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[RP] Opération Lune de mire

Andrea_
" J'vais pas passer ma vie à t'prendre par la main pour aller pisser, j'te préviens". Je ne sais pas combien de fois j'ai pu entendre ce refrain.
L'expression favorite de mon père, avec " c'pas quand on a chié dans son froc qu'i faut aller aux gogues!".
Ces deux expressions me reviennent sans cesse dans la tête quand j'regarde Nathan.
Personne pour m'prendre par la main, à part peut être Maurice et plus le temps passe plus j'vois bien que je chie dans la colle. Et pas de gogues à l'horizon.

Nathan, y a rien à faire, j'ai jamais pu faire le premier pas. Si vous pensez que partager son lit avec un homme suffit à le faire tomber, j'vous l'dis les amis, vous vous gourez.
Du coup, une fois que le premier soir est passé, c'est impossible, bloqué.
On est devenu une sorte de vieux couple qui ne se touche plus, le lit coupé en deux par un put*ain de traversin. Il me reproche d'avoir trop de fringues et moi de ne pas ranger les siens. J'ai bien envie de personnaliser la chambre, mais dès que j'ai le malheur de mettre un peu trop de parfum il râle. Y a qu'à voir le scandale quand j'ai émis l'idée d'accrocher un dessin au dessus du lit!
Zéro communication. Le néant. Chacun se couche à l'heure qu'il veut, de son côté, sans dépasser, en prenant soin de n'pas trop tirer sur la couverture pour n'pas déclencher la cent-dix-septième guerre de France.
J'en suis rendue à m'dire qu'il a peur de m'mettre enceinte si nos orteils se frôlent.

Nan mais j'vous assure dormir avec Nathan, c'est vraiment pas drôle.
C'est comme si t'étais au régime et que tu dormais avec un baba au rhum. C'comme si tu crevais d'soif et qu'il était un fût de bière, tu vois l'angoisse?

Du coup, ce soir, c'est décidé, je me rebelle. J'envoie valser les principes d'ordres et de lumières qui m'imposent de fermer ma gueule. Ce soir, j'abats les montagnes qui se dressent entre nous -je cause bien heiiiiin-, je détruis ce mur de silence qui nous brise à petit feu -je sens que ça vient-, je... Bref, ce soir, je tente le tout pour le tout. Parce que ce soir, c'est MON soir.

Le calme règne dans la roulotte. On ne dira pas qu'il ne s'y passe rien dans les autres chambres, on dira seulement que les autres sont suffisamment discrets, ou les murs assez épais pour qu'ici, dans la Chambre Nathanesque, on n'entende rien.
Ce soir encore, elle s'était couchée nue, mais ça Nathan ne pouvait pas le voir puisque lui s'était surtout couché bourré et loin d'Elle. Deux bonnes heures déjà qu'il roupillait et ronflait en mode "tracteur avec un problème d'allumage", deux bonnes heures qu'Elle rongeait ses freins pour n'pas le tuer, deux bonnes heures qu'il rêvait probablement de ses conquêtes et qu'Elle échafaudait des scénarios pour qu'il meurt en silence.

J'vais vous dire moi, deux heures, c'est long. J'avais déjà abordé l'éventuelle mort par strangulation, écartèlement avec coussin dans la bouche, fracture du sternum, vidage de sang par coupage aortique et/ou crural, j'en étais à me demander si l'étouffement par avalage de cornichon pourrait être crédible aux yeux des autres quand j'ai brisé le silence -enfin quand je dis silence...-

Remerciez le Bon Dieu qu'il fasse nuit, car c'est tous Roberts dehors que la belle écrase le traversin pour laisser sa tête passer la frontière interdite afin de susurrer à l'oreille de Nathounet



Pitié Nathan, j'te demande pas d'm'épouser, juste de me faire grimper au plafond histoire que j'oublie trois minutes combien ma vie est pourrie....


Si ça c'est pas d'l'appel à l'aide...
_________________
Nathan
«

    Je te propose une histoire d'amour en mode 500 jours ensemble.
    Autant te prévenir maintenant, ceci n'est pas une histoire d'amour.
    Love.

»


Je dormais profondément. J’étais dans une phase psychédélique avec Morphée. Malheureusement elle me faisait pousser un bruit sourd et répétitif : le ronflement. D’habitude cela ne dérange personne puisque je dors seul dans un immense lit. Mais depuis plusieurs semaines déjà, j’avais Déa qui se hissait sous la couette. Je ne suis pas non plus un idiot, j’ai remarqué depuis belle lurette qu’elle n’était pas désintéressée. Remarquez, qui ne l’est pas? Sianne peut-être, mais elle manque de goût, de couleurs, de gentillesse et surtout d’empathie. Ce que Déa contrebalançait avec une aisance qui en laissait sans nul doute plus d’un sur le carreau. En outre, la colombe était aux antipodes de la luciole.
Mais la question qui revenait inlassablement était : pourquoi Nathan ne cède-t-il pas aux avances tenaces d’Andréa? Il y avait de nombreuses réponses. Mais dans un esprit synthétique –et aussi parce que j’ai la flemme- je vais les exposer concisément et consciencieusement à la fois.

Premièrement, elle était une femme mariée. Mariée devant les prémices de ce qu’allait être les TGT. Et mariée par Maurice. Cela va sans dire, que tout ce que Maurice fait et accompli ça a un sens pour moi. Ça devient intouchable. Ça devient la norme. Ça devient un truc saint vers lequel je peux adresser mes louanges avec ferveur. Evidemment, c’est soumis à ma relativité. Jamais je ne serai le laudateur d’Andréa, du moins pas devant elle.
Puis je ne couche plus avec les femmes et les hommes mariés. Il fut un temps où je m’employais avec zèle à cocufier les compagnons et compagnes de ces couples que j’abhorrais. Mais depuis, j’ai dû gagner en maturité et perdre cette envie de psychopathe de ruiner les mariages des autres. Ainsi le monde est meilleur, ainsi je fais mes bonnes actions.

Deuxièmement, Andréa est mariée à Marc. Je ne sais pas par où commencer. C’est un peu un océan de tue l’amour concentré dans un parfum sirupeux et vomitif. Marc je ne l’aime pas. Je n’aime pas ses genoux cagneux, je n’aime pas ses pleurnicheries, je n’aime pas sa façon de faire, je n’aime pas son attitude de victime éternelle. J’avais essayé d’en faire quelque chose de fashion, mais le résultat fut mitigé. Il était plus victime que fashion. Ainsi, il fut le premier échec de ma vie.
Et surtout, il avait Andréa pour femme. Et il est allé voir ailleurs. Mais quel idiot. Surtout qu’il a avoué lorsque j’ai plaidé le faux pour savoir le vrai.
De cette sordide affaire, je me suis retrouvé à la ramasser à la petite cuillère. Laissant de la place dans mon univers parfaitement rodé. J’étais très peu enclin au changement, Déa a tout fait valser.

Mais revenons-en à nos moutons, dans mon rêve psychédélique, j’étais dans une salle blanche où des serpents joyeux et multicolores mangeaient des fruits qui apparaissaient puis disparaissaient. Je trouvais ça amusant. Un concept de jeu que je devais absolument utiliser. Mais le jeu fut terminé lorsque j’entendis au loin la voix pénétrante de Déa. Et là, BAM. Tu te réveilles, pas en sursaut, mais tu te réveilles. Tu gardes les yeux fermés car ce que tu viens d’entendre te fait peur. C’est peut-être le rêve de tous les hommes sur cette terre, mais moi, non. Moi je n’aime pas, car j’ai l’impression de perdre le contrôle. Puis je n’aime pas non plus parce que Déa me fait peur. Oui elle me fait peur. Les femmes de ma vie n’ont jamais eu toutes réunis la même force de caractère que cette Colombe. Donc, par défaut, j’ai peur.

Sauf que je me suis retrouvé coincé. Je ne pouvais pas quitter le lit, et je ne pouvais pas non plus faire semblant de dormir éternellement. Surtout que j’avais envie d’aller aux latrines. La plaie, j’étais dans une belle affaire! Une fois de plus.
Alors j’ai commencé à réfléchir, et je me suis dit que prendre le taureau par les cornes pouvait être une bonne solution. Après tout, s’il y avait une chose dont j’étais sûr c’était qu’avec Déa ça serait juste du cul. Il n’y avait pas de place pour les sentiments dans cette bataille. Et cette perspective me soulageait.

J’ai ouvert les yeux. Et sur le même ton qu’elle j’ai prononcé ces quelques lois.


-Loi 1 : Juste du cul.
-Loi 2 : Juste du cul bis.
-Loi 3 : Pas de place pour les sentiments.
-Loi 4 : Secret d’état code rouge cardinal.


Je pris un temps. Je réfléchis longuement. Je venais de faire un effort assez considérable, comme si j’avais soutenu tout le poids de la terre comme Atlas. Mais en réalité, c’était ma vessie qui me faisait sentir tout le poids de la terre. Puis je me suis convaincu de la réconforter, un peu.

-Loi 5 : La vie de Déa n’est pas pourrie.

Je me suis redressé et je l’ai regardé. Vous savez, c’est ce genre de regard qui veut à la fois dire beaucoup et ne rien dire du tout. Ce regard qui laisse le choix à l’interprétation, ce regard qui consume petit à petit le regard du partenaire. Ce regard qui vampirise. Ce regard qui tente. Ce regard qui permet d’établir le premier contact.
Un premier contact fébrile, comme s’il avait toujours été puceau.
La blague.



EDIT pour ajout balise Challenge RP en 2 tentatives

_________________
Andrea_
Nathan est un être à part.
Il y a les gens normaux, les gens de base ceux qui se lèvent le matin qui vont bosser, un job de merd' qu'ils n'ont pas choisi, qui les tuent un peu plus vite, qui paye pas super bien mais qui rassure : faut nourrir maman et les enfants. Ils ont les mêmes amis depuis qu'ils sont gosses, ils se retrouvent chaque soir, dans la même taverne pour boire la même vinasse et parler des mêmes problèmes. Le lendemain c'est rebelote. La routine tue, mais elle rassure, on les pardonne.
Il y a les gens tendus du string qui pètent un câble pour un rien, qui plaquent tout sans réfléchir et qui la plupart du temps regrettent.
Et puis il y a les gens comme Nathan. Ceux qui sont nés avec le besoin irrépressible de tout contrôler. D'établir des listes, des codes. Des gens qui ont besoin d'un cadre pour tout, des modes d'emploi pour la moindre chose qu'ils font. Nathan, c'est le genre de mec qui est capable d'avoir un mode d'emploi sur comment poser sa pêche dignement.
Un intouchable.
Nathan, c'est un peu une sorte d'Etre Suprême pas aussi suprême que moi mais quand même, il en impose. C'est la crème des crèmes. Quand tu es un peu inquiète tu peux aller voir Nathan : il n'aura pas une solution à te proposer, ni deux, ni trois solutions mais bien 12 modes d'emploi différents et trois notices sur les tenants, les aboutissants, les possibilités sont TOUTES envisagées.
Nathan ne laisse jamais rien au hasard. Jamais.

Du coup, je suis surprise qu'il ouvre les yeux, je m'attendais à ce qu'il fasse semblant de dormir voir même qu'il se tourne en me demandant d'arrêter de boire. Limite j'ai envie d'éclater de rire en lui disant "Nan mais j'déconnneeeeee! Enfin Nathan pas toi! Pas toi et Moi! Pas ici pas maintenant, pas comme ça!". Limite.

Les lois sont énumérées et vite intégrées. Au moins, ils sont sur la même longueur d'ondes la routine ne passera pas par eux. Ni la jalousie. Ni les crises pour sortir les poubelles. Pas d'gosses, pas d'repas à préparer, de clébard à sortir, juste du cul, et là, je dis Oui.
Juste du cul sans que personne ne sache, je redis Oui.
La loi numéro 5 arrive à point nommée, ma vie est soudainement moins pourrie.


Et puis il y a ce regard. Ce regard qui pénètre. Qui dérange autant qu'il plait. Ce regard qui déshabille. Qui lie une promesse, scelle un accord. Celui qui vaut tous les mots, les non dits. Ce regard qui fait peur, qui fait ressurgir des tas de questions tout en sachant que le temps n'est plus à la réflexion.
Ce regard qu'il faut soutenir lorsque doucement le traversin est mis de côté d'un coup de patte acérée.
Ce regard qui s'affirme, lorsque mon corps se glisse contre le sien, que mon ongle trace, de sa main à la naissance de ses cheveux, un sillon empreint de retenu et d'empressement.



Loi numéro six, nous débutons tout de suite. Et si t'as envie d'pisser, c'est maintenant.


Une question qui n'attendait pas de réponse. Rapidement mes ongles s'enfoncent dans la chair de ton épaule et te pousse à t'allonger. Un sourire se dessine sur mon visage, la loi numéro six, c'est ma préférée.
Le tout c'est de se lancer, je me sens comme un nouveau né, un tout p'tit rafiot lancé en pleine mer sans avoir été baptisé au champagne. Perdue, quasi pucelle, un nain qui veut tailler une statue de l'ile de Pâques.
Mes lèvres effleurent les tiennes avant de s'en saisir avec gourmandise, ta lippe inférieure malmenée entre mes crocs. Ma main continue de te marquer, plus doucereusement la nuque, à moi, mais pas trop, c'est sûrement la règle numéro 7.

La tourmente, reprendre confiance, le temps se gâte, l'océan est capricieux, mené par le bout du nez par la Lune, pleine, rousse, puissante.
Ne sursautes pas, ce ne sont que mes cuisses contre la tienne, prisonnière de mes filets, l'appartenance, au moins pour cette nuit. Le vent souffle en moi et je dois bien me raccrocher à quelque chose. Mon ventre ondule contre le tien, les amarres s'entrechoquent, Colombe en pleine tempête cherche point d'ancrage.

Il n'y a plus qu'à espérer que je sache nager aussi bien que Lui...

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Nathan
Quand tu entames ta danse pour la première fois, tu ne sais pas s’il y aura la synchronisation parfaite. Le petit élément qui te permettra de partir, dès le début, en confiance. Non. Tu te retrouves à tatillonner et essayer de faire quelque chose de gracieux et potable. Même si la danse est à huis clos, tu as ton orgueil. Il n’est pas doublé de préjugés, certes, mais il n’en demeure pas moins prépondérant. Car oui, lorsque tu sais qu’il n’y aura plus d’échappatoire, tu n’as plus le droit de perdre la face. Et surtout, tu ne veux pas te faire doubler. La loi sept représentait un dépassement par la droite, un de ces dépassements qui te poussent à arborer ton majeur avec véhémence.

À ce moment, nul majeur ne pouvait être prodigué. Non. Car c’était la colombe qui me faisait un majeur monumental de sa tête jusqu’à ses pieds. En architecture on aurait dit la tour de Pise. Elle ne penchait même pas.
Je me suis laissé succomber à ces prémices passionnés. Je ne savais même plus contenir ma joie et mon excitation. Je me retrouvais enclin à tous les vices, trouvant une forme de bonheur dans le stupre et la débauche. Et quelle débauche! Je me retrouvais en face d’une Colombe prédatrice. Elle n’était pas blanche, elle n’était pas noire. Elle était, somme toute, d’un gris argenté qui me permettait d’imaginer les courbes et les volutes de son corps. Nul besoin d’une lueur tamisée, ni même de mon imagination, pour épouser ces formes sans retenue. La Colombe était perméable, limpide. En outre, je me retrouvais pantois devant cette sylphide.
J’étais bien.

Certes, la passion gagnait chacune des batailles qui se déroulaient dans mon corps. Certes, je capitulais facilement. Mais elle ne gagnerait pas cette guerre de cette manière. On voulait tous les deux la même fin. Mais les chemins étaient différents. Je laissais mes mains parcourir sa peau percale, je le faisais avec douceur et une parcimonie qui tendait malgré tout vers la générosité. Oui, je voulais tout lui donner. C’était un peu une rencontre entre le noir et le blanc. Le chaud et le froid. Une rencontre brutale de par ces caractères antipodiques. Une rencontre que l’on appréciait.
De cette confrontation, je pris les dessus. C’est ainsi, que mes lèvres vinrent se poser sur son cou. Lui déposant une kyrielle de baisers. Ils allaient crescendo. Et, lorsqu’ils attinrent leur acmé, j’enroulai son épaule avec mon bras. Je ne forçai pas, j’accompagnai juste. C’était naturel. Le mouvement n’en demeurait pas moins délectable. J’agissais avec une outrecuidance retrouvée qui subrogeait l’emprise de Déa. Je prenais le dessus tout en lui imposant le lit comme enveloppe pour son dos. Il y avait un accord tacite, je mènerais. Peut-être ne l’avait-elle pas compris. Peut-être ne le comprendrait-elle pas. Mais, nul doute qu’elle fût encline à sentir mon satisfecit.

Je continuais de la regarder, je ne savais pas si elle pouvait l’apercevoir. Mais elle devait surement faire acte de ma reviviscence. Je souriais. Je perdais peu à peu le teint diaphane, laissant place à un rouge qui se voulait être la quintessence de l’acte. J’ai alors reposé mes lèvres sur les siennes. Je l’embrassais à défaut d’être amoureux. Je me délectais de chacune des notes qui s’assemblaient les unes avec les autres autour de sa bouche.
On pouvait sentir les senteurs des marchés d’Orient mélangés à la chaleur du vent Saharien. C’était comme si le soleil embrassait la face éclairée de la lune. Oui, Déa devenait Diane. Elle prodiguait avec sincérité les plaisirs vespéraux. Elle devenait une de ces muses que je désirais non pas pour ce qu’elles étaient mais pour ce qu’elles inspiraient. Et, à ce moment, Déa m’inspirait la déférence, la hardiesse, la frivolité, l’opium et tout simplement un parangon de bonheur auquel je ne croyais plus.

Oui en menant l’attaque, Déa avait réussi à mener une estocade qui allait avoir raison de moi. Je n'avais rien à dire, je laissais les gestes exprimer mes pensées. C'était mieux ainsi, dans ce genre de situation mon corps s'exprimait mieux que les quelques mots que j'aurais pu laisser sortir de ma bouche.

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Andrea_
Le tout quand c'est la première fois que tu t'offres à quelqu'un, c'est de ne pas passer pour une conne. Autant tu peux faire croire à ton mari depuis des années que t'as la migraine ou que ce soir tu n'étais pas en forme, autant avec du coup d'un soir, t'as pas le droit à l'erreur. Surtout si tu veux rejouer.
Tu distribues les cartes, tout le monde part sur un pied d'égalité. Tu relances, aveuglément, afin de tirer ton épingle du jeu. Tu abats les cartes, une à une, pour faire plier l'adversaire, jusqu'à ce qu'il soit nu. Nu comme un vers. Qu'il fasse tapis. Ou matelas.
Tout en sachant que tout le monde bleuffe, les deux protagonistes ont la même idée en tête, la partie est truquée, dès le départ, tu le sais, mais c'est tellement bon que...

Que j'en oublies de regarder mon jeu, résistant à jeter mon regard dans le tien pour deviner tes cartes. J'improvise, en trichant un peu. Je surveille les coups fourrés, fuis ton regard. Je mène la danse, tant que tu le penses, je gagne la partie.

La partie mais pas la guerre, je te laisse prendre l'avantage, c'est cadeau. Un baiser scellant l'accord d'un Toi sur Moi presqu'effayant. Presqu'aussi effrayant que ton regard qui m'observe, me lorgne. J'y lierais probablement de belles choses si j'en avais le temps. Le temps, celui que je ponctue de baiser, pour bien m'assurer du goût de tes lèvres. Je n'ai qu'un bégaiement de ce qu'ils racontent, mais crois moi, c'est beau, bien plus que ce que je n'avouerais, un jour, lorsque viendra le moment fatidique où nous reparlerons de ce moment. En se le crachant au visage, en en riant, ou avec cet embarras qui est bien loin en cet instant.

J'évite soigneusement de souligner la rougeur de tes joues, la moiteur de ses mains. Je savoure, égoïste, tous sens en éveil, ma peau contre la tienne, mes lèvres aspirant parfois le sel de ta peau. Je me surprends à frissonner sous tes doigts, à soupirer un peu plus fort. J'hâpe tes lèvres, les laisse glisser. Je découvre des horizons nouveaux, senestre filant contre ton dos, dextre perdue dans la tignasse dorée. L'inébranlable contre l'impétueuse. Le calme contre la tempête. La frivolité contre la sagesse.
Le tout sans paroles. Y pas à chier, j'ai toujours été plus douée pour parler avec mon corps qu'avec des phrases. Pas de jeux de mots impromptus, d'intonations râtées, d'hésitations... Juste la conviction que cet instant resterait gravé. Comme l'apothéose de quelque chose. Tout donner. Caresser, embrasser, effleurer, pour la première fois, comme si c'était la dernière.

Dans ce genre de relation, pas de place pour les "demain", encore moins pour les regrets.
Et de regret il n'y aura point. L'acier se fixe un instant dans tes prunelles. Je reprends mon souffle, celui qui me rappelle qui je suis, ce que je fais.
Et avec qui.
Toi. ma main contre ta joue, mes doigts sur ton épaule. Un instant. Juste un instant.

Un instant, pour reprendre les rênes. Reprendre mon dû, voler un baiser, violer tes lèvres, envoyer valser les dernières barrières de l'inhibition, s'approprier, t'approprier, puiser dans les ressources insoupçonnées, s'abolir des dernières gouttes de prohibition.
Te montrer que si tu veux mener la danse, il va falloir que tu prennes d'abord la mesure de mon impatience.

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Nathan
J’avais chaud. Mon front commençait à s’emperler. J’entrais dans une torpeur lancinante. Je ralentissais chacun de mes mouvements. Je n’aspirais pas à être submergé par l’immense vague que Déa représentait.
L’eau allait à la rivière, la rivière au fleuve et le fleuve à la mer. Mais tout allait à vau-l’eau. Si bien, que ce rêve éveillé commençait à m’oppresser. Je me retrouvais en face d’une femme qui incarnait la féminité dans toute sa splendeur. Je ponctuais cette oppression par des spasmes qui laissaient croire à un amateurisme. Mais c’était me mésestimer que de le croire. Je n’arrivais plus à contrôler la totalité de mon corps. Je laissais une place plus grande au hasard. Et cette place était inamissible. Quel imbécile faisais-je. Je pensais tout gâcher. Je me tançais vertement de reprendre le contrôle. J’aspirais au contrôle. Opiniâtre. Et je réussis tant bien que mal en humant une dernière fois son parfum. Comme si c’était une promesse. Un adieu.

Je me convainquais que si je partais maintenant, je le regretterais. À jamais. Oui, je voulais vivre à toute vitesse. Connaître le fin mot de l’histoire. Me retrouver, allongé sur le côté, yeux dans les yeux. J’imaginais déjà mon sourire béat. Je m’imaginais en proie à ces gestes sirupeux qui me débectaient à l’habituée. Bonjour tristesse. Mon rêve devenait désespoir.
Alors, il était temps de passer à l’action. Mener l’acte jusqu’à son paroxysme. Monter en extase. S’extasier à deux. Ensemble. Le monde aurait pu s’écrouler autour de nous en cette soirée, que je n’y aurais même pas prêté attention. Car ce soir j’étais rivé sur Déa.

Quelques soupires d’aises fugaces s’élevèrent. Déa ne portait rien pour dormir si ce n’était quelques gouttes de parfum. C’était un parfum qui l’incarnait à la perfection. C’était la quintessence de la femme. C’était beau, tout simplement. Elle devenait l’essence éternelle de la femme, je devenais un de ces hommes qui désiraient embrasser chaque partie où une femme se parfumait.
Pour la première fois, je sentais que mon corps s’élevait. Comme s’il avait été éthéré comme une plume. C’est avec grâce et succulence que je commençai à caresser ses épaules. Elle avait une peau d’une douceur inégalée. C’était comme si l’on touchait un voile lilial. Je devins alors, en l’espace de quelques instants, le cerbère de Diane. Le monde serait plongé à tout jamais dans les ténèbres. Pur égoïsme. Il n’y aurait aucune rédemption. Je ne l’aurais même pas souhaité.

Et tu vois, c’est à ce moment précis, que je continue de parcourir ton corps. Mes doigts défilent, comme s’ils étaient à la recherche de nouvelles sensations. Mes lèvres quittent les tiennes, descendent lentement. Il n’y a aucune velléité. Le geste est connu, assuré. J’assume. Je continue de mener cette valse seul. Je te laisse profiter de tous les instants en espérant que je le fasse bien. Je veux que tu exultes. Je veux que ton bonheur soit à la hauteur de ta beauté ophélique. Il n’y a aucune imprécation, juste une volonté de le faire et correctement.
Nul ne peut alors disconvenir que le moment s’enroule dans les atours d’une très vieille magie. Elle déchaine les passions. Elle me déchaine. Ce ne sont que les prémices.
Et à ce moment précis, je peux gager que tout le monde rêve d’être comme nous.
Car tu vois, on le fait bien. Et ça se ressent.

Je parcours tes flancs. Je remarque que la vie t’a marquée. Je ne dis rien. Je continue de te dépouiller de tous tes secrets apparents. Mais sache que tu fais florès. J’aime ce corps qui témoigne d’une histoire. Certes je n’en connaîtrai jamais la moitié. Je n’en parlerai même pas. Je ne suis pas de ces gens qui cherchent à lire dans tous les êtres comme s’ils étaient des livres. Mais vois-tu, je ne lis pas, j’écoute. Et là, ce sont les battements de ton cœur, tes mains accrochées aux draps et tes spasmes qui m’intéressent. C’est toi, qui devient définitivement le centre mon attention.

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Andrea_
Je sens bien que quelque part tout t'échappe. Plus de lois, plus de règles, encore moins de mode d'emploi, de manuel de crise. Tu tournes les pages, tu feuillètes, impuissant, les pages de tes conquêtes, des plus douces aux plus voraces, les hommes, les femmes, l'essence même de ta nature, tu agites la plume, autant pour te donner consistance que pour t'aérer.
Et je suis là "puissante", dévastatrice, à tenter de t'arnaquer le sens même de ta vie, à désorganiser tes feuillets, à souffler dessus pour les mélanger, juste pour voir. Juste pour voir ce que tu peux en faire. En restant moi même dans ma zone de confort, celle où je mène la danse, je domine allègrement. Je veux que tu lâches prise, et ce n'est qu'un prélude.
Ta reddition sera une renaissance, tu finiras pas comprendre, Nathan, qu'il n'est plus temps de relire tes vieux manuels. Qu'il te faut écrire un nouveau chapitre, orner ces pages blanches que tu n'as pas encore écrites me concernant.

Et ça sera beau Nathan.
Aussi beau que destructeur, un jeu qui au début vous amuse, mais qui vous détruit ensuite. Le Jumanji de la relation amoureuse. La beauté, l'éclat même d'Aphrodite, on se donne, sans compter, sans retenu, mais je sais, depuis l'instant où tu as répondu à mes avances, que rien ne serait plus comme avant. Tu es Hélios, celui que l'on regarde sans oser toucher. Celui que l'on fantasme, que l'on adule en privé, que l'on néglige en public, par pudeur plus que par fierté.
Ça sera beau, et destructeur, j'aspirais simplement en sortir indemne. C'est lorsque cette pensée poignait que je m'accrochais à toi, plantant crocs et ongles dans ta chair.


L'apesanteur et son contraire. La légèreté que procure le plaisir, le poids d'un corps qui ne peut se contrôler. Ce corps, démuni, désarmé, se battant avec velléité. Indomptable au rabais, avec pour seul fouet une main qui migre vers le nord et des soupirs haletants.
Et ce coeur qui bat bien plus vite que je ne le voudrais, incontrôlable, qui passe son tour à chaque fois que tes lèvres quittent mon corps, pour repartir de plus belle lorsque tu l'effleures à nouveau. Ce coeur, surpris tant de douceur, par ce besoin quasi oppressant d'affirmer la candeur de ta masculinité, ton statut d'homme, ta place, celle que tu n'as pas revendiqué jusqu'à maintenant, lorsqu'encore ce fichu traversin nous séparait.


Ta place, sur moi, entre moi. Cette place qui m'arrache un sourire entre deux soupirs, qui creuse mes reins et érige mes sommets. Cette place qui suspend le temps et froisse des draps déjà bien malmenés par mes griffes.
Tu m'analyses, me décortiques. Je le sens, comme je sais que tu n'en diras mot. Tu scrutes la moindre partie de mon corps, tu lorgnes, tu mets à nu mon corps déjà dévêtu, en sachant pertinemment que derrière chaque cicatrice, chaque parcelle de ma peau se cache un message dont tu ne connais pas le code.

Je cherche mon air dans l'océan de mes ressentis, j'ai besoin de te voir, de m'assurer que je ne rêve pas, que je ne suis pas en train de fabuler une fois de plus. Mes doigts se faufilent sous ton menton pour le relever un instant, y trouver la confiance. Juste un instant. Pour le figer dans ma mémoire, après seulement, j'enfoncerai de nouveau mes épaules dans l'écrin moelleux, mes mollets contre ton dos.
Après seulement je laisserai mes mains n'en faire qu'à leur tête, tantôt caressant ton épaule, tantôt mêlant ta tignasse.
Après seulement, je serai prête.... à lâcher prise.

_________________
Nathan
 


Je romps le fer. La compétition a pris un autre tournant. C’est devenu un sport, je me lance et je fais au mieux. Je saute après une course frénétique dans les noirs abysses. Je tente de me rattraper, de m’accrocher désespérément à un point immuable. Je n’y arrive pas. Car vois-tu, le monde se met à tourbillonner dans deux sens contraires, lentement puis à toute vitesse. On se fait souffler par le Mistral et un vent septentrional. On le respire à pleine bouffées. On ne s’en lasse pas. Nous sommes deux êtres besogneux. Deux êtres séraphiques et alliciants. Deux êtres qui connaissent le plaisir.
On appuie sur pause. On accélère, on décélère. Mais on ne peut se poser. On avance, c’est la norme. Tu ne peux plus reculer. Et même si l’un de nous l’aurait désiré, nous en aurions été tout bonnement incapables. La jaculation et le plaisir s’intensifient entre Diane et Hélios, on ne fait que patenter une fois de plus notre harmonie. On sait que notre quête approche à sa fin. Qu’elle n’est pas une chimère. On se donne entièrement. N’est-ce-pas là la beauté lorsque l’on fait l’amour?
Et tu as ta réponse comme j’ai eu la mienne.

Je reste quelques instants en position. Le signe d’une certaine satisfaction se dessine sur mon visage. C’est tacite et d’une grande ténuité. Le lit devient alors mon écrin, à mon tour. Il n’y a aucune simagrée, aucune gêne. Et pourtant je ne dis rien. Je ne dis rien, je ne pense à rien. Je n’ai pas envie d’oublier. Tout comme je n’ai pas envie d’y repenser. Je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais même pas ce que je viens de faire. Je n’ose même pas te regarder. Pourtant je le faisais il y a encore quelques instants. Je ne sais pas si je dois prononcer quelques civilités. Seraient-elles superfétatoires? Je me masse les tempes. Je sens tous les maux venir. Me revoilà à porter ma croix comme un faix. Me voilà à rechercher mes repères. Je suis déboussolé. Je vais l’être longtemps. Je panique.
Je ne sais même pas si j’ai gagné. Je ne sais rien. Il n’y avait surement rien à gagner. Je n’ai pas perdu, je suis juste perdu.

Alors, ce n’est pas toi. Car tu vois, le moment qui vient de passer à sans le moindre doute était l’un des plus intense de toute ma vie. Je ne ressens aucun mépris. Aucune colère. Je crois que je suis juste bien. Tout commence à s’éclairer. Je ressors vivant. Je ne doute plus.
Je viens de connaître la prospérité. Je deviens sujet à toutes les catastrophes et peut-être que de croiser ton regard serait une catastrophe. Le succès ne sait se fixer. Et je veux qu’il reste intact. Je ne veux pas faire marche arrière. Je veux aller toujours plus loin, toujours plus haut.
Alors non, je ne t’abandonne pas. Non je ne t’abjure pas.
Je reviens comme avant. Je remets un traversin. Je délimite, je contiens et je contrôle.
Et tu sais, Déa, ce n’est pas facile que de vouloir te contrôler.
Alors de cette pièce de théâtre qui s’est jouée entre nous, ce qui compte, ce n’est pas le temps qu’elle va durer, mais qu’elle soit bien jouée. On peut s’arrêter maintenant, reprendre après, peu importe, car je sais intérieurement que ça sera bien fait.

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Andrea_
Il avait ce petit je ne sais quoi dans le regard qui le rendait fragile et moi puissante. Il avait cette facilité déconcertante, en un tour de main, d'agiter la boîte à musiques et de changer l'histoire, d'inverser les rôles. Il soufflait le chaud et le froid, subissait les embuscades, chargeait, endurait les représailles, en lançait de nouvelles. Des regards échangés, des doigts entrelacés, un corps qui criait " cap, pas cap?". Tantôt me reléguant au rang de Dominée, tantôt celui de Domina sans jamais oublier que l'un est le point d'encrage de l'autre. Son centre, son Autre, une sorte de centre gravitationnel, sans tenir debout.
Déroutant.
Enivrant.

Pas vraiment de gagnants, peut être deux perdants. La boite à musique retentissait et j'alternais les rôles. J'avais été sûre de moi, Pasiphaé devant Dédale, puis le Minotaure, pris au piège dans le labyrinthe des émotions qui me submergeaient, ne manquait plus qu'Icare, qui viendrait bien assez vite, lorsque mon soleil d'une nuit se sera éloigné. Alors mes ailes ne fondront pas, elles gèleront.

Je n'avais plus souvenir de la dernière fois où j'avais fait honneur à Éros, mais je n'ai aucun doute sur le fait que ce n'était qu'un tatonnement, une hésitation. C'est comme s'il avait fallu cette nuit pourqu'enfin, je prenne conscience de ce que devait être une véritable étreinte. Le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle moi, le genre d'émotion où tu te vois en haut d'un sommet, la cape au vent et le poing levé.
Tomber, pour apprendre à se relever. Il avait suffit qu'il ne soit plus lui même pour que je comprenne que plus jamais je ne serais la même.


L'assaut final, qui me coupe le souffle et les jambes, qui laisse ma peau luisante, mes cheveux fous. Déjà les soupirs s'estompent, la respiration se range, le coeur reprend sa place.
Je profite de cet instant loin de tout, même de toi. Les yeux fixés au plafond n'ont plus la force de rire d'y voir les vêtements accrochés. Les yeux fixés au plafond ne les voient plus. Les doigts se tendent et se crispent, doucement, méthodiquement. Je ne pense à rien. Je n'entends rien. Et je ne dis rien. Y a-t-il vraiment besoin de mots pour décrire ce qu'il vient de se passer?
Il arrive, le moment fatidique. Je le repousse inéluctablement. J'aimerais continuer d'y croire un peu. J'aimerais continuer de regarder ce fichu plafond en souriant béatement. Peut être qu'alors j'aurais l'audace de me glisser contre toi. Je ferme les yeux, repoussant une nouvelle attaque du moment F. Je sais déjà qu'il est trop tard pour une dernière caresse, un dernier baiser. Nouvelle agression, moment F gagne du terrain. Je n'ai qu'une seconde.
Une seconde pour t'observer du coin de l'oeil et comprendre que tu es redevenu toi.
Peut être est-ce mieux ainsi. Peut être.

J'attends désormais le moment tant redouté. Celui qui explose le nuage sur lequel je repose. La prise de conscience, la fameuse. Celui qui, à défaut des mots, nous rend les maux, nous rend les armes, fait ressortir notre nature la plus profonde.
Je n'oublie pas, je ne le pourrais pas.
Je ne suis pas en colère, je ne suis pas triste. Je n'ai pas mal. J'appréhende de salir cet instant avec des mots. Je veux le laisser vierge, intact. Je n'ose même pas y repenser de peur de le froisser. Un souvenir à oublier, pour ne pas l'annihiler.


Alors même que la pièce vient de commencer, que le traversin par trois fois a rebondi sur le sol, on sonne déjà l'entracte. Dis moi Nathan, que ce n'est qu'une entracte. Que l'apothéose du premier acte n'était pas le bouquet final.
La nature reprend ses droits. Tu délimites, tu contiens, tu contrôles, tu reprends pieds. Je ne suis pas vexée de voir ce traversin nous séparer, mais ne t'attends pas à croiser mon regard. Plein de doutes, il gît sur l'oreiller voisin, dans le vide, dénué de toutes expressions.

Chaos dans la tête Colombesque. Corps fourbu.
Sentiment de "bien fait". Tout est sous contrôle.
Je tire une dernière fois la couverture à moi, histoire d'affirmer une dernière fois mon sentiment de toute puissance qui n'a décidément plus lieu d'être.

Tu vois Nathan, il aura fallu que tu te perdes pour que je me trouve. Et lorsque tu ne doutes plus que tu en sors vivant, c'est moi qui sombre... mais uniquement dans le sommeil.

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