Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP Recrutement] Dans la rue face au repère...

Donatien_alphonse
... ça court, ça braille et ça s'agite, le tout, dans un rythme parfaitement dérangé et désorganisé mais que voulez-vous, quand les mômes des miracles vous donnent un coup de main, vous pouvez vous attendre à un résultat rapide et précis mais pour ce qui est de la mise en place, vous pouvez toujours pleurer ! Mais qui voilà perché à une fenêtre du clan, agitant ses deux bras dans tous les sens dans le but de coordonner cette petite troupe de têtes touffues ? Vous l'aurez donc deviné, ce n'est autre que Donatien, le balafré ou celui dont la réputation n'est plus à faire au sein de la Cour des miracles.

"Plus haut l'étendard, on y voit que dalle !"

C'est que le Rey des thunes tenait à afficher les couleurs du clan Cielo Azzurro, partout au sein de la rue Montorgueil de la Cour des miracles et ce, au moyen d'étendards au tissu usé et parfois même déchiré mais, il fallait que ça claque, que ça en jette sinon, comment espérer pouvoir marquer dignement le territoire du clan si ce n'est en pissant sur tous les pavés imparfaits ?

"Là, juste devant l'entrée la table et ram'nez du vin et d'quoi écrire !"

L'index désigne l'entrée du clan en contrebas, exactement où le Roy fou se tiendra un peu plus tard pour accueillir de nouvelles trognes.. car son objectif en ce jour était certain et tout tracé, il fallait gonfler les rangs des Azzurro et pour se faire, tous seraient acceptés, c'est qu'en la Cour des miracles, tous sont prêts à signer d'une simple croix si au bout, ils y trouvent de quoi manger et se rincer le gosier. Alors, si ces derniers ont la joie de pouvoir éclater quelques hanches de pisseuses au passage, c'est de leur propre sang qu'ils signeront.

"Voilà, parfait, on n'touche plus à rien ! DENIS !"

Le regard dévie sur le môme qui se tient à ses côtés en cette piaule de l'étage du clan.

"Y a plus qu'à faire courir le bruit, allez, tirez-vous maint'nant !"

Une bourse de cuir est adressé au marmot qui déjà, décampe pour rejoindre la ruelle et passer la consigne. Tous aux miracles et dans les alentours devaient marquer leur esprit au fer que les Azzurro recrutaient et ce, jour et nuit !
C'est fièrement que le balafré finit par rejoindre la rue face au repère afin de contempler le résultat de tous ces petits travaux. Des étendards dans tous les coins, la couleur rouge sang volait au rythme du vent mais désormais, plus aucune agitation aux alentours, tous les marmots miraculés s'étaient attelés à leur nouvelle tâche basée sur une communication simple, celle de diffuser la rumeur.. le Rey souffle longuement, tel un père au regard attentif posé sur ses propres enfants qui volent enfin de leurs propres ailes vers un avenir incertain.

Enfin, le voici qui prend place à cette table branlante, le dos tourné face à l'entrée du repère. De l'autre côté de la table, un autre tabouret sur lequel tous les intéressés pourront prendre place et, converser avec le Roy fou en personne.
Accoudé à la table, bouteille de vin dé-bouchonnée au moyen de ses dents alors que le liège rejoint les pavés dans un PFUAH des plus parfaits. Il est grand temps pour lui maintenant.. de boire une gorgée dans un premier temps pour ensuite.. boire une autre gorgée, c'est qu'la première est mal passée !

Qu'il trouvait le temps long notre fou, battant la mesure sur le bois crasseux et lacéré de la table de sa main gauche au petit doigt manquant..

_________________
Merance
    - Tu as bien compris Capucine, tu dois porter ce sachet de feuilles sur toi, dans une poche ou dans le pli de ta robe sinon cela ne servira à rien.

    Mille fois déjà que Mérance faisait la leçon à la jeune fille âgée d'à peine seize ans qui s'était adressée à elle en désespoir de cause. La pauvre fille se lamentait de ne pas avoir assez de clients pour gagner assez d'écus et on lui avait dit de s'adresser à la "sorcière", celle qui pouvait tout régler. Sauf que Mérance savait très bien que tout ne se réglait pas à coups de superstitions et de potions. Il fallait aussi y mettre du sien. Mais pour l'heure, la gamine tenait à ce que la rousse règle ses problèmes aussi, Mérance avait cousu un petit sachet dans lequel elle avait glissé quelques feuilles d'achillée qu'elle avait payé un prix d'or et permettrait à Capucine de renforcer sa positivité. Il était su de toutes celles qui connaissaient les plantes et qui avaient des pratiques peu conventionnelles pour la période que la plante conférait un certain pouvoir de séduction. Ainsi la gamine pourrait gagner sa vie et faire vivre sa famille décemment. Mais encore fallait-il que la blondinette se conforme aux instructions de la rousse et ça, ce n'était pas encore fait.

    Cette dernière raccompagna Mérance sur le pas de la porte. La rousse s'était déplacée. Quand elle le pouvait c'était ce qu'elle faisait préférant garder sa baraque à l'abri des regards indiscrets. Elle savait que certains voisins ne voyaient pas d'un bon œil ce qu'elle faisait et l'inquisition serait heureuse de la brûler sur le bûcher sous n'importe quel prétexte. La marque qu'elle portait à la base de son cou elle-même lui conférée un allé simple pour l'enfer aussi préférait-elle gagner un peu de temps avant d'être obligé de s'y rendre.

    Le regard légèrement voilé, Mérance leva ses pupilles céladon pour observer avec attention celle dont le visage portait déjà les stigmates d'une fatigue avancée alors que la journée n'était pas à son zénith. Et gentiment, parce que Capucine lui rappelait cette naïveté qu'elle avait il y avait de ça bien longtemps, Mérance sourit à la jeune fille. Cette dernière éclata d'un petit rire joyeux qui montrait ô combien ses tracas du moment venaient de s'envoler.


    - J'te l'promets Mérance, j'fais tout comme t'as dis. J'y f'rais bien attention.

    Et sans crier gare, elle vint planter un baiser sonore sur les lippes rosit de la rousse. Arquant un sourcil, cette dernière ne s'en offusqua pas pour autant mais fut simplement surprise de cette proximité qu'elle n'avait pourtant aucunement cherché à provoquer. Mais à croire que parfois, même les simples d'esprit devinaient ce que les autres tentaient vainement de cacher. La main de Mérance finit par caresser la joue avec une douceur qu'elle n'avait pas offerte depuis bien longtemps puis elle se retourna pour s'en aller. Elle eut une hésitation, voulut donner quelques encouragements à sa petite protégée mais la rousse se retint et ce fut un banal "tu sais où me trouver si tu as besoin" qui clotura la rencontre.

    La Sabran n'était pas du genre à s'épancher. Depuis toujours on lui avait rogné les ailes du côté du sentiment. Jamais elle n'avait eu un moment de pur tendresse avec quiconque et encore moins avec sa famille. Seul son frère ainé avec reçu quelques sourires mais jamais elle n'avait été au-delà. D'ailleurs, qui aurait aimé la prendre dans ses bras pour lui offrir juste un peu de chaleur humaine ? Certainement personne puisque ce n'était jamais arrivé mise à part avec le vieux prêtre Eusèbe qui avait osé le faire à quelques reprises mais Mérance avait mis ça sur le coup du besoin d'absoudre les pêchés qu'elle traînait.

    Pathétique... misérable vie... Elle en était là de ses réflexions lorsqu'un gamin vint à toute vitesse se jeter dans ses jambes. Mérance baissa sa tête pour voir si tout allait bien lorsqu'elle se rendit compte que le gosse s'était entaillé la main en tombant. Décidément, sa journée s'annonçait particulièrement mouvementée.


    - ça va, pas trop mal ?

    Et le gosse de regarder la rousse avec un léger dédain qui en disait long sur ce qu'il pensait.

    - t'aurais pu faire 'tention au lieu d'regarder ailleurs !

    Mérance ne fut pas étonnée de la réplique d'un môme haut comme trois pommes car dans le quartier où elle se trouvait, tout allait trop vite. Les gamins grandissaient avant même d'avoir su poser un pied devant l'autre et les hommes et les femmes on n'en parlait même pas. Mais ce jour-là, la maudite décida qu'il valait mieux en sourire. Et sans laisser le temps au petit de se sauver, elle le fit asseoir sur la margelle d'une porte tout en fouillant dans sa besace de cuir.

    - Ne bouge pas, je vais te mettre quelque chose sur la plaie sinon ça va s'infecter et dans quelques jours tu ne pourras plus te servir de ta main...

    Fallait dire aussi que ce n'était pas comme si tous les poivrots ne pissaient jamais dans le caniveau de la rue... sans parler des crachats et autres joyeusetés du moment. Secouant la tête afin de chasser ce qu'elle était en train d'imaginer, Mérance prit un bandage fait d'un linge propre pour entourer la petite main après avoir mis un peu de baume qu'elle gardait toujours au fond de son sac.

    - Dis, t'peux t'dépécher dame, j'dois répandre la bonne nouvelle du clan azzuro et tu m'fais perdre du temps... vont pas êt'contents là-bas si j'fais pas c'que j'dois.
    - j'ai presque fini... et c'est quoi cette bonne nouvelle ?


    Ben oui quoi, autant s'intéresser un tant soit peu à ce qu'il se passait dans le coin le temps d'y être. Ça meublait un peu le silence qui devenait gênant surtout que la petite anguille qu'elle avait dans les pattes commençait à s'agiter vivement afin de repartir à la charge.

    - Ben y'a du recrut'ment dans l'air mais c'est pas pour toi m'dame, eux sont pas aussi jolis qu'toi et tout propre sur eux...

    A peine Mérance eut-elle le temps d'afficher un sourire tout en finissant de faire le nœud du bandage que l'anguille se jeta sur ses pieds pour mieux s'en aller.

    - A la r'voyure m'dame...
    - c'est ça, à la prochaine fois...


    Mais la curiosité de Mérance était piquée à vif surtout depuis son retour d'Empire où elle avait laissé sa petite sœur près de leur frère aîné. Ces deux-là n'avaient pas besoin d'elle pour s'entendre. En mettant leur colère de côté ils finiraient par s'aimer. Quant à elle... elle n'avait jamais existé dans leur monde alors pourquoi insister pour y rentrer. Aellune n'avait cessé de lui faire des reproches quant à Loghan, la colère dans son regard avait fait retomber son besoin d'être à ses côtés ne serait-ce qu'un peu... On ne pouvait rattraper une vie qui aujourd'hui était enterrée.

    Prenant son courage à deux mains, Mérance prit la direction de là où l'agitation régnait. Elle ne savait pas ce qu'elle y trouverait mais au bout du chemin il devait bien y avoir une raison de vivre comme elle l'entendait... Ses pas se firent légèrement plus rapides, son regard plus vif, sa détermination plus grande. Le menton relevé, elle était drapée d'une fierté sans vergogne quand enfin elle passa le pas et se présenta au balafré. Ça tombait bien que cela soit un homme qui tentait de rameuter du monde, au moins elle n'aurait pas à faire semblant pour être elle-même face à cette engeance que la terre portait. Sans gêne, l'habitude des endroits pas toujours catholique dans lesquelles elle devait mettre les pieds, la rousse s'avança d'un pas assuré jusqu'à la table des hostilités. Regard détaillant l'homme, elle finit par lâcher.


    - Le bruit court dans la rue que c'est ici qu'il faut être si on veut discuter.

    Les pupilles se rétrécirent comme celles d'un félin pour mieux observer le chat prêt à dévorer les souris qui passeraient entre ses pattes. Mais Mérance n'avait rien d'une souris ordinaire. Elle, elle avait l'âme aussi sombre qu'une offrande faite un soir de lune noire quand le sang est versé au nom d'un dieu oublié.

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Donatien_alphonse
Mais qu'est-ce donc que ceci ? Hm, ce n'est rien, juste une légère brise qui vient porter aux narines de notre balafré, bien des saveurs connues des miracles, effluves de vin, de bière et de pisse et pour les plus expérimentés alors savoir lire entre les lignes apportera le sang et la sueur à votre esprit.. sans nul doute un autre corps inconscient recraché du Fight Club comme une mère porteuse recracherait son propre rejeton dans une flaque de ce liquide visqueux mélangé de nouveau, au sang.

Le Rey des thunes pique du nez, son menton glisse le long de son poing fermé sur lequel il prend appui et dans cette sensation de chute éternelle, le voici qu'il se ressaisit dans un parfait sursaut qui vient déclencher un coup de son genou dans la table de fortune dans un parfait.
"Aoutch ! Bordel !" Regard circulaire autour de sa propre personne, personne n'a rien vu, c'est parfait. "Hum !" La bouteille de pinard à nouveau empoignée, goulot bien vite porté à ses lèvres et, nouvelle rasade bien vite expédiée.
La cul de la bouteille maintenant bien entamée rejoint de nouveau le bois de la tablée mais, la main ne la relâche pas pour autant et le regard observe avec attention le contenu au travers du verre sale et vieillit par le temps. Quelques morceaux de liège flottent encore en surface, c'est toujours ainsi mais ces derniers, jamais ne se retrouveront en son gosier.. quelle est cette nouvelle règle de la physique qui n'a de cesse de sauver ces quelques petits résidus malgré les nombreuses gorgées envoyées bien trop hâtivement ?


"Hm.."

Une nouvelle brise vient jusqu'à lui, ses narines inspirent dans un bruit fortement prononcé dû à un petit invité au sein de sa narine gauche, en son intérieur, fermement accroché aux quelques poils, ce même invité qui n'a de cesse de lui chatouiller la cavité et qui.. "ATCHAAAAA !" L'intrus est expédié, mission accomplie.. expédiée où ? Lui même n'en a aucune idée mais le voici désormais libre de pouvoir humer pleinement tout ce qu'il souhaite !

L’œil vif perçoit autre chose, dans le fin fond de la rue Montorgueil, quelqu'un vient. Un membre du clan qui sait, peut-être un marmot qui revient à la charge, ce qui alors, ne serait pas de coutume, ces derniers ne reviennent jamais une fois qu'ils ont eu leur paiement.
Il grimace, se frotte les poils du menton de sa main complète alors que par instant, les ongles viennent frôler ses cicatrices sur ses joues et qui lui donnent cet air de sourire éternel. Ses cicatrices.. les abords de Paris, cette clairière, un duel, la Prévôté, la folie et le sang.. ce sang qui recouvrait cette herbe pourtant parfaite avant leur arrivée.


"Oh p'tain !"

Une voix s'élève, cette dernière est bien trop proche et pourtant, elle ne ressemble pas à celle qui vient le tourmenter depuis maintenant bien trop longtemps. Son regard relâche le fond de la ruelle et alors que sa tête pivote, ses deux perles en viennent alors à se poser sur.. délicieuse et parfaite inconnue que voici et qui se présente face au domaine du clan Azzurro. Ce sourire en coin en dit long et le chasseur ne relâche plus des yeux cette nouvelle proie qui pourtant ne pourrait être considérée que comme une invitée digne de ce nom. Qui a dit que le clan ne savait point recevoir en ses terres ?
Lentement, notre balafré se redresse, s'appuyant de ses deux mains contre le rebord de cette table de fortune et ce, sans ne jamais détourner le regard. En tant que propriétaire des lieux, il se devait de.. se présenter ? C'est qu'il n'avait foutrement rien préparé, lui qui s'attendait à recevoir la venue de boiteux et autres joyeux soûlards qui pourraient être prêts à jouer leur propre vie aux dés.


"Hm." Son sourire en coin qui s'accentue alors. "Je suis content d'apprendre que les rats accomplissent correctement leur tâche.. qu'ils sont mignons vous n'trouvez pas ?"

La main désigne un tabouret posé là, aux côtés de la parfaite inconnue afin de l'inviter à prendre place. Le Roy fou lui, se contente de poser une fesse sur le rebord de la table, joignant ses mains entre elles, tête parfaitement tournée si bien qu'il pourrait s'en péter la nuque et son regard qui toise, observe.. apprend de cette nouvelle venue !

"Vous êtes au bon endroit mais permettez que je m'présente, je suis Donatien Alphonse François de Sade, Rey des thunes autoproclamé de cette Cour des miracles et vous voici plongée en plein cœur de la rue Montorgueil, territoire incontesté des Cielo Azzurro."

La pause est marquée volontairement.

"Permettez-moi de demander à qui ai-je l'honneur de parler et, de quoi voulez-vous parler ?"

Il lui faudrait songer à embaucher une trogne qui saurait parfaitement accueillir les nouvelles venues, c'est que le Roi fou était du genre à.. s'amuser avant tout !
_________________
Owenra
Les grandes portes sont ouvertes. Le Balafré a voulu la jouer en grandes pompes. Une table devant, lui derrière, la rue face à lui, le domaine dans le dos. Dans l'embrasure de la porte, dissimulée dans l'ombre, la Renarde reste debout. Patiente. Impassible. Les gamins doivent faire les messagers. Le temps passe. Pas un seul pecnot en vu.
Alors elle se glisse derrière la porte ouverte. A l'abri des regards. Toujours dans l'ombre. Le dos solidement appuyé contre le mur de pierres froides. C'est qu'elle commence à s'emmerder sévère. Alors elle sort sa pipe en bois. Le chanvre est vite installée, vite allumé et les première bouffées consommées.
Quand au bout d'un moment, des bruits de pas semblent se rapprocher. Une voix féminine intercepte le Don. La Renarde reste à sa place, invisible aux yeux extérieurs. Seul l'odeur de chanvre pourrai témoigner de sa présence. Elle est là, elle écoute. Le Roy se présente et maintenant, on attend que la femme face de même.
A en juger par la voix, la Rousse pense qu'elle doit être plutôt mature et détonne avec ce qu'elle pensait croiser -à savoir, des gueux, mendiants, cul-de-jatte, gosses ou autre. Elle ne se montre pas, ne fera pas d'entrée tonitruante, ce n'est pas son genre. Pour l'instant, elle attend la suite, voulant voir ce que cette candidate pourrait apporter.

_________________
Merance
    Le décor était planté. Le besoin d'en faire partie germait tout doucement, sans faire de bruit et parce qu'elle n'était rien ni personne depuis toujours, elle avait ressenti comme un appel, celui qui saurait lui ouvrir enfin les portes sur ce destin qui était le sien. Mérance avança de son pas assuré, celui qui avait arpenté les rues de Paris ainsi que de ses faubourgs depuis tant d'années. Qui aurait cru qu'une femme telle qu'elle pouvait vivre dans un coin perdu de Saint-Marcel où se côtoyait paysans et nobles et avoir pignon sur rues ? Certainement pas sa propre famille qui au final ne se souciait pas d'elle, pas plus qu'elle ne le faisait. Tout était bien qui finissait bien, pas de regret... jamais… dans ses actes ou ses pensées rarement elle se retournait.

    La tête haute, le regard aiguisé vint se poser sur celui qui se proclamait Roi extirpant au final un léger sourire narquois sur le bord des lèvres fines.


    - Je confirme, ça grouille dans les rues on croirait des joueurs de flûtes qui incitent le moindre rat à sortir de son nid afin de venir faire son office. Et apparemment ça marche puisque j'ai suivi le son...

    Une pensée pour le gamin qu'elle avait rencontré quelques minutes plus tôt et qu'elle avait soigné. Un jour peut être le reverrait-elle... ou pas. La dure loi de la rue, elle en connaissait les règles et ne s'en offusquait plus. Et tandis que son esprit revenait doucement à ce qu’il se passait ici et maintenant, ses pupilles examinaient le moindre recoin de l'espace où avait lieu la rencontre. L'habitude de noter le moindre détail dans sa mémoire lorsque durant ses heures de solitude et d'enfermement, elle essayait de ne pas devenir complètement cinglée. Puis les billes aux nuances sauge se mirent à briller quand le Roi dans sa grande mansuétude lui demanda qui elle était.

    Presque déçue de devoir passer par les présentations, Mérance ne put retenir une légère remontée de son sourcil gauche tout en cherchant bien vite à contourner la question... ou bien mentir... ou encore… dire qu'elle était fille d'un baron déchu mort d'avoir poussé ses propres enfants à mordre la main qui les nourrissait. Braves petits qu'ils étaient alors. L’ogre pensait qu'à tout jamais sa progéniture serait d'une docilité désarmante en ayant choisi pour chacun d’entre eux un futur funeste qui, au final, leur allait si bien... Ou bien choisirait-elle le nom de cet époux mort d'avoir cru en sa bonne étoile et surtout en sa capacité à mettre en esclavage une fille déjà marqué par le saut du destin pour ne pas dire par celui du malin. Mérance releva ses agates pour venir les planter dans le regard de l'homme qui se tenait en face d’elle. Un de plus qui détenait peut être son futur. Jamais deux sans trois disait-on mais avec celui-là elle voyait là une délivrance, la fin d'un parcours chaotique et tragique. Passant le bout de sa langue sur les lèvres sans vulgarité, juste un besoin naturel de s'humecter, elle se lança.


    - Votre Altesse... ainsi c'est vous qui donnez de votre personne pour recevoir, vous m'en direz tant...

    Mérance adoptait volontairement une attitude légèrement frondeuse. Non pas pour se moquer du Roi en lui-même mais généralement, les têtes bien pensantes déléguaient plutôt que de se taper le sale boulot. Pour un être du sexe opposé, il méritait peut être un peu plus de considération que ce qu’elle était capable de donner d'ordinaire. Un léger mouvement de son épaule vint accentuer sa décision.

    - Et bien vous m'en voyez honorée... En ce qui me concerne, on m'appelle la Maudite quand on a besoin de mes services ou tout simplement Mérance lorsque c'est d'un ordre plus personnel.

    Le temps de laisser l'information digérer par Donatien que la rousse reprenait.

    - Et je pense que le sujet de discussion est déjà trouvé sinon je ne vois pas à quoi servirait de faire savoir que vous cherchez du monde pour gonfler vos rangs. Mais soyons francs et ne perdons pas de temps. Je ne suis pas une combattante. Manier une épée était un privilège réservé aux mâles de ma famille et certainement pas aux personnes comme moi.

    Une pensée fugace pour ce frère patricide qui avait délivré les enfants de la famille de ce qui se faisait de pire sur cette terre. Ce frère qui avait appris, lui, à tuer sans rechigner. Mais Mérance chassa rapidement le visage de Loghan qui osait danser devant ses yeux à cet instant. Faisant une petite moue, la rousse se mordit l’intérieur de la joue avec violence avant de reprendre.

    - Franchement je m'en suis toujours bien sortie jusqu'à maintenant. Je n’ai pas à me plaindre car celui qui ose m'affronter scellera son destin à la mort, ni plus ni moins. Je ne prétends pas être meilleure qu'une autre, je suis LA meilleure. Aussi bien dans les soins que je peux apporter qu’avec les tisanes que chaque médecin sait administrer mais surtout avec les plantes que seuls les initiés peuvent utiliser.

    Les mots ne seraient pas prononcés. La confiance n'était pas de mise, du moins pas encore. Elle n'avait pas encore lié son destin à celui de la cour des miracles et encore moins à ce clan alors personne ne lui ferait dire ce qu'elle ne voulait pas offrir. Elle savait par expérience que les «on-dit » pouvaient être mortels mais les affirmations tuaient sans autre forme de procès. Alors dire à un inconnu qu’elle pratiquait des rites anciens emprunts de magie pour beaucoup oubliée, qu’elle lisait dans les entrailles des animaux morts les bons ou mauvais augures, que bien des choses la concernant n’était pas à dire à n’importe qui et que sa vie toute entière n’avait de sens que si elle arrivait à trouver le bout du tunnel…

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Donatien_alphonse
Les marmots miraculés, parlons-en mais connait-elle seulement l'importance de ce pavé imparfait qu'elle vient tout juste de soulever du bout de ses doigts ? Tous ces gosses qui courent au travers de ces ruelles sinueuses sont la Cour des miracles, chaque bruit de pieds nus ignorant les flaques de boue et de pisse ont une importance toute particulière pour ce quartier réputée qui les entoure mais avant tout, pour notre Roi fou.
Ces petites têtes poilues ne sont autre que ses yeux et ses oreilles, ils représentent une mine d'informations sans fin que toute organisation digne de ce nom ne pourrait ignorer. En échange de quelques paiements honnêtes ces mômes représentent alors une lourde pierre à ce vaste édifice pourtant terriblement fragilisé par le temps.

Le balafré s'en étoufferait presque suite à la dénomination lancée par la rousse, jamais encore il n'avait été nommé de la sorte et bien qu'il se soit autoproclamé Rey des miracles, tout ceci n'était dans le fond qu'une vaste blague. Un moyen comme un autre de porter directement atteinte à cette Royauté officielle mais avant tout, à la Prévôté et qui sait peut-être même, à l'inquisition en personne.
Donatien était un meneur, une tête qui se forçait à penser, une figure représentative très certainement des miracles mais sans son entourage du moment, il ne reviendrait alors qu'un funeste et simple voleur, coureur de jupons et son passé finirait alors bien vite par le rattraper. Son passé qui pourtant n'aura jamais eu de cesse d'appartenir à la Cour des miracles.
Et comme elle le disait si bien, son Altesse avait préféré mener en personne cet accueil de potentielles nouvelles recrues pour le clan Azzurro. Il en était plus sage ainsi, d'une part car ça lui éviterait bien des procédures à venir et pour cette dernière qui serait alors directement fixée en conversant directement avec la folie elle même. La folie oui, elle y serait bien vite confrontée, quoi qu'il arrive.

Le balafré écoute, observe avec attention le regard qui lui fait face mais à aucun moment son expression ne pourrait le trahir bien que ses entrailles à présent, bouillonnent d'en apprendre d'avantage. Cette curiosité qui n'en finit pas et désormais nourrie de part cette nouvelle arrivée.. Mérance, La maudite, quel est donc ton passé, quelle est cette histoire que tu renfermes en toi et qui en ce jour, te vaut ce surnom qui pourtant, pourrait en dire long.

Donatien pourrait l'allonger de force sur une table, enchaîner ses bras et jambes au moyen de lanières de cuir usé, plonger son regard dans le sien pendant toute une nuit durant dans le simple but de se délecter d'un savoir infini.. lui raser délicatement le crâne jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un cheveux et appliquer fermement la pointe d'une lame, sur le front de cette dernière. Une entaille infime, parfaite jusqu'à pouvoir retirer cette couche de peau qui surplombe le tout. S'attaquer directement à l'os se ferait alors dans un art parfaitement violent et ce s'il le faut au moyen d'une pierre dans le seul but de pouvoir y découvrir ce que renferme cette trogne hurlante sous la douleur infligée par le Rey en personne.
Mais il n'en fera rien soyez rassuré, encore un neurone qui vient de partir en vrille dans sa caboche jusqu'à le conduire à ces dernières pensées plus ou moins.. sombres.

Mais enfin, elle se livre, dévoilant au passage, une pointe de son caractère qui n'échappe pas au balafré qui laisse alors s'échapper, un sourire en coin. Nul doute que celle qui se présente face à lui ferait une parfaite Azzurro, nous ne parlons dans le fond pas réellement de recrue car tous, sont logés à la même enseigne au sein du repère. Jamais un Donatien n'aurait par le passé profité de son titre autoproclamé dans le simple but de prendre le dessus sur ses compagnons d'armes.
Des armes dit-elle d'elle même qu'elle n'est pas une combattante et pourtant, l'art qu'elle vante bien que très bref en détails saurait se montrer être bien plus tenace et meurtrier à la fois qu'un simple coup d'épée au travers d'un tissu jusqu'à venir rencontrer la chair.


"Hm.. notre bonne vieille rue Montorgueil aurait-elle laissé pénétrer en son antre, un autre pavé imparfait de cette Cour ?"

Pour le Roi fou, tout venait alors de se décider et pourtant, il lui faudrait encore s'entretenir d'avantage avec cette dernière et éventuellement même, lors d'une mission parfaitement improvisée à venir.
Mais son regard se détache pour venir fixer l'entrée du repère avant qu'il ne s'exclame enfin.


"Azzurro, qu'en-dis-tu ?!"

L'odeur de chanvre n'était pas habituelle au sein du clan et pourtant, lorsque les narines venaient à percevoir sa présence, c'est qu'une autre rousse n'était jamais bien loin et.. pas n'importe quelle rousse.
_________________
Owenra
Elle écoute. Toujours parfaitement silencieuse. La langue calée sous le bec de la pipe, la fumée qui s'insinue puis ressort dans un rythme régulier. Les oreilles attentives. Elle écoute la nouvelle venue. Le "Votre Altesse" bien que porteur d'ironie, la fait soupirer un nuage de chanvre. C'est qu'il va s'y croire le Don, après il sera infernal. "La Maudite" rien que ça ? Encore une torturée certainement. Nouveau soupir de la Renarde. Il n'y aura donc personne de sain d'esprit -à part elle- dans ce clan ? "Mérance" le nom ne lui dit rien. "Pas une combattante" humpf... Ça, c'est pas top. Il y a déjà ce qu'il faut au clan en matière d'empoisonneuse, entre Opale et Héno. "LA meilleure" sourire en coin. Voilà qui promet d'être plus intéressant. Peut-être peut-on lui laisser un essai. Peut-être qu'elle n'a pas encore tout dit, ce qui est normal étant donné que l'entrée n'est pas encore acquise.
Nouvelle bouffée quand Don prend la parole. La Renarde s'évade dans ses pensées. Une autre empoisonneuse, qu'en feront-ils ? L'avantage, c'est que celle-ci dit soigner en prime. Au moins, si Gild vient à partir, ils auront quelqu'un pour le remplacer. Si en plus... .

La Flamboyante se retrouve coupée dans ses songes par Don qui élève la voix, l'invitant indirectement à montrer sa trogne.
La porte est longée. Les bottes foulent le sol sans bruit. Elle sort de l'ombre, dévoilant d'abord les pointes des bottes en cuir, ses jambes habillées de collants facilitant ses mouvements, une lame pend à sa taille, la ceinture de cuir repose sur le bassin, un bustier de cuir repose sur un haut près du corps, ceint une poitrine modeste, la gorge est dévoilée, un bras le long du corps, l'autre replié dont la main tient la pipe fumante, les lèvres ne s'en détachent pas, le regard se pose d'abord sur Don, les cheveux roux sont lâchés et laissé à leur état indomptable. La bouche s'ouvre et la voix se fait entendre en recrachant une fine fumée chanvresque :


Azzurro dit que tu n'es pas obligé de gueuler.

L'attitude se veut nonchalante et suffisante. Les yeux verts pâles se posent sur la femme postulante. Elle l'observe, la scrute, tâchant de découvrir l'histoire que ce physique raconte. La bonne éducation se veut suintante. Et pourtant, la Renarde se méfie d'instinct. Nul doute qu'elle n'affiche qu'un masque. parmi d'autres. Se dissimuler aux yeux de tous pour mieux s'immiscer près d'eux et les endormir dans un sommeil éternel.
La pipe est écartée des lèvres qui se mettent à former un sourire en coin alors que la voix s'élève à nouveau et s'adresse directement à "la Maudite".


Nul doute que tes talents seront appréciés parmi nous. Ceci dit... .

Le silence est volontairement observé tandis que la Renarde s'adosse négligemment contre l'embrasure de la porte qui l'a dissimulée jusque là.

Nous avons déjà quelques empoisonneuses, si tu es la meilleure, nous aurons bien vite l'occasion d'en juger.

Les pupilles sont vrillées dans celle de la rousse qui lui fait face.

Toujours partante ?

Ne jamais se montrer sympathique au premier abord, on voit ainsi qui ne s'arrête pas à ce qu'il voit et qui ne se fit qu'aux apparences.
_________________
Merance
    L'air était devenu pesant dans cet espace où le face à face avait lieu. Mérance était venue là sur un coup de tête, en suivant son intuition et parce que depuis qu'elle était revenue de l'empire, les augures lui disaient sans cesse que sa route allait changer. Quelque chose de puissant se préparait, quelque chose qu'elle n'arrivait pourtant pas à définir correctement. Les runes comme les entrailles des poulets ne voulaient rien révéler de plus à celle qui s'interrogeait chaque jour un peu plus.

    Sa route à elle était semée d’embûches depuis le jour de sa naissance. Ses parents en avaient décidé ainsi, la rejetant à peine sortie des entrailles de celle qui lui avait donné la vie, mise au rebut de la société parce qu'elle n'était pas celui qu'IL attendait ou tout simplement... Son visage se figea lorsque Donatien prononça le mot qu'elle cherchait depuis tant d'années et qui, imperceptiblement la fit trembler. Un ouragan dans son sang venait de se déchaîner. Elle, la rousse, la maudite, la sorcière, celle qu'on évitait de regarder droit dans les yeux de peur de se voir affubler de pustules disgracieuses ou bien d'une cécité définitive, celle qui passait sa vie à courir après quelque chose qui pourtant continuait à lui échapper tant elle ne se sentait ni complète ni à sa place, elle savait désormais. Et comme si l'on déchirait le voile qui la maintenait prise dans un piège sans fin, Mérance exhala un souffle qui lui brûlait les poumons.

    Imparfaite... elle était imparfaite. Tels les pavés des rues de la cour des miracles, elle était ainsi. Dans la famille, elle avait été la seule à subir le courroux du rejet et elle n'avait pas compris pourquoi, se posant inlassablement la même question durant toutes ses années mais aujourd'hui, tout prenait un sens que sa tête en tourna. Aussi, la rousse fit un effort pour ne pas le montrer. Jamais montrer sa faiblesse à quelqu'un surtout si cette personne peut s'avérer un adversaire et encore moins à un ami qui n'est pas là pour supporter votre mal de vivre à votre place. La seconde partie de l'équation était pour elle une inconnue car des amis, elle n'en n'avait pas ou seulement Guylhem, l'apprenti du vieux prêtre qui était devenu un peu le sien avec les années. Donc adversaire jusqu'à preuve du contraire. L'esprit de Mérance mettait en place des barrières afin de rester sur ses gardes. Il avait beau se montrer civilisé le roi des Thunes, il était sur son territoire et pouvait à tout instant faire ce qu'il voulait.

    Forte de sa nouvelle conviction qui lui faisait percevoir les choses différemment, elle ne fut pas étonnée quand Donatien héla quelqu'un. L'odeur caractéristique du chanvre était venue titiller les narines de la Maudite depuis un moment mais elle n'avait pas voulu le remarquer, faisant abstraction de ces effluves qui, dans d'autres circonstances, auraient pu la charmer. Bien que ce n'était pas vraiment sa tasse de thé, elle préférait le pavot aux bienfaits apaisants pas uniquement sur l'esprit pour voyager dans les mondes incertains et les rêves inachevés. Donc le chanvre révélait la présence de quelqu'un et ce quelqu'un s'approcha à l'instant même où le Roi donna son approbation. Et là, Mérance ne put qu'observer la féline se mouvoir dans l'espace de son regard.

    Gracieuse, élancée, ondulante, la Maudite ne détachait pas ses yeux de la rousse qui s'approchait tout en parlant. Et l'esprit de la sorcière laissa tomber le couperet lorsque pupilles contre pupilles, les deux femmes se fixèrent... Dangereuse serait son nom. Rousse, belle, féminine et Menaçante. Voilà qui était dit, voilà qui était fait. Si l'homme paraissait nonchalant et certainement fou à s'autoproclamer roi, celle qui l'accompagnait transpirait le souffre. Toutefois, Mérance n'était pas du genre à baisser les yeux. Les longs mois que durèrent son mariage d'avec son tortionnaire Lothaire pour ne pas dire son époux l'avaient élevée au rang de téméraire pour ne pas dire insoumise tant elle se rebellait contre ce qu'il lui imposait. La mort était son cadeau et s'il était écrit qu'elle devait la rencontrer alors elle se serait donnée à elle sans sourciller. Un simple battement de cœur pour signer le contrat qui la lirait à jamais à la faucheuse, n'était-ce pas ce qu'elle avait déjà fait ?

    Mérance laissa donc la rouquine s'approcher et trancher. Ainsi donc le Roi s'en remettait à la jeune femme pour décider. Qu'il en soit ainsi fait, cela n'avait aucune importance pour Mérance. Ses pas l'avaient conduite jusqu'ici parce que c'était ici qu'elle devait être à cet instant précis. Et devant la question qui, si elle était là pour la faire fuir, eut l'effet inverse, la jeune femme ne put que répliquer.


    - Je ne suis pas du genre à fausser compagnie lorsque c'est moi qui m'invite.

    Et comme pour insister sur le fait qu'elle ne s'en irait que si on la jetait dehors à grands coups de pieds, elle prit une longue inspiration avant de répondre, le regard toujours accroché à celui de sa vis-à-vis.

    - Qui a le plus à perdre, toi ou moi ?


    *Décide-toi belle enfant que je sache quel sera mon destin, ce que les Dieux ont décidé pour moi... vivre intensément ou mourir misérablement ?*

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Donatien_alphonse
Cette délicatesse, cette volupté qui fait alors son entrée en cet espace de concertation, cette chevelure de feu, la flamboyante et délicieuse Owenra fait enfin son entrée. Une chance que cette dernière se soit indirectement invitée à ce recrutement, sans nul doute sous l'effet de l'ennui ou qui sait, dans le but de veiller à ce que notre balafré n'écorche pas vivante, La maudite dont le surnom prendrait alors tout son sens.
Vivre, et périr, en la Cour des miracles, il n'y avait pas de mort plus belle chez les fous tous envieux de pouvoir déverser leur propre sang sur cette multitude de pavés, laissant alors une carcasse sans vie et une âme rejoindre les autres pourtant déjà bien nombreuses. Car tous vivent en la Cour et personne ne meurt jamais vraiment. Une leçon que le Rey des thunes a bien du mal à enseigner aux siens mais qui sait, peut-être que la présente Mérance saurait se montrer être une oreille parfaitement attentive aux dires de ce Roi des fous. Et en retour alors peut-être que le Donatien saurait se montrer être un élève parfaitement exemplaire face à l'enseignement d'une maudite dont il ne fait aucun doute, que cette dernière renferme bien des secrets inavoués pour l'heure.

Que les jeux commencer, la flamboyante ne se fait pas prier avant de lancer ce qui pourrait s'apparenter à une première attaque, des piques envoyés et ces derniers, sous forme d'interrogations, le tout, dans un air de défis certain. Le regard du balafré s'est détourné des deux oiselles pour fixer un point parfaitement neutre au sein de la rue Montorgueil.. enfin, y aurait-il seulement ne serait-ce qu'une once de neutralité en cet espace, territoire Azzurro et fief du Rey des thunes de la Cour des miracles ?

La maudite quant à elle ne perd pas un seul instant avant de rétorquer, l'intonation, le choix des mots, tout y est, une danse parfaite dont seul notre balafré n'aurait de cesse de se délecter et ce, dans un parfait silence presque inquiétant. Un caractère affirmé donc, peu sûr que cette réponse ne plaise à la flamboyante qui par sa présence, se verrait alors offrir le loisir de pouvoir pleinement tester cette nouvelle venue. Mais avant cela, comment pourrait-on ne pas faire cette remarque qui gerbe - oui "gerbe", non pas "germe" - en l'esprit du fou, telle une diarrhée de ricanement provocateurs si bien que ses lèvres laissent s'échapper un léger rire qu'il peine tant à maîtriser.
Et son visage qui dévie une nouvelle fois dans un parfait.
"Pfûûûûûûûûûû !" (sifflement fortement prononcé). Jusqu'à ce que son regard se pose sur Owenra, un sourire en coin se dessine et. "Et beh !" Sa main au petit doigt manquant se lève alors quelque peu, à hauteur de son visage, comme s'il votait en faveur de l'intégration de ladite Mérance, au sein du clan Azzurro.. oui, il lui en fallait peu.

"Et bien Owen', voici qui s'offre à toi le plaisir de vérifier les dires de notre invitée ici présente."

Puis, nouvelle fracture de la nuque ou presque alors que son regard, sombre comme jamais et pourtant, endossé d'une soif de savoir inimitable, ne se pose alors sur la maudite.

"Ensuite alors, peut-être pourrions-nous reprendre notre échange.. Mérance la maudite."

Le Rey se voulait être joueur à son tour mais désormais, sa main s'agite quelque peu, invitant les deux flamboyantes à se tenir par les coudes et à errer pendant des heures durant, jusqu'à ce que le défi en question, puisse être assouvit. Il suffisait d'un rien, une simple mise à l'épreuve, peut-être même tout simplement une démonstration de ses talents mais si alors, elle pouvait faire couler le sang où faire naître.. la mort alors, ça ne pourrait lui être que bénéfique il fallait l'avouer.
_________________
Owenra
Sourire en coin. La Maudite lui plaît. Une quantité non-négligeable de chanvre est inspirée attisant le feu un instant dans le foyer. La bouffée est retenue un moment. Tout comme l'inspiration. Le temps que Don parle en tout cas. La Renarde ferme les yeux un instant, comme si elle réfléchissait. Mais ce n'est qu'une façon de faire durer le suspens. La fumée ressort lentement par les narines ce qui lui donne un air dragonesque. Les paupières se soulèvent à nouveau. Les pupilles vrillent dans celles de Mérance. Les lèvres s'entrouvrent et la voilà qui prononce son verdict :


Bienvenue chez les Azzurro.

Nouveau sourire en coin et les yeux verts pâles se posent sur le Roy pouilleux. Nul doute que notre Owen' ne veut pas perdre de temps à évaluer ici et maintenant la nouvelle venue. C'est que les potions ne sont pas sa spécialité, elle serai bien incapable de juger un travail comme celui-ci.

Tu devrais laisser l'appréciation à Héno et Opale, elles sont plus qualifiées que nous pour juger.

Les yeux qui retournent sur la rousse, la pipe est ôtée de la bouche et gardée en main.

L'atelier pour les empoisonneuses se trouve à la cave, t'auras qu'à choisir une chambre parmi celles qui sont libres.

Rapide et concis. Elle n'est pas le genre à s'étaler inutilement sur des détails qu'elle juge futiles. D'ailleurs, elle s'apprête à tourner les talons pour retourner dans l'ombre. Le mouvement est initié. Elle pivote. S'arrête soudain, réalisant qu'elle ne s'est pas présentée. La tête tourne et elle regarde à nouveau Mérance par-dessus l'épaule.

Au fait, je m'appelle Owenra.

La tête se détourne à nouveau vers l'intérieur et un pied avance avant l'autre et la voilà à nouveau dissimulée à l'intérieur, à l'abri des regards.
_________________
Merance
    Les prunelles se firent plus fines pour mieux cerner ce qui l'entourait, Mérance observait. Le moindre mouvement, le moindre battement de cil, la moindre exaltation de respiration... tout était analysé, décortiqué, mâchouillé, digéré. Elle n'en perdait pas une miette la sorcière car ici ce n'était pas un lieu pour les enfants de chœur et elle le savait la rousse. Mais de toute manière, qui l'aurait pleuré si elle était venue à disparaître brusquement, oui qui ?

    Mise à part pour le jeune Guylhem, elle n'existait pour personne. Une simple silhouette éthérée qui parcourait la vie à la recherche de sa place... dans ce monde ou dans celui des ombres. Les ombres, n'y était-elle pas à cet instant précis ? Elle avait pris l'existence à contre-pied, se faisant fi de rester toujours en vie, de survivre. Survivre, voilà qui résumait bien son parcours. Se battre pour respirer, se battre pour manger, se battre pour être à sa place, se battre pour se relever après chaque coup reçu... se battre toujours et encore alors s'ils voulaient la tester comme Donatien et Owenra le sous-entendaient, alors elle se battrait encore pour leur montrer ce dont elle était capable. Et dans un mouvement presque imperceptible, un léger coup de rein, Mérance redressa le buste puis releva le menton avec cette fierté qui la caractérisait. Fallait pas pousser mémé dans les orties non plus et de lever la langue pour rétorquer à son tour.


    - Je vous en prie, jugez mes compétences... ça serait irresponsable que de me faire confiance juste parce que j'ai osé mettre un pied sur votre territoire...

    Elle n'était pas non plus tombée de la dernière pluie la donzelle. Fille de noble peut être mais elle en avait assez vue depuis une dizaine d'années pour comprendre comme tout cela fonctionnait. Son cher mari lui avait bien fait la leçon et Mérance en avait retenu chaque mot... oh ça oui, pour ce qui était de comprendre les rouages de Paris et d'ailleurs, des quartiers et de leur petites gens qui les faisaient vivre, des palais et de leurs nobles qui se pavanaient, "l'Araignée" avait fait son œuvre et Mérance en avait retenu chaque ligne de ses observations sordides et écœurantes à souhaits. Mais elle marqua quand même une certaine surprise lorsque la rousse l'invita à prendre une chambre dans leur sérail.

    - Une chambre ? répéta-t-elle comme pour s'assurer qu'elle n'avait pas les esgourdes embouchées ou simplement qu'elle connaissait parfaitement la langue française que l'on maniait dans ce lieu. C'était qu'elle était étonnée la Maudite, invitée à résidence alors qu'elle les connaissait à peine de quelques minutes... De plus, elle avait du mal à se faire une place au milieu des autres, c'était toujours compliqué pour elle de gérer tout ce que cela impliqué surtout après avoir été élevée, enfermée, constamment dans une solitude contrôlée. Pourrait-elle faire de son mieux ou bien avoir des envies de meurtres bien vite et vouloir trucider tout le monde afin d'avoir la paix ? L'esprit de Mérance était déjà sur le qui-vive mais elle n'en laissa rien paraître car certaines nuits, Mérance sortait afin d'errer dans les bois pour cueillir quelques plantes dont elle avait besoin quand ce n'était pas pour faire un rituel ou une offrande particulière. Elle n'aurait qu'à prétexter de devoir recevoir quelqu'un pour un soin particulier afin de retourner dans sa bicoque à elle qui n'était pas si loin que ça de là... On se rassurait comme on le pouvait... Elle se força quand même à sourire même si cela n'arrivait pas souvent, décidée à prendre ce qu'on voulait bien lui offrir ici avec bonheur. De toute manière, c'était bien elle qui avait enclenché le processus alors elle n'allait pas commencer à se plaindre. Finalement, la maudite répliqua avec un léger humour ressemblant bien à elle-même.

    - J'espère que dans cette pension on n'est pas trop à cheval sur le règlement...

    La phrase fut murmurée bien plus que dite ouvertement. Elle n'avait pas plus l'habitude des pensions qu'elle n'avait l'habitude des familles. Et vivre tous ensemble au même endroit s'apparentait à être introduit dans la famille. Léger frisson qui l'a pris de la racine des cheveux jusqu'aux talons d'Achille, Mérance tenta de calmer ce duel qui prenait vie en elle. Après tout, cette famille-là ne pouvait pas être pire que la sienne, non vraiment pas. Puis lorsque la rousse se présenta, Mérance inclina légèrement la tête afin de la remercier de lui dire enfin son nom. Même si pour la sorcière, Owenra restait la "dangereuse", au moins elle mettait un nom sur un visage et un joli corps bien fait.

    Mais pas le temps de réfléchir que déjà, cette dernière se portait ailleurs. Sans doute avait-elle fait le tour de la question que lui inspirait Mérance. Qu'à cela ne tienne, le Roy n'avait-il pas dit qu'il voulait reprendre leur échange ?
    Le visage scrutateur fit un léger virage vers la gauche afin de regarder Donatien et de l'interroger.


    - Et c'est tout ?

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Donatien_alphonse
Mais c'est une flamboyante Azzurro qui se refuse à faire passer ladite Maudite un premier test qui pour tout avouer, n'en serait pas vraiment un car Owen a parlé, Mérance serait donc le bienvenu au sein du clan, actuel propriétaire des miracles et de son peuple. Soit, le Roi fou s'en tiendrait donc à ce jugement, préférant bien souvent s'en remettre aux siens afin de s'imprégner des avis de chacun et chacune.
Songeur il était jusqu'à présent, songeur il reste, jusqu'au départ de la fumeuse de chanvre qui déjà, s'écarte de l'entrée pour disparaître en l'intérieur du repère. Mais le balafré n'en a pas perdu une seule goutte, l'oreille tendue comme jamais il fut alors contraint de s'avouer une curiosité éveillée comme jamais.

Donatien avait participé à la plupart des recrutements de ceux qui composent actuellement le clan Azzurro mais jamais encore il n'avait eu autant d'interrogations qui lui venaient en tête. Mérance la Maudite, que caches-tu au fin fond des tes entrailles ? Pourtant, il ne sent actuellement aucun danger, rien selon lui qui pourrait causer du tord à toute cette troupe de dignes tarés comme on en fait plus. Ce bâtiment psychiatrique qui se dresse face à la nouvelle arrivée saurait donc accueillir en son sein, cette nouvelle trogne qui saurait bien vite montrer de quoi elle est capable, de part ses connaissances comme elle le dit si bien, elle qui est LA meilleure. Voici une concurrence digne de ce nom pour Opale et Henora qui manient également les herbes et les potions.

La question est posée, pourtant, lui reste silencieux quelques instants, de longues secondes qui pourraient s'avérer être extrêmement longues certes mais c'est ainsi, le Rey des thunes avait pour habitude de se perdre bien trop souvent et bien trop longtemps, dans ses pensées si nombreuses soient-elles.
Mérance, Mérance.. sauras-tu te montrer à la hauteur et ainsi marquer la Cour et cette vaste citée de Paris de ton passage, et de ta griffe ? Qui tombera en premier alors que tu te trouves être désormais une sœur parmi la famille Azzurro ? Serais-tu capable de protéger les tiens, ta nouvelle famille mais avant toute chose, tu ne peux ignorer une toute dernière petite formalité. Le Roi fou en viendrait bien assez vite à ce maigre détail auquel personne au sein du clan ne peut échapper.


"Hm hm oui.. hm.. NON ! C'n'est pas tout !"

Le Royal fessier se retire de la tablée alors que sa carcasse fait pleinement face à son interlocutrice du moment, elle qui fait l'objet de toute son attention présente, seule cette table de fortune ne saurait alors les séparer.
L'index vient se poser contre ses lèvres et son regard quant à lui, se veut être attentif, observateur et presque insistant, jusqu'à ce qu'enfin, un nouveau sourire ne s'étire, au coin de ses lèvres. Le voici de nouveau tout disposé à converser.


"Pour te répondre déjà, une chambre oui ! Tous les membres du clan y ont droit. Un endroit rien qu'à toi et qui ne regarde que toi mais nous aurons tout le loisir de pouvoir t'en choisir une."

Et bien que le Rey pouvait se montrer être parfaitement curieux, il se tenait à cette infime règle qu'il s'était imposé et qui consistait tout bonnement à ne point venir troubler l'intimité des membres du clan.

"Il reste.. un tout petit point à préciser.." Il en vient, enfin. "Toute trogne Azzurro se doit de recevoir la marque lors d'un.. rituel adapté à chacun. Rituel qui pourra être dispensé par la personne de ton choix au sein des nôtres mais je me ferai une joie de m’acquitter de cette tâche !"

Et c'est qu'il causait plutôt bien notre balafré, chose peut habituelle avouons-le. Un calme dérangeant qui ne pouvait alors annoncer qu'une tempête certaine en approche.

"En c'qui concerne ton.. savoir faire ! Je voudrais savoir jusqu'où celui-ci s'étend, que serais-tu prête à concocter ? Et je ne parle bien entendu pas de médecine."

Le Roi fou reste presque immobile face à la rousse, à son tour désormais, d'observer et de se délecter de chacun des faits, de chacune des réactions et des mots qui lui reviendraient en retour, en guise de réponse.
_________________
Merance
    Avait-elle vraiment cru que c'était tout, que tout allait s'arrêter ainsi, comme ça aussi facilement ? La naïveté n'était pas Mérance, depuis longtemps, mais ce face-à-face revêtait un goût particulier qui, pour un peu, l'aurait presque intimidé... bien que, la rousse n'était pas du genre à s'effrayer facilement. Coriace la bestiole, insensible même et même si les hommes avaient tendance à la rendre méfiante, elle ne tomberait pas dans la facilité.

    Elle écouta donc Donatien lui annoncer la suite des joyeusetés. La chambre, ça se ferait plus tard mais c'était un droit légitime pour les membres du clan, une façon, sans aucun doute, de garder les rangs serrés et de veiller les uns sur les autres... Dans son for intérieur, Mérance sourit avec ironie. Que la peste s'abatte sur son frère et sa sœur qui n'avaient pas eu à cœur de veiller sur elle et ce même après s'être retrouvés... C'était maintenant des étrangers qui le feraient. La Maudite préférait faire confiance à des inconnus plutôt qu'à son propre sang. Quelle ironie du sort !

    Mais pour l'heure, la jeune femme se concentra sur la voix du roi qui n'était pas franchement désagréable à écouter. Au contraire, il avait le verbe haut et le phrasé que l'on n'aurait pas cru rencontrer en pareil lieu, sans aucun doute des réminiscences d'un passé à vivre ailleurs que dans ce coin perdu de la capitale, véritable coupe-gorge pour les non-initiés et pour les autres... trou à rats prompt à cacher le fuyard qui rêvait de tranquillité ou simplement de changer de vie. On en était tous rendu à la même enseigne et Mérance l'acceptait. Le coin dans lequel elle vivait dans le faubourg Saint-Marcel n'était pas mal non plus. Sa bicoque était coincée entre le cimetière du coin et le bordel de la vieille Clarisse. Et même que certains en sortant du premier finissait directement dans le second sans même passer par la case "Mérance". Comme quoi, on était bien peu de chose sur cette terre.

    Donc la voix de Donatien fit son chemin dans le labyrinthe qu'était l'esprit de la sorcière pour enfin capter toute son attention tout en mettant Mérance sur ses gardes avec l'hésitation, feinte ou non du roi. Et elle lui rétorqua avant qu'il ne continue sur sa lancée.


    - Un petit point à préciser ?

    Arquant un sourcil, elle s'attendait au pire avant de frémir devant l'énoncé des réjouissances à venir. A croire que les hommes aimaient sentir leur supériorité en marquant les femmes de cette marque qui les rendait maître absolu des choses. Pour un peu Mérance failli éclater de rire mais n'en fit rien. Et avec sérieux, elle se bougea près du balafré tout en captant son attention en plongeant son regard droit dans le sien.

    - un rituel, une marque... et bien... En plus tu me fais l'honneur de vouloir t'en charger toi-même cher Roi ou bien faut-il que je te nomme mon Roi ?

    Le regard céladon se chargea en émotion jusqu'à en devenir vibrant. L'éclat dont faisait preuve les pupilles étaient annonciatrices d'un souffle ravageur et la sorcière sentait monter en elle ce trop plein de sensations qui lui rappelait avec tant de mal la première fois qu'on l'avait estamper... la nuit de ses noces... parce qu'elle avait joué les rebelles, la gamine, dont l'innocence avait due se monnayer à prix fort n'avait rien compris de ce qui lui tombait sur la tête. Et parce qu'elle ne connaissait rien à la vie, de se retrouver dans un lit avec un vieillard l'avait fait paniquer au point qu'elle s'était relevée en hurlant quand il avait osé poser sa main sur elle. Mais de vieillard, Lothaire n'en avait que l'apparence car il était bien plus solide qu'on ne pouvait le croire. Et de baffes en bousculade, de tirage de cheveux en coups de poing dans le ventre, il avait eu raison de la témérité de Mérance qui avait fini le visage mêlé de pleurs et de sang. Et comme si cela n'avait pas été assez humiliant, il avait fait appel à ses deux fils pour finir sa besogne. Et tandis qu'ils la maintenaient solidement, celui qu'on nommait l'araignée tant il savait tisser sa toile monstrueuse afin d'arriver à ses fins, cet usurier qui avait pignon sur rue à Paris, imposait sa marque sur la nuque de Mérance avant de lui imposer son corps comme maître absolu de sa vie. De ce jour-là, la sorcière avait juré de se venger. Et la vengeance était un plat qui se mangeait froid, très froid.

    Respirant profondément, Mérance tentait de calmer les battements de son cœur qui s'emballait pour une chevauchée sans fin. Avec appréhension, elle avait presque la sensation que rien ne pourrait l'arrêter quand le voile des souvenirs sembla se déchirer afin de laisser entrevoir une accalmie. La rousse en profita pour saisir la balle au bond et revenir sur terre. Serrant les mâchoires avec violence, elle se redressa maîtrisant parfaitement le tremblement de son corps.


    - Il me faut choisir l'endroit ou bien dois-je laisser mon Roi décider pour moi ?

    Ironique, presque hors d'elle, assise au bord du gouffre du respect envers celui qui lui avait pourtant donné la possibilité de prendre sa vie en main et qui n'était en rien responsable de sa réaction, Mérance savait qu'un pas de plus et elle dépasserait les bornes alors saisissant les bords de la table à s'en faire blanchir les phalanges, la rousse ferma les yeux une fraction de seconde avant de les rouvrir pour les poser sur Donatien revenant ainsi à la raison.

    - Fais ce que tu as à faire cher Roi, c'est toi qui édicte les règles... je m'y plierais...

    Les ailes du nez de Mérance se pinçait rapidement signe de son agitation, de sa respiration trop rapide. Heureusement, le Rey des Thunes était passé à autre chose qui lui apportait un tant soit peu de baume au cœur. Un sourire d'une tristesse infinie vint flotter sur les lippes de la maudite, le temps de se composer un visage fermé à toute autre émotion.

    - Tout dépend ce que tu souhaites faire... soumettre, dominer, tuer ? Avec la bonne dose et la bonne plante, la volonté de celui qui prépare la potion, tu peux t'offrir le monde... et si cela ne suffit pas, on peut toujours consulter les arcanes ou demander l'aide des dieux d'un autre temps... à savoir s'ils seront bienveillants à notre égard, je te laisse en douter car il y a toujours un prix à payer en retour...

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Donatien_alphonse
Une marque oui, un rituel, un instant passé entre le fer et la peau, un passage obligatoire que personne ne saurait venir perturber.. Donatien se souvient encore de Lirya qui désormais n'est plus, cette dernière aura été marqué au sein de l'ancien repère de la Horde Sanguinaire en cette vaste demeure désormais abandonnée. Il y avait eu toute une mise en scène et les marmots de la Cour n'avaient pas manqué de prêter leurs petites voix afin d'apporter une ambiance à la fois beaucoup plus lourde mais, intense. Si la jeune Lirya était encore en vie, elle pourrait conter à toutes et à tous ce qui aurait été pour elle un souvenir à jamais gravé dans sa chair, et en son esprit.

Et s'il faut alors que le Roi fou s'occupe en personne de cette nouvelle arrivante alors, c'est avec une joie non dissimulée qu'il se prêtera au jeu car c'est pour lui un véritable honneur de pouvoir apposer la marque Azzurro sur les siens. Et jusqu'à preuve du contraire, seule la mort peut vous éloigner à tout jamais du clan, cette marque scelle un pacte avec le Sans-Nom, par le crâne tenant une rose entre ses dents, vous deviendrez alors un prophète et vous vous devrez de répandre votre message partout où vous irez. Par la folie, par le sang ou le feu, il vous faudra apposer votre signature de la façon dont il vous plaira mais à jamais les Cielo Azzurro ne cesseront de vivre !

La Maudite s'approche, ce qui bien entendu, n'échappe pas au balafré qui maintient le regard, absorbant chacune des expressions de cette rousse, rien ne lui manque et il se voit contraint d'avouer être en présence d'un profil plus qu'intéressant. Mérance, il lui faudra ensuite faire la rencontre de Kelel, matriarche du clan, elle ne pourra pas y échapper, c'est ainsi.
Une question tombe, jamais encore elle ne lui aura été posé de la sorte car jamais personne ne semble vouloir l'appeler "mon Roi" sauf sur un ton qui se voudrait être moqueur. C'est ainsi au sein du clan.. et c'est sans hésiter un seul instant, qu'il se permit de lui répondre.


"Tu peux m'app'ler Denis si ça t'fait plaisir !"

Était-il seulement nécessaire de préciser que ce sobriquet était celui donné à son engin ? Non, elle n'en saura rien mais s'il plaît à la flamboyante d'appeler notre Rey des thunes par un nouveau surnom tout droit sortit de son imagination alors, qu'elle en profite et se fasse plaisir car ce n'est pas donné à tout le monde.
De nouveau, le regard du fou observe avec grande attention, les émotions qui naissent et meurent face à lui ont tendance à le faire s'interroger quelque peu mais à aucun moment il ne voudrait venir briser ce qui se joue juste sous son nez. Méfiance, Mérance la Maudite semble avoir un talent évident pour.. manier, doubler et donc.. tuer de part ses atouts, ses mots et très certainement ses émotions à la fois. Sait-elle seulement que face à elle se trouve un joueur dont la réputation n'est plus à faire ?


"Tu peux choisir le tortionnaire de ton choix, tout comme l'endroit où tu souhaites te voir marquée.. une fois ces choix fais, ledit tortionnaire s'occupera du reste, tu n'auras qu'à.." A cet instant précis, il aurait pu dangereusement s'approcher, franchir le seuil mais.. il n'en fera rien. "Suivre la danse !"

Enfin elle poursuit. Les potions, remèdes et poisons ont toujours passionné le Roi fou car ces derniers représentent une arme bien plus destructrice que la plus aiguisée des lames selon-lui. Quelques gouttes dans un godet de vin et il ne vous reste plus qu'à admirer la scène, un meurtre parfait, un empoisonnement dont la rumeur se propagera à une vitesse telle que plus aucun maraud ne souhaitera se rincer le gosier en les tavernes avoisinantes.
Et avec les poisons, l'on peut toucher des cibles qui ne sont pas à portée de mains, le Roi fou y pense mais il lui faudrait songer à faire connaître le clan, au delà des beaux quartiers, là où tous vivent dans de beaux draps.. les culs propres sont bien entendu l'une de ses cibles de choix, après la Prévôté bien entendu.

La curiosité est piquée, Mérance vient tout juste d'éveiller tous les sens du Roy car cette dernière venait d'évoquer un sujet bien trop rarement annoncé à Donatien qui ne put s'empêcher de laisser apparaître sur son visage, une expression de surprise.
Les dieux d'un autre temps, était-ce donc ce qu'elle venait de dire.. aucune erreur, les mots sont clairs et précis. Instinctivement, l'une des mains du balafré vint se poser sur un avant-bras de la rousse, comme pour l'arrêter dans ses explications. Se pourrait-elle qu'elle soit en possession de connaissances qui se font bien trop rares en la ville de Paris..


"Mérance il me faut.. tout savoir sur ces arcanes et.. ces anciens dieux, je veux tout connaître d'eux !"

Le regard est insistant, ses lèvres s'entrouvrent quelque peu et le voici qui revient à la charge.

"Je.. si cela doit se dérouler autour d'une cérémonie ou que sais-je encore.. je veux en être, apprends moi tout c'que tu sais !"

Et c'est qu'il y tenait plus que tout le Roi fou qui laisse de nouveau, un large sourire s'afficher sur ses lèvres.

"Quand tu seras parfait'ment installée, en attendant.."

Un pas de côté est fait, puis un autre et ses deux mains désignent l'entrée du repère qui s'offre à eux, l'invitant ainsi à y faire son entrée pour la toute première fois.

"Tu es ici, chez toi, Mérance la Maudite del Cielo Azzurro !"

Officiellement, le clan accueillait en son antre, un tout nouveau pavé car à aucun moment, il n'aura été question de parler de "recrues".
_________________
Merance
    La maudite observait, s'imprégnait, ressentait le Rey des Thunes. Chaque parole, chaque mouvement, chaque regard. Tandis qu'elle ne laissait jamais aucun homme poser ainsi les yeux sur elle, Donatien avait ce qu'elle appelait une faveur de sa part, ce qui, il fallait bien le dire, n'arrivait pas souvent. Alors elle se mit à jouer avec lui, regard contre regard, observation contre observation. C'était là un jeu dangereux mais Mérance avait cette faculté de n'avoir peur de rien. Si elle devait mourir ici et maintenant c'était que les dieux en avait décidé ainsi et que, pour une raison qui lui échappait, elle n'aurait rien su.

    Loin de s'en offusquer, elle sourit même légèrement. Depuis le temps qu'elle parlait aux anciens, elle avait appris une chose, c'était forgée une certitude. Ce qu'ils voulaient bien laisser paraître dans leur message n'avait que rarement à voir avec ce que l'on comprenait. Ils étaient joueur, devant s'ennuyer dans l'autre monde, alors ils torturaient les messagers afin de leur laisser comprendre ce qu'ils attendaient d'eux… parfois cela marchait, parfois c'était l'inverse. Et Mérance gardait cela à l'esprit, constamment. Heureusement pour elle d'ailleurs sinon elle aurait fini enfermée. Mais n'était-il pas ce qu'il lui était arrivé durant la moitié de sa vie ?

    Prenant une longue inspiration, les paroles de Donatien vinrent la ramener sur terre. Et tandis qu'elle frissonnait légèrement, elle le laissa finir tout en se retenant de lui cracher au visage que marquer quelqu'un n'avait rien d'une danse. Que ses propres souvenirs lui rongeaient encore le cœur parce qu'ils étaient encrés dans la douleur et la souffrance. Et qu'au final, elle y avait laissé des plumes la rousse et que seulement aujourd'hui, elle pouvait l'admettre. Alors sa danse… rien que cette définition la laissait perplexe. Mais elle n'avait pas envie d'en parler, pas ici, pas maintenant. Peut être pas avec lui. La porte qu'elle avait scellé avec son passé ne méritait pas qu'on l'ouvre en pleine rue pour justifier un choix de mots. Ce n'était pas l'heure… pas encore… un jour peut être serait-elle amenée à le faire, qui sait ce que demain lui promettait.

    Ce fut à cet instant-là, alors que la sorcière refermait cette parenthèse dans son esprit qu'elle se rendit compte que les pupilles du roi avaient changé de couleurs. Plus brillantes, plus intenses, plus curieuses. Mérance, elle, plissa légèrement son regard pour mieux comprendre ce qu'il se passait quand la réponse lui fut donnée. Le Roi s'intéressait donc aux mystères. Cela eut le mérite de la faire sourire avec sincérité. Pour un peu, elle aurait posé sa main sur le front de Donatien pour comprendre ce qui se tramait dans sa petite tête mais elle ne se le permit pas. Après tout, son geste pourrait être mal interprété alors que c'était de ceux qu'elle faisait sans vraiment s'en rendre compte lorsqu'elle désirait lire les émotions d'autrui. Le touché était un art comme la voyance et l'interprétation des signes. Mais revenant à ses moutons, Mérance se recula légèrement lorsque le balafré lui saisit le bras. Malgré elle, ses muscles se crispèrent et elle fit un effort surhumain presque épuisant pour le petit bout de femme qu'elle était pour que tout revienne à la normale. Son corps se révulsait lorsqu'un homme osait ne serait-ce que l'aborder alors poser ses doigts sur elle…

    Les ailes du nez de Mérance se mirent à battre plus vite montrant sa tentative de reprendre le contrôle par la respiration puis elle avança d'un pas tandis que Donatien lui ouvrait la voie royale pour accéder à ce qui serait son nouveau chez elle. La gorge serrée, elle le remercia d'un signe de tête avant de mettre un pied devant l'autre, d'avancer pour ne pas montrer la faiblesse qui la tenaillait, là bien au fond de ses entrailles, perfide traitresse qui savait comment provoquer ses angoisses. Mais pour l'instant, elle devait avancer et se substituer aux regards du Rey afin de redevenir cet être calme et posé qu'elle était en toute circonstance.

    Et alors qu'elle faisait un pas puis un autre, Mérance ferma les yeux. Une main froide lui étreignait le cœur et un long frisson se glissait le long de son échine. Se stoppant, la jeune femme prit le temps de se retourner puis de revenir sur ses pas. A hauteur de Donatien, elle se pencha légèrement afin de pouvoir lui parler au creux de l'oreille.


    - Tu veux que je te livre des connaissances, que je t'initie… il y aura des contreparties cher Roi voir même des sacrifies à faire… peut être même le prix du sang… les dieux n'aiment pas les voyeurs ni les importuns… et nous serons liés par leur serment donc réfléchis bien… réfléchis à ce que cela implique… pour toi… pour les autres…

    La maudite se redressa, le visage fermé, grave. Elle savait qu'il ne fallait pas jouer avec les rites et les incantations ni même avec les morts et le repos des dieux. Elle savait qu'il ne fallait aucunement troubler l'ordre établi mais parfois, rendre gloire à la puissance du monde pouvait n'être que bénéfique… ou pas. Tout dépendait de la sincérité et de ce que l'on voulait faire. Mais au final c'était comme dans le monde des hommes… Et elle reprit la parole.

    - Si tu es prêt à aller si loin alors je te choisis. Je te choisis pour m'apposer la marque du clan. Ainsi nos routes seront ce qu'elles doivent être… mais je te préviens si tu oses ne serais-ce que mentionner mon nom et mes… aptitudes à des oreilles fourbes et menaçantes, je te le ferais regretter. Je ne tiens pas à finir sur le bucher ou torturée par l'inquisition.

    Mérance menaçait. Oh oui, elle menaçait Donatien, tout roi qu'il était parce qu'on parlait de sa vie à elle et qu'elle y tenait tant qu'elle n'avait pas la certitude que c'était la fin. La maudite se retourna sans un autre regard, sans plus d'explication. Il est des choses que l'on n'explique pas avec des mots et de ça, elle ne pouvait, ne voulait pas en parler, pas ouvertement et certainement pas avec quelqu'un qu'elle ne connaissait que depuis quelques minutes.

_________________

En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)