Citation:Je ne sais pas bien pas où commencer, mais après tout autant le faire sérieusement... si cela peut rassurer ma mère.
Je suis née il y a 13 ans, je suis une fille de vieux... mes parents se sont mariés à un âge ou la plupart des gens ont déjà fondé une famille. Ils étaient pas particulièrement proches l'un de l'autre, parfois je me dis qu'ils ont franchis le cap uniquement pour se débarrasser de cette corvée. Mon père était plutôt dynamique mais rustre, alcoolique, travailleur, Ma mère était passive, sans caractère ni reliefs, elle passait des heures à regarder le sol sans broncher, elle semblait lassée de la vie, effacée. Pour mes huit ans elle est morte, j'ai cessé de parler sans raison, je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs car je n'avais pas vraiment d'attache avec cette femme mise à part notre lien de parenté.
Mon père à sombré dans l'alcool, la désolation, il se contentait de faire le minimum et ne prenait plus la peine de vérifier si j'étais là. Je me suis réfugiée dans la lecture, la contemplation de tout ce qui se trouvait à a porter, je commençais à devenir comme cette "mère", silencieuse et passive;..
Je prenais goût à ma solitude, mon père errait comme une âme en peine puis un jour il a commencé à se montrer plus attentionné, comme si par miracle il avait enfin retrouver la vue et la tête : Oh tiens... j'ai une fille ! Je me réjouissais de ses élans d'affection, sans prendre garde, je n'avais pas compris tout de suite ce qu'il avait en tête, mon calvaire débuta à l'instant où ses mains caleuses se posèrent ailleurs que sur mes épaules. Il me punissait d'être le portrait craché de sa défunte épouse, cela aura au moins eu le mérite de me rendre la parole.
Pour mes dix ans il m'offrit la possibilité de partir, allez savoir pourquoi je n'ai pas réussi à me lever pour franchir le seuil, je pense que j'avais peur de le laisser seul, j'ai alors constaté qu'on pouvait aimer son bourreau. Quelques mois après il est sortit, je devais ranger la maison et laver son linge durant son absence, je savais qu'il allait être de retour avant la nuit, je l'ai attendu 4 jours sans la moindre nouvelle.
Tom à 11 ans, à l'époque 9, c'est mon cousin, il vivait à quelques maisons et profitait toujours des sorties de mon père pour venir me rendre visite. C'est mon confident, mon petit rayon de soleil, c'est avec lui que j'ai pris la fuite.. Nous avons marchés deux trois jours, il volait des pommes sur le marché et prenait soin de moi comme un vrai homme. Finalement Tournai à été notre point de chute, j'ai rencontré Gondicaire le premier soir et il m'a proposé d'être la nourrice de son petit garçon en échange il m'offrait un toit et de quoi vivre, ainsi qu'à Tom. Puis après quelques mois passés ensemble il a fait des pieds et des mains auprès de la Comtesse pour pouvoir nous adopter officiellement, car seuls les nobles peuvent le faire... il a réussi et j'ai compris qu'il méritait ma confiance.
Klirya est devenue ma mère quand ils se sont mariés, mais je l'ai toujours considéré comme tel. Ils ont jamais rien su pour Tom et moi, j'étais plutôt sauvage et j'éludais les questions, peu à peu ils ont cessé d'en poser mais je crois que Gondi n'aimerait pas savoir.
Je détestais les garçons, les élans d'affection, je refusais qu'on me fasse la bise et je m'échappais en courant à la vue d'un couple trop enjoué. J'ai eu mon premier petit copain à 11 ans, mon père voulait le tuer bien entendu mais il n'a jamais eu de raison de le faire. Je lui ai brisé le coeur sans le faire exprès, je n'avais aucune confiance aux hommes alors il m'était impossible de penser qu'un garçon comme lui pouvait être intérréssé par moi. Je l'ai tellement repoussé et rabaissé qu'il a fini par partir loin des Flandres, je me suis remise en question, j'ai écouté les conseils et les histoires de couple afin de m'ôter l'image négative que j'avais à ce sujet. J'en ai eu un second, plus déluré, mon père ne l'appréciait pas car il le mettait sans arrêt de mauvais poil. Au début il disait être patient puis finalement il s'est lassé de mon côté "sainte nitouche" et à fini par me dire au revoir sans explication. J'ai pleuré une soirée et c'était déjà oublié, je ne suis pas du genre à m'accrocher aux gens, en général je tourne rapidement la page.
Puis...
Le dernier, mon deuil. Il est pas mort mais parfois j'ai l'impression que c'est pareil, l'impression qu'il s'est barré avec une partie de moi... je ne sais où. Il était respectueux, intelligent, beau, il rougissait quand j'avais le malheur de lui faire une bise, bégayait pour me dire "bonjour", demandait la permission à Gondi pour m'emmener en promenade chaperonnée bien sûr... Je me sens niaise parfois en disant qu'il était mon bol d'air, mais voila il est partit au monastère sans explication. Ma tante m'a récupérée en Bretagne et j'ai tellement pleurée que je n'arrivais plus à me reconnaitre dans un miroir, et j'en pleure toujours. Ma mère dit que ça passera, mais j'en doute, ce n'est pas comme si je pouvais perdre la mémoire. A présent j'arrête les garçons, les désilusions, je continue d'avoir l'air tellement heureuse pour satisfaire mes proches ainsi ils peuvent poursuivre leur vie sans se soucier de rien.
La suite au prochain épisode.
Citation:
De votre Maistre de conscience, Marc, l'Archevesque.
Dominus Vobiscum
Je n'imaginais, quand je vous avais invité à m'écrire une lettre, que vous m'écriviez le roman de votre vie. Par ailleurs, j'ai mis quelques moments à comprendre que c'était vous. Il manquait toute signature en bas. Je dois vous avouer que la lettre m'a particulièrement touché : je ne savais pas que vous courte, mais bien remplie vie, avait été si dure. Votre situation fut dure, probablement plus dure que la majorité des gens ne le connaîtront jamais .Ce genre de situation, comme clerc, j'ai toujours essayé de les résoudre, par mon action. Au dépit de avoir pu vous aider avant, j'essayerai d'illuminer votre futur par la foi. J'avoue ne pas savoir pas trop où commencer. Beaucoup à dire, et tellement peu d'encre me reste. D'ailleurs, je vais cesse les circonvolutions inutiles.
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