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[RP]L'Ours, le Cerbčre, du Montfort, un projet, un complot?

Taliesyn_de_montfort
“Les ours blancs sont blancs parce que ce sont de vieux ours.”

    Il est de réputation que les deux hommes, le Prince et le Marquis, ne s'entendent pas forcément sur tous les sujets, pour ainsi dire sur peu de sujets. Mais il est de notoriété aussi que les deux hommes, associés, pouvaient être capable du pire comme du meilleur. Comme deux faces d'une même pièce, deux différences qui unis donnent toute valeur à l'association. Mais pour cela il fallait passer déjà outre quelques obstacles, la rudesse de l'ours et sa condescendance sur le Prince, qu'il avait vu jeune lorsque ce premier travaillait avec le Grand-Duc Elfyn.

    Les Cerbères, comme ils sont communément appelés étant lige du Prince, faisaient route en entier depuis Retz. En transit à défaut de récupérer les terres dans l'immédiat, ils voyageaient vers Dol. Ainsi deux dizaines en deux lignes, avançaient en direction de la Baie du Mont Saint Michel, évitant soigneusement Rennes, où une halte aurait été inutile et allongée du fait du bouillonnement de la cité. Les hommes qui avaient profité de la halte de Pornic pour se requinquer étaient désormais plus proche de troupes de Prince que de mercenaires. Le Prince de Retz, laissant le trot routinier du cheval guidé un mouvement nonchalant, les pensées du condottiere vaquant ailleurs. A vrai dire ses pensées n'allaient pas si loin, il suffisait de suivre son regard pour voir qu'il fixait la voiture qui le précédait, sa captive y était, accompagnée, comme toujours de Fanch.


      Johan, lève la bannière, nous sommes en vues de leurs remparts.

    Le Cerbère flotte fièrement sur cette petite compagnie, je cherche à changer mes pensées trop chargées, et mes souvenirs me projette rapidement en arrière, m'étonnant qu'elle ait traversé les rangs des soldats napolitains sans faillir. Le rôle de porte-drapeau est ingrat, et Johan est bien placé pour le savoir son bras ayant été brisé de tous ces os, sous les coups d'épée sur son bouclier rompu. Portant encore celui-ci en bandoulière, il n'a pas pour autant abandonné sa tâche, sa fierté de porter les bannières, est tout autant dû à son jeune âge, qu'à sa capacité incroyable à survivre comme un miraculé, faisant de lui le plus apte à être porte drapeau, et le moins apte à inquiéter quiconque à la batarde. Son entrainement cela dit portait ses fruits, mais la bannière l'ayant sortie de sa condition de jeune écuyer pour un rôle plus noble, il se refusait de la lâcher de peur de ne plus mériter sa place. C'est donc avec un grand sourire que je l'observe, il me le retourne, d'autant plus fier de son rôle et ainsi parvenu à me faire oublier la présence de la brune dans notre cortège.

    Baissant la tête pour passer le châtelet, je laisse un des hommes descendus à terre prendre les rênes pour guider mon cheval tandis que le carrosse finit sa course en direction de la haute cour. Je me laisse glisser du cheval profitant du léger élan pour faire quelques pas et me dépoussiérer un peu. Je me tourne pour voir la compagnie prendre ses marques habituelles, guidés pas les quelques soldats en présence pour trouver foin et eau pour les chevaux, et ale fraiche au gout abrupt. Je desserre mon baudrier prend l'épée par son fourreau et la lance au soldat qui venait vers moi dans ce but, un échange de regard et je file en direction du donjon. Je ne sais à quoi m'attendre concernant l'ours de Dol. L'homme immense de mon mètre soixante-quinze, imposait déjà lorsque j'étais plus jeune, et j'avais de notre dernière rencontre gardé un mauvais souvenir. Il s'était à cette époque échiné à me considérer comme je pu être avant mes différentes campagnes, un jeune homme plus ambitieux que solide et frêle en tout point. C'est finalement une condition qui sera le plus à même de valider la viabilité d'une association entre nous, si d'aventure il n'était pas capable de me traiter comme je le devais, je ne serai pas en mesure de garder l'once de respect que je me dois, et ne saurai aller plus loin. L'a priori serait entérinée et je ne serai pas apte de faire fi de cela. Mais nos échanges par correspondance avant cette rencontre avaient été des plus productifs, je me redressais donc, tirant sur mon doublet armant et frottant la poussière issue de la chevauchée de mes manches, suivant finalement le garde qui venait m'accompagner jusqu'à la haute cour.

    Dol est tout de même une belle place forte, certes plus rustiques que les castels italiens, au vu des hourds populaire ici et jugé trop peu esthétique en Italie. En même temps qui voudrait d'une place forte esthétique... Ainsi je passe la porte d'accès pour la haute cour, la herse descendue et visiblement rarement remonté au vu de la rouille installée, la Bretagne était calme en ce moment, cela changeait. Voyant le carosse installé entre le donjon et le logis, je vois que celle-ci n'est toujours pas sortie. Mon humeur se distingue par le fait que mon pas est plus rapide désormais que le garde qui m'accompagne et qui traine finalement derrière moi. Notre échange la veille avait été vif, et il semblerait qu'elle continue de me le faire payer, je ne parvenais trop à savoir où on allait avec elle finalement, et si mon jugement n'était pas trop altéré, de la à me demander si je ne me condamnais pas moi-même à la savoir là. Arrivant à hauteur de la porte de la voiture, je dégage le cocher pour donner un coup de la plante du poing dans la porte. Au vu du bruit, le message était clair. L'arrivée du Marquis n'allait pas tarder, et je ne souhaitais pas faire tout un spectacle de sa présence, elle ne devrait pas interférer dans les projets, et elle serait capable de vouloir les faire échouer juste parce qu'elle en avait le pouvoir et qu'elle souhaitait en faire étalage. Je tournais le dos pour faire face au donjon, seul moyen efficace de trouver mon calme.



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Pour me suivre
Lemerco
Les ours blancs, ils t’emm… ! Comme les vieux.

Cela fait quelques temps qu’il vit reclus. La motivation, l’engouement et même l’humour l’ont quitté, laissant place à un homme las, usé comme le serait une corde qu’on a trop tendue trop longtemps, et dont les filins craqueraient les uns après les autres à mesure que les heures passent. Les journées défilent, dénuées de saveur, entre des murs de pierres taillées qui n’ont jamais paru si ternes, si froides ; et si jadis il aurait pu sauter sur la moindre occasion pour se libérer et distribuer ses blagues caustiques aux oreilles environnantes, aujourd’hui il en est tout autrement : l’inspiration a elle aussi plié bagages. Demeurent le plaisir de jouer aux échecs avec ses amis, tantôt à Rieux, tantôt à Dol, selon les besoins que ses terres peuvent ressentir et qui requerraient donc sa présence.

Les audiences en son donjon étaient d’un ennui mortel. Ça se chamaillait pour des lopins de terres tondus par les moutons du voisin qui s’aventurent trop loin dans la quête d’une herbe verte à brouter. Parfois le sujet éveillait quand même un soupçon d’intérêt, surtout quand cela concernait la fête de la carotte des sables du Vivier, ou la bataille de la culotte instaurée entre les cités de Dol et de Combourg, sorte de jeu du béret, mais avec des culottes. Dans l'ensemble il se faisait quand même globalement chier, et son intérêt pour la chose était proportionnelle aux bâillements qu'il retenait devant la populace mais émettait sans réserve une fois la salle vidée.

Un jour qu’il vaquait à son activité favorite du moment, à savoir lire Platon et Aristote, une pipe bourrée d’herbe du Bigouden fichée dans le bec, le calme ambiant et les mécanismes de compréhension et raisonnement de l’ours furent perturbés par l’arrivée impromptue, inattendue d’un prince manifestement en manque d’action. Pour l’heure, le maitre des hôtes de ce château ne connait pas l’identité du trouble-fête, mais le visage du marquis, qui traduisait encore jusque-là de la circonspection et de fascination pour un intellect du passé qu’il admirait, se para d’une expression d’agacement et de colère tiède.


Qui donc vient troubler mon repos ? , lança-t-il à l’adresse du fâcheux qui l’extirpa de sa lecture.

Ce n’est que lui, Taliesyn, très humble voleur, répondit l’intendant qui était allé préalablement à la rencontre de la troupe ayant convergé vers le château de Dol de Bretagne, et dont la bannière n’avait pas été reconnue de prime abord, bien que familière.

Cela doit bien faire mille-et-un jour et mille-et-une nuits que je n’ai entendu parler de lui. Je le croyais mort ; quoique sa sœur m’en aurait informé malgré que nos relations ne soient plus trop au beau fixe.

Bien, fais le entrer et qu'il avance jusqu’au salon, mais qu’il ne touche à rien ! Il n’a pas la lampe allumée à tous les étages.


Le génie de Dol regarda son allure dans un miroir à moitié poussiéreux. Il se changea rapidement histoire de cacher ce regrettable laisser-aller auquel il s’adonne avec une certaine honte, un plaisir coupable qu’il espère, au fond, que passager. Puis il se rendit à la rencontre du prince, ressassant les évènements qui les ont rassemblés, et se remémorant toutes ces petites choses qu’il appréciait chez lui, et toutes les grandes choses qu’il abhorrait. Ceci dit il était trop blasé pour en avoir quelque chose à faire.

Il pénétra le salon, et interpela celui qui l’attendait.

Salut bizut.
Je te croyais mort.


Il le tutoie volontairement. C’est qu’il a presque changé ses couches, enfin, façon de parler. Et puis, il a toujours aimé provoquer le jeune prince. Ce dernier pourra remercier Ascoli de l'avoir plombé à tout jamais.

Je suis ravi de voir que c’est le contraire.

Il le toisa du regard, le balayant de haut en bas et de bas en haut d’un œil qui devenait plus alerte et qui s’animait d’une lueur qu’on n’avait pas vue depuis un certain temps, comme si sa torpeur le quitter à son tour, peu à peu, bien malgré lui.

Je vois que tu es devenu un homme, un vrai, avec des muscles et tout.
Que puis-je donc pour toi ?
Tu as soif peut-être?


Il ordonna à son intendant d'apporter du Lambig, et de restaurer les hommes qui accompagnaient le prince, avant de les emmener aux putes.
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Alessia.
RP écrit à 4 mains avec jidé Taliesyn. Juste parce que c'était drôle à faire.


    Un coup sec tonne sur la porte du carrosse. Un coup qui sonne la colère, l'exaspération, avant que les pas pressé du Prince s'éloignent.
    Juste pour le contrarier, la porte s'ouvre, elle, avec douceur. Un grincement léger du bois.
    Aucune bottine n'en descend pourtant. Aucune main ne se tend pour être prise.


Alors, Taliesyn se retourne dans la direction du carrosse, cachant un sursaut, il s'attendait à entrer dans l'antre de l'ours, seul et non pas accompagné de Lumière. Car c'est ainsi qu'il l’entendait, cette flamme qui le brûlait lui servirait aussi pour éclairer ses pas, et les guider. Elle est là, du moins il la devine dans l'ombre de la voiture. Il attend un moment, rien ne se passe. Qu'attend-elle? Qu'il la prie, allons bon, c'est mal le connaitre.

Taliesyn de Montfort_ Vous faut-il une nouvelle servante pour parvenir à sortir par vous même de cette voiture?

    L'Italienne, le visage légèrement baissé sur son recueil, fait mine d'être plongée dans sa lecture. Le Decameron de Boccace, dans une version relié à l'or fin, signée par l'auteur, artiste protégé de sa famille.

    Alessia Médicis_
    Navrée, je suis occupée. Je vous attends ici. Prenez votre temps, surtout.
    Oui, prends tout ton temps, surtout. Ou comment la Médicis porte la rancune en diadème, incrusté de rubis écarlate comme la colère ! Écarlate comme la moitié de son visage...
    Hors de question que Lemerco ou quiconque, la voit ainsi.


Taliesyn de Montfort_ Il ne tient qu'à vous de préférer la laisse à ma main. Je vous pensais plus habile à saisir les opportunités, c'est aujourd'hui que se scelle nos projets, ils peuvent être communs, ou subis. Finalement votre sort ne dépend que de vous, c'est une alternative qui je le pensais vous séduirais.

Le Prince se retient de sourire, cela ressemble fort au dernier soubresaut d’orgueil d'une lionne avant d'abandonner. L'association n'était pas une victoire pour lui cela dit, il avait besoin de ses talents de gré ou de force, il lui fallait donc sa présence, l'avoir à merci ou de plein gré prévenait deux avantages certains. Alors sa patience princière n'était finalement pas mis à l'épreuve. Il s'en amusait même, ne fermant pas la porte, ce qui pour le geste avait autant d'importance que symbolique. Il demande cependant à Fanch de bien la surveiller pendant son absence.Puis il s'éloigne, le compte à rebours est lancé, les pas de l'intendant de Dol résonnant sur les dalles des couloirs.

    Après avoir levé les yeux sur lui, Alessia remarque avec agacement qu'il ne réagit pas à la provocation.
    Au contraire, il s'amuse l'animal. Elle ferme alors son livre avec précaution, prenant la mesure de la proposition. Encore.
    Elle avait fait un choix la veille. Et tout choix a des conséquences. Il a raison. Ce qui lui donne d'autant plus envie de rester sous la peau d'ours immaculée qui la réchauffe dans le frimas du matin.

    Soudain, elle sait ce qu'il convient de faire...
    Des pas légers et précipités résonnent à la hauteur du Prince.
    C'est la Médicis dans toute sa splendeur, arborant sur ses épaules, la sublime peau d'Ours blanc dont la gueule ouverte lui permet de cacher la moitié blessée de son visage.
    Il peut compter sur elle pour être une alliée de choix.
    Lemerco va sans doute apprécier le message ... ou pas.


Tandis que le Prince continue d'avancer à la rencontre de l'intendant de Dol, il cherche encore comment faire pour que Dol, bougre, têtu et plus prompt à la fatalité qu'à l'optimisme suive un plan encore mal définit. Soudain, il entend d'autre pas, petits et rapides, derrière lui. Il lève d'abord un sourcil surpris, elle vient, puis honore un sourire satisfait, peut-être quelque chose de viable accoucherait de ces affrontements.
Il jette alors un oeil en sa direction quand la Médicis apparaît à ses côtés.


Une peau d'ours, il tique, tiens donc ... il se demande d'un coup si il ne vient pas de faire une erreur en l'incluant dans ce projet? Si il est lui-même spontané à la bravade inutile et pleine d’orgueil, Alessia n'en semblait pas dénuée. Et du coup, la question se pose, venait elle l'aider ou saboter ce projet ?
Elle avait, Taliesyn en était certain, d'autres options en tête que les Flandres. La Bretagne lui était acquise et ce depuis longtemps. Il détestait son manque de clairvoyance en cet instant...


Marchant à la même cadence en direction de l'intendant qui apparaît au loin, petite discussion entre ennemis intimes.
Taliesyn de Montfort_ Un Cerbère, un Ours. Deux Montfort, pas trop d'appréhension?
Alessia Médicis _ (Avec un sourire amusé) Je suis parfaitement effrayée. Je n'ai jamais vécu de situation plus dangereuse ...
Taliesyn de Montfort_ (Sans relever l'ironie) Vous savez, mon père était un cygne...
Alessia Médicis_ (Le coupant) Je sais, oui ... Le fait-il exprès de faire allusion à Elfyn ici et maintenant ??
Taliesyn de Montfort _ (Ignorant l'interruption) ... je ne le suis pas, vous alliez à moi... je suis le cerbère qui garde les enfers.
Alessia Médicis _ (S'arrêtant à sa hauteur) L'enfer, serait-ce moi ?
Une lumière dangereuse brille soudain dans ses yeux tandis qu'il la dépasse.
Taliesyn de Montfort: (Continuant sa route) Quel animal vous attribuez vous?
Alessia Médicis_ (Lui emboîtant le pas)_Je suis une Médicis, mon nom se suffit à lui même. Dit-elle tout en signant de la pointe de (ses seins) son index un M qui veut dire ... Médicis.

Le Prince la regarde lui faire son tour, qui doit assurément bien fonctionner sur ceux qui se jetaient à ses pieds, mais à lui, qui la connait par cœur à présent, elle lui parait plus dangereuse lorsque au fond de sa cellule, elle ne baissait pas le regard. Ici sa posture, son statut rend son comportement presque naturel, et donc ne l'impressionne plus.

Taliesyne de Montfort_ (Avec un sourire amusé)
Je suis sur que cela fait effet d'habitude, alors faisons comme si, montrez-nous votre fameuse grandeur Médicis quand nous serons dans l'antre de l'ours.

Puis il lui tend son bras, il était difficile d'imaginer cela encore quelques heures plus tôt. Si il est là, c'est que sa beauté masquant son vrai visage a un attrait tout de même, mais dans son esprit, elle reste la maîtresse de son père. Il compte l'utiliser, mais si elle croit pouvoir l'amadouer encore et encore avec ses charmes, elle se trompe ... il la considère comme l'objet de son père. Enfin, jusqu'à hier ...

    Suis-mois, je te fuis, fuis-moi, je te suis.
    Alessia s'humecte les lèvres quand il lui lance son sourire narquois. C'est de bonne guerre. Enième manche de ce jeu de dupe auquel il commence à faire des progrès.
    Comme quoi, tous ces mois passés ensemble l'auront au moins civilisé.
    Toutefois, la route est encore longue pour faire de lui un vrai Prince florentin.

    Mettant son bras sur le sien, Alessia n'a pas encore joué son joker : Lemerco.
    En tant que Régent de Bretagne, il l'avait faite recherché dans toute l'Europe après sa disparition.
    Elle a été sa Dukessima. Il l'a connu aimante et aimée d'Elfyn. Sa réaction dès qu'il la reverra signera la couleur de son avenir.

    Installés dans le salon par l'intendant, soudain Lemerco arrive. Alessia se tient dos à lui, près de l'âtre rougeoyante.
    La peau d'Ours blanc en guise de parure.
    Il ne l'a pas encore vu ...


Edit pour cohérence avec l'action du post précédent. Oups.
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"L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé. A consommer avec modération."
Taliesyn_de_montfort
“Un homme sans projet est l'ennemi du genre humain.”

    L'ours arrive, il est vieux. Enfin c'est l'impression qu'il me donne, et la lassitude lui donne de l'âge. Il est loin le temps des projets fous visiblement, de la chute de la Normandie où des éclats politiques divers. L'abandon du trône par Dol revêtait donc un autre revers, celui de ses espoirs. Il ne faudrait pas que je le convainque du bienfondé du projet, mais plus du bien fondé de vivre autre chose que sa mélancolie. Un sursaut de paternalisme dans sa voix, il me traite de bizut comme un certain temps. Cela ne m'arrache pas le sourire attendu, je suis en colère de le voir ainsi plus que réjoui de le retrouver.

      Le jour où je serai mort la Bretagne aura définitivement tout perdu.


    Mon avis est simple, il va falloir l'énerver pour qu'il se réveille, et finalement, Alessia aura tout son rôle à jouer. Je lui jette un regard d'ailleurs, il ne l'a visiblement pas encore remarquée. Alors je chatouille, là ou ça fait mal, la puissance de l'homme est moindre que la dernière fois que je l'ai connu, la verve morne, et l'ours à le poil rêche.

      J'ai grand soif, apportes moi du vrai alcool, pas de ces trucs mielleux auquel j'ai pu gouter en Italie. Et toi, tu te fais vieillard ou c'est une ruse pour que l'on ne se méfie pas de toi ? Peu de gardes, peu d'hommes de main, je m'étonne de voir que tu vis comme un bourgeois plus qu'un noble. As-tu abandonné définitivement toutes tes troupes d'hommes prêt à la rapine et au larcin en terres françaises ?

      Saches-que nous avons un projet, et tu en es partie prenante. Que dirais-tu d'être l'épine du pied d'un Empire et de deux Royaumes ? J'ai besoin d'hommes en plus des miens, à nous deux nous pouvons créer une principauté souveraine non loin du Brabant et créer ce que la Bretagne n'est plus, une force militaire rayonnante.


    Sans m'en rendre compte j'avais exclu la Medicis, mais il m'est impensable encore d'imaginer comme associée une femme. Elle devra encore batailler ferme pour gagner ce rang.

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Pour me suivre
L_aconit
    "Allons chez l'Ours."


Allons chez l'ours? De quoi s'agissait-il cette fois, d'aller chercher vaillamment une nouvelle toilette sauvage à la Medicis? Qu'est-ce que je faisais là encore, c'est ce que tu te demandes? Moi, je suis de toutes les parties. Fines ou de chasse, l'ombre du Prince. Je suis son écuyer, et en cela, il est hors de question que j'attende le Montfort à domicile, surtout si l'on considère son hyperactivité naturelle...

Le trajet a été long, Taliesyn a en sus une vessie extraordinaire qui ne réclame aucune halte durant les cahoteux convoyages, et une langue pointue toute apprêtée à rendre coup pour coup les piques verbales ( ou tétonales ) de la Medicis... De là haut, nous avions tout entendu lorsqu'Il s'était approché du carrosse pour se mettre à la hauteur de la brune , et puis ce n'est pas comme si les deux cachaient leurs discussions , autant te dire que leurs joutes rendent globalement tous les déplacements encore plus interminables. Je saute à terre et laisse la place à coté du cocher libre, pour le plus grand bonheur de mon cul qui commençait à prendre une vilaine et définitive forme aplatie. Mes bleus se posent sur cette peau de bête immaculée qu'Elle arbore , fascinés , et ne parviennent pas à s'en détacher lorsqu'elle descend de la voiture. Moment de flottement. Félin, je m'étire et considère la place forte qui me fait face.

    Ha. Cet ours.


Adieu traque et bête féroce, trophée et gloire! Il s'agissait donc du marquis de Dol. Plus souvent croisé en ville ( pour ne pas dire en taverne) qu'ailleurs, le marquis avait la réputation de taquiner les filles de joie et de parler gras. Tout un programme! Ajoutons à cela grande vessie et Tétons pointus... Je préfère ne pas assister à cela.


Le jeune écuyer prit le parti d'être content de ne pas devoir pénétrer chez le tempétueux Lemerco, et également celui de se trouver une occupation pendant que le Prince et la Dukessima allaient lui faire risette. Il s'éloigna du carrosse, en quête d'un passe-temps chronophage... Mais pas trop tout de même conscient qu'avec la Medicis au bras, il n'était pas certain que les parlementations prévues par le Retz durent aussi longtemps qu'il ne l'imaginait. Taliesyn de Montfort était un Prince qui aimait vivre dangereusement.

    Admirable .



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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
Lemerco
Lemerco n'avait pas encore remarqué la forme blanche qui profitait du feu allumé dans la cheminée. L'ours n'était point frileux, mais son personnel semble l'être, à tel point qu'ils participent de façon précoce à la déforestation en plein mois de Juin. Cocasse pour un amoureux de la nature comme l'est l'ours.

Le prince répond à ses flagorneries.
Il devine aisément toutes ces tentatives de provocation, d'excitation de l'égo, de stimulation d'une ipséité à compréhension aiguisée par des années de pratique de jeux simulant des stratégies, développant la capacité d'appréhender les actions, réactions, intentions de l'adversaire.


T'auras ce que je te donnerai à boire.

Tu t'es cru chez Minouche ici?

Mais en l’occurrence, ce sera du lambig.


L'arrogance de la jeunesse l'épatera toujours. Etait-il comme cela à son âge? Les souvenirs commencent à lui manquer, le jugement s'effrite.


Tu sens le crottin et la sueur. Ces odeurs des gueusailles ne siéent guère à mon nez de bourgeois. Mais ma noblesse d'esprit m'intime de surmonter cette épreuve olfactive et t'écouter. Alors de grâce, ne la ramène trop sur le status social.

Lemerco marque une pause, et réagit à la proposition.

Je ne souhaite plus être l'épine de personne. Je suis arrivé à un stade dans ma vie où l'être et le paraitre semblent deux choses incompatibles. Pour être, il faut livrer bataille. Pour paraitre, il faut écraser ses adversaires. L'un demande déjà beaucoup d'énergie, et je suis lassé du second.

Les principautés, les indépendances, toutes ces choses illusoires, j'en ai cure. Je laisse cela aux jeunes cons encore pétris d'idéaux futiles.

Mais m'amuser, et me battre, seules distractions qui restent dans ce monde, avec la possibilité d'emmerder une femme en l'épousant et lui rendant la vie impossible, c'est être.

Dis-m'en plus.

Le lambig arrive, amené par un homme sentant aussi mauvais que la prince.
Les godets sont remplis, au nombre de trois. Trois. C'est ce qu'il fallait pour lui rappeler qu'il y avait une autre personne dans la pièce. Jetant un coup d'oeil sur la forme blanche immobile, il désigne cette dernière du pouce et demande à Taliesyn...


Et ça, c'est qui, c'est quoi?

Je n'ai pas commandé de tapisserie pour décorer mes murs.

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Alessia.
Alors la Médicis se détourne du timide feu et dégage légèrement la gueule de l'Ours blanc de son visage.
C'est moi.

Face à Lemerco, elle est soudain émue aux larmes.
C'est comme un éblouissement, un déchirement atroce. Ses souvenirs la balayent, la submergent dans un tourbillon sans fin.


Sono cosi felice di vederti. Molti sono morti...(Je suis si heureuse de te revoir. Tant sont morts ... )

Oui, c'est elle ...
Et dans l'émotion qui est la sienne, elle en perd son breton un instant.

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"L'abus d'une Médicis est dangereux pour la santé. A consommer avec modération."
Taliesyn_de_montfort
“Au galop ! Jouir, vivre ! Nous sommes mortels !”

    Enjoué, malgré la mine semi-sérable de l'ours. Il me traite de con, balaie de la main tout mon projet, bien loin d'un pragmatisme sage qu'il aurait arboré tel un alambic à l'abri des regards et isolé du monde. Mais la conscience est pleine, il n'est plus de ceux qui portent un projet, las de l'humain, trop ivre de leur querelle incessante, pas assez autoritaire pour être dictateur, mais assez légitime pour commander. Il est naturel qu'il soit usé. Après tout, un jour l'on m'avait rapporté qu'il n'était qu'un cuistot trouvé au hasard des cuisines à Montfort auquel on avait forcé un mariage avec ma cousine. Etait-ce vrai? J'en doute, car tout comme chez Minouche, je ne m'approcherai pas d'un plat auquel il aurait participé, ce serait comme laissé la Duchesse du Rohannais proche d'un coutelas de cuisine. D'ailleurs que devient-elle? Mes yeux sont ronds, il ne parle plus, les verres se tendent, la Médicis se détend. Trop peut-être? Des larmes, une telle fragilité me parait incongrue, un nouveau tour, ou des sentiments. Il faudrait que j'apprenne un jour à découvrir lorsque c'est son masque ou la vraie. Je n'y prête pas attention, j'enchaine, à bas les futilités.

      De toutes manières, je ne m'attendais pas à te demander de porter tout un projet à toi seul. Mais de me prêter main forte. Les idéaux ce sont ce qui font que les hommes suivent une marche forcée vers leur propre mort. S'il ne t'en faut pas, ce dont quelque part j'en doute, sinon tu aurais su tenir tout un règne, pour les autres il est nécessaire. Mais je l'animerai, je l'incarnerai. Mais j'ai besoin de tes hommes, de tes capacités et ton sens tactique, car des batailles il y'en aura. Nous saurons les bienvenus, mais je ne suis pas là pour intégrer une cour, mais pour la créer.


    Les verres se servent donc, je bois de cet alcool fort, et j'observe la scène. Je ne connaissais pas plus que ca la Médicis bretonne, et ses rapports avec Dol. Nous partirons à trois dans ce projet, il me faudrait prendre en compte ce paramètre. Prenant un verre me baladant dans la pièce, jetant un oeil aux jeux et lectures solitaires du Marquis. Puis je posse mon céans contre un meuble, m'interrogeant sur cette relation qui aurait pu rendre si émotive mon ancienne captive. Je continue de siroter mon verre, et m'approchant de la Médicis, lui tend un mouchoir. Mon message est multiple, tant de faiblesse me mets mal à l'aise, il ne faut pas qu'elle dévalue la valeur de son apport dans ce projet en jouant l'infant. A-t-elle vraiment besoin de concentrer l'attention sur elle alors que nous discutons de choses sérieuses ? Je racle ma gorge et me tourne vers le Marquis.


      J'ai des hommes, j'ai appelé mon neveu à nous rejoindre. Et certains éclaireurs sont déjà sur place. La place nous attend, il ne faut que notre volonté et des hommes pour inspirer le respect dans notre entreprise. J'ai l'esprit de conquête qu'avait mon père en moi, je me sens prêt à abattre des montagnes.

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Pour me suivre
L_aconit
Et moi pendant ce temps là...


Dans la cour, je fais le tour des gens de Dol. Il y a un jeune valet qui joue à un jeu des plus attirants. Tenter de faire des ricochets au sol, ce qui a le don de faire crier une grosse bonne non loin, sans doute agacée. Adossé, j'observe le manège un instant, après tout j'ai du temps à tuer pendant que peau d'Ours et son Prince font affaire. Un fin sourire se dessine au coin de mes lèvres. Il est habile, et foutrement beau. Mes bleus décortiquent ses mouvements, la technique utilisée pour faire rebondir la pierre presque aussi bien que sur l'eau. Il a remarque ma présence, et surtout, mon admiration. Je me reprend, redressant mes épaules, regardant ailleurs. N'importe où où il n'est pas. J'ai le feu aux joues facile, il ne faudrait pas qu'il constate ma gêne. Je prends une inspiration et décolle mon dos du mur qui l'accueillait , un dernier regard au gar...

    Il est là. Me tend la pierre plate.


L'incendie a pris du terrain sur mon visage pâle. Tant pis. Je saisis la pierre et opine en guise de remerciement. Message reçu. Je suis incapable de lui parler. C'est toujours plus compliqué pour moi de nouer avec un garçon de mon âge qu'avec un jouvencelle. Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine. Tais-toi, traitre.

Je tente d'adopter sa technique mystérieuse, faisant glisser vivement mon geste pour faire ricocher la pierre, et autant dire que la technique n'est pas encore parfaite. Voir... Lamentable. Je suis un bleu. Mais un bleu persévérant. Je retente ma chance.


Dans la cour, les deux adolescents s'évadent, le blond arrive presque à ses fins au bout d'une énième tentative jusqu'à ce que ...

    'Crack'!


Funérailles! ça, c'était le bruit de la mort d'une fenêtre de Dol. Et potentiellement du crâne de l'Aconit lorsque la grosse bonne aura fait les quelques pas qui la séparait d'eux. Ou celui du tibia brisé par le Retz. Bref, les possibilités étaient multiples, l'issue unique: Fuir.


- Gast!

Pas le temps de dire au 'revoir, c'était bien'. L'écuyer avait pris ses jambes à son cou, autant dire que le feu , il ne l'avait plus aux joues...

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil
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