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Bobologie et herboristerie

Raymond_de_petrus
Les petits cochons qu'Orkaange avait tenté de planquer dans les placards du bureau de bailli avaient fini par débarrasser le plancher, la tentation d'en balancer deux ou trois dans la cheminée s'étant faite un peu trop présente chez Raymond ces derniers jours.

Il profitait donc d'un calme relatif dans son bureau, repoussant le moment de partir juste pour suivre les péripéties de Dexeryl en matière de nominations aux postes du nouveau conseil. Enfin c'était ce qu'il disait.

On aurait pu penser qu'il avait son air des mauvais jours, mais les marques de son combat avec Mike faisaient en sorte qu'on ne lui posait pas trop de questions à ce sujet. Il ajoutait à cela un air ennuyé, savamment travaillé, et franchement, ça lui donnait pas un air aimable.

Une silhouette passa devant son bureau, qu'il reconnait trop aisément pour que cela soit honnête. Il se leva avec précipitation, pour arriver sur le seuil de son bureau et interpeller la jeune femme.


Hey, Sorianne, je peux te voir un instant ?

Il ne voulut pas qu'elle se méprenne, ainsi il explicita la raison.

C'est pour... enfin tu sais, les potions. Ce dont on avait parlé.

Visiblement, les coups de Mike avaient gravement endommagé sa capacité à faire des phrases complètes.

Si tu as le temps.

Nul besoin de préciser qu'il était un peu mal à l'aise.
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Sorianne
Connétable, elle a proposé, elle a eu, et du coup il va lui falloir se mettre à s'intéresser un peu aux gens en armes. Et devant le cocasse de la situation, la noiraude est un peu perdue dans ses pensées lorsqu'elle arpentent les couloirs pour rejoindre le bureau qui lui est alloué, à ne pas savoir à quoi s'attendre.

Une voix par trop connue qui la hèle, et la jeune femme se retourne alors, un battement de cœur oublié en route. Elle n'a point le temps de se faire d'illusions, et la mine fermée, hoche la tête en faisant donc demi tour pour revenir vers lui. Il faut dire que la dernière fois, elle est partie peut-être un peu brusquement de la taverne où ils se sont croisés. Et s'il est mal à l'aise, elle n'est pas en reste, c'est suffisamment palpable pour ne point être énoncé.


J'ai le temps oui...

Elle a le nez bas, vole quelques regard tout de même, esquisse un sourire pas très sûr avant de prendre un peu sur elle et de relever la tête et les yeux.

Alors... Tu... As eu les protocoles?

Avec une petite moue, elle contemple les marques des coups reçus, voir au moins de sa place si tout se remet... Sans y voir trop bien, il faut bien l'avouer. Elle verra cela après.
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Raymond_de_petrus
Dire que la situation était délicate était un euphémisme. Il sentit les hésitations de la couturière, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il aurait même compris si elle l'avait envoyé bouler, pour préférer des missives impersonnelles. Il eut un sourire contrit.

Entre alors...


Il n'avait pas très envie d'exposer au tout-venant les problèmes d'Hermance, et une fois qu'elle fut à l'intérieur, il referma la porte derrière elle, avant de se diriger vers son bureau, et sa besace, qu'il commença à farfouiller pour trouver. Il décida de meubler le silence, évitant de la regarder.

J'ai vu que tu étais nommée Connétable, si tu as besoin, je peux t'expliquer ce qui est nécessaire, au moins pour l'argent de la prévôté.

Il sortit finalement un parchemin, replié en quatre, qu'il ouvrit pour vérifier, et il s'approcha d'elle pour le lui donner.

Tiens, c'est ça. Tu peux le garder pour... les proportions.

Le parchemin indiquait divers traitements en cas de crises de la jeune femme, comme le bain froid, et une potion, constituée de camomille, de laitue et de mélisse. Il y avait aussi certaines préconisations alimentaires à respecter, comme éviter tout ce qui pouvait échauffer le sang, comme le gingembre ou la cannelle.

Ayant pu le lire en long, large et travers lors du voyage de retour, Raymond avait fini par l'apprendre par coeur.

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Sorianne
A l'invitation, la noiraude hésite un quart de seconde, à dire vrai elle comprend très bien, mais elle ne pense pas qu'il soit sage... De tenter le Diable. Pourtant elle entre, mettant de côté les pensées. Oui la tête vide, il n'y a rien de tel.

Elle n'aime pas cette gêne qui s'est installée... Sorianne regrette les regards francs, les rires et...


Connétable oui... Je n'y connais rien, je veux bien des explications, si tu as le temps et que... Un sourire nait pour mourir aussitôt... Enfin si tu veux bien oui...

Le dallage inégal est contemplé... Les jupes sont triturés... Que faire d'autre? Lorsqu'il approche, la So relève le nez et avec un froncement de sourcils, concentrée, elle prend le billet tendu et le lit attentivement, en occultant ce qui ne la concerne pas.

J'irai trouver de la mélisse... Je suis un peu à court...

N'est-ce pas calmant cette petite plante?

Mais avec elle, il y aura une semaine où je n'en mettrai pas, pour que son corps ne prenne pas l'habitude... Disons une semaine sur quatre... ou à moindre dose...

Ça y est, elle lève le museau vers lui, pour croiser son regard, savoir ce qu'il pense de ce qu'elle dit.

Ne t'en fais pas, c'est...

Sur le coup c'est sorti tout seul, mais l'adaptation n'est peut-être pas de mise ici alors elle reprend, pour rassurer le peintre...


Je vais suivre ça à la lettre. Je t'assure.

Alors elle soupire, et rebaisse le museau, hésitante sur la conduite à tenir... Mais finalement, elle se rapproche et lève le nez pour passer un doigt léger sur la plaie de la mâchoire.

Ça va mieux déjà...

... Et cette maudite gorge qui se serre quand elle regarde Raymond...

Et toi?
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Raymond_de_petrus
[Ambiance]

Bien entendu, c'est normal.
Tu es conseillère, je n'ai aucune raison de ne pas t'aider.


Il avait manqué dire qu'elle était aussi son amie, mais estima préférable d'en rester au plan professionnel. Peut-être plus tard, quand il agiraient à nouveau de façon naturelle en présence de l'autre.
Sorianne commença à faire des remarques Il fut hésitant et conserva son sourire contrit.


Tu sais, je n'y connais pas grand chose. Peut-être plus tard...
Cela dépendra aussi... comment elle s'habitue à Périgueux.


C'était après tout la grande inconnue de cette affaire. La couturière s'approcha alors de lui et il détourna un peu le visage pour la laisser tâter la blessure à la mâchoire. Cela lui permettait de ne pas la regarder, et de tenter de se concentrer sur autre chose.

Oui, cela ne saigne plus.
Et c'est un peu moins douloureux, tout comme mon crâne. Merci encore pour l'emplâtre et les bandes.


L'hématome abordait des teintes jaunâtres sur le pourtour, montrant qu'il commençait peu à peu à se résorber. Quand elle eut fini son examen, il réussit à la regarder et conserver son empire sur lui-même.
Elle était si proche... Il aurait voulu saisir sa main, ou déposer un baiser sur son front, l'enlacer pour lui dire que tout irait bien, qu'ils surmonteraient tout cela, et en parleraient des semaines plus tard en riant. Mais il savait que cela était une mauvaise idée, qu'il aurait trop envie d'autre chose. Ainsi il resta statufié, les bras le long du corps, sans oser un geste vers elle.


Et toi ?

Il ne parlait pas du combat avec Mike, bien entendu.
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Sorianne
Conseillère... Oui...

Sourire jaune en réponse, elle n'a pas manqué relever. Elle ne sait pas comment se comporter. Tant de choses qu'elle voudrait et qui lui sont refusées! Pour s'assurer que la tête va bien, elle lève la main au moins pour soulever la tignasse épaisse et voir si le front et bien. Au moins il n'aura plus d'oeuf.

Elle se retient, elle se retient! C'est douloureux, et si elle passe une main un peu trop lente sur la joue du peintre, les doigts finissent par se crisper et So laisse sa main retomber contre elle, poing serré.


De rien. Je suis contente que ça aille mieux.

Par contre il a esquivé sa question, la lui renvoyant sans y répondre. Et... Elle ne sait trop que répondre. Mentir éhontément? Dire la vérité vraie quitte à passer pour une pleureuse et mettre sa dignité de côté? Elle se contente donc de hausser les épaules en affichant un sourire des plus faux, surtout qu'elle a bien du mal à le tenir vraiment. Non mentir n'est pas dans ses cordes.

Ta femme a dû être surprise de te voir arriver comme ça...

... Elle n'a pas vraiment prêté attention à ses paroles, et elle s'en mord les doigts. Enfin So se mordille surtout la lèvre en s'en rendant compte et se maudit intérieurement.

Pardon.

Un nouveau soupire, et elle balaye tout d'un revers de main agacé.

Et si tu m'expliquais la connétablie?
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Raymond_de_petrus
Les doigts de la couturière frôlant sa joue firent naitre un frisson le long de son échine et il cilla. Diable ! ce simple contact le mettait à fleur de peau et il lutta contre l'envie de suivre du visage le mouvement de la main de Sorianne, pour prolonger d'une ou deux secondes ce contact.

Je lui ai dit que j'étais tombé dans les escaliers, à cause d'un porcelet abandonné par l'ancienne baillie.

Raymond continuait d'appliquer sa règle favorite pour se dédouaner : toujours accuser un Poney.

Je pense qu'elle m'a cru.

La folle tendance de Raymond à raconter n'importe quoi pour faire rire la galerie était un défaut bien connu de son épouse, en plus des autres qu'il avait. Mais il y avait bien longtemps que les conversations avec Hermance ressemblaient à des monologues, sans certitude pour le peintre qu'elle l'écoutait.

Il eut un sourire sans joie alors qu'elle s'excusait, et il se fit la promesse de renouer avec son tempérament badin rapidement. Cela soulagerait tout le monde, et collerait mieux à l'image qu'on avait de lui. Il savait avec certitude que personne ne le plaindrait de sa situation, alors autant ne pas donner le bâton pour se faire battre.


Tu n'as pas à t'excuser.

Elle en revint alors à cette histoire de connétablie, un peu agacée. Parler travail aiderait surement à faire retomber la tension présente.

Bien entendu.

Il alla farfouiller dans un tiroir de son bureau, et en tira quelques notes écrites à la va-vite.

Tu verras, ce n'est pas aussi compliqué que cela en a l'air. Même Pomps avait réussi à faire le transfert de fonds !

Il eut un sourire en coin.
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Sorianne
La noiraude observe Raymond essayer de donner le change. A l'évocation des bébés cochons, So affiche un sourire tout de même, l'image est malgré tout amusante, même si pareille hypothétique chute n'aurait rien eu de comique vu le résultat. Mais il ne peut pas dire si elle l'a cru... Et le sourire diminue à l'idée qu'il ne semble pas pouvoir avoir de réels contacts avec celle qu'il est allé retrouver. L'injustice est double...

Amère, elle le regarde aller chercher le papier, et quelques pas sont effectués dans sa direction pour prendre les consignes, et il réussit à lui arracher un nouveau sourire.

Si Pomps a réussi, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas... Quoi que...

Elle relâche son bras, lasse, elle n'a pas envie parler travail, elle n'a pas envie de faire semblant, elle a juste mal et envie d'aller se coller dans son giron.

Comment fait-on pour la potion? Est-ce que je te la dépose? Est-ce que tu viens la chercher..? ... Est-ce que l'on se croise en un lieu public? ...

Un peu acide même.
La petite brune n'arrive pas à conserver le regard porté sur le peintre, il dévie bien souvent, mais c'est pour mieux s'empêcher d'aller se coller contre lui...


Je n'aime pas... Ça... Je n'aime pas.... La distance... La gêne... J'ai mal... La moue qui vient ponctuer la phrase en dit long. Est-ce qu'il y a des subtilités à savoir concernant le poste de connétable?

Autant sauter du coq à l'âne pour éviter de s'attarder.

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Raymond_de_petrus
La discussion professionnelle s'éteignit vite, alors que Sorianne reprenait le fil de ses pensées, sur la potion. Raymond hésita, et répondit avec nonchalance, pour contrebalancer l'acidité des propos de la couturière.

Tu peux passer à mon appartement, ce n'est pas un problème.
Nous ne faisons rien de mal, nous n'avons pas à nous cacher.


Ce qui était vrai. Le plus compliqué à gérer restait les sentiments, finalement. La discussion se fit plus intimiste, et il s'apprêtait à lui répondre, quand elle décida d'à nouveau changer de sujet.

Je ne l'ai pas été très longtemps, il te suffit de surveiller les rapports de la prévôté sur la présence de brigands, et voir avec Orkaange au cas ou. Vous devriez faire une bonne équipe toutes les deux.

Il resta silencieux et ses doigts tapotèrent son bureau. Finalement il s'approcha de la couturière et décida qu'un câlin ne ferait de mal à personne. Ainsi il la prit simplement dans ses bras.

Ecoute, je suis pas très doué pour consoler les gens... Et je suis pas certain de trouver les mots qui te soulageront.
Mais on a peut-être pas à faire comme si on se détestait, ou qu'on en avait rien à faire de tout ça. Ca aiderait peut-être.


Il n'avait jamais vécu cette situation, et ignorait comment faire.
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Sorianne
Passez à son appartement... Voir Hermance et à quel point il tient à elle, s'en préoccupe... Se montrer agréable et essayer d'être enjouée pour ne pas paraitre grossière... La tête est doucement hochée.

Je passerai te les emmener alors. Nous ne faisons rien de mal, oui... J'essayerai de venir vite, il fait beau, je devrais trouver la mélisse rapidement.

Un sourire à l'évocation d'Ork en prévôt, et un silence qui lui paraît gêné se fait. Elle n'aime pas ça, non, tout est si peu naturel! Mais comment se comporter? S'il n'a jamais été dans cette situation, il en va de même pour elle, et les sentiments à fleur de peau ne l'aident guère à trouver une solution, ou même à avoir envie de faire un effort qui lui parait surhumain pour dépasser le stade dans lequel elle se situe.

Nulle méfiance à le regarder approcher, la brune se demande juste ce qu'il compte faire, et quand elle comprend, So s'enfouit dans son giron, apprécie sa chaleur et son réconfort. Elle se morigène lorsqu'elle se rend compte qu'elle aimerait plus... Tellement plus! A défaut, elle s’agrippe, de peur qu'il ne la lâche trop vite.

Et parce qu'elle n'arrive pas à répondre dans la foulée, elle se contente de hocher la tête tout en faisant le plein de tendresse avant de se retrouver de nouveau loin de lui.


Je ne sais pas comment faire... Tu me manques... .... ...

Elle veut son ami... Elle aimerait tant son amant... Ses doigts se crispent un peu plus et Sorianne finit par s'arracher de ses bras, craignant de ne plus réussir à gérer ses émotions. Déjà elle essuie une larme malencontreuse et un semblant de sourire s'affiche, faux, mais ça...

Ork... Elle va nous en vouloir de ne pas être Comtesse.
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Raymond_de_petrus
Raymond profita de ces quelques instants ou elle était dans ses bras, fermant les yeux, respirant l'odeur de ses cheveux. Il lutta contre d'autres envies, moins avouables, s'en tenant à cette chaste étreinte, tandis qu'elle s'agrippait à lui.
Il lui murmura quelques mots, pour la rassurer.


Un jour après l'autre, Sorianne. Un jour après l'autre, et au bout d'un moment, cela ira.

Il n'y avait pas de solution miracle, il fallait juste... laisser le temps adoucir les choses.

Vite, trop vite, elle s'écarta de lui vivement, comme si cela lui devenait douloureux, et les bras de Raymond retombèrent le long de son corps. Il eut un sourire triste à la voir dissimuler ses larmes, et changer de sujet.
Si il avait suivi son humeur morose, il aurait répondu quelque chose ressemblant à "c'est bien le cadet de mes soucis". Mais il décida d'agir autrement, il ne pouvait pas se complaire dans l'apitoiement, se disant que si il montrait un certain entrain, il serait communicatif à la couturière... au bout d'un moment. Il en revint ainsi au rôle qu'on attendait de lui et afficha un large sourire.


Mais j'espère bien ! J'ai hâte de la voir furieuse en taverne, se plaignant de son destin et de la traîtrise de ses compagnons ! Je pense que cela sera un grand moment théâtral, elle donnera le meilleur d'elle-même afin d'être certaine qu'on la plaindra.

Il en rajouta une couche.

Et nous serons ses Daju, ceux lui ayant coupé la route jusqu'au pouvoir et le titre de comtesse. Surtout toi d'ailleurs ! Moi je suis un vil blond, ainsi elle n'a pas du être surprise, mais toi... Ah ! Tu te prépares des soirées de reproches et des jours de complainte !
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Sorianne
Il se force, elle aimerait l'imiter toutefois ce n'est pas de son ressort, peut-être quand un peu de temps sera passé. Mais même ainsi il arrive à l'amuser, et c'est un semblant de sourire qui nait quand il imagine la réaction d'Ork.

Daju? Je ne sais pas ce que c'est?

J'espère qu'on ne le regrettera pas. En attendant je me cacherai pour éviter son courroux, ça peut être dangereux.


So se tait, perd un instant, le regard dans le vague et soupire avant de relever le nez.


Bon... Je vais essayer de trouver le bureau... Et j'irai cueillir les plantes qu'il me manque pour faire la potion de... ta femme...

Elle ne peut malheureusement pas retenir un élan de curiosité, peut -être un peu déplacé, mais c'est ainsi!

Comment est-elle?
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Raymond_de_petrus
Raymond se contenterait de l'esquisse de sourire de la couturière, il n'était pas certain d'arriver à faire plus que cela ce jour là.

Daju, c'est celui qui a trahi Christos, dans le livre des Vertus.
J'espère également qu'on ne le regrettera pas.


A sa grande surprise, elle s’intéressa à Hermance, au-delà des considérations sur sa santé. Il hésita à lui raconter une fable, mais elle la verrait assez vite pour éventer la mystification de Raymond.

Oh, elle... attends un instant.


Il se détourna, et fouilla dans sa besace, qui semblait contenir mille trésors. Il en sortit une petite boite pas plus large que la paume de sa main, qu'il ouvrit, et ôta le tissu soyeux qui protégeait la peinture de l'humidité.

Tiens, il date d'il y a quelques années déjà, mais elle n'a pas tant changé.

Il lui tendit le portrait, sur un petit panneau de bois. Un luxe pour un bourgeois de posséder ce genre de choses, mais étant peintre, cela lui avait été possible. Il ne put s'empêcher de guetter la réaction de Sorianne, ne sachant pas à quoi s'attendre. Il ne put s'empêcher d'imaginer ce qu'Hermance pourrait dire de la couturière, connaissant les jugements tranchés de son épouse dans ce domaine, mais il balaya bien vite cette réflexion.
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Sorianne
Ah mais c'est bien sûr! La petite brune rougit un peu de ne pas connaitre ce détail du livre des Vertus, montrant par là qu'elle est bien piètre élève lorsqu'il s'agit de certains thèmes plutôt ennuyeux il faut bien l'avouer. Puis Raymond se décide à répondre à sa curiosité alors qu'il aurait pu l'éviter. Elle lui en est reconnaissante, même si elle craint un peu la réponse.

Avec un sourcil haussé, la petite brune le regarde fouiller sa besace -qui pourrait faire concurrence à la sienne d'ailleurs- et délicatement, la So se saisit à deux mains du petit portrait. Comme elle aurait aimé en avoir elle aussi de ces miniatures, ne serait-ce que de ses enfants qui ont bien grandis maintenant... Et dont elle ne sait plus rien...

Un dernier regard au peintre, et après un instant d'hésitation, la noiraude baisse le nez sur la peinture. Elle s'était étonnamment attendue à une blonde au visage poupon, peut-être les joues rouges, attirante et respirant la joie de vivre... Et la femme aux traits si fins qui apparait là est absolument magnifique, au point que Sorianne en reste coite quelques instants. Jamais elle ne pourrait rivaliser, pour sûr, et pour la peine elle en arrive même à se demander ce qui a pu attirer Raymond la concernant.

Sorianne a un peu pâlit quand elle relève le regard pour croiser celui de Raymond, et doucement elle lui retend le portrait, gênée mais ne sachant trop pourquoi réellement.


Elle est magnifique...

Un sourire se fait, pas joyeux, plutôt décontenancé.

On est si différente... Elle est si... Belle, et... Enfin... On doit te jalouser! ...

Les derniers mots sont dits avec un peu trop d'entrain, mais rapidement elle redevient sérieuse, et le sourire s'éteint.

Vous allez bien ensemble.
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Raymond_de_petrus
Raymond put presque lire sur le visage de Sorianne les interrogations qui traversaient son esprit. Il était vrai qu'elles étaient diamétralement différentes, et il était bien incapable de donner les raisons qui l'avaient conduit à courtiser Sorianne. Il eut un sourire doux, après qu'elle se soit exprimée concernant la beauté d'Hermance.

Oui... j'ai failli m'en rendre compte trop tard d'ailleurs... Nous avons pratiquement grandi ensemble, et elle était toujours restée, de façon tout à fait surprenante, insensible à mes charmes.


Le ton moqueur était sensible à ces dernières paroles.

C'était un jour de fête des vendanges, nous étions tous deux tirés à... quatre épingles. Ce fut la première fois ou je la vis autrement que... comme l'amie qui faisait les 400 coups avec moi, ou n'hésitait jamais à me dire mes quatre vérités. Et dieu, cela arrivait souvent !

Il eut un rire léger à ce souvenir, elle ne l'avait jamais épargné dans ce domaine.

Mes parents venaient de me promettre à la fille d'un marchand bordelais, et elle... ses parents venaient de faire la même chose, avec un homme qui ne lui plaisait pas. Je lui ai proposé de m'épouser, de nous enfuir, désobéir à nos parents. Et elle a accepté. Deux heures après, on était devant le prêtre, qui a accepté de nous marier.

Cela a fait scandale, nos parents étaient furieux ! Nous avons du.. tout quitter précipitamment, et on s'est installés à Bordeaux, en attendant que la situation se calme. Cela a fait les choux gras des coteaux pendant plusieurs mois...


Il resta pensif, il était rare qu'il repense à cette période troublée. Il ne put que remarquer la similarité de sa situation avec Sorianne, qui lui avait demandé de s'enfuir avec elle. Mais il avait refusé. Etait-il devenu plus peureux ? Plus mature, peut-être ? Ou simplement les choses étaient-elles bien plus complexes qu'il ne le concevait ?

Il regarda à nouveau la couturière, et conclut :


La vie est étrange, parfois.
Nous avons été un couple parfait pendant deux ans... et puis...


Il haussa les épaules, signe de fatalisme.
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