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[RP] j'aurais su j'aurais pas venu *

Merance
"Et quand la pleine lune fut levée,
Hänsel prit sa soeur par la main
et il suivit les petits cailloux qui brillaient
comme des pièces d'argent toutes neuves et leur montraient la route.”



- Hansel et Gretel de Jacob Grimm -




    Entre les lèvres du Prince, des ordres avaient fusé et Mérance avait eu, un court instant, l'envie de lui dire d'aller se faire voir ailleurs mais… elle savait, la sorcière, qu'elle ne le pouvait pas. Peur du noble orgueilleux ? Cela aurait été trop facile ! Juste un sentiment puissant et incontrôlable qui lui dictait sa conduite et comme à chaque fois que cela arrivait, ça la menait là où elle devait être même si ce n'était que pour un court instant.

    L es dieux décidaient, elle exécutait.
    N'avait-elle pas été en lieu et en place à la cour des miracles lorsque le Roy fou délivrait la bonne parole et recrutait à tour de bras ?
    N'avait-elle pas été de cette vague-là alors que rien ne la préparait à devenir un membre du clan des cielo Azzurro ?
    En fin de compte, elle était restée même après que le Roy des Thunes ne décide qu'un sacrifice était nécessaire en tailladant le visage de la Reyne. Mérance avait alors joué son rôle de guérisseuse à la perfection. Ou bien encore, lorsque ce même Roy fou ne juge qu'il était temps pour lui de mettre la Cour à feu et à sang pour le bien de tous. La Sorcière n'avait pas bronché, bien au contraire. Elle avait été l'une des voix du réconfort et de l'optimisme en ces temps chaotiques et nébuleux.

    Alors, si aujourd'hui ses pas la conduisaient sur le chemin d'un Prince, un vrai cette fois et non pas un aliéné s'octroyant un droit qui ne lui revenait pas, elle ferait ce que les Dieux attendaient d'elle, ni plus, ni moins… Et seul le temps lui dirait pourquoi elle devait être sur cette route afin de faire cette rencontre. Pour le moment, elle subissait les éléments et la voix des Dieux se montrait beaucoup plus silencieuse qu'à l'accoutumée…

    Mauvais augure ou bon présage, Mérance était dans le noir le plus complet mais elle n'avait nullement envie de le montrer. Sans se défaire de son esprit d'analyse et de déduction, elle jouait son rôle à la perfection avec une certaine dose d'arrogance qui lui était venue après les évènements de l'été. Sans doute trop à fleur de peau lorsqu'elle avait quitté Paris puis le sud, la sorcière s'était drapée d'une indifférence sans pareille tout en érigeant des barrières envers les autres. Personne n'entrerait plus dans son monde et quoi qu'on lui demande, elle resterait à bonne distance de tous. Ainsi parlait la Maudite, ainsi se contenterait-elle d'être !

    Respirant l'air frais du petit matin, Mérance s'en allait au travers de la ville. Le Prince lui avait ordonné de venir jusqu'à lui avec ses potions. S'il avait fait l'effort de l'approcher la première fois, elle se doutait bien que la situation ne serait pas jouée deux fois donc, vaille que vaille, la sorcière, cape sur les épaules, pourfendait la grisaille d'automne dans les ruelles d'Angers afin de se mettre au service de cet homme.

    Une petite moue dubitative étira alors les jolis traits de son visage. Voilà bien une situation qui ne lui plaisait guère. La requête venait d'un homme et Mérance se méfiait comme de la peste de cette engeance. Tous ceux qui avaient traversé sa vie s'étaient arrangés pour déchiqueter un peu plus son âme afin de la rendre docile et esclave de leur besoin et bien que des années se soient écoulées, les souvenirs étaient encore vivaces, trop pour mettre de côté cette émotion de rejet qu'elle ressentait à leur égard. Alors pourquoi les Dieux s'amusaient-ils ainsi en l'envoyant au devant d'ennuis, pourquoi tenaient-ils donc à la pousser sur cette voie qu'elle espérait ne pas la mener au bout de sa vie ?


    Se mordillant la lèvre inférieure, la rousse accéléra le pas. Elle aurait aimé avoir des réponses avant de s'engager plus loin dans cette affaire mais ses prières restaient sans réponse ce qui l'énervait grandement. Causer avec les morts lui était bien plus facile que d'obtenir un semblant d'indices concernant les décisions qu'elle devait prendre… Maugréant tout le long de la route, les quelques badauds qu'elle croisait se reculaient en se signant de peur qu'elle ne leur lance un sort mais la sorcière était dans sa bulle et ne voyait rien, ni n'entendait quoi que ce soit ! Et ce fut dans cet état de nervosité qu'elle arriva à l'hostel particulier du Prince de Montfort. Le temps pour elle de se faire cueillir par un chien de garde et bientôt, elle rentrerait dans la tanière du loup… mais qui sera l'agneau ?






*La Guerre des Boutons d'Yves Robert

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En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Taliesyn_de_montfort
La méfiance est toujours pour moi une des formes de l'intelligence. La confiance une des formes de la bêtise.”

            -Paul Léautaud
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    Mon torse était nu, et tacheté de différentes sangsues saignant mon corps des humeurs nocives. Différents encens brulaient dans la pièce l'emplissant d'un brouillard lourd et suffoquant. Je m'étonnais de cette patience sur ce moment, même si le poids des fumées et la fatigue de la saignée rendait oppressante le nombre de personne autour de moi à prendre mon pouls, ausculter l'humeur de mes yeux excédés, tapotant sur mes pieds. Le mire auquel j'avais fais appel pour ces humeurs dans un faste de procédure dites modernes était entouré de nombreux sbires acquis à sa cause et très probablement recruté non pas dans une école mais dans des orphelinats quelconques au vu de leur âge et de leurs difficultés pour certains à comprendre même ce qu'ils faisaient.

    Assis là, bras soulevés par l'un et par l'autre, ausculté de près, des pieds dans du gras de boeuf qui paraitrait est un répulsif à humeur et les ferait remonter vers les sangsues, je commence surement à désespérer. Le mire m'enfonçant un doigt dans l'oreille et approchant son oreille de mon bassin :

      Toussez !


      HEU ! HEU !


    Avec un peu de recul je me reconnaitrai naïf et d'avance j'avais peu de crédulité dans les résultats, mais après tout, c'était un homme reconnu dans la région. Sortant d'une école parisienne en médecine selon ses dire. Et j'évitais soigneusement de me faire consulter par ma sœur, un aveu de faiblesse sur ma santé, y perdrais-je le statut de César acquis durant l'adolescence. Mais dans l'immédiat le mire ne bougeait plus, levant un doigt de la main libre, l'autre index curieusement enfoncé dans mon oreille. Il plisse le nez et me fixe.

      J'ai des gaz, c'est pas grave ! Pourquoi les faire ces examens encore ?


      Je veux savoir si vos gaz ne sont pas nocifs pour les autres.


    Et les novices autour du mire de se regarder tous avec inquiétudes. Définitivement, c'en était trop, si la nativité du vulgum pecus était suffisante pour l'arnaqueur qu'il était, il n'en était pas de même pour moi. Alors mon regard révulsé se pose sur le mire, qui regardait le cérumen sur son index et commencer à le poser sur le bout de sa langue pour sans me regarder me jeter nonchalamment :

      La graisse de bœuf fait effet sire, vos humeurs remontent tel les bourgeons des jeunes filles dans leur printemps.


    Et la colère de revenir, mon cœur battant la charge dans mes temps, mes mains griffant le bois des accoudoirs pour me relever tel une plante dans son pot, rassemblant le peu de dignité pour éructer :

      Fouttez moi le camp, prenez vos breloques et débarrassez moi le plancher, foutredieu de chapon maubec, malgrééeur !!


    Et de me lever pour suivre le geste à la parole et de glisser avec mes pieds enduits de graisse, me rattrapant comme je peux sur la chemise du mire que je déchire dans mon élan. Le repoussant par la même pendant que les sbires prennent leurs affaires et s'orientant vers la porte.

      Et ma prime mon bon sire, voyez bien que ça fonctionne !


      Si vous êtes encore là quand j'attrape ma batarde, vous allez avoir où est-ce que je vais vous la mettre votre prime, fot-en-cul !


    Et de les pourchasser marchant comme un lion sur une patinoire, hurlant, et m'accrochant au mur pour les pourchasser et les chasser.

      Yulia ! !


    Un appel à l'aide désagréable, mais le ridicule n'est pas mon premier souci, loin s'en faut, ces malandrins ont ajouté à mon mal être.

      Embrochez moi ces voleurs !


    Et de les poursuivre jusqu'à l'extérieur maitrisant les quelques dérapages, batardes à la main, sangsues sur le tors nu, le regard hirsute et à la limite de la bave rageuse d'un chien qui à la rage. Pour tomber face à face avec la sorcière.

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Pour me suivre
L.aconit
Posté à une fenêtre, Nicolas avait observé la sorceresse s'avancer vers l'entrée de l'hostel, puis franchir son seuil, ses beaux cheveux roux frissonnant dans la brise automnale. Vue d'ici, elle se fondait dans ce décor ocre et rouille, parfaitement. Il savait le pourquoi de sa venue, et sa présence annonçait un peu de vie dans cet endroit bien austère depuis le retour de l'enfant prodigue qu'il était... Alessia s'occupait à ses frivolités. Le prince à ses maladies imaginaires. L'Aconit lui se faisait petit, peu désireux de se confronter à qui que ce soit après son retour éprouvant au foyer, désireux d'être seul et de garder pour lui ses humeurs.

Délaissant son poste de mire, le jeune spadassin traversa la pièce pour gagner l'escalier, largement curieux d'assister à la livraison tant attendue par l'Impatient, d'ailleurs fort occupé à ses traitements... Qui ne le rendaient pas moins agréable.
Il savait bien ce qui se tramait dans la chambrée du Prince, à l'heure où les médicastres venaient lui tâter l'aorte pour savoir s'il ne manquait pas de fiel... Arrivant non loin de ses appartements, il l'entendit invectiver un couillon, et sans doute faire voler en éclat ce qui ressemblait à du matériel de couillon. Pour le plus grand plaisir de Nicolas qui ne comprenait toujours pas comment un si grand homme pouvait se laisser parfois aller à de si futiles activités... Persuadé en sus qu'elles étaient totalement inefficaces.

La porte s'ouvrit au vol, dans un théâtral halo colérique, figeant le jeune blond au bout du corridor. Dans un mouvement vif, à la sortie tonitruante du prince et vu sa mise, l'Aconit se retourna et lui fit dos, étouffant dans sa main son hilarité totale. Accrochant ainsi les yeux de Merance qui arrivait au même moment et d'une Yulia bien trop dressée, il se reprit, offrant à la première un salut courtois et à la seconde, son faciès le plus froid.

Le jeune breton n'avait toujours pas digéré le zèle dont elle avait fait preuve avec Ansoald, profitant d'un moment de vulnérabilité ne lui permettant pas de l'attaquer pour se venger. Et Nicolas avait la rancune tenace. Comme son prince. La poussant d'une épaule en quittant ce lieu de discorde, évitant au passage le vol d'un grimoire, l'insolent se promit de lui régler son compte lorsque le moment serait propice, et tant pis pour son profil bas.

Bifurquant à l'angle d'une chambre, il se dirigea vers l'une des salles d’ablutions où un gros chien de garde ne gardait personne, et s'était réveillé une oreille relevée aux aguets, à l'affût du vacarme ambiant. Tirant dans sa dextre le gros collier de cuir par sa boucle de fer, le jeune homme excita un peu l'animal en mimant de l'attaquer, dans un rire bon enfant que n'avait pas l'intention. D'un geste dur, il agrippa les plis de son cou, contraignant le gros dogue à le suivre et le lâcha dans le couloir en direction de la chambre de Taliesyn, qui s'égosillait toujours, soufflant un
" Va chercher " sournois.

L'animal s'élança à la poursuite de l'odeur irrésistible de la graisse de boeuf, pour le plus grand plaisir d'un Nicolas pariant sur l'idée qu'il mordrait le premier cul qui se trouverait sur sa route, bousculerait la garde russe au passage, et qu'elle aurait fort à faire pour le faire dégager.


    C'est sûr Merance... Si t'aurais su, t'aurais pas v'nue.

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    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) - Recueil
Merance
    Les pas de la sorcière se faisaient lourds depuis quelques instants tandis qu'une main froide s'était posée sur sa nuque pour la retenir encore un peu. Force de l'invisible qui tentait de l'empêcher de plonger dans cet enfer dont les portes s'ouvraient devant elle l'invitant à pénétrer dans ce chaos dont elle ne savait si elle ne ressortirait pas les pieds devant. Mais la jeune femme releva la tête comme pour se moquer de cet avertissement et le chasser même.
    Était-elle donc si inconsciente qu'elle ne tenait pas compte des signes annonciateurs de malheurs ?

    Le vert des prunelles de la rousse s'obscurcirent doucement tandis que des cris s'annonçaient juste là, devant elle et soudain, la main qui lui enserrait la nuque vint à lui étreindre le cœur. Aucune peur pourtant dans sa façon de bouger, juste un ressentiment venu du profond de son enfant tandis que son baron de père s'emportait pour mieux s'imposer à elle jusqu'à l'étouffer de ses propres mains parce qu'elle était différente… Serait-ce encore le cas dans ce lieu qu'elle ne connaissait pas ?
    Porterait-on la main à son cou gracile pour l'éliminer comme tant de fois l'Ogre avait osé le faire sans pourtant y parvenir ?

    Le pied de la Maudite foula le sol du couloir qui lui apparaissait sans fin et bien que la jeune femme garda la tête droite, chaque détail fut épié par son regard vif et saisissant. Et elle inspira profondément à mesure que ses pas la rapprochaient de son destin, à mesure les signes avant-coureurs pressaient son corps de toute part. Et la petite voix qui lui disait que tout ça finirait mal…

    Un mouvement sur le côté et Mérance aperçut le blondinet qui avait accompagné de Prince le jour de leur rencontre. Ses lippes s'étirèrent sur un sourire énigmatique à souhait dont elle avait le secret puis sa tête s'inclina pour le saluer. Des deux hommes, elle n'avait pas encore choisi duquel elle devait se méfier en premier car ni l'un ni l'autre ne lui inspirait confiance. Mais ce n'était là que des hommes après tout, que pouvait-elle attendre d'eux mise à part semer le chaos et le malheur ?

    Le bout de la langue de la Maudite vint humecter les lèvres devenues sèches en quelques instants avant qu'elle ne se redresse et recule d'un pas devant l'air magistralement hagard du Prince qui se présentait devant elle à moitié dénudé. Et ce fut un rire qu'elle dut retenir dans le fond de sa gorge quand elle analysa rapidement ce qu'il se passait car cela faisait bien longtemps que les hommes lui étaient d'une indifférence royale et d'aucun n'avait réussi à franchir les barrières qu'elle avait érigé depuis qu'elle avait retrouvé sa liberté au lendemain de la mort de son mari. Certains lui répétaient d'ailleurs qu'il lui fallait maintenant laisser faire les choses, que son deuil avait pris fin depuis bien longtemps et qu'une femme de son âge ne pouvait rester seule… La sorcière se mettait alors devant l'importun lui rappelant qu'il valait mieux être seule que mal accompagné… et elle savait de quoi elle parlait la demoiselle. Rares étaient ses blessures qui se voyaient, le mal était bien plus profond et enraciné en elle…

    Arquant un sourcil de curiosité amusée, Mérance avait déjà la langue levée pour questionner le terrible Prince.


    - Oserais-je vous demander si vous accueillez toujours vos visiteurs ainsi ou bien ai-je droit à un traitement de faveur ?

    Les lèvres de la jeune femme se serrèrent un peu plus tandis que ses mains étaient glissées sous sa cape à triturer le bord de sa jupe. Si elle n'avait pas peur de mourir, elle ne tenait pas à écourter son passage sur terre mais elle avait deviné dans l'œil du Prince qu'il n'hésiterait pas à couper le fil de sa vie si elle ne l'enchantait pas… quelle plaie… Mais alors qu'elle était à sa réflexion sur son éventuel avenir, un bruit étrange attira son attention. Et Mérance écarquilla les yeux quand en tournant la tête, elle vit arriver le molosse. Et les souvenirs d'autrefois chevauchaient les instants d'aujourd'hui tandis que la peur qu'elle ressentait dans son enfance lorsque son père lâchait les chiens sur elle afin de la paralyser de peur vint l'envahir jusqu'à l'étouffer… Esclavagiste, infanticide, incestueux, rien n'aurait su arrêter la joie que le baron avait d'être le tortionnaire de sa nichée… Battant des cils, et sans attendre, Mérance souleva sa jupe afin d'extirper son couteau qu'elle dissimulait le long de sa botte. Si jamais la bête approchait d'elle, de sorcière elle deviendrait furie sachant porter un coup fatal à sa gorge quitte à elle-même y passer…


    *Oyez, oyez braves gens, enfermez femmes et enfants, la bête est lâchée mais gare à deviner laquelle c'est !*

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En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Taliesyn_de_montfort
Le drame tient de la tragédie par la peinture des passions et de la comédie par la peinture des caractères. Le drame est la troisième grande forme de l'art.”

            -Victor Hugo
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    Le beauceron, langue pendante a dextre, bave balbutiante d'énergie furieuse a senestre glissait sur les dalles en courant avec vélocité vers son maitre. Moi. Aucun meschins* ne venant s'en occuper, alors qu'il déboulait vers moi, je sentis le mouvement de recul proche et loin de moi l'envie de me retrouver la grande gueule bavante du molosse sur le doublet. Hodé* devant cet enchainement, c'est le chien qui prendra.

      ASSIS !



    Et celui-ci de freiner, patte en avant glissant sur le sol enduit de graisse et venant s'écraser dans un couinement la truffe contre la porte. Repartant au pied de l'âtre dans la pièce, boitillant sur la dalle froide, un regard en arrière pour ce freinage d'urgence incompris. Pour ma part, hébété comme un triste à patte* après une nuit de veille, je me défais sans douceur des sangsues sur mon torse, invitant à me suivre dans un grognement la sorcière. Le capital confiance sérieusement entamé par ses mires, je n'ai que peu d'espace pour le mystérieux. Et pourtant, je fuis le regard de la rousse. Passant devant, je recule un siège en face du foyer ou s'est assis le chien se rognant la patte ayant pris le coup pour m'asseoir sur un tabouret a l'équilatéral. Il n'y aura donc que l'angle qui sera jugé d'égal ici.

      Je ne vous propose pas quelconque boisson, vous pourriez prendre ça pour une tentative d'empoisonnement de ma part et vous auriez raison...


    Je me sers une rasade avant de grimacer après celle-ci, essuyant ma bouche de mon avant-bras dans un râle de soudard autour d'un feu de camp. Attrapant ma chemise non loin de la, je me rhabille partiellement, laissant là les boutons sans leurs pairs, les pans ballant dans le vide, tendant les pieds que le beauceron joyeux se mets à lécher goulument à grands renforts de bruits de salive, peinant à retenir quelques dents le gout du pied à la graisse lui faisant oublier à qui ils appartenaient et valant de temps en temps un coup de talon dans l'échine du cabot.

      ... grandement raison même, c'est une piquette sans envergure que l'on m'a revendue, la proximité du siège rend le rationnement palpable pour ce qui a le plus de luxe.


    Et je ne parle pas de la puterelle pour lequel on m'a rationné plus durement que le vin. Je relance un grognement pour finir enfin mon verre. Je me tends vers ma chaucemante proche de l'antre pour y récupérer une bourse que je dépose sur un autre tabouret entre la sorcière et moi. J'essaie d'installer un rapport de négoce entre nous, car son étrangeté m'attire autant qu'elle me repousse, je ne sais trop quelle option choisir, et dans l'immédiat, c'est la distance que je vais instaurer, me laissant tout loisir de réflechir à ce qu'un tel pouvoir pourrait faire à mon bénéfice, ainsi que tout ce qui de néfaste pourrait en découler. Donc restant toujours à bonne distance je la guette avant de lancer.

      J'espère que vous avez ce que je vous ai commandé.


    Et de la regarder, tandis que je sens la présence de Yulia restant proche de l'entrée dans la pièce. Sa présence me détend et compense avec la dangerosité féminine qui émane de la rousse, autant qu'elle à vrai dire. Mais si je peux crainde de la compétence en divers domaines redoutables comme la torture en est un exemple, je ne sous-estime pas la loyauté où du moins le respect de l'ordre établi. Yulia est fiable, cette Mérance, je ne connais pas les limites de ses compétences et je ne sais trop savoir où la frontière de ses pouvoirs pourraient m'entrainer.. Je la laisse regarder les florins que j'ai posé près de moi. Son travail a déjà été payé, et je la laisse deviner d'une nouvelle mission à venir.

      Pas de fallace* avec vos fioles, je vous préviens, ...

    Un instant d'hésitation, sur lequel j'essaie de prendre le pas, je gonfle ma voix de l'autorité dont je sais faire preuve.
      .. sinon vous ne serez que cible bersail* pour les Cerbères qui vous accompagneront. Car oui, j'ai une nouvelle mission pour vous. Les armées vont bientôt entrer en combat, les forces ennemies se regroupent du côté de la royauté, mais j'ai besoin que vous traversiez ces lignes ennemies pour moi.


    Et de me lever pour me rapprocher du feu. Lui tournant ostensiblement le dos, tentant vainement de passer outre cette crainte permanente qu'elle parvient à me faire ressentir, je devine son regard et un frisson me parcourt l'échine. Ma main glisse dans le dos pour agripper une sangsue, et la balancer dans le feu. Le frisson perdure, et un long soupir du cabot vient rompre les crépitements du bois trop vert et du sifflement de la sngsue qui siffle. J'imagine donc bien le regard de tous portés sur celle-ci, une crainte que je tente de dissimuler en mon for intérieur, un desir de recompense frugale frustrée pour le molosse, et que pense la rousse?


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Hodé : Fatigué
Meschins : Servants
Triste a patte : guetteur
bersail : cible
chaucemante : manteau de voyage
fallace : fourberie

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