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[Rp]Recherche d’opiacés… Réminiscence du passé !!!

Eudoxie_
“L'opium dégage l'esprit. Jamais il ne rend spirituel.” (Jean Cocteau)

Chercher ? Trouver ? Surprise...

*Fin de l'an de grâce 1464*


Ombre furtive au fil des artères de la cité, l’inénarrable, comme il avait été pris habitude de la nommée, filait et se faufilait, fouinant discrètement en quête d’un de ses vices, somme toute rien de méchant mais un de ceux qu’elle n’évoquait pas forcément, un goût prononcé pour une fleur, oui une jolie petite plante : le pavot, mais surtout pour la façon dont certains médicastres, alchimistes et autres bons samaritains la préparait .
Voilà ce qu’elle répondait quand en voyage de groupe, ses compagnons lui demandaient ce qu’elle allait faire : chercher des fleurs, sans préciser la nature exacte de la cueillette dont elle revenait toujours bredouille, pas folle la guêpe, la béarnaise était une compagne de voyage agréable mais comme chacun elle avait ses zones d’ombre et ses petits secrets nan mais.

L’opium, dérivé fort intéressant de cette jolie petite fleur blanche, voilà ce que la béarnaise cherchait dans les boyaux de la cité, en s’enfonçant dans le ventre impie de la bourgade où elle se trouvait, le visage enfouie dans sa capuche violine ne laissant échapper que de rares longues mèches de cheveux noirs.
Il n’était pas aisé d’en trouver à tout coin de rue, et la jeune femme avait su qu’ici lieu elle pourrait se procurer ce petit moment, cette errance des sens dans l’enivrant engourdissement de sa conscience, longtemps qu’elle ne s’était offert ce plaisir, le regard sombre se mettant à pétiller en apercevant l’enseigne de l’endroit qu’elle cherchait.

S’approchant de plus en plus en évitant de bousculer puterelles et clients en plein échanges commerciaux, l’impétueuse brunette atteignit enfin l’établissement, une carrure en pleine « négociation » sur sa gauche attirant son attention en éveillant une étrange sensation de déjà-vu.
Se détournant un instant de son but premier, Eudoxie fit un pas en arrière pour détailler, discrètement mais surement, le gaillard qui lui tournait dos, la silhouette collait, la tignasse blonde aussi, mais plus d’un âne s’appelait Martin, en revanche bien peu avait ce détail doré qui lui fit étirer les carmines.

Sans sourciller, la jolie brune s’avança en direction du quidam, ne s’occupant guère de ce qu’il pouvait bien trafiquer, avoir une demoiselle agenouillée à s’affairer pour son plaisir, être en court de marchandage ou quoi d’autres peu lui importait d’ailleurs, outre le plaisir de le revoir si elle pouvait en prime le déranger ce serait la cerise sur le gâteau.
Sourire en coin, le buste généreux vint se plaquer dans le dos du gaillard alors que les mains aux longs doigts fins d’Eud se posaient sur les yeux du blondinet se hissant sur la pointe des pieds pour venir susurrer à l’oreille ornée.

On cherche un peu de compagnie ou à s’enivrer les sens ce soir ?

Eudoxie repensa à la dernière fois qu’ils s’étaient vus, ça faisait plusieurs mois maintenant, quand elle avait su pour sa mère mourante, elle l’avait laissé à regret pour retourner en Béarn, mais certaine obligation ne souffre un refus, et le voyage avait été long pour finalement reprendre la route juste après. En fait elle se demandait si depuis tout ce temps si ça n’allait pas faire bientôt un an finalement…
Une chose était sure elle avait changé, ses formes s’étaient affirmées, son caractère et son assurance tout autant, après lui avoir laissé un petit temps de latence suffisant elle ajouta un sourire jusqu’aux oreilles lui illuminant le visage .

Quelle agréable surprise de te voir ici… "Chou"...

Les mains lui obstruant toujours la vue, elle n’avait aucun doute qu’il savait déjà qui pouvait bien se tenir dans son dos, il eut été étonnant que beaucoup de voix féminine lui ait attribué ce sobriquet, quoi qu’avec lui… elle arriverait sans doute à en découvrir encore et être étonnée.
Elle était venue chercher de quoi s’évader, se faire plaisir, pimenter son quotidien… Opium ou pas, lui ici, c’était déjà chose faite.

_________________
Edern




    La vie coûtait chère mais l'argent était un luxe pour des moments de bonheur comme cette soirée. Assis au comptoir, il entretenait une discussion vive avec son voisin de beuverie. Modéré encore pour le moment, le débat se centrait sur l'abus des impôts sur les alcools et des nombreuses auberges qui mettaient la clef sous la porte. Edern n'oubliait pas la contre-bande qui était à son sommet. Ce à quoi, son voisin répondait par l'affirmative pour avoir trempé dedans. Qui ne l'avait pas fait d'ailleurs? Jouant avec son verre dans un élan passionné, il fut interrompu par une petite voix familière.

    On cherche un peu de compagnie ou à s’enivrer les sens ce soir ?

    Les petites mirettes se posèrent naturellement sur son regard, empêchant ses yeux d'accomplir leur raison de vivre. Edern avait horreur de ces facéties. Les étrangers avaient une nette tendance à se permettre beaucoup de choses, lui le premier mais c'était différent. Il assumait après quand le couperet tombait. Il n'avait pas l'impression que ces mains appartiennent à un homme. Cependant, il pouvait se tromper: il suffisait qu'un homme soit suffisamment efféminé pour prendre soin de ses outils pour tromper le Trentenaire. La science ne lui était pas infuse, Edern trouvait ça dommage. Mais un détail était certain, la voix qui s'adressait à lui n'appartenait pas à un homme. Interrompu dans sa conversation, il n'eut d'autres choix que d'écouter la suite, les doigts balançant une mélodie agaçante sur le bois d'un comptoir.

    Quelle agréable surprise de te voir ici… "Chou"...

    Chou.

    Les sourcils se froncèrent. L'inconnue qui l'appelait ainsi prenait un gros risque de se prendre une claque dans la gueule, égalité des sexes oblige. Il finit d'un geste lent par virer les mimines de son visage pour lancer un regard par dessus son épaules aux formes qui se pressaient dans son dos. Quand, enfin, il découvre le sourire grand de son interlocutrice jusqu'aux oreilles, Edern la reconnait aussitôt et lâche un petit sourire à son tour avant de se retourner vers sa bière. Le sourire toujours aux coins des lèvres, il jette un regard en biais à la jeune femme, prenant une gorgée désinvolte de sa chope. Les courbes féminines de son anatomie ne lui échappent pas, prenant conscience qu'elles se sont accentuées pour l'embellir. Il regretterait presque ces quelques temps de séparation.

    « C'est comme ça que tu salues un vieil ami? »

    Si elle aimait encore se comporter telle une enfant malicieuse, Edern avait une tout autre manière de montrer ses sentiments. Il aimait taquiner sur une tout autre gamme de sentiments. Lui lançant un regard interrogateur, il finit par feindre un soupir, murmurant un simple « alalala » désabusé. Le premier prix de comédie pouvait lui être offert. Malgré tout, il était peu probable que la jeune femme tombe dans le panneau. Ce genre de farce fonctionnait contre les gens amoureux ou qui avait un lourd secret. Et, elle ne rentrait ni dans l'une ni de l'autre catégorie à sa plus grande joie. Pour la peine, il ajouta tout de même pour la forme.

    « Je suis terriblement déçu.»

    Sans y croire.
    Lâchant un dernier sourire.


_________________

Eudoxie_
“L'amitié est l'union enrichissante de deux êtres.” Père Sertillanges

Taquinerie ? Défi ? Retrouvailles…

Lentement le regard sombre de la brunette se déporta vers les doigts entamant leur mélopée d’agacement, les pulpeuses purpurines s’étirant encore davantage en reconnaissant là le peu de patience dont le grand blond était capable.
Ses doigts furent pris d’une furieuse envie de parcourir et caresser ce visage dont elle connaissait quasi chacune des lignes, mais il ne lui en laissa pas la possibilité en ôtant avec une délicatesse toute relative l’entrave de ses yeux.

Le regard qu’il lui jeta par-dessus l’épaule et le sourire qui s’en suivit l’amusa grandement en lui procurant un frisson plaisant, qu’il se détourne pour retourner boire sa bière par contre… Comme un rien elle l’aurait griffé pour ça, nan mais sérieusement un bonjour, un baiser quelque chose ça se fait non.
Sourcils haussés et regard un brin plus noir que d’ordinaire, l’inénarrable s’aperçut alors du sourire en coin et du regard sur elle, le sien revenant alors au grand galop avec un air mutin tout autant que taquin qu'elle ne cherchait même pas à dissimuler, d’autant plus quand elle l’entendit s’auto-qualifier de « vieil ami ».

Ami ? Oui, il pouvait être considéré comme tel, et comme tant d’autres choses encore, ses simagrées d’homme déçu au possible, son regard mielleusement désabusé l’obligeait à se mordre la langue pour ne pas partir en rire, nan mais qui croyait-il tromper sérieusement ?
En tout cas surement pas elle assurément.
Inspirant profondément, la béarnaise repris un semblant de sérieux, en tout cas suffisamment de calme pour ne pas éclater de rire, en le regardant acquis à son petit manège laissant sa besace glisser le long de son bras pour aller s’écraser sur le sol crasseux de l’endroit.

Avec délicatesse, la main de la brune se posa sur le poignet de l’homme à ses côtés pour le faire se décoller du comptoir et se faufiler félinement en dessous, venant caler son fessier sur les larges cuisses du gaillard en relâchant la pogne attrapée.
Posant ses mains sur le poitrail de celui à qui elle devait surement plus qu’elle ne l’admettrait jamais, les pépites sombres vinrent se river dans le regard ambré avec autant de taquinerie dans l’œillade qu’il en avait dans son sourire.

Rend toi compte un peu… Encore capable de te décevoir, tu le crois ça…

Sourcils haussés, sa dextre remonta sur la joue mal rasée, ça non plus ça n’avait pas changé, la parcourant avec douceur, avant de s’égarer pour aller titiller l’anneau doré qui ornait le lobe à portée.
Les longs doigts fins revenant à la joue, Eudoxie vint à caresser les lèvres charnues de l’immoralité personnifiée de la pulpe de son pouce avant d’y apposer ses carmines dans un langoureux échange buccal de retrouvailles appréciables pour s’en détacher et le regarder avec un petit air de défi, en passant la pointe de sa langue sur ses propres lippes.

Ca te convient mieux Edern…


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Edern




    Les mimiques étaient perceptibles comme si le temps s'était figé à l'époque de leur flânerie. La petite main vient se poser avec délicatesse sur son poignet, sans résister, Edern se laissa faire pour l'observer avec un sourire en coin, glisser par dessous son bras. Il pressentait sa manœuvre tel un penchant récessif, une dépendance spontanée qui brillait d'une flamme majestueuse malgré l'espace de leur séparation. Il eut une légère expiration amusée quand le poids du corps de la jeune femme s'échoua sur ses cuisses. Il existe dans le monde certains paris qu'il est impossible de perdre. Sa réaction en était un. Silencieusement, il jeta un bref coup d'œil aux mains sur son torse avant de relever les yeux afin de découvrir leurs semblables, rencontrant l'espièglerie à son paroxysme.

    Rend toi compte un peu… Encore capable de te décevoir, tu le crois ça…

    Il haussa un sourcil, acquiescement brièvement la tête pour appuyer ses propos, exagérer une situation dans l'extravagance était un pure ravissement. Rares étaient les personnes à qui il autorisait, et ce même implicitement, de venir titiller l'anneau ou certaines parties de son anatomies. La tendresse offrait un écho différent des divertissements charnels. Séparés, une frontière existait afin de préserver l'humanité. L'affection encourageait l'attachement, et la chair, le détachement. Au touché de ses lèvres, ses canines se découvrirent comme pour venir mordre les doigts conquérants. Les retrouvailles débutèrent par une longue embrassade avant que se détache sa jeune amie.

    Ca te convient mieux Edern…

    Challenge accepted

    Les mains masculines quittent leur passivité pour se poser sur les hanches aux formes désormais affirmées, glissant avec une lenteur caractéristique à la patience jusqu'au séant qu'il pressa entre ses doigts. Plusieurs caresses tombèrent, l'étau de ses mains se referma alors fermement sur le galbe de ses fesses. La pressant contre lui, Edern retourna capturer ses lèvres. Vive, sa langue se faufila entre ses lippes pour aborder son alter ego. Doux, la langueur l'étreignait, invitant l'embrassade à s'étendre dans l'alanguissement. Délaissant son siège, Edern se leva, collant cette petite chose contre lui dans son mouvement pour la soutenir suffisamment jusqu'à la déposer sur le bord du comptoir. Ce n'est qu'au moment où le délicat équilibre fut installé, que sa main quitta le rebond pour gravir vers un autre mont.

    L'index et le majeur allèrent quérir la pointe du revers de sa main, effleurant l'étoffe dans laisser de marque. L'audacieuse finit par se retourner pour presser à pleine paume le giron féminin.

    A l'oreille de la Chatonne

    « Ne t'ai-je donc rien appris? »

    Soudain, brusque. Le ton changea. Ferme, une pression s'exerça sur la poitrine féminine pour déposer son dos sur le bois du bar. En réalité, Edern avait toujours eu une sale horreur d'entendre une quelconque objection dans ces moments ludiques. Dominant, chasser le naturel et il revient aux galops, il en profita pour s'étendre sur le buste féminin, octroyant une petite dizaine de baisers au creux de son cou.

    « Tout en finesse, tu te souviens? »

    Sourire enjôleur, yeux rieurs & mots dérisoires.
    Il la regarda dans un clin d'œil malicieux, la libérant aussitôt de sa démonstration.

    C'est ça, ce qu'on appelle un salut, ma belle.


_________________

Eudoxie_
"Le Temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup !" (Charles Baudelaire)

Défier ? Provoquer ? Jouer

"Am stram gram…"

Sourire en coin de satisfaction, le regard sombre de l’inénarrable glissa un bref instant sur les paluches qui arpentaient ses courbes, ne tenant plus de celle d’une jeune fille en fleur mais bel et bien d’une femme dans toute sa splendeur, sans doute l’explication de cette sensation étrange qui l’interpella "les mains d’Edern auraient-elles rapetissées ?" Bien sûr que non, il y avait juste plus de galbe pour les combler.
Retour aux ambres dans une promiscuité accentuée par un élan viril edernien, était-il difficile de prévoir ce regain et cette surenchère dans le baiser langoureux et sensuel qui suivit ? Eudoxie n’en doutait aucunement, possiblement elle était même peut-être déçue de n’avoir pas plus de répondant de la part du vil tentateur.

"Pic et pic et colégram…"

Y’a qu’à demander !!! Surprise sonore étouffée par la danse lascive des gourmandes, Eud se mit à sourire contre les lèvres d’Edern lorsqu’il la déposa dans un équilibre somme toute précaire sur le comptoir du bouge où se déroulaient leurs retrouvailles, la soulevant comme s’il s’était agi d’une plume dans sa main ou comment se sentir encore gamine en moins de deux secondes.
De la manière la plus simple qu’il soit, elle n’avait rien de la carrure d’Edern et sans être chétive, avoir une bonne quinzaine de centimètres de moins que lui la faisait indubitablement se sentir "petite" quand il la prenait dans ses bras, qu’elle affiche quinze annuités lors de leurs rencontre ou une paire de plus depuis lors au compteur n'y changeant strictement rien.

"Bour et bour et ratatam..."

Caresses, frisson… Effleurements, soupir… Murmure "Ne t'ai-je donc rien appris?", sourire...
Comme une envie de lui répondre du tac au tac, l’art de la répartie cinglante étant en partie son œuvre, de le défier un peu plus, de le pousser encore, sans atteindre le point de non-retour, juste un peu, pour le plaisir, pour le désir, pour la provoc’, juste histoire de, sachant pertinemment où elle doit s’arrêter avant l’implosion.
Pas le temps !!! Réponse du berger à la bergère, la voilà qui se retrouvait, d’une simple pression bien placée, allongée sur un comptoir une grande masse blonde entre les cuisses, rien de fort étonnant en soi lorsqu’on connaissait le sujet, son goût pour les plaisirs, quel qu’il soit, avouables ou non.

"Am Stram Gram..."

Pourtant la jubilation était à son paroxysme, tout comme l’excitation et la satisfaction de l’avoir mené là, un large sourire dévoilant ses canines, enfin Eudoxie percevait le loup qui avait fait de la brebis égarée, celle qu’elle était aujourd’hui, cette impudente provocatrice d’une sensualité exacerbée, cette épicurienne amoureuse de la vie et de tous ses plaisirs.
Tournant la tête pour offrir davantage la gorge à son prédateur, une envie furieuse de rire se mêla à l’envie insidieuse qui grandissait au creux de ses reins, bon sang qu’il était bon de le retrouver, enivrant de ne savoir jusqu’où il irait avant de stopper, et qu’il était jouissif de voir le pauvre quidam interrompu dans ses blablas les observer la bouche béante et le regard d’une lubricité indicible, probablement espérait-il qu’on l’invite à la petite sauterie.

"Mais comme le roi ne le veut pas…"

"Tout en finesse, tu te souviens?"

Tentateur, provocateur, charmeur, mais avant tout joueur…
Coitus interruptus, frustration intense, envie de le mordre d’avoir mis fin au jeu, mais tout comme le feu brûle, Edern est… Edern, ni plus, ni moins, mais surtout plus que moins, et une fois encore, il avait les cartes en main, à bien y penser et en réfléchissant à leur relation, il les avait toujours eus d’ailleurs.
Tentatrice, provocatrice, charmeuse et joueuse…
Sourire ardent vers l’esseulé, petit clin d’œil amusé, bras tendu et fermeture de la bouche bée du voyeur du bout de son index bagué avant de chopper de sa dextre le col de chemise du Lisreux pour se redresser.

"Ce ne sera pas toi !!!"

Ah oui la finesse...

Fermeture de cuisses autour de la taille du blond et bottines calées au creux de ses genoux, la nonchalance de la jolie brune se fait la part belle, le buste s’inclinant vers l’arrière, mains posées sur le comptoir, inclinant la tête pour le fixer un sourire en coin, le sourcil haussé.

Tu m’as toujours dit que c’était pas mon fort… La finesse…
On continue à jouer où on se trouve un coin tranquille pour que tu m’offres... "quelque chose"


Quelque chose… Oui quelque chose, tant de découvertes à ses cotés que quelque chose pouvait englober tout et n’importe quoi, mais avec certitude ce "quelque chose" était source d’un quelconque plaisir.
L’envie de poursuivre le jeu se fait dévorante dans tout son être, aussi entêtante que ce besoin d'opium qui tambourinait il y a encore quelques heures à ses tempes, mais la provocation ne cessera que par une reddition, de l'un des deux, et assurément l'élève n'aurait pas le dernier mot sur le professeur... quoique...

_________________
Edern_




    Un sourire naquit à la mise en place de l'étau que formait les jambes féminines autour de sa taille sans que ce dernier ne représente une menace. Ses mains descendirent pour soupeser les cuisses encore en place à son alentour. Puis, sans plus de cérémonie, se glissèrent dans leur course sur le séant féminin pour l'inviter à faire le chemin inverse. Bien que le comptoir soit l'endroit le plus adéquat pour un moment intime, la crainte qu'il ne doive partager sa camarade avec une meute de mufles en rut trottina paisiblement jusqu'à son esprit. Calculateur, l'option la plus saine de la soirée fut de ne prendre aucun risque. La bagarre était un art à qui il laissait aux jeunes impulsifs, du moins, pour ce soir. Ainsi, trente représentait un trop gros nombre d'années pour s'épanouir dans des fight vulgaires surtout quand une jeune demoiselle vous invite dans des piaillements à lui prouver votre affection. De cette petite réflexion - la vieillesse, sans aucun doute pointant déjà son museau à l'aube d'une nouvelle année - il força la masse corporelle à se séparer du bar. Heureusement pour son honneur, aucun craquement de vertèbres ne vient le trahir. Les poids plume avait décidément sa préférence et, recula d'un pas pour laisser la place et le temps aux jambes de se défaire de sa taille. Les marrons impatients vinrent à la rencontre de leurs homologues pour affirmer haut et fort


    « Tou-jours à réclamer: Tu vas me coûter encore cher »

    Edern attendit que les pieds de sa partenaire du soir touche le sol pour remonter ses mains jusqu'au bas de son dos, prévenant. Cette qualité n'était pas celle qui lui était accordée le plus aisément. Habituellement, la violence faisait partie intégrante depuis un nombre inquiétant d'étés de ses jeux favoris. Venue de nulle part, elle était probablement née d'une frustration enfouie dans un subconscient qu'il ne souhaitait nullement connaitre. Naturellement, ce visage était tenu caché, solidement enfermé dans une boite qu'il daignait bien trop souvent ouvrir à son goût. S'il savait pertinemment qu'il ne reverrait jamais son amante ou bien encore lorsqu'amante se déclinait au masculin, alors, la boite de Pandore s'ouvrait pour laisser échapper tous les vices, y compris ceux qui marquent. Au fil du temps, certains n'étaient guère plus mis en demeure et au contraire, s'épanouissaient dans le monde au quotidien. Par nécessité, l'agressivité avait disparu dès la reconnaissance des premiers traits Eudoxiens.

    Revendication entendue,
    Regard éloquent,
    Requête acceptée.
    Pouvait-il seulement lui refuser?


    « Allons, viens. »

    Il la lâcha un court instant, saluant d'un signe de tête les hommes autour sans perdre la face de son sourire. « Messieurs » Les adieux les plus courts sont bien souvent les meilleurs, surtout lorsque gracieusement, un spectacle fut offert gratuitement pour les plus curieux. S'il ne voyait aucun inconvénient à se donner en show, la donne était tout autre quand il était accompagné de la Minette. Mettant sa phrase à exécution, il se saisit fermement de la main de la jeune femme pour l'inviter à traverser la salle sans pour autant lui laisser le choix ou même le loisir de s'opposer, lui faisant comprendre dans un regard qu'il n'aurait aucun pouvoir quant aux remouds qui pouvaient jaillir à tout instant. Il était rare qu'une femme bouscule un homme contre une table pour le forcer à s'adonner à des joies luxuriantes. Cependant, si les rôles étaient inversés, il valait mieux ne pas compter sur la chance pour s'éclipser. Ainsi, Edern provoquait le Diable, puis oubliait un court instant qu'il partageait le même démon que la demoiselle. C'est alors qu'il regrettait de la pousser sans le vouloir dans des tranchées.

    Ce n'est que lorsqu'ils furent un peu éloignés des tables accolées les unes contre les autres que son étreinte s'effaça pour laisser libre mouvement, laissant derrière eux le fond sonore d'une pièce pleine de vie. Certains jours, il n'allait pas bien loin pour se détendre, et restait dans l'auberge-même où il logeait la nuit. Grimpant ainsi les marches menant à une chambre, il sortit simplement une clef de sa poche pour ouvrir la serrure et pousser la porte, laissant par courtoisie entrer première la demoiselle.


    « Je n'ai pas besoin de te dire de faire comme chez toi »


    Inutile, oui.

    Il n'était pas chez lui et ne devait pas venir à cet endroit très souvent. Seule une malle amenait la preuve que cette pièce était occupée, la chambre n'avait rien de personnel à contrario de quand il s'installait où même si ce n'était que momentanément, il parsemait des objets, des souvenirs sur la table qui ici, était désespérément vide. Le lit même ne portait aucune marque, ni empreintes d'un corps allongé pour une sieste, il ne devait d'ailleurs pas avoir servi, ni pour dormir, ni pour une partie bien incorrecte. En réalité, Edern n'avait pas du passer plus d'une heure dans la pièce qu'il louait, vivant probablement ailleurs.


    « Serait-ce assez tranquille pour son Altesse ? »


_________________

Eudoxie_
"Se faire de nouveaux amis c’est bien. Conserver les anciennes amitiés, c’est encore mieux." (joseph Parry)

Amusement ? Intimité ? Retrouvailles...

Et une envolée d'Eudoxie, une !!! Décidément même le temps où ils avaient été séparés n'avait rien changé à ça, plumette dans les bras de son mentor, petite chose fragile, enfin plus maintenant, deux options quand on passait entre les mains d'Edern : destruction ou fortification.
Fort heureusement pour elle, l'inénarrable avait eu la chance de découvrir la bonne facette du Lisreux, enfin bonne... Disons plutôt qu'il ne s'agissait pas de la pire.

Sourire aux lippes, la petite brune reposait pieds à terre en l'entendant ronchonner, plus pour la forme que pour le fond au demeurant, mais qui ne demande rien n'a rien, et ça ce n'était pas elle qui le lui apprendrait, même si il était plus adepte du je veux je prend ou j'achète, quand on avait les moyens pourquoi s'en priver.
D'ailleurs sa remarque avait de quoi être risible, l'argent lui ayant toujours brulé les doigts ou presque, c'est en tout cas la sensation qu'elle avait toujours eu en le cotoyant, l'homme n'était pas pingre, pas avec elle en tout cas.

Mains caressantes sur ses formes étirèrent largement les carmines d'Eudoxie, une lueur s'éveillant au regard de la jeune femme, suivant de près son ami vers l'endroit de son choix après avoir envoyé un signe de tête rapide et un mouvement de mains aux quidams restant en salle.
Le précédent au sein de la chambrine du grand blond, le regard sombre parcourut rapidement l'endroit, pas de colifichets, pas de bibelots, pas de toutes ses cochonneries qu'il installait quand il prenait possession d'un endroit, soit il venait d'arriver, soit il ne comptait pas rester.

Pas besoin non...

Pivotant vers lui, les jais se portèrent sur lui, inclinant légèrement la tête d'un air suspicieux et interrogateur.

Mais je doute que tu vives vraiment ici non

Le fait que tout soit propre au possible, le lit intact, une chambre stérile de vie pouvait n'être qu'un indicateur trompeur, mais beaucoup de choses avaient pu changer en quelques mois, lui seul pouvait savoir.
N'attendant pas la réponse, et la couche étant intact des frasques dont Edern était friand, la béarnaise alla y poser séant en jetant sa cape sur la malle qu'elle savait sienne, avec sa besace, calant ses mains sur l'edredon duveteux.

Son altesse est satisfaite, son doux seigneur lui fera t-il l'honneur de sa proximité ?

Sourire mutin aux lèvres, ce genre de jeux l'avait toujours amusé en sa compagnie, taquinerie, badinerie, dans une joyeuse ambiance d'immoralité et de vices et pourtant d'une banalité déconcertante comme l'aurait fait possiblement deux enfants, bon à l'esprit tortueux les gamins mais tout de même.
Nul besoin de tapoter la couche, le message était on ne peut plus clair sans pour autant se vouloir vicieux, tout était sous entendu entre eux, les mots étant presque superflus à la vérité, un simple échange de regard ou un contact suffisant à se faire comprendre, près de deux années partagés aidant la chose à bien des titres.

Quoi de nouveau depuis mon départ, Chou !

Elle savait que ce sobriquet avait le don de l'agacer, il lui avait valu plus d'une fois des représailles, mais pour l'instant, elle en jouait, les souvenirs avaient ça de plaisants qu'ils étaient partagés.

_________________
Edern_



    La porte fut laissée ouverte, l'espace d'un instant durant lequel Edern alluma la pièce de multiples petites flammes alors que son Altesse prenait ses marques dans l'antre désertée. Ce n'est qu'une fois une lumière suffisante présente dans la chambre qu'il alla refermer la porte d'un coup sec, tournant automatiquement la clef dans la serrure. Les aléas des auberges étaient nombreux et souvent dérangeants quand un voisin se trompait de salle, ivre-mort. A moins que ce maladroit ne tienne une bouteille en main encore fermée, il était généralement source que d'ennuis. En cette occasion spéciale, la solitude avait été rangée au placard, Eudoxie avait l'art et la manière de prendre beaucoup de place au point de ne laisser aucune forme d'isolement possible. Synonyme de Filet du Diable, Edern portait sur la jeune femme un regard tout particulier: Il la voyait comme une plante adorable, et envahissante qui pouvait vous étrangler à n'importe quel moment aussi bien de son affection que de sa haine.

    Au regard interrogateur, il se contenta de hausser les épaules.


    « Ici et ailleurs »

    Surtout ailleurs.

    Nuits et jours étaient inversés depuis de longues années au point que le trentenaire pouvait s'estimer être un animal nocturne bien plus que diurne. Cependant, bien en mal de se poser dans un endroit, il était parti à la recherche d'une nouvelle acquisition pour entasser ses bibelots habituels qu'il ne reverrait probablement jamais une fois la ville quittée ou pas avant deux ou trois années. Fréquentant assidument les maisons closes autant que les bars, il lui arrivait bien trop souvent à son goût de se réveiller tout sauf chez lui, dans des draps inconnus, avec des bras tout aussi étrangers. Gentleman, il partait sans laisser de mots ni de trace, ni même de remerciements et continuait sa nuit dans un fauteuil ailleurs.

    Ailleurs était le maitre mot de sa vie actuelle.

    Il fallait qu'il soit présent mais surtout ailleurs pour ne pas risquer d'exaucer un vœu familial telle que sa disparition. Une histoire de nom qui n'avait pas bien commencé à sa naissance mais qui ne se terminerait probablement jamais bien dans l'avenir, s'il en avait encore un. Heureusement, le futur lointain se situait dans les deux prochaines heures, laissant une minime marge d'inquiétude.

    « Deux minutes, Princesse »


    Il souleva la cape de sa taquine amie pour ouvrir sa malle. Il n'était pas d'une nature ordonnée et à son étonnante surprise, il n'avait jamais eu le sentiment que son petit Filet du Diable le soit aussi. L'étoffe reposée sur le haut du coffre ouvert, il n'eut pas à chercher bien longtemps pour trouver une petite bourse de came qu'il lui jeta doucement sur les cuisses. Encore accroupi devant sa valise, il se releva tenant deux ou trois ampoules de vitriole dans les mains qu'il posa avec plus de délicatesse sur la table à côté du lit.

    « L'ensemble devra te contenter mais j'ignore si tu es assez méritante pour avoir l'honneur de jouir de ma compagnie »


    Sourire en coin, il repoussa sa malle encore ouverte de son pieds au loin et vient s'assoir sur le lit dont il n'avait pas encore réellement profité. La gêne était un sentiment largement inconnu, il prit l'oreiller pour le tasser contre le bois du lit et caler son dos, allongeant ses jambes dans toute la longueur du linteau, poussant un peu la demoiselle si nécessaire pour s'installer. Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. Dicton bien connu. Qui plus est, il n'avait pas besoin de lui dire comment se rouler dans le vice, la Chatonne savait très bien le faire elle-même depuis pas mal de temps sans son aide.


    « Rien »

    Edern afficha un immense sourire goguenard. Il avait horreur du surnom « Chou ». Il n'était ni à la crème, ni un lien qu'on foutait dans des cheveux dégueulasses. En somme, ce surnom l'exaspérait mais l'avouer encore alors qu'il savait qu'elle en avait conscience ne ferait qu'amplifier l'envie et la joie de l'appeler par ce terme insultant. C'est pourquoi il répondit par le mot le plus abject pour une femme. Derrière un « rien » se cachait une multitude de sous-entendus que seule un esprit féminin pouvait décortiquer. Ainsi, « Rien », c'était permettre d'imaginer le meilleur comme le pire mais surtout le pire quand un esprit est privé d'informations. Il était impossible que rien ne se passe, surtout quand on fréquentait et fricotait avec les vices du monde.

    Les nouvelles étaient ainsi des otages.
      Quel serait leur prix?


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Eudoxie_
“Rien est un mot spécieux qui ne veut rien dire. Rien m’a toujours mis la puce à l’oreille.”(Nicolas Bouvier)

Rien ? Sérieux ? Mon œil...

Princesse… Large sourire étirant les lippes, en évitant de laisser sortir un rire, il était bien le seul à l’appeler comme ça, et c’était tout aussi bien, si elle le tolérait venant de lui ça n’aurait pas été le cas d’un autre.
L’observant fouiner dieu sait quoi, son regard sombre suivit la bourse qui vint choir sur ses genoux ne doutant nullement de ce qui pouvait bien s’y trouver connaissant le fils de tous les vices, la dextre venant se poser sur le velours de l’écrin tandis qu’il se faisait généreux dans l’abondance de tentation, comme il l’avait toujours été.

La remarque sur son mérite à obtenir sa compagnie laissa le rire contenu s’extirper hors des carmines, petit jeu d’antan, apprentissage du mentor, réminiscence d’une vie passée et pas si lointaine à dire vrai, lentement l’écrin de l’objet initial de sa venue ici glissait entre ses doigts.
Le vil tentateur se glissa sur le lit sans aucune gêne, la chahutant pour se frayer un chemin et une place, le suspectant franchement de l’avoir fait on ne peut plus volontairement pour l’enquiquiner, et lui rappeler que c’était son pieu, comme si il pouvait en être autrement.

Nan mais bouscules moi carrément tant que tu y es

Lippes étirées dévoilant ses nacres, la petite brune commençait à tirer les cordons de la bourse quand le couperet s’abattit sur sa nuque "Rien", l’effet d’une douche froide, mais sans l’eau juste le froid glacial qui soufflait sur ses méninges qui se mirent en branle en moins de deux nanosecondes, comment ça rien, ce n’est pas possible rien.
Came délaissée en pied de lit, la tête de la béarnaise pivota vers Edern, découvrant ce rictus qui lui aurait fait lui en décoller une sur le champ si il avait été quelqu’un d’autre que "Lui", plissant regard en l’observant ravi de son méfait, elle ne put que lui accorder que c’était de bonne guerre, un chou valait un rien, pour autant elle ne se satisferait aucunement de cette réponse.

Bottines ôtées, Eudoxie s’approcha façon panthère du pacha sur sa couche, se glissant sur les jambes puis les hanches masculines pour y poser séant cuisses ceignant la taille du diable en personne, se redressant buste pour se mettre à sa hauteur, posant dextre sur le torse adossé.
Tête inclinée et sourcil droit arqué, l’index gauche bagué vint dessiner le contour du visage Edernien, rivant ses jais aux ambres du grand blond, avant d’esquisser un sourire mêlé de taquinerie et de détermination.

Rien ? Rien…
Sois sérieux deux secondes, le jour où il ne t’arrivera rien c’est que tu seras mort Edern...
Ou alors mon démon tentateur serait-il devenu sage et moral en mon absence ?
Suis-je partie si longtemps pour que ce que tu as pu me faire découvrir ne soit que… souvenirs en nos mémoires ?


Edern moral ? Sans vice ? Rien que l’idée faisait rire intérieurement Eudoxie, pour ceux qui connaissait à minima le phénomène, il était plus cohérent de se dire qu’en ce cas, il serait mort et enterré avec pour épitaphe « Même mort il bande encore »
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Edern_





    Les jeux n'avaient pas pour unique vertu d'être amusants mais également séduisants. Edern eut un petit rire au fond de sa gorge en voyant la Féline s'approcher de lui à pas de loup jusqu'à s'installer sur sa personne. La main féminine se posa sur son torse et sans qu'il n'eut besoin de réfléchir, il la saisit pour venir déposer un baiser au creux de sa paume, laissant les marrons vagabonder sur son visage pendant qu'elle parlait. La bienséance l'incombait à garder le silence jusqu'à ce qu'elle eut fini sa litanie. Cette dernière était extrêmement cocasse et pleine de vérité. Et même mort, Edern avait le sentiment qu'il ferait encore jaser quelques personnes parce que la disparition d'un être aimé ou non n'apportait jamais la sérénité à ceux qui restaient. Pire, il lui semblait que la haine et la rancune étaient des facteurs qui permettaient bien plus aux morts de survivre à la vie qu'ils venaient de quitter que l'amour. Cependant, trentenaire n'était pas égal à centenaire et la mort restait un passage inconnu et surtout, qu'il espérait connaitre tard.


    « Je me suis marié »

    Le mensonge sonnait comme une évidence. Pourtant, afin de semer ne fut-ce qu'un brin de doute dans l'esprit de son acolyte, il garda son sérieux, rencontrant à l'un détour l'obscur regard. Calme, ses lèvres s'amusaient continuer leur périple de la paume au poignet, remontant peu à peu sur l'avant bras tout en relevant à chaque intermède la manche pour exposer la surface de l'épiderme. Edern n'avait pas changé et aucun lien, aucune alliance ne pouvait appuyer son bobard. Qu'importe, les plus délicieuses affabulations sont les plus énormes dans leur fausseté.

    « J'ai eu six beaux enfants »


    Record battu.

    Six enfants en six mois. S'il n'avait pas précisé que c'était avec la même femme, il aurait été tout à fait possible malgré qu'il veillait à ne pas engrosser toutes celles avec qui il s'acoquinait. Cette résolution servait aussi bien aux femmes et surtout à lui. Il ne fallait pas se leurrer: Edern et paternité étaient antonymes. Délaissant le bras, il se redressa juste assez pour continuer ses caresses au niveau de sa gorge, enfouissant par la même occasion son visage dans le ravin de ses convoitises.

    Arrivé à la hauteur de son oreille, il termina dans un souffle

    « Non mais que crois-tu vraiment? »

    Il laissa retomber son dos contre l'épais oreiller, désignant au passage les petits échantillons délaissés sur la tablée « J'ai pris goût à ceci » jusqu'à ce que la dépendance devienne trop forte et qu'il soit obligé de subir un sevrage pour réussir à vivre sans. L'excès ne connaissait pas la demi-mesure. La vie n'était que merveilles quand on savait son prix, comme le bonheur. Cet asservissement nouveau avait au moins le mérite d'être spécifié. Cependant, quand on vit au jour le jour, il est difficile de répondre à la question « Quoi de neuf » car un nombre étonnant d'éléments n'ont que d'intérêt le jour-même pour être désuets le lendemain.

    Il y avait pourtant bien une chose. Exit les nuits de luxure, puant la débauche à plein nez, il n'avait pas besoin de les préciser pour que la jeune femme en ait conscience tout comme ses penchants pour l'alcool qui lui amenait de multiples amnésies. Parfois même, les deux vices se combinèrent dans un euphorique feu d'artifice. Edern passa également sous silence ses élans de colère, choisissant qu'elle n'avait pas besoin de les connaitre même s'il savait que cette réalité ne lui était pas étrangère. Il classa aussi dans la catégorie sans intérêt les bagarres avec les hommes comme les moments intimes avec son espèce. Ainsi, du lot, il choisit la nouvelle la plus adéquate


    « Une discordance familiale et toi? C'est tout ce que tu me racontes? »


    Simple, bref et concis.



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Eudoxie_
“Le Diable a deux cornes, l’orgueil et le mensonge.” (Lanza del Vasto)

Mensonge ? Grossier ? Edern…

Léger étirement des lippes à la main saisie avant de martyriser l’intérieur de sa joue en la mordant fortement pour s’empêcher de rire, l’entendant dire qu’il était marié, lui marié ? Ca accompagnait très bien le "rien" précédent dans ses délires de provocation, foutredieu si lui avait pris épouse, elle aurait retrouvé sa virginité par l’opération de dieu sait qui.
Garder son calme et continuer à l’écouter déblatérer des foutaises aussi grosses que lui, en profitant du filet de baisers qu’il tissait le long de son bras, mais bon sang il restait vraiment super sérieux et pas même une pointe de sourire sur son visage, nan mais sans rire, il en aurait été une assez folle pour réussir à lui mettre le grappin dessus ?

L’évocation de la progéniture rassura la petite brune en une fraction de seconde, si femme était encore envisageable, des enfants là c’était de l’utopie complète et aurait-il oublié que leur séparation n’avait duré qu’une demi année tout au plus ? Edern… Toujours un souci pour lui la notion de temps qui passe… Un soir, une semaine, un mois tout ça se valait après tout.
Morsure de la lèvre inférieure, pour quoi ? Hum… Garder son sérieux ou contenir les frissons des lippes ederniennes venant prendre possession de son cou, zone sensible de la béarnaise qu’il connaissait fort bien, lui faisant clore un court instant les paupières dans un soupir contenu, étirant un sourire au murmure lui répondant dans ses pensées
Oh je ne crois rien, je te connais.

Hum vitriol, oui non pas pour elle, se faire laminer la gorge pour pas grand-chose elle avait tenté, même sans lui et honnêtement une bonne pipe d’opium, un bon amant, voir un peu d’alcool lui convenait bien mieux que ces fioles, tout du moins de manière répétée.
Grimace non dissimulée à l’évocation de la famille d’Edern, de ce qu’il lui en avait dit, les rapports avec certains membres n’étaient pas forcément joyeux, si pas complètement inexistants au demeurant, alors une discordance familiale comme il le disait à demi-mot sans développer davantage ça sentait pas forcément bon, mais libre à lui d’en parler… ou pas.

Ah le retour de bâton… Merdum… Et oui c’était à parier, elle, qu’est-ce qu’elle racontait, rien de bien intéressant en soi, vie plutôt calme depuis leurs routes divergentes, recueillement sur la tombe maternelle n’ayant pas eu le temps d’arriver à temps pour la veiller.
Lui parler de Kaghan…Hum… Pas sure il serait fichu de vouloir le rencontrer, et si à son tour elle s’amusait, se moquer cinq minutes de ses blagues pourries de mariage et de progéniture, regard sombre se baissant sur son ventre et sourire interne en forçant l’arrondi sous le corsage.

Moi ?
Comment te dire ça…
Bah t’as merdé à un moment donné écoute…


Lui chopper la main en restant on ne peut plus sérieuse, penser à un truc triste pour avoir l’air crédible, et gonfler à s’en faire mal le bide, pour l’arrondir au maximum et lui caler la pogne dessus.

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Edern_




    Si la Capucine avait un goût certain pour l'opium, elle était probablement trop jeune pour apprécier l'ardeur bouillonnant d'une petite fiole. Trop petite pour jauger avec pertinence l'intérêt des saveurs mais assez grande pour expliciter ses propres choix sans que le trentenaire n'ait à les remettre en question. Il était connu que les penchants se modifiaient maintes fois dans une vie comme s'il était nécessaire de prouver que l'être humain était une espèce lunatique. C'est à cette pensée que les marrons se noyèrent un instant dans l'océan obscur que représentait le regard d'Eudoxie.

    Les sourcils se haussèrent alors que sa main s'aventura sur la table à ses côtés pour se saisir d'une essence. Les pavillons grands ouverts, la convergence de ses pensées s'orientait malgré tout dans une même et seule direction, et ce même s'il en profitait pour ôter la coiffe de la fiole. Depuis longtemps, la loquacité de la jeune femme était un fait avéré et démontré sans qu'il n'ait besoin d'insister beaucoup sur les détails. Certaines personnes avaient envie de se faire prier pour développer une conversation, et d'autres, cette éloquence était toute naturelle. A contrario, Edern était souvent silencieux sur les sujets litigieux, personnels ou encore problématiques. Il préférait s'étendre dans les joies que dans les peines, fuyant majoritairement ainsi toutes responsabilités qui amenaient au dosage beaucoup de mal pour peu de bien.

    Ainsi, il ne saisissait guère où la princesse souhaitait en venir. Avalant une gorgée de sa décoction, Edern manqua de s'étouffer avec le " t'as merdé" parce que déjà, primo, il était impossible qu'il merde sauf peut-être en tricot ou en traite des vaches. A moins qu'il ne soit pas sur la bonne planète ou qu'il plane déjà ( Rayez la mention inutile), il n'avait jamais offert de travaux manuels à la jeune femme et encore moins agraires, ce dont, lui-même avait horreur. Par cette occasion, ses pommettes prirent de légères teintes pourpre, le temps qu'il se remette d'avoir failli recracher le liquide par le nez. En plus de passer pour un homme qui ne supporte pas l'alcool fort, ce qui était un comble, elle osait prétendre qu'il avait été un mauvais enseignant. Combo gagnant pour malmener son orgueil. Afin de se donner du courage quant à la suite du pseudo aveu, il vida cul sec le reste de l'échantillon, avant de l'abandonner sur le côté de la couche. Sa main vide ne resta pas longtemps sans occupation car aussitôt elle fut amenée sur l'invisible arrondi du ventre.

    Les sourcils se haussèrent une seconde fois mais cette fois-ci, Edern était beaucoup plus détendu, soulagé des connaissances extérieures de cette chambre et des concepts frôlant l'obscénité de la cohérence. L'air sérieux de la Princesse était tout aussi crédible que sa femme et ses six chérubins. Qui plus est, elle n'était pas assez bête pour se faire engrosser par la première verges à sa portée. Il avait tellement bien insisté à l'époque sur les douleurs de la maternité comme le trou béant entre les cuisses, les hémorragies, les cris en pleine nuit, et surtout, les crevasses ouvertes qui se formaient à force d'allaitage forcé. L'histoire de grossesse qu'elle inventait, il n'y croyait absolument pas, pourtant, il garda le silence, laissant sa main caresser le ventre qu'il jugeait vide de toute forme d'existence.

    De cette façon, il laissa les marrons s'orienter volontairement sur le tissu de son vêtement sans chercher à les relever vers le visage féminin. Miroir de l'âme, il ne souhaitait pas qu'elle voit qu'il ne la croyait pas car il était beaucoup plus drôle de continuer sa plaisanterie. Ses doigts se mirent à chercher le lien qui tenait fermée l'étoffe afin de la tirer, jusqu'à la délasser dans le but de soumettre la peau au jugement de la lumière. Bien que concentré dans sa tâche, Edern devait bien admettre qu'il avait échoué à un niveau avec sa protégée: On ne juge pas de l'engrossement d'une femme à son ventre, mais à ses seins. Ils sont après tout, les premiers à gonfler. Il serait presque déçu.

    Le silence s'installa, taciturne, laissant une empreinte d'angoisse feinte planer dans la pièce.







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Eudoxie_
"Il y a une sorte de plaisir à s'apercevoir qu'on est un peu dupe de ceux qu'on aime.” (Rivarol)

Jeu ? Dupe ? Poursuivre...

Garder son sérieux, surtout garder son sérieux en le voyant manquer de s'étouffer avec son poison à l'annonce de l'improbable grossesse, ne surtout pas sourire, même si ça doit se voir sur son visage comme un nez rouge sur celui d'un clown.
Inspirer et expirer discrètement mais profondément pendant qu'il reprenait un teint normalisé en achevant de boire sa pipette alcoolisée, étonnée de ne pas le voir rire aux éclats cependant de cette connerie aussi grosse qu'un boeuf.

Le silence qui s'en suivit et la caresse sur le ventre firent hausser le sourcil à l'inénarrable, non de non, il ne serait quand même pas en train de gober ça quand même... quoique, parait que plus c'est gros plus on y croit
Pour qui la connaissait, et pour sur c'était le cas d'Edern, y'avait pas plus gros que de penser qu'Eud ai pu se faire engrosser par accident, même si en soi elle ne s'inquiétait que modérément de la chose, bien des moyens pour résoudre le problème si il devait se présenter.

Mais là pour le coup, le doute commençait à s'insinuer, le silence et lui ça faisait deux, de toute façon la supercherie ne durerait qu'un temps, les doigts agiles s'attachant déjà à dévoiler le supposé ventre rebondi en délaçant les liens du corsage.
Et si on en ajoutait une couche tiens, parce que le regard fuyant c'était pas trop son genre, et là il faisait tout pour évider le sien, confortant finalement Eud dans le foutage de gueule total du grand blond.

Lentement l'index et le majeur de le dextre vinrent se caler sous le menton mal rasé, pour l'inviter à la regarder, évitant ainsi qu'il porte directement ses yeux sur le ventre qu'il dévoilait.

Dis donc tu pourrais me regarder quand tu restes stoïque à l'annonce de ta future paternité ?

Coup de grâce, confirmer l'énormité de la chose, lui le futur papa chimérique de l'enfant imaginaire qu'elle ne portait en aucune façon, rira bien qui rira le dernier.
Un sérieux inébranlable, inaltérable, impénétrable les onyx rivés aux ambres, ne pas craquer, ne pas craquer, NE-PAS-CRA-QUER et se demander lequel des deux cédera le premier?

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Edern_




    Déshabiller une femme était un exercice des plus difficiles qui demandait une habilité à tout épreuve. En règle générale, les froufrous s'accompagnaient de liens, de parures, de corsages, de corsets, de bas, d'épaisseurs qui s'ils étaient jolis à porter étaient une horreur à enlever. Les femmes étaient ainsi pire que des présents à déballer et qui bien souvent, n'étaient pas à la hauteur des espérances une fois séparées de leur emballage. Ainsi, pour le plus grand plaisir d'Edern, sa pouliche n'était pas assez riche pour s'offrir de multiples toilettes au caractère aussi ambigu que lourd. Ces fantaisies qui plus est assommerait sa beauté naturelle de sa jeunesse. Cependant, il devait bien admettre que même un simple corset représentait une galère quand on n'y était pas préparé. Alors quand il sentit l'autorité de ses impétueux doigts, les marrons se relevèrent vers son visage dans un demi-sourire.

    « Je me disais ... »
      qu'il était fort heureux que tu ne portes pas une robe d'un quelconque créateur parisien.


    Petite pause de quelques secondes lui suffit pour ravaler sa bêtise et reprendre une expression grave quant à sa révélation. Il n'avait pas besoin de se convaincre qu'elle n'était pas enceinte, et encore moins de lui. Tant qu'à faire, il aurait été tout aussi réaliste qu'Eudoxie lui annonce la venue de quadruplé: deux petites filles et deux petits garçons, bien évidement. Il était connu que c'était le rêve de toutes les femmes d'avoir une portée de quatre parfaitement mixte. Malgré son envie d'éclater de rire, Edern se contenta de venir délicatement bécoter la main à sa portée avant de déplacer ses mains du ventre enfin libéré jusqu'aux hanches.

    « ... qu'il serait intéressant de lui faire un petit frère encore dans l'œuf »

    Sans sommation, les places s'inversèrent dans le lit, Edern reprenant la place du haut pour écraser de tout son poids la jeune femme. Les plaisanteries avaient cette particularité de pouvoir se retourner contre leur auteur et c'était agréable alors pour la première victime qui se transformait alors en plaisantin. Plantant son regard dans le sien, le trentenaire eut beaucoup de mal à dissimuler un sourire jusqu'aux oreilles, se demandant comment elle allait se sortir de cette position. Une étincelle goguenarde, il usa de sa main droite pour caresser la joue féminine, haussant un sourcil purement amusé.



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Eudoxie_
“Le trop de confiance attire le danger.” (Pierre Corneille)

Touché ? Coulé ? Bataille...

Gagné, elle avait gagné, il rendait les armes, le petit sourire à son visage relevé était une abdication même si lui n'en avait pas l'intention, il est des signaux qui ne trompent pas... ou pas.
Merdum, il reprenait son sérieux, rhaaa cette satanée manie de toujours vouloir avoir le dernier mot, cette mine grave alors que l'épiderme libérée qui glisse sous ses mains et se hérisse est un traitre à la détermination de la petite brune.

Pas même le temps de se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas rire à la proposition stupide d'un p'tit frère, que d'un habile coup de rein tout en puissance, Eudoxie se retrouvait dominée et non plus dominante le poids d'Edern entre ses cuisses pesant de tout son poids à presque l'en étouffer.
Large sourire sur la mine burinée de son mentor ravit de son coup, bon sang de bois, ce regard moqueur dans le sien, pire que de l'opium,addictif au possible et des mois qu'elle n'avait eu sa dose.

Joue appuyée contre la main caressante et fermeture rapide des yeux dans un soupir avant de lui rendre un regard pétillant de malice, et un sourire à en faire pâlir le soleil lui même.
Jambes enroulées à la taille du démon tentateur, une main vint à la rencontre du visage qui la surplombait, caressante pour ensuite englober la joue de ses doigts.

Un petit frère ? Pourquoi pas une petite soeur ?

Sourire sérieusement amusé, la tête se redressa rapidement vers les visage du grand blond pour apposer ses lèvres aux siennes, s'abandonnant à un baiser langoureux avant de reposer sa caboche sur l'oreiller.
Lèvre inférieure mordue et main venant claquer le fessard du Lisreux, la petite brune laissa un petit rire franc s'échapper de ses carmines un sourcil haussé.

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