Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Les histoires naissent d’un rien - Remparts de Saumur

Alatariel
La douceur des soirées d’été commençait à envelopper Saumur quand la baronne sortie prendre sa garde. Habillée d’un gambison et de maille et d’une longue cape frappée du tilleul d’or elle arpentait d’un pas lent et mesurée les remparts. Son souffle était court sous le poids de la maille et la chaleur de la fin juin. Le soleil commençait à décliner sur la Loire offrant un spectacle d’un calme qui contrastait avec la guerre à venir.

Les rumeurs des combats ne parviendrait pas jusqu’aux remparts avant plusieurs jours et la garde était propice à la rêverie. Profitant de devoir surveiller l’arrivée sur Saumur, Alatariel s’abima dans la contemplation de la Loire et de son pont. Ses pensées passaient du souvenir de sa première mobilisation aux côtés du baron de Montreuil Bellay à celle de sa dernière discussion avec la Corneille. Le respect qu'elle suscitait chez certain jeune la gênait e l'intimidait tant il lui semblait qu'elle ne soutenait pas la comparaison avec ses paires, Kilia, Artémisia, Fitzounette ou même Tiss.

Reprenant pour la troisième fois une lampée de vin coupée, elle reprit sa ronde attenant que la corneille vienne la trouver.

_________________
Umbra
L'Archiduché était en alerte, l'Ombre troqua donc sa bure contre sa brigandine. Elle pourrait compter sur les doigts de sa main, les fois où elle avait dégainé dans les terres angevines et à chaque fois pour défendre. Umbra considère l'Anjou comme sa demeure, c'est pourquoi elle laissait ses armes et tout ce qui les engageait à sa porte. Une chaumière accueillante aux visages aussi familiers que singuliers, pourtant, il lui manquait toujours quelque chose.

Bâtarde au flanc, la Corneille finissait de fixer son crochet à son gantelet droit quand elle rejoignit la Baronne sur les remparts. Un léger sourire naquit aux coins de ses lèvres en apercevant la cape ornementée. La senestre gantée glissa dans les boucles sombres et la mèche grise retomba aussitôt devant ses iris de jais. Comment diable faisait-elle pour tenir dans cette tenue avec la chaleur encore pesante malgré l'heure tardive.

Les dernières enjambées furent avalées tandis que le regard se perdit sur l'horizon rougeoyant. Tant que ce n'était que le soleil s'écrasant au delà du paysage et non, les flammes d'un brasier de guerre dévorant la ville, se rassura l'Oiseau perché sur les murailles.


Belle vue, n'est-ce pas Baronne?

Le ton restait cordial. La Bâtarde a trop de respect pour son interlocutrice pour s'essayer à la sympathie au risque de la froisser. La silhouette sombre se pencha légèrement au dessus des pierres sans commentaire avant de venir prendre position aux côtés d'Alatariel. Le regard fixant la chute de l'astre solaire, la mercenaire ne manqua pas de se souvenir qu'une longue nuit les attendait.
_________________

Alatariel
- Une des plus belles vue d'Anjou... Un peu de vin ?
La baronne tendit son outre à la jeune corneille.
- Ma proposition doit vous paraitre incongrue, non ?
C'était incongru pour elle, surtout. Elle n'avait rien d'une mère, elle avait abandonné sa fille aux nones normandes sans le moindre scrupule !
A cette pensée, une pointe de mélancolie traversa fugacement son regard.

- Je veux dire, j'ai l'impression de faire les choses dans le désordre. Je connais tout juste votre nom et... que vous étiez l'apprenti du Hibou quand vous êtes arrivée en Anjou.
Cela dit, ça fait déjà une bonne raison pour la Baronne d'aimer la jeune femme, tant elle a d'estime pour son intendant.
_________________
Umbra
L'Ombre se saisit du contenant dont elle extirpa quelques gorgées avant de le rendre à sa propriétaire. La langue redessina la lèvre supérieure avec gourmandise. L'alcool angevin était bon, mieux que ça, c'était le meilleur. Pendant qu'Umbra se désaltérait, elle ne manqua pas d'écouter les propos de la baronne. Sa confusion était légitime et la Corneille la partageait. Elle avait été grandement surprise à cette idée, encore plus que celle-ci sortait de la bouche de la Penthièvre. L'Oiseau l'avait senti comme une boutade mais le genre dont on esquisse un simple sourire de circonstance pour ne pas froisser l'autre. Il n'y a pas de joie à exister sans nom ni de bonheur à grandir sans mère.

La Bâtarde a beau cumuler les surnoms et les appellations diverses. Cependant, elle demeure une anonyme. Son père la veut morte, sa fratrie Lisréenne la méprise telle la rejetonne indésirable qu'elle est aux yeux du géniteur. Sa mère est morte par "sa" faute et ses cousins Corleoniens l'ont reniés. Où est donc la belle argenterie? Dans son sillage, ne reste que les bris de vaisselles en porcelaine de repas de famille gâchés.

Un temps, une Soeur lui a offert une identité mais la mercenaire ne désirait que son coeur, ce qui faussa la donne et fit qu'elle l'abandonna. Après cela, ce fut le Hibou qui l'a pris sous son aile. Ce bon vieux mentor qui lui enseigna l'Art de la Rue avant même qu'elle ne manie sa vie. Ils en perdirent des plumes à se prendre le bec. A force d'enfantillage, la Noiraude quitta le nid pour épancher sa soif d'aventures. Depuis qu'elle a bien bu la tasse, l'oisillon regrette amèrement son bercail. Dernièrement, c'est un Loup qui l'a épousé. Pourtant, la Sombre n'en possède rien: ni le nom, ni l'anneau, ni la présence. D'étranges épousailles, en somme.

A ce compte rendu, les lippes mauves échappèrent un soupir en disant long. L'enfant qui ne rêvait que d'un nom devint une femme sans raison. Quelques minutes s'étaient écoulées dans un silence quasi religieux avant que l'Ombre ne le rompe d'un raclement de gorge.


Je n'aurai pas dit incongrue, Baronne. J'ai fait par de mon désir de posséder un nom et vous avez légitimement proposer votre aide.

Le regard charbonneux se décrocha du paysage pour poser toute son attention sur la Momie. Un timide sourire arqua sa bouche avant de reprendre:

Une aide bienveillante mais peut-être hâtive, en effet. Il est vrai que nous ne nous connaissons pas réellement mais si je puis imager mes paroles, n'est-ce pas comme tout nouveau-né venant au monde? Sa mère l'accueille dans ses bras sans savoir qui il est et ce qu'il deviendra demain. L'enfant, lui non plus, n'a pas conscience de la personne qui le porte en son sein. Ils se découvrent et s'apprivoisent avec le temps...

L'Ombre marqua une pause, laissant le temps à son interlocutrice d'assimiler sa comparaison: Oui, leurs échanges jusqu'alors n'étaient que politesses. En revanche, ce n'était pas parce qu'elles n'étaient pas amies de longue date qu'Umbra s'empêchait de l'estimer. Sa première impression fut respectable et intéressante. Se reposant donc sur cette appréciation, la valorisation ne put qu'accroitre. Profitant de ce court instant de latence, les iris de jais fouillèrent ses traits à la recherche d'émotions qu'elle a pu susciter par une telle image.

Les seules choses qui unissent alors ces deux êtres ne sont que le sang et l'affection. Pourtant, seul le Très-Haut sait, si demain, l'un ne fera pas couler le sang de l'autre ou si une trahison vient briser l'amour qu'ils se portent.

Malgré la dureté des mots, le ton reste posé et courtois. Tout cela est le fruit d'une mûre réflexion personnelle qu'Umbra entretient et travaille lors de ses longues nuits d'insomnies. Peut-être Alatariel désapprouvera ses dires mais là encore, tout est subjectif. Pour clore son monologue, la voix rocailleuse s'acheva:

Pour votre gouverne, Baronne, je me prénomme Ombeline et jusqu'à preuve du contraire, je suis toujours l'apprentie du Hibou.

Un sourire complice orna ses lèvres. Certes, la discussion de cette soirée promettait d'être sérieuse or rien n'interdisait la sympathie.
_________________

Alatariel
La baronne profita du silence presque complice qui s’était installé entre les deux femmes. Ce silence en disait long sur leur mélancolie, leurs blessures et leur caractère. Le soleil continuait sa course et commençait à embrasé le Loire.
Quand la corneille trouva les mots la baronne tressaillit. Dur retour la réalité. La comparaison était étonnante.

- Hmmm je me demande ce que ma fille a bien pu penser de sa mère la première fois que je l’ai tenu dans mes bras, encore ivre que j’étais…
La baronne avait découvert avec bonheur le vin angevin avec le chiffré et Kilia, et n’avait pas, depuis, cessé d’en boire quotidiennement. Accoucher ivre morte dans une chez Jacky ne semblait pas si incongru à la buse qu’elle était.
Elle reprit une goulée de vin et retendit l’outre à l’Ombre qui se tenait à ses côtés.

- Ombeline, je ne vous ai pas proposé de vous adopter pour devenir votre mère. Aristote sait à quel point j'ai été une mauvais mère...

Alatariel eut un rire bref et nerveux et fit une pose de plusieurs seconde avant de reprendre.
- Je vous l'ai proposé parce que votre histoire ressemble à la mienne. Les Penthièvre m'ont reniés. XIX était le seul homme pour lequel j'aurais donné ma vie, et c'est lui qui me signifia ma disgrâce en des termes peu aimables.
J'étais la tante de la familia et du jour au lendemain mon seul soutient était l'homme qui avait menée ma famille à sa perte.

La baronne s'arrêta net, son ton étant devenu beaucoup plus dure. Ses plaies n'étaient pas pansées et ne le seraient probablement jamais. Le Fou disparu et XIX au monastère, elle n'aurait jamais l'occasion de plaider sa cause et de se défendre.
- Avoir une famille ça n'a pas de prix. La mienne ne ressemble plus à rien ou presque comparée à la familia. Alaric, Katina, Aubenard... eux sont une famille pour moi et en fin de compte une famille plus précieuse encore que les Penthièvre.
Le poids des années semblait visible sur le visage de la reine des momies. Les cheveux blancs encadraient un visage au teint blafard, à la peau parcheminée et parcouru de nombreuses rides.
- Je vous propose de partager une maison et des gens toujours heureux de vous revoir. Pas plus, pas moins.

Alatariel se décolla du rempart voulant reprendre sa ronde.
- On marche ? il faut que je continue ma ronde.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)