Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Une visite, une mauvaise blague, un retour du passé, et voilà que Cerbère est dans la place.

[RP] [Accueil] Carotte à la crème.

Samsa
    "Je sais la route est longue,
    Mais même au bout du monde
    Je te trouverai;
    Je reviendrai."
    (Spirit - Je reviendrai vers toi)



En selle sur Guerroyant, le grand destrier bai, Samsa avait chevauché par delà les fleuves et les forêts, les marais et les plaines. Elle avait, comme à chaque voyage, bravé les brigands et les intempéries, les arcades sourcilières marquées abritant les petits yeux sombres de la pluie et du soleil, protégeant le regard fixe et déterminé à avancer.
Cerbère en selle avait, une fois de plus, enfilé son tabard en damier noir et bleu, à ses couleurs personnelles, celui où était cousu une fleur de lys d'or sur le côté gauche de la poitrine ainsi que dans le dos. Bien souvent, cela lui évitait la perte de temps des contrôles à l'entrée des villes et aux frontières.
Les plaines du Berry -pouark- laissent place aux reliefs d'Auvergne et aux ciels bleus profonds du Nord succèdent les bleus pâles des montagnes. Cerbère avance au pas puisqu'il y a le temps, fière cavalière en selle, traversant les forêts qui se bercent du son des cloches au loin. Un panneau indique la direction à prendre lors d'un embranchement et Samsa s'engage.

Direction la commanderie de l'Ordre de la Dame Blanche à l'Écu Vert.

Nouveau monde de Shawie, l'ancienne brigande, l'Espagnole qui faisait faire n'importe quoi à Samsa. Elle avait promis de passer la voir, elle voulait l'accompagner dans ce nouveau départ -qu'elle avait accessoirement raté mais bon, on ne lui disait rien aussi !- pour que l'Espagnole ait une juste vision de ce monde-là. Elle craignait tant qu'elle ne reparte sur les chemins, de devoir faire le choix entre ses principes, sa vie, et son coeur, ses sentiments. Elle ne voulait pas que Shawie retourne dans la nécessité de mentir et de voler.
Le chemin grimpe peu à peu et Cerbère débouche bientôt face à un château. Elle arrête Guerroyant et croise les bras sur son encolure, s'y appuyant le temps de détailler la commanderie. Elle était avant tout combattante, vague stratège et Secrétaire Royale. Elle vérifiait ainsi que tout tenait la route. Ce n'était pas une visite officielle mais pourquoi ne profiterait-elle pas de s'assurer que son Espagnole ne risquait rien ? Après tout, on ne savait jamais, même si le BA pouvait compter sur sa COBA.
Le destrier bai reprend la marche et elle traverse le pont-levis, observant les fossés de part et d'autres; bien profonds. Il ne ferait pas bon d'y tomber. Elle s'arrête ensuite devant la herse et compagnie quoiqu'à bonne distance.

Bon, d'accord : ce n'est pas demain qu'on pourrait forcer l'entrée par la grande porte. Tant mieux.


-Saluté pardi !

Samsa, dicte Cerbère, Secrétaire Royale pardi.
Je viens voir Shawie, Dame Pherea et éventuellement Dame Sakurahime té; des affaires à causer pardi !


Alors, oui et non disons. Il y avait Shawie à voir, c'était vrai. Il y avait Pherea, c'était vrai aussi, c'était même elle qui l'avait invité. Il y avait aussi une amputation à éviter et ça, Cerbère n'en démordait pas bien qu'on lui ait déjà dit que c'était une légende urbaine; elle voulait s'en assurer pour l'Espagnole. Et donc, peut-être, devrait-elle voir la Grande Amazone. Surtout qu'étant Secrétaire Royale, s'il y avait des questions de défenses ou de dépenses à aborder, elle voulait bien écouter.
_________________
Shawie
Quand on lui annonça que sa Cerbère était la, bizarrement, elle n'était pas contente. Bien sûr qu'il fallait relativiser cette pensée. Pas contente car Sam' était à elle et elle n'aimait pas partager. Ici, tout le monde allait la voir, tout le monde allait lui causer. Sensation bizarre comme si c'était son jardin secret qui allait être mis à feu et à sang.

Elle quitta son poste de garde -elle pensait d'ailleurs avoir été puni doublement- car le mois de garde ne finissait jamais. Elle en avait accueillit des jeunes paumées, des ânes au sens propre -vi vi-, un Sycopathe et puis maintenant La Cerbère.

Elle savait parfaitement pourquoi sa douce avait rappliqué et elle comptait bien en jouer. La faire courir même voler s'il fallait. Cette histoire de sein la répugnait plus que de raison et Ca foutait Sam hors d'elle doncccc raison de plus pour appuyer dessus.

Elle mit son bras en écharpe, et sortit sa chemise de ces braies. Elle resserra sa bande protection de sein pour les écraser encore plus.

Elle de pointa à la grille en faisant mine d'être en mauvais état. Genre j'ai trop souffert qu'on vienne de m'amputer. C'est d'un petite voie qu'elle salua sa moitié et qu'elle ouvrit la grille difficilement bien sûr.



On m'a prévenu de ton arrivée. T'as fais tout ce chemin juste pour mé voir ? Hey, jé té pensais pas aussi attentionnée !


Elle lui sourit simplement, en forçant la chose et en grimaçant. Fallait jouer le rôle à fond ou pas du tout !
_________________
Pherea
Pendant ce temps, dans la Commanderie.


Au cœur du Vieux Logis, L’Historienne est à mille lieues de penser à cette légende qu’elle aime à enjoliver : les Dames Blanches se verraient amputées d’un sein lorsque le Conseil les en jugerait dignes.
Amazone.
Guerrière.
Archère d’exception.
Le sein droit en moins qui permettait de viser plus juste.

Loin de la légende, l’Historienne travaille à sa nouvelle quête, mission impossible, vouée à l’échec, mais qui lui offre le loisir de s’évader de Montvicq, de ses tentations et de ses débordements.
Voilà bien une chose nouvelle pour la Chevalier que de vouloir fuir sa propre maison. Mais c’est bien là le seul échappatoire qu’elle a trouvé… Dans l’Histoire… Dans une promesse faite à un Saint-Ange. Un Ange peut-être même ! Celui qui pourrait lui permettre de ne plus penser à l’hispanique. De ne plus vouloir céder à la tentation de rompre ses vœux. Nombreux vœux.
Chasteté.
Célibat.
Concentration sur sa seule et unique mission.

Vœux quelque peu froissés par une aspirante…

Loin des simagrées jouées en la barbacane de la Commanderie, Pherea écrit à sa Grande Amazone des excuses pour pouvoir s’évader, une épée à retrouver en leur ancienne demeure. Celle d’une Chevalier émérite, Zya. Mais un page vient troubler cet instant de pur mensonge. La Chevalier est mandée à la herse. Une personne envoyée par le Roy. La noiraude est loin de s’imaginer qu’il s’agit de Samsa. Elle le découvre lorsqu’elle franchit le pont levis à son tour, témoin involontaire des retrouvailles des deux amantes.

_________________
Lennia_
        Aux écuries.


Une main s'abattue suavement sur à l'encolure de la monture, venant caresser l'animal dans une douceur indéfinie. Un instant d'échange, au delà de ce qui est permit d'éprouvé envers ces majestueuses créatures : domptée à la guerre, aux joutes et à la robustesse. Ces mêmes qui mettaient en valeur les Roy et les couards, les Reynes et les croqueuses de titres. Ces mêmes qui accompagnaient finalement bien du monde, qui ne prenait le temps de les comprendre ou de faire autre chose que les envoyer à la mort au combat. Car ce cheval ci était bien plus qu'un simple cheval. Il avait vu Lennia vagabondant dans les Languedoc, puis allant en Béarn, pour se perdre dans les rues Alençonnaises. Il y avait vu, Lennia insouciante, puis heureuse, amoureuse. Il avait été le compagnon de route lors d'un voyage suivant le mariage, tout comme avant cela, il avait été annonceur de la grossesse. Et même des guerres. Il avait finalement toujours fait parti de la vie de la Corbac. Jusqu'à aujourd'hui, dans cet espoir de nouvel espoir.

Contournant la bête, Lennia vint se planté au dehors du box, profitant des quelques rayons de soleil. L'épaule appuyé contre le bois, les yeux de jais se fermèrent dans une inspiration, longue et profonde.

_________________
Samsa
    "Cancer, cancer,
    Mais dis moi quand c'est ?
    Cancer, cancer,
    Qui est le prochain ?
    Cancer, cancer,
    Ho dis moi quand c'est ?
    Cancer, cancer,
    Qui est le prochain ?"
    (Stromae - Quand c'est ?)



Il faut un temps avant qu'on ne vienne à la herse pour lui ouvrir et ce "on", c'est Shawie, en mauvais état. Samsa fronce les sourcils et la regarde venir à elle. Le bras en écharpe et... Putain ! Elle est persuadée qu'elle a moins de poitrine. Cerbère glisse rapidement à terre et avance à grands pas martiaux, laissant sur place Guerroyant. C'est à peine si elle entend sa voix toute faiblarde qu'immédiatement après avoir vu son sourire grimaçant, Samsa se met à gueuler. Vraiment. La voix puissante, forgée à couvrir le fracas des champs de bataille pour beugler des ordres est de sortie et c'est à parier que dans le castel relativement calme, il n'est pas une femme qui ne l'entendra pas.

-PUTAIN DE BORDEL DE MERDE PARDI ! LES ENFLURES TÉ ! ELLES T'ONT AMPUTÉES PARDI ! J'AVAIS ENVOYÉ COURRIER ROYAL PARDI ! PUTAIN ELLES VONT M'ENTENDRE TÉ, JE VAIS RÉDUIRE CE LIEU EN CENDRES ET ELLES EN POUSSIÈRES TÉ !

Le visage bordelais a viré au rouge, les veines de son cou et de ses tempes sont largement marquées et le sang y bat à plein régime. Elle vire violet en apercevant Phe au loin. Traîtresse ! Menteuse ! Elle avait autorisé l'amputation de Shawie, de son aimée, malgré leur accord. Malgré ses paroles. Il était loin d'en falloir autant à Samsa pour péter les plombs, alors avec un tel débordement, c'est une rage inégalée jusqu'alors qui s'exprime. L'épée est aussitôt dégainée, la lame a un éclair métallique au soleil. Parfois, Samsa faisait des menaces énormes et irréalisables d'apparences mais d'autres fois, elle en était vraiment capable et c'était sans doute le pire. Comme là. L'arme est brandie, menaçante, et la distance avalée par les pas martiaux alors que Cerbère fulmine, complètement hors d'elle. Il est absolument évident que tout obstacle sur son chemin, humain ou pas, finirait en pâté pour chaton malade. Elles l'avaient amputé ! Elles-l'avaient-amputé ! Malgré les heures passées à discuter avec Pherea, à la convaincre, malgré la lettre du roi écrite et envoyée illégalement. On lui avait dit que ça suffirait et on lui avait menti. On avait amputé Shawie, son Espagnole, sa moitié, son amante, celle qu'elle aimait et admirait. Merde tiens ! Pherea finirait en apéri'cubes passés sous charrette et terminerait ainsi en vomi de ver de terre.

-ESPÈCE D'ENFOIRÉE PARDI ! VOUS ÊTES UNE TRAITRESSE TÉ ! TRAITRESSE DOUBLÉE D'UNE MENTEUSE TÉ ! JE VAIS VOUS TUER par...

Elle s’essouffle soudainement et blêmit plus encore que la neige en hiver. Le pas se ralentit jusqu'à s'arrêter et la lame tombe en berne, pointe qui vient griffer les pavés. Samsa s’affaisse presque lentement jusqu'au sol où elle reste étendue, joue contre la pierre et onyx closes.

Sans déc'.
La Cerbère vient de tomber dans les pommes à force d'éprouver rage, chagrin et désespoir en trop haute dose. Les cocktails, on ne le dit jamais assez, mais il en existe des dégueulasses et des dangereux.

_________________
Pherea
    Longs sont les jours
    Quand on se détourne
    Des causes auxquelles on était attaché
    Longue est la route
    Lorsque tu meurs d'envie de parler
    Mais que tes dents mordent ta langue
    (traduction Asaf Avidan Love it or Leave it)



Quelle déconvenue quand elle voit Samsa se précipiter sur elle, hurlante, lame tendue, rage en exergue.

La Chevalier a apprit une chose de ses nombreuses lectures, privilège de son statut d’Historienne qui lui accorde presque tout le temps nécessaire pour dévorer les ouvrages qu’elle peut dénicher.
    Ne sortir sa lame que si on a l’intention de tuer.

Elle ne veut pas tuer Sam. Elle l’aime bien dans le fond. Beaucoup même. Puisqu’elle, elle peut sortir Sha de ses travers. Puisqu’elle, elle peut lui apporter ce dont elle a besoin pour oublier son ancienne vie. Contrairement à l’Eunuque, qui se cache bien derrière ses vœux pour éviter d’affronter la réalité et qui serre les dents pour se mordre la langue.

La Chevalier s’apprête à tenter une prise pour esquiver la lame rageuse qui fonce sur elle, mais il n’est pas besoin de tant d’effort puisque l’épée tombe, d’elle-même. La Blanche se redresse, fière, droite, irréprochable, la garde enfouie bien au fond de son fourreau. Elle regarde la Secrétaire Royale s’écrouler à ses pieds et jette un regard mesquin à Shawie.


Voilà donc celle que tu aimes… garde t-elle pour elle.

Le dédain, ça, la fée n’en manque pas. Il est plus aisé de dispenser les leçons que de les appliquer soit même. Déjà, des Blanches et Aspirantes accourent aux remparts, alertées par les cris volubiles d’une aimée se croyant trahie. Mauvaise blague de l’hispanique là. Phe n’a pas fini de se justifier devant son Conseil concernant ces rumeurs si grotesques que celles de couper un sein à ses sœurs, au nom des Amazones qu’elle encense pourtant si réellement. Et une missive du Roy dans tout ça…

Les yeux font un tour des astres éteints avant de se reposer sur le corps inerte et obliger la Dame Blanche à s’élancer. Elle s’accroupie sur la Secrétaire Royale et applique les premiers gestes qu’elle a tant vu faire chez ses sœurs Guérisseuses. Un revers de main sur le front, deux doigts posés sur la jugulaire. Mais bien vite, elle doit aussi gérer Shawie…

_________________
Shawie
Une furie, une véritable furie lui passe devant. Êt L'Espagnole ouvre le bec, s'apprêtant à la retenir, a lui dire quelque chose pour qu'elle arrête de beugler. Mais en vain. Quand Cerbère a une idée en tête, elle ne l'a pas ailleurs comme on dit ! Elle part toute arme levée vers ... Phe ? Oui, c'est bien Phe ! Misère. Toussa pour une blague vraiment super drôle à la base. Pourquoi fallait il que Sam' soit aussi impulsive qu'elle hein ? Pff.

Aussi, Sha' part dans un fou rire incontrôlable. Quelque chose qui prend aux tripes et qui est impossible de retenir. Un rire franc et sincère est expulsé comme jamais. Le fou rire prend de l'amplitude quand elle voit La Cerbère chute. Les amis, ça vient aider à se relever une fois qu'elle aura finit de rire !

Elle se tient le ventre et avance doucement. Les larmes lui montent aux yeux pour mieux s'écouler sur ces yeux. A coup sur qu'elle ne s'en remettra jamais ! Êt elle prendra un malin plaisir à rappeler à Sam ce doux souvenir. Aussi, elle approche à pas plus rapide vers le déchet au sol.

S'agenouillant au dessus, elle La retourne histoire de la caler sur le dos. Fallait peut être lui lever les jambes ? Elle regarda Phe puis Sam et encore Phe, se grattant la tête. Elle déposa une main sur la joue Cerbertienne.



Rhaa bordél, tu crois qu'elle nous a fait un arrêt La ? Elle est mourrue ?


Elle lui balance donc quelques baffes non violentes pour le moment. C'est qu'il n'était pas question de la dévisager ou de l'énerver encore plus. Parce que ouai, faudrait bien lui expliquer à un m'en donné que c'était une blague. Elle se rendrait bien compte qu'elle avait toujours ces deux seins quoi.

Elle lui colla donc une baffe digne de ce nom et de recula. Au pire des cas, elle dirait que c'est Phe qui l'a frappé. En attendant, elle passa devant et leva les jambes de sa douce, l'air de rien. Faudrait pas qu'elle prenne un taquet par mégarde.



Samuel, bordél de mèrde, réveille toi !
_________________
Lennia_
Quittant les écuries, Lennia en profita pour s'étirer ; comme autre fois ! Dans tout les sens, les bras levé, les hanches d'un côté et de l'autre, puis, le dos, rond comme un chat. Dans cette dernière position, un brouhaha digne des enfer vint se nicher dans le creux d'oreille Castellan, la faisant se redresser sèchement - comme un suricate qu'on ne connait pas encore à cette époque. Le minois relevé, et plus qu'il ne faut elle ne cherche pas à comprendre. Ici, au sein de l'Ordre, quand bien même elle n'était ni une grande amazone qui fait peur rien qu'en prononçant le nom, elle était cette Lennia, battante. A grands pas, puis en courant, elle s'approcha trouvant Shawie, celle qui l'avait accueilli ; tenant les jambes d'une silhouette encore imperceptible, et Pherea, accroupie auprès du corps. Loin d'être horrifiée - ouais, des horreurs elle a en vu du temps de Beatriz, Nebysa et compagnie Royale hein - la Corbac s'approcha. Puis enfin, la foutue, saloperie, triste réalité explosa au visage de Lennia.

    Nom d'un légume coupé.. Samsa..Bordel.. Sam-sa.

Et quel bordel..
_________________
Samsa
    "Et le passé, le passé,
    Envolé, le passé.
    Traverser, traverser,
    Éviter tout ces orages."
    (Tal - Le passé)



La main fraîche de Pherea sur son front et son cou ne la ramène pas, pas plus que les petites claques de Shawie -ou même la vraie-. Cerbère est là, étendue à l'entrée de la cour du castel, fleur de lys doré à la poitrine tournée vers le ciel et jambes en l'air tenues par une Shawie qui se porte parfaitement bien. Ça en est presque pitoyable. Le sang battant dans le coeur fou s'apaise peu à peu et le visage reprend des couleurs plus humaines, amenant finalement les yeux à se rouvrir, plissé sous la lumière aveuglante du bleu céleste. Elle distingue l'amie Pherea penchée sur elle et ne se rend compte que plus tard du caractère inconfortable -et ridicule- de sa position.

-Humpf pardi...

Elle porte une main molle à sa joue. Bizarrement, elle a mal là. Samsa dégage ses jambes des mains de Shawie et se redresse, assise sur les pavés et jambes étendues devant elle. Elle n'a rien compris à ce qui vient de se passer parce qu'elle ne s'est jamais évanouie à cause d'émotions; toujours à cause de coups. La rage s'est évidemment envolée et permet à la Cerbère de distinguer le visage rougi de Shawie, ses yeux verts brillants et son bras qui n'est plus en écharpe. Le sourire se fait stupide, complètement con. Il faut dire qu'il y a eu un burn-out dans la tête, les plombs ont sauté, il faut le temps que tout redémarre.
Elle tourne la tête vers Pherea, l'air pas moins imbécile.


-Phé té ! Je suis contente de te voir pardi.

Le pire, là encore, c'est que c'était vrai. Elle aimait bien cette femme qui avait donné sa chance à Shawie, elle l'appréciait pour ça, pour ses valeurs, mais aussi pour ce qu'elle était. Pherea faisait partie de ces gens particuliers que Samsa n'arrivait jamais à entièrement tutoyer ou vouvoyer, partagée entre l'amitié et un respect solennel.
A-t-elle vraiment tenté de la tuer quelques minutes plus tôt ? Oui, elle s'en souvient, mais ayant maintenant un point de vue bien reculé, elle se dit que... Elle ne se dit rien en fait. Les circuits ont brûlé.
Cerbère se relève et ramasse son épée pour rengainer. Elle avait cette impulsivité impulsive, cette capacité à virer d'émotions aussi vite qu'un cheval au galop. Tout, pourtant, suivait une logique accessible à chacun; c'était simplement porté à un paroxysme. Samsa s'époussette, lisse le tabard en damier noir et bleu aux touches d'or et se remet droite, digne et imposante par sa fierté. Elle remet en ordre ses cheveux bruns aux puissants reflets roux -l'inverse peut-être ?- et se tourne vers l'Espagnole pour déposer un baiser sur chacun des coins de ses lèvres. Dans certains endroits, le genre de leur relation était particulièrement mal vu et si devant Pherea Samsa les sentait en sûreté, elle ignorait ce qu'il en était devant tout un ordre attroupé autour de sa personne enragée. Discrétos donc. Tout doux.


-Qui pour la visite pardi ? Promis je ne pointerai pas les fissures dans les murs dans le rapport au Roi pardi. P'tetre que je dirais rien du tout même pardi. P'tetre que je ne ferais même pas de rapport té ? Allez disons-ça pardi !

Vous la sentez, l'odeur du drame qui arrive ?
_________________
Pherea
Pas mourrue non… Morte, à la rigueur, mais j’ai pas l’impression…

Répond-elle à Shawie aux joues humides d’avoir tant rit. La fée, elle, ne rit pas, non, elle dispense des leçons de grammaire. En fait, elle se pose mille et une questions. Elle ne doute pas qu’elle eut pu se sortir vivante de l’assaut de Samsa, mais elle se demande quelles conséquences aurait pu avoir leur duel. Elle est Secrétaire Royale, l’autre Chevalier d’un Ordre Royal. Elles sont censées être dans le même camp ! Et puis comment justifier de cette escarmouche auprès de son Conseil ? Remonter tout le fil de cette histoire ? Révéler à ses sœurs les erreurs commises ? Les failles ? Les doutes ? Les limites qui ont presque été franchies ? La Blanche devine le regard de ses sœurs et frissonne. Ces regards sont les seuls qui lui importent : Saku, Azz, Cocma, Elayne, Khali… Et puis ceux des plus jeunes devant qui elle s’efforce d’endosser pleinement son rôle de Chevalier.

La fée secoue la tête et sort de ses pensées lorsque l’espagnole assène des claques à son amante. Elle lève les yeux au ciel, comme elle le fait toujours face aux indélicatesses de sa sœur mais ne dit rien, tournant les yeux vers Lennia qui s’approche. L’Historienne ne comprend pas alors l’ampleur du passif entre la Castellan et l’évanouie.

Le tic verbal de Sam rappelle la Blanche à son devoir et lui fait plonger ses yeux gris dans ceux de la Secrétaire qui se réveille. Le temps se suspend. Les plombs se reconnectent. Et puis cette phrase, sortie de nulle part. Contente de la voir ? Pherea fait probablement une tête d’ahurie en entendant ses mots mais elle ne répond rien, se contentant d’observer la Cerbère qui se relève. Elle se redresse à son tour et vit un petit instant de flottement. La Chevalier peut-elle décemment laisser entrer la furie dans le Blanc Castel ? C’est que les portes sont clauses à tout étranger non muni d’une invitation personnelle… Dans quelques siècles, la Commanderie se visitera certainement contre quelques piécettes, pour se souvenir d’une époque fantasmée. Mais là, en 1464, les accès à l'enceinte sont strictement contrôlés.

Est-elle cependant en mesure de refuser l’entrée à un personnage si haut placé ? Elle s’approche de Samsa et tend sa main droite :


Visite, une heure.
Tes armes restent là.
Toutes tes armes.
Et tu entres accompagnée de Sha et
– elle se rappelle la présence de Lennia et la désigne – et de notre toute jeune Aspirante.

Le ton est froid parce que la pilule n’est pas avalée.
Mais le pire, il va arriver...

_________________
Samsa
    "On s'était dit rendez-vous dans 10 ans,
    Même jour, même heure, même pomme.
    On verra quand on aura 30 ans,
    Sur les marches de la place des grands hommes."
    (Patrick Bruel - Place des grands hommes)



C'est une autre Phe que Samsa rencontre, froide et à la phrase courte. Il faut dire qu'elle a bien tenté de la tuer il y a peu de temps encore mais après le mini-burn-out du cerveau bordelais, les connexions sont lentes à se refaire.
Une heure de visite. Hé bien, ça irait loin... Et les armes restent là. Encore moitié sonnée, Samsa décroche sans broncher le fourreau à sa ceinture et le pose à terre, faisant de même pour le couteau. Elle n'a pas d'arme cachée en quelque autre endroit car elle est trop orgueilleuse pour penser en avoir besoin. Trop d'honneur également l'habite, adepte des combats à la loyal.
Pour les guides, ce sera Shawie et une... Aspirante. Samsa tourne la tête vers la désignée d'office. Les yeux se croisent, le temps s'arrête et remonte.

En un peu plus de cinq ans, le regard brun clair de Samsa s'est drastiquement assombri. Celui de Lennia s'est vidé avant de se fermer.
En un peu plus de cinq ans, les traits enjoués de la Bordelaise se sont durcis, figés pour certains. Ceux de l'Alençonnaise se sont creusés.
En un peu plus de cinq ans, la silhouette de la Secrétaire Royale s'est renforcée, forgée par la vie, les combats, la fierté. Celle de l'Aspirante s'est affaiblie, amaigrie.
En un peu plus de cinq ans, les habits légers de la Cultivatrice de Bêtises sont devenus ceux, métalliques, d'une combattante. Ceux froufrouteux de la noble ont été troqués pour des plus pratiques.
Pourtant, chez les deux, le temps n'a pas eu de prise sur leurs cheveux, ceux de Cerbère restant à l'hésitation du roux et du brun et ceux de la Corbac restant de jais.

Samsa aurait pu la reconnaître là, maintenant, tout de suite, mais pas vraiment remise encore, elle plisse simplement les yeux, un peu, en se disant qu'elle lui rappelle quelqu'un. Loin de vouloir paraître désagréable cependant, elle lui sourit en lui tendant une main gantelée de combat afin de la serrer franchement. Que Lennia accepte ou pas, Samsa finit par regarder Shawie en souriant.


-L'Aspirante nous guide et toi tu me racontes l'histoire des lieux pardi ? On a pas beaucoup de temps té.

Les petits yeux sombres abrités par des arcades sourcilières marquées se reposent sur Lennia. Putain mais d'où la connait-elle déjà... ?
Qui lui rappelle-t-elle ?

_________________
Lennia_
Samsa. Le temps s'était arrêté sur la Cerbère, Pherea et Shawie. La tignasse Brousse de l'ombre de passé était en suspend, les joues de l'hispanique sont tirées dans un sourire et l'air de Pherea se fait autant grave qu'amusé. Plus rien ne bouge, sauf Lennia, perdue dans cette contemplation qui lui fait battre le coeur sur un rythme endiablé de tambours de guerre. Samsa. L'amie, la créatrice même du couple si atypique à l'époque ; elle semblait plus femme, plus forte même, tout en gardant cet air de malice qui la distinguait du monde. Déglutissant, le monde reprit soudainement son droit de passage. Désignée par la Dame Blanche pour faire visiter les lieux à Samsa, Lennia secoua a peine perceptiblement le minois. Était-ce vraiment une bonne idée, de mettre en face à face deux ombres du passé ? Incapable de détourné le regard, la Corbac sursaute quand la main se tend à sa rencontre. Idiote. Puis fermement, elle lui serre la main en reculant bien vite. Elle connait Samsa, et à voir ce qui venait de se passer contre Pherea, Lennia ne donnait pas cher de sa peau.

    Alors.. Allons-y.


Oui, allons-y vite, tournons le dos à la colère de la Cerbère.
_________________
Shawie
Elle a reçu les baisers sans trop bouger. Non pas qu'elle soit pudique, en fait si un peu pudique. Elle n'a jamais aimé s'afficher même avec avec Sam, elle était plutôt du côté des mielleuseries qui emmerdent tout le monde. Elle faisait pas mal d'effort d'ailleurs pour essayer d'être tactile parce que concrètement, l'Espagnole avait quelques soucis affectifs.. En amitié, pas de souci, elle était ouverte et n'hésitait pas à faire un câlin à ces amis -ouai pas n'importe qui non plus- mais en amour, c'était une autre histoire.

Elle lorgna Phe sans relever la correction grammaticale. Elle s'en fichait d'avoir des lacunes, alors elle haussa les épaules tout simplement. Elle s'adressa quand même à sa sœur, un peu plus bas, histoire de pas la foutre mal à l'aise ou autre.



Hey bah, toujours plus froide quand tu causes Phe'. Jé te jure. C'pas comme si tu la connaissais pas non plus. D'habitude t'es quand même vachement plus enthousiaste.


Vala c'était dit.

Une autre aspirante approcha et Sha la dévisage. Un vague souvenir de l'avoir accueillis celle ci. Enfin faut dire que depuis un bon mois, c'était elle de corvée pont levis. Alors c'était quoi son nom déjà ? Gros blanc. Elle les laisse se saluer et avance un peu, regardant la Commanderie dans son ensemble.



Hum ? Va pour l'aspirante devant et moi jé quoi ?

Va y Aspirante, avance !



L’histoire des lieux ? Comme si elle le savait tiens. Elle grogne et avance. Improvisation chapitre 1.


Alors là t'vois c'est les douves enfin l'fossé. Il doit bien faire 10 mètres de profondeur. On y fourre les malotrus un peu pervers qui viendraient se rincer l’œil chez les Blanches. Car comme tu sais, c'que des femmes ici. Tu peux croiser des hommes, mais c'est des gens d'arme qu'on dit. T'as lé mari d'un Chevalier et Ricco.


Elle avança lentement, montra du doigt tout ce qu'elle disait pour imagé la session bien sur. La cour leur ouvrait les bras, donc elle prit le temps de décrire ce qu'elle voyait.


Bah là, c'est la petite cour, c'pour se diriger là où on veut. Si tu vas par la, c'est le donjon. La, c'est le vieux Logis, c'est le trucs des Historiennes, de Phé quoi, puis des muses mé semble. Un truc culturel tu vois. Mais euh...


Elle stoppa au milieu de sa phrase et croisa les bras, adressant un sourire à Sam au passage. C'était sympa qu'elle soit venue quand même et si elle s'écoutait, elle viendrait lui manger la bouffe, pas moins. Elle s'adressa à Lennia :


C'quoi ton nom déjà ? Jé me souviens que tu étais maître d'arme quelque part, c'est ça ? T'as du lire des trucs là, aides moi à faire la présentation des lieux.
_________________
Lennia_
De marbre à l'ordre donné par l'hispanique, Lennia avance. Non pas parce qu'elle lui à demandée, mais parce qu'elle sait que lorsque Samsa mettrait la main sur les souvenirs d'Alençon, la colère sera bien pire que celle déversée contre Pherea. Elle sait ; la Carotté ne pardonnerait jamais le mal que la feue Nivellus avait fait à son ami. Elle sait, qu'elle ne pardonnera pas, d'avoir enfanté une petite fille, portrait craché de Cendre. Elle sait aussi, que tout ce qui suivrait serait légitime. Mais à choisir, il était plus sage de repousser le moment, au maximum. Alors, l'ombre Castellane avance sans se retourner, se fiant aux bruits de pas derrière elle, s'arrêtant parfois lorsque le craquèlement ne se faisait plus entendre.

Puis contre toute attente, Shawie demande de l'aide. Déglutissant, la Corbac se retourne sagement, les mains jointes sur son devant.

    Lennia..


Que voulait-elle qu'elle lui dise ? Sans regarder ni l'une ni l'autre, Lennia indiqua à tour de rôle les lieux.

    La place d'armes. Le vieux logis, repère des Muses et Historiennes. Le grand logis, avec les dortoirs, les salles communes, les cuisines. Et.. Le Grand donjon. Siège du conseil des Dames Blanches.


Simple. Efficace. Expéditif. Elle avait déjà bien trop parler, bien trop tendue la perche à Samsa pour se faire battre.
_________________
Samsa
    "Je suis dans une cabine téléphonique,
    Essayant d'appeler à la maison.
    J'ai dépensé toute ma monnaie pour toi;
    Où est parti le bon vieux temps ?"*



Samsa pénètre enfin dans le lieu de vie des Blanches, cette petite forteresse autonome semblable à une fourmilière. Partout, ses petits yeux sombres courent; ici les remparts, là le chemin de ronde, là-bas les écuries, le logis, le fossé de dix mètres de profondeur, le poulailler... Attend quoi ? Le fossé de dix mètres de profondeur ? Il ne doit guère en dépasser quatre, ce qui est déjà pas mal car qui pourrait en sortir ? Et quel idiot viendrait se rincer l'oeil chez les Amazones ? Samsa même préférait aller voir ailleurs plutôt que de se frotter à ces guerrières. Apparemment, il n'y a que deux hommes et c'est bien triste pour eux. Et pour les autres femmes. Les Dames Blanches avaient-elles un côté religieux ?
Vient le donjon, grand et imposant, presque austère mais pas vraiment. Cerbère le détaille d'un oeil averti qui glisse vers le Vieux Logis, lieu de vie des historiennes et des muses. Les secrétaires, dans la tête de Samsa, puisque Pherea l'avait déjà traité de muse.

Shawie s'arrête et lui adresse un sourire auquel Samsa répond volontiers. Elle tourne la tête pour parler à l'autre aspirante et la Cerbère, bien loin de ces préoccupations, continue d'observer les lieux et de les analyser. Tout semblait tenir la route, elle était rassurée et le roi serait content. Si jamais elle le lui disait. Il y avait assez de chevaux pour des sorties en cas de siège, assez de place pour stocker des vivres même et la petite forteresse se trouvait ainsi bien défendue et bien lotie.

Et puis le nom vient heurter les tympans bordelais. Il file dans la fière tête pour remonter le temps, traverser encore de la souffrance, du chagrin, de la haine. Il fait ressortir l'impuissance, le pire sentiment qui puisse être chez Samsa.
Les petits yeux sombres, enfoncés sous des arcades sourcilières marquées, se braquent sur l'aspirante se présentant comme Lennia. Elle parle mais Cerbère n'écoute plus; elle cherche à savoir si c'est elle, si c'est la même, si c'est elle qui a fui un beau jour son mari, l'ami de Samsa. Elle veut savoir si c'est la même qui a déclenché la folie de Cendre, elle qui l'a poussé à quitter tout ce pour quoi il l'avait suivi.

Elle veut savoir si c'est la même qui l'a trahi et abandonné.

Les regards finissent par se croiser et Samsa voit. Elle lit, dans ses yeux semblables aux siens, que c'est elle. Le coeur bordelais hésite entre lui faire ouvrir la bouche de stupeur, tant de temps après, ou lui sauter à la gorge pour enfin assouvir une vengeance qui n'a même pas à être la sienne.
Le jour où l'époux de sa soeur de coeur l'avait quitté, Samsa l'avait poursuivi dans toutes les landes pour lui mettre un poing. Ça avait prit des jours entiers, des semaines peut-être, mais elle avait réussi et elle était revenue triomphante. Sa vengeance envers le Très-Haut en prenant Soeur Laurelle, c'était survenu un an plus tard. Des vengeances, Samsa en trouvait autant qu'elle voulait, notamment parce qu'elle avait cet instinct protecteur trop extrême, ce pour quoi on l'avait surnommé Cerbère -entre autre-, tel le chien veillant sur des âmes qui ne sont pas à lui ou qui n'ont rien demandé. Samsa était ainsi et tous le savaient, tous l'acceptaient. Elle ne s'encombraient de toute façon pas de ceux qui ne l'aimaient ou ne l'acceptaient. Elle avait également cette sournoise patience, cruelle; la patience de celle qui n'oublie jamais.


-Toi pardi...

Ses paroles sont sorties sur la courbe de son souffle et devant le visage de l'aspirante qui ne s'étonne même pas, il n'y a plus de doutes possibles.
Cerbère se contracte, se carre en même temps qu'elle a une étrange et fausse impression de se grandir. Le poil se hérisse, les crocs se découvrent et le grondement se fait aussi méchant que menaçant. Elle s'approche rapidement et se plante face à Lennia, un peu plus grande qu'elle. Les mots fusent, tranchants, mais pas autant que Samsa pourrait l'imaginer.


-Espèce de traître pardi... Lâche té ! Comment t'as pu l'abandonner pardi ! HEIN ! COMMENT PARDI ! Il avait tout quitté pour toi té, il n'avait que toi dans sa vie pardi ! Il ne demandait rien que ta présence, et tu l'as lâchement abandonné té ! Tu lui as tout pris, tout repris pardi...
IL COMPTAIT SUR TOI PARDI ! IL T'AIMAIT ET TU L'AS TRAHI TÉ !


La main gantelée de combat, de cuir sur la paume et de métal sur le dos, part. Elle fend l'air avec un sifflement et claque la joue de la castillane avec bruit.
Cerbère est enragée, mais ce n'est pas une colère explosive comme elle a pu en faire montre précédemment avec Pherea. Celle-ci est plus froide, plus mesurée, mais non moins brusque ou violente. Il était dit que Samsa se ferait remarquer aujourd'hui.
Les verbes continuent de sortir, acérés, effilés; sans pitié.


-Tu n'imagines même pas le mal que tu lui as fait té ! Tu l'as rendu fou pardi, tu m'entends té ?! FOU ! Tu lui as donné un monde que tu as fait s'écrouler pardi ! Tu l'as rendu complètement inapte à sa propre nature pardi...

Samsa n'a plus aucune mesure, emportée dans les souvenirs de son ami dévasté, cet Agneau si doux et gentil qui était soudainement devenu abattu, empli d'une amertume qui ne s'exprimait que par des soupirs désabusés. Ce poète devenu muet à la suite de la perte de sa muse, ce musicien qui n'avait depuis plus repris un instrument. Plus depuis Mae. Mae dont il croyait en l'abandon, à l'image de Lennia, comme deux miroirs qui ne cessent de se renvoyer le même reflet. Cendre le lui avait si bien et si tristement écrit : une boucle.

-Je te pensais droite pardi. Mais je me trompais té.

Samsa se souvenait si bien de sa venue à Alençon, de leurs rires à tous les trois, de leurs regards à tous les deux. De leur gentillesse de ne pas la contredire dans son délire de carottes, de s'y prêter même. Jamais elle n'a connu la Lennia que Cendre a connu, jamais elle n'en a su l'existence même car Cendre ne disait rien. Cendre ne disait jamais rien. Cendre ne disait plus rien. Il ne parlait plus non plus, enfermé chez les moines et leur foutu silence.

-Tu as de la chance d'être là pardi. Une Aspirante à un Ordre Royal té... Si je t'avais trouvé avant pardi, je n'aurais même pas réussi à te faire souffrir autant que je l'aurais voulu avant que tu ne crèves pardi.

Les menaces sont comme d'énormes rochers qu'elle lance et pourtant, en matière de torture, Samsa était rodée. Ancienne tueuse à gages, parfois tortionnaire, Soeur Laurelle en avait fait les frais. La Bordelaise avait la vengeance patiente mais pourtant, elle savait passer l'éponge sur beaucoup. Shawie le savait. Chez Samsa, il valait mieux des colères explosives que celles comme Lennia venait d'être confrontée, et y serait encore longtemps. Peut-être toujours.
La Cerbère pousse la Corbac, l'écarte de son chemin comme une reine hautaine et cruelle écarterait une gamine gueuse et puante. Pour elle, c'est fini. L'étape suivante serait la violence mais elle n'en a aucun droit ici; la barrière la force donc à vouloir passer son chemin.



* = paroles traduites de Maroon 5 - Payphone

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)