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[RP] ... la Scintillante [2]

Jenifael..luna
    Les vases ont des fleurs de givre,
    Sous la charmille aux blancs réseaux ;
    Et sur la neige on voit se suivre
    Les pas étoilés des oiseaux.

    Et les arbres, comme aux féeries,
    Sont en filigrane d’argent.

    Théophile Gautier


    Sous une grande porte cochère et à travers la cours, carrosses s’avancent, courbe leur étant imposée par la présence au coeur des lieux d’une imposante statue représentant l’Aiglon maître des lieux. Marbre blanc clinquant, fastueux, à l’image du Prince qui accueille l’événement.
    Sortant de leurs voitures, les invités sont ensuite menés jusqu’à la Grande Galerie par un valet. Arcades illuminées de bougies blanches sont passées, large escalier de pierre est emprunté et finalement, après avoir traversé le balcon par lequel on accède aux lieux, on se laisse charmer par féérie subtile. Nous voilà dans l’antre merveilleux de Chioné la Scintillante.
    De l’entrée s’élance un grand tapis à la blancheur éclatante qui, traversant la galerie de part en part, trace au sol un huit dont l’autre extrémité rejoint les coulisses. Tout au long de celui-ci, à environ un mètre cinquante de ce blanc catwalk, sont disposées deux rangées de chaises tendues de soie au bleu glacier. En sus, au creux de la boucle, l’on peut repérer quelques chaises, couvertes elles de soie blanche, et posées à seulement un mètre de là où les tenues défileront : icelles sont réservées à quelques élus parmi les invités d’ores et déjà triés sur le volet.

    Les coulisses ne sont en vérité simples tentures de toile immaculée tirée en deux épaisseurs afin de les rendre parfaitement opaques et à l’intérieur desquels, toujours à l’aide de toile blanche, des box ont été aménagés, offrant aux mannequins et aux créateurs qu’ils représentent un minimum d’intimité.
    Ceci toutefois ne sera point entrevu par les invités dont les regards seront, de toute façon, bien occupés par les détails charmants du paysage de conte de fée que l’on se sera employé à recréer aux abords desdits coulisses. Là, au sol, neige de tissus blanc toute semée de fleurs cousues dans un doux camaïeu des teintes glacées a été recréée. Dans des cages aux fins barreaux argentés pépient quelques mésanges albinos, petits invités surprises à ce fantasmagorique événement. Une infinité de bougies éclairent ce bel et singulier jardin, leur lueur se reflétant à l’océan discret des perles de cristal que l’on a placé là - qui au sol, qui suspendues à d’invisibles fils de soie - et qui, donnant l’illusion que des flocons sont en train de tomber, font briller la scène de mille feux. Détails jolis, quelques fourrures ont été, ici et là, savamment disposées et, à l’abri de cages discrètes, trottinent quelques petits lapins - blancs eux aussi - dont les adorables frimousses donnent vie (et terrible touche de mignonnerie) à l’ensemble. Complétant avec majesté ce rêve d’hivernale nymphette, encadrant l’entrée des coulisses, trônent deux impressionnantes sculptures de glace, hommage muet à la beauté sculpturale d’une déesse trop longtemps oubliée.
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    Et en ce second jour, où durant la nuit, le décor avait été rafraîchi, les animaux nourris, les statuts de glace remplacer par de nouvelles, les bougies rallumées et changer pour d'autres ... la féerie était toujours de mise. Elle portait une tenue noir et blanche sobre, de façon à ne pas éclipser, la beauté des tenues qui suivrons dans la journée. De nouveau, sur le balcon, elle attendait les premiers invités de cette seconde journée, qui de nouveau se ferait annoncer. La grande pompe était de mise à Nesle et pour la jeune fille, elle était même plus de mise qu'au Louvre, puisque l'hôtel pouvait se targuer de recevoir en son sein de prestigieux invités, que même le palais royal n'avait pas. Elle ferma les yeux, se laissant aller à une inspiration profonde et porta une main à son ventre, songeant à ses trois coéquipières pour l'évènement. La première, la plus impliquée, étant Lucie, qui l'avait aider, tant avec le décor, que l'organisation et la communication, la seconde étant sa tante, Axel, qui l'avait inspirée dans le thème et lui avait souffler le nom de l'évènement ... La dernière et non des moindres était la belle Elianor, qui s'était fait sa muse, comme les deux autres pour la création.

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Merveylle_mirandole
    La veille, elle avait défilé dans sa propre création et reçu par la même une invitation pour assister à la suite du défilé qui avait lieu le lendemain. Férue de mode et complètement fan du thème choisi, elle ne manquerait pour rien au monde la seconde journée de ce festival de beauté froufroutesque.

    Elle était venue sans sa camériste cette fois, puisqu'elle ne défilerait pas. Et sans invité bonus. D'abord parce que les invitations étaient individuelles, et ensuite, tout simplement parce qu'elle préférait être seule plutôt que de se faire poser un énième lapin.

    Elle rejoignit le même siège bleu que celui qu'elle avait occupé la veille non sans d'abord saluer la Comtesse mise à l'honneur durant ces quelques jours. De ses prunelles toujours aussi émerveillées, elle profita d'être dans les premières arrivées pour enregistrer dans sa mémoire tous ces trésors et merveilles d'idées de décoration. Bientôt, cette petite bulle de féerie serait rangée, disparaîtrait, et le simplisme de la vie quotidienne reprendrait sa place. Mais pour les quelques heures à venir, elle comptait bien en profiter et ne penser à rien d'autre qu'à la mode et à ces adorables pinous blanc comme neige qui lui faisaient les yeux doux.

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Leonin
Alors que l'aube naissante annonçait la nouvelle journée sur Paris et surtout une nouvelle journée pour les fêtes à l'Hôtel de Nesle. D'ailleurs, il se demandait en cet instant, alors qu'il sortait tout doucement de son sommeil, quel serait le programme. Il regardait Wendoline et il ne s'en lassait pas. Chaque journée différente, chaque journée qui apportait son lot de surprises. Cette fois-ci, le carrosse qui roule en direction du lieu des festivités ou plutôt, cette fois-ci il l'avait bien compris, était un défilé de mode.

Non, il ne s'ennuyait pas, il ne le pouvait pas auprès de sa toute belle Wendoline. Mais il n'était pas à son aise. Ce n'était pas des affaires pour un homme comme lui, plus habitué à l'épée ou surtout maintenant que les années avaient coulé sur lui, la plume. Lui qui s'était assagi, avait découvert une autre facette de cette vie de noble, de Comte. Aujourd'hui il découvrait les défilés de mode. Ce n'était pas la première fois qu'il en voyait un, mais il le regardait d'un autre œil, presque celui du connaisseur pour le bel ouvrage, la fine couture, les boutons ouvragés. Il se surprit à l'instant, alors que son véhicule s'arrêtait dans la cour de l'hôtel à penser tel un couturier. Aurait t-il pu imaginer ça, autrefois, lui qui aurait pu s'esclaffer à cette seule pensée, à se moquer, certes plus ou moins amicalement d'un pleutre. Elle était loin cette époque où, fier, il arborait plus facilement son épée ...

Descendant, toujours un peu dans ses pensées, celles-ci furent brusquement évanouies à l'instant même où son pied se posa sur le sol froid de cette cour. Aidant Wendoline à descendre et la précédant, il se dirigèrent vers leur place qui leur était attribuée depuis la veille. Un fauteuil bleu, cette couleur qu'il appréciait tant. Les sièges vides, prêts à les recevoir, Léonin, tenant la fine main de sa fiancée, l'invite à s'installer confortablement, prenant place à son tour. La seconde journée, pleine de promesses allait débuter, un nouveau défilé pour profiter, pour se délecter des vêtements proposés, peut-être l'un d'entre eux fera plaisir à sa chère et tendre et peut-être qu'il trouvera sa place chez eux ...

Mais avant de pouvoir s'y installer il devaient s'annoncer.

Bonjour ! Wendoline de Sisley, Dame d'Oncy sur Ecole et je suis Léonin de Monmouth, Comte de Poppenburg et Maître de bien d'autres lieux ...
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Jenifael..luna
    Et le petit valet, laissa entrer, les participants, comme pour la veille, veillant aux invitations. La jeune fille, elle, parée de sa tenue sable & d'argent, de la talentueuse Annaïg, du Manoir, était sur son petit podium blanc et ouvra la journée.

    "- Je vous souhaite une nouvelle fois, la bienvenu en ces lieux, en espérant que les créations que nous allons découvrir vous ravirons. "

    Elle marqua une pause ... la suite viendrais rapidement.

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Axel_baccard
Axel se présenta pour la deuxième journée , c'était son jour de défilé... La Précieuse était un peu inquiète la veille seules de toutes jeunes femmes, toutes en âge dêtre sa fille et de loin ..., avaient présenté des tenues.
La blonde tremblait par avance qu'on lui dise qu'à son âge elle ferait mieux de s'occuper de broder de nouveaux langes à son petit fils que de défiler comme une pucelle...

Mais voilà, la duchesse avait besoin de montrer qu'elle était encore aussi flamboyante que dans ses jeunes années et que, même si désormais elle était grand -mère (mince alors c'est presque aussi dur à écrire pour moi, qu'à supporter pour elle !!!!!) elle était toujours la plus belle femme du Lyonnais Dauphiné et qu'elle pouvait encore faire se damner la moitié des hommes du royaume... (bon à 35 ans passés le quart serait déjà pas mal...)


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Béanours forever!
Jenifael..luna
    Elle sourit et entama.

    "- Trève de bavardage ! "

    Un sourire malin s'afficha.

    "- La première tenue de ce jour, tenez-vous bien. La tenue est d'un maître tailleur bien connut de nous tous, il s'agit de Jacques Voillot, des Doigts d'Or. Il s'agit cotte de velours à freppes en flocons portée avec des bijoux de cristal et d'argent et une aumônière de soie damassée ; escoffion de soie brodé de flocons et voile, la tenue est porté pat Axel d'Irissarri-Baccard. Cette tenue sera disponible à la vente sur place. "

    Et le show, pouvait alors débuter.

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Axel_baccard
[Attention ouvrez grands vos yeux ça défile!!!!!]

Axel n'avait pas donné dans le défilé de mode depuis un bon moment , mais s'il y avait quelque chose qui était inné chez elle c'était bien cela : se faire habiller, coiffer, parfumer, maquiller, chausser même ! La duchesse était parfaitement dans son élément et elle se réjouissait de présenter cette tenue éblouissante. Alors quand Jénifael l'annonça , elle s'avança d'un pas élégant et assuré.




La Précieuse arborait un léger sourire. Son visage d'albâtre rehaussé de quelques touches d'incarnat au niveau des lèvres respirait la sérénité. Elle avança sur le chemin immaculé puis arrivée en bordure de scène , elle pivota dévoilant d'un geste de la main l'ampleur de la cotte , puis fit demi tour tout en gardant l'étoffe dans sa main et reprit le chemin inverse.


Et voilà un petit tour et elle s'en alla comme elle était venue.Le moment de gloire de la duchesse était passé, mais pas tout à fait... A vrai dire cela commençait tout juste car son réel talent était de pouvoir estimer les robes et remporter une enchère et ce modèle ne ferait pas exception, il lui convenait particulièrement, elle déposerait un offre et espérait bien l'emporter
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Béanours forever!
Dedain
    Jour deux. On prend les mêmes et on continue. C’est mieux que de recommencer. Ce qui voudrait dire qu’on n’a pas été satisfait d’un point ou d’un autre et qu’il valait mieux alors redémarrer à zéro. Pour les adeptes – nombreux – de la perte de temps, l’idée était aisément concevable. Mais Deswaard aspirait plutôt à avancer. On s’égare ? A peine. Surtout quand l’on note tout de même quelques similitudes d’usage et d’habitudes avec le jour précédent. C’est-à-dire que probablement le couple des Comtes de Navailles n’aura pas réellement dormi de la nuit, qu’il se sera bécoté bien proprement dans leur carrosse, pestant que le trajet soit beaucoup trop court jusqu’à Nesle et si vite passé. Décollage en bonne et due forme des lippes fusionnées à l’arrîvée. Minois sévèrement attristé pour Monsieur à la descente du véhicule, tandis que Madame arbore bien évidement tout son bonheur et sa joie à l’endroit du monde beaucoup trop honoré ainsi de tant de félicité. Hop hop hop et que ça saute ! Le duo traverse les couloirs, incline du chef à qui de droit, l’Hivernal s’ouvrant bien volontiers le passage de sa mythique canne à tête de lévrier. Finalement, ils choiront tous deux à leur assise réservée de bleu, le Konde occupé d’avance à fermer les yeux, traits neutres, tout en devisant à l’oreille de l’épouse.

    Ma Mie, réveillez-moi d’un pincement en cas d’extrême nécessité, je vous prie. C’est que me voilà pris d’épuisement…

    C’est que le Noldor est plus fatigué encore qu’après ses six mois de règne provincial, à force d’honorer comme il faut les perfections maritales. Puis, la mode, hein, pour qui n’apprécie que la vacuité du noir…Pas de bol, cependant. Il a choisi pour sœur de cœur la plus fashionista des Fleurs et pour épouse la plus fervente fan de rubans bleus roy.

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Hersent
La première journée du défilé s'était déroulée comme dans un rêve pour Hersent qui en oubliait le poids pesant de sa faute: entre un Hoel des plus attentionnés et les vestures plus délicates les unes que les autres, il y avait de quoi ravir l'Ar Sparfel.
Ils avaient trouvé une auberge, pas trop glauque, où poser malles et sacs le temps du séjour parisien. Hersent avait goûté aux fastes du Louvre, elle avait un peu soupiré en observant les ruelles sombres du quartier où était sise l'auberge. Il n'empêche que l'atmosphère un brin canaille avait l'heur de l'amuser... du moins tant que rien ne viendrait perturber son petit univers. Les nuits parisiennes ne finiraient jamais de faire parler d'elles.

Elle entra, en compagnie de son chevalier breton, vêtue comme la veille. et s'installa à la place qui leur était dévolue.
Quelques inclinations de la tête pour saluer les personnes présentes puis la première tenue fut annoncée.
Jacques Voillot, Maistre Jacques dont elle avait livré les tenues aux clientes des Doigts d'Or, dont elle avait pu admirer le travail de création dans son atelier. Elle retint sa respiration sachant que la griffe du Maistre serait à la hauteur de sa réputation.

Elle respira de nouveau quand la Muse présenta la cotte de velours à freppes, d'une grande fluidité lorsque la marche de cette dernière animait le tissu éclatant. Elle apprécia la touche hivernale dans les flocons de tissu discrets et judicieusement cousus au bas des longues manches de la cotte.

Cette tenue est merveilleuse, n'est-ce pas? Elle doit être agréable à porter. Regardez, très cher, l'aumonière sooo chic. Les accessoires ont leur importance, plus qu'on ne pourrait le croire. Maistre Voillot a un immense talent.

Hersent ne perdait pas une miette du spectacle.
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Melisende.
Deuxième journée, l'Altesse avait franchement mal dormi. C'est que l'impériale ne se sentait pas franchement à son aise dans cette capitale. Et pour cause, la guerre était peut être oublié ou pas, mais dans le doute, elle avait jugé nécessaire de longer les murs et de n'arborer aucune distinctions impériale. Maigre escorte en somme juste deux des molosses de son époux qui restaient à bonne distance. Avant le début du défilé, elle rejoignit donc la salle pour ne perdre aucune miette de ce qu'elle verrait.

Dans la foule, elle avait reconnu des visages déjà croisé par le passé à la boutique du Lys, ou en d'autre circonstance. Serait ce donc un monde fermé finalement ? peut être, sans doute, mais quelle importance au final.

Elle prit donc place et regarda la première tenue arriver
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Asdrubal1
Asdrubal est retourné à Nesle pour assister au second jour de défilé, le jour précédent il avait pu voir plusieurs vêtements de grande qualité, il espérait que ce jour il ait encore plus. Quand il est arrivé il paraissait avoir commencé, ce pourquoi il a été discrètement glissé jusqu'à son emplacement en essayant de ne pas priver de la vue à personne.
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Jenifael..luna
    Castelnau-Montmiral continua ses annonces.

    "- Pour la tenue suivante, il s'agit d'une tenue glaciale ! Celle-ci est portée par Elianor de Vergy, est j'en suis la créatrice. Celle-ci sera en vente sur place."

    Et place alors, à la duchesse.

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Ivanne
En silence, Ivanne rentrait au lieu où le défile continuait par deuxième jour, mais pas pour défiler comme le jour précédent, mais pour assister à la place de public et se régaler le regarde avec les tenues et robes dessinés par les maîtres français. L'ambassadrice castillane habilla un manteau et un bonnet de fourrure de renard blanc, ceux qui habitaient au Nord, qui occultait sa grossesse.



Lorsqu'elle rentra au lieu, elle alla au coté de son vassal, Asdrubal. Elle ne savait pas bien en vrai où devait elle s'asseoir, mais avec un sourire au visage en voulant omettre sa confusion, elle lui chuchota:

- « C'est formidable le travail de votre épouse. J'aime bien sa passion pour la couture. »

Après, elle gardait le silence à nouveau, juste pour regarder le travail de maître Voillot.
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Elianor_de_vergy
En cette deuxième journée de l'Ode, la quintefeuille n'avait pas pris place parmi le public. Non, elle avait sagement paniqué en coulisse. Car contrairement à d'autres, défiler était pour elle une nouveauté. Et une nouveauté relativement angoissante, à tel point qu'elle envisagea même, un moment, de simuler un malaise. Mais c'eût été bien mal récompenser les efforts que les organisatrices avaient déployé. Et cela aurait été décevoir Jenifael. Or la poupée tenait à l'estime de ce petit bout de femme qu'elle avait appris à connaître et à respecter à la Maison Royale. Elle demeura donc à son poste et s'exhorta au courage tandis qu'on l'aidait à revêtir la tenue qu'elle devait présenter. Si défiler était une première, elle avait tout de même l'habitude de se montrer en public, que diable! Redressant fièrement sa petite taille, elle plaqua un sourire étincelant sur ses lèvres et franchit d'un pas décidé les tentures de toile immaculées pour se retrouver sur le tapis qu'elle devait parcourir sur toute sa longueur. Désireuse de se tirer de cet exercice sans accroc, elle saisit délicatement les deux côtés de la robe et la retroussa légèrement. Mieux valait montrer ses chevilles que s'étaler de tout son long! Au reste, le public était là pour béer devant la splendeur de la tenue, et non pour lorgner les ducales chevilles!


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Narcysse
Spectatrice en ce second jour à Nesle, la Fleur attend sagement la suite de cette Ode à Chioné.
Si on lui demandait de choisir sa préférée en toute objectivité, elle en serait incapable. Émerveillée de tant de talent, elle ne saurait dire si l'une ou l'autre est plus ou moins belle, plus ou moins bien confectionnée, et même si le bleu n'est pas sa couleur favorite, le savoir-faire de chacun des créateurs pourrait lui donner envie d'en porter.

La coiffe de la première la laisse sans voix. Les trucs lourds et imposant sur le crâne, ça devient son péché mignon. Il ne tardera pas le jour où on la verra arborer fièrement un hénin digne des contes de fées.
Rêveuse devant ce magnifique escoffions , elle se laisse aller à s'imaginer dedans. Elle a bien prévu d'essayer d' acquérir une tenue mais elle n'a pas les finances de certains malgré ses nombreuses ventes à l'atelier et il lui faudra avoir un coup de foudre en plein coeur pour oser proposer un prix. Une seule et unique proposition, c'est ce qu'elle s'est sagement autorisé.

La seconde tenue du jour apparaît et c'est là que la magie opère. Pourtant pas de coiffe extravagante à l'horizon. Non, juste un ensemble de couleurs et de matières absolument sublime. Une tenue glaciale qui fait pourtant fondre le petit coeur de la jeune Lablanche.

Elle attendra la fin du défilé pour se précipiter proposer son prix en priant tous les dieux possible et imaginables de tomber au plus près, au risque de quitter Nesle complètement ruinée. En attendant, elle continuera d'admirer la suite, et nul doute qu'il en reste, mais son coup de coeur est bel et bien là. Elle en est certaine.
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