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[RP] Ceci est des lettres

Hyacinthe.
Limoges, 4 février 1465.


Citation:
Panorea,


Je me rappelle à votre souvenir – c'est moi le type avec un prénom de fleur qui doit vous ramener du vert. J'ai vogué vers Limoges, je cherche ma lieutenante. Je ne l'ai pas encore trouvée, mais j'ai bon espoir, en espérant qu'elle ne m'ait pas pipoté sur tout le long. Je suis un vieux naïf.

Je vous tiendrai au courant de l'avancée de cette affaire, mais pour l'instant, dilapidez vos écus sans sérieux, parce que rien n'est certain.

Et votre chasseur ? Il vous bousille moins la confiance ? J'vais pas vous accabler d'un million de conseils merdeux, j'espère que vous vous prenez moins le chou. Moi-même je me prends le chou avec la lieutenante, elle fait partie de ces rares personnes pour lesquelles il me semblerait avisé de prendre un bain histoire de me montrer sous mon meilleur profil, bien qu'elle n'apprécie que le gauche. Je vais peut-être baigner ce seul côté, ça serait d'un drôle effet.

Sinon Limoges c'est joli, mais il fait froid.
Prenez soin de vous.


Hyacinthe.
Panorea
5 Février 1465, à Angers

Quelques jours plus tôt, Panorea écrivait à ses proches depuis son jardin - modeste -, devant sa maison - délabrée -, dans le froid - ... gelé - et la nuit - pas trop noire, pour relire. Mais elle était revenue de Saumur entre temps, désormais attablée dans sa chambre andégave. Ville dans laquelle ils s’étaient rencontrés.
D'ordinaire constante, l’éternelle voyageuse faisait face, à l’époque, à un problème de taille. À la fois déprimée et affolée, elle n’était pas tout à fait dans son état normal : injectez de premiers émois amoureux dans un cœur qui se pensait invulnérable, et vous obtenez la panique totale de l'animal. Panorea exsudait le désarroi pour la première fois dans le domaine. Un coup à vouloir voir les Astres d’un peu trop près.

L’homme, qui était entré en taverne cette nuit-là, s’était intéressé à la question et lui avait exposé le souci différemment. Elle lui devait une partie de sa sérénité retrouvée. Pano comptait presque les jours depuis qu'il avait pris la route ; presque, parce que les chiffres lui étaient une cryptonite invalidante : elle demeurait bloquée dessus comme prise de maux de tête et d'un néant cognitif sidéral. Il avait parlé d’« une bonne semaine » pour le trajet jusqu'à Limoges. Le calcul ensuite avait été simple : pas de calcul. Il suffisait de demander relativement discrètement, pour que l’on compte à sa place. Ce plan machiavélique…
Sauf que. Visiblement en attente de sa gradée, la route de Hyacinthe semblait pour l’heure gelée comme il l’était. Il n’était pas encore temps de questionner sur l’état de l’avancement.
Bah. On verra.





Le bon jour,

Je suis heureuse déjà que vous ayez retenu mon nom sans l’avoir noté…
Pour tout dire, j'ai passé plusieurs jours à hésiter ; je savais pas quand écrire, mais je savais quoi. Vous n'avez pas de souci à vous faire pour les fleurs séchées, je vous avoue que j'ai pas encore pu profiter du bouquet de la dernière fois... Je n'ai pas trouvé de sculpteur pour le... contenant. Ma recherche est active, pourtant.

J’ai beaucoup réfléchi, et après quelques péripéties… j’ai décidé d’ouvrir mes bras en grand pour mon chasseur. Il trouvera refuge dans ma nouvelle confiance, j’espère ; et j’espère plus encore arriver à être là pour lui. Quant à votre lieutenante… Je suis obligée d’admettre que je ne comprends pas ; elle préfère un côté de vous et l’autre pas ?

J’ai arrêté de m’inquiéter pour tout - c’était une phase -, mais je me réserve le droit de me soucier du sort des quelques gens qui me tiennent à cœur. Comme vous en faites partie, je suis dans l’obligation de vous demander si vous n’avez pas trop faim, ou si vous n’avez pas rencontré… d’armée. Ou de brigands. Et si vous avez trouvé quelque chose de chaud à vous mettre sur le poil.
Je suis touchée de votre courrier, à vrai dire, et je vous remercie de ne pas m’avoir oubliée… Même si vous m’avez honteusement volé mon habituel « Prenez soin de vous ». Comme je ne suis pas la seule à l’utiliser, je vous pardonnerai peut-être si vous revenez entier. Peut-être.

Prenez soin, du coup, et faites attention à vous

Panore… a
Hyacinthe.
Limoges, 9 février 1465.


Citation:
Panorea,


Je vous compose une réponse linéaire aux petits oignons – j'ai bien dormi.

Je suis content d'apprendre que vous avez ouvert les bras au chasseur – en fait, que vous l'ayez fait ou non importe peu, mais vous avez fait un choix. Et ça, c'est déjà pas mal. Enfin moi, les choix, je trouve ça souvent difficile. Carotte ou chou ? Pain ou maïs ? (Sauf quand je crève la dalle, évidemment.)

J'ai vu la lieutenante – on l'appellera Barbara. Alors j'ai vu Barbara. Que je croise d'ailleurs un peu toutes les nuits, vu que je pieute pour un écu dans une piaule de sa taverne. Je mets de côté chaque jour une partie de mes salaires en vue de conclure notre marché dans des proportions qui m'intéressent. Encore quelques jours.

Et sur la route qui m'a mené jusqu'à Limoges, j'ai en effet croisé des brigands. Passé une nuit en taule aussi. Mais aujourd'hui j'me refais, comme vous pouvez le lire, j'ai présentement une lourde peau sur les épaules, je graille correctement et je noie mon foie avec des godets de prune – si vous n'avez jamais goûté, faites, c'est goûtu.

Prenez soin de vous et pardonnez-moi. Pardonnez tout court. Vous gagnerez du temps. Et bon sang, dégottez-vous une pipe !


Hyacinthe.
Panorea
13 Février, un pigeon s'envole dans la nuit.

L’orage était passé ; la colère soufflait presque au repos et la douleur s’abattait moindre. Le déluge n’était pas parvenu à laver sa fierté blessée, néanmoins, et un ciel de plomb continuait de narguer la voûte abritant son cœur. Une armure humaine a aussi un cœur. À force de s’entendre narrer qu’elle était solide, le chasseur avait dû finir par penser qu’elle était incassable. Malmenable à l’envi.
Mais l’armure humaine est solide sur les chemins, entre deux villes ; elle est solide sur le marché, même si elle choit. Elle est solide enfin quand on la menace, parce qu’elle s’en moque. Elle a une armure. Même invisible, c’est cette armure étincelante qui forge la confiance. Et comme elle s’en moque, elle oublie facilement que son cœur bat, sous la maille.
C’est alors que l’insidieux poison du sentiment se fraye une route pavée à la royale jusqu’au creux de l’être.
Panorea n’était pas solide, lorsqu’il s’agissait d’amour. Elle s’en remettrait. Mais en attendant, elle douillait.





J’aimerais vous souhaiter le bon jour,
Même si je suis un peu plus en retard que ce que j’aurais voulu…

J’espère que votre voyage vous permet de parler à votre amie autant qu’il vous plaît, et que tout avance selon votre besoin et votre envie. Si j’arrive à compter depuis votre dernière lettre… vous devriez prendre la route bientôt ? Ne partez pas trop seul, histoire de ne pas laisser aux brigands l’occasion de se réenrichir sur votre dos.

Quant à moi, il y a quelque temps… mes bras se sont refermés sur le vide. Je moquais presque les femmes qui s’abandonnaient par amour, qui pleuraient, qui criaient, qui se lamentaient et se réconciliaient. Je me sentais invulnérable, à l’abri de mon indifférence. Je comprenais pas qu’on se mette en danger de cette façon, comme on se jetterait nu dans une bataille.
Pourtant, j’ai fait pareil. Je me suis retrouvée sans armure et sans armes dans une rixe, m’interposant par un désir de défendre ce qui m’est cher mais fade. Fade, parce qu’il y a rien derrière. Et je réalise maintenant que je suis à terre.

À l’heure où je vous parle, une amie est en train de m’en tailler une. Elle est douée, et très à l’écoute. Je m’accroche à l’objet en devenir, en attendant de trouver une autre raison de traîner mes pas. J’espère que vous avez de la réserve, je crois que je suis partie pour vous acheter une charrette entière.

Prenez soin,

Panorea
Hyacinthe.
Limoges, 15 février 1465.


Citation:
Panorea,


Quand on s'élance dans le vide, il y a toujours le risque de se casser la margoulette ensuite. C'est d'ailleurs, je pense, ce qui se passe dans la plupart des cas. Si vous êtes à terre – ce qui est toujours plus agréable que d'être plus bas qu'elle, vous pouvez en profiter pour relever les yeux. Les choses prennent un nouvel angle quand on les observe par en-dessous. Les arbres ont l'air plus grands. Des révélations se font : tous les gens ont des narines différentes ; souvent elles sont asymétriques, certaines presque dentelées, fourrées de poils, arrogantes. Il faudrait faire une étude de cas. Qui serait sans doute assez ennuyeuse vous l'avez compris. Il y a toujours un moment où ça devient chiant de regarder l'humain par la narine.

Votre pipe doit être prête à ce jour. Je débarque dans peu de temps à Angers – je suis censé partir demain soir. Je ferai route avec Barbara, qui a envie de retrouver des connaissances angevines, ou nordiques, ou familiales, enfin, des connaissances. Ne me mettez pas au défi de vous expliquer quoi que ce soit concernant Barbara. Et puis ça serait inutile. En tous les cas, il y aura de la réserve.

Prenez soin de vous,
Buvez à l'envi,
Oubliez un peu le reste.


Hyacinthe.
Panorea
Nuit noire, à l'orée du 23 Février



Le bon soir à vous,

Vous avez peut-être deviné que je suis très douée pour ne pas calculer. On va pas se mentir, ce n'est pas par volonté. Je serai à Saumur pendant quelques jours, et, du coup, je ne sais pas si vous serez dans les environs d'Angers à ce moment-là… Si je vous rate, je vous préviens que je vous suis jusqu'à La Flèche pour vous acheter un bouquet. Et vous parler. Cette fois, pas de moi.

J'ai d'autres raisons de vous courir après pour cet échange, d'ailleurs : j'ai retrouvé la couleur d'une soirée de brumes en taverne, et à plusieurs. Entraînée par la sculptrice, je me suis remise dans le bain à sa suite. Un homme se figure même que je suis en train de le former ; je lui ai juste donné quelques tuyaux, on verra pour le service après vente. Pas de baptême du feu pour mon propre objet, par contre, que j'ai récupéré flambant neuf. J'ai même survécu jusqu'ici en gardant intact le carré que vous m'avez offert.
Vous allez rire, mais je bois pas, en revanche. Jamais. À part le tilleul. Vous avez le droit de vous moquer, les royalistes et les Angevins s'accordent tout juste pour s'horrifier de mon habitude.

En ce qui concerne Barbara, ça me rappelle l'apparition que j'ai eue il y a quelque temps. Une femme toute blanche était en taverne, et, surtout, elle avait le nom d'une de mes déesses. Si votre amie est nordique, on doit respecter les mêmes choses. De moins en moins de gens les célèbrent et les craignent, alors ce n'est qu'un fantôme de supposition. Mais je me sentirais probablement un peu moins seule, de ce côté-là.

Prenez soin, vraiment,
Et merci pour votre sagesse

Panorea
Panorea
A l'aube du mois de mars, le premier



Le bon jour à vous,

Je ne sais pas si je vais arriver à vous voir en taverne - pour cause de minage intensif -, alors je vous envoie un pigeon. Saumur accueille ma nouvelle masure depuis trois mois, mais je vais bientôt retourner à Angers, où je passe le plus clair de mon temps. A l'origine, je ne pensais pas revenir plus de trois jours.

Si vous pensez retourner à La Flêche, j'espère que vous pourrez rentrer avec Barbara ; je n'ai pas spécialement envie que vous soyez la cible de brigands sur le retour. Si elle ne peut pas vous accompagner, je connais une paire de bras en plus qui sera ravie de vous aider à chasser d'éventuels pillards.

J'espère aussi pouvoir vous recroiser un de ces jours, surtout que j'ai eu du mal à vous acheter la réserve que j'ai tant rêvée !

Prenez bien soin, toujours
Panorea
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