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[RP] Incertitude.

Soldaar
Dans les rues de La Rochelle...

Les reflets de la lune donnaient un relief particulier à la lourde double porte lui faisant face.
La journée elles étaient gardé ouvertes permettant les allées et venues qu’il y avait incessamment dans ce type de lieu et aussi pour évacuer les différentes odeurs qui à l’intérieur s’entremêlaient pour offrir à l’odorat une impression de propre et sale, de vie et de mort, en une seule bouffée.
Mais la nuit elles étaient fermés pour protéger les résidents du froid. Tant pis pour l’odeur. La survie primait.

Il avait quitté ses habits aux couleurs de la noble femme qu’il servait pour quelque chose de moins marqué et bien plus passe partout. Ce soir il n’était pas de service, aussi il n’était plus garde du corps mais était l’Errant protégé sous une épaisse cape et le visage presque masqué par sa capuche. C’est ainsi et avec discrétion qu’il se faufila dans la place.
Ses mains étaient elles aussi dissimulées. L’une coincé entre ses braies et sa ceinture et l’autre déjà posé sur ‘Expiation’, allié nécessaire dans cette expédition nocturne.

Il se faisait discret mais ne se cachait pas pour autant traversant les allées d’un pas rapide regardant inlassablement à gauche et à droite. Tout autour de lui était allongé sur des paillasses que même lui aurait renié de nombreuses personnes, hommes, femmes et enfant confondu. Face à la misère et à la maladie il n’y avait ni âge ni sexe. Dans cet hôpital de fortune aménagé dans un bâtiment abandonné de la ville et tenant encore debout les gémissements plaintifs des morts en devenir résonnaient inlassablement. Si ce n’était lui, visiteur solitaire, il n’y avait que quelques soignants pour les entendre.
Souvent c’était des nonnes œuvrant comme elles pouvaient pour le réconfort de leur semblable. A ses yeux ces femmes dévouées méritaient mille fois leur place au paradis. Il y a avait aussi d’autres personnes prête à donner de leur temps. Souvent des étudiants se vouant à la médecine et cherchant un moyen de mettre en pratique leur apprentissage. En général ils n’étaient là que le temps de terminer leur étude avant de monnayer leurs services hors de portée de la bourse de ces pauvres gens. Plus rarement encore certaines personnes venaient également aider sans avoir pourtant aucune connaissance médicale. Il y avait toujours de quoi faire dans ce genre de lieux. Et enfin il existait encore un autre type de personne dont il avait croisé une fois la route. Un homme qui sous couvert d’aider son prochain avait trouvé dans ce genre de lieu un moyen de satisfaire ses envies morbides se délectant de la souffrance des faibles qu’il n’hésitait pas à provoquer lui-même. Il est vrai que sentir la vie d’un homme entre ses mains pouvait procurer un sentiment de puissance mais d’expérience il pouvait affirmer que cela avait un prix. En tout cas pour toute personne doué d’une conscience morale.

Mais quoi qu’il en soit il n’était pas là pour trouver des soins. Il cherchait un patient en particulier, arrivé il y a peu. Plus précisément un blessé qui lui avait été donné de rencontrer la veille dans d’autres lieux et d’autres circonstances. Ils avaient alors entamé une conversation qu’à son plus grand désarroi ils n’avaient pu terminer puisque emporté dans une bagarre propre au tavernes miteuses qu’il avait l’habitude de fréquenter. Ils avaient été séparé, lui s’échappant à l’arrivée de la garde alors que son nouvel ami gisait au sol dans son sang et celui d’autres combattants.

L’éternuement d’un vieille homme le sortie brutalement de se songes et lui rappelant le lieu où il se trouvait sa main quitta sa ceinture et vint rabattre un pan de sa capuche devant sa bouche. Il préférait mille fois mourir d’un coup de couteau dans le dos que d’une maladie invisible.

Finalement il crut reconnaitre l’homme qu’il recherchait. Sous les boursouflures et autres hématomes il lui semblait reconnaitre les traits du visage découvert la veille. Sans qu’il ne s’en rende alors compte ses pas se firent plus lourds tandis qu’il approchait de son ami. Chacun d’eux résonnèrent sous la voute haute comme les battements d’un cœur pouvant s’arrêter à tout moment.
Arrivé à la hauteur du blessé il l’examina encore une fois, pour être sûre. C’était bien lui, quelque peu défiguré certes mais il s’en sortirait avec un-peu de repos.

Ne voyant personne d’autre autour d’eux que des mourants il décrocha Expiation de sa ceinture, la lame émettant son bruit caractéristique avant qu’il ne vienne la placer sous la gorge du patient.


« - Réveille toi mon ami. Par Aristote réveil toi où il se pourrait que je te fasse dormir à tout jamais. »
--La_blessee
Elle chevauchait tranquillement. Rien ne laissait présager ce qui s'est produit. D'ailleurs, ouvrant un oeil, elle ne sait pas où elle se trouve... Il fait froid. Il y a une odeur de sang et de mort tout autour. Elle a mal à la tête... Elle porte la main sur son crâne en gémissant. Une bande de tissu, de la charpie au dessous. C'est visqueux et moite. Elle saigne. Elle tente de se redresser mais pousse un cri de douleur. C'est inutile d'essayer, elle n'a aucune force. Elle tourne la tête de droite et de gauche. A droite un homme les yeux ouverts, vides, la bouche autour de laquelle tournent des mouches : il est mort. A gauche, deux silhouettes, un homme couché qui ne paraît pas en fort bon état et un autre, agenouillé ou accroupi près de lui, elle ne voit pas bien. Par contre, elle entend celui qui est venu voir l'autre, parlerrd'une voix rauque.

- Réveille-toi mon ami...

Pauvre homme ! Sa souffrance doit être utre, ce qu'elle voit et distinctement, c'est une lame éffilée sous le cou du blessé. Et elle distingue mieux les propos lancés...

- Réveille toi mon ami. Par Aristote réveille toi où il se pourrait que je te fasse dormir à tout jamais.

D'instinct elle élève un peu la voix pour qu'on l'entende...


- Ne... l'a... achevez-pas... il est... déjà à... demi... demi-mort... Pourquoi ? Pourquoi la mort ?

Pourquoi faut-il si souvent mourir dans d'atroces souffrances ? Blessés ou malades ? Il serait si simple de s'arrêter de respirer... Ce n'est pas à l'homme à côté qu'elle pose cette question mais bien à elle-même... Elle délire, prise de fièvre, elle revoit des morts, des blessés en quantité autour d'elle... Elle pleure, elle sanglote lamentablement. Va-t-elle mourir elle aussi ? N'y aura-t-il bientôt plus qu'une tombe sur lequel son nom sera gravé ? Au fait... qui est-elle ? C'est à ce moment-là qu'elle se rend compte qu'elle ne sait plus qui elle est... Elle s'agite, se retourne sur sa couche et tente de se lever...

- Aidez-moi... Je ne sais plus qui je suis, aidez-moi !
.mathilde.
La duchesse relisait en boucle et indéfiniment, de vieilles lettres dont elle n'arrivait pas à se séparer. La nostalgie la gagna peu à peu, et elle sentit un irrémédiable besoin d'air. Une de ces longues marches nocturnes sous les étoiles, dont lui avait parlé Soldaar. La fenêtre était ouverte, et le vent marin la berçait dans un parfum envoûtant, qui sous la lune éveillée, vous embrumait l'esprit. Elle se leva de sa chaise, pour aller le voir, et lui proposer qu'il l'accompagne, sur les quais de La Rochelle. Car dans une ville qu'elle ne connaissait pas, c'était bien plus prudent.

Elle avance jusque sa porte, s'apprête à frapper mais, celle ci semble entre ouverte. Elle s'inquiète, s'avance, l'appelle, rien. Pas plus tracassée que ça, elle va demander des informations à l'aubergiste, qui lui indique que, l'homme qui l'accompagnait, venait tout juste de sortir. Tiens ? une envie pressante ? l'air océanique lui pesait il à ce point ? ou était ce la contrainte qu'il s'était infligée en restant, quelques jours auparavant ? A tout hasard, elle demanda si il savait dans quel direction ce dernier était parti, par simple curiosité, avant que celui ci ne lui réponde, qu'en prenant son service, il avait aperçut l'homme pénétrer à l'hospice de la ville.

Son coeur s'accéléra. Serait-il malade ? Malade au point de devoir le lui cacher ?
Et si jusqu'alors elle était restée relativement paisible, avec l'envie de flâner, c'est sur une cadence bien plus dynamique qu'elle alla attraper une cape bleu céleste et noire, en velours damassé, pour se couvrir les bras, et dissimuler son visage aux passants de cette heure tardive. Se faufilant sous le ciel étincelant d'une paisible nuit d'été, elle se dirigea vers le lieu indiqué par le tenancier de leur lieu de vie provisoire, le temps de récupérer la vicomtesse Clelia. D'ailleurs demain à l'aube, il serait temps de partir. La nuit, allait être courte.

Ses pas pas sur le pavé prenaient marque dans la fine couche de sable qui les recouvraient. Cela amusait la duchesse, un peu comme une enfant qui s'émerveille d'un rien, parce que le bruit est différent, et que c'est amusant. Puis après deux ou trois pas de cet état distrait, elle repris une marche normal, plus alerte, à présent éloignée des feux de maisons qui auraient pu la guider.
Heureusement pour elle, quelques torches éclairaient la lourde porte de la bâtisse. Elle posa ses mains contre le bois et poussa en prenant une profonde inspiration, pour rester maître de ses émotions si elle devait lire dans le regard de Soldaar, une condamnation quelconque. D'autant qu'elle n'avait aucune idée de l'état dans lequel il se trouvait.

Non, pas un seul instant, elle n'avait imaginé, qu'il pouvait être là pour quelqu'un d'autre. Et c'est en s'avançant dans l'allée, qu'en un coup d'oeil, retenant légèrement sa respiration face à l'odeur qui lui rappelait l'ignominie du front, encore si présent dans son esprit, qu'elle reconnu sa silhouette. Parmi des milliers, elle l'aurait distingué. Une question d'habitude je suppose, à force de l'observer ou de se servir de lui comme repère. A mesure qu'elle approche, elle devine la lame de son gardien, planté sous la gorge d'un malade. Ba ?!!
Après tout, elle n'avait jamais prôné l'exclusivité... et il aimait son indépendance financière, peut être un autre contrat ? Tiens d'ailleurs, peut être qu'un jour, elle le lui demanderait. Surtout si c'est pour le découvrir en de telles postures durant ses nuits. Ou alors imposer des nuits de garde ! après tout quoi ? il en aurait fallut lorsqu'elle était partie au feu des vieux de Gascogne sans le savoir. Et puis, n'avait il pas accepté sans condition ? pouvait-elle en faire ce qu'elle voulait ?

Elle n'osait pas le déranger. Si il exécutait une tête pour le compte de qui que se soit, dont elle ne soit pas au courant, sa présence sur les lieux, allait être un problème. Et alors qu'elle s'apprêtait, sans trop de distance, à faire demi tour et l'attendre dehors, pour l'assaillir de question, ou lui faire la morale allez savoir, elle se prit les pieds dans un seau et rentra dans une infirmière, qui lui demanda, si elle pouvait lui être utile à quelque chose, avec un air fort suspicieux d'une présence noble à une heure aussi tardive. Dans l'instant, et sans trop réfléchir, elle expliqua à la soignante, qu'elle était venue voir, le patient là bas : en indiquant du doigt le lieu et la place du corps sur lequel Soldaar était penché.
Il allait surement la détester si elle faisait capoter sa mission, mais peu importe, vu l'état du malade, que commençait à lui décrire en détail la spécialiste, il n'irait pas prendre ses jambes à son cou, c'était certain.

Elle remercia poliment l'infirmière, sous un air entendu qu'elle pouvait la laisser, alors que celle ci, venait de se placer face à lui, de l'autre côté de la couche de l'homme menacé. Elle releva ses pupilles dont le contraste bleu azuré très clair, avec la semi-obscurité, grâce à quelques bougies ci et là, et quelques torches, faisaient ressortir l'ébène de sa chevelure, sur les côtés de son visage, encore plus mis en avant de par don teint diaphane. Elle ôta sa capuche en douceur, et s'accrocha au regard de l'errant, comme il était devenu coutume entre eux. Sans un mot.

_________________
        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
Soldaar
Son « ami » semblait bien profondément endormie. La mêlée devait l’avoir rudement atteint.
Après tout il était bien placé pour savoir que dans ce genre de situation personne ne retient ses coups les plus téméraires usant parfois même d’armes improvisées. Il n’y avait pas à se leurrer les bagarres de tavernes amenaient leurs lots inutile de veuves. Il lui semblait que lui n’avait jamais mis aussi à mal un homme dans ce genre de circonstance même tout imbibé d’alcool comme il l’avait pu l’être dans son « avant ». Mais dans d’autres circonstances il avait causé de diverses manière bien des torts dont quelque part il essayait de se racheter pour partie. Au moins était-ce ce qu’il espérait.
Se rendait-il seulement compte que ses méthodes n’avaient rien d’Aristotélicienne ?
Le travail de son mentor faisait que non.

Finalement une réponse vint, mais pas de la personne qu’il attendait.
La voix était faible, presque absente mais malgré tout elle trouva assez de force pour lui demander d’épargner le dormeur et de l’interroger sur ses motivations.
Sa main se referma alors sur la garde d’Expiation dont la lame trembla légèrement. Il répondit mais sans quitter l’homme des yeux de crainte qu’il ne se réveille et ne tente quelque chose d’inconsidéré.


« - Je fais cela car c’est peut-être ce sera lui qui un autre jour vous tuera pour les quelques pièces que peut-être votre bourse comptera. »

S’écoutant parler alors que par respect pour l’endroit sa voix était calme et lente il réalisa l’ineptie de ses propos. La femme, d’après la voix, était certainement déjà mourante pour être ici et avant qu’elle ne puisse « espérer » se faire brigander par un homme comme celui qu’il s’apprêtait à saigner son mal qui l’avait envoyé ici l’aurait peut-être déjà terrassé.
Alors, pour se rassurer, il prit le risque de détourner son attention de l’homme vers la malade sanglotante.
Ce qu’il vit de son état ne le rassura pas plus. Le visage bandé en presque totalité ne laisse place à aucune trace permettant de savoir si la mort la guettait de près ou si comme pour l’homme qu’il était venu visiter du repos pourrait suffire.
Puis après les sanglots vient l’appel à l’aide qu’il écoute non sans que la douce voix implorante n’empêche son cœur de battre un instant.
Alors il rapproche le tranchant de son arme de la gorge pour être d’autant plus réactif que son attention se tourne un-peu plus vers la blessée. D’un « chut » trainant il tente de la rassurer à la manière d’un parent rassurant son enfant en pleure et pose sa main libre sur l’épaule de la femme avec délicatesse pour ne lui provoquer aucune douleur supplémentaire si cette partie de son corps a également été maltraité.


« - Allons, rassurez-vous, vous finirez par découvrir à nouveau qui vous êtes. Laissez agir le temps et le repos qui vous menant vers la santé où la lumière de Dieu vous apportera les réponses à ce que vous avez pu oublier. »

Comment préjuger de son avenir ? Il ne voulait pas promettre un rétablissement sur lequel il n’avait aucune maitrise ! C’est pourquoi ses paroles furent tel sa dague, froide et tranchante mais ne voulant œuvré que pour le bien.

« - Apaisez votre âme et permettez à votre corps de se reposer. »

Furent ses dernières paroles alors qu’il s’apprêtait à revenir à son occupation première décidé à obtenir ses réponses. Mais dans la course de sa tête pivotant vers le blessé son attention fut attiré par un bruit de seau qu’on envoi valdinguer. Ses yeux se plissent et depuis sa position il ne parvient qu’à discerner une personne debout proche de l’entrée et vêtue d’une cape tout comme lui. La silhouette semble converser avec une seconde, certainement une soignante attiré par le bruit.
Ce petit trouble soudain est un rappel de la situation particulière dans laquelle il se trouve et l’incite à se dépêcher sans plus attendre.

Replaçant son arme menaçante sous la gorge son autre main se pose tout à côté du visage tuméfié de l’homme allongé.


« - Ma patience arrive à son terme, tu demanderas pardon à Aristote lui-même pour tes actes. »

L’homme toujours inerte et à la respiration faible ne semble pas vouloir saisir cette dernière chance de se confesser avant le grand voyage.
Tant pis, il n’aime pas agir ainsi mais il n’a plus choix à présent.
La lame mort la chair, une première goutte de sang perle mais avant que l’entaille bégnine ne devienne plaie mortelle la silhouette aperçu plus tôt vient se placer de l’autre côté du pêcheur et l'observe de toute sa hauteur.
Son visage se relève en même temps qu’Expiation, prête à mordre. Leurs regard se croise et une petite voix au fond de lui s’exclame « Ces yeux ! » avant d’hurler à son bras armé qui déjà s’est élancé pour menacer l’importun « STOOOOOOP !!! ». La lame passe à quelques centimètres de la brune avant qu’il ne fasse sauter l’objet de sa main gauche à sa droite et de la cacher dans son dos comme pour nier l’existence même de ce geste qui aurait pu être malheureux. A présent seul la femme allongé derrière lui pouvait voir son arme gravé.

Quand la capuche tomba cela ne fit que confirmer ce qu’il s’avait déjà.


« - Vous ? Ici !? »

Son regard toujours planté droit dans les aigues-marines de la Duchesse se teinta d’une certaine appréhension, du moment où l’amnésique lui avait demandé de faire preuve de clémence la situation n’avait eu de cesse de lui échapper.
Il détestait cela.
--La_blessee
- Allons, rassurez-vous, vous finirez par découvrir à nouveau qui vous êtes. Laissez agir le temps et le repos qui vous menant vers la santé où la lumière de Dieu vous apportera les réponses à ce que vous avez pu oublier. Apaisez votre âme et permettez à votre corps de se reposer.

Cette voix la fait tressaillir. Dans sa semi-conscience, elle entend une voix, une seule... Quelque chose d'étrange vient la perturber. Cette voix lui rappelle quelque chose mais quoi ? Elle ne sait pas pourquoi mais elle a envie d'appeler cet homme "mon ami"... Ces deux mots accolés tambourinent dans son crâne, alors pour s'en débarrasser elle les prononce sans trop savoir ce qu'elle dit. Mais elle finit par prononcer une phrase qui pour elle, ne veut rien dire...


- Mon ami... mon ami... Votre âme à vous... la chapelle... Où est mon âne ?... MON AMI DITES-MOI MON NOM !... Votre flanc... mon ami...


Elle s'agite à un tel point qu'une infirmière se précipite vers elle. Cherchant à l'apaiser elle ne peut rien faire : la blessée s'enfonce ou sort d'un état léthargique. Soit c'est la fin, soit elle revient à elle...
Marie_camille
[Dans un campement de gitan, à quelques lieues de là...]

La jeune fille est inquiète... Sa maîtresse n'est pas revenue de son escapade. Et dire qu'elle lui a dit qu'elle n'en avait pas pour longtemps ! Voilà quinze jours qu'elle est partie, légère et souriante, ayant eu des nouvelles rassurantes de sa petite-fille disparue voilà presque quatre ans. Marie-Camille s'est réjouit autant qu'elle ! Cependant à peine huit jours après son départ, la maîtresse lui a fait parvenir missive :

Citation:

Ma chère Marie,

Encore une fausse bonne nouvelle. Je suis déjà sur le retour. Dans quatre jours, je suis là.
Prend soin de toi !

J. Sz.Trestain


Seulement voilà trois jours qu'elle aurait dû rentrer... N'y tenant plus, la jeune fille s'adresse au chef des gitans qui les ont accueillis il y a maintenant quelques temps.

- Je suis inquiète, je n'ai aucune nouvelle d'elle.
- Pars à sa rencontre ! Je vais te faire accompagner par Manuel... Il sait où on peut se cacher où on peut être soigné... éventuellement !


Un heure plus tard la jeune fille est en route, à cheval derrière celui que chevauche Manuel. Manuel a fait tous les couvents. Puis les médicastres. L'un d'entre eux lui a parlé de l'Hospice de La Rochelle... Ils s'y rendent.
A l'intérieur, Marie-Camille est agressée par l'odeur qui se dégage du lieu... Elle blêmit. Manuel lui prend le bras et lui dit.

- Il faut savoir ce qui lui est arrivé : pour qu'elle ne donne pas de nouvelle c'est sûrement sérieux ! Prenez l'allée de droite, je prends l'allée de gauche. Si vous la trouvez, appelez ! Je viendrai.

La jeune fille s'exécute. Elle vacille sous l'ampleur de la tâche. Tant de gens, des mourants, des blessés... Trop de monde ! Mais elle s'y atèle avec courage : si sa maîtresse est là, ils la trouveront !
--La_blessee
La blessée continue de délirer, mais personne ne lui répond... du moins pas ceux qui sont autour d'elle. Alors, elle se tait, restant à demi inconsciente et dans un rêve qui la mène sans doute vers la mort... Toutefois, une femme s'est approchée.

- Oh ma pauvre amie, je vous trouve enfin ! Je vais demander ce que vous avez comme blessure aux nonnes qui se sont occupée de vous ! Voulez-vous boire un peu d'eau ?


La Blessée tourne la tête vers la douce voix...


- C'est vous... oui... j'ai soif... dites-moi mon nom, par pitié... je ne sais plus.

La femme est penchée au plus près d'elle et la soulève légèrement afin de lui donner à boire...

- Reposez-vous... Demain sera un autre jour ! Je vous dirai ce que je sais de vous demain...

La blessée, derrière ses bandages, sourit légèrement. Elle est rassurée. Cette femme qui l'a amenée ici après l'avoir trouvée errante et ensanglantée est près d'elle... Oui, demain... Demain elle ira mieux... Demain...


- Oui... demain... demain... dem...
Marie_camille
Marie-Camille entend une voix qu'elle connaît... Elle se précipite vers cette voix qui sonne étrangement parmi les râles des mourants. Les mots, quoique chuchotés, sont perceptibles car cette voix, elle la reconnaîtrait entre mille ! Elle s'approche de deux personnes, un blessé ou une blessée -elle ne peut voir vraiment de si loin- et une femme penchée sur lui ou elle.

C'est en s'approchant qu'elle la reconnaît...


- Oh ma Dame ! Enfin, je vous retrouve ! J'ai eu si peur... enfin vous êtes là ! Je comprends votre long silence désormais !

Elle se penche sur la blessée, les larmes aux yeux... Puis fait signe à Manuel pour qu 'il vienne...
.mathilde.
Et alors que la brune fixe du regard celui de Soldaar avec une sérénité absolue, plutôt là en tant qu'observatrice qu'intervenante, il s'étonne de sa présence. Elle esquisse un sourire intérieur, imperturbable, mais très amusée de la situation, en fait. De la vie de l'homme allongé, elle n'avait que faire, car si il avait placé sa lame sous la gorge du mourant, c'est qu'il avait une bonne raison. Et en cela, Mathilde lui faisait totalement confiance. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est pourquoi autant d'agitation, pour un simple homme qui n'allait certainement pas lui donner du fil à retordre. Car elle l'avait bien vu faire ses allés retours au loin et gigoter dans tous les sens. Elle continue de le toiser sans relâche, d'un regard mystérieux, presque insondable.

Serait-ce elle, qui le rend si nerveux ? Et puis ne voilà pas qu'il dissimule une main dans son dos, avec un air faussement naïf qui ne duperait pas une gazelle égarée à dix mille lieu à la ronde, y cachant par déduction la seule chose qu'elle ne voit plus : l'étincelle de la lame. Reflet de larmes qu'elle a déjà pu observer des centaines de fois, et qui n'était de toute façon pas passée inaperçue lorsqu'il avait manqué de lui abîmer ses vêtements avec elle.
Maladroit avec ça. Décidément, elle n'était pas habituée à voir dans cet état. Et étrangement, ça l'amusait. Pour une fois, c'était elle qui avait le contrôle de la situation. Puis toujours très calme, d'une voix parfaitement audible comme si elle voulait le rendre encore plus mal à l'aise, elle demanda.


Un ami à vous ?


Et c'est une mine taquine mais très sérieuse qu'arborait la duchesse.
Elle, n'avait pas répondu à sa question. Qui de toute évidence, n'attendait aucune réponse.
Ses aigue-marines continuèrent de se fondre dans le regard de Soldaar, tel on interrogerait un suspect, même si on le sait intimement innocent. Sadique ? un peu. Le stress palpable de Soldaar et le mal qu'il semblait se donner pour qu'elle ne présume de rien, ne faisait qu'attiser la curiosité de la brune. Alors. Pas à pas. De ce qui pourrait paraître aussi bien menaçant qu'entreprenant, elle s'avance vers lui. Et pour lui éviter d'avoir à quitter des yeux de trop sa cible, elle le fait par le chemin le plus court qu'il soit : escaladant la couche du malheureux. Heureusement qu'elle était très fine et pas très grande, car à vouloir faire sa maline, le support pouvait aisément se dérober sous ses pieds. Mais par chance, il pour le moment, il n'en était rien. Ce qui du coup, ne perturba pas l'air inquisiteur de Mathilde envers Soldaar. Elle serait bien redescendue par l'autre côté, mais l'errant étant juste devant le lit de l'amoché, elle n'avait pas la place de reposer ses pieds à terre. Et demeura là, à moitié debout sur un inconnu, extrêmement proche de Soldaar, ses pupilles toujours aussi profondément enfouies dans les iris du brun.

Mais, l'excitation des malades autour d'eux, l'agaçait. Elle aurait voulu être seule, en cet instant, pour lui faire avouer ce qu'il avait à dire, et qu'elle voulait savoir. Sous ses airs de grande folle inconsciente, elle était sur le qui-vive, prête à écraser d'un geste précis et rapide, la trachée de l'homme allongé. Ainsi, un pied sur le bord bien ancré du côté de l'errant, un pied en suspend prêt à sévir, elle posa une main sur l'épaule de Soldaar. Question d'équilibre. Et puis, elle était à sa taille ainsi surélevée. Ce qui rendait leur échange encore plus proximal.

Puis après quelques longues secondes, une femme qui semblait gémir depuis tout à l'heure, fini par attirer l'attention de la brune. Celle ci pencha légèrement sa tête sur le côté, quittant le lien imperceptible qu'elle malmenait gentiment depuis tout à l'heure, afin d'apercevoir la blessée. Et c'est à cet instant, que celle ci prononça une phrase parfaitement compréhensible - n'ayant pas compris un traître mot de ce qu'elle disait avant - " MON AMI DITES-MOI MON NOM " .
Elle s’intrigua.


Je crois que cette femme vous mande, mon cher.

Toujours en appui sur lui, elle avait totalement oublié la menace située sous ses pieds. Car même si il était mal en point, le malotru aurait eu vite fait de la retourner comme une bonne crêpe avec son poids plume. Et ce qui était un jeu amusant, virerait en massacre.


édit : je rallonge, vu que mon post s'arrêtait bien avant > ou comment avoir bien les boules . Ce serait gentil de nous attendre jd Jehanne ;)


Et alors qu'elle allait aider Soldaar à s'inquiéter de la femme qui l'appelait "ami" - tient d'ailleurs il a des amis lui ? - une autre femme, débarqua pour lui venir en aide. Ce qui fit taire la femme totalement bandée. Puis, une fillette, arriva jusqu'à elles.
Mathilde regarda de nouveau Soldaar dans le blanc des yeux, l'air de dire " vous aviez organisé une petite fête ? fallait le dire ! " . Le regard rieur, presque en train de communiquer à son gardien protecteur, son hallucination. Non parce que, compte tenu qu'on était en pleine nuit, et que, l'hospice était sensée être fermée, mais que, par son statut de duchesse, le personnel n'avait trop osé y redire, surtout que Mathilde avait bien pris la peine de demander gentiment à l'infirmière en avant, qui l'avait laissé passer, là, ça devenait vraiment surréaliste.

Surtout pour une enfant... quelle genre de mère laisserait une gamine traîner en pleine nuit dans un lieu pareil. Un homme l'avait apparemment accompagné. Et cette femme. Mathilde écarquillait intérieurement les yeux. Et dire que ces pauvres personnes avaient besoin de calme et de repos. Et si, elle s'était permise de parler à voix naturelle, sans murmure, mais sans pour autant crier, dans le respect des autres, à Soldaar, là, c'était l'invasion.
La brune ne savait plus quoi faire. Avec autant de monde, lui et elle étaient peut-être de trop. Mais son contrat ? Et bien, encore une fois, si il voulait régler le compte à quelqu'un, c'était drôlement compromis. Car si elle était une tombe, là il y avait bien trop de témoins. A moins qu'il ne se charge de tous ? Elle se mordit la lèvre. C'était vraiment trop... trop.

Peut-être attendre qu'ils s'en aillent tous, pour interroger la femme ? et, dans un souvenir parisien, elle lui murmura au creux de l'oreille.


Moi je vous suit.

Sous entendu. On fait ce que vous décidez. En espérant qu'il ne l'oblige pas à parler à tous ces gens. Sinon, ça risquerait de tourner au vinaigre. Mais qui sait ? peut être que l'infirmière employée, qui semblait être une femme sensé, allait faire appeler la milice pour dégager tout le monde ! (ah non ça c'est la version Mathildienne ) ou leur demander gentiment de partir...
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        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
--La_blessee
A la demande de jd soldaar, le post a été modifié...


La blessée tourne la tête vers la personne qui parle son chevet et on voit ses yeux fixer la jeune fille...

- Qui... qui êtes-vous ? Qui suis-je ? J'ai peur...

Un instant de "présence", elle exprime sa crainte et repart dans ses rêves, ou plutôt ses cauchemars éveillés...

Des images défilent à toute vitesse devant ses yeux : une route empoussiérée, sèche, une chaleur étouffante, un soleil qui tape sur le crâne, un âne fatigué derrière elle, un cheval... non, une jument qu'elle chevauche... Tout paraît paisible, trop paisible ! Et tout à coup, des galopades, des cris, le braiment d'un âne, le hennissement de la jument, le bruit des ruades, le cliquetis des armes et des vociférations masculines ;

"Donne ton argent belle dame, où je t'égorge !"


Un homme puis deux, puis trois. Elle se voit saisir son épée et se défendre, acharnée. Du sang qui jaillit de son bras puis de son flanc, sa jument s'effondre mortellement blessée, l'âne lui résiste parvient à mettre un homme à terre à grands coups de sabots rageurs... Les deux autres parviennent à le maîtriser, à les maîtriser : l'âne est attaché à un arbre et malgré ses mouvements pour se défaire, n'y parvient pas. Puis elle aussi se voit attachée au même arbre. Les hommes parlent...

"- ...tu y as été fort ! Faudrait pas qu'elle y reste quand même !
- Elle s'en remettra ! C'est une battante ! T'as vu comment elle s'est défendue ?
- Le balafré est mal en point, on l'emmène ?
- Nan.... Fallait pas qu'il s'en prenne à l'âne ! Et ça nous fera plus pour nous. Allez, on s'arrache de là..."

A nouveau des bruits de galopades... La jument qui hennit doucement, se plaint avant de rendre l'âme... Puis un trou noir, le silence...

Quand elle reprend conscience, l'âne s'est détaché, il mordille ses liens à elle... A nouveau un trou et le silence.

Et elle ouvre un oeil et se retrouve couchée sur une paillasse, bandée, une soignante près d'elle... Et puis les odeurs, les bruits, le râle des mourants, les plaintes des blessés... Qui est-elle ?
Soldaar
Est-ce une vue de son esprit ?
Ou l’irrémédiable conséquence à la perte de contrôle ?

Au plus bas, devenu loque, il a été ramassé, transformé, façonné. L’un des mantrat qu’on lui alors inculqué est la maitrise. De tout et en toute chose. Car de la maitrise né l’ordre et de l’ordre vient la domination. Dominer ses émotions. Dominer chacun de ses gestes.

Mais il devait se rendre à l’évidence il était cette fois dans une situation qu’il ne maitrisait plus. Ce qui devait être un simple interrogatoire, une collecte d’information rapide suivi d’un mouvement de lame aussi net avait mué subitement en une réunion impromptu.
Et pire que tout en une avalanche d’évènements qu’à défaut de maitriser il n’avait pas même su anticiper.

Tout d’abord ce fut la mourante qui l’interpella à nouveau. Mais la mourante était mourante n’est-ce-pas ? Alors il l’entendit mais ne l’écouta pas. Et puis une femme qui délire à cause de la fièvre n’a rien d’aussi irréaliste que devoir soudainement la Duchesse se hisser sur la paillasse de l’homme qui les sépare.
Habillement elle se tient en équilibre au-dessus du blessé prête semble t’il à l’atteindre à la gorge.
Cette fois c’est elle qui pose une question qui n’appel aucune réponse alors il se contente de la regarder, un-peu étonné, un peu réprobateur et totalement inquiet. Pour elle, pour lui, pour eux.
Il avait sa sécurité en charge et de la voir ainsi, ici, lui donnait l’impression de la mettre en danger. Le fait qu’il soit partie en pleine nuit, que c’est elle qui délibérément à choisie de le suivre alors qu’elle était censé être endormie dans sa chambre ni changeait rien. Il se sentait fautif.
Tout cela il le lui dit. Ou plutôt il le lui transmit car il ne prononça aucun mot.
C’est elle qui brise ce silence morbide composé de gémissements et de râles de mourants, lui indiquant que la femme derrière lui semble vouloir attirer son attention.
Alors il se retourne, lentement pour ne pas faire perdre à la Duchesse son équilibre précaire alors qu’elle s’appuie pour partie sur son épaule. Cette fois il ne fait pas que voire la femme allongé, il la regarde vraiment. Autour d’elle s’agitent une femme et une jeune fille. Lui est toujours immobile car son esprit est entrain de digérer les mots qu’il a entendu mais ignoré tantôt.

« Chapelle », « âne », « Flanc »…. « ami » ?

Tout s’assemble enfin mais dans son esprit ce n’est pas la lumière qui s’allume mais un étau qui lui serre cœur. Il croit vaciller sur ses appuie, la Duchesse qui a toujours sa main posé sur son épaule le ressent-elle ? Possible car elle lui glisse quelques mots à l’oreille qu’il lui a été donné d’entendre une première fois dans une situation où là aussi il n’était plus maitre de son environnement.
Sentant une rage gagner son bras armé qu’il tente de calmer à gros renfort de volonté il emploi ses derniers instants de maitrise à replacer sa dague à sa ceinture. Les mains ainsi libéré il ose saisir la brune par les hanches la faisant descendre de son promontoire dont il ne veut pas qu’elle chute alors que cette fois toute sa personne se tourne vers la femme aux bandages.
Il en approche son visage, faisant presque fi des personnes tout autour et tente d’avoir confirmation de l’identité de la femme dans le bleu de ses yeux.


« - Toi la petite, tu connais cette femme j’ai l’impression ? Comment s’appelle-t-elle ? »

Malgré qu’il s’adresse à une enfant avec qui bien souvent il fait un réel effort de communication cette fois son ton est directif. Sans attendre la réponse qu’il est persuadé de connaitre déjà il regarde la femme sous différents angles essayant de comprendre ce qui a pu l’amener ici et dans un tel état.
Sans s’en rendre compte il murmure.


« - Jehanne…. Pourquoi vous Jehanne ? Comment ? Et qui ? Qui vous a fait cela ? »

Car pour lui cela ne fait aucun doute, son état ne peut pas être la conséquence d’un accident il y a eu acharnement. Il songe alors à Ugène, se demande si le vieil animal est toujours vivant, s’il accompagnait sa maitresse au moment du drame. S’il était présent il n’aurait jamais laissé faire cela sans réagir, c’est un âne…. Plein de ressources.
Ce sont des yeux gagné d’une rage qu’il n’a plus éprouvé depuis longtemps qu’il relève du corps étendu en direction des présents.


« - Qui a fait cela !? Que l’on m’explique ! »

Soldaar ou l’Errant ? Ni l’un ni l’autre mais l’homme débordant de colère qu’il fut « dans son autre vie ».
Marie_camille
La jeune fille et Manuel, arrivé à l'appel de Marie, était entrain de discuter avec une des soignantes lorsque...

- Toi la petite, tu connais cette femme j’ai l’impression ? Comment s’appelle-t-elle ?

Marie se retourne et vient vers l'homme qui est près de sa maîtresse...

- Qui a fait cela !? Que l’on m’explique !

- Oui je sais qui c'est ! C'est ma maîtresse, Jehanne Sainz-Trestain. Nous étions en voyage. Nous avons eu des nouvelles... fausses apparemment de sa petite-fille qui avait disparue. Elle a voulu vérifier et contre mon avis est partie seule. Puis elle m'a écris pour me dire qu'elle revenait au campement des gitans qui nous offraient l'hospitalité. Je ne sais pas qui a fait ça... Mais il n'y avait sans doute pas qu'un seul homme ! Ma maîtresse sait se battre ! Nous avons demandé à l'infirmière qui l'avait ramenée ici... Je n'en reviens pas moi-même... C'est son âne Ugène... Il est arrivé avec elle, je ne sais pas comment elle a fait pour monter dessus, mais elle y est parvenue. Et Ugène est arrivé ici en poussant son braiment particulier. Tout le monde a compris. Ils ont pris la blessée et ont menés l'âne à l'écurie de l'Hospice. La soignante vient de nous dire que les blessures ne sont pas trop graves... Mais que son esprit semble tourmenté ! J'aimerai qu'elle revienne à elle !

Se penchant sur la blessée, elle lui embrasse une de ses mains, qui est intacte.

- Dame Jehanne, revenez-nous je vous en prie...

Levant les yeux vers l'homme...

- Si vous pouvez quelque chose, messire, je vous en prie : faites-la revenir à elle...

Dans les yeux de la jeune fille passe à la fois une grande inquiétude et un immense espoir... Puis elle poursuit...


- Seriez-vous messire Soldaar ? Elle m'a tant parlé de vous et de ce que vous avez vécu tous deux... Vous pouvez, vous, la faire "revenir", j'en suis sûre... Par pitié messire...
Soldaar
Il écoute la jeune fille mais ne la regarde nullement. Ses yeux sont rivés sur le corps meurtrie de son amie.

Il laisse échapper un souvenir de soulagement quand elle lui annonce que ses blessures ne sont pas si graves mais malgré tout il reste dubitatif. Il ne veut pas y croire trop vite, ne veut pas se faire une joie qui pourrait se transformer en un coup de poignard en plein cœur. Les erreurs médicales existaient et sous les bandages bien nombreux et l’état de semi-conscience de la femme pour lui rien n’était gagné. Il n’y avait qu’une seule personne sur terre qui aurait été apte à lui donné un avis médical dans lequel il aurait eu foi aveuglement et c’était précisément celle qui était allongée devant lui.

Il la quitte des yeux un instant quand la fillette l’appel par son nom, il semble que Jehanne lui ai parlé de lui, lui ai fait mention de « ce qu’ils ont vécu tous les 2 » ce qui peut vouloir dire tout et rien car il n’imagine que difficilement la blonde s’étendre de certains détails sanglant ou intime auprès d’une jeune fille. Mais si cela aurait pu le gêner dans d’autres circonstance là il n’en est rien tant une colère sourde gronde au fond de lui.

Mais quand la fille dont il ignore le nom lui demande de l’aider, le supplie que lui peut faire quelque chose ses yeux battent en retraite pour se poser à nouveau sur la femme aux frontières de la conscience. Sait-elle seulement ce qu’elle demande et à qui elle le demande ?

Il n’est pas médecin et il ne croit pas qu’une simple volonté suffise à combattre bosses et plaies. Alors au nom de quoi pourrait-il l’aider ? De leur passé ? De ce qu’ils ont traversé puis partagé ? Il indéniable que pour cette femme il éprouve une profonde affection cela peut-il sauver une vie ? Non impossible ! Les sentiments, l’attachement et à plus forte raison l’amour ne sont que source de peines et de tristesses. D’arrachement suivi d’un vide encore plus douloureux. Il ne veut plus aimer, il ne saurait plus comment faire. Il ne veut plus s’attacher, il a peur de souffrir et plus que tout de faire souffrir.


Mais pour elle… Pour la consul qui fut un jour nonne il peut faire un effort. Mettre de côté sa rage et sa carapace. Oublier le passé l’espace de quelques secondes.

Délivré de ces fardeaux sa main viens trouver celle que la fillette ne tient pas et l’autre passe du revers sur la joue couverte de bandelettes.


« - Jehanne, il est trop tôt. Trop tôt pour que vous partiez rejoindre Aristote. Au nom de tous ceux qui vous reste à sauver moi que vous avez ranimé d’une mort certaine je vous le demande, revenez à nous. Retrouvez la vie que vous êtes parvenu à ranimer en moi. Ne nous quittez pas, par pitié. »



Ses gestes son lent et tendre. Mais son regard est fermé, loin de toute larmes absorbée par le battement de son cœur qui tambourine dans sa poitrine et entame du mélopée de rage. De rage contre la souffrance et l’injustice. De rage contre la vie.
Duchesse.mathilde
Il l'attrape par la taille, la fait décoller aussi facilement qu'une plume s'envole lorsque l'on souffle dessus, et la repose à terre.
Elle s'avance avec lui, curieuse, mais aussi surtout inquiète de penser que la femme ainsi blessée, puisse t être une amie à lui. Car non, elle n'avait aucune envie de savoir ceux auxquels tenaient Soldaar, mal en point.

Elle s'avança un peu, assez pour entendre, mais pas trop, pour laisser Soldaar discuter. Et parce qu'on ne peut pas être à 15 autour d'un lit. A moins d'une bataille pour un héritage, ça ne se voyait pas. Par respect pour les blessés qui assurément, demeurent dans un besoin de calme.

Elle n'y avait pas trop prêté attention, à l'instant de faiblesse physique de Soldaar, et était trop prise par l'instant pour l'analyser ou même le relever tant c'était infime et que sa musculature de toute façon développée le rendait robuste sous ses doigts même en cas de relâchement.

Il se penche sur elle, l'observe, et Mathilde à quelques pas derrière, patiente et le laisse prendre état de la situation. Mais une chose étrange se produit. Il demande à la fillette, le nom de cette personne. Elle pense donc d'abord que, cette femme est belle et bien délirante, et qu'elle aurait pu appeler ami n'importe quelle personne se trouvant près d'elle. Un peu comme un mourant chercherait une bouée de sauvetage qu'elle qu'elle soit.
Mais sans même que la petite fille ne réponde, il l'appelle par son nom. Jehanne. Alors Mathilde, toujours en retrait, s'inquiète un peu. Il a reconnu son amie, alors elle s'approche en douceur, pour lui demander qui est-ce et trouver avec lui ce qu'il a bien pu lui arriver. Et si ils avaient été seuls et la femme sans entourage, elle aurait même proposé de lui faire prodiguer des soins ailleurs que dans un lieu infesté par la maladie et la mort. Afin de lui donner de meilleures chances de guérison. Mais là, elle ne voulait tout de même pas la retirer à ses proches. Ainsi donc, elle fit deux pas dans la direction de Soldaar, s'apprêta à poser ses mains sur son bras, comme pour lui dire "je suis là, ça va aller", mais l'errant eu une réaction à laquelle elle ne s'attendait pas du tout et qui la fit faire un bond en arrière tout autant que son coeur sursauta dans sa poitrine. Il s'énervait. Pas d'une petite colère comme ils ont pu avoir dans un bureau à Mimizan, non. De cette rage profonde qui nous donne envie de tuer et qui fulmine par tous les orifice de notre corps. Une are à s'en ronger les sangs qui nous donnerait le pouvoir de torturer sans aucun scrupule de la façon la plus sadique qu'il soit. Pour simplement venger une personne que l'on aime. Oui, c'était ça.

Et elle ne savait si c'était parce qu'elle était, à l'origine, contre la violence, mais, même si elle, pensait avoir déjà ressenti cette émotion lorsqu'une brigande avait poignardé sa fille pour une vulgaire bague, et que ça sa fille en était morte quelques jours après, là elle ne le reconnaissait pas. En un mot, il lui faisait peur. Elle fronça les sourcils quand il demanda qui avait fait ça. Comme si, il devenait fou. Son pouls s'était accéléré. Elle n'osa pas bouger, pas dire un mot. Elle resta à quelques pas, 3 peut-être à observer.

Et là, la fillette parla. Elle leur narra, ou au moins à lui, les mésaventures de sa maîtresse qui l'avaient conduite ici. Et parla d'un.... âne ? Mathilde décidément n'avait de cesse d'être surprise. Au début elle pensa que la petite se moquait d'eux, ou exagérait. Ou peut-être était ce un nom de code ? Ugerne. Nom inconnu au bataillon pour la duchesse qu'elle était en tout cas. Et donc, elle se contenta d'attendre. Puis la gamine poursuivit. La dite Jehanne, semblait délirante. Mais, n'avait elle pas donc, reconnu son ami ? elle n'était donc pas si délirante que ça. Surtout qu'elle avait parlé d'un âne, et que la môme ne faisait que confirmer les propos de la mourante, aux blessures légères, soit disant folle - faut suivre - . Dans quel guêpier venait-elle de mettre les pieds ? Qu'est ce qui lui était passé par la tête, pour le suivre ? Non mais franchement. Tout ça pour quoi ? une ballade sous les étoiles ? avec un garde en plus ? Ah pour sûre, on l'y reprendra plus.
Et alors qu'elle croisa les bras sur sa poitrine, attendant tout bonnement que tout le monde ai fini, la fillette, poursuivit.

Visiblement, ils avaient vécu une histoire tous les deux. Mais la duchesse bien loin de se douter de l'histoire en question, pensa qu'il s'agissait peut être d'une soeur, d'une copine de galère, enfin le genre d'épreuves qui vous soudent, profondément. Surtout à la manière dont en parlait la jeune femme, et au vu du passé, ou du peu qu'elle en savait, elle le comprenait parfaitement. Elle s'en inquiéta d'autant plus. Pas vraiment pour la femme en elle même, vu que selon elle, elle avait surtout, besoin de repos. Mais plus pour Soldaar, qui semblait bouleversé. Et le mot était faible. Il avait certainement besoin de digérer. Voir, de s'occuper d'elle. Ce serait bien compréhensible. Elle douta fort que, celui ci ose lui demander son aide, ou quoi que se soit. Il n'était pas du genre à s'ouvrir. Alors, à défaut de lui proposer d'embarquer son ami pour qu'il puisse la veiller jusqu'à sa rémission, elle lui accorda, dans sa tête en tout cas, un congé.

Elle ne savait pas trop comment intervenir. Histoire de les laisser en famille. Elle, n'avait pas sa place ici. Mais elle n'eu pas le temps de laisser échaper un son de voix pour signifier sa présence et pouvoir prendre la parole, que Soldaar pris la main de cette femme, pour lui caresser le visage...
Non. On ne caressait pas ainsi le visage d'une simple compagne de galère ou de voyage. Surtout, quand on vient de lui annoncer, que les blessures ne sont pas graves. Qu'elle va s'en remettre. Là, c'est d'un tout autre niveau que l'on parlait. Le genre de niveau, qui dépasse la raison. Mathilde de sa hauteur pas très grande, mais la seule à être encore debout, releva la tête en prenant une profonde inspiration tel on bombe sa poitrine pour se donner du courage. Elle sert les dents. Et rapidement, son regard bleu azur plein de compassion se transforme en bleu acier. Celui qui fait qu'on la trouvait toujours bien plus froide et inflexible, que douce. Ses yeux bienveillants venaient de se transformer en muraille de défense. Le genre de regard que l'on ne pouvait ni sonder, ni franchir.

Et parce que trop, c'est trop, elle ne demanda aucune explication, et s'annonça simplement.


Soldaar, je vous laisse votre soirée. Tâchez de ne pas manquer le départ du bateau, merci.

Elle allait tourner les talons, sans même un regard, mais elle voulait avoir confirmation de quelque chose. Et finalement, elle n'osa pas. De peur de ce qu'elle pourrait y lire. Voir la déception dans le regard de Soldaar aurai été le coup de trop pour elle. Déception de l'attitude de la duchesse, qui, à son tour, se défilait. Mais, elle ne faisait au fond, que reprendre sa place d'employeur et lui, d'employer.

Elle stoppa simplement sa marche quelques secondes, au pied du lit de celui qui avait mené Soldaar ici. Au fond d'elle, elle le maudissait.

_________________
        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
--La_blessee
Dans la délicieuse brume où se trouve la blessée, il n'y a rien de "cohérent", comme on peut le supposer. Dans ce coma incertain, tout se bouscule : la vie, la mort, les images dont on ne sait si elles sont du passé, du présent ou... de l'avenir ! Tout et rien se dissout, tout se mélange, se fond à la précédente image, revient au présent sans qu'on sache pourquoi, repart dans le passé, stagne lamentablement dans un monde qui n'est déjà plus celui des autres et pas encore le sien propre.

Parfois un mot surgit, plus présent qu'un autre dans ceux qu'elle perçoit à peine.

"Jehanne..." Ce nom lui dit quelque chose... "...trop tôt..."

"- Non mère, je ne veux pas me lever si tôt ! Pourquoi voulez-vous me faire lever à l'aube comme nos domestiques ?
- Parce qu'il faut apprendre à travailler avant de souhaiter commander les autres Jehanne Sainz-Trestain !
- Mais je ne veux pas les commander Mère ! Je veux les aimer...
- Pour aimer aussi... ma fille... il faut se lever tôt ! Car on ne comprend les gens que lorsqu'on vit longuement avec eux... Levez-vous Jehanne et rejoignez nos lavandières à la rivière : battre le linge vous donnera de la force !"

Et elle s'est levée tôt... Et elle a battu le linge... Et de ce fait, quand il lui a fallu commander quelqu'un, elle savait ce que dire, car elle l'avait fait, auparavant !

"Les Sainz-Trestain ne sont pas Nobles, ils sont nobles de cœur !" La voix de son père vient raisonner sous les voûtes de ce bâtiment où elle se trouve... Mais se trouve-t-elle dans un bâtiment au fait ? Elle se souvient d'une route, de brigands qui l'ont molestée...

"Bien des gens de la Haute Noblesse ne seront jamais aussi forts que toi ou tes frères et sœurs.." Qui donc lui disait cela ? Elle cherche dans son esprit torturé... Ah oui ! Le maître d'arme de ses frères. Il est le seul qui osait la tutoyer, même sa nourrice ne l'a jamais fait.

Le temps est-il court ou long ? La vie a-t-elle un sens ? Elle se souvient d'un pauvre ère, cul de jatte, qui traînait sa planche à roulettes dans les rues de Vannes, un jour de marché. Quel âge avait-elle ? Dix ans à peine sans doute... Personne ne lui prêtait la moindre attention ! Lorsque le galop de plusieurs chevaux se fit entendre et que tout un chacun s'écarta promptement comme une volée de moineaux effarouchés, il jeta sa planche sur la trajectoire des équidés, juste avant qu'ils ne passent. Alors qu'elle criait et s'apprêtait à aller l'aider, son père l'a arrêtée...

"Chacun est libre de mourir comme il l'entend, si on lui en laisse l'opportunité ma fille. Laissez-le faire, il a choisi de se lancer ce dernier défi..."

Beau défi ! Il fût piétiné sous le galop des chevaux qui semblèrent à peine le sentir... Ce qui restait de lui n'était guère beau à voir. Cet épisode lui donna moult cauchemars durant près d'un an. La mort... la vie... Partir ou rester ? Vaste question... à laquelle on répond parfois bien difficilement... quand elle se pose évidemment !

"Qui es-tu ? Dis-moi ton nom !" ordonne une voix dans sa tête... Elle répond à voix haute tout en sortant de sa longue nuit...


- Jehanne... Je suis Jehanne Sainz-Trestain messire... Je dois rentrer chez moi, ma mère m'attend...


Elle ouvre les yeux... Marie-Camille, en larmes, est à son chevet, de l'autre côté un homme... Un homme qui passe sa main sur la joue bandée... De quel droit ?... Elle tente de se redresser mais n'y parvient pas, alors ses yeux, ses yeux qui sont capables de lancer des éclairs meurtriers dardent le regard de l'homme compatissant... qu'elle reconnaît...

- Soldaar ? Mais que faites-vous là ? Où suis-je ?

Elle aperçoit une femme, fort bien mise, qui semble être sur le départ... Si Soldaar est là, la Duchesse pour qui il travaille doit ne pas être loin...

- Dame... Je ne sais qui vous êtes... merci d'être là...

Elle ne peut en dire davantage, c'est déjà beaucoup... Elle souffre mais n'en dit mot. Elle ne souffre pas de ses blessures, elle ne comprend même pas pourquoi elle est ainsi bandée tout autour de la tête et le visage, mais peu importe. Sa souffrance est toute autre. Elle se souvient d'un départ en catimini, un départ en larmes aussi... Décidément... Elle chasse ce souvenir.
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