gonds, pour tout acte de propriété.
L'Barracuda.

Kachi n'avait pu s'empêcher de laisser fleurir sur sa bouche, un sourire ironique en posant ses amandes sur l'écriture de la Sauvageonne. Le nom même du lieu était comme un clin d'œil. Un spécimen de la race en question, dormait à tout jamais - salé et l'œil mort - dans un bocal qui avait en d'autres temps contenu des cèpes séchés. La bestiole du fond des mers de son vivant, s'imprégnait à présent des odeurs de terre humide et boisées. Comme quoi la Vie vous emmène parfois sur d'étranges chemins.

Alors que chacun s'affairait autour d'elle, la Brune laissa glisser sa sacoche de cuir élimée, la regardant tomber sur un sol déjà jonché de feuilles mortes. Un geai s'éloigna d'une branche en protestant par ce raffut que menait la joyeuse troupe.

*I don't know where I'm going
In search for answers
I don't know who I'm fighting
I stand with empty eyes


Comment elle se sentait ? A vrai dire, elle n'en savait rien. Prête à dévorer la vie à pleines dents de Louve à certains instants. Impatiente des rencontres à venir. Avide et insatiable, avec cette envie que lui avait toujours apportée la route et ce vif-argent qui courait dans ses veines.
Vide à d'autres moments, avec au fond des tripes cette déchirure, semblable à celle que doit ressentir le junkie aux moments de manque.


Elle disait : je ne comprends pas !
Elle mentait... Aux autres surtout... Ayant renoncé à se mentir à elle-même cette fois.
Elle savait plus que quiconque le prix à payer parfois pour rester soi. Le K sur son épaule, soigneusement calligraphié à l'encre s'était déjà effacé. Pourtant, elle arborait au fond des yeux cette lueur si particulière que seuls certains initiés à l'art Kachinesque auraient su lire et qui disait :
Gaffe, je suis K ! Et je suis debout !

Demain, ils franchiraient les portes d'Arles. On fêtait là-bas un mariage gitan, en attendant celui pour lequel la joyeuse troupe avaient entamé ce long périple à travers le royaume. Et des parfums d' Italie flotteraient encore dans l'air quand l'un d'entre eux s'évertuerait à rouler des r pour épater Noni ou Sonem.
La Liane s'enroulerait autour de son tronc tordu, épanouie et heureuse. Elle...elle détournerait les yeux de ce bonheur-là, ayant dans un sursaut d'orgueil décrété que les cendres, c'est moche, c'est gris et ça colle sous les bottes. Et les tendres remontrances de Jactance ou les taquineries de Seed réchaufferaient ses heures.

Pour l'instant, elle ne voulait que ressentir. Chaque souffle du vent sur son visage fin au regard cerné. Chaque rire d'enfants en provenance de la chariote de Bibi. Chaque frisson au creux des reins en croisant une escouade de soldats, chaque aube naissante à voir se profiler de nouvelles murailles. Chaque auberge miteuse ou raffinée, chaque fête à partager.
S'étourdir de rires et de vin, pour ne pas maudire.
Oublier dans la fourrure d'un chat noir, des boucles sombres.

Jurer au diable qu'on ne l'y reprendrait plus. Défier à nouveau la Faucheuse dans un éclat de rire moqueur.

Simplement redevenir Elle. Eve croquant la pomme sans vergogne, succube indifférente et froide. Femme à fleur de peau, mauvaise foi assurée. Douceur violente et passion froide. Femme...

Alors qu'elle se tenait là...Accroupie devant le feu, soufflant sur les braises, ajoutant quelques branchages,... Nul n'aurait su dire à cet instant qui habitait cette frêle silhouette caparaçonnée de cuir, regard fiévreux - comme en partance vers nulle part- ... de la Louve, Kachi ou... Kachina.


*Je ne sais pas où je vais
A la recherche de réponses
Je ne sais pas qui je combats
Je me tiens là, les yeux vides
Tu es tel un fantôme en moi
Qui me vide de ma vie
C'est comme si mon âme était devenue invisible
à travers mes yeux vides


_________________
Delfezzo
Millau.
10 Octobre.

J'ai froid et je n'en mène pas large,
Dans ma chemise de nuit blanche
Mes batailles et mes dérapages
Et le rouge à lèvres sur ma manche.
*

Delfezzo
Espalion.
22 Octobre.

Tu vois, je ne veux pas me taire
Je n'peux pas, je n'sais pas - je t'aime,
et je t'aime sans bien savoir comment faire...
*


    Ou un bouquet de fleurs, sinon ? Mais des fleurs fanées, comme ça ça fait un peu pitoyable, un peu "chevalier déchu", voyez ?
    Hm-hm...
    Idéalement faudrait les lui apporter sous la pluie, avec les cheveux qui gouttent et le nez rose. Le tableau qui dit : "je prends le risque de m'enrhumer pour t'apporter des fleurs qui, en plus, sont moches, parce que je t'aime."
    Ah mais, j'ai compris ! En fait vous êtes complètement nul en drague.
    Dites, j'vous permets pas, la drague ça fait un petit moment que c'est bouclé. C'est en reconquête que je suis nul. J'ai jamais fait ça avant, moi.
    Ça se voit.
    Ou alors je fais genre je me tords une cheville en passant devant elle ?
    Peut-être qu'elle veut juste que vous soyez vous-même, non ?
    Ouais... en général ça donne pas grand chose quand j'fais ça. Mais z'avez raison. C'est ce qu'elle veut.


    Back again. Quinze jours et une mort cérébrale plus tard, c'est à Espalion qu'il traînait ses vieilles bottes, encadré en général d'un Bibus et d'une Marie qui assumaient avec tant de zèle le rôle des béquilles que c'était tout juste s'ils ne le bordaient pas le soir.
    Il n'était plus malade, pourtant. Il l'avait été si joliment qu'il avait bien cru que sa dernière heure était arrivée, ce qui expliquait d'ailleurs sa présence dans la ville, aux côtés du groupe qu'il s'était appliqué à ne pas croiser jusqu'ici. C'est que quand on meurt, on pense ; et il s'était tant et si bien plié à l'exercice qu'il avait vu l’émergence d'une idée fixe bien bourrelée dont il s'était fait une bouée pour s'extirper du Styx. L'idée fixe, c'était Kachi, pour ne pas trop changer. Elle se formulait à peu près comme suit : "je l'aime, je suis parti, ce que je fais n'a aucune espèce de sens et maintenant je suis tout seul, à moitié mort et je voudrais seulement la regarder encore un peu." Il résumait auprès de la plèbe - "je suis le roi des cons".

    Depuis Mende, il parlait de Kachi à tout le monde, tout le temps. A Bibus, à Marie, à Porta, à Bibine. Et quand aucun d'entre eux n'était dans le coin, sans doute parce qu'ils en avaient un peu marre qu'on leur parle de Kachi, il en parlait au premier gueux qu'il trouvait au coin d'une rue.



    Alors je suis allé à Mende, mais ça s'est mal passé.
    Hm-hm.
    Au début, je voulais pas la voir, moi. Je me disais que j'avais pas vraiment le droit de rappliquer la bouche en coeur, voyez, rapport au bordel que j'ai foutu en partant.
    Hm-hm.
    Mais je l'ai vue quand même, et elle était vachement jolie, et Bibus et Marie m'ont beuglé d'aller lui parler, alors moi, influençable, j'y suis allé. Et parce que j'en avais envie, aussi. Vous voulez savoir comment ça s'est passé ?
    Moi vous savez, j'aimerais juste...
    Alors, déjà, ça partait mal. J'étais fatigué, j'avais rien réfléchi, je ne savais pas quoi dire. Je me retrouve face à elle... Et là, c'est un peu le drame. Je suis à peu près aussi efficace que le type qui frotte deux savons de Marseille pour faire du feu. Qu'est-ce qu'elle est belle ! Je bafouille un truc, honnêtement, j'peux pas vous répéter, mais c'était à peu près : "heeeey... et donc je t'aime encore... et l'amour c'est cool... alors..."
    Hm-hm.
    Pour tout arranger, y'a l'autre cornichon qui rapplique à ce moment-là. Air de patron. Tout en calcul. Mais bête... Et l'air diablement content de lui, d'm'interrompre déjà, et aussi d'tomber sur un tel déploiement d'anti-éloquence de ma part. Moi ça m'achève, j'aime pas qu'on m'introduise des cornichons pendant que je cause, enfin ça c'est pas vraiment le problème, le problème c'est que Kachi me signifie qu'elle veut que je m'en aille. Et je m'en vais, laminé. Enfin. Ça s'est mal passé... mais j'ai de l'espoir, encore. Voyez, ce matin, j'ai senti un net progrès dans notre relation : elle m'a proposé de faire une omelette ensemble.
    Oui, alors, tout ça c'est très bien, mais moi je voudrais juste accéder aux latrines, et là vous êtes devant la porte...


    C'est pourtant vrai que c'était une première.
    Fez partait toujours à point, juste avant que les murs ne s'écroulent. Cette fois, il avait fait un faux départ. Première ! Et il avait osé reconnaître sa bourde. Chose rare, si pas première. Puis il était là... Il lui écrivait, il l'attendait, il l'écoutait. Il criait des déclarations par la fenêtre. Il supportait sans broncher les rondes d'un Sombre dont l'attitude de propriétaire l'exaspérait au plus haut point. Bref, il devenait conciliant, patient et déterminé, et c'était là toute l'ampleur de la nouveauté.


    Vous êtes obstiné.
    J'ai toujours été obstiné quand je veux quelque chose, et fuyard dès que je l'obtiens. Sans doute parce que j'ai obtenu beaucoup trop, beaucoup trop facilement. En général c'est pas l'élément convoité qui m'excite, c'est la convoitise en elle-même. Je sais que je vais gagner, mais je joue pour le plaisir noir que me procure l'illusion que je pourrais perdre. La mise raflée, j'en jouis une minute et puis je l'oublie dans un coin.
    Cette fois les chances que je perde sont réelles. Et ça me va. J'ai couché mon jeu à la première manche. J'arrive à poil, j'ai rien à proposer. J'ai même pas de plan. Pourtant j'ai jamais autant voulu le lot, et la convoitise, l'attente, me maravent. Mais cette fois, j'ai pas envie de tricher. J'suis fou, cette fois, c'est elle qui m'a appris.

    Non, je veux dire : vous êtes obstiné. Sortez des latrines et laissez-moi faire mon affaire tranquille, s'il vous plaît, je vais finir par appeler la maréchaussée...



* Florent Vintrigner - Je plonge

_________________
Neolonie
Villefranche de Rouergue
24 octobre 1463


Il y a des matins comme ça.
Où l'petit dej se termine par une baffe.
Pourtant tout avait débuté dans la douceur avec une histoire de tartine miellée pour attirer les louves plus surement que le vinaigre.
Mais il n'y avait pas de rubis à mettre dessus, c'est pour ça, uniquement, que le piège n'a pas marché, bien évidemment!
C'te mauvaise foi quand même, bref... Là j'ai interprété, je plaide coupable.

Donc Fezounet qui soupire, Néo qui soupire aussi, mais pas pour la même raison.
Une femme entre en taverne et se met à parler de ses mésaventures, du coup les mots "remparts" et "lice" sont évoqués.
Ce qui redonne le sourire (enfin, quelque chose d'approchant) à la brune.
Juste pour quelques instants, avant de se rendre compte que le plus difficile est de trouver un adversaire pour se défouler.


Non mais Kachi m'en voudra si j'marave sa meilleure amie!
J'te dis que Kachi t'embrassera si t'arrives à m'maraver! Y en a pas beaucoup qui sont capables de m'mettre une raclée.


Las de l'entendre râler, un gant imaginaire trouve la direction de sa joue pas imaginaire et le défi est lancé.

Tar' ta gueule à la récrée!*

On s'retrouve à la tombée d'la nuit à la lice.
Tu veux un bâton ou à mains nues?
On va pas non plus faire couler l'sang, j'ai juste b'soin d'me défouler.




Citation:
*Souchon

_________________
Bonito
Rendez vous à La lice qu'elle lui avait dit ...
Alice ! ousse qu'elle pouvait bien crécher l'Alice ?

Bonito avait promis à Machina qu'il l'accompagnerait car elle lui avait dit que si elle était seule , elle ferait dinde , donc il avait accepté de faire le dindon . En attendant , il cherchait l'Alice , et c'était pas gagné . Au premier gars qu'il avait croisé , il avait demandé :


Vous savez ou qu'elle est l'Alice ?

Le gars avait rétorqué :

Au pays des merveilles .

Bon , pas gagné , donc , il avait essayé autre chose , et crié de toute ses forces pulmonaires :

Alice ? Alice ? Alice ?

Une voix venue de la mairie répondit :

Police ! Vos papiers !


Quand on est noir et pas du cru , on est cuit . Il s'éclipsa vite fait . Donc , comme il devait retrouver sa dinde qui voulait pas en être une , il se mit derrière un fourré et lança à intervalles réguliers le cri d'appel du dindon en mâle de quête de dinde qu'en est pas une :

Goulouglouglou ! Goulouglouglou !
Kachina
Villefranche - Heure entre chiens et loups.....Et dindons


La dinde qui fait courir un Maure....c'était elle. Enfin du moins, c'est ce qu'avait compris Bonito quand elle l'avait convié à l'accompagner.
Elle commentait alors la missive reçue peu avant que les 12 coups sonnent au clocher. Certains clients de l'auberge du Cheval Noir quittaient la salle, impatients de retrouver leur chaumière pour y manger. D'autres, voyageurs de toutes provenances, prenaient place autour des tables, alors que le bruit sourd des écuelles cognant le bois résonnait dans la pièce.Une serveuse fatiguée et morose, s'affairait à satisfaire tout son petit monde. Kachi, elle....expliquait la nouvelle lubie d'une Sauvageonne prête à tout pour tuer son ennui.


- Néo a défié Fez ! Et cette ribaude m'invite à la fête.
Je dois même fournir les chandelles parait.
Si j'y vais seule, j'aurai l'air d'une dinde !


Bonito prenait tout au premier degré. Ce qui explique que Villefranche résonnait des gloussements d'un Maure, imitant le dindon, suivi d'une chèvre qui n'avait pas encore rendez-vous avec le loup.

Ce qui laissait la Brune complètement indifférente, alors qu'elle contemplait une dernière fois son visage amaigri dans le miroir sur pied de sa chambre d'auberge.
Le soir tombait sur la ville, la nuit s'annonçait fraiche et elle terminait de lacer la large ceinture de cuir sur une chemise de flanelle douce et chaude.
Un soupir contrarié s'échappa des lèvres pleines alors qu'elle se murmurait à elle-même en pestant contre son teint bien trop pâle, ce genre de trucs que seules les filles peuvent comprendre :
Kachi, ma Belle....T'es moche !

Quelle importance. Le chat n'était pas vraiment regardant. Avec un haussement d'épaules, elle enfila sa vieille redingote de cuir élimée. Et levant les bras, elle ramassa à la hâte sa crinière sombre en un simulacre de chignon maintenu par quelques épingles qu'elle allait chercher au fond de sa besace.

Elle souffla sur un cierge qui projetait sur elle sa flamme vacillante, tourna les talons et quitta l' auberge.

De gros nuages sombres envahissaient le ciel, et une bourrasque de vent vint projeter contre la porte d'une chaumière un tourbillon de feuilles mortes. La Brune resserra frileusement son col autour de son cou, alors que déjà se profilaient les palissades de la lice. L'appel du dindon se faisait plus pressant et la Louve laissa venir sur ses lèvres un sourire mi-agacé, mi-amusé. Assister à un combat en lice, ça se mérite. Qu'il se débrouille, après tout.

Sauf que ce combat là, verrait s'affronter Néo et Fez.

Le talon de ses bottes s'enfonça dans le sable, avant qu' elle ne rejoigne les marches qui menaient aux gradins. Posant ses fesses sur le bois humide, elle s'installa, et la lueur des torchères qui éclairaient le lieu vint allumer un instant le regard vert en attente des participants.

Qu'ils arrivent et que la partie commence...

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Neolonie
Enfin le soleil s'est couché.
Néo est moins fière qu'à midi, la faute à un fameux tonneau qui a vu sa mort de très près.
L'avantage, c'est qu'elle va voir deux adversaires au lieu d'un dans la lice.
La brune tangue un peu, l'esprit embrumé, mais toujours aussi décidée.

C'est qu'elle a de la frustration à revendre.
Le pauvre Fez n'a qu'à compter ses dents.
Je ne vais pas tout vous détailler ses états d'âme, mais y a juste à savoir que les nonnes l'attirent encore pour se rendre compte à quel point elle est mal en point.
Sa plus grosse frustration étant cet abandon, histoire non jouée, attente interminable... L'histoire est morte et enterrée, mais la souffrance reste.
Bref, la faute à un homme, qui devient la faute de tous.

Une paire de braies de cuir usagé, une chemise de laine et un bustier ajusté, le tout de couleur sombre. Elle marche au milieu du chemin, s'appuyant de temps en temps à un mur pour reprendre la trajectoire.
Objectif: rester droite jusqu'à l'arrivée, mettre quelques beignes et se laisser tomber ensuite.
Pourquoi? Tout simplement parce que Kachi lui en voudra à mort si elle abîme Fezounet.
Parce que la Louve connait très bien Néo et craint qu'elle ne se laisse aller à des sentiments pas très orthodoxes, se servant de l'adversaire comme d'une balle de foin.

Là bas, les torchères se découpent sur le ciel assombri.
On y est, enfin presque.

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Bonito
A force de Glougloter , il avait la gorge en feu . Il n'avait pas trouvé de dinde , pas plus qu'il n'avait trouvé l'Alice , mais son lapin , ça ne faisait pas de doute .... On lui en avait collé un .

Oh , s'il rêvait de flamands roses et de chateaux de carte , il n'attendait pas la Reine de Coeur . Il savait que les reines de coeur sont un peu les vices , car rôle difficile* . Depuis longtemps , il savait vivre seul , se réjouissant d'un bon repas ou d'un oiseau sifflant . Le pays des marveilles ça n'existe pas , et de l'autre coté du miroir , ben ya plus de miroir .

Peut être l'avait on amené là pour se moquer de lui . Peut être l'avait on attendu , un peu à la manière de ces dîners où on gagne quand on invite le plus niais , le plus insignifiant . Il avait entendu des nobles s'amuser de cela . Peut être était ce drôle .

Après tout se moquer de lui ne le rendait pas moins sombre . Donc autant qu'ils en profitent .

Le pas lourd , bras ballant , il se dirigea vers un bosquet , où il avait planqué sa chèvre . Il lui sourit , la caressa , et l'homme noir et la chèvre blanche filèrent vers la campagne , là où il s'était aménagé une couche .


* celle là , la comprenne qui pourra , mais j'ai été la chercher loin
Delfezzo
    S'en prendre une. Ç'avait été son ambition bizarre depuis son retour. Déjà parce qu'il avait plus ou moins l'impression de le mériter. Ensuite parce qu'il supposait que ce serait bénéfique pour la baffeuse toute désignée. Kachi, cependant, ne semblait pas disposée à lui taper dessus, aussi il demeurait non-baffé et avait fini par laisser de côté l'idée d'une rouste.

    Et puis, Néo.
    Bien sûr : Néo. Il se demandait bien pourquoi il n'y avait pas songé avant. Néo était son homme, enfin sa femme ; elle était absolument parfaite pour le job. Abonnée à la lice. Cogneuse invétérée. A mastiquer nuit et jour une rancœur à saveur et destinataire changeants, qui la laissait presque toujours prête à en découdre ; Néo !
    La seule sur laquelle il puisse compter - pensait-t-il ! - pour ne pas lésiner sur l'uppercut. Et réciproquement, la brune était à peu près l'inverse de la gourde qui provoque puis pleurniche qu'on lui a fait mal, et il se savait en droit de taper fort, lui aussi. Cette idée ne lui déplaisait pas. Fez avait, lui aussi, quelques petites choses à défouler.
    Alors, quand au matin Néo avait commencé à déplorer le manque de candidats à l'affronter en lice, il avait vu se profiler un échange de bons procédés rondement chiadé, et son gant imaginaire était parti tout seul.


    Bon, on s'y jette où on y passe la nuit ? qu'il braille dès le premier pied posé dans l'arène, avec tout l'aplomb du mec en retard. Ces jours-ci, il fait l'impasse sur les préliminaires. Sur la suite aussi, d'ailleurs. Il se pourrait que ce soit l'une des raisons pour lesquelles il se sent d'humeur à taper dans les gens.

    Le collier de pâtes de Bibus a déserté son cou et est désormais enroulé sur deux épaisseurs autour de son poignet. Son mantel est bazardé sur un banc avoisinant et il s'avance vers Néo d'un bon pas, chemise pâle rapiécée, braies claires, chausses grises. Vagabond livide contre Sauvageonne marée noire. Le jour et la nuit dans la boue de Villefranche ; c'en est presque ironique. Le combat sera manichéen, mais le méchant n'est pas toujours qui l'on croit...

    Dernière enjambée, il lève les poings, visse ses yeux dans ceux de Néo et lui compose un sourire de défi.


    J't'attends, Sauvageonne. Si mes souv'nirs sont bons, tu me dois une côte.

_________________
Neolonie
T'm'attends??
T'manques pas d'air toi...

Et qui est là d'puis un moment hein??


Les onyx qui soutiennent le regard, même si le restant du corps vacille un peu.
Un petit sourire moqueur à l'image de la cote cassée, un beau soir d'été à Marseille.
Ne jamais défier les brunes, c'est bien connu...

Les mains qui remontent à hauteur de torse, prête à se lancer dans la bataille, bataille de chiffonnier ou combat en règle, c'est encore pas écrit.
Là, la voix du bourru inonde sa tête. Souviens toi, garde la distance, frappe et recule. Tu es faible, il est fort, sers toi de son poids. Tu es rapide, il ne l'est pas.

1- Sans rien dire, sans prévenir, Néo lance son pied droit en direction du flanc de l'adversaire, dégagé par sa posture défensive au niveau de la tête.
La brune prend un quart de seconde pour se demander ce qu'a été l'enfance de Fez, s'il a ou non l'habitude du combat de rue, du combat tout court d'ailleurs.

La botte rencontre une résistance qui fait vibrer la jambe en retour, compromettant l'équilibre déjà précaire de la Sauvageonne.
Laquelle recule vivement en perdant de sa stabilité, c'est là que l'attaque du brun prend toute son efficacité.
Un son étouffé sort des carmines lorsque la douleur atteint le cerveau, pourtant bien embrumé par l'alcool.

2- Néo veut répondre et lance de nouveau son pied en avant, mais il est facilement contré et la riposte est foudroyante.
Se repliant sur elle comme un animal blessé, elle n'entend plus la voix de l'Oncle ni même celle de sa volonté périclitante.
Mais qu'est ce que j'suis venue faire dans cette galère??
Faudra que je touche deux mots à Kachi sur le degré de frustration de Fez moi.


Pourtant sa conscience se rappelle à elle.
Bordel, tu vas pas céder si vite!!
Allez, remets toi d'aplomb!
Une bosse un bleu, c'pas une jambe coupée.
Ahh il doit bien rigoler, avoir battu Néo en deux tapes de gamin...

Bouge toi l'séant Néo, sinon c'est moi qui vient t'le botter.


Un rictus tord les lèvres et Néo se redresse, cherchant à rhabiller l'adversaire sous toutes les couleurs de la rage, de la frustration, de la souffrance aussi.
Cette fois-ci, il va prendre!

3- Le poing gauche se tend vers le visage de Fez, visant l'articulation de la mâchoire, mais ce dernier bouge au même moment et le coup est manqué, frottant uniquement la pommette, et encore, sans l'élan recherché.
Une baffe, une.
Un peu juste pourtant, va falloir être plus convaincante.



Citation:
*Résultat des premiers lancés de dés: Néo/Fez
1. 3/3
2. 1/4
3. 1/1

_________________
Delfezzo
    C'est parti. Coup de talon sur le sol, façon cheval impatient.
    L'avantage dans la situation de Fez, c'est qu'il tirera autant d'une défaite que d'une victoire.
    Il n'a, somme toute, plus peur de grand chose.
    Reste quand même le regard, là, en face... pile poil le genre de secret Néolonnesque qui vous passe l'envie de lui marcher sur le pied. Ce coup-ci pourtant, le regard excite les fourmis dans les poings de Fez.

    Il laisse glisser entre ses doigts la poignée de sable ramassée un peu plus tôt, qu'il gardait en main depuis son entrée à la lice selon une vieille tradition et qui s'envole tranquillement dans le bleu du soir.
    C'est parti, donc.

    1. L'enfance de Fez, ce sont des promenades pointe des pieds sur le fil gris des falaises, des dessins du sommet des collines, et une douzaine de marmots se bousculant entre les tables d'une taverne. Il a l'agilité des grimpeurs d'arbres, et le coup d'oeil tout en perspective du peintre. Pour le reste, il a fait la guerre.
    Autant dire que le coup de Néo, il le voit venir en trois dimensions ; pourtant, pas encore tout à fait prêt, il l'arrête d'un bras diagonal, ferme mais mal dirigé, et cette torsion pas naturelle le fait grogner. Ça réveille, faut avouer ; d'ailleurs son poing disponible se déploie aussi sec en direction de la brune qui flanche, et lui laisse à l'épaule un préambule au bleu.

    Un saut en arrière rapide, il replie les bras. Il la cerne à peu près, la Sauvageonne : elle est du genre à doubler l'assaut, toute convaincue qu'un bon coup appelle chez l'adversaire cette demi-seconde de suffisance qui permet une riposte inattendue.

    2. Alors avant même que le pied n'ait tout à fait décollé, Fez s'élance vers Néo, esquive rapidement sa botte en se projetant à la droite de l'attaquante et lui enfonce dans un même élan son coude dans le ventre, avec d'autant plus de force qu'il a croisé une demi-seconde durant le regard de Kachi et que, loin de le déstabiliser, cette collision-là lui a brutalement explosé dans le ventre.

    Petite accalmie avant la suite.

    Joueur, il esquisse quelques pas fauves autour de la brune pliée en deux.
    Va même jusqu'à réajuster autour de son poignet le lien de cuir qui y est enroulé, affichant un air de nonchalance merdeuse, tout en s'exclamant à voix haute, sur le ton du grand étonné histoire d'attirer plus sûrement la baffe :


    Ben alors ? C'est ça la Sauvageonne qu'personne a le cran d'venir rencontrer en lice ? Z'ont peur de quoi, de s'fouler la...

    3. "... mâchoire à force de bailler ?"

    Mais la phrase n'est jamais terminée, parce que la brune s'est reprise un peu plus rapidement que prévu et que Fez vient d'esquiver de justesse un coup qui, justement, aurait pu lui ruiner la mâchoire.

    4. Il se reconcentre immédiatement sur Néo, une main frottant la joue demi-baffée. Compose un sourire goguenard, l'oeil brillant. Et, sans plus attendre, il vise les quelques centimètres à gauche de Néo et s'élance dans cette direction, intercalant au passage son pied entre les siens pour la débarrasser de son équilibre, et dirigeant dans l'élan d'un demi-tour un coup de talon vers l'arrière de son genou. Joli coup, même s'il moissonne au passage un futur bleu en plus pour sa pomme...



4. 2/5

_________________
Neolonie
Jusqu'alors, Néo gardait l'illusion de pouvoir renverser la situation.
Lui faire un coup en douce qu'il ne verrait pas venir et qui l'étalerait au tapis.
Garder cet air fier et morveux, pouvoir se vanter de vaincre tous ceux qui osent.

Sauf que Fezounet se débrouille beaucoup mieux en lice que prévu, beaucoup mieux qu'une nuit dans les bois.
La cote cassée va se payer cher y semblerait, d'autant plus cher qu'il y a des pénalités de retard.


4- Ahhh l'enflure!!!
Désolée, c'est sorti tout seul.
Faut dire que le fameux coup de talon s'est centré sur la jambe gauche.
La jambe faible, celle qui a déjà été cautérisée par Kachi, un matin sur le rocher de Sant Bertran.
Il y a presque un siècle tellement ça parait loin, mais la douleur, elle, ne remonte pas de la nuit des temps.

La jambe faible a cédé et la brune manque de se trouver à genoux.
Mais elle s'est raccroché à ce qu'elle trouvait, à savoir le bras de Fez, et en profite pour tenter de lui coller un coup de coude dans le ventre.
Lequel coude trouve quand même de quoi triompher l'espace d'un instant, en rencontrant une ou deux cotes.

Néo, dans un sursaut de lucidité, arrive à se reculer pour reprendre son souffle.
Sa jambe tremble, la main vient la masser de manière inconsciente.
Décidément, elle aurait mieux fait de s'abstenir de boire.
Il n'est même plus question de le laisser vaincre puisque la défaite se joue à la loyale. Elle aurait pu, elle n'a pas eu.

Il faut donc en terminer rapidement avant de s'effondrer, la brune se connait suffisamment pour savoir que les limites ne sont pas loin d'être atteintes.

5- Poussant un cri de rage et de frustration, elle se précipite vers Fez, les poings ramassés en défense, visant sa belle gueule.
Quoi?, c'est juste la Sauvageonne qui parle là, la femme aussi, autant laisser des traces si on ne peut vaincre, histoire de satisfaire une dignité bien malmenée.

Pour rassurer Sombre, persuadé qu'elle a un esprit d'homme dans un corps de femme, Néo n'utilisera pas ses ongles pour griffer ou tirer la tignasse, bien plus digne que ça quand même!

Il n'empêche que l'un des poings atteint le côté du crâne et qu'un petit sourire de satisfaction se dessine sur les lèvres sèches.
Sourire vite disparu devant la riposte.

Citation:
5. 2/4

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Kachina
Indifférente aux quelques gouttes d'eau qui commencent déjà à tomber, elle reste là....figée sur son siège, gardant les yeux fixés sur l'étrange ballet qui se déroule en ce moment même.
Amusée ou irritée, elle hésite entre deux.

Ils sont beaux.
Qu'est ce qu'ils sont beaux !

Chaque coup porté amène une grimace sur les lèvres féminines. Et au final, c'est d'un geste agacé qu'elle repousse le coursier avide d'écus faciles qui gère les paris.

- Alors ma Jolie......Tu paries sur qui ? 10 écus que la superbe panthère brune esquinte le Brun.
- C'est mal parti, elle prend des coups, ma Sauvageonne ! J'parie sur.......

Les amandes fougères croisent soudain le regard de Fez...et comme en réponse à cet échange, le Brun frappe encore plus fort...Le salaud...

Pour couronner le tout, une jolie blonde aux allures bourgeoises, glousse à ses côtés, commentant l'affaire, toute émoustillée.

- Mon Dieu ! Qu'il est mignon !

Mignon............le chat est mignon....idiote...
L'imprudente tire sur la manche d'une Kachi dont le regard a viré à l'orage. La garce rend à la Louve en retour un regard enfiévré - frétillante et excitée sur son banc - comme une chatte à l'affût d'un merle.


- Vous le connaissez ?
- Oui.
- Il vient d'où ?
- Marseille !
- Ils sont tous comme ça par là bas ?
- Non !
- Avouez, il est superbe, non ?
- Il l'est !


Avec un léger haussement d'épaules agacé , Kachi soustrait son bras aux mains de la blonde et décide de l'oublier pour revenir aux deux adversaires.

Qu'ils s'entretuent après tout. La Sauvageonne a de la hargne à revendre. Néo en veut à la terre entière. Il suffirait de peu pourtant. Quelques nuits à se sentir à nouveau désirée pour que.........
Pour qu'elle soit pire encore, foutre dieu.....

Et lui....Qu'il paye un peu ces nuits blanches, et le bruit du galop d'un cheval qui s'éloigne dans le soir, déchirant la nuit, les rêves et le coeur d'une brune. Qu'il souffre et touche terre..........

Doucement Néo, morbleu.......T'y vas fort là, non ?

Les torchères éclairent les deux silhouettes sur le sable de la lice. A ses oreilles, lui parviennent les encouragements de la foule. Un mioche lui tend un verre de vin chaud et épicé qu'elle échange contre quelques pièces.

Quelques gorgées plus tard, alors que l'alcool réchauffe ses sens et son ventre, elle se détend, et un léger sourire moqueur vient s'afficher sur sa bouche. Elle se souvient d'Heno et d'un combat de boue, cherche en elle le plaisir de ce moment là. Elle avait pris une rouste, mais qu'est ce que c'était bon....

Qu'ils s'étripent et qu'on en finisse....


- Bordel Fez..................Doucement..........

Elle s'est levée, retenant son souffle....

La blonde la regarde, interloquée, bouche bêe :


- Vous n'allez pas y aller tout de même , si ?
- J'en meurs d'envie, à vrai dire ma belle !
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Delfezzo
    5. Néo a beau ne pas être au meilleur de sa forme, elle frappe où ça fait mal et ce sans rien y vouloir.

    Le coup que Fez reçoit au coin du sourcil le fait tanguer. Pour un instant, le monde se trouble ; le soir se colore de vert et de gris perle, et il se revoit des années en arrière au creux de la cambrure d'une colline de Gort, l'oeil meurtrier sous son arcade fendue, la joue rayée de sang.
    Il l'a dit à ce confessionnal bricolé en fond de taverne : la colère est sans doute le pêché capital qu'il pratique le moins.
    Il reste une fureur, néanmoins ; bien enfouie.
    Qui ne se réveille que très rarement, lorsqu'un malheureux hasard rejoue au présent des gestes d'autrefois.

    Le coup de Néo, il l'a déjà reçu à l'identique...
    C'est sur Wyatt qu'il se jette pour riposter, les poings en avant, l'un visant le ventre et l'autre, le sternum ; les deux coups s'abattent à la suite en une fraction de seconde. Quand il entend le dos de l'adversaire toucher le sol, il se propulse à terre, s'écorchant les genoux, et lève à nouveau ses deux poings, fou de colère, échoué à des lieues du combattant tacticien et froid qu'il a toujours été après cette matinée-là, à Gort.
    Ah, donner enfin à cette bataille-ci la conclusion qu'il lui a déniée par faiblesse...

    Mais Fez entend un écho de voix dans les gradins, un vol d'oiseau au-dessus de sa tête, le crissement du sable et, d'un coup sec, il est arraché à son souvenir. Les traits anguleux de Wyatt s'effacent sur ceux de Néo, et il reste poings en l'air, hébété.

    Eh bien...


    Il secoue la tête et se redresse. Comédien quand il faut. Faudrait pas trop qu'on se rende compte qu'il vient, en moins d'une minute, de franchir dans un sens puis dans l'autre la frontière de la folie... C'est pas toujours un aller-retour qu'on vous pardonne.
    Retrouvant son sourire, il incline la tête vers les spectateurs avant de se pencher poliment sur Néo :

    J'crois qu'ça fait un partout, non ?


    La voix est encore un peu rauque. C'est terminé.
    Il n'a pas reçu autant de baffes que prévu, mais il a battu la Sauvageonne en lice... Et ça, c'est classe. D'ailleurs, c'est le torse bombé qu'il trottine vers les gradins pour aller saluer, façon chevalier en fin de joute, toutes les dames qui lui tombent sous l'oeil. Jusqu'à Kachi, à laquelle il envoie un baiser avant de retourner aux côtés de Néo et de lui tendre - parce que vraiment, il fait ça bien - une main pour qu'elle se relève.

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