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La fin d'une union

[RP] Chantelle - La fin des temps

.mathilde.
L'âme arrachée, des perles de sang, elle a longtemps conservé cette plaie au coeur de son abdomen. Le souvenir de la lâme, le souffle qui se coupe, la blessure n'était pas grave, mais l'instant fatal. Elle revoit son époux, des années auparavant, à la floraison de leurs jeunes noces et elle enceinte d'un ange céleste. La sensation perdue de ce ventre qui se sera arrondit encore bien des fois depuis ce jour là. Mais sa chaire fut entaillée bien plus intimement que le pouvait laisser croire les apparences. Et c'était sans se rendre compte de rien, que par amour pour un homme, elle en avait perdue la vie.

La stupeur et l'effroi avaient été si grand, que seul l'amour aurait pu panser cette éventration béante qui n'a depuis cessé de faire couler des larmes.
Jamais elle n'avait oublié, et pas une seule nuit où elle se retrouvait seule face à elle même, dans le silence hurlant des ténèbres enceint dans ces murs impénétrables et froids, elle n'y repensait. Elle avait toujours pensé son coeur à l'abri, à ses côtés, tous deux enfermés dans une bulle que eux seuls connaissaient. Et peu à peu, elle avait à la même image, enfermé ses progénitures au coeur d'une prison austères et inaccessible au genre humain.
Ici ne circulaient plus que les armes, les soldats, les pêcheurs, les prisonniers, et les religieux. Les domestiques avaient devoir de silence la plupart du temps, et c'est dans un règne de terreur, que la fourmilière s’affairait à se parer contre les sièges et attaques ennemis. En vérité, c'était un refuge. Loin à l'abri des regards. Pour seul juge Dieu et ses Saints. C'était un lieu idéal, pour se recueillir. Mais très morose et totalement inadapté, pour des enfants.
Or, dans sa peur grandissante et permanente d'en perdre un de plus à chaque fois, c'était ici, qu'ils avaient grandis. Leur père les voyait peu, toujours sur les routes ou en oeuvre pour d'autres.

Peu à peu, Mathilde permit grâce à de nouvelles terres, d'ouvrir son monde vers un lieu plus joli. Où à l'opposé de ce plateau dépourvu de gaieté, lui accueillait chevaux, apparat, cérémonies, grands buffets et autre festivités. La chasse y était même un passe temps de choix, ainsi que la course et l'éducation équine. Son être progressivement retrouva l'amour d'un foyer, et pu transmettre tout celui qu'elle gardait en elle si enfouit à chaque fois que son mari sur les chemins de l'armée, lui manquait à s'en arracher les veines. Elle s'était ainsi reconstruite, dans l'illusion d'un mariage parfait, d'un père idéal, et d'un époux attentionné. Il était bon, et elle le savait. C'était un grand homme, avec un charisme incroyable, et une aura imposante. Elle l'admirait. Aussi fort qu'elle en était folle amoureuse depuis qu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois aux joutes du Lavardin. Il était son héros, sa moitié.

Mais le temps s'était lentement écoulé, et si, elle avait réussi à vivre dans l'innocence d'un amour de jeunesse rêvé et magnifié dans son esprit au point de se convaincre intimement qu'il était celui auprès de qui elle mourrait, se faisant un point d'honneur d'endurer toute la souffrance possible et imaginable pour ne jamais briser son serment prononcé avec amour devant le Très Haut, ce sont les questions incessantes d'enfants grandissants, qui finirent par lui ouvrir les yeux. Mais il est où papa ? pourquoi tu es triste maman ? Pourquoi papa ne vient pas avec nous ? Et encore tant d'autres qui à chaque fois faisaient imploser le coeur de la duchesse avec une violence inouïe. Sa naïveté s'était étiolée et le cocon doré qu'elle s'était donné tant de mal à tisser avec amour, tel un oiseau dépose délicatement, brindille après brindille, les fondations de son nid douillet, avait dépérit au fil des catastrophes naturelles chaotiques que provoquaient le regard innocent de ses enfants avec leurs questions plus que légitimes.

Plusieurs années avaient ainsi passé, sans qu'elle ne trouve plus la force de changer quoi que se soit, se disant qu'elle avait accepté pour le meilleur et pour le pire, alors qu'elle devait à présent affronter le pire, encore et encore. Puis un beau jour sa fille disparue. Sa fillette de 5 ans s'était envolée dans la nature, malgré toute la protection dont bénéficiait l'enfant et ses frères et soeurs. Il fallut plus d'un an à Mathilde pour retrouver Perrinne. Mais elle n'avait jamais lâché. Mais quand elle vit dans le regard de sa fille, ce vide qui faisait qu'elle ne savait plus qui elle était, alors toute sa colère se dirigea vers son époux. Comment avait il pu laisser faire ça ? que les cieux leur retire leur fille parce qu'il n'était pas là ! Elle le détesta sourdement longtemps pour ça. Car si elle avait accepté le fait qu'il n'était jamais là pour elle, sauf pour parler politique, elle ne comprit pas comment la naissance et la vie de ses enfants, ne l'avaient pas ramené à elle. Ils ne s'étaient pas vu depuis cinq longues années. Et le seul soir où cela c'était produit, il avait fallut que se soit son fils, qui le fasse venir. Car les appels de son épouse restaient depuis bien longtemps, un souffle inaudible bercé par le néant.

A présent il était temps. Temps de pardonner, temps de prier, et temps d'avancer.
Elle en avait déjà parlé à son époux, et celui ci n'y voyait pas d'objection.
Car si il était l'homme qu'elle respectait le plus en ce bas monde, et qu'elle avait aimé à s'en brûler les ailes, cela faisait bien longtemps que son amour pour elle ne conservait de sens que dans leurs souvenirs ou sur les visages si magnifiques de ses enfants.
Il avait toute sa confiance, et demeurerait un homme idéal pour une fille en quête d'utopie. Car si il fut jadis un grand chevalier, il était à présent un homme vivant dans son passé bien plus que dans son présent. Or Mathilde, malgré ses quarante ans déjà esquissés sur la toile de l'âge mûr, comptait encore construire un empire à ses enfants. Rien d'aussi grand qu'un royaume mais quelque chose de suffisant pour que chacun parte d'une place de choix dans cet univers suffisamment instable et puisse voler de ses propres ailes vers l'horizon qui lui plaira le plus. Le soleil, la lune, les étoiles ou les nuages. Peu importe quels seraient les choix de vies de ses enfants, mais la mère aimante qu'elle était fera de son mieux pour eux.
D'autant que la femme avait un côté créateur sans cesse en quête de nouveauté, de beauté et de joie. De partage et d'évolution. Si bien que les projets se bousculaient à la pelle dans sa petite tête, et qu'elle voulait à présent profiter d'une liberté totale pour mener à bien son inspiration, sans être entravée par une union qui n'avait de sens plus que sur un vieux parchemin ayant dépassé les vingts ans d'âge.

C'est donc après vingt cinq ans de relation et pas moins de onze grossesse, que Mathilde prit l'irrévocable décision, de demander la dissolution de son mariage, en parfait accord avec son époux, qui n'avait de toute façon plus les armes pour la retenir. Trop de temps s'était écoulé, trop de souffrance aussi. Et si jamais elle n'oublierait leur histoire, et qu'il serait toujours le père et ses enfants, elle ne pouvait plus être appelée "sa femme" . Car une femme est un être humain qui nécessite de l'attention, et de l'amour.

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        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
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