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Info:
"Tu vivras, dus-je me détruire à la folie. Tu te relèveras, dus-je oublier qui je suis. Tu surmonteras, dussions-nous changer ensemble. Nous avancerons et nous vaincrons."

[RP] Gné ! Nop, pas travailler, blurp !

Shawie
Rp ouvert à tous si c'est cohérent. Le PNJ d'Hector à l'autorisation d'agir sur ma poupée comme convenu !



Pau.

Sortant de taverne avec Prim, Yo, Susi, Sieg et Sam, l'Espagnole se retrouva ivre -moins que les autres - seule, et joyeuse. Un simple besoin de prendre l'air l'avait attiré dehors, mais elle aurait mieux fait de mourir dans son vomi dans la taverne de Lucie, si seulement elle avait su. Un combat avait du être engagé dans la ruelle, non loin de la dite taverne, elle s'en rappelait. Même qu'elle avait eu le temps de sortir son arme et de se débattre comme un chat. Êt bim et bam, bourre pif par la, castagne de l'autre côté et puis plus rien.

Elle avait dû prendre cher dans cette putain de ruelle. Quand elle ouvrit les yeux -difficilement avec l'alcool ayant remplacé son sang dans son organisme- elle n'avait plus d'arme, sa chemise était un vague souvenir ; ressemblant d'avantage à un lambeau pour passer la poussière, le visage tuméfié et les 4 pattes attachées séparément en mode écartèlement -debout contre un mur. Voila voila. Si Sam était à l'origine de ce petit jeu séchuel, elle n'aurait rien dit même si là Cerbère savait que Sha' détestait être attachée. Frappée encore, ça pouvait passer. Qu'importe, elle aurait joué le jeu. Elle eu presque envie d'entendre sa voix, d'entendre ronronner et d'entendre ce fichu "pardi".

Que dalle. En tout cas, elle avait mal à là tronche à cause, vraisemblablement de l'orgie de tournées mais aussi et surtout car elle venait de se faire matraquer la tronche. Les yeux étaient lourds mais s'ouvrirent et constatèrent qu'elle était dans une taverne ... À l'abandon. Oui elle essayait de se détacher mais plus elle bougeait, plus ces poignets se limaient. Plus elle bougeait, plus elle avait la sensation de perdre un membre. C'est en toute logique, qu'elle opte pour l'immobilité. Sa tête tomba en avant et c'est seulement la qu'elle pu observer des goûtes de sang couler abondamment.

La tronche vers le sol, elle prit enfin conscience qu'elle était dans la merde, comme au bon vieux temps ! Ca lui arracha un sourire douloureux et même un rire. Alors que tout allait plutôt bien, qu'elle faisait son bonhomme de chemin tranquillou, voila qu'elle était saucissonnée. Le karma, encore lui ?



*Hips* Mhaaaaaa mais putain hein, j'suis bourrée mais *hips-* quand jé mé aurais libéré, j'vais t'arracher la tignasse pour qué ... mhaaaa ma chemise putain *hips* si tu voulais mé foutre à poil, fallait demander à mon Sam ! Elle va té péter la gueule *hips* en plus, elle euh charge vachement bien. Même les murs tombent devant *hips* elle.


Elle laissa couler un filet de sang de sa bouche sur le sol et eut un haut le coeur contenu pour le moment.


Rhaa merde j'ai mal à la tête la. Quoi *hips* tu veux ? Tu m'as pas tué, porqué ? Tu m'as pas prit mes écus non plus. *blurp*
Tu veux quoi ? T'es eunuques pour t'en prendre à une donzelle bourrée et seule ? Pleutre va.

_________________
Hector_laballe





"Tic tac Tic tac, c’est le son de ta vie qui s’écoule." Dexter.



J'’ignore qui je suis vraiment, je sais juste qu’il y a une partie obscure en moi. Et je la cache, je n’en parle jamais. Mais elle est là, en permanence. Ce Passager Noir. Et quand il prend le contrôle, je me sens ... vivant. À moitié écœuré par l’immoralité absolue ... Je ne le combat pas, je le laisse. Il est tout ce que j’ai. Personne d’autre ne pourrait m’aimer. Pas même ... surtout pas moi. Ou est-ce juste un mensonge du Passager Noir ? Parce que, ces dernier temps, je me sens parfois ... connecté, à autre chose. Comme si ... le masque glissait. Des choses, des gens n’ayant jamais eu la moindre importance en ont soudainement. Il faut donc les abattre.

Deux heures sont passées depuis la capture.

Cette nuit, c’est la bonne et cela va recommencer encore et encore. Cela doit recommencer. Quelle douce nuit. J’adore vivre dans le sud ouest, j’adore la cuisine grasse, leurs vins rouges, c’est ce que je préfère. Mais ce soir, c’est un autre appétit que je veux assouvir. La ruelle a été la scène d'un acte 1 : Hector contre la vermine. Hector 1, vermine -1. La bagarre ne fut pas loyale, je l'avoue mais seul le résultat compte. Je n'ai pas hésité une minute à la frapper aussi fort que possible pour qu'elle tourne de l’œil. L'épée de l'Espagnole fut jetée sur le lieu du crime, on peut apercevoir déjà une flaque de sang et des bouts de tissus. Signe de lutte évidente pour une personne aguerrie en la matière. De plus, ma victime fut portée sur l'épaule comme un vulgaire sac de pomme de terre avant d'être balancée dans une taverne, un peu plus loin.

Ce repère n'est pas idéal mais c'est le seul que j'ai pu trouver. Une taverne des plus banales. Shawie fut solidement attachée et giflée pour qu'elle retrouve ces esprits. Je suis loin d’être malheureux, mais plutôt satisfait de vivre ma vie sans appartenir à aucune croyance, sans avoir la crainte de l’idée qu’il puisse exister quelque chose la haut. Certaines personne simulent leurs sentiments, moi je les simule tous, et je les simule bien.

Elle parle. Je n'écoute pas. J'avance simplement vers elle pour qu'elle puisse juger de mon visage qu'elle connait déjà très bien.


Ta gueule.

La nudité me dégoûte. La seule chose du corps humain qui m'attire, c'est le sang. Mon plaisir est prit uniquement quand je vois ma partenaire souffrir. Je suis fais ainsi, ce n'est pas de ma faute. Je suis simplement différent. Alors qu'elle continue de parler, je peux observer la femme et m'apercevoir très vite un état général moindre. Son visage n'est plus intéressant puisque déjà bien marqué. Le point faible est immédiatement repéré : le ventre semble la cible idéale. J'ouvre ma mallette. Je la dépose sur la table bien à sa vue : une petite collection de petite lame. La première est saisie et vient lentement re-ouvrir la plaie visible sur le bas ventre espagnol. Très lentement la chair est découpée en profondeur puis je viens essuyer ma lame une fois terminée.

Et le diable en moi danse avec ses démons et la sarabande est loin d’être terminée.
Shawie
Elle ouvra le bec, comme toujours. Faudrait qu'elle apprenne à se taire, ça pourrait éviter ce genre de situation. La voix de l'homme lui disait quelque chose mais très vaguement. Elle inspira longuement comme si elle pourrait décuver, de libérer et de faire la malle.


Mais toi pas *hips* dire ta gueule à moi !


C'est alors que son regard se posa sur la mallette et qu'elle tira la tronche. Des séances de torture, elle en avait vécue quelques une mais bien souvent, le tortionnaire était amené à poser des questions. Mais la, elle était relativement dubitative sur le pourquoi du comment. Elle leva le nez de la mallette pour le poser enfin sur "lui".

Putain mais non ! Ce Sycopathe la suivait depuis bien longtemps et elle n'avait jamais percuté pourquoi. Un procureur vexé d'une relaxe ? A la vue d'Hector, il n'avait pas trop la tronche de l'emploi. Un juge encore moins. Un amant désabusé, impossible aussi. Donc .... Une victime de brigandage, il n'y avait que ça. Mais alors, ça devait dater.



Hey hey, allez *hips* fais pas ça, jé crois qu'on est partit sur lé mauvais pied hein. J'sais pas qui tu es mais on peut négocier ...

Hey attends *hips* merde non !



Elle rentra le ventre, remua sur le côté mais en vain. La lame lui arracha un cri de douleur. La tête tomba en avant, crachant un bon molard de sang, les yeux lourds se fermèrent. L'autre fois, au pont levis, elle avait refusé de se battre, se laissant frapper, espérant même qu'il vienne à bout d'elle. Cette fois-ci, c'était exactement pareil. En fait non. Elle ne voulait pas crever comme ça.

Puis maintenant, elle avait quelque chose à perdre. Mais est ce que Sam avait quelque chose à perdre en retour ? Faut bien l'avouer, dans l'esprit Espagnol, Sam ne l'a gardait que par pitié. Sachant pertinemment qu'elle allait être anoblis, elle était entièrement convaincue que là Cerbère irait voir ailleurs, et ça serait normal.

Elle releva la tête difficilement :



Qu'es tu veux bordel ?
_________________
Samsa
    "Je te trouverai,
    Attends juste un instant de plus,
    Je peux entendre ton appel,
    Je ne te laisserai jamais tomber."*


Susi avait déconné, elle avait amené trop de pichets sur la table et Samsa les avait regardé avec un air de "pourquoi pas ?". Elle avait claqué une cinquantaine d'écus en renchérissant à son tour, suivi de Susi, un peu de Shawie, pas de Primha -la pingre !-. Le début de soirée pour Cerbère avait été difficile, elle n'avait pas eu de soucis d'élocution mais plus de vision, voyant flou voire double. Yohanna avait eu sa part par la suite et de toute la bande, la Prime Secrétaire Royale était celle qui tenait le mieux l'alcool après Shawie. Shawie était trop forte à ce jeu, l'alcool ne semblait avoir qu'une prise minime sur elle et Samsa se promit qu'un jour, elle outrepasserait son côté économe pour dépenser une petite fortune, juste pour vraiment voir son Espagnole ivre.
Les autres étaient sortis depuis peu et alors que Samsa avait voulu les imiter, elle s'était mangé un mur au lieu de passer par la porte. Lucie avait dû soigner son nez qui saignait, mécontent de cette rencontre qu'il avait perdu. Occupée ensuite par Primha, la Fleurie avait tamponné la joue royale avec le mouchoir ensanglanté, donnant à Samsa un air quelque peu inquiétant. Les bêtises avaient été rattrapées et la Cerbère avait enfin pu goûter l'air frais de la nuit.
Elle avait retrouvé la chambre qu'elle occupait avec l'Espagnole mais n'y avait trouvé personne. Songeant qu'elle avait dû aller marcher, Samsa s'était couchée et avait tenté de trouver un sommeil qui ne venait pas. Persuadée que tout serait bien plus simple dans les bras de Shawie, elle s'était relevée et était retournée dehors. La marche était un peu faible, tangente, mais elle ne zigzaguait plus et même si le cerveau se déconnectait brièvement par instant, elle ne voyait plus double.


-Shaaaaa pardi *hips* ?
Viens te coucher *hips* pardi, il fait noir té.


La voix tannée par l'alcool est un peu plus grave encore que d'habitude. Dans les ténèbres de la nuit, Cerbère avance, ne passant dans la lumière qu'aux rares endroits éclairés de torches ou de chandelles aux fenêtres, des clercs encore au travail sans doute. Elle s'aventure dans une cour qui lie deux rues afin de s'emparer d'une torche. Un petit vol dont la féliciterait sans doute Shawie quand elle lui racontera. Ici, elle évite de gueuler pour ne pas réveiller les occupants. Elle reprend la marche mais elle n'a pas parcouru deux mètres qu'elle bute contre quelque chose qui lâche un vacarme métallique.

-Merdeuh *hips* pardi...

Cerbère abaisse la flamme de la torche afin de simplement constater qu'elle a touché une houe, une fourche, quelque chose comme ça. Malheureusement, c'est une épée qu'elle trouve et la forgeronne se baisse pour la ramasser; elle aime beaucoup les armes, ses yeux se mettent à briller à la vue de toutes les lames. L'épée lui échappe un peu des mains et la lumière lui fait constater que c'est parce que la garde est ensanglantée. Aussi parce que c'est une épée de gauchère et que Samsa est principalement droitière. L'arme est longue, pour une personne de grande taille, ce qui ne court pas spécialement les rues à cette époque. A côté trainent quelques bouts de tissu que Samsa reconnaît de la même couleur que celle de l'Espagnole, et l'implacable s'impose dans la tête bordelaise qui décuve brusquement. La Prime Secrétaire Royale tourne sur elle-même, les petits yeux sombres agrandis d'inquiétude et la torche balayant la cour.

- Shawie pardi ?! Merde té... SHAWIIIIIIIE !

* = paroles traduites de Woodkid & Likke Li - I never let you down

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Hector_laballe





“Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur ; le sombre accepte l'idée de grandeur.” Victor Hugo





Quand j'y songe, je me dis que la vie est bien faite. Chaque chose à sa place. Et une place pour chaque chose. la, par exemple, la plupart des gens se demande si c'est légitime que l'Espagnole soit attachée et torturée. Je répond donc "oui". Une batarde, une étrangère, une brigande mais surtout ce que je qualifierai d'erreur de la nature. Si c'était un homme, nous dirions sodomite, mais deux femmes ?

Il n’y a point d’âme si vile et de cœur si barbare qui ne soit susceptible de quelque sorte d’attachement. Un soir, quand j'étais plus jeune, je fut interpellé. L’un de ces deux bandits qui se disaient eunuques me prit en affection. Il m’accostait volontiers, causait avec moi dans son baragouin teuton me rendait de petits services, me faisait part quelquefois de sa portion à table, et me donnait surtout de fréquents baisers avec une ardeur qui m’était fort incommode. Quelque effroi que j’eusse naturellement de ce visage de pain d’épice, orné d’une longue balafre, et de ce regard allumé qui semblait plutôt furieux que tendre, j’endurais ces baisers en me disant en moi-même : le pauvre homme a conçu pour moi une amitié bien vive ; j’aurais tort de le rebuter.*

Il passait par degrés à des manières plus libres, et tenait de si singuliers propos, que je croyais quelquefois que la tête lui avait tourné. Un soir, il voulut venir coucher avec moi : je m’y opposai, disant que mon lit était trop petit. Il me pressa d’aller dans le sien : je le refusai encore ; car ce misérable était si malpropre et puait si fort qu’il me faisait mal au cœur.



Shawie.


Le ton est solennel.

Une seconde lame est sortie et je la regarde au feu de bois crépitant de la taverne. Abandonnée ne veut pas dire que je n'ai pas préparé le terrain. Je me rappel désormais lors de la capture de la catin, sur mon épaule, que des gouttes de sang me joueront plus tard défaut. Tel un petit poucet qu'on me prendrait en chasse pour venir sauver la brebis égarée. Egalement, la cheminée sur une taverne abandonnée me porterait préjudice. Mais qui pourrait venir la chercher ?

Ma voix grave raisonne.



Toujours cette tendance à trop parler. Toujours trop. Pourquoi t'être refusée à moins et venir quémander ma présence aujourd'hui ? Je ne veux rien de toi, je prendrai ce qui me plait. Tu veux parler, fort bien, parlons.

La petite lame est passée entre les jambes de a condamnée, j'appuis à peine et je remonte le long de son ventre, sous sa gorge et puis sur son visage lamentablement marqué et saignant. La lame est ensuite passée sur mes propres lèvres, dégustant la saveur rougeâtre avec plaisir. Je m'attaque maintenant à son oreille, derrière son oreille droite, là où la peau est fine et soyeuse. Là où le tympan repose. D'une main, je lui maintiens la tête. De l'autre, ma lame commence à s'y insérer. Il faut la libérer des ces sens, un par un, pour que le sacrifice soit total.


Penses tu un instant que ... ton Aimée soit fidèle ? Penses tu qu'une fonction comme la sienne est attirée par une vermine comme toi ? Tu n'es rien. A part ton argent, tu n'as rien à apporter aux gens. Shawie, tu le sais au plus profond de toi, qu'un jour, elle te tournera le dos et que tu sera seule. Ta propre famille te renie. Tes amis ... où sont ils maintenant que tu es avec moi ? Personne ne s'occupe d'une fille comme toi. Oui, ton aimée n'est pas la, elle ne viendra pas. Mourir seule et en souffrance sera ton sacrifice pour espérer laver tes péchés. Je serai ton salut. Les gens comme toi ne peuvent compter sur personne et personne ne compte sur toi. Ton Aimée te promène comme une chienne que tu es, elle te promène et tu remue la queue de satisfaction. Tu es l'attraction d'une "noble", son passe-temps et la chose qui fait rire.

Brigande.
Forniquer avec une femme ... tu es la honte du monde terrestre à toi toute seule.
Et si nous parlions de ton frère ?
Et si nous parlions de Satyne ?
Qu'as tu fais au premier ? Qu'as tu fais à la seconde ?



Le derrière de l'oreille est enfoncé et la lame ressortie. Je l'observe et je me dis que c'est un gâchis sans nom. L'Espagnole est belle, son visage est fin, ces yeux sont verdoyants, ces cheveux noirs et cet accent à couper le souffle. Elle est belle et elle saigne, je l'aime. Elle a un problème physique néanmoins : cette chose immonde de dessinée sur son bras et son cou. Qu'est ce que cela veut dire ? Je m'approche lentement et la détaille. Encore une extravagance que je vais effacer.


Tu peux parler maintenant. Dis moi tout. Confesses toi.



* Extrait JJ Rousseau.
Shawie
MAISSSS AHHHHHHHHRHHHHHHHHGGG !


La ce n'était plus un cris mais plutôt un son comme quand on s’apprête à égorger un pauvre goret. Le bruit était identique et puis elle s’essouffla de fatigue et de douleur. Hector semblait lui parler mais elle n'écoutait plus, trop en clin à ne pas tourner de l’œil ou lui vomir dessus. L'alcool était entièrement dilué, plus aucune trace d'ivresse dans son organisme. Comme quoi, la torture a des vertus. La tête fut penchée contre son gré et ce qui suit également. Elle pouvait sentir son cœur battre dans son oreille blessée, laminée, morte. Et ça, c'était mauvais signe.

La tête se pencha pour une nouvelle fois, cracha cet excès de sang dans la bouche. Sous l'attaque, son corps c'est raidi un instant, tous ces membres en alerte prévenant d'un danger mais en vain, attachée, elle ne pouvait rien faire, seulement subir et écouter. Alors, elle se laissa retomber sur ces poignets.

Kelso, c'est lui qui lui avait demandé. Elle n'avait fait qu’obéir. Pour la seule fois de sa vie où elle lui avait rendu service, il se trouvait qu'il lui avait demandé la mort. Satyne, c'était beaucoup trop compliqué pour y repenser. C'était le passé tout ça.



Ta gueule, mais TA GUEULE !


C'est tout ce qu'elle avait trouvé à dire pour résister à sombrer entièrement. Sam était fidèle, elle lui avait dit ... idiote, même si elle ne l'était pas, jamais elle ne le dirait. Si ? Elle ne la trompait pas et ne partirait pas, c'était impossible. Et pourtant, plus elle l'écoutait, plus son esprit se brouilla comme pour accepter une évidence bien enfouie. Sam partirait. La question était de savoir quand ... pour partir avant bien sur. L'Espagnole était préparée à partir, elle le faisait vachement bien mais cette fois ci, il semblerait que cela fasse bien plus mal.

Brigande, vermine, chienne, son frère, Satyne passe temps, mourir seule, renier, attraction ... ces mots raisonnent et se répètent dans son esprit. Une douce mélodie en boucle, sans cesse, comme pour la convaincre de quelque chose qu'elle savait déjà. Plus elle regardait autour d'elle, plus elle voyait le vide. Cette taverne à l'abandon, au milieu de nul part dans son esprit, elle attachée et quasiment morte ou sur le point de se laisser aller à ce repos mérité. Satyne viendrait récupérer son corps pour le mettre à la Grotte, comme prévu. Une promesse est une promesse. Sam deviendrait noble et puis Reine. Ainsi va la vie.

Son corps était abimé mais c'était bien l'esprit qui morflait le plus. Les yeux se ferment dans un dernier soupire, exténuée de se débattre. Des fois, c'est bien de se laisser aller. Tout le monde lui répète d'arrêter de se battre. Aujourd'hui, c'était chose faite.



Tues moi.
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Samsa
    "J'ai vraiment la rage,
    T'as vraiment pas de pot.
    Complètement sauvage,
    J'aurai le dernier mot."
    (Bryan Adams - Dégage)



A l'appel de Samsa, seule la nuit lui répond. Elle recommence, comprenant que rien ne va et que c'est grave. Shawie n'était pas stupide, elle savait se battre et elle était surtout très fière; si elle avait perdue, elle ne devait pas être en bon état du tout. L'alcool se fait chasser du sang bordelais par la décharge d'adrénaline et Cerbère quitte la cour en courant. Elle ne connait pas la ville, elle va au hasard des rues et des ruelles en criant le nom de son aimée. Après son passage, quelques lumières s'allument faiblement à certaines fenêtres alors que les bottes noires continuent de frapper le pavé au rythme régulier de sa course qui lutte parfois contre un vent froid venant des Pyrénées. Elle n'a pas songé à regarder au sol, à suivre les gouttes de sang; comment aurait-elle pu y penser ?
La Prime Secrétaire Royale croise des patrouilles nocturnes qu'elle alerte et leurs torches se dispersent dans la ville alors que Cerbère repart en courant en une multitude de cliquetis dus à son inséparable cotte de maille -même bourée- et aux boucles retenant épée, couteau, ceinture, ses cheveux semi-roux volant en même temps que sa cape noire.


-SHAAAAAA ! SHAWIIIIIIIE !

Elle ralentit un instant pour souffler tant l'angoisse étreint ses poumons, son coeur, sa gorge. Où est Shawie ? Où est Son Espagnole ? Celle qu'elle aime, avec qui est-elle ? Que lui arrive-t-il ? Est-elle morte ? Ou pas encore ? Chaque seconde compte et alors que Samsa va pour repartir avec plus d'ardeur à la tâche et au coeur, un cri déchire la nuit. Toute la ville ne l'a sans doute pas entendu, ceux qui parlent encore entre eux dans une taverne non plus, mais pour la Cerbère aux aguets, il est parfaitement clair. D'où venait-il ? Par là ! Elle repart de plus belle dans une course effrénée, une course folle contre le temps. Elle s'arrête parfois à un croisement, réfléchit, utilise son sens de l'orientation qui n'a rien à envier aux plus grands voyageurs et tourne dans une ruelle ou dans une autre, n'hésitant pas à emprunter même les plus petits raccourcis dont les murs rayent le bouclier à son épaule, où elle pourrait rester coincée; tous les risques à prendre pour gagner du temps sont bons.
Samsa parvient devant un bâtiment plutôt délabré mais dont s'échappent quelques traits de lumière. En le détaillant d'un regard, elle remarque que la cheminée fume. Qui vit là-dedans ? Des brigands ? Seraient-ils prêts à l'aider si elle les payait, si c'était pour quelqu'un qui fut des leurs ? Était-ce eux qui retenaient Shawie ? Et si ce n'était que de pauvres gens ? Il faut tenter le tout pour le tout.

Samsa pousse la porte et entre en trombe. Ce n'est pas dans l'entrée que se trouve la lumière, elle provient de ce qui pourrait être l'ancienne cuisine dont la porte est au fond de la salle. Aussitôt Cerbère la gagne et l'enfonce plus qu'elle ne l'ouvre, prête à demander de l'aide plutôt qu'à se battre. L'âtre en premier attire son regard, puis c'est l'ombre qui monopolise les petits yeux sombres.
Debout se trouve un homme, face à Shawie. Samsa ne remarque pas l'état déplorable de sa compagne, ni la mallette de torture, pas plus que ce que l'homme peut tenir dans ses mains. Il est face à Shawie et c'est suffisant pour Cerbère.


-ÉCARTE-TOI D'ELLE PARDI ! CHIABRENA TÉ !

Le regard sombre de Cerbère s'enflamme, aidé par la lueur du feu et si elle avait pu le tuer sur place, nul doute qu'il serait déjà mort. Faute de quoi, elle avance rapidement vers lui de son pas martial, sans prononcer d'autres paroles, envahie par une rage ardente. Aux derniers mètres les séparant, elle le charge soudainement, épaule gauche protégée par son bouclier en avant et lui rentre violemment dedans en le repoussant.
Samsa, de taille moyenne, a cette carrure charpentée qui lui permet d'affronter les hommes sans pour autant pouvoir forcément leur tenir tête. Pas aux plus forts en tout cas. Mais elle a ce courage et cette témérité puissante, cette facilité à croire qu'elle peut tout réussir; en l'instant, une volonté indestructible. Les poings gantelées de combat fendent l'air sans relâche, espérant bien frapper le visage à chaque coup lancé. L'adrénaline et le peu d'alcool restant dans le sang décuplent ses capacités physiques, soutenues par une rage sans égale.

La Prime Secrétaire Royale s'est engagée dans un combat au corps à corps sans pitié, un duel à mort où elle donnera tout pour sauver celle qu'elle aime. Prise dans son action, Samsa ignore totalement l'état de Shawie; morte, vivante ? Mourante ? Et lui, l'homme, qu'en est-il sous sa rage ? Résiste-t-il ? A-t-il cédé ? Est-elle touchée quelque part sans le savoir ? Les poings couvrent tout et la pluie, déchainement de violence, n'est pas prête de s'arrêter.

_________________
Hector_laballe





“Tous les hommes désirent se délivrer de la mort, ils ne savent pas se délivrer de la vie.”




C'est tellement plus simple de demander la mort que de vivre dans la souffrance, que j'en rigole. L'Espagnole me supplie de la tuer mais pourquoi devrais je lui rendre ce service ? Bien sur que non, je préfère largement mon oeuvre sur elle que de la laisser partir. Mais, il semblerait qu'elle commence déjà à partir. J'étais en plein examen visuel de son tatouage quand je fus chargé. Nul doute que "l'aimée" était dans la place. Chien sauveteur qui revient chercher son os déjà bien rogné. Je recule sous le choc mais ce n'est qu'une femme. Une femme courageuse et dévouée pour son animal de compagnie. Après tout, ce sont eux les plus fidèles.

Le premier coup de poing est esquivé mais les autres sont encaissés. Je garde avec mes bras devant le visage, ce n'est pas pour autant qu'elle ne me touche pas. Physiquement, je n'en impose pas véritablement. Je suis de taille moyenne et je n'ai pas les bras gonflés au sport. Ah ces sportifs, tous aussi idiots les uns que les autres. Je suis plaqué contre le mur et d'un coup, je lui assène un coup plus violent que les autres, visant bien entendu ce beau visage. Puis un second qui vient fendre l'air. Assez pour la faire reculer.

L'Espagnole ne choisissait pas moche, je peux lui accorder cette capacité.



Samsa je présume. Celle qui se bat comme un homme mais qui n'a rien dans les braies. C'est dont toi la cause de sa souffrance. Je pense qu'elle est attachée à toi, j'en suis certain, tu peux te féliciter de te l'être appropriée. Au moins, elle t'a laissé une chance.


Un large sourire étire mon visage.


Allons, prends un instant pour admirer mon oeuvre. C'est elle qui m'a demandé de la tuer, je n'ai fais qu’obéir à mon tour. N'est elle pas magnifique ? Reposée et détendue ? Si tu me laisses une minute de plus, je pourrai la nettoyer de ce tatouage immonde qui gâche son corps. Son corps ... délicieux au touché qu'on a envie de croquer un peu plus.

Tu me comprends n'est ce pas ?


Je me dégage du mur et me rapproche de mon chef d'oeuvre. Une main vient essuyer mon visage abîmé. Une femme qui sait se battre, ça émoustille mes braies. J'ai toujours cette petite lame au creux de ma main que je présente sur l'intimité de ma brigande. Je n'ai plus qu'à appuyer, un simple coup et rapide dans la chair fine. Je regarde Samsa et puis Shawie.


On peut, peut être partager son corps ? Du moins, ce qu'il en reste ?
Samsa
    "Il parait qu'on est des milliards,
    A s'ignorer dans ce bazar.
    Mais comment trouver l'identique
    A mes délires schyzo maniaco psychotiques ?"
    (Jean-Jacques Goldman - Délire schyzo maniaco psychotiques)


Les poings ont beau être dans leur carapace de gantelets, de métal sur le dessus et de cuir en dessous, Samsa sent qu'ils seront aussi abîmés que si elle n'en avait jamais eu tant elle cogne. Elle parvient à le faire reculer contre le mur, à l'acculer, mais c'est bien connu que c'est lorsque l'on touche le fond que l'on peut rebondir. Un poing vole et Cerbère ne l'esquive que de moitié. Il vient heurter un peu la mâchoire et Samsa se fait déstabiliser. Le second coup la repousse mais elle reste debout. Les petits yeux sombres enragés fixent l'homme alors qu'une manche vient essuyer un coin de lèvre saignant un peu. Elle a mal aux phalanges mais elle ne le sent pas. Elle l'entend, l'écoute même, le regarde et l'observe. Il a l'avantage parce qu'il est près de Shawie, parce qu'il a la main mise sur elle et cette situation mélangeant rage, hystérie et incompréhension fait disjoncter Samsa.

Ce sont d'abord des murmures qui l'assaillent, puis une voix s'élève un peu plus pour en engueuler une autre, alors la seconde hausse également le ton. Elles sont là. Ces petites voix que Samsa avaient réussi à chasser il y a environs deux ans. La seule qui est restée est Sub, son subconscient grossier et fataliste, mais il n'est pas toujours là. Les voix continuent de grossir et Samsa sait qu'il faut qu'elle les fasse taire, sinon elles prendront son contrôle. Pourtant, elles sont seules à pouvoir sauver Shawie, parce qu'elles ne perdent jamais leur contrôle, elles.

"Tu ne nous connais pas."

L'oeil de Samsa perd une étincelle immédiatement remplacée par une autre, différente; folle. La voix habituellement légèrement plus grave perd cette particularité et se retrouve au même niveau que n'importe quelle voix féminine. Les épaules restent carrées en avant à l'image d'un chien grondant, bien campé sur ses pattes et prêt à sauter à la gorge.

"Elle a cédé."

Les voix déferlent dans la tête de Cerbère, s'emparent de chaque parcelle de son être et de sa conscience. Chaque ? Non. Il y a une partie que Samsa ne leur abandonne pas et son véritable combat sera là; celui de ne pas entièrement redevenir la schizophrène-bipolaire-borderline-lunatique aiguë qu'elle fut.
La transformation interne de la Prime Secrétaire Royale n'a duré qu'un instant et enfin la nouvelle Cerbère est là, prend la continuité de l'autre.

"Tu es dans mon monde."


-C'est MA Chose pardi ! De quel droit te permets-tu de prendre MA Chose, que je me suis si lentement et sûrement appropriée, et de la sculpter selon ton bon vouloir pardi ?!

"Elle est à moi. MOI ! MOOIII !"

Elle se redresse soudainement, perd toute marque d'agressivité pour afficher un sourire malsain et narquois. Le feu des yeux s'éteint et les étincelles métalliques prennent immédiatement le relais. Elle est devenue un reflet de l'homme, un reflet pire encore. Ou mieux, c'est selon. Cerbère dégaine le couteau à sa ceinture et fait jouer le plat de la lame sur ses propres joues en s'approchant, le regard braqué sur Shawie avec ce sourire un peu fou. Elle pose la pointe sur la peau qu'elle connait si bien, mais ce n'est pas les traits que les amantes voient que la pointe d'acier souligne, ce sont plutôt toutes les veines, les muscles, les os. La voix royale change de nouveau, descend d'une tonalité.

"Je serai ton éternelle."


-Tu ne sais même pas y faire avec elle té... Tu connais les angevins pardi ? Ils sont fait de bois dur pardi, qu'il convient de casser à la hache pardi... Ma Chose est un métal qu'il faut faire fondre avant de pouvoir la sculpter pardi...

"Tu n'y connais rien. Amateur."

Le visage se rince soudainement et laisse apparaître une moue d'insatisfaction qui se fait cependant lente à s'installer. L'arme royale se laisse glisser légèrement sur l'oreille abîmée puis descend jusqu'au ventre également touché. Un brusque éclat de violence accompagné d'un couinement de protestation autant que de frustration fait voler la main de Cerbère en direction de celle de l'homme, chassant la main importune comme on chasserait un moucheron entêtant, de façon à ne pas blesser Shawie. Un coup vers le bas, comme l'enfant qu'elle a pu sembler être juste avant taperait sur un objet ou sur une main, avec et de mécontentement enfantin. Sauf que Samsa est une adulte et qu'elle n'a rien d'enfantin, surtout pas la folie. Elle ignore s'il a lâché son couteau sous le geste bordelais mais Samsa s'en moque; elle menace aussitôt Hector de son arme et l'oblige à reculer, que ce soit par la menace ou par la force en le repoussant de ses bras. L'air bordelais change de nouveau et affiche un sourire carnassier et moqueur alors qu'elle se détourne totalement de l'homme pour se mettre face à Shawie; entre eux deux.

"Encore."

La lame souligne la mâchoire espagnole, les artères de son cou, se fait un peu insistante dans le creux de l'épaule et atteint le tatouage. Le fil du couteau glisse dessus, innocent, comme une fausse caresse.

"ENCORE !"


-Ce que tu as fait me déplaît pardi... Tu as pris Ma Chose pardi, tu as cassé ce métal qu'elle était... Tu l'as pollué pardi... C'est ce qu'on dit en forge quand le métal perd en qualité té...
Je ne partage pas pardi. Elle est à Moi pardi et je la sculpterai comme JE l'entends té.


"Pauvre fou. Nous sommes là."

Cerbère se retourne vers l'homme, les yeux de nouveaux enflammés mais pas moins folle. Les crocs se découvrent, menaçants, et le couteau est tenu bien en main. Sa position est agressive mais la façon dont elle tient son arme montre qu'elle n'est pas prête à le charger pour le planter, mais à le planter s'il tente de s'approcher.
Un chien qui gardait son os. C'était tout à fait cela. Samsa était tout, incroyable et inquiétante faculté à changer d'humeur et d'émotions au gré de ses voix et de leur influence. Elle avait replongé dans les abysses qui furent siennes mais garde à l'esprit l'essentiel que ces voix lui feraient oublier : protéger Shawie. Deux mots qui tournent dans le grain de conscience qui lui reste, qui menacent souvent de perdre leur sens mais Cerbère veille; comme en Empire, elle terminera de s'écrouler après.
La voix remonte légèrement, perd le grave et revient à une banale voix féminine.

"Notre territoire... Notre territoire... Notre... Inconnu... Étranger... ! VA-T'EN !"


-Va te trouver un autre matériau pardi. Celui-ci est à Moi pardi. Tu m'as déjà rendu fort mécontente en la salissant de la sorte té, j'ignore encore comment je vais pouvoir rattraper ton insolence et ton amateurisme pardi. Ce mot, "amateurisme", est dit avec un mépris largement audible et visible. "Il se prend pour ce qu'il n'est pas."
Va-t'en pardi et ne remet plus jamais un pied sur mon territoire, sur ce qui est à Moi té... !


"Je rongerai tes os jusqu'à les briser de mes crocs."

La dernière phrase est dite par une voix un peu plus grave et profonde alors que Samsa semble s'être légèrement gonflée, se rapprochant plus de son côté masculin que féminin.
Cerbère gronde, menaçante, mais sa colère est froide. Bien campée sur ses jambes puissantes, il est à parier qu'elle ne bougera pas et ne laissera pas l'homme s'approcher de nouveau, tel Cerbère enragé -dérangé- veillant sur son os, Sa Chose. Elle a l'ascendant avec cette position et vu son état psychologique, elle serait sans nul doute capable de lui sauter à la gorge et de lui arracher la jugulaire avec les dents.
En matière de violence, Samsa était déjà capable de beaucoup. Mais lorsqu'elle perdait toute notion de principe ou de morale, la barbarie et la sauvagerie s'ajoutaient à ses compétences et plus rien n'était alors capable de l'arrêter.

"Mort... Tue-le... La gorge... DÉGAGE !"

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Shawie
Le souci quand on est dans les vapes, c'est qu'on est dans les vapes. Elle en avait subit des "tortures" mais cette fois ci, l'esprit était touché. C'était le pire de tout. N'importe qui pourra le confirmer que pendant une séance de torture le but est de trouver la faille mentalement pour s'y engouffrer. L'Espagnole est à terre et aura beaucoup de mal à l'avouer et l'accepter. A demie consciente, elle erre entre deux mondes espérant secrètement que la mort vienne la chercher avec ces petits sabots. Putain, qu'on en finisse, on tourne la page et tout le monde sera content.

Il était temps de dire à Sam tout ce qu'elle ressentait. Elle se racla la gorge et prit une grande inspiration : Sam, jé t'aime depuis le premier jour où je t'ai vu. Quand jé suis tombée sur toi en Empire et que tu as commencé à mé courir après. A partir dé ce moment là, jé me suis jurée d'arrêter de brigander pour avoir un espoir d'être à tes côtés. Oh, jé sais bien qué tu partira un jour mais qu'importe, passer un peu de temps avec toi me contentera. Né me laisses pas trop tôt quand même.

Le souci avec les vapes c'est qu'on hallucine aussi. Elle sera persuadée de lui avait dit toussa. Sam était au courant de ces sentiments maintenant. Malheureusement, aucuns mots n'eurent la force de sortir ce jour là.

Elle a cette impression que ces entrailles sont en train de se barrer, voir pire, brûler de l'intérieur. La tête est toujours penchée vers le bas ce qui lui permet de regarder son état ventral et ça lui étire un simple sourire. Avec ça, c'était sur qu'elle allait crever rapidement. Puis, ça cognait à fond la caisse dans sa tronche, comme si un mineur était sur le point de découvrir une pépite et qu'il tapait encore plus fort.

"Ma chose appropriée, bon vouloir, sculpter" et puis la sensation de froideur la gagne. Des frissons, de la peur, de la colère. De la tristesse ... oui car elle connait cette voix putain de merde et ça, ça vient de l'achever. Elle sent cette lame sur son corps prêt à rendre l'âme. Elle sent ce couteau la parcourir et en levant le nez, ne peut que contacter avec effroi que son bourreau est Samsa. Et tout le discours qui suit vient seulement appuyer sa théorie : Samsa est folle, Samsa est en train de la tuer de l'intérieur. Pourquoi ? Elle s'en fichait maintenant, c'était une évidence.

Alors que Sam semble en train de parler à quelqu'un -qui d'ailleurs ?- Shawie ne voit personne dans la pièce. Effectivement, elle ne prend pas la peine de tourner légèrement la tête pour se rendre compte qu'Hector est la. Son côté droit est désormais sourdingue comme un pot. Elle ne percute donc pas qu'il y a une seconde personne dans la pièce, bien trop choquée et prête à se barrer de la folie Cerbertienne. Sam discute, Sha ouvre difficilement les yeux, fixés sur son aimée. Enfin ancienne. Son visage approche de ces liens aux mains et vient les ronger. Elle se demande d'ailleurs pourquoi elle n'y a pas pensé avant.

La première attache est déchiquetée, presque à s'en faire déplacer la mâchoire. Mais quand il s'agit de survivre, plus rien n'a d'importance. Son bras se retrouve à pendre dans le vide, sans force et surtout sans envie de vivre. Sam se trouve juste là, dos à elle mais à quelques mètres. Sa seconde main se fait violence pour venir délier son autre main prise au piège. C'est tout son corps qui tombe en avant et son ventre se déchire encore plus.

Alors qu'elle chute en avant, elle en profite pour mettre un taquet -avec autant de force que possible- sur sa bourrote. Si elle parvient à l’assommer, elle pourrait se barrer. Mais voila, le coup escompté n'a quasiment pas de force. C'est donc en larme, les pieds toujours attachés, qu'elle finit par lâcher prise.



Porqué tu m'as fais ça ?


Cracha de sang.


Tu étais tout pour moi et tu viens dé me briser. A mé forger comme bon té semble, à t'appropriée et sculpter. Si tu voulais mé voir détruite, tu viens dé le faire putain de raclure, enc*lée, sal*pe de royalo, j'aurai du écouter Satyne quand elle me disait que c'était juste une connerie de plus à ajouter. Jé te tuerai.


Les mots volent sans pour autant une signification pour l'Espagnole. Elle ne s'en rappellerait d'ailleurs pas. La force qu'il lui a fallut pour vomir sa tirade lui aura prit toutes ces forces et l'Espagnole finit par retomber dans un coma.
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Hector_laballe





"Plus grande est notre fortune Et plus sombre est notre sort." Desnos



Je n'aurai pas pensé pouvoir trouver une personne comme moi et pourtant, devant moi se dresser une folie bien dissimulée. La plupart des gens cachent leur côté sombre, préférant ne montrer que la partie lumière. J'ai adopté cette technique quand il y a du monde mais cela devient de plus en plus compliqué de se maîtriser. Quand je regarde cette femme, je vois une bête. Une bête qui se débat sans cesse alors qu'elle pourrait tout simplement sombrer dans la partie sombre de son esprit. Je la regarde et je l'admire presque. Une telle folie ne peut pas être passée inaperçue. C'est très calme que je réponds :


Je crois bien que ta chose est en mauvais point et qu'un jour, elle découvrira qui tu es vraiment et qu'elle prendra peur. Tu te retrouveras seule, comme tous les gens de notre espèce. Incapable de se fondre dans la masse trop longtemps. Tu sais, quand tu commences à perdre pied et que tu sens que tu vas flancher, mais que tu luttes admirablement.

Tu les entends te parler et tu luttes, mais jusqu'à quand ?


La folie la gagne et je me recule simplement, observant cette macabre scène qui se déroule devant moi. Qu'elle bluff ou qu'elle ne bluff pas, mon travail étant quasiment achevé, je n'ai pas de difficulté à lui laisser la place de bourreau. Bien au contraire, mon besoin primaire de faire mal vient de passer. Je suis simple spectateur de la folie d'autrui. C'est plaisant.


Tu étais en train de téter le sein de ta mère que je faisais déjà cela. Moi, je ne sculpte pas, je détruis. J'émiette doucement, je laisse le temps au temps. Chacun ces méthodes et je m'étonne que l'Espagnole se soit laissée prise au piège si facilement. A moins que tu sois une menteuse hors paire ?

Et un rire éclate, je me marre dans mon coin, les bras croisés. Les insultes fusent, les accusations aussi. Il est temps pour moi de partir. Ce que je cherchais est arrivé, je n'ai plus aucune raison de rester ici. Dans le fond, l'Espagnole aura toujours un doute sur qui lui a fait ça. Cette part d'inconnu, partagée entre l'amour et la crainte. Est ce Sam qui lui a fait ça, ou une autre personne comme elle prétendra. Briser une personne prend du temps et du travail et je crois que le mien commence à prendre racine. La chute serait brutale et plaisante à observer.


Je crois que ta chose va se réveiller un jour et que la chute sera brutale pour toi. Si elle ne meurt pas avant. Je crois que vous avez beaucoup de chose à vous dire. Profites.

Je suis certain qu'on se reverra.



Mon temps est révolu en ces lieux. Je regarde l'Espagnole sanguinolente et mourante sur le sol, avant de tourner les talons vers la porte du fond, qui donne sur une cours. Oh, bien sur, ce n'est qu'un au revoir, j'en suis certain. Il faudra à tout prix que je revienne voir le résultat de mon chef d'oeuvre, plus tard.
Samsa
    "Tu me dis que rien ne passe,
    Même au bout d'un moment,
    Qu'un beau jour c'est une impasse ,
    Et derrière l'océan ."
    (Emmanuel Moire - Beau malheur)



Samsa s'est brièvement retournée vers Shawie en sentant le taquet, l'effleurement plutôt. Les trois quarts de ses paroles n'ont pas su l'atteindre, simples mots aspirés par les voix et la conscience qui songe qu'elle s'expliquera plus tard. Quelques lames l'atteignent cependant, comme l'éventualité d'avoir véritablement brisé Shawie de façon irréparable et le murmure évoquant Satyne que Cerbère n'entend déjà plus, toute occupée à tenir l'homme en respect.

Hector parle et Samsa se tient là, immobile et grondante. Elle aurait pu ne pas l'entendre si ses voix avaient entièrement prit le contrôle, et les paroles masculines se seraient simplement brisées contre le mur de sa folie. Mais il y a une faille dans ce solide dispositif presqu'involontaire, une faille et l'homme s'y engouffre lourdement sans hésitations. Ses mots sont tranchants, ils la laminent de l'intérieur et la seule chose qui empêche Samsa de s'effondrer de douleur ou de lui sauter à la gorge, ce sont ses voix; ces voix qui, elles, ne perdent jamais le contrôle. Voilà donc Cerbère pieds et poings liés, incapable de crier, de bouger, de pleurer, de blesser, prisonnière d'elle-même.

Les voix hurlent en elle mais la conscience de la Prime Secrétaire Royale parvient à résonner quelque peu dans sa tête, elle est à la fois sa sauveuse et sa bourreau. C'était pas vrai tout ça, elle n'était pas comme ça, aussi instable, pas vrai ? Elle avait vaincu tout cela en se scarifiant méchamment la main gauche, y laissant une grande cicatrice prenant dos et paume. C'était son point d'ancrage, ce qui lui rappelait sa promesse de se relever, sa petite victoire en somme. Samsa remue faiblement les doigts de la dite main, désireuse de sentir la cicatrice, se raccrocher, mais elle n'a pas assez de contrôle sur elle pour réussir cela et l'échec de réussir à se maintenir à flot se profile.

Quel âge avait-il pour pouvoir prétendre faire cela avant elle ? La Cerbère a vingt-six printemps derrière elle, elle est très souvent la plus âgée de son entourage. Pire encore, elle fut tortionnaire et tueuse à gages, elle avait l'habitude, après de longues et terribles souffrances, d'égorger ses victimes afin non pas qu'elles se vident de leur sang, mais qu'elles se noient dedans. Ignoble sensation que d'éprouver la douleur, la peur, l'étouffement, la noyade. Terrible cocktail que Samsa maîtrisait parfaitement.
La provocation est évidente mais là encore, les voix la maintiennent en place, lui évitent un dérapage fatal. Est-elle une menteuse ? Hors-pair qui plus est ? Shawie savait que Samsa était parfois capable de ces sautes d'humeur, simplement pas à ce point. Lui avait-elle raconté son passif de véritable instable ? Elle croit, mais elle ne se souvient pas, toute sa tête est martyrisée par des voix qui se heurtent et rebondissent contre les parois de son crâne.

Les derniers mots d'Hector lui arrachent un frisson qui parcourt brièvement son échine. Pourquoi prévoit-il une fin si funeste pour elles ? Qui est-il ? Croit-il réellement qu'elle laissera tout cela arriver ? Est-il si bête pour ne pas voir qu'elle se battrait jusqu'à la mort pour les préserver ?
Une voix plus profonde se fait entendre; c'est Cerbère, la plus importante avec Sub. Cerbère a le bon goût de n'être qu'une teinte, un simple murmure, quand Sub est une véritable voix. Mais quand Cerbère se réveille, c'est un orage qui éclate, se déchire, gronde, balaye tout, et devient un trait de caractère à part entière, visible lors des colères de Samsa. Cerbère est un petit peu à l'origine de l'égo royal, aussi se sent-il largement piqué et menacé par Hector qui prédit si terrible destinée. Les crocs se découvrent un peu plus et Samsa gronde, les petits yeux sombres enflammés rivés sur lui qui s'en va, prend une fuite qu'elle lui laisse parce que ce serait céder à la rage, à la provocation, à la douleur, et les voix ne cèdent jamais.

Le silence retombe, seulement brisé par les crépitements du feu qui a perdu de sa fureur faute d'être entretenu. Lentement, Samsa range les crocs et les yeux se vident. Elle lutte dans sa tête pour reprendre le contrôle et c'est là une grande bataille; Cerbère se déchaine, donne des coups de pattes et de crocs aux autres qui se mettent à hurler plus fort pendant que d'autres fondent en larmes et en cris de chagrin déchirants. Dans cette masse, Samsa tente de se faire une place en invoquant des souvenirs heureux, de son enfance, de Chinon, de Zyg. Quelques minutes s'écoulent avant que Samsa ne bouge. Ses joues sont marquées d'un faible et unique écoulement de larme et son visage est d'une parfaite impassibilité, à la fois preuve de présence et d'absence d'assez de contrôle.

Cerbère a tout détruit, tout chassé, tout balayé, et tient désormais les rênes.

Elle se retourne vers Shawie et s'accroupit, retirant son col pour bander le ventre mal en point. Elle achève de la libérer de ses liens avec son couteau, rengaine, détache ensuite sa cape et recouvre le corps de son Espagnole avant de passer un bras au niveau de ses genoux et l'autre dans son dos afin de la soulever. Chacun de ses gestes est mécanique, dépourvu de toute délicatesse superflue. Les voix s'apaisent; ou bien est-ce simplement Samsa qui ne parvient plus à les entendre, à les distinguer de ce bourdonnement difforme ? Son champ de vision s'est rétréci, assombri. Elle ne voit plus sur les côtés, simplement ce qu'il y a devant, petit trou comme la fin d'un tunnel. Avec Shawie dans les bras, Samsa sort de l'établissement abandonné par la porte d'entrée et se dirige vers leur auberge. Si on lui parle sur le chemin, elle ne répond pas, comme simplement dirigée; absente.
A bon port, Samsa les ramène. L'Espagnole est déposée sur le lit et la porte fermée, verrouillée. Une bougie est allumée grâce à la pierre à feu dans la petite sacoche à sa ceinture, sacoche qui contient toujours un nécessaire : onze écus, deux carottes -Sa Majesté la Grande Carotte Orangée et une comestible dirons-nous-, une pierre à feu, un tout petit pot d'onguent coûteux, une aiguille et un morceau de fil de lin particulier. Ce sont ces trois derniers que Cerbère sort et pose par terre près du lit. Sur la table reposent les restes du dîner et le cruchon de vin. L'auberge n'avait rien d'exceptionnelle et le vin était aigre, quelque chose de proche du vinaigre. Cerbère s'en empare, décidée à mettre un terme à cette fichue blessure abdominale jamais vraiment bien soignée à cause de la fierté espagnole refusant de se laisser faire par un médecin ou même par Samsa qui, étant une vétérane des batailles, avait des rudiments de soin même si ses amputations auraient laissé à désirer. Elle s'assoit sur le bord du lit et retire cape et col quelque peu imbibé de sang. La plaie est profonde, il faut s'en occuper maintenant autrement Shawie pourrait bien y passer, surtout que ce n'était pas comme si c'était le seul problème qu'elle avait. Une main de Samsa se pose fermement sur le thorax espagnol, presque sur la gorge et l'autre se saisit du cruchon; si Shawie se réveillait, elle serait au moins -un peu- maintenue et la douleur serait de toute façon telle, couplée à cet état de faiblesse, qu'elle retomberait aussitôt dans des vapes qu'il ne valait mieux pas quitter pour l'instant.
Le vin à la robe aigre et terne se déverse sur la plaie, brûlant, tuant toute source possible d'infection. Le coude de Samsa se verrouille pour renforcer les muscles crispés de son bras retenant Shawie, prêts à un potentiel réveil. Jamais la tête ne se détourne de cette plaie, jamais le visage ne montre un intérêt quelconque à autre chose; dans sa tête, tout grésille et sa vision est toujours aussi étroite. Lorsque le cruchon est vide, Samsa ramasse le fil et l'aiguille. Parés ensemble, elle recoud la plaie pour la refermer et assurer enfin une cicatrisation décente, sinon solide. Une couche d'onguent vient se poser sur le tout et la cape vient servir de bandage de fortune; c'est gros, c'est moche, ça tient moyen, mais c'est mieux que rien. Cerbère s'approche de l'oreille blessée et, après un bref temps de réflexion, s'empare de sa toque qu'elle mouille largement de salive pour essuyer le sang séché ou en cours de coagulation. Dans le geste commence à poindre ce qui ressemble à de la délicatesse, preuve que Cerbère s'apaise dans la tête bordelaise. Samsa revient lentement à elle, mais pas trop. La toque est placée contre l'oreille droite abîmée et la tête tournée de ce côté-là. C'était comme les saignements de nez ça, il valait mieux pencher dans le sens de l'écoulement plutôt que créer des engorgements.

Une chaise est ramenée et posée près du lit, à gauche de Shawie. La Prime Secrétaire Royale dégage les draps sous l'Espagnole et la recouvre ainsi jusqu'au cou. Elle se pose ensuite et retire ses gantelets, laissant son bras gauche s'enrouler autour de celui de Shawie, comme désireux de protéger ce tatouage qu'elle aurait pu perdre en même temps que la vie, cette marque qui fait son identité; son point d'ancrage à elle. Dans la tête de Samsa, Cerbère s'écroule, exténué après la bataille destructrice pour obtenir le contrôle, après ce dernier geste de protection tendre. Plus rien ne frappe les parois crâniennes et les stigmates s'expriment enfin par le sang qui bat fort et bruyamment, provoquant une migraine qui achève la Bordelaise épuisée par son long combat aux multiples fronts. Alors que les doigts de Shawie sont entrelacés aux siens, Samsa cale sa tête sur l'épaule espagnole, en quête d'un réconfort que le simple contact et la simple respiration de Shawie lui apportent. Les yeux se ferment et un sommeil lourd l'assomme littéralement.

Et tant pis si la bougie n'est pas éteinte.

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Shawie
Des fois, vaut mieux être sourd que d'entendre certaines choses. Dès fois, vaut mieux roupiller que d'assister à un combat de coq, ou des fois, vaut il mieux ignorer ce qui se passe autour pour se concentrer sur soi même. Elle ne se rappellera de rien, du moins pas les détails. Les grandes lignes seront à jamais gravées mais qu'en est il des petites phrases, des petits astérisques minuscules mais qui sont bien souvent les plus importants dans une histoire ? Elle ferrait table rase de toute cette histoire, ne cherchant même pas à comprendre le pourquoi du comment. La folie n'a pas de raison. Une éternité qu'elle dort et une éternité qu'elle n'a jamais été aussi en paix. Peut être la seule et l'unique fois. Désormais, quand elle dormira, elle ne verra que son visage, elle ne sentira que son odeur et sa présence, elle se refera l'histoire cent fois dans sa tête, arrivant même à se demander si tout cela n'est pas uniquement de sa faute ?

C'est dont cela qu'on ressent quand on est victime ? Un vide total rangé entre colère, et haine ? Un vide qui pourtant prend beaucoup de place et d'énergie. Il faudra lutter pour arriver à accepter, il faudra lutter pour se convaincre qu'il ne l'a pas touché comme elle l'entend. Que l'homme qu'il est n'a rien pu lui faire de trop tragique pour qu'elle puisse de nouveau se regarder en face. Sha' n'est pas comme ça. Mais moi oui. Du moins, c'est ce que j'essaye de lui faire comprendre. Qu'un jour, on finit toujours par payer ces mauvaises actions et que finalement ce n'est que le retour de bâton. Pendant des années, ce fut elle le bourreau et aujourd'hui, dans ce lit, c'est elle qui pleure. J'aimerai qu'elle comprenne, qu'elle percute mais à n'en pas douter, quand elle ouvrira les yeux, elle sera à jamais changer : en pire.

Un œil est ouvert suivit d'un sursaut. Elle reprend son bras, imaginant déjà qu'Hector se trouve la. Puis le calme et atterrissage. L'Espagnole se redresse, regard autour d'elle mais seule Sam se trouve dans la pièce, dans leur chambre. Rien ne semble différent et portant, celle boule au fond de sa gorge est bien présente. A coup sur que ce n'était qu'un cauchemar. Elle se trouve sous un drap, une faible lumière de bougie déjà prête à rendre l'âme.

Elle pose un pied par terre, se tenant la tête, déjà des bourdonnements se font une place dans son esprit.



Sam ? Porqué tu viens pas lé lit ?


La question est soufflée, la question est avalée aussitôt que la douleur l'irradie entièrement. Ces jambes flanchent sous son propre poids et elle se retrouve assise en bas du lit, le regard perdu sur cette chose posée sur son ventre. Chose qui est dégagée immédiatement et sans attendre. Et c'est comme un flash quand elle regarde sa blessure : Hector, lame, sang, taverne, Sam.

Une seule question dans son esprit : viol ou pas viol ?

Ces poignets sont frottés comme pour être nettoyés, sa main se porte à son oreille sans comprendre pourquoi elle n'entend plus rien de ce côté là. La chemise en lambeau sur elle est déchirée nerveusement car sale, car touchée par Hector car il faut tout nettoyer, tout bruler pour tout oublier. Son ventre est tenu, appuyé avec force dessus pour le faire taire. Les larmes sont retenues puis rapidement chassées par cette haine qui finit par sortir sur la seule personne présente :



Qu'est ce qu'il m'a fait ? RÉPOND PUTAIN !

QU'EST CE QU'IL M'A FAIT ?!



Les braies sont en train d'être retirées, son visage tourne au rouge cramoisi de panique. Fallait tout enlever et vite.
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Samsa
    "Et je n'ai pas pleuré
    Avec les bombes et le feu;
    J'ai gardé mes mains levées
    Quand ils ont prit, prit sa vie."*



Le sommeil de Samsa est douloureux, mouvementé, mais uniquement dans sa tête. Les échos des voix refoulées et gémissantes cognent les parois crâniennes, entrainent des rêves difficiles et sans queue ni tête. Pourtant, vue de l'extérieure, la Prime Secrétaire Royale ne bouge pas, aucune grimace ne se dessine sur son visage fermé, aux traits figés.
Elle n'émerge pas quand le bras et la main serrés contre elle s'échappent, il faut attendre que sa tête tombe mollement sur le lit après avoir glissé de l'épaule espagnole où elle avait fini par se caler. Lentement, Cerbère se réveille et il faut un temps avant que le cerveau ne se reconnecte. Qui est-elle ? Où est-elle ? Pourquoi ? Que s'est-il passé la veille ? Tout est-il normal ? Autant de questions auxquelles le cerveau répond en une seconde ou deux en règle générale, des secondes qui s'égrènent pour Samsa, désorientée. Elle entend le murmure de Shawie qui lui fait venir une autre question : ouais, pourquoi n'est-elle pas dans le lit ?
Elle se redresse lentement pour venir se glisser sous les draps, contre le corps de Shawie, retrouver sa chaleur, la paix et la sécurité qu'elle lui inspire, pour encore un peu de sommeil; c'est ce que son cerveau en cours de démarrage, largement ralenti par une gueule de bois brusquement dégagée et une folie terrible lui fait miroiter. C'est soudain la question criée de Shawie qui ramène Cerbère aux derniers événements. Son sang ne fait qu'un tour, épuisant un peu plus son organisme, et Samsa achève brusquement son entreprise pour se lever d'un bond. Elle contourne rapidement le lit pour trouver une Shawie en crise de panique, à son image quand elle s'était réveillée en robe.

Toque grise ensanglantée de carmin foncé est à terre, comme la cape, faux bandage. Gisent également les rares morceaux de chemise restant et c'est presque si l'Espagnole ne s'arracherait pas la peau avec ses ongles. Malgré une soirée difficile et une nuit tourmentée, Cerbère revient teinter la personnalité royale avec, cependant, une impuissance palpable.


-Là, là pardi... Laisse-moi regarder té... Je suis là pardi, ça va aller té.

Les yeux presque implorants de la croire, Samsa approche doucement une main nue du visage de Shawie. Une caresse est posée sur la joue, se voulant rassurante, et la Prime Secrétaire Royale se décale pour regarder l'oreille. Elle perçoit les bords des plaies malgré le sang séché qu'elle retire doucement par petits bouts, entreprise indolore. Elle prend pleinement conscience de l'état de la blessure; peut-être sait-elle déjà que l'ouïe droite ne s'en remettra pas. Impuissante, Samsa revient face à Shawie et examine visuellement son visage; rien de grave, rien d'irréparable. Les petits yeux sombres se posent sur la blessure au ventre qu'elle ne se souvient que vaguement avoir soigné; visiblement, elle a recousu. En revanche, elle a un trou noir, qu'elle ne juge cependant pas plus embêtant que cela. Elle se revoit entrer dans cet établissement difforme, charger un homme dont elle ignore les traits, le frapper, lui parler même et puis le vide. Le vide jusqu'à retirer ses gantelets et se coucher un peu, le vide parsemé de flash avec l'odeur âcre du vin, l'aiguille brillante, la douleur à sa propre mâchoire avec la lèvre abîmée, preuve qu'elle avait aussi reçu un coup ou deux. Peut-être est-elle blessée ailleurs ? Si c'est le cas, ce n'est pas important maintenant.

-Bouge pas trop pardi... Je t'ai recousu té, faudrait que ça tienne et que ça se soigne pardi, comme ça tu seras enfin tranquille avec cette vieille blessure té.

Sa voix est plate mais pas dénuée de sentiments, étrange recul qu'elle a à cause de son cerveau complètement retourné qui met du temps à se remettre à l'endroit, à chasser les échos des voix.
Et que répondre à Shawie ? Samsa ne sait que ce qu'elle a vu. Ces blessures, elle les avait déjà quand elle est arrivée, elle en est certaine; Cerbère ne l'aurait de toute façon jamais blessé. Elle ne doute d'ailleurs pas que c'est lui qui a fini par avoir les rênes. Mais avant ? Avant qu'elle n'arrive, avant qu'elle ne la sorte de là ? "Dis ce que tu sais."


-Il t'a moitié ouvert le ventre pardi et... Ton oreille droite est sévèrement touchée pardi. T'as le visage abîmé pardi, t'as dû te prendre des coups pardi... Ensuite je suis arrivée et je t'ai ramené là pour te soigner pardi.

Une main royale passe sur son propre visage comme pour encourager une tête qui aura du mal à faire plus, plus vite. Samsa reprend sa cape et la pose doucement sur Shawie, bienveillante. C'est finalement la même question que l'Espagnole, à peu de choses près, qui s'exprime, les petits yeux sombres retrouvant forme de vie habituelle.

-Qu'est-ce qui s'est passé pardi ?


* = paroles traduites de French Tobacco - Cry

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Shawie
Elle écoute sans vraiment entendre, toujours trop occupée à retirer tout ce qui pourrait la gêner quite à se blesser encore plus. Son visage se pose sur celui de Sam, il est blessé à la lèvre et la retourne encore plus. C'était peut être elle qui lui avait fait ça ? Chercher à comprendre sans se rappeler c'est encore pire que de savoir. Le visage familier de Cerbère l'apaise un instant et se rend compte du ridicule de la scène qu'elle impose. Penser à quelque chose d'autre. La Grotte ... pierres humides et sales, taverne aux odeurs d'effluves rassurantes, un chemin boueux, des visages d'amis, une auberge, un lit, Sam, les rires de la taverne de Lucie. Est ce qu'elle pourra toujours entendre ces rires ?

Alors que le Dog Royal lui explique la situation, ces yeux se porte sur son propre ventre qu'elle touche, son oreille est passée au peigne fin également et son visage, elle s'en moque. Il reviendra. C'est donc Sam qui la recousu -pas trop mal- qui l'a sortit et dieu sait comment. Connaissant le caractère de la Prime, il est fort à penser que le bourreau est prit cher aussi. Sauf si le bourreau c'est Sam. Rhaa mais non putain, impossible.



Quoi ?


Elle lui demande vraiment ce qui c'est passé ? A elle ? La cape est réceptionnée sans rien dire cette fois, presque resserrée. C'est passé quoi ? Sortie de taverne, elle avait vachement bu mais moins que les autres, elle était partie puis dans la ruelle. Putain oui la ruelle, il c'était passé un truc la bas.


Mon épée ? Elle est où ? Je l'ai perdu dans la ruelle.


Elle se relève et se gratte la tête et s'auto regarde une nouvelle fois. Plaie au ventre, oreille, visage, réfléchis bordel. Elle ferme les yeux et reste inerte quelques instants se refaisant le film de la soirée. Hector bien sur, c'était le visage qu'elle voyait en fermant les yeux. Celui qui l'avait séquestré avec sa sœur quelques mois avant. Elle n'avait jamais compris le pourquoi du comment avec cet homme, persuadée au début que c'était un coup de sa sœur puis avait abandonné l'idée en voyant la tournure des choses. Hector, celui du pont levis à la Commanderie. La fois où elle l'avait autorisé pour la première fois à la frapper sans répliquer. Elle avait même prié secrètement pour qu'un des coups soient fatals.

Les yeux sont clos et les larmes s'écoulent.

Finalement, elle sait maintenant qu'elle devra le chasser, où qu'il se trouve, elle devra le retrouver. Les larmes coulent car elle sait qu'elle va devoir mentir, pour la première fois à Sam. Elle ne pouvait accepter de lui dire la vérité et qu'elle c'était fait bastonner pour rien, elle ne pouvait paraître faible à ce point. Hors de question de la regarder en face. Elle resta planter face à la fenêtre, un long soupire avant de lâcher les bribes d'un mensonge fort mal tissé mais pourquoi pas.



Une sombre affaire. Rien d'important puisque ça va être réglé très vite maintenant. C'est une histoire du passé, règlement de compte entre bandits de chemin tu vois lé genre. Il a profité qué je sois ivre et seule pour m'attaquer, la prochaine fois, ça sera mon tour de le surprendre et de lé tuer.

N'en parlons plus.

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