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[Rp] La culpabilité...

Alienor_.
...est la forteresse de l'ame".
de Steve Lambert


    Mais de Forteresse la Naïve n'en désire plus, à quoi bon se cacher derrière un mur de pierre lorsque le simple fait de mirer son reflet dans un miroir lui semble insurmontable. Haïr, pour sur qu'elle se déteste depuis que la Divine est partie. A quoi bon ressasser le passer, il faut avancer et oublier cette belle amitié. C'est ce qu'une femme d'expérience aurait fait, une personne censée ne réagissant pas au fluctuations incertaines de ses émotions juvénile. Mais l' Aliénor est tout sauf une femme de vécu. Elle ne connait rien de plus que ce qu'elle lit dans les différents ouvrages qui jonche ses malles. Elle n'est rien de plus qu'un réceptacle à savoir dénué de la moindre capacité de discernement. Elle n'est qu'impulsion, malgré ce contrôle qu'elle tente de garder sur sa personne. Pourtant lorsqu'il est question de sentiment, elle ne domine plus rien. Allant jusqu'à blesser celle qu'elle nommait "mon amie" . Sait-elle vraiment au fond ce que veux dire ce mot? En a t-elle conscience? Combien de fois à telle tenté de lever le voile sur la trahison, se mettre à nue et avouer ses fautes. Mais les dégâts auraient été bien trop important...il serait devenu la honte de sa propre famille...par amour jamais elle n'aurait pu se résoudre à lui faire vivre un tel cauchemar. Égoïstement elle c'est confortée dans ce mensonge en se disant que c' était pour le bien de l' être aimé...en oubliant totalement qui elle est au fond d'elle même. Une Ligny. Fière et Droite comme sa famille...surement pas une manipulatrice, menteuse et infidèle.

    Seule encore une fois, dans la chambre qui lui est si gentillement allouée au domaine du Marquis de Vandemion...elle soupire longuement. La Lettre reçue lui à gonflé le cœur d'un espoir nouveau, mais les révélations d'une Madonne à la chevelure aussi Flamboyante que son caractère ont réussies à semer à nouveau le doute dans son esprit Naïf...et cette question qui tourne telle une valse incessante ... "et si..".
    La décision est prise, advienne que pourra. Au moins le premier pas sera fait. La plume abîmée est tenue fermement par une dextre à la pâleur presque cadavérique. Les mots apparaissent sur le papier, tandis que les maux eux s’envolent en fumée. Il est temps...


Citation:
" De moi, Aliénor de Ligny , traîtresse amie,
A vous, Sofja de Jaguellon, bienveillante Vicomtesse.


Ma chère,

Je me doute que mes mots sont les derniers que vous souhaitez lire néanmoins je prend la plume puisqu'il le faut. Je me suis persuadée qu'en vous oubliant le poids de la culpabilité ma quitterait mais il ne le fait pas, au contraire il ne fait qu' accroître sa puissance et sa grandeur. J'ai honte, si vous saviez à quel point j'ai honte de vous avoir ainsi trompée et gâché ce fil d'Ariane qu'il y avait entre nous, si précieux à mon cœur. Vous avez sut m’écouter, me consoler lorsque j' était sur le point de tomber et moi...moi je n'ai sut vous rendre la pareille...pire je vous ai insidieusement planté un poignard dans la poitrine. Je n'ai aucune excuse, et je ne vous en demande pas. je n'ai pas non plus l’indécence de vous demander vostre pardon...mais je doit vous raconter les choses telles qu'elles se sont produite. Je gage que mes mots ne guériront pas vostre haine à mon égards...mais je doit vous raconter, alors par pitié ne brûlez pas cette lettre pour l' instant, lisez la jusqu'au bout. Sachez Sofja que pour la première fois je vais me mettre totalement à nue sous peu... je n'aurais plus de secrets pour vous...alors lisez.

J'ai aimé Nérias à l'instant même ou mes perles d' Ambre se sont noyées dans les profondeur abyssales de son regard. Il a cette prestance et cette retenue qui me touche bien plus que je ne l'aurait pensé. Nous nous sommes apprivoisés, je n'ai jamais aimé avant lui si ce n'est mon frère d'un amour fraternel inégalable...mais Nérias est mon seul et Unique amour. Nous avions pour idée de nous marier, il devait parler de moi roturière à sa mère...et là le glas fut sonner. Il était hors de question qu'il épouse une roturière, il devait pour l'honneur de sa famille épouser une femme de Haut Rang, une femme comme Vous. J'ai crut mourir lorsqu'il m'a avoué cette terrible nouvelle...j'ai pensé à le quitté, O combien de fois j'y ai songé, mais la simple idée de vivre une vie sans son regard me souffrait Lucifer . Je ne pouvait me résoudre à l' Enfer alors j'ai accepté. J'ai accepté d' être cette Autre, cette femme qui s’immiscerait dans sa vie, dans son mariage, cette femme qu'il aimera jusqu’à sa mort, cette femme qui jamais ne l'aura totalement. En attendant qu'il trouve une épouse nous avons continuer à nous voir et nous aimer comme si nous étions fiancé, et puis...vous êtes arrivée.

Le sentant m' échapper je me suis rendue compte que j'en avait oublier de vivre. Je vivait par procuration à travers lui mais moi, qu'allait-il advenir de moi? Vierge, pas d' Epoux, aucun chaperon...j' étais en mauvaise voie. Alors lorsque le Prince Sparte m'a demandé de devenir sa femme je lui ai dit que j'en aimait un autre, il a accepté...je crois. Puis nous nous sommes fiancé, j'avait si peur de le dire à Nerias que je m'en suit rendue malade, puis je lui ai avoué, nous savions que c’était inévitable. Seulement vivre sans lui et lui sans moi nous étant impossible j'ai continué de le voir, de le chérir dans le dos de mon fiancé. Il l'a appris et m'a quittée sans autre forme de procès. Je me suis retrouvée à nouveau esseulée, vierge sans perspective d'avenir. C'est la qu'il m'est venue l'idée d'entrer à vostre service. Je vous imaginait une femme hautaine, sombre, absolument pas aimante, je vous imaginait monstrueuse pour mieux supporter l'idée qu'il soit avec vous...puis vous m'avez prise à vostre service.

Au début vous n' étiez qu'une manière d'approcher Nerias, je...j'avoue que je n'avait cure de vos sentiments . Puis j'ai appris à vous connaitre, j'ai découvert la merveilleuse personne que vous êtes et j'ai commencé à me sentir mal. Avec Nerias nous ne nous donnions plus rendez-vous, c’était trop dur à supporter de vous mentir ainsi. J'ai essayé de vous le dire, tant de fois mais il y avait Nérias. J'avait peur qu'en vous avouant la vérité vous décidiez d'annuler le mariage et qu'il soit la honte de sa famille...ça l'aurait détruit, je ne pouvait pas prendre ce risque.

Alors j'ai mentis, effrontément...j'ai honte de l'avoir fait, mais une fois le stratagème lancé je ne savait plus comment m'en sortir sans blesser personne. Puis lorsque vous avez découvert pour lui et moi, je pensais être soulagée mais c'est faux. Je souffre deux fois plus, j'ai perdu l' Amour de ma vie et mon amie aussi...

Je vous dit tout ceci nullement dans le but de recueillir votre pardon, mais pour me soulager d'un poids qui pèse lourdement sur mes épaules et sur mon cœur. Maintenant vous savez tout...

Humblement,

Aliénor de Ligny ".
Sofja
          Le pardon n'est pas au bout du chemin ; il est le chemin.


Sofja avait demandé au personnel du Blanc Combaz de transférer ses missives vers le Louvre, sa nouvelle résidence. Depuis quelques jours, c’était une nouvelle femme qui se dévoilait. Le sourire était imperturbable, sa bonne humaine indestructible. Au point d’en oublier les tracas des dernières semaines sur la trahison de sa demoiselle de compagnie et de son fiancé mais également la fixette qu’elle faisait sur son mariage, qu’elle ne voyait point arriver depuis cet été.
Le soir, quant elle rejoignait ses appartements, elle prenait un bain afin de détendre ses muscles qu’elle mettait à rude épreuve en traversant le Louvre dans tous les sens. Puis elle quittait ses belles robes pour revêtir une chaisne légère en soie. Tandis qu’elle détachait sa chevelure flamboyante pour qu’elle prenne place sur ses épaules et le creux de son dos.

A l’aise et la tête vidait de toutes festivités, elle s’aventurait à ses missives.
Répondre aux divers rapports qu’elle exigeait mensuellement à ses officiers en charge de la gestion de ses terres. Ainsi elle pouvait veiller à la bonne vente de ses ressources, aux redevances : directes ou indirectes mais également à chaque dépense sur le personnel et sur les rénovations du château de Bellegarde.
Et depuis peu, elle guidait son nouveau vassal, Antoine Szadig, qui était en charge d’une de ses terres. Elle avait une toute confiance en lui, un homme rêveur mais déterminé. Et grâce à lui, elle vivait une sublime expérience de vassalité.
La dernière missive portait un sceau inconnu. Cela l’intrigua. A l’aide d’un couteau, elle cassa la cire et déplia le parchemin. Aux premiers mots, elle comprit rapidement.

Il n’y avait qu’une personne pour écrire, parler ainsi. Un langage de faible qui se cache derrière de beaux mots pour se donner une fausse vie. Elle ne supportait plus ses filles qui se voulaient naïves alors qu’elles étaient, vicieuses, manipulatrices.
Depuis, Sofja les évitait comme la peste.

Sa main laissa le parchemin glisser sur le bureau tandis qu’elle se leva et alla chercher un verre de prune. Heureusement que la Princesse Melissandre lui avait offert quelques bouteilles. Ce soir, elle y ferait honneur. Ses lèvres accueillirent le breuvage alors que son regard se perdit sur le feu de la cheminée. Ses yeux étaient aussi furieux que les flammes. La douleur de trahison trop profonde.
Elle resta de longue minute à défier ses sentiments.

Sans s’en rendre compte, la moitié de la bouteille avait été sifflée en quelques minutes. A croire que la Divine en avait besoin pour lire la suite. Elle attrapa un châle en laine qu’elle posa sur ses épaules. Elle avait froid malgré l’alcool qui réchauffait ses veines. Ses mains tremblantes se saisirent du parchemin et s’installa sur le tapis, au pied de la cheminée.

Courage.


Citation:
    Alienor,

    Je ne pensais pas avoir le courage, la force, de lire vostre missive. Mais je me dis que si j’ai su donner une seconde chance à Nerias, je me dis que je peux essayer d’en faire autant pour vous. Car les tors sont partagés dans cette histoire. Je ne vais pas prendre de pincette, ni mettre de jolis mots car ce n’est pas mon genre. J’ai l’habitude d’être directe, peu importe si je suis pas diplomatique. Mais ainsi, vous aurez mon ressenti.
    Sachez, que si je lui ai offert une seconde chance, c’est purement envers mon engagement dans cette union. Il était convenu que vous possédiez son cœur, moi, son nom. Que je lui donne des enfants tandis que vous profitiez de son âme et son esprit.
    Pourtant, vous aviez le beau rôle.

    Une maîtresse est reine, une femme est esclave.

    A mon tour de vous présenter ma version de l’histoire.
    Il vous a appris les conditions que sa famille lui imposait en termes de mariage. Triste, vous êtes partie vivre vostre rêve de «Princesse » avec un autre Prince. Faut bien cela quand on aime autant le luxe comme vous. Pendant ce temps, Nerias, se sentant seul, abandonné, a décidé de se trouver une épouse. Me voilà sur la scène. En bon soumis et fidèle qu’il vous est, il m’a informé de la situation. Comme vous l’avez fait avec vostre fiancé de l’époque. Un contrat est un contrat. Les choses étaient claires pourtant. Vous aviez vostre vie en Empire, nous la nôtre en France. Et vous deux, lors de vos rencontres, vous roucouler comme des moineaux.

    Mais voilà, votre Prince vous rejette. A vostre tour de vous sentir seule, abandonnée. Que faire ? Bien sûr, revenir pleurer dans les bras de ce bel et unique amour. Ah, attendez… Laisser-moi deviner ! Je parie que vous lui avait donné toutes les excuses du monde. Le rassurant que seul lui compte pour vous ? Que vous êtes toujours vierge ? Une pauvre Naïve (quelle rengaine) qui s’est faite avoir ? Que vous regrettez vostre choix ? Ah et qu’il doit surement mettre un terme à notre union vu que vous êtes de retour…

    Sauf que cet homme a des valeurs, lui. Il a les mains propres puisqu’il n’a fait que rebondir. Et surtout, il veut faire honneur à sa famille. Sachez que pendant vostre absence, je lui ai apporté cette fraicheur pour qu’il quitte ce monde obscur dans lequel il s’était réfugié. Il a enfin pu imaginer un futur en le poussant hors ses retranchements. J’ose imaginer que si je suis toujours à ses côtés, c’est qu’il tient un peu à moi. Je vous vois déjà vous décomposer : Pas d’amour, voyons ! Cela, je vous le laisse, j’ai passé l’âge. Mais pas vous. Vos délires de le perdre vous dépassent et ça vous grignote à petit feu, hein ? Alors, place à un plan machiavélique.

    La jalousie engendre le Mal… La jalousie, c'est le Mal !

    Car vous aimez contrôler, il vous faut des hommes à vos pieds pour vous sentir vivante et aimante. Mais, surtout, vostre jalousie est trop dévorante. Alors vous rentrez à mon service. Lui, se retrouvant entre deux femmes, il repart la queue entre les jambes. Car entre l’amour et celle qui représente sa famille, il ne peut faire de choix. Vous profitez de cette faiblesse pour vous imposer et imposer le silence. Vous dîtes que vous l’avez fait par amour ? Pour le protéger ? Mais la honte de sa famille, c’est d’apprendre que sa maitresse vit sous son toit.
    Et, laisser moi rire… Vous n’avez pensé qu’à vostre petite personne, à vostre satisfaction. Si vous l’aimiez vraiment, vous auriez pensé plus à lui, qu’à vostre amour propre en quittant le Domaine.

    Peu m’importe vostre chagrin, il fallait y réfléchir avant. Vous l’avez poussé à rompre la seule promesse qu’il m’avait faite. Pas de maitresse sous mon toit. Je n’étais pourtant pas bien difficile dans les conditions de ce mariage. De ce fait, je ne pourrai plus jamais vous faire confiance, autant à l’un qu’à l’autre.

    Mon pardon s’obtiendra lorsque vous apprendrez à vous comporter tel des adultes. Je me fou complètement de vostre histoire niaise, tant que cela ne nuit pas à son devoir d’époux et à ma réputation.

    Sachez que je lui ai fixé une nouvelle condition suite à cette seconde chance : Il est hors de question que je vous vois au Louvre. Aujourd’hui, je vis mon rêve au sein de la Cour du Lys. Et je peux vous assurer que je serais anéantir tous ceux qui me porteront préjudice.

    Sofja Jagellon



Elle avait été dure mais, ce besoin de vider sa rancœur était nécessaire. Sofja avait donné sa dose à Nerias. Alienor, avait la sienne maintenant. Ainsi tout était à plat.
L'histoire pourrait peut être reprendre lorsque le temps aura pensé les blessures.

_________________
Alienor_.
"Amour est fertile de miel ; Amour est fertile de fiel."

La Reconnue», acte 2, sc. 1
[ Remy Belleau ]


Comment cracher du venin lorsque l'on à plus de pitié et de compassion pour la personne qui devrait être notre dicte " ennemie" . C'est bien là le plus gros défaut de la Naïve mais aussi sa plus puissante qualité, elle est dénuée de la moindre méchanceté. Il lui arrive parfois de faire du mal mais ce n'est jamais de manière intentionnelle, elle n'est pas de ceux qui porte le fiel en leur cœur. Rien n'a encore pourris son âme jusqu’a la moelle, gonflée d'un espoir qui jamais ne la quitte elle préfère de loin sourire à la vie plutôt que de la pleurer. Les Marasmes du passé sont sa force et pourtant par Amour elle à commis le pire des crimes à son sens...la trahison.

La Jagellon est une femme dorénavant bafouée, trompée et même à la lecture de mots si durs la Ligny ne peut lui en vouloir. Bien que la plupart des mots ne soient qu'un tissus de mensonge elle doit bien se l'admettre elle est jalouse. Imaginer l' être aimé dans les bras d'une autre, le penser heureux aux côtés de la Divine la rend malade. Insidieuse, pernicieuse maladie que celle de l'amour et pourtant... La distance imposée par l' Adonis aurait due être le remède à ce mal qu'elle pense incurable mais non...bien au contraire, elle ne l'aime que plus encore. Un jour peut-être parviendra t-elle à l'oublier ou bien finira t-elle six pieds sous terres au milieu de centaines de fleurs odorantes...son coeur et ses sentiments intacts. Oui...car la vérité est telle à la lueur de cette bougie dont la flamme vacille dangereusement, le coeur à ses raisons que la raison ignore* , mais lorsqu'il s'agit du Blanc Combaz l'esprit n' existe plus. Elle pourrait braver milles dangers pour lui...exaucer le moindre de ses souhaits sauf un...seul et unique certitude d'une vie...jamais Ô grand jamais elle ne cessera de l'aimer de tout son être. Il est son Sang, son Espérance, ses Doutes, son Tout.

Les perles salées gouttent le long des pommettes devenues saillantes, malgres ce bonheur factice qu'elle montre aux yeux des siens la Belle ne se nourrit plus. Elle se meurt loin de lui dans l' attente d'un signe, d'un geste, d'un rien. La dextre tremble , la plume est serrée aussi fermement que possible...il lui faut répondre à cette femme qu'elle voyait comme une amie. La Haine est absente, seule la Peine et la Compassion demeure, dansant un ballet intimiste avec la Culpabilité.


    Citation:

    " Sofja,

    J'ai mis longtemps à vous répondre non pas parce que je ne le souhaitait pas mais parce que je voulais que vous soigniez les plaies que ma trahison vous à causée. Je ne vous demande pas de belles paroles et je comprend les vostre bien que certaines sonnent faux. Je ne veux pas rentrer en guerre avec vous, je n'aspire à vrai dire qu'a la paix. Je prend conscience à travers vos mots de la personne que je suis et cela me blesse je doit l'admettre. Oui je suis jalouse. Non pas de vous...mais de vostre place aupres de lui...je donnerai jusqu'a ma vie pour la posséder. Mais sachez que je n'ai jamais demandé à Nerias de vous quitter, que je ne connaissait pas les conditions que vous aviez imposé pour vostre union. Je n'aspirait pas à être princesse, le Prince m'offrait protection et confort c'est tout ce que je demandait. A travers vos mots je me rends compte que vous avez une bien mauvaise image de ma personne mais je ne peux décemment pas vous en blâmer. Je suis la seule et unique fautive dans cette histoire.

    Sachez tout de même que j'ai eu et oserais-je le dire, ai encore de nombreux sentiments pour vous. Une grande affection que jamais je n'aurai pensée avoir. Je me fustige de vous avoir tant blessée et suis ravie que vous trouviez vostre bonheur au Louvre. Je dois vous le dire Sofja...si Vous me demandiez de ne plus contacter vostre fiancé, si vous souhaitez que je ne soit plus un frein dans vostre histoire...si vous me demandez de vous laisser son coeur en plus de son corps sachez que...que j'y consent * certaines lettres sont effacées en partie à cause de quelques gouttelettes d'eau * .

    J'ai honte du tord que je vous ai causé à vous et Nerias... je vous présente mes plus sincères excuses, si vous le souhaitez je disparaîtrait de vostre vie . Mais si vous concédiez à me laisser une dernière chance...j'aimerai que...nous reconstruisions notre amitié qui m’était...est toujours chère.

    Pensez vous que nous pouvons ressouder ce qui à été brisé?

    Bien à vous,

    Aliénor de Ligny" .



Hrp: * Oscar Wilde
_________________
Sofja
La vie nous apprend à pratiquer souvent deux sagesses : l'une de pardonner et l'autre de ne jamais oublier.




[Bien des semaines plus tard.]


La réponse était arrivée au Louvre. Mais Sofja était partie jouter sur les terres de Brassenx. Le Blanc Combaz lui avait fait la surprise de l'y retrouver. Juste ce qu'il fallait pour rendre la Jagellon heureuse. Mais le bonheur fut de courte durée, puisqu'ils apprirent durant ces festivités, que la Bourgogne subissait des attaques de vils brigands. Ils erraient et terrorisés les villageois. C'est donc en compagnie de son fiancé et de l'oncle de ce dernier qu'ils retrouvèrent leurs terres. De là, l'armée qu'ils avaient constitué passa des semaines à rasé la campagne. Heureusement, la mission fut positive. Ils avaient écrasé quelques Corleones. Fort heureusement, la Jagellon pu enchainer avec les joutes Auvergnates.

Lorsque la Dame de Parage poussa la porte de ses appartements privés du Louvre, elle se laissa tomber sur son lit. Pendant ce temps, la camériste qu'on lui avait confié, lui prépara son bain. Elle vit un tas de missive sur son bureau. Le pas lourd, elle réussi à se trainer jusqu'à ce dernier. Le seau d'Alienor sauta parmi les autres. Sofja soupira. Etait elle capable de lire cette missive maintenant ? Peut être serait il plus préférable d'attendre un peu ?

Elle sortit de ses questionnements lorsque sa camériste l'invita à retrouver le baquet d'eau chaude et parfumé. Elle laissa la missive sur le bureau et sous les doigts délicats de la servante, sa robe tomba au sol. La sensation était délicieuse. Ses muscles se relaxaient enfin. La demoiselle lui fit un petit massage au niveau de sa nuque, de ses cervicales, de ses épaules. Le pied.

La somnolence s'invita et c'est lorsqu'elle sentit l'eau tiédir qu'elle se réveilla. Après s’être étirée tel un chaton, elle lova son corps dans un linge en lin. Sofja se dirigea vers la cheminée tout en attrapant la missive au passage. Les flammes du foyer léchèrent sa peau tandis que ses prunelles azurs voyagèrent sur le parchemin.


-M'dame, vous devriez vous habiller. Vous allez attraper la mort.

Telle une poupée, elle se leva et se laissa faire. Elle n'avait rien de prévu pour ce soir, elle avait donc choisi une robe simple mais chaude, car la fatigue accumulait l'avait rendu faible. La Jagellon s'installa sur son lit alors que sa servante lui emmena son nécessaire d'écriture. L'inspiration venait, elle laissa sa plume gratter le parchemin tandis que sa chevelure de blé se promenait sur ses épaules.

Citation:
Aliénor,

Notre amitié était aussi fragile qu'un miroir au vu de vostre histoire cachée. Elle a été brisée lorsque la vérité éclata. Aujourd'hui, je suis prête à recoller les morceaux mais il y aura toujours des fissures. Car je ne donne ma confiance qu'une seule fois.

Comme je vous l'ai dis. Je ne souhaite pas que vostre histoire s'arrête. Je l'ai accepté, je l'assume. Si vostre amour peut perdurer dans ses conditions, je vous le souhaite. Je vous rassure, je n'attends pas de sentiments amoureux de la part de Nerias. J'ai déjà donné à ce niveau là. La déception est trop forte pour recoller les morceaux. Je veux juste du respect et de la reconnaissance. Ne pas être de ces femmes pondeuses que l'on ridiculise en public. J'ai un brin de fierté mesme si mon mariage avec le Blanc Combaz est négocié. Mais je suis convaincue qu'il sera être à la hauteur de mes souhaits maintenant qu'on a traversé une première crise.

Les choses ont été mises à plat à présent. Si jamais vous avez des questions concernant nos attentes sur notre mariage. Je suis prête à vous l'expliquer si Nerias ne se sent pas le courage de vous le dire. Je pars du principe que la communication et la transparence seront la réussite de toutes relations.

Si j'avais été au courant de vostre rôle dans la vie de Nerias plus tôt. Nous aurions pu trouver une solution avant de briser notre amitié. Le destin a choisi de nous faire traverser cette épreuve. A nous de relever le défit jusqu'au bout.

Je vous avoue que je ne suis pas prête à vous revoir pour l'instant. Mais je suis disposée à correspondre par missive. Je suis persuadée que vous sauriez m'adoucir ainsi. Vous êtes bien plus douée avec les mots qu'en action.

Racontez moi un peu ce que vous faites maintenant.

Sofja Jagellon




La Jagellon relit sa missive. Elle était satisfaite de cette réponse beaucoup moins haineuse que la précédente. Sofja était sur la bonne voie pour pardonner. Eloin, sa chère Évêque de Limoges, serait fière d'elle. C'est sur cette bonne action, qu'elle ferma les yeux pour partir dans les bras de Morphée.
_________________
Alienor_.
“Le temps adoucit tout.”
Voltaire


Même les plaies les plus profondes se referment avec le Temps. Imuable, il s'égraine aussi lentement que possible pour certain, à une vitesse folle pour d'autre. L'on ne peut le saisir, le posséder et pourtant il est Maitre de notre destin, Maitre du sien. Cela fait des mois maintenant que la Naive et le Corbeau ont mis fin à leur histoire. Les jours passent et se ressemble mais la Belle ne guéris pas. Unique amour, premiers émois, impossible d'oublier. Les souvenirs remontent parfois à la surface la plongeant dans un marasme profond. N' étant plus que l'ombre d'elle même, inquiétant ses proches, elle à décidé de se reprendre en main. Retour à la case départ, l'heure du choix.

Elle aurait pu demeurer silencieuse, cette Lettre aurait pu ne jamais recevoir de réponse mais l'horloge à sonné. Ne plus reculer, avancer et pour commencer ce changement , une seule étape à franchir : Assumer. Grandir, accepter ses échecs, c'est ce qu'elle fait aujourd'hui même.


    - Dame Aliénor vous devriez manger, juste un peu. Je vous ai monter des fruits et...


La jeune servante observe la Ligny avec inquiétude. L' Emeraude est doux, presque tendre, il semblerais que la jeune femme ai pris l' Aliénor en affection. Secouant le chef elle lache un profond soupire qu'elle ne peut retenir. Avec la Naive elle se permet certaines largesse que la Candide lui autorise. D'un pas elle rejoint la Ligny et pose une corbeille de fruit sur le bureaux. Une main est levé en signe de protestation, petite et fragile digitale. L' Ambre fixe intensement les traits doux de la servante , tandis que le nez aquilin se plisse légèrement.

    - Pour la centième fois Mathilde je n'ai pas faim. Par le Très Haut quand allez vous cesser de me materner? Sortez maintenant j'ai à faire.


Le ton est doux mais les ordres sont clairs. Sans un mot de plus la servante avance sa main vers la corbeille, aussitôt stoppé dans son geste par celle de la Ligny. Un large sourire illuminant alors celui de la domestique.

    - Laissez ça ici...je verrais peut- être plus tard.


Mathilde quitte alors les lieux rapidement fermant la porte derrière elle. Un long soupire envahie alors la pièce. Dextre pale venant agripper la plume, le vélin et l'encre. Tachant le papier de quelques mots...puis cents autres...sans relache, ouvrant son coeur à nouveau.

    Citation:
    " De moi Aliénor de Ligny, vostre obligée,
    A vous, Lumineuse Vicomtesse Sofja de Jagellon.

    Bonjour à vous,

    Je vous demande dès lors pardon pour ne pas vous avoir répondu plus tôt, cela fait des mois maintenant mais je n'en avais pas la force. Vous dites que vous acceptez notre relation à N... (pardon je ne parvient plus à écrire son prénom sans perdre pieds) . Sachez que relation il n'y a plus. Il m'a quitté il y a plusieurs mois maintenant, lui qui avait juré m'aimer à tout jamais. Néamoins rejouissez vous, il m'a dit être tombé amoureux de vostre personne. Je le comprend aisément et pour sur vous le méritez.

    Je ne souhaite pas avoir de ses nouvelles, à dire vrai si l'on pouvais faire comme si il n'avais pas d'existence propre cela m'aiderais grandement. Je ne suis pas encore guérie...je ne suis pas certaine de l'être un jour.

    Je ne vous écrit pas pour m'appitoyer ainsi sur mon sort mais bien pour recoller les morceau de ce miroir brisé. Cette amitié si chère à mon coeur. J'aimerais puisque vous m'autorisez à vous écrire que nous apprenions à nous connaitre, reprendre au commencement comme si...comme si rien de tout ceci n'avais eu lieu. J'ai commis une énorme faute et j'aimerais faire table rase du passé, pour notre bien à toutes les deux. Aussi...je commence si vous le voulez bien.

    Je suis Aliénor de Ligny et je suis enchantée de faire vostre connaissance Madame, parlez moi donc un peu de vostre personne je vous prie.

    Affectueusement,

    Aliénor de Ligny.


    Ps: Si cette missive demeure sans réponse , sachez que je comprendrais et ne vous en blâmerais pas."


Le plis est rapidement envoyé par messager, pour la suite...qui vivra verra.
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