Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[Rp] J'ai la plus grande confiance dans votre indiscrétion*.

Samsa
    "J'aurai voulu parfois,
    Oui t'étrangler au quatre vent;
    Te serrer dans mes bras;
    Ah ça je l'ai voulu souvent."
    (Tryo - Ce que l'on s'aime)



Shawie peut bien continuer de parler, Samsa sait que les choses ne sont pas ce qu'elle dit, pas entièrement, qu'elle lui prête des intentions qu'elle n'avait pas et que de toute façon rien ne la fera changer d'avis parce qu'elle est en colère. Celles de Shawie était à égalité avec celles de la Cerbère, souvent moins explosives et radicales, mais bien plus entêtées contrairement à Samsa qui pouvait s'apaiser soudainement comme la fin d'un déluge. Se battre, la Prime Secrétaire Royale adorait cela, c'était tout le sens de sa vie mais elle détestait se battre contre des murs; elle n'essayait même pas d'ailleurs. C'est pourquoi, complètement fermée, les mots de Shawie glissent sur elle comme de l'eau sur les plumes d'un canard. Au fond, ça vaut mieux, parce qu'il y aurait eu de quoi mettre Samsa par terre en trois mots. Loin d'être dupe également, la Bordelaise sait bien que, si les rôles avaient été inversés, Shawie l'aurait faite parler sans scrupules. Ou peut-être que si, avec des scrupules, mais le résultat aurait été le même. Et de quoi aurait parlé Cerbère ?

De Zyg. De Laurelle.

De celle qui s'en est allée sans avoir su que ses sentiments envers Samsa étaient réciproques, celle qui était peut-être même morte à cause de ce silence de pleutre. Elle aurait parlé de ces cinq années qui ont suivi et qui l'ont plongé en Enfers, elle aurait parlé de ses folies, de son chagrin, de sa douleur, de sa haine de tout et de tous, surtout d'elle-même. Elle aurait parlé de cette destruction qui, à son paroxysme, l'avait finalement mené à Laurelle et comment la victime d'injustice était elle aussi devenue une bourreau injuste dans le seul but de se venger. Peut-être se serait-elle libérée du fardeau du silence de cette nuit-là et elle aurait raconté les tortures faites à la pauvre nonne, aussi psychiques que physiques. Elle aurait révélé son plus sombre visage, toute cette partie marécageuse de son être, l'Immondice même à en donner la gerbe rien qu'en écoutant ce que Laurelle avait subi, combien de temps et même sa mise à mort n'aurait pas apaisé l'auditeur puisqu'était née cette nuit la signature de la tueuse à gage nouvelle : l'égorgement qui, justement dosé, noie la victime dans son propre sang.

Une main se pose sur son bras et Cerbère sursaute brièvement. Son cerveau plongé dans ses propres souvenirs à confesser a entendu la question précédente sans en prendre compte. Depuis combien de temps est-elle là sans bouger, à se rappeler ses propres tortures, celles qu'elle avait fait subir, celle qu'on lui avait fait subir en retour ? Qu'importe.
Un sourire en coin s'adresse à Shawie, pas vraiment rancunier en constatant que la tempête est passée.


-J'aurais fait comme toi avec l'histoire de la pomme de pin pardi. Tu l'aurais su un jour pardi. P'tetre que je t'aurais foutu un peu de plantes dans ta bière pour te rendre plus amorphe par contre té.

Cerbère remue de nouveau de la mâchoire alors qu'un bleu commence à se forme au niveau de son os, moitié dissimulé sous la tâche de sang salement essuyé.

-Tu sais pardi, tu devrais arrêter de taper sur mon visage té. Un jour, tu vas me casser le nez ou les dents pardi, t'as déjà failli me rendre aveugle té ! Tu ne voudrais pas viser la cotte de maille la prochaine fois pardi ?

"Je propose, juste comme ça tu vois..."
L'esquisse d'un sourire amusé vient ponctuer la phrase sans avouer pour autant que c'est sérieux; ça l'arrangerait vraiment parce que là, ça fait mal.

_________________
Shawie
Il parait que "L'humour est une idiotie intelligente." Elle doit être vachement intelligente Sam alors. Les mots, "ces passants mystérieux de l'âme", sont de grands magiciens et de redoutables entraîneurs de foules. Bon, la foule est limitée mais quand même, c'est important d'avoir une personne qui peut vous renvoyer la balle avec un brin d'humour. Elle même jouait beaucoup avec ça. C'était plus simple pour éviter les sujets sensibles, un peu comme maintenant. Sha était la spécialiste pour fuir toutes conversations dites "sérieuses" et importantes. Prise de tête énorme alors autant ne pas créer encore plus de souci. Sacrée histoire cette anecdote de pomme de pin. De toute façon, dire la vérité ou pas, seul le résultat importe non ? Sam avait été marqué par un magistral coup de botte dans la gueule par Sha, elle même. Pas même un remord, que dalle.

Elle déposa une main presque tendre sur la joue de Sam et s'en vient y déposer un petit baiser sur la blessure de guerre numéro 358.



Cette histoire dé drogue dans la bière avec les robes roses, c'était pas moi ça par contre.


Toujours avouer en planquant un autre mensonge. Ou alors, balancer une grosse mauvaise nouvelle inventée en premier puis une petite vérité dérangeante ensuite. Jamais l'inverse !


Bahhhh, t'es moches alors jé te façonne un peu pour qué tu ressembles à ce qué je veux. C'est légitime jé trouve. A force, j'vais bien arriver à faire quelque chose dé toi. Foi dé moi !


Sam faisait partie des gens pourtant TOUJOURS une cotte de maille. Ça pèse un âne à crever, ça fait un bordel pas possible mais c'est "utile". Comme si on entrait en guerre tous les 2 du mois. Frapper la cotte de maille était en effet à éviter. La Cerbère n'était pas moche, ça non. Sinon, l'Espagnole ne serait pas avec elle déjà. Une fois, elle avait entendu un homme dire "Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps.”


Connerie !


Elle lui aurait vomi dessus si seulement. Des fois, elle déconnectait des conversations pour rester dans son monde et puis finalement, elle lâcha -sortant de nul part-.


Comme si la beauté de l'âme l'emportait sur la beauté physique !
_________________
Samsa
    "J'ai demandé à la Lune
    Et le soleil ne le sait pas.
    Je lui ai montré mes brûlures,
    Et la Lune s'est moquée de moi."
    (Indochine - J'ai demandé à la Lune)


Une personne intelligente sous des allures d'idiote, c'était tout à fait la définition de Samsa, si bien que la phrase de Shawie à propos de la drogue à l'origine du Road Trip des S ne trompe personne, surtout pas Cerbère. C'était comme si un magicien demandait de ne pas regarder le chapeau, tous les regards s'y braquaient forcément. Un demi-sourire -afin de préserver le côté abîmé du visage- s'affiche sous la main qui n'a cette fois pas vocation à faire mal mais plutôt à apaiser.

-Y'a intérêt que ce ne soit pas toi pardi, j'ai manqué de crever en me réveillant dans cette... Chose pardi.

A l'évocation seule du souvenir, un frisson de panique remonte son échine et passe fugacement dans ses yeux. Samsa en robe... Elle s'était mise à pleurer de peur comme une enfant devant une seringue. Heureusement, fidèle au poste de sauveteuse-délivreuse, Shawie l'avait sauvé de ce monstre ignoble en plus d'être rose.

-Moche pardi... Moi, moche té... Tu pourrais faire comme l'argile pardi, y aller molo té ! Je ne suis pas de marbre pardi, pas besoin d'y aller au burin té !

Rarement chiante, Samsa, sous sa carapace sérieuse et de digne royaliste, se prêtait à beaucoup de jeux dont le premier était bien sûr l'auto-dérision. Bref, en retour, elle obtient rien de plus qu'un "connerie !" bien placé qui lui fait tirer la tronche et agiter son index sous le nez de l'Espagnole.

-Je-ne-te-permets-pas-pardi !
Je sais bien que ma grande gentillesse te fait parfois oublier que je n'apprécie guère être frappée pardi, mais il ne faudrait pas que tu en profites té. En plus, si tu vois mal pardi, tu me feras une tête au n'importe quoi pardi et je devrais t'appeler Picassiette té. Ceci dit, je n'ai pas envie d'être une 'oeuvre' dont personne ne comprendrait le sens pardi.


Cerbère hausse finalement les épaules à la dernière phrase de Shawie. Elle n'en sait rien, elle, de ce qui prime. Zyg avait été une femme fluette, les cheveux noirs et les yeux gris, petite et ô combien rieuse; pas de quoi se plaindre au niveau physique. Vawen avait eu les cheveux aussi foncés, les yeux verts comme Shawie mais moins grande et bien plus proche de la carrure de Samsa. Avec plus de formes aussi. Maria, la blonde vénitienne aux yeux bleus, jeune mais bien formée, puis Rose, grande et fine, cheveux clairs et yeux verts, et maintenant Shawie, l'Espagnole aux cheveux ébènes et aux yeux verts, à la grande taille et à la silhouette solide et tatouée sans être forcément plus. Non décidément, Samsa n'avait jamais eu à choisir entre la beauté de l'âme et celle du corps; elle avait toujours eu les deux. Elle apprenait en revanche que les préjugés ne gagnaient pas. Les principes, eux, partageaient la place amoureuse. Samsa ne pensait de toute façon pas avoir grande beauté d'âme car, bien que sa loyauté et son dévouement étaient tout ce qu'il y a de plus beau, la partie sombre était fort laide. L'équilibre donnait peut-être, finalement, quelqu'un de banal mais aux antipodes.

-Tu as des réflexions beaucoup trop profondes là pardi, c'est moi qui devait faire les paraboles avec les moutons et tout té...

Elle lui sourit malgré elle et semble soudainement se souvenir pourquoi elle est là. Les petits yeux sombres regardent rapidement autour d'elles et reviennent s'accrocher à ceux de Shawie, un peu plus haut. Était-elle venue elle aussi chercher ces fameuses carottes ? Ou avait-elle suivi Cerbère ? Samsa ne l'avait jamais vu ni entendu prier, préférant même dire "merde" à la religion. De toute façon Shawie disait merde à tout et cela faisait partie de son charme.

-Je ne savais pas qu'il t'arrivait de te rapprocher du Très-Haut pardi.
_________________
Shawie
Jé suis juste sourdingue et que d'une oreille pas miro ! Lé temps dé porter des monocles n'est pas encore arrivé. C'est toi la mamie entre nous deux, alors gaffe dé ne pas prendre la pente ascend ... diante ? Achiendante ... ? Enfin qui descend quoi. Tu serai mon oeuvre qué seule moi comprendrai, c'est déjà pas trop mal. J'appelle ça, dé l'art pas réaliste ! Voila.


Un haussement d'épaule.


On peut pas causer avec toi, tu vois bien. Jé pense que les moches sont moches et que "la beauté intérieure" c'est une invention par les moches justement pour essayer de se caser. M'enfin, jé serai loucheuse, avec un bras en moins, les chicos dé travers et boiteuse, jé ne suis pas sure qué tu mé présentes un intérêt. En amie ouai. On a tous un ami moche mais gentil. C'est pour ça qu'il est gentil car il moche. Sinon, ça lui fait vachement dé tare s'il est moche et con.


De son côté, Sha et ses ex, c'était du rapide. Incapable de saisir quand on la dragué, ça limité direct les rencontres plus intimes. Officiellement, elle avait été "en couple" ... jamais. Toujours des petits coups par ci par la. Jamais rien de sérieux et pour cause, elle n'avait tout simplement pas le temps de s'occuper de ces conneries. Alors, de temps en temps, elle trouvait chausse à son pied et ne disait pas non, mais c'était rare et la plupart du temps, c'était chaotique.

Mouton, parabole ? Quewa ?



Moi et le Très Haut ?


Elle haussa un sourcil.


Disons qu'il n'est pas emmerdant en fait. Jé lui parle des fois -pas souvent- et il né répond pas. Et comme "qui ne dit rien, consent", ça me conforte souvent dans mes idées. Je parle, jé parle, jé vide mon sac et puis je le re-remplis pour mieux le vider après.


Elle se lança donc dans sa réplique de dieu et les fourmis :


Dieu est tellement plus grand et intelligent que nous qu'essayer de le comprendre c'est comme si une fourmis essayait de me comprendre moi ....


Elle se tût un instant et reprit :


Ah mais j'suis conne, tu l'as déjà entendu puisqué tu écoutais.
_________________
Samsa
    "Tombé dans l'oreille d'un sourd
    Qui venait de tomber en amour la veille
    D'une hôtesse de l'air fidèle."
    (Jacques Higelin - Tombé du ciel)


Cerbère tire la tronche quand Shawie lui rappelle que la plus âgée, c'est bien elle, et de quatre ans de plus. Ce n'est pas tant cela qui dérange Samsa, elle s'en fiche bien, mais la vieillesse lui fait peur. Elle a peur de ce jour où elle verra des rides aux coins de ses yeux, le terne éclat de ses cheveux semi-roux, ces mêmes signes qui lui signifieront que ses articulations se mettront à grincer, à coincer, que ses muscles se feront faibles, son souffle court et ses épaules voûtées. Elle a peur de ce jour où elle ne sera plus la terreur des champs de bataille capable d'une rage inépuisable, ce jour où elle devra penser à reculer sous peine de tomber d'elle-même comme un enfançon, ce jour où on pourrait ne plus la trouver belle. Ou encore plus moche.

-Tant que tu assumes d'être avec une moche, tout va bien pardi. Enfin, je te soupçonne de m'aimer un peu pour me sculpter patiemment afin de me rendre plus jolie té... !

Elle lui sourit en coin, amusée, parce qu'elle sait très bien que Shawie ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait. En l'instant, elle la titille donc sans méchanceté, ayant accepté le silence qui est sien et ne cherchant pas plus loin les éventuelles raisons. Shawie était Shawie, elle était ainsi et elle plaisait à Samsa comme ça -les lecteurs pourront admirer la succession de rimes dans cette phrase-. Elle ne peut d'ailleurs qu'admirer la justesse de son rapport avec le Très-Haut, digne d'elle. Cerbère hausse un sourcil en l'écoutant et finit par esquisser un sourire. Oui, elle connaissait l'histoire.

-T'es pas stupide toi en tout cas pardi. Elle était bien ton histoire de fourmis té.

La Prime Secrétaire Royale se tend un peu pour venir cueillir un baiser sur les lèvres espagnoles, prenant un petit temps habituel pour en savourer autant le goût que la texture, et finit par lui adresser un sourire qui hésite visiblement entre l'amusement gêné et celui sincère.

-J'étais comment en prêtre pardi ? Bien hein té ? Tu crois que je pourrais me reconvertir si jamais je deviens impotente pardi ?!

Elle s'éclipse soudainement vers l'autel et en fait le tour pour en sortir une robe de prêtre officiant qu'elle enfile sur sa cotte de maille, lui donnant un air de Templiers. Ou de bouffon, c'est au choix. Elle trouve également de l'encens dans un encensoir qu'elle allume, commençant à faire naître une fumée odorante qui la fait éternuer. Ses yeux sombres s'éclairent d'une lueur joueuse lorsqu'elle trouve une toque d'évêque qu'elle s'acharne à enfiler sur sa tête malgré qu'elle soit trop grande et que tout cela lui tombe quelque peu sur les yeux.

-Regarde pardi ! J'ai pas de l'allure té ? "In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti" pardi ! Ca te dit d'être enfant de choeur pardi ? Sinon je peux te donner un hostie té. Tu as faim pardi ?

L'air ridicule mais n'ayant pas l'air de s'en apercevoir -ou s'en fichant simplement-, Cerbère attrape la crosse et se dirige, moitié trébuchante dans la robe, vers une porte de fond qu'elle tente d'ouvrir, sachant bien qu'il y a derrière hosties et vin. Verrouillée.

-Tiens viens m'aider pardi, je veux goûter le vin de messe d'ici té.
_________________
Shawie
J'assume j'assume, c'est vite dis ... j'ai juste pas mieux sous le coude quoi, pour lé moment.


Héhé !


T'étais nulle et en plus tu causes super mal. Je t'ai reconnu à la seconde même où tu as commencé à causer ... même qué oui.


Pas du tout en fait. Elle l'avait même pris pour un homme mais c'était légitime vu que Sam était un demi. Un phome. Un mi homme mi femme. Plus homme d'ailleurs. Une sorte d'hybride assez rare. Cerbère quoi, Samuel qui peut passer d'homme à femme comme elle le souhaite, une sorte de caméléon qui s'adapte. Quoi qu'il en soit, dans les moments intimes, une Cerbère femme, c'est quand même super utile et mieux.


Tu es encore plus laide mais bon, ça té fais un charme.


Tout en ricanant, elle l'observe et croise les bras sans se priver de lui voler un petit baiser. C'est bien l'une des seules fois où l'Espagnole verra sa "tendre" en robe. Que c'était moche et pas pratique en plus. Elle s'approcha et lui remonta cette horrible toque qui gâchée son regard.


Jé suis déjà enfant dé cœur ... tu devrais poser toussa, tu vas té faire engueuler si on té choppe. Après, ça va mé retomber sur la gueule hein parce qué avec ta tronche de sainte ni touche, pour sur qué c'est moi qui vais prendre.


La brigande croise de nouveau les bras. Elle ne pipe que dalle à tous ces termes religieux. Alors l'hostie ... quewa cette chose ? Tout en observant son homme cherchant on ne sait quoi, de nombreuses questions faisant marcher son cervelet dans un domaine encore inconnu. C'était un univers quand même très fermé et spécial : toutes ces coutumes et traditions.


Porqué les religieux sont habillés en robe hein ?
Et porqué cette toque immonde aussi ? Hein, c'est le Très Haut qui demande ça ?
Tu crois qué tous les religieux sont eunuques ?

_________________
Samsa
    "Et on se prend la main comme des enfants.
    Le bonheur aux lèvres, un peu naïvement.
    Et on marche ensemble, d'un pas décidé."
    (Coeur de Pirate - Comme des enfants)



Samsa hausse les épaules aux remarques de Shawie, plus amusée qu'autre chose. Elle lui rappelait la Shawie d'Empire quand elle était ainsi et Cerbère réagissait exactement pareil, avec la même fausse indifférence. La seule différence depuis, c'était qu'une complicité s'était installée et qu'elles ne prenaient plus les choses pour elles au premier degré. Elles avaient apprit à voir au-delà et c'était très bien ainsi.
Le sourire qui nait sur les lèvres bordelaises quand l'Espagnole lui redresse la toque -mitre- est béat de stupidité, comme une enfant qui redécouvrirait soudain la lumière. A présent occupée à essayer de crocheter la serrure de son couteau entre deux violents coups d'épaule espérant enfoncer la porte de bois, Cerbère se retourne, sourcils haussés dans une expression de surprise aux paroles de Shawie.


-Moi une tête de sainte nitouche ? J'ai l'air de partir tout le temps en guerre pardi, et mon visage est plus marqué que le tien té.

Avec deux estafilades sombres du côté gauche, l'une sur la joue et l'autre suivant la ligne au-dessus du sourcil, et une fine cicatrice à la tempe droite, Samsa avait une cicatrice de plus que Shawie qui se trouvait marqué au sourcil et au cou. Dans le domaine du casse-cou, elle semblait donc supérieure, surtout qu'elle avait encore prit un coup de poing dans la mâchoire et que le sang mal essuyé continuait de salir un coin de son visage. Bien sûr, si on prenait les traces du corps en considération, Cerbère perdait de loin malgré ses nombreuses guerres, sa cotte de maille la protégeant plus volontiers des lames que des masses.
Elle revient à la porte pour qui le répit ne fut que de courte durée et s'attèle à répondre à Shawie qui pourra sans doute profiter du vin de messe sans avoir eu à faire le moindre effort.


-Les braies ont été inventées après la robe pardi, c'est pour ça que les moines n'en portent pas té, ils aiment pas le progrès pardi; trop assimilables aux gueux et aux puissants trop riches pour leurs voeux de pauvreté tu comprends pardi, encore un équilibre d'égo tout ça té. Et puis c'est plus facile pour les génuflexions et tout le truc pardi.
La toque s'appelle une mitre pardi, elle est faite pour souligner l'importance de l'évêque, son caractère sacré et défenseur de la Foi té.
Et euh... Non je ne crois pas pardi. Mais j'en sais rien té.


Toujours penchée sur la serrure, la Prime Secrétaire Royale tourne la tête vers son Espagnole à qui elle sourit et devance une probable question qui sert d'explication.

-Ma soeur de coeur est diaconesse de Bordeaux pardi. Enfin depuis le temps qu'elle a disparu, je suppose qu'elle ne l'est plus pardi, mais pour moi elle reste la seule à cette place té.

Cerbère esquisse un sourire et revient à son ouvrage appliqué bien que parfois très violent, comme si une partie de son chagrin se greffait à son épaule qui secouait la porte par instant de quelques coups. Il sera encore bleu voire douloureux ce soir mais quand Cerbère a une idée, elle ne l'a pas ailleurs et cela se voit. Cela se sait, même.

-C'est elle qui m'a fait venir à Bordeaux pardi. Je l'avais croisé à Chinon té. Elle est un modèle de gentillesse et de don de soi pardi. J'sais pas si elle serait très fière de moi sachant tout ce que j'ai fait contre la religion pardi mais je pense qu'elle... pardonnerait. Ouais té. Elle m'a soigné quand j'me suis écroulée de fatigue en construisant la maison pardi. Elle me racontait souvent la religion et tout ça pardi; j'étais curieuse à l'époque té, j'avais pas de problè... Aaaahhh !

Le déclic venu se loger dans l'oreille de Samsa chasse les souvenirs de la seule personne qui, pour elle, n'est pas morte quand bien même c'est sûrement le cas depuis des années. La seule personne qui ne doit plus exister pour personne sauf pour la Cerbère qui en parle encore au présent. Pourtant, réside en elle la même incompréhension de déchéance que tout le reste de son monde.
Elle actionne la poignée et pousse la porte, victorieuse.


-J'ai réussi pardi ! Il était temps té, un peu plus et j'aurais pensé que le trésor de la Couronne était derrière pardi.
Tu viens té ?


Samsa n'attend pas de réponse et c'est dans son étrange accoutrement qu'elle entre dans la salle sombre, plutôt petite puisqu'il ne s'agissait pas non plus d'une cathédrale. Cerbère s'approche des bouteilles conservées et en tire une pour lire l'étiquette. Évidemment, il n'est indiqué nulle provenance et Cerbère ronchonne.

-Déjà que le vin de messe c'est spécial pardi, alors si en plus ils ne disent pas si c'est un Cahors, un Bordeaux, un Languedoc ou que sais-je pardi... ! Imagine c'est un vin angevin pardi !
... Tu veux goûter avec moi té ?

_________________
Shawie
Sérieux ?


Vœu de pauvreté ?


Non mais vraiment ? Doivent ils vivre tel que le Très Haut à vécu ? C'est-à-dire dans une vie de pauvreté, chasteté et obéissance. Foutaises. S'il y a bien des hypocrites sur terre, ce sont biens les religieux. Elle avait quand même vachement de mal de se donner à cette chose qu'on appelle "religion". D'ailleurs, sa vie entière était une vie de luxure et de débauche. D'orgueil, de vanité et de fierté. Vivre dans la misère était misérable ! Elle n'était pas de sang bleu -pas véritablement- mais elle ne pouvait se passer de richesse. Oh, le plus souvent, elle ne s'en servait pas. C'était juste pour pouvoir se vanter autour d'un godet et dire qu'elle en avait une plus longue.

A une époque, elle voulait faire vœu de pauvreté. Mais avec le pognon qu'elle rentrait, elle n'arrivait pas à concilier les deux.



Ouais ! Qu'ils y viennent patauger dans la merde !

Le vœu de pauvreté, et l’absence du désir de posséder est signal de l’intérêt porté aux personnes plutôt qu’aux biens, et la pratique du partage des biens. Du coup, moi jé veux bien qu'il partage avec moi tu vois.

Ahum, ta sœur de cœur ?



Petit blanc.

Dans la bouche de Samuel, ça ressemblait plutôt à un "plan cul". Sœur de cœur mon cul, escro. Sam lui avait causé une fois d'une religieuse qu'elle avait défleuré donc, elle fit facilement l'amalgame. Bourreau des cœurs comme était sa compagne, heureusement que deux femmes ne pouvaient tomber enceinte, sinon, elle devrait se trimbaler avec toute une marmaille rousse. Horreur.

Le temps que Sam crochète la serrure, l'Espagnole pu revoir sa vie défiler devant elle. Elle ne faisait pas partit des rapides hein. Bientôt, elle aurait pu prendre son goûter en attendant.



T'avises pas dé me tromper.


Il était sortit de nul part mais un sourire éclaira son visage directement après. La porte est ouverte. A nous le trésor. Passant la tronche, elle ronchonne évidement. La vinasse, elle n'en a rien à foutre. L'est où le trésor ?


Té fou dé ma gueule ? Toussa pour 5 litres de piquette ?


Elle entra en poussa le Dog et attrapa une bouteille pour la jeter par terre. En chopa une autre qu'elle regarda et qu'elle embarqua.


Jé goûte pas cette merde. Si c'est pas bien gardé, bah ça doit pas être bon. Du coup, j'vais en apporter une à Phé tu vois. Ça va la calmer.


Un lorgnon vers l'entrée de la chapelle pour s'apercevoir de l'entrée de religieux. Merde, qu'est ce qu'ils venaient foutre la eux hein ?


Bergers dans la bergerie Cerbère. Désape toi !
_________________
Samsa
    "Y'a l'monsieur qui tape des mains
    Et c'est pas le son qui le prend,
    Mais c'est toujours le même refrain;
    Quand Monsieur tape, l'école reprend."
    (Boulevard des Airs - Ce gamin-là)



Samsa ne répond pas à Shawie et à sa référence d'adultère. Vivie devait être la femme pour laquelle Cerbère avait le plus de respect et surtout, elle appartenait au passé. A ce titre, elle était sacrée. Et Arnaud, son époux, comment allait-il ? Il avait reparu, rarement, mais le silence était sombre depuis. Autant dire que Vivie n'était pas du tout une menace, d'autant plus si elle était morte. Mais comment Shawie aurait-elle pu le savoir puisque même Samsa l'ignorait au fond ?
Dans cette église, la seule place qu'occupe correctement Cerbère, c'est en le respect de valeurs immuables et de principes inébranlables dont le premier est la loyauté. Elle était de ces gens sur lesquels les autres peuvent s'appuyer sans qu'ils ne flanchent jamais, elle était comme ces chiens qui donnent leur vie pour en sauver d'autres, ces chiens qui ne parviennent pas à en vouloir à la vie, cruelle maîtresse.

Étudiant toujours l'étiquette de la bouteille à la recherche d'une provenance écrite en tout petit qu'elle aurait raté la première fois, elle se crispe soudainement au bruit de verre brisé, bouteille explosée au sol et se retourne en sursautant.


-Mais ! Mais ça va pas non pardi ?! Tu peux bien parler de moi pardi, mais toi t'es vraiment pas discrète té !

Une botte noire vient balayer les éclats sous une armoire comme si le liquide pouvait s'évaporer avec. Ouvrant l'armoire, Cerbère allait crier victoire, ayant trouvé les hosties, mais la voix espagnole lui coupa l'envie d'exprimer sa joie. Interloquée, elle décala sa tête de derrière la porte de l'armoire pour la regarder, les sourcils haussés.

-Qu... Quoi té ? Maintenant pardi ?

Samsa savait Shawie vive, surtout si elle s'amusait à l'échauffer un peu avant de l'une des milles façons possibles, mais là, ça avait quelque chose de très surprenant puisqu'elle n'avait rien fait et rien dit. Alors bon, elle, elle voulait bien, elle avait le sang-chaud également, de ceux qui font un tour complet en un quart de seconde, mais le fait est que tout ceci était quelque peu déroutant. Pas mécontente d'obtempérer cependant, elle retire la mitre et allait s'attaquer à la robe quand elle s'aperçoit de la présence des religieux qui remontent l'allée centrale, priant silencieusement. Les petits yeux sombres s'agrandissent et s'arrondissent. Non, décidément, il ne faut pas faire ça maintenant. Ou pas ici quoi. Aussitôt, l'esprit surentrainé -...- de la Prime Secrétaire Royale réagit et pousse Shawie dans l'armoire. Bon gré mal gré, ce sera la même.

-Rentre-là pardi ! Et fais pas de bruits té !

Et Samsa ? Hé bien Samsa est dans la merde, voilà. Elle ne pourra jamais sortir de cette salle dans cet accoutrement, on ne croirait jamais que l'évêque est une femme, et semi-rousse de surcroît. Même se faire passer pour une garde papale n'irait pas ! Il ne restait plus que la nonne.
A la hâte, Cerbère retire la robe pour la retourner, cacher les coutures d'or et de pourpre au mieux et défait la mitre pour en faire une sorte de couvre-chef religieux. Les gantelets sont retirés et viennent se glisser à la ceinture sous l'ample vêtement de costume. L'épée, elle, est moyennement dissimulée. Bah, il faudra tenter avec ça ! Samsa se racle la gorge et s'approche de la porte de l'armoire pour glisser un chuchotement à sa compagne.


-Je vais les éloigner pardi ! Ou les occuper, j'sais pas bien té. Si t'entends "carotte", tu pourras sortir et fuir pardi !

C'est un plan mitigé mais c'est le seul que Samsa a. Elle se redresse afin de prendre un air hautain et dédaigneux et sort de la salle d'un pas très calme, presque lent, silencieux surtout. Elle fixe la sortie pour éviter les regards étrangers et mettre son plan en place : si elle arrive jusque-là, elle pourra faire croire qu'elle vient d'arriver et qu'il y a urgence au village, un fou à exorciser, ce genre de choses... "Allez, t'y es presque ! T'y es pr..."

-Ma Soeur ! Ma Soeur, vous ici ? Venez priez avec nous pour le salut du Père Noël. Il a rejoint notre Créateur Tout-Puissant il y a quelques heures...

Échec.
Samsa se fige et se tourne lentement vers les hommes sans se départir de son air suffisant de fausse-Mère-Supérieure qui n'y ressemble même pas. Bien obligée, elle inclina de la tête en signe d'acquiescement et vint se joindre à eux. Non seulement elle n'avait pas atteint la sortie, mais en plus le Père Noël était mort et elle ne connaissait pas le crédo, encore moins en latin. Quelle vie de merde.

_________________
Shawie
Mais putain de merde ! Sam a quoi tu joues ?


Elle se retrouva dans l'armoire sans avoir eu son mot à dire. Sam était incapable de réfléchir sous la pression, ça se voyait bien. Encore une fois, ça ne confirmait que la pensée dans laquelle Espagnole était : on ne peut pas avoir les bras et le cerveau ! Non mais Sam était costaud -solide des épaules pour charger- et tout, mais vraiment quand il s'agit d'avoir un plan, c'était vraiment le bordel. Comme en Empire, Sam était utile et une main droite de fer. En revanche, quand il s'agissait d'être plus maligne ... voilou voilou. Du moins, c'était l'image que la Cerbère laissait voir.

Carotte mon cul.

L'Espagnole entre ouvre l'armoire-cellule et lorgne ce bordel de loin. Du coup, elle en profite pour en sortir et se prendre une bouteille de vinasse. Autant joindre l'utile à l'agréable hein et agrandir sa cave personnelle composée uniquement que d'une bouteille royale ! Une bouteille offerte de la main princière dicte Méli. Faut bien commencer un jour. Une cuvée comme jamais sans doute picoler lors de son dernier souffle devant sa propre tombe, c'est d'une tristesse.



Ma mère!


Autant mettre Sam dans la merde pour de bon hein. C'est pas deux religieux qui allaient faire capoter la dégustation d'hostie quand même. C'est pourquoi le plan de la brigande c'était réellement de faire capoter le plan A de Sam. Normal. Après un petit raclement de gorge et s'ouvrant légèrement la chemise, histoire de.


Ma Carotte !

Ma mère ! Vous mé laissez toute chauffer dans l'armoire et vous vous barrer pour raconter fleurette à ces deux eunuques ? Vous m'aviez dit qué vous étiez prête à me faire découvrir la vie cachée des ... nonnes ... né me laissez pas comme ça ma Mère.

Laissez donc ces hommes prier pour votre âme et venez donc vous occupez dé moi. J'ai dé la vinasse ... et j'attend toujours ma dégustation d'hostie qué vous m'aviez promis, hein.



Elle tapota du pied, impatiente et se mordit la lèvre pour cacher un sourire. Aussi, elle emboîta le pas et s'en vient se coller à Samuel. Se frotter en mode fille de joie, puis en venant l'embrasser tendrement dans le cou. Fallait mettre les moyens pour arriver à ces fins.


J'ai payé 200 pièces pour ton cul, alors ramène le !
_________________
Samsa
    "Ce vous ce je ce tu,
    Qui joue avec le feu;
    Dès que j'te vois, j'sais que c'est toi."
    (Vanessa Paradis - Dès qu'j'te vois)


Debout face à l'autel, Samsa joint les mains dont la gauche est méchamment scarifiée. La tête s'incline et elle se met à marmonner des bribes de credo en un latin plus qu'approximatif. Malgré elle, ses yeux se ferment bien qu'elle ne trouve ni repos ni détente en la prière et elle se dit qu'elle resterait bien là toute sa vie, à dire des choses incompréhensibles, à tanguer debout et à laisser la vie passer, être simplement comme une voyageuse assise au bord d'une rivière à regarder les objets dériver.
Soudain, une voix appelle mais Samsa ne relève pas la tête de suite, bien loin d'être habituée à se faire appeler "ma Mère", mais le "ma Carotte" beuglé la fait se redresser immédiatement. Qu'est-ce qu'elle essaie de faire ? Cerbère l'apprend très vite et son visage passe du blanc au rouge et du rouge au blanc alors qu'elle se retourne lentement, l'air hésitant entre le qualificatif de furibond ou de agar. "Dis-moi que tu ne fais pas ce que je pense quoi..."

MAIS SI !

Ah l'enfoirée. Aaaahh l'enfoirée ! Comme si Samsa n'était déjà pas assez dans la merde, l'Espagnole se devait d'en rajouter une couche. C'était pour lui faire partager sa vie de plans ratés ? La pauvre Prime Secrétaire Royale n'avait pourtant rien demandé. Des deux moines à côté d'elle, le premier la regarde avec incompréhension en se signant malgré lui et le dernier lorgne avec plus ou moins de discrétion la chemise entrouverte. Et il croit qu'on ne le voit pas ! La Cerbère va pour donner un coup de patte à l'impudent -parce que c'est son Espagnole à elle quoi- quand Shawie s'approche. Samsa l'observe s'approcher, incapable de détacher ses petits yeux sombres de cette lèvre mordillée. C'est très déloyal de faire ça. Elle vient se coller à elle pour l'échauffer et ça marche bien évidemment, Cerbère ayant le sang-chaud. Ostensiblement, elle offre un peu de son cou à la bouche aimée et se redresse soudainement en réalisant qu'elle sombre et que les moines ne la loupent pas. Le deuxième doit se rincer l'oeil. Décidément, l'habit ne fait vraiment pas le moine.

Ceci dit, le problème de Samsa reste le même; elle est prise à parti comme n'étant pas dans les bonnes mœurs du tout et il faudrait savoir quelle réaction adopter, si possible dès maintenant car moins elle réagit et plus elle s'enfonce.


-Ma Fille pardi... Le Très-Haut tout Puissant peut vous aider à vous départir de vos vices pardi, nous en avons déjà parlé té, mais m'accuser de la sorte ne vous sert point té.
Vous donnez en spectacle devant ces hommes de Dieu en deuil pardi... N'avez-vous pas honte té ? Allons un peu de décence pardi.
Venez pardi, il faut vous confesser dès maintenant pour effacer vos péchés té !


Le sourire qui s'affiche est narquois. C'est amusant comme tout revient toujours au point de départ, mais il serait plus agréable dans cette perspective que Samsa évite de se manger encore un poing ou deux car elle est déjà bien assez amochée dans le coin de la mâchoire.
Avec un air de chien battu, elle se tourne vers les deux hommes.


-Priez pour le Père Noël et pour cette pauvre âme égarée té. Je m'en vais la raccompagner chez le vieux Titus pardi, c'est sa fille té, elle est ainsi depuis qu'elle a perdu sa soeur lors d'une fausse couche pardi... Le choc fut trop grand pardi !

Ils hochent la tête avec compassion et compréhension, lèvent leur main pour la bénir d'un signe de croix et Cerbère n'en attend pas plus pour commencer à pousser un peu Shawie vers la sortie. Tant pis pour les hosties dirons-nous, mais c'est très triste, elle cherche d'ailleurs une solution pour y retourner. Comment déguster tranquillement sans ces idiots ?

-... Mais il n'a pas de fille Titus...

Oups.
_________________
Shawie
S'il y avait bien quelque chose qu'elle pouvait reprocher à Sam, c'était bien sa capacité à ne pas savoir mentir. C'était flagrant qu'elle ne maîtrisait pas le truc. Un menteur avertit s'en rendait bien compte. A un m'en donné, comment qu'on fait pour survivre sans arriver à aligner deux mensonges ? Le monde n'est plus ce qu'il etait. La brigande secoua la tête presque déçue de la prestation de sa compagne ! Daudelinant de la tête pour accentuer encore plus sa déception ! C'était du pain béni.


Titus ...


Poussée vers la sortie certes mais pas dehors encore. L'Espagnole n'avait pas oublié le coup de catin de La Cerbère en écoutant sa confesse. Si elle pouvait lui faire payer en double, ça serait avec plaisir. C'était ainsi avec elle, rancune tenace un jour, rancune toujours. Sha fit quelques pas vers la sortie et de jeta sur Sam. Non pas pour la frapper mais pour violer son "intégrité".


Ohhh mon amour !


Suivit d'un baiser bien langoureux, un peu trop si on regarde bien. Les mains déposées -provocantes- sur les hanches Cerbertienne puis sur la partie inférieure. Autrement dit sur son culot ! Les palper comme il se doit en regagner assez fièrement les religieux. Même qu'elle s'imagine en train de glisser sa main dans les braies blanches royales ... Oh bien en fait, le rêve prit forme.


Porqué tu mé pousses ?


Bien sûr, l'Espagnole s'offusqua faussement très rapidement et entra dans son rôle de femme déchue. Une baffe ou pas de baffe ? .... Le ton de voulait triste et angoissé.


Tu as honte c'est ça ? Tu disais pas ça hier soir petite enfoirée ... Euh mon amour ! Tu me parlais même de vouloir mé faire un enfant petite coquine. Beau parleur ... On dirait une angevine tiens.


Et cette fois ci, la gifle fut lancée. Certes sans trop de force mais l'intention était bien là. Peut être pour calmer les choses, elle lui lança un petit sourire l'air de dire "jé me fou de ta gueule mais tu m'aimes quand même ... Pas vrai ?" Toussa dans un regard hein !
_________________
Samsa
    "Tu vas juste rester là et m'écouter pleurer,
    Mais c'est pas grave parce que j'adore ta façon de mentir;
    J'adore ta façon de mentir."*



Elle ne savait pas mentir. Elle le faisait quand même mais on la croyait plutôt rarement et ce n'était pas la faute d'une quelconque incapacité, mais plutôt à cause de ses yeux, de son regard, livre ouvert sur la personne qu'elle était et les émotions qu'elle ressentait. Cerbère savait en revanche planifier sans que personne ne s'en aperçoive, elle savait parfaitement jouer au funambulisme, la neutralité ne lui faisait pas peur et elle en usait régulièrement pour jouer des double-jeu sans conséquences autre que sa propre avancée ou sauvegarde. Qualifier Samsa de manipulatrice aurait été largement faux puisqu'elle ne mentait pas, elle usait bien plus d'une remarquable diplomatie pour une femme aussi belliqueuse qu'elle. Elle venait d'embobiner les moines, elle allait faire sortir Shawie et le problème serait réglé; simple comme bonjour !

C'était du moins l'optique et ce qui serait arrivé si seulement cette dernière n'avait pas été contrariante.

L'Espagnole lui saute dessus, fait sursauter la Prime Secrétaire Royale déguisée mais ne la surprend pas plus que cela; il arrivait parfois que l'une porte l'autre vers un coin tranquille une fois la nuit venue. Ce qu'elle clame est en revanche bien plus surprenant. La première et dernière fois que Shawie avait dit ce genre de choses, elle était droguée -et peut-être bien bourrée en même temps-. Autant dire que Samsa se demande si sa compagne n'a pas vidé quelques bouteilles de vin de messe dans le placard alors qu'elle leur traçait un chemin de sortie qui se trouve désormais compromis.
Elle n'a pas le temps de lui donner un taquet en guise de remise dans le droit chemin qu'elle se fait forcer par un baiser langoureux dont elle ne peut même pas profiter tant il est exagéré. Elle aurait pu simplement attendre la fin, trouver quelque chose à dire et reprendre la route de la sortie mais c'était sans compter que Shawie la connaît bien, sait parfaitement que Cerbère est sensible à toute forme de provocation et particulièrement à la sienne. Les mains espagnoles se posent sur ses hanches et glissent plus bas en passant outre le tissu alors que Samsa doit ne pas bouger, vague impression de déjà vu une nuit où elle avait eu l'idiote idée d'accepter de se faire attacher. Au moins avait-elle apprit qu'elle détestait la frustration, comme tout le monde sans doute mais elle pensait que c'était pire encore pour elle que le commun des mortels. Dos aux moines, le baiser que prend Samsa à l'Espagnole pour se satisfaire passe tout à fait inaperçu alors que la réalité des choses la rattrape déjà; elles jouent un jeu et il faut s'en aller. Elles pourront toujours provoquer le sort en allant derrière l'église mais en attendant, elles sont dedans.

Si Samsa ne sait pas jouer des rôles trop éloignés du sien, Shawie, elle, se débrouille parfaitement bien. Elle pourrait faire croire n'importe quoi à n'importe qui, nul doute que les moines tombent dans le panneau, en oublient la droiture morale de ce qui doit être une nonne et se retournent contre celle-ci. Enfin ça, c'était probablement avant que l'Espagnole ne gifle la Cerbère qui commence à gronder.


-Ça suffit pardi... !

Elle l'a sifflé avec une colère décuplée par l'interdiction qu'elle a de répliquer sous peine de faire tomber sa couverture. Personne ne l'avait jamais autant frappé que Shawie. Personne n'avait jamais osé en vérité et pourtant Samsa savait se prêter aux jeux lorsque cela le nécessitait, elle savait faire la part des choses. Pour aujourd'hui cependant, elle en est à sa deuxième claque en plus d'un poing avec une accusation d'angevine en prime et les limites de la fierté sont atteintes. Samsa fixe le regard lancé par Shawie et réplique d'un bref sourire sournois. Si elle veut jouer, jouons !
Cerbère se retourne vers les moines et prend un air navré comme pour les prendre à témoins.


-Entendez mes Frères pardi, cette femme a perdu l'esprit té. Elle me traite autant d'homme que de femme pardi ! Je voulais lui laisser le temps de s'aider elle-même té, mais je crois que cela sera malheureusement inefficace pardi...

Elle se met face Shawie et glisse une main dans ses cheveux ébènes dont elle ne ressent habituellement jamais le touché de jour à cause du port de ses gantelets de combat. Les doigts filent lentement, tendrement, jusqu'au crâne qu'ils caressent brièvement avant qu'un sourire aussi joueur que désolé soit adressé à Shawie.

-Pauvre enfant pardi...

Les doigts se referment soudainement pour empoigner la chevelure noire et la tirent quelque peu en arrière pour démontrer à l'Espagnole qu'elle a désormais le pouvoir et qu'elle sera forcée de faire ce qu'elle lui dira de faire sous peine d'une remontrance dite musclée.

-Au nom du Très-Haut, de Sa Sainteté le Pape et de la Grande et Sainte Inquisition pardi, je vous arrête té. Puisse le Très-Haut guider vos aveux afin de vous repentir té.

Les deux moines étaient sans doute très érudits et croyants, mais complètement bêtes et manipulables car les voilà qui se signent désormais en même temps que de bénir les deux femmes. Qui oserait aller contre l'Inquisition qui plus est ? Cerbère donna un petit coup de pied dans le talon de Shawie pour la faire avancer mais se retourna subitement au bout de quelques pas, oubliant -ou n'ayant simplement pas de pitié- qu'elle tenait sa compagne fermement par la base d'une grosse poignée de cheveux.

-Ah, mes Frères pardi... Pourriez-vous me fournir une bouteille de vin de messe et des hosties s'il vous plait té ? Cela sera utile en cas de nécessité d'exorcisme pardi... Puisse-t-il ne pas être nécessaire té, mais il faut bien prévoir pardi...

Autant tout gagner et se payer compensation pour toutes ces souffrances endurées, n'est-ce pas ?


* = paroles traduites de Eminem & Rihanna - I love the way you lie

_________________
Shawie
Hey !


La tignasse fut tirée sans vergogne et la colère de l'Espagnole ne fut que plus grande. Oh bien sur, c'était un jeu au départ mais allez savoir pourquoi, la moutarde lui grimpa au nez. Peut être même qu'on pourrait mettre ça sur le dos de la fierté. Se faire tirer les cheveux telle une catin devant des hommes la rendait folle. C'était bien sur que le revers de la médaille. A force de coller des taquets, il était obligatoire d'en recevoir en retour. Et dire qu'au début, elle était vraiment venue se confesser sans arrière penser malhonnête. Comme quoi, l'Eglise réserve toujours des surprises. De fil en aiguille, elle retraça le cheminement de la journée et bien sur, se remémora la "trahison" éventuelle de Sam -qui avait tout entendu soit dit en passant-

Presqu'elle lui aurait craché au visage. Elle se retient ... quand même.



Mahhh putain mais t'es barjot, lacheuh moi enfoirée ! J'en ai frappé pour moins qué ça !


Exorcisme mon cul pensa t'elle. Elle repoussa Sam, se libérant ainsi la tête. Après quelques exercices d’étirement des cervicales, elle lorgna Sam d'un œil noir. Genre vraiment noir. Oh, elle attendit quelques minutes avant de lâcher une phrase, histoire que les vrais religieux soient assez loin.


Toussa pour chourer dé la picole. Tu tombes bien bas ! On dirait Phé en manque dé poire tiens. Pff, finalement, c'est peut être avec elle qué tu devrais aller batifoler !


En revanche, un point fort de Samuel, c'était cette facilité à retomber sur ces pattes - contrairement à Sha. C'est marrant comme le monde est foutu. C'est les plus honnêtes qui arrivent le mieux à s'en sortir ! Toujours une entourloupe qui fonctionne, du blabla digne de ce nom pour embobiner deux religieux. Exception faite en Empire où Sam se retrouva en train de creuser elle même sa tombe -au sens figuré bien sur- Sinon la Cerbère avait cette capacité à endormir les gens. Pas de façon somnolente comme Sha pouvait le faire, mais plutôt de façon concrète en apportant des arguments allant dans le sens du mensonge.


A force dé déniaiser les petits religieuses, tu finis par comprendre leur monde on dirait ! Fornicatrice ! Merdaille !


Ça, c'était gratuit ! Ça aussi c'était du made in Sam : raconter ses perles rares pour qu'ensuite la Brigande puisse s'en servir contre elle. A croire qu'elle aimait ça ... se prendre des réflexion dans la tronche ! A moins que ...


Sam ... ?


Grande question existentielle en approche.


Tu prendrais plaisir si je t'insultais et si je te frappais ?


Sur un malentendu ...
_________________
Samsa
    "On ira tous au paradis, même moi.
    Qu'on soit béni ou qu'on soit maudit, on ira
    Avec les saints et les assassins
    Les femmes du monde et puis les putains;
    On ira tous au paradis."
    (Michel Polnareff - On ira tous au Paradis)



Comme prévu, Shawie se rebelle immédiatement dès que Samsa prend le rôle de dominatrice. En d'autres circonstances, ce n'aurait pas été si radical et général mais présentement, elles jouent à ce petit jeu, du moins Samsa le pense ainsi et elle ne peut que s'amuser de la réaction logique de sa compagne. Si les rôles avaient été inversés, là maintenant tout de suite, elle aurait eu exactement la même. Cerbère lâche l'Espagnole très mécontente qui lui signifie d'un regard noir, ce à quoi la Prime Secrétaire Royale lui répond par un grand sourire innocent qui découvre ses dents.
Les moines s'en sont allés chercher hosties et vin de messe, sans doute parce que la rébellion de Shawie y a aidé; elle va vraiment avoir d'être exorcisée celle-là ! Alors qu'ils sont loin, Samsa en profite pour embrasser vivement la joue de l'Espagnole en souriant.


-Il y a des hosties avec pardi et ça je te jure que ça remplit pas l'estomac té. Du coup je dirais plutôt "tout ça pour chourer" tout court pardi. Tu n'es pas la seule que ça peut amuser té !

L'oeil sombre s'allume d'une étincelle amusée et complice. Si Cerbère avait des principes stricts du Bien et du Mal, des valeurs immuables, elle n'en restait pas moins une femme joueuse qui savait s'amuser. Voler quelques hosties et bouteilles de vin de messe, ça ne lèserait pas beaucoup. Et puis c'était l'Église. Et puis personne ne savait que c'était elle. Ce n'était rien, ce n'était pas grave alors forcément, tout ensemble faisait que la Prime Secrétaire Royale se donnait le droit de partager, l'espace d'un instant, la passion de son Espagnole.

-Concernant les religieuses pardi, l'une est ma soeur de coeur, l'autre fut ma victime et la dernière fut ma compagne té. Et puis Primousse est dans le milieu aussi pardi ! Avec tout ce petit monde, mort ou vivant té, j'espère bien avoir assez compris le milieu pour me promener dedans alors que j'suis limite hérétique té !

Samsa était un caméléon qui savait se fondre dans tous les milieux sociaux, toutes les catégories. Elle savait comment parler à chacun, elle savait mener sa barque et mener des doubles voire des triples-jeux avec une facilité déconcertante, non dans le but de manipuler mais dans le but de se préserver. Le talent résidait dans sa capacité à ce que chacun sache mais que tout le monde trouve cela parfaitement censé. Elle avait usé de cette capacité avec les plus Grands, ce n'était pas deux moinillons imbéciles qui allaient la faire tomber.
Cerbère surveillait l'entrée de la réserve où les hommes devaient se rendre compte de quelques problèmes tels que des morceaux de verres et du vin par terre -résultat de la bouteille jetée au sol par Shawie- et une bouteille manquante -même fautive- quand sa compagne lui pose une question. Samsa tourne la tête vers elle en haussant un sourcil; est-ce qu'elle plaisante ?


-Tu crois que j'ai une tête à apprécier de me faire frapper et insulter pardi ?

La rhétorique est à son maximum. C'était bien mal la connaître de ne serait-ce que poser la question, le plus idiot des idiots savait que Cerbère avait un égo démesuré et qu'elle avait déjà dégainé l'épée contre un Comte devant la fille de sa presque-suzeraine pour un simple mot un peu dédaigneux à son égard. Elle avait manqué de le tuer, elle l'aurait fait si seulement la jeune enfant ne l'avait pas retenu par la raison et l'homme s'en était sorti avec un coup de poing dans la mâchoire. Samsa détestait se faire insulter, ça la faisait bouillir de l'intérieur et si elle se retenait de déchiqueter Shawie à chaque fois, c'était bien parce qu'elle savait que souvent, l'Espagnole ne le disait pas méchamment voire volontairement -un peu comme les pardi de Samsa-. Il était déjà arrivé pourtant que Cerbère montre les crocs quand Shawie allait trop loin, trop souvent; preuve d'une tolérance bordelaise relative mais existante.
Les moines revinrent avec deux bouteilles et un petit sac de toile qu'ils tendirent à Samsa.


-Merci mes Frères pardi. Je m'en vais dès lors mener cette pécheresse à la rédemption té. Priez pour son âme pardi !

Cerbère se signa rapidement, sans doute à l'envers même, elle ne sait pas vraiment y faire, et pousse Shawie vers la sortie afin qu'elles passent enfin la porte. Lumière du jour ! Amen. Samsa se retourne un peu pour vérifier qu'ils ne les regardent pas et retire l'espèce de mitre qui lui servait de déguisement pour la poser sur la tête de Shawie à qui ça ne va pas du tout. Elle reprend ses gantelets à sa ceinture sous la robe et les remet à ses mains en souriant.

-Bon, je suppose que le butin est aussi honorable que les carottes que j'étais venue chercher té. Enfin si on passe l'aspect des épreuves pardi.

Parce que son visage, lui, a encore subi plus que quand elle est en guerre. Pourtant, à l'image du coup de botte -involontaire celui-là- de Shawie, c'était des choses qui passaient et dont Samsa ne se souciait presque déjà plus, tempérament habituel d'une Cerbère qui sait avancer.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)