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[RP] T'ar ta gueule à la récré !*

Kachina
[Dans la famille "Donzelles" Je demande : Kachi ]

La nuit tombe sur Marseille. Non loin de là, la mer scintille sous la lune en reflets d'argent. Et par la fenêtre restée ouverte, les oliviers ondulent doucement sous la brise nocturne. Il fait bon. C'est une belle nuit pour prendre la route.

Dans sa chaumière, Kachi termine d'attacher sa crinière sombre avec un lien de cuir, en une longue queue de cheval.
Il y a dans la besace suspendue à un clou , quelques vêtements de rechange. Rien d'apprêté. Si c'est à une fête qu'elle se rend, celle-ci n'a rien d'un bal mondain.

Au mur l'épée a rejoint sa jumelle. A côté du bouclier. Délaissés.
Et l'étui contenant les dagues est abandonné sur le coffre en bois.


Sans armes.....Ils ont dit : Sans armes.

Elle noue ensuite soigneusement les lacets qui attachent sa tunique sur les côtés. Et alors que le tissu en daim épouse ses formes, la Brune songe à demain avec un sourire impatient.

C'est bon....Foutrement bon. Ce jeu où ils se défient.
Les règles ont été définies. Pépin a du user une bonne partie de son stock de parchemins et pas mal d'encres .

Elles sont trois. Deux Brunes, une Rousse. Trois complices qui espèrent bien gagner cette manche là.


Son bras saisit la redingote, qui attend sur le dossier d'une chaise . Et le cuir vient couvrir les épaules de la Brune. Elle glisse sa besace sur son épaule gauche. A l'intérieur de la sacoche, de quoi écrire, et puis un peu de pain.
Trois fois rien. L'aventure comme la liberté n'aiment pas s'encombrer.

Et tandis qu'elle jette un oeil par la fenêtre, apercevant l'étalon qui déjà piaffe d'impatience lui aussi, ses paupières se plissent et ses lèvres s'étirent en un sourire moqueur, quand elle murmure pour elle-même :
On les aura !!!

Tremblez imprudents, insolents de tous poils. Arrogants prétentieux. Diables ou anges en sursis. Ce soir la Louve part en chasse....Et elle n'est pas seule...

La porte est claquée alors qu'elle rejoint ses alliées . Les douze coups vont bientôt sonner et la partie va commencer...Ouais !!


*Titre inspiré de la chanson d' Alain Souchon. J'ai dix ans

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Neolonie
[Dans la famille "Donzelles", je demande: Néo]

Comment ça, faites pas mine d'être étonnés, pas question de l'une sans l'autre.
Epicétou!

Dans la masure de Marseille, non loin du port, la brune est à genoux devant l'unique coffre qui trône sur la terre battue.
Les ferrures grincent lorsque le couvercle est relevé et que le peu de trésors est dévoilé.
Quelques tenues, le plus souvent chiffonnées, sauf les robes, rares, qui reposent au fond dissimulées par des draps épais.

Néo tape sur le chapeau pour lui redonner forme et le pose crânement sur sa tignasse disciplinée sous un foulard, histoire de finir le décor.
Braies de cuir, bottes souples, large ceinture et redingote, la voilà parée.

La dague est dissimulée au milieu des chiffons, épée et bouclier suspendus à la poutre maîtresse.
Une bourse avec uniquement 10 écus, c'est le deal.

La Sauvageonne s'étire longuement avant de prendre la direction de la porte Est.
Un arrêt, imperceptible, lorsqu'elle laisse les onyx s'abandonner sur la garrigue et qu'elle pense à une autre cabane, éloignée de la ville.

Ne pas y penser, ne pas se laisser envahir par le silence assourdissant.
Ces quelques jours à prendre l'air vont lui faire le plus grand bien.
Loin de l'attente, être de nouveau libre.
Liberté relative, mais liberté chérie, Néo finit par se flétrir à tourner en rond dans la ville.

Il y en a certains qui ont du souci à se faire, car elle en a à évacuer, de la frustration, de l'énergie.
Ça va faire des étincelles!
Mais déjà les silhouettes des filles apparaissent dans l'obscurité et c'est avec un grand sourire qu'elle les rejoint.


On y va!!
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Helona
[Dans la famille « Donzelles », je demande : Hélo]

Il est déjà presque l’heure. L’heure de me préparer, ou tout du moins de faire semblant. Parce qu’à écouter les deux autres filles de l’équipe, j’ai l’impression que le pas d’armes, c’est un truc où les guerriers décident qu’il est bien plus drôle d’utiliser directement leurs mains pour cogner les uns sur les autres. Mais moi, j’ai jamais cogné sur personne. Et la seule arme que j’aie jamais possédée, c’était une poêle à frire. Drôlement efficace, au passage. Oh, bien sûr, j’ai déjà fichu des gens à terre. Mais uniquement par accident, et je finissais généralement étalée de tout mon long, en même temps qu’eux.

La préparation n’est donc pas longue, ou peut-être seulement la préparation mentale. J’ai troqué mon éternelle jupe déchirée pour des braies, certainement moins encombrantes pour courir dans les bois. Et, abdiquant, j’ai même chaussé des bottes. Je les supporterai pas plus longtemps que le jeu, c’est certain, mais j’aurais au moins le mérite d’avoir essayé d’en porter, une fois.

J’ai passé une bonne dizaine de minutes à tenter de dompter ma crinière, aussi, que j’ai finalement disciplinée en une longue tresse, qui j’espère tiendra le coup. Et rien d’autre que ma besace, au cuir déjà cent fois usé par la route. J’ai glissé à l’intérieur un peu d’alcool, parce qu’il faut pas déconner non plus.

Et puis enfin c’est l’heure, et je rejoins les deux autres. Mes partenaires de jeu pour la nuit, et je suis certaine que nous avons chacune de bonnes raisons de vouloir gagner. Remporter un défi ou deux, faire mordre la poussière à l’homme arrogant, évacuer la pression accumulée durant trop longtemps. Qu’importent les raisons, et peu importe l’issue, cette nuit sera salvatrice.
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Merci au jidé Pepin_Lavergne pour la ban
Pepin_lavergne
[Dans la famille « Gros Durs » je demande : Pépin]


Pépin étant un homme - du moins aux dernières nouvelles, c'en était un - il n'avait pas tous ces problèmes vestimentaires, comme les filles. Il n'avait pas eu à se poser de questions, sur le comment s'habiller pour l'affrontement amical. Il avait gardé ses bonnes vieilles braies, et sa chemise blanche, de même que sa ceinture et ses bottes usées. Et, parce qu'il n'était jamais contre un peu d'élégance, l'Auvergnat avait enfilé son gilet sans manche, en cuir souple. En plus de lui donner de l'allure, ça lui tiendrait à peu près chaud la nuit.
Il avait en revanche, abandonné son bâton dans la chambre qu'il partageait avec Hélona. Mais ne s'était pas séparé de sa gibecière, pleine d'un bric-à-brac hétéroclite auquel il tenait beaucoup. Dont une gourde pleine d'alcool. Parce que ce qu'ils allaient faire se nommait un pas d'arme, et pas un pas d'alcool.

Tout en rejoignant Fez et Pivéo, Pépin laissait vagabonder ses pensées. Et la majorité d'entre elles, sinon toutes, se rapportaient à Hélona. Comment, se demanda-t-il pour la millième fois, allait-il bien pouvoir se battre avec la seule femme qu'il avait continuellement envie de déshabiller ? Il y avait fort à parier que s'ils se trouvaient face à face au court de la bagarre, ses coups se transforment en caresses. Et que tout ceci ne se termine derrière un buisson quelconque. C'était le risque. Un risque que l'Auvergnat était tout prêt à prendre, bizarrement.

Pour ce qui était du reste, Pépin n'avait jamais été le roi de la castagne. Il s'était bien battu, quelques fois. Distribuer quelques coups de poings pour éviter d'en prendre lui-même, il savait faire, un peu. Il était nettement plus doué pour éviter les gnons que pour en donner. Il avait toujours eu l'avantage de la rapidité. Déjà gamin, il courait à toute allure à travers les montagnes. Mais ce soir... Pépin ne savait pas du tout s'il avait vraiment envie de gagner. Parce que s'il perdait, il devrait organiser une soirée d'une indécence rare, comme promis à Hélona. D'un autre côté, si lui gagnait, c'était elle qui l'organiserait, cette soirée. Dilemme, dilemme... Être organisateur ou non, c'était ce soir, la question.

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Kachina
[Que le meilleur gagne. Et que la pioche nous soit favorable ! ]



Il règne dans la pinède une bonne odeur de truites grillées. Et la Brune tient entre ses mains une baguette de noisetier sur laquelle est piqué un morceau de poisson. Les canines s'enfoncent dans la chair tendre et gouteuse à point. En face d'elle sur la branche d'un pin, un oiseau de nuit vient de se poser et regarde mi-intrigué, mi-ulcéré, ces hommes qui empiètent sur son territoire. Bien trop bruyants. Trop fous.

Le feu crépite, alimenté de temps en temps par une pomme de pin, un morceau de sarment qu'un d'entre eux lui offre . Et pendant un instant, les rires se meurent, alors que les regards se perdent dans les flammes qui reprennent.

Accalmie avant l'assaut. Instants complices où on se nargue, se défie.

Les filles sont prêtes.
Elles ont dans la journée imaginé des dizaines de plans , essayé de percer l'adversaire.
Helo faisant semblant de se noyer dans l'étang. Des filets tendus entre les arbres. Une plante censée endormir la proie, glissée dans la gourde d'armagnac qui tourne de l'un à l'autre. Les idées les plus folles ont circulé entre les filles. Les pires ne seront pas ici évoquées, censure oblige. Néo quand à elle, a prévenu, elle a juste besoin de se défouler, et ne fera pas de quartier.


La Louve a essayé , à l'heure entre chiens et loups, quand le jour peine à cèder à la nuit, le jeu de la séduction. Celui où : qui perd gagne, Si bien, qu'elle est restée bredouille. Plantée là par un Fez à la mine ironique.

De quoi rallumer l'incendie....


Helo a été plus chanceuse, il semble. Le petit mot glissé dans la poche de Kachi au passage en atteste :

Citation:
Kachi !

J'ai du donner de ma personne... mais j'ai sa bourse au fond de ma besace... Et il n'a encore rien remarqué

On va les avoir.

Hélo


C'est une étrange sensation que celle-ci.
D'ordinaire, dans ces moments là, la Brune aiguise sa lame, laisse ses sens prendre le pas sur les sentiments.
Regard aux aguets, oreilles à l'écoute du moindre mouvement, bruit de chevaux ou de pas.
En mode guerrière, Louve aux crocs sortis. Griffes acèrées , cruelle et sans pitié. Aucun étât d'ame au moment de plumer le pigeon. Riche bourgeois ou mouton docile, imprudent voyageur...
Elle prend....Disparait dans la nuit...


Mais là....elle se veut Diane chasseresse...Et ses proies sont de choix. De celles qu'on n'abime pas, qu'on ménage, qu'on a à l'usure, sans qu'il soit nécessaire de verser une seule goutte de sang....

Alors, elle termine son repas, balance la baguette de noisetier dans le feu. Cette nuit, elle dansera avec le Diable....Le bougre n'a qu'à s'accrocher...Ouais !!!
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Neolonie
[Donnes moi ta montre que j'te donne l'heure!]

Une journée à se préparer, à vagabonder entre pinède et feu de camp, entre rires et solitude.
Néo regarde le soleil, désespérée par l'idée qu'il mette trop de temps à tomber derrière l'horizon. L'instant ne viendra-t-il pas enfin?

Prête, plus que prête même...
A regretter que ce soit des amis qui deviennent les ennemis d'un soir.
Parce que vu son état d'esprit, elle se serait bien laissée aller à faire couler le sang.
Un peu, beaucoup, passionnément...

Libérer la frustration qui la ronge, l'attente qui la déprime...
On ne peut demander à un oiseau de rester enfermé en espérant qu'il chante autant qu'en liberté.
Pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé de comprendre.
Mais y a un moment, quand aux cris ne répond que le silence, faut s'en aller crier ailleurs.
L'ultimatum tombe demain.

Loin des autres, amusée par leurs tentatives de séduction réciproques, elle profite du crépuscule pour se baigner dans le port naturel.
Se laissant porter par la petite houle, les yeux fixés sur les étoiles qui apparaissent une à une.
L'air devient plus frais, elle se rhabille et retrouve les filles à l'endroit décidé.

L'obscurité rend les sons plus distincts, l'attente charrie l'adrénaline dans les veines, les mouvements se ralentissent, se font félins, l'habitude du corps dompte l'esprit.
Pourtant, comme un mantra "Ne pas les assommer, ne pas les assommer, ne pas les assommer..."

Parce que le groupe d'en face a beau être composé d'hommes vaillants et pas pourris, ils ont beaucoup moins l'habitude des combats de rue et des embuscades.
Et pourtant, se méfier du gamin, Piv sait très bien se tirer de toutes les situations.

Nul n'a donné le signal de départ, mais elles s'avancent d'un même mouvement, les brunes de chaque coté, la rousse au milieu.
Car mine de rien, elles vont protéger la demoiselle, c'est elle qui n'a pas l'habitude, elle donc qui pourrait se laisser déstabiliser.

Le silence les entoure, vers le sud, quelques branches craquent.
Néo s'approche lentement, espérant que les filles aient entendu.
Là, plus loin, une silhouette pas très haute, qui avance d'arbre en arbre, difficile à ne pas perdre de vue. Le gamin s'débrouille très bien.

Mais trêve de plaisanteries, quand faut y aller...
Poussant un cri qui vient du fond des tripes, Néo se lance à l'assaut.


Yaaaaaaaaaaaaaaaaa!
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Helona
« I'm going out tonight, I'm feelin' all right
Gonna let it all hang out
Wanna make some noise, really raise my voice
Yeah, I wanna scream and shout
No inhibitions, make no conditions
Get a little out of line
I ain't gonna act politically correct
I only wanna have a good time »*




J’avais la ferme intention de sortir les crocs, ce soir. Je m’étais préparée, psychologiquement, à tout donner. Je ne me laisserais pas amadouer, je ne jouerais pas les jolis cœurs, et je me jetterais sur tout ce qui bouge. C’était franchement bien huilé, dans ma tête. Il était évident que j’étais foncièrement en désavantage si on s’en tenait à la force brute. Aussi, j’avais tout prévu.

J’étais persuadée, au fond, que choper un rondin qui traîne serait considéré comme utiliser une arme, et donc comme tricherie. J’avais donc du abandonner cette idée lumineuse. Je ne pourrais pas cogner, ça finirait forcément mal. Pour moi. Et puis si je me retrouvais face à Pépin, je serais bien incapable de frapper, quoiqu’il en soit. Alors j’avais prévu d’être rusée, subtile, d’utiliser l’agilité, la rapidité. Je ferais semblant de me laisser attraper et hop, à la dernière minute, je leur glisse entre les jambes, récupérant une bourse ou deux au passage.

Mais une soirée autour du feu avec Kachi avait suffit à faire émerger d’autres plans. Plus subtils encore. Ce qui n’avait pas marché sur Fez avec elle fonctionnerait assurément sur Pépin. Il ne se méfiait pas, jamais. Il suffisait que je batte des cils quelques secondes, et aussitôt il rendait les armes. Alors la solution apparaissait, évidente, ce soir la bataille serait séduction. Moins défoulant, certes, mais l’important vu le pari était uniquement de remporter la guerre.

Et c’était bien plus facile que ce à quoi je m’attendais… Installée près du feu, en compagnie de la Louve, on attendait patiemment que le poète maudit fasse son entrée. Ensuite, tout se passe très vite. La brune s’échappe, l’air de rien, pour aller repérer le terrain. Et le cadre semble faire la moitié du travail à ma place. Lui et moi, allongés dans l’herbe, près du feu. Le parfum de la fleur d’oranger dans mon cou, qui le rend fou. Les mains glissent sur les corps, les siennes à la recherche de ma peau, les miennes en quête de sa bourse. Il est déconcentré, ou concentré, justement, sur tout autre chose. Alors j’entour le cuir de mes doigts fins et dans un mouvement discret j’envoie valser la bourse un peu plus loin. Je n’ai qu’à suggérer, susurrer que l’on devrait aller un peu plus loin… Et en quelques secondes j’ai glissé le tout au fond de ma besace, pendant qu’il était trop occupé à déjà se précipiter vers les sous-bois.

Un claquement de doigts plus tard, adossée à un arbre, je me laisse aller, pour me faire pardonner de ce qu’il n’a pas encore découvert. Ensuite, seulement, je rejoins les filles, pour courir encore, et essayer de choper d'autres écus.


*« Je vais sortir ce soir, je me sens bien
Je vais m'éclater
Faire du bruit, crier a tue-tête
Ouais, Je veux hurler et crier
Sans aucunes entraves, sans conditions
Sortir un peu des rangs
Je ne vais pas être politiquement correcte
Je veux passer du bon temps »
Shania Twain – Man, I feel like a woman

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Merci au jidé Pepin_Lavergne pour la ban
Pepin_lavergne
[Mais j'ai pas l'temps de faire de la broderie, maintenant ! J'vous dis qu'on est en train de se prendre une peignée !]


Avant, quand il vivait en Auvergne, Pépin ne faisait pas toutes ces choses bizarres. Il ne s'élançait pas, la nuit, dans les bois, à la recherche de filles pour leur voler leur bourse. Il ne jouait pas à ces jeux bizarres, dans une forêt bizarre, avec des gens bizarres, et ne faisait rien de toutes ces bizarreries. La nuit, en général, il était au fond d'un lit, aussi stupéfiant que cela puisse paraître. Quand il brigandait, il préférait le faire en plein jour. C'était plus convivial. Et puis, surtout, les gens se méfiaient moins en plein jour. La nuit, ils étaient tendus, sur leur garde. Mais quand le soleil brillait gaiment dans le ciel, ils n'avaient pas l'idée de craindre ce jeune homme, en face, qui marchait d'un bon pas, un bâton en main.

Pépin pestait tout bas, en écartant les branchages. Il s'était déjà pris deux fois les pieds dans les ronces, et était à deux doigts de penser que la forêt s'était elle aussi liguée contre lui. Où étaient donc passées les filles ? Il n'avait vu personne depuis plusieurs heures, et commençait à trouver le temps long. Il n'avait pas peur des bois, pas plus qu'il ne craignait l'obscurité. Mais s'il avait pu tomber sur l'une des trois, il aurait pu la délester de ses biens, avec un horrible petit sourire triomphant. Malheureusement, il était seul. Et Fez ? Et Pivéo ? Où étaient-ils, eux aussi ? Peut-être l'Auvergnat était-il parti trop loin... Il s'arrêta, et observa les alentours. A part les troncs plongés dans le noir, il n'y avait pas grand chose à voir. Il décida tout de même de rebrousser chemin. Il n'y avait strictement rien, ici. Pas âme qui vive.

Un hululement proche l'accompagna un moment dans ses déambulations. Il lui sembla, au loin, entendre un bruit qui n'avait rien à voir avec ceux qui ponctuaient régulièrement les sous-bois. Un cri ? De victoire ? L'un de ses collègues avait-il réussi à clouer le bec de l'une des filles ? Cette pensée lui arracha un sourire satisfait. Au moins, même s'il ne rencontrait personne, il pourrait se vanter de ne pas s'être fait voler sa...
Pépin se figea brusquement. Où était-elle ? Où était sa bourse ? Il l'avait noué bien trop fort pour qu'elle ait décidé de tomber toute seule, même avec tout la bonne volonté que les escarcelles peuvent mettre à se détacher d'un ceinturon. Et l'Auvergnat n'avait croisé personne depuis que...


- Oh la vicieuse ! lâcha-t-il tout haut.

Il n'avait vu personne depuis Hélona, un peu plus tôt, près du feu de camp. Il n'avait pas croisé son chemin par la suite. Ni celui de Kachina, pas plus que celui de Néo. La seule conclusion possible était assez désagréable. Hélona avait usé de ses charmes pour le voler. Elle l'avait distrait, mais n'avait pas du tout perdu la tête, elle.

- Ah j'suis distant ! Ah j'suis distant ! Tu vas voir si j'suis distant...

Pépin hésitait entre saluer l'habilité et l'ingéniosité de la jeune fille, ou se sentir vexé qu'elle l'ait utilisé. Il opta pour les deux. Il était vexé et fier d'elle. Ce qui voulait dire qu'il avait lamentablement échoué. Comme un bleu. L'Auvergnat n'était pas mauvais perdant. Il ne ferait pas la tête pendant quinze jours. Il ne cessait de secouer doucement la tête en souriant en coin.
Il cessa de sourire, cependant, lorsqu'il perçut, à quelques mètres de là, des bruits qui n'avaient rien à voir avec ceux que peut provoquer une biche effleurant la surface des feuilles. Ou alors c'était toute une horde. Et quelque chose lui disait que les biches ne poussaient pas de hurlements stridents.


- Oh p'tain !

Juron qui arriva trop tard cependant. Se prendre une Néo, une Kachi et une Hélona sur le coin du nez, c'était jamais très agréable. Envolées, les deux miches de pain pour le lendemain ! Et même si grâce aux doigts agiles d'Hélona, il n'y avait rien d'autre à prendre, l'arrachage de nourriture ne fut pas plus agréable que ça. Dépouillé de ses biens les plus précieux - l'Auvergnat étant une espèce qui avait besoin de beaucoup de nourriture - Pépin resta groggy, trop stupéfait pour avoir l'idée de bouger.
Mais ! Ca ne devait pas du tout se passer comme ça, normalement ! Le fameux Auvergnat, la terreur de l'Auvergne, venait de se faire plumer par trois filles. Ca n'allait pas arranger du tout sa réputation, tout ça.




* Kaamelott

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Neolonie
[La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse*.]

Persuadés qu'ils allaient gagner...
C'est oublier bien vite le passé des brunes. Finalement, à force de paraître sages...

Mais ce soir, ce qui guide Néo, c'est le besoin de se défouler. A peine quelques gnons à donner, d'autres sans doute à se prendre, surtout laisser les pensées au vestiaire et n'être que sensations.

Ignorant la tactique masculine, elle se dit que Fez et Pépin vont normalement vouloir défendre le gamin, se battre pour lui laisser le temps de faire les poches aux demoiselles occupées à se défendre.
Sauf que... les hommes sont réservés. A chacune le sien, c'est la manière la plus simple d'éviter les impairs, que Kachi et Helo se débrouillent à séduire ou détourner l'attention de leurs ennemis adorés.
Du coup, il ne lui reste que Piveo. Dict l'Anguille, tellement il arrive à se sortir de toutes les situations, profitant de sa petite taille et de son énergie pour glisser entre leurs doigts.

Elle ignore où sont les deux autres guerrières, son cri de guerre lui a fait perdre de précieux instants pour se concentrer sur les mouvements en face.
Immobile, elle sonde l'obscurité, laissant à ses sens le temps de s'aiguiser.

Soudain elle sent un bras qui glisse le long de ses côtes, une main qui presse son ventre fermement alors qu'un souffle chaud caresse sa nuque...
Les onyx qui s'écarquillent dans le noir, c'était pas du tout prévu au programme ça!!

Sans même se tourner pour savoir qui peut être le responsable de la méprise, - faut pas oublier qu'elle devra vivre avec ça si elle le découvre -, la Sauvageonne, fidèle à son surnom, lance son coude en arrière.
Un grognement sourd indique que le coup a porté, mais un seul ne suffit pas et Néo oublie un peu vite que ce n'est qu'un jeu.
Se tournant à demi, elle lance son poing gauche sous le sternum et termine en apothéose avec la droite qui claque contre les côtes.
Les bras ont lâché prise, l'adversaire ne la laisse pas s'en tirer à bon compte, faut croire que la réponse inattendue l'a un peu énervé, ou endolori, au choix. Deux poings trouvent aussi leur cible, sur le flanc qu'elle présente sans protection.
Un prêté pour un rendu, elle préfère arrêter là et laisser la bourse pour l'une de ses amies, plus concernée.

Elle tourne donc les talons, cherchant sa prochaine, et plus sûre, cible, à savoir Piveo.
Qu'elle délestera de ses sacs de mais et de son argent sans coup férir.
Peut être en l'assommant un peu, juste ce qu'il faut quoi.



*Victor HUGO - Post-scriptum de ma vie

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Delfezzo
    [ Dans la famille gros durs, je demande grâce... ]
    - Vous avez débloqué le trophée "pigeon" -

Nuit noire. L'ombre d'un faucon voile la lune. Il tournoie quelques secondes dans le ciel avant de fondre en direction du point incandescent qui troue l'obscurité, un peu plus bas. Les serres, en se refermant, froissent l'étoffe sur un bras tendu.

Échoué au coin du feu, Fez détache vivement la bourse qui pend à la patte du volatile avant de le renvoyer dans les airs d'un mouvement d'épaule. Qui lui arrache un grognement de douleur, au passage, parce qu'il s'est mangé un tronc dans l'omoplate il y a peu, sans parler de ses côtes en bouillie. Y'a pas à dire, ils sont pratiques ces faucons blindés convoyeurs de fonds... Fez jette un oeil dans la bourse, comptant rapidement la trentaine d'écus de recette de la Volière qui feront office de petit bonus dans le jeu en cours. Puis il resserre les liens de cuir et fourre le butin dans sa poche. Dans les sous-bois avoisinants, un mouvement de feuillages le fait tourner la tête aussi vivement qu'un animal traqué.


Qui est là ? *hips* Sors si tu l'oses, qui qu'tu sois ! J'lâcherai pas une deuxième bourse si facilement ! En garde, morue !

Même s'il parle très probablement à un courant d'air tout ce qu'il y a de plus anodin, il y met du coeur, le Fez, on peut lui laisser ça. Et c'est vrai que cette bourse, il la défendra jusqu'à la tombe, parce que la précédente lui a filé entre les doigts de manière pas franchement glorieuse, bien que tout soit relatif en ce bas-monde. Et en plus, il s'est fait tomber dessus sans ménagement alors qu'il était déjà ruiné ! Autant dire qu'il est colère.
Redressant le dos près des flammes, il scrute l'ombre, récupérant la main qui massait ses côtes endolories pour lever les deux poings.

Sa nouvelle tactique, alors que la nuit étire ses derniers nuages d'encre, c'est de rester près du feu et de picoler en se fendant ponctuellement d'une rafale de provocations adressées à tous les bruits que son esprit confus reconnaît comme suspects. Parce que dans l'ombre, il ne lui arrive rien de bon. Enfin, si... mais pas à ses bourses. Enfin, si... mais pas à ses écus. Voyez ?

La bourse, c'est Kachi qui l'a empochée. Pourtant, il a fait gaffe... Parce qu'il les voyait venir, les donzelles. Ça bougonne quand on refuse de les cogner parce qu'on est trop galant, mais ça hésite pas à utiliser tout plein d'atouts féminins pour louvoyer son chemin jusqu'au butin ! Et pour son cas à lui, bon... L'embrouilleuse toute désignée, c'était bien entendu Kachina, étant donné que tout un chacun connaissait, parfois à ses dépends, la soif jusqu'ici non-étanchée qu'il avait d'elle. Il n'envisageait pas une seule seconde, à vraie dire, de lui faire le moindre mal - mais regorgeait d'idées de subterfuges imagés pour parvenir à ses fins de brigand d'un soir.
Alors quand il est tombé nez-à-nuit avec elle entre deux troncs, et qu'après avoir tâtonné dans l'ombre quelques minutes en proférant des menaces qui sonnaient faux ils ont fini par se trouver, il a eu la présence d'esprit de balancer sa bourse - et sa chemise - un peu plus loin avant de la dépouiller de ses vêtements. En songeant tout de même, à coups de torture pas si désagréable, à lui soutirer d'utiles informations sur son pécule à elle, apparemment planqué sous la selle de Fantoche. Avant d'oublier de jouer le temps d'une délicieuse parenthèse...
Seulement, à peine la parenthèse en question refermée, la brune a détalé ventre à terre sans oublier de faire un détour bien senti pour récupérer la bourse du Fez essoufflé qu'elle laissait derrière elle. Et ça, c'était petit !

Aussi l'avait-il poursuivie, bravement... Jusqu'à la perdre de vue - ou d'ouïe - dans la nuit. Et à revenir sur ses pas pour aller piller le Fantoche, en bougonnant quelques commentaires fleuris sur les méthodes de la Louve avec un paradoxal sourire béat.

Pour l'incident numéro deux... il arrivait tout près de la charrette. D'abord, il a deviné un dos, et une chevelure brune, dans le buisson qu'il traversait... et, tout naturellement, a imaginé qu'il s'agissait de Kachi, revenue veiller sur la bourse dont elle avait un peu plus tôt révélé l'emplacement à son amant-ennemi. Et là, la soif dont nous parlions tout à l'heure - une plaie, vraiment ! - n'a pas manqué de le ressaisir, d'abord parce que les incendies de forêt, c'est pittoresque et affriolant, et aussi parce qu'il comptait bien rendre à Mâdâme Louve la monnaie de sa pièce en lui faisant le coup du larcin post-brasier.

Sauf que les nuits sans sommeil ne portent pas conseil, ni discernement ; et faute de Louve, il a mangé de la Sauvageonne. Un peu hors-sujet, donc, la tentative d'étreinte-surprise... Il a encaissé la révélation en même temps qu'un méchant poing dans les côtes, suivi de plusieurs autres, d'ailleurs, qui lui ont coupé le souffle.
Sur ce coup-là, ses réflexes de guerrier se sont éveillés sans plus attendre et il a distribué quelques pains au hasard... mais franchement, que peut-on faire face à une Néo en fin d'ultimatum ? Et sur laquelle on a pas des masses envie de taper, du reste, rapport au fait qu'on l'aime quand même beaucoup et que sur le plan esthétique - auquel le portraitiste est toujours drôlement sensible - elle est très bien sans zieux au beurre noir et/ou bosses disgracieuses ? Voilà, il s'est fait avoir sur un acte manqué. C'est mieux pour son estime personnelle.

Il en est à peu près là, à serrer les dents pour oublier ses côtes sensibles et à attendre fermement l'une des deux voleuses déjà croisées pour se venger en combattant à la lumière des flammes - ou bien la troisième, qui ne lui a rien fait pour le moment mais qui à l'heure qu'il est est sans doute déjà chargée de la bourse d'un certain Pépin trop hélonaphile pour lutter...

Le jour se lèvera bientôt. Il boit une longue gorgée de cervoise en regardant la nuit qui s'éclaircit autour des contours secs des cimes. Il va bientôt falloir reconnaître qu'il a perdu... et apprendre que ses comparses n'ont pas eu beaucoup plus de chance que lui.

Mais il y aura revanche... C'était l'échauffement.
C'était prévu comme ça, même. Arnaque de longue haleine.
Ils ont fait exprès, pour amadouer l'ennemi en vue du second round.

Enfin, ça, c'est ce dont ils aimeront se convaincre dans les jours qui viennent...

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