Lucie
Il ne faut pas de tout pour faire un monde.
Il faut du bonheur et rien dautre.
Eluard
Il faut du bonheur et rien dautre.
Eluard
Il est tôt et du ciel de plomb tombe une bruine dégueulasse qui, Lucie en est presque sûre, réussi à imbiber sa peau malgré les quatre épaisseurs de vêtements quelle porte mais, toute à sa hâte de retrouver les splendeurs quelle est venue visiter, elle ne songe pas à râler, préférant bien enrober de Mais pressez-vous donc ! le valet trempé nié qui, chargé de paquets, lui colle aux talons. Dun petit bond, Fleurie passe une flaque plus grosse que les autres et rejoint en trois entrechats labris du porche dune demeure cossue, dégageant l'opulence de sa chevelure de sa capuche avant de frapper trois pétulants coups à lhuis. Par le carreau dune fenêtre, elle entrevoit le foutoir extravagant du salon où quelque domestique prévenant a déjà rallumé la cheminée. Juste là, sur une table, traîne une peluche qui lui arrache un sourire doux, son palpitant sagitant comme les ailes dun colibri.
Oh, Nathaniel ! Oh, Eldearde !
Impatiente, la Saint-Jean lève son petit poing serré, toute prête à cogner encore à la porte quand celle-ci souvre sur une cuisinière aux mains blanchies par la farine qui, à peine sest-elle présentée, lintroduit dans la pièce, la débarrassant de sa cape et de son homme qui, semble-t-il, trouve plus plaisant daller se remplir la panse de tartines que de subir sa maîtresse quand, simprovisant Père Noël au calendrier déconnant, elle répand les cadeaux quil portait une minute plus tôt sur tout ce que lendroit a de surfaces planes en attendant que Belle au nom synonyme damour soit prévenue de larrivée impromptue de sa copine, la Vicomtesse.
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