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[RP] Ambiguïté, notre doux poison ...

Kaghan
Il est tôt, trop tôt au gout du blond. Assit sur le lit, dos contre le mur, il regarde son tendre et nouvel époux dormir. Comment fait-il pour dormir autant ? Son visage est beau, calme. Aucune grimace et spam ne vient gâcher le portrait de cet homme si parfait. Pourquoi ? Tel est la question.

Soupirant, l'hérétique se lève, lentement pour ne pas troubler le sommeil de celui qu'il surnomme amoureusement son Poulain. Parler, il en a besoin. Mais il ne sait pas. Les mots qui sortent sont toujours les même. Et jamais les bons. En silence, Rat s'installe au bureau de sa tendre H, sa mère auquel le nouveau couple à emprunter la maison le temps de leur séjour.




      Toi Eudoxie,


    T'en fais pas, c'est rien tu as le temps pour me répondre. Ça m'a permis de lui parler ... Toute la soirée. Il a pas arrêté de pleurer. J'me sens minable. Faut vraiment que je me ressaisisse je crois. J'ai l'impression de sombrer alors que j'allais tellement bien il y a quelques jours à peine.

    Le mariage était purement symbolique oui, mais on fera quand même une fête je pense, plus tard.

    Il me dit que si je ne veux pas rester là, dans son monde de noble, je peux partir. Tu me vois le laisser seul avec deux nobles qui le reluque en permanence ? L'un a tenté de l'embrasser devant moi quand même. Et pas qu'une fois. Et ils sont tout le temps à se faire des petits sourires et ...

    Ils vont travailler tout les jours ensemble, il me l'a dit. Et, je cite "Surement tard le soir". Donc moi je serai juste l'époux débile qui se fait des pièces de théatres en tête, et je sais que ça finira par arriver. Je le sais ... J'ai beau lui faire confiance, je suis pas idiot non plus. Et je crois que ... Non même, j'en suis sûr. Il finira par me tromper plus que moi je le ferais. Il est tellement secret. Il dit rien, jamais. Alors même s'il le fait. Je le saurais jamais, et le doute me fera encore plus de mal que la vérité franche.

    Et juste cette pensée me fait me sentir encore plus mal. Parce que ... Je sais qu'il le fera. Un jour ou l'autre, et je peux pas m'empêcher de me dire que c'est normal. Et que je devrais peut être songer à me trouver quelqu'un d'autre, pour quand il rentrera trop tard, qu'il fera mine d'être épuisé du travail alors qu'il aura sur lui des suçons, des marques d'ongles ou même l'odeur de la transpiration d'un autre. Quelqu'un qui me remontera le moral et qui sera une autre fausse note à cette union dont ma mère avait prédit la fin avant même le commencement.

    Qu'est-ce que je fais ma belle ... Où je vais là ? Moi qui était si heureux de retrouver H en Anjou, et pour finir, ça sera la région de ma perte. Depuis que nous sommes arrivé, je chute dans un vide que je ne connais pas. Et ces émotions là, contrairement à celle que Tobias a fait naitre en moi à notre rencontre, n'ont rien d'agréable.

    Faut que je me trouve un truc ... Et j'espère de tout coeur que la ville dans laquel on sera aura une personne avec qui je m'entends. Même si cette personne risque de ne pas être toi. Je sais que j'ai parler juste au dessus d'un amant, mais je crois que même si je cherche, je ne trouverais pas, de toute façon.

    Je suis un homme putain ! Un vrai, je me suis toujours battu, et je n'ai jamais eu à porter d'autre fardeau que le mien. Mais là, depuis quelques jours, Maxence met en moi un sentiment d'inégalité. J'ai l'impression d'être comme une femme dans les vieux couples ... Oui, une femme. C'est clairement mon sentiment. Et ça me dégoute.

    Je fais la bouffe, le ménage, la lessive, je m'occupe des bêtes, je l'aime et je l'attends. Comme une putain d'épouse modéle ... C'est pas ce que je suis, c'est pas ce que je veux être. Je suis pas ça. Je suis pas une nana moi. Alors pourquoi il me met à cette place presque de façon automatique ? De toute mes relations, j'ai jamais eu cette place là.

    J'ai été l'amant, j'ai été l'épaule où l'on pleure, j'ai été le rire des bonnes humeurs, j'ai été le teigneux qui attaque, j'ai été le jouet des nobles riches, j'ai été le pêché, j'ai été la perte de certain. Mais jamais au grand jamais on a osé me traiter et me placer à la place d'une femme.

    Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai suivit aucun rite de mon clan.

    Je suis le banni, le renié, le bâtard, celui qu'on ne voit et qu'on n'entends pas.
    Je suis le souffle du vent, murmurant auquel personne ne fait attention s'il n'est pas d'une froideur extrème pour s'engoufrer dans les vêtements..
    Je suis l'écume de la mer qui se jette sur le sable fin, ne parvient pas à avancer, recule et recommence, sans cesse, espèrant grignotter quelques centimètres en plus à chaque nouvel assaut.

    Et dés ce soir ... Dés qu'il les retrouvera ...

    Je serai le joueur de luth, celui cuisine et amène de quoi remplir les bouches quand elles n'ont rien à dire.
    Je serai ce meuble qui fait de la musique pour le plaisir de leur oreille et les larmes de mon âme.
    Je serai le chien qui hoche la tête aux paroles de son maitre, sans pourtant en comprendre le moindre sens.

    Là, que tu es si loin de moi, je ne trouve de véritable réconfort qu'auprès de tes lettres, de celle d'une amie commune à Tobias et moi-même, et Meko. Le bruit de ses sabots sur le sol de terre battu me donne l'impression qu'elle piétine mes soucis. La mélodie de son galop dans les plaines quand je suis sur son dos et le souffle du vent est tout ce qu'il me reste de liberté. J'aimerais encore une fois regarder Tangra, étendre les ailes de mon âme et m'envoler au loin, prés des miens ... Mais la vérité est là Eud. Je n'ai plus grand monde. Toi, une mère en rage de devoir me supporter, un désormais époux que je ne parviens pas à comprendre et une fille qui est bien loin du soucis des simples humains comme nous.

    J'ai songé à claquer la porte, à reprendre la route seul, à retourner vivre dans la rue et les prés. Moi et ma jument, juste nous face au reste du monde, fuyant toute vie hormis celle que dont on se nourri. Mais j'en ai pas la force. J'étais déjà lâche ... Là, je suis un moins que rien. Que Nico doit avoir honte de me voir comme ça ... Lui qui m'a apprit à déguster chaque parcelle de ma vie, et à envoyé ma colère sur quiquonce se ferait obstacle à mon bonheur.

    Je lui en ai voulu d'être mort, j'ai détesté Ali d'être tomber enceinte et de m'étouffer, j'ai haïs Marc d'avoir détruit mes perspective d'avenir avec mon enfant de sang, j'ai craché sur Egfroy et ses belles promesses alors que je n'ai été qu'un jouet passagé.

    Mais Tobias, je n'arrive pas. Je ne lui trouve aucun défaut, hormis celui de ne rien me dire, d'affirmer être franc alors qu'il est juste silencieux. Mais puis-je le blâmer d'être ainsi ? Je l'ai été aussi. Et je crois que je devrais le redevenir. Partager mon âme avec toi seul, puisque toi seule me comprend. 

    Tu sais, ils peuvent me marquer autant qu'ils le veulent. Ils peuvent me cracher leur noblesse à la gueule.

    Je ne suis qu'un gueux, et je le resterais. On était heureux à deux na ? Pourquoi faut-il que les amis se séparent ainsi ? J'ai besoin d'une promesse Eud, ma belle ma douce, ma tendre, mon amie, ma jumelle, mon âme soeur, mon amante.

    Promet moi ... Que toi, tu me laisseras pas tout seul. Dans ce moment où j'ai besoin de toi, de ton soutien, même si c'est faux, je m'en fou. J'ai besoin de tes mots, de tes caresses et de la chaleur de ton étreinte. Dit moi que tu m'aimes de cette façon qu'on a de s'aimer que les autres ne comprennent pas. Dit moi que tu seras là et à jamais parce qu'on est lié. Dit moi que je peux tout te dire et que tu me remettras toujours sur le bon chemin.

    Qu'importe ce qu'il veut ... Remettons nos surnoms, je me fiche de son avis. J'ai besoin de toi, dans mon monde, lui a les autres, dans le sien.

    Je t'aime. Promet moi une étreinte lorsque nous nous reverrons ...



_________________
Eudoxie_
“Tout le monde a une seule et unique âme sœur. Et quand on a de la chance, on la rencontre.” (Michael Connelly)

Ame ? Fusion ? Kaghan…

*Dijon*


Loin et proche à la fois, le courrier donnait cette possibilité et bien qu’éloignée par un nombre bien trop important de lieues, l’inénarrable partageait les souffrances de Kaghan, et parallèlement celles de son compagnon sans qu’il le sache.
Mais la missive qu’elle venait de recevoir de sa tornade n’avait rien à voir avec celles qu’ils avaient pu échanger jusqu’ici, jamais Kaghan ne s’était autant ouvert à elle, jamais, il ne lui avait avoué tout ce qu’elle représentait en posant des mots si forts, jamais il ne lui avait dit ou écrit "je t’aime".

Oh pas un "je t’aime" au sens où tous l’entendent, pas une déclaration d’amour conventionnelle, c’était leur façon de s’aimer à eux, rien qu’à eux, et que beaucoup ne concevait pas, qu’en fait personne ne pouvait comprendre, la fusion de deux âmes ne s’explique pas.
Amour brut, net, sans faille, sans fioriture, sans compromis et sans promesse, un amour différent qui ne demande rien, qui ne juge pas, si différent de l’amour "normal", qu’il soit bi-sexe ou mono-sexe, et tellement plus… puissant de par sa simplicité.

Gorge serrée, les doigts d’Eudoxie parcoururent un instant les dernières lignes du parchemin, des larmes embuant son regard noir, il avait besoin d’elle et elle ne pouvait pas être là pour lui, cette promesse tacite entre eux elle ne pouvait pas la remplir, pas physiquement.
Lui écrire voilà ce qu’elle allait faire, et pas plus tard que tout de suite, si ses lettres étaient sa seule source de réconfort, elles seraient légions…. Plume, encre, vélin… Envoyée un bout d’elle par les airs…



Le douzième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Pour toujours et à jamais"

Ma tornade blonde,

Je me sens démunie de te savoir si mal, si loin, seul même si entouré… de ne pas être avec toi…
Te promettre d’être toujours là pour toi, mais espèce d’idiot c’est le cas, ça l’a toujours été et ça le sera toujours.
Et je te jure que si je t’entends ne serait-ce que supposer que je dis ça juste pour te faire plaisir, pour te remonter le moral, je m’en vais passer par le Béarn récupérer la plus grosse carotte de mes récoltes et te la carrer d’une façon qui te réjouiras pas le moins du monde.

Je t’aime comme je crois bien que je n’ai jamais aimé de ma vie, de cette façon qui n’appartient qu’à nous et que les autres ne comprennent pas toujours, mais si tu savais ce que je m’en fous !!!
Preuve en est, j’étais prête à t’épouser… MOI !!! Juste pour te protéger des autres, tu crois qu’on fait ça quand on se fout d’une personne. (Bon d’accord, j’avoue, le fait de couillonner tout le monde avec ce mariage c’était du grand art à la hauteur de… bah de nous tiens.)

Kag… Ne baisse pas les bras, tu le regretterais, tu l’aimes comme un fou ce type, mais ne te laisse pas étouffer pour autant, ne devient pas quelqu’un d’autre pour être à lui, et surtout pas une femme non de non !!!
Le hic pour l’instant, c’est que vu que t’as merdé, bah oui faut bien appeler un chat un chat, t’es pas en position de force là tout de suite.
Quand vous avez parlé, lui a pleuré, mais toi ?
Tu t’es senti minable, encore heureux je dirais, sinon ça voudrait dire que t’en as rien à foutre de lui, et ce n’est pas le cas.

Tu es persuadé qu’il te tromperait ? Ne transpose pas ce que tu es capable de faire toi sur ce que lui pourrait faire…
Mais Tobias Maxence n’est pas mon ami (au risque de te décevoir), je ne peux donc pas présumer de ce qu’il est capable ou non de faire…
Nos premiers échanges n’ont pas été des plus "cordiaux" si tu veux savoir, mais les choses ont changés depuis, nous échangeons calmement, j’apprends à le connaitre au travers de ses lettres, peut-être même à l’apprécier, lui aussi je pense, du moins je l’espère, mais je ne me lie pas d’amitié sur des courriers, je dois le connaître vraiment pour ça.

Je l’ai d’ailleurs prévenu que je ne suis pas Aliennor (puisque tu l’évoques), mais que toi et moi c’était fusionnel (t’aurais d’ailleurs pu éviter de lui parler de nos ébats de fous, mais toi et le tact hein), et que donc le jour où je te retrouve, je vais te câliner à t’en étouffer (et je te lâche pas avant d’avoir ma dose donc à raison de minimum un jour complet par semaine de séparation et bah euh…. On est facile sur quinze jours hein… bon je suis gentille on va dire une semaine hihi mais ça je lui ai pas dit)
Je plaisante sur le temps de l’étreinte (quoique) mais t’as compris l’idée, te serrer tout fort contre moi ça fait des semaines que j’en ai envie, te fouiner la tignasse, prendre ma dose de douceur et de bien-être sans sous-entendus.
J’ai pourtant des amis ici qui me donne de la tendresse et des câlins, j’ai Black aussi qui me donne ça et plus encore, enfin qui me donnait parce que… fin je t’ai déjà dit…
Mais toi, TOI, y’a rien qui te remplace toi et tes câlins.

Alors tu vas grand respirer, m’écrire, vider ici ce que tu gardes, tout ça, soulager ton âme avec la mienne, et je te laisse pas le choix au cas où t’aurais pas compris.
Et moi je vais te soigner tout ça, de loin pour l’instant, mais tiens moi au courant de tes mouvements et dès que je peux je te rejoindrais, peut-être même sans te prévenir tiens.
Je t’aime ma tornade et je serais toujours là, même si tu veux pas.

Ton âme soeur


Pigeon lesté d'une missive, envol lascif, long soupir poussif de jalousie de savoir le piaf sous peu à ses côtés, envie d’ailes là tout de suite.

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Kaghan
La lecture de la missive de sa jumelle d'âme se fait dans le secret. Personne ne devait savoir. Cette relation, le percé veut la protéger. Il sait que la brune ne disparaitra pas, mais garder jalousement caché ces échanges lui procure un sentiment de liberté et le rassure. Au moins le temps que la plume glisse sur le parchemin, à l'abri des regards.

Sans attendre, parce que son cœur meurtri en hurle le besoin, l'adolescent aux yeux vides décide de répondre à peine sa lecture terminé.



      Toi Eudoxie,


    Il est vrai que je n'avais pas pris en compte le faite que tu sois, gravé dans mon cœur, comme un fils d'or et d'argent qui tient les morceaux entre eux pour que je ne me perde pas. Je suis désolé de t'avoir blessé à travers mes lettres d'encre.

    Moi je pleure, quand il n'est pas là. J'attend qu'il s'endorme et je m'éclipse la nuit, parce que j'arrive plus à supporter qu'il m'entende, qu'il me juge sans mot comme il le fait quand il me regarde.

    Je me sens petit et j'ai l'impression que chaque mot est un sous entendus, que chaque gestes qu'il a envers moi n'est que l'ironie de son pardon. Je ne le comprends pas, pas plus que moi. J'étais sur le pont entre les mondes quand il s'est effondré. Et toutes les branches, qu'elles soient d'un côté ou de l'aut', s'écartent de mon chemin pour me regarde me noyer.

    Je ne transpose pas ce que je suis capable de faire sur lui. Je sais qu'il en serait capable aussi. C'est tout. Il est homme, au même titre que moi. Et ses envies sont grandes. Peut-être plus que les miennes, pour tu sache le visualiser. Et ... Je me sens dautant plus coupable que j'ai demandé à cet homme de lui offrir un travail,parce que mon époux en avait besoin. Mais je ne pensais pas qu'il comprendrait "Je t'offre mon homme". Les nobles et leurs besoins de tout posséder ...

    Je ne m'étonne pas que vous ne soyez pas très proche, à dire vrai. J'ai l'impression que qu'il est fait pour détester le moindre de mes proches, et que l'inverse est vrai.

    Je rêve de ta peau ma douce, de fermer les yeux contre toi comme on le faisait si souvent et de tout oublier. Tu es ma bulle, mon air pure, mon médicament.

    Je ne sais pas quoi te dire, ni comment te le dire. Tout les mots viennent et se mélange. Je crois que si je pouvais te regarder dans les yeux tu comprendrais tout, sans que j'ai besoin de parler. Parce que tel est ton talent, et c'est pour ça que je t'aime de cette façon étrange et inexplicable en même temps.

    J'ai l'impression que la douleur ne grandit, plus actuellement. Elle stagne aujourd'hui. Ah moins que ce soit parce que j'ai commencé à boire ... Je sens que les choses sont flous et tellement loin de moi. C'est étrange n'est ce pas ? Voilà mon refuge actuel, en attendant tes bras.

    Je me suis moqué des autres, de ceux qui y plonger, je ne comprenais pas. Mais la vérité est là. Tu vois, je t'écris c'est le soir et aujourd'hui, je ne l'ai pas vu encore une fois. Et j'ai toutes ses pensées, toutes ses idées et ses craintes qui viennent me harceler. Je me sens mal, j'ai besoin d'oublier. Et peut-être que je n'avais pas bu assez la dernière fois pour avoir un trou noir, mais là j'utilise ce qui me reste de volontaire propre pour te le dire, à toi.

    Ma douce, ma tendre, mon aimé différente, mon âme sœur. Ce soir, je ne me louperai pas.


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Eudoxie_
“L'impuissance est peut-être notre plus douloureuse abdication en ce monde.” (Marie-Claire Blais)

Alcool ? Peine ? Inquiétude...

*Dijon*


Marche de la roulotte et s'étirer en ce matin ensoleillé, missive matinale elle aussi, lentement ouverte de doigts agiles, sourire à l'écriture kaghienne, il écrivait c'était déjà une bonne chose.
Onyx attristés parcourant le parchemin de sa moitié fusionnelle, la souffrance y était lisible et l'odeur alcoolisée qui émanait du courrier n'indiquait rien de bon quand on savait la résistance de la tornade à l'alcool qui était proche de zéro.

Lecture des dernières lignes, glissade sur une marche la faisant choir tout, son coeur ayant un raté si pas plusieurs en découvrant les derniers mots.
Inquiétude réelle, Eud ne savait que trop les conneries dont il était capable en état d'ébriété et celle là il en était capable tout autant que de se fourvoyer avec un autre.

Se relever et fébrilement prendre plume et nécessaire pour tout écrire, hier soir, non de non, il était peut-être arrivé le pire à ce moment.



Le treizième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Inquiète à en crever, répond vite"

Kaghan,

Non de non, t'as intérêt à me répondre dans la seconde, si t'as fait une connerie et que t'es blessé, je te jures que je viens t'achever !!! Et si t'es mort, je te jures que je descends chez le sans nom pour te pourrir la mort !!!

Bon sang ma tornade, arrêtes de boire, il faut que t'ai les idées claires sinon comment veux-tu réparer quoique ce soit, tu serais foutu de merder encore avec le premier qui passe, juste par désespoir.

Pis tu te sens petit, alors redresse la tête, tu paraitras déjà plus grand, sors la de tes épaules et aussi les doigts de ton... t'as compris ???
Faut que tu te battes pour le garder, et si ça veut pas t'auras rien à regretter, c'est que c'était écrit comme ça, mais tu pourras pas te reprocher de pas avoir essayer au moins.

Les nobles ne sont pas tous comme tu les décris mais certains oui pensent que tout leur appartient, toi, moi, lui, eux, n'importe quoi, tu connais mon histoire pour savoir que je ne te contredirais pas.
Mais il est des exceptions, Black en est une, Tobias surement aussi, il n'aurait sinon pas même posé les yeux sur toi ou alors comme ton baron qui n'a fait que se jouer de toi.
Oui je remue un vieux couteau rouillé dans ta plaie béante, pour que tu comprennes que Tobias Maxence n'est pas comme cet enfoiré d'Egffroy, et même si nous ne sommes pas amis, nous ne nous détestons pas, j'ai même la prétention de croire qu'on pourrait bien s'entendre.

Kaghan, ti coeur, Loulou, je suis en mode panique là avec les mots de ta dernière missive, surtout vu l'odeur d'alcool qu'elle dégage, réponds moi dans la seconde où tu auras fini de lire, je me fous de ce que tu as à faire, tu prends la plume tout de suite !!!!

Je te câline très fort mon autre, mon jumeau, mon âme soeur, mon loulou, Toi...

Eud


Course effrenée en ville, cape jetée à l'arrache sur ses épaules pour trouver un cavalier qui saura filer comme le vent pour trouver la tornade blonde.

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Kaghan
La nuit et la matinée du blond avaient été longues. Là, couché entre les draps, l'hérétique fixe le vide. Prêt de lui ? Rien, et personne. Il va passer la journée seul, et il le sait. Il a bien vu le petit mot laissé à son attention. Mais que peut-il faire d'autre que de l'accepter ? Il n'a pas le choix, il doit s'y faire. C'est tout c'est comme ça. C'est en entendant les coups dans la porte qu'il soupire, et se décide à se relever.

J'arrive ...


Enfilant une paire de braies, il se traine tel un cadavre jusqu'à la porte, et ouvre. Devant lui, un autre coursier. Vrai qu'il avait écrit a à peut près tout le monde. Qu'avait-il écrit cette fois, pour qu'on le dérange si vite ? Après payement, il va s'installer au bureau, et commence sa lecture. Sa pauvre amie, qu'elle doit s'en faire pour lui. Comme exigé, il répond, sans attendre.



      Toi Eudoxie,


    La migraine que j'ai est tel que oui, je peux te l'affirmer, je suis vivant. Je t'ai inquiété, n'est-ce pas ? Je ne voulais pas. Je ne me rappelle pas de tout, et je ne souviens pas t'avoir écris d'ailleurs.

    Je crois que je mérite une claque de ta part, à nos retrouvailles, juste avant notre étreinte, comme ça j'oublierais la douleur en te serrant contre moi.

    Je crois que mon époux m'a parlé hier. Il me semble qu'il était fou de rage. Mais là aussi, c'est flou. J'ai des bribes, des morceaux qui s'entrechoquent dans la tête. Et bon sang ce que c'est douloureux. Mais je me souviens d'une chose. Il m'a confié son étalon. Et chaque fois qu'il partira, il me le confiera, pour que je sois sûr qu'il revienne. "La chose la plus précieuse qu'il a" Je t'avoue que ... Je m'attendais à autre chose. C'était un coup de plus. Je l'ai cherché, na ? Probablement, oui.

    Tu as raison sur tout, je sais que tu as raison. Oui je ne tiens pas l'alcool. Oui il faut que j'arrête. Je pensais vraiment que ça me ferais du bien. Et chaque fois que je regardais un autre verre plein, je me sentais bien. J'avais plus mal et je me disais que oui après tout. C'est comme ça, on s'en fou. Qui peut-changer le passé ? Ce qui est fait et fait. Et là, encore une fois, je me sens pas au meilleur de ma forme. En plus de mon âme qui coule, j'ai les tempes qui se prennent pour des instruments de musique.

    Je suis sûr de perdre ce combat. Là où eux ont épées et armure, moi j'ai mes poings et ma peur. Alors oui, je vais lever la tête, je le ferait sortir d'entre mes épaules, je vais sortir les doigts de mon fondement. Mais je vais surtout devoir faire semblant, au moins le temps que ça passe. Qu'on se casse de cet endroit qui me rend malade.

    Je ne montrerais pas les dents plus que de raison, j'ai plus la force de mordre. On sait, toi et moi, que non, je ne suis pas un chien. Plutôt un rat, cette petite chose qui attaque quand tu es au sol et qui fuit dans l'ombre quand on l'aperçoit.

    Vrai que je n'apprécie pas que tu remet mon baron sur le tapis. Mais vois-tu, les coups de foudre sont ainsi. Il tape, un coup vif et sec, pulvérise tout ce qu'il y a en place pour y laisser sa marque dans la prairie. Mais ensuite, quand l'orage est passé, lentement, la vie reprend sa route. Même si c'est difficile. Ce couteau n'est pas rouillé. il était rangé dans un tiroir à clef. Que je te déteste de m'avoir posé ses mots ...

    Autant Marc, ça serait passé. Marc j'ai tout oublié, je n'en ressens plus rien. Autant Egfroy, son absence de réponse à mes lettres et cette rencontre improbable. Il est ce que je me rappellerais toujours dans ces moments de manque de lucidité que j'ai traversé.

    Mais tu as raison, Maxence est différent de lui. C'est la première chose que j'ai vu chez lui. Sa différence. Et c'est ça qui m'effraie aussi, que je ne comprend pas. Ce qui m'attire le plus est aussi ce qui me repousse. Gout de l'inconnue et de l'incompréhension.

    Rassure-toi, ma douce, ma tendre, ma belle, lune de mon soleil éternel. Je vais mieux. Je crois. Je commence à comprendre ce qui est important et ce qui ne l'est pas.

    Cette lettre devrait sentir meilleur que la précédente, même si je ne me suis encore lavé. J'irais après avoir posé ma plume. Puis j'irais m'occuper des bêtes et j'irais, comme je l'ai déjà fais par le passé, m'étouffer sous le travail. M'occuper l'esprit, les mains ... Ne plus faire de faux pas. Pas volontairement.

    Tu me manques tellement. Je t'aime toi, ma jumelle.


_________________
Eudoxie_
“Mignonne allons voir si la rose.” (Pierre de Ronsard)

Blanc ? Eux ? Pur...

*Langres*


Dernière missive de Kaghan reçu la veille, mais départ proche empéchant réponse, cela étant sensation de soulagement pour la béarnaise, la tornade semblait se requinquer, au moins un peu.
La nouvelle ville visitée et les apprentis fleuristes ornant les différentes ruelles, roses rouges, jaunes, roses et... blanches, petit sourire en coin, l'inénarrable en acheta trois, hésitant pour une quatrième mais se ravisant au dernier moment.

Retour à la roulotte après avoir offert les deux premières, la dernière mais surement la plus importante fut assortie d'un petit mot.



Parce que c'est toi,
Parce que c'est moi,
Parce que c'est nous...
Une rose blanche,
Car quoi qu'ils puissent en penser
Entre nous deux y'a pas plus pur

Je t'aime à notre façon mon âme soeur

Eud




Le quatorzième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Rose blanche pour âme pure"

Kaghan,

Je suis rassurée de t'avoir lu si tu savais ce que j'ai été inquiète, moi j'ai repris la route cette nuit pour ça que j'ai pas eu le temps de te répondre avant.
Que t'ai mal au crâne, je dirais normal, et j'éviterais de te dire ce que tu m'as écrit c'est mieux, mais tu m'as foutu une de ses trouilles.

Suis désolée de t'avoir blessé avec le baron c'était pas le but, juste voulu te faire comprendre que chaque noble est différent, et ton mari l'es surement. (purée que ça me fait drôle de dire ça comme j'étais pas là pour le vivre avec toi).
Tu te doutes bien que le but était pas de te peiner, loin de là, de te secouer tout au plus.

J'ai recommencé à bouger moi, tiens moi au courant de si tu bouges, j'ai envie de te voir, tu me manques.
J'ai pas trop le temps en ce moment mais quand je me poserais un peu j'aurais besoin de te parler, de toi, de tes conseils.
J'ai aussi besoin de savoir où j'en suis et où je vais, je suis un peu perdue en ce moment.

Toi et Tobias ça va comment ? Ca s'arrange, ça va mieux ? Raconte moi comment tu te sens, lui ne m'écrit plus, peut-être ai-je dis quelque chose qui ne fallait pas ou alors il préfère peut-être se concentrer sur vous et c'est aussi bien.

En attendant je t'embrasse tout fort et t'envoie un p'tit truc.

Je t'aime mon autre.

Eud


Cavalier pour épargner la jolie rose à destination de son âme soeur, petit sourire satisfait, il était temps de partir préparer les chevaux pour le voyage de la nuit.

_________________
Kaghan
Matinée, tôt le matin. Le bâtard culturel s'empresse de ranger chaque affaire n'ayant pas sa place dans la maison de sa mère. Tout était prêt, enfin ... Bien que seul, il chantonne, de merveilleuse humeur. A côté de la porte d'entré s'empilent les sacs de voyages. Il a même remplit le garde-manger ! Quand la maisonnette est propre et en ordre, il se pose au bureau pour enfin répondre à sa lointaine et si particulière moitié.




      Toi Eudoxie,


    Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux ce matin ! La décision à était prise hier d'un commun accord. Tobias et moi partons ce soir. Je suis tellement soulagé ... La fin de l'enfer ma douce. J'en rêvé ! Tu te doute que H n'a pas prit la nouvelle aussi bien que moi. Nous devions partir dimanche, à la base. Mais je n'en pouvais plus. Et je crois que Tobias aussi en a eu marre. De ces disputes, cette pression.

    Je vais enfin pouvoir retrouver mon mari, juste pour moi. Et comme avant ... Je verrai à ses sourires si mes mots sont ceux qu'il souhaite. Et mieux encore, je vais retrouver ma liberté. Le vent me manque, le chant des oiseaux, le murmure des rivières aussi. Les nuits à chanter pour les étoiles, les galops sous l'immense bleu, le gout de la pluie et l'odeur de la terre.

    Je suis heureux, heureux ma délicate d'enfin reprendre la route. C'est comme une renaissance qu'on me promet. C'est comme ci ... Je n'étais pas aller prier pour rien. Parce que oui, moi, l'hérétique, je suis aller à l'église. T'y crois ça ?! Et ça marche ... Je suis sur le cul. J'y retourne tout à l'heure, garder la magie en place. Ne sait-on jamais !

    Et oui, je t'arrête, tout de suite ! Je n'ai pas bu, je ne suis pas en train de perdre la raison. Je vais bien. Enfin. Je vais mieux. Je suis heureux ce matin, mais je n'irais pas jusqu'à dire que j'en pleurais de joie. Plutôt de soulagement. Un énorme soulagement. Et avoue que c'est étrange.

    Ma mère m'a emmené prier pour mon bras, elle a prié pour moi et il a guérit. Là, j'y vais de moi-même, je demande pour unique preuve de son existence que le Très-Haut sauve mon couple, et voit ce qui se passe ! Ça me trouble, je t'avoue. Tu crois que tout ces croyants disent vrai ? Qu'il y a vraiment quelqu'un là haut qui nous regarde ? Mais si oui, pourquoi m'aider alors que je n'ai jamais rien fais pour lui ? C'est plutôt le contraire.

    Tu sais, j'ai croisé tellement de personne qui croyaient en plein de truc, différent. Mais tout s'accordaient sur un fait. S'il y a quelqu'un, un ou plusieurs, c'est là haut. Alors peut-être qu'en vrai, ils existent tous et s'entraident comme nous en bas ? Qu'ils sont potes tout ça tout ça ? Ou alors c'est une seul et unique personne, mais la même pour tous, et qui répond à plein de noms différents ... Je suis sûr que tout est lié. Mais je ne sais pas comment. Enfin ! Par précaution, j'irais le remercier, dans la cathédrale, avant de partir rejoindre Maxence. Il m'a proposé de passé la journée avec lui. J'ai l'impression que ça fait ... Des années que ce n'est pas arrivé, alors qu'on ne se connait pas depuis un an au final ...

    J'ai bien ton cadeau, et toi, recevras-tu le mien ?

    Je te pardonne largement. Je sais que ce n'était pas pour me blesser, juste me remuer. Tu as ta façon de faire, et j'en avais besoin je crois. Nos sentiments ont toujours fait partit d'un tout. Si l'un de nous ne va pas, l'autre non plus. Alors pardonne moi de t'avoir mise mal ainsi. Je vais mieux, je te le promets. Et c'est en partie grâce à toi.

    Tu me manques aussi, et ouais ça fait drôle d'écrire mon mari ... N'est-ce pas ? Attend que je m'en rende compte. Mon époux ... Brrr. C'est bizarre, mais j'aime ça ! D'ailleurs, s'il ne t'écrit plus ... Peut-être à t'il peur, sachant que moi je t'écris, que tu le repousse ou prenne mon partie ? Je ne lui cache pas que je t'envoie souvent des lettres. Juste, il en ignore le contenu et la fréquence.

    Tu sais, même si je vais mal, tu peux me parler. Alors ... Dit moi ... Où vas-tu ma délicate ? Et qu'es-ce qui te perd ainsi ? Prend le temps qu'il faut quand tu l'aura pour poser tes mots. Je pari que c'est cet homme, n'est-ce pas ?

    Je t'aime mon étoile.



A sa lettre, il joint le présent et s'empresse d'aller trouver un messager avant de partir pour l'église.
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Eudoxie_
"L'âme soeur est une personne qui connait parfaitement ton âme et qui ne te laissera jamais être autre que qui tu es vraiment." (anonyme)

Soulagement ? Départ ? Surprise...

*Reims*


La journée voyait son second cavalier se pointer aujourd'hui, et pour le coup l'inénarrable ne savait trop de qui maintenant même si elle doutait d'un second présent du Wurmstein, mais après tout aller savoir...
Et non, les nouvelles arrivaient d'Anjou, et un large sourire s'étendait lentement en découvrant que les choses semblaient vouloir s'arranger là-bas, tout du moins se décanter.

Ils allaient partir, pour où la béarnaise ne le savait pas trop mais elle espérait franchement que ce serait pour un coin pas trop loin de son voyage pour qu'elle puisse le revoir, et vite.
Un petit écrin de velours était associé au courrier, l'ouvrant des perles salines vinrent prendre possession de son large sourire en découvrant le présent....C'était tellement eux, la symbolique était parfaite...

Le voyage l'avait contrainte à quelques jours avant de répondre à sa tornade mais enfin, elle pouvait se poser un peu et prenait donc le temps de lui répondre.



Le dix-septième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Coté coeur ne me quittera jamais"

Ma tornade,

Tu es juste fou et je t'adore, merci il est magnifique et c'est tellement nous "Deux âmes libres et indissociables", comme tu t'en doutes il est déjà ancré à mon poignet gauche (bah oui hein côté coeur tiens) et ne me quittera plus jamais.
Le premier qui essaie de me le prendre, je crois bien qu'il sera mon premier mort.

Bon revenons un peu à toi, ça fait du bien de te sentir de nouveau dans une phase d'euphorie, j'espère qu'elle va durer le plus longtemps possible et que toi et Tobias Maxence allez reprendre comme il se doit en arrivant à occulter ce qui peut l'être pour aller de l'avant.
Regarder derrière n'a rien de bon, ça ne sert qu'à se faire du mal, en tout cas pour ce qui concerne les erreurs, avancez pas à pas tous les deux.

Euh par contre... heureux que tu me précises que t'as pas bu ni rien parce que là, toi dans une église déjà wow... et pas pour y faire... bah ce que tu y fais d'ordinaire, comment dire... oui là c'était bien que je sois assise parce que je me serais pétée le coccyx et pas de manière agréable.
Tu devais vraiment être en désespérance totale pour en arriver à cette extrémité, mais bon... si tu y as trouvé ce que tu cherchais après tout, tu sais bien ce que j'en pense pour ma part, mais chacun est libre de faire comme bon lui semble c'est pas moi qui viendrait juger ça.

Je suis contente d'avoir pu t'aider à aller mieux, même de loin, même si j'y mets pas toujours les formes et pas toujours avec délicatesse, mais on fonctionne comme ça non ? Pas de faux semblants, pas de langue de bois, pas d'hypocrisie, ce qui fait qu'on est ce qu'on est, et que toi et moi ça donne ce "nous" si particulier.
Et nan je pardonne pas, c'est logique que ce soit comme ça, y'a donc pas lieu d'accorder un pardon, parce que y'a pas lieu d'en demander un, pas entre nous, pas de ça.
Tu souffres, je n'aime pas ça, ce qui m'a fait mal c'est de ne pas pouvoir être "vraiment" là pour toi, physiquement, et ça je sais que tu le comprends, et que tu sais pourquoi, parce que comme tu l'as dit, d'un simple regard j'aurais su ce qu'il y avait dans ta tête et quoi te dire exactement.

Tu t'y feras et moi aussi à ce mari époux tendre chéri d'amour hi hi, c'est ainsi Tobias Maxence est "officieusement" tien et inversement, non de non rend toi compte tu es définitivement le quelqu'un d'un autre.
Qui l'eut cru franchement... Bon va falloir modérer tes ardeurs et ta jalousie mais après tout, si tu commences à trop changer resterais tu toi même, cette tornade blonde qui entre dans nos vies et qu'on ne veut plus laisser repartir hein ???

Je sais que même si t'es pas très bien je peux tout te dire, te parler mais là j'avais pas envie de m'occuper de moi, mais surtout de toi.
Où je vais ? Hum... Où mes pieds et le vent me portent comme toujours, pour le moment en Champagne on va voir de la famille de la nymphette à Sainte Menehould aujourd'hui je suis à Reims.
Ensuite je compte descendre sur Clermont pour revoir la Kumpania, mais bon je sais pu trop si c'est nécessaire que je leur parle pour votre mariage du coup ?

Et qu'est-ce qui me perds oula, on va dire que mon coeur et ma tête sont un peu en désaccord ces derniers temps et je sais pas trop encore lequel des deux va l'emporter tu vois, ça fait un moment que ça m'étais pas arrivé.
Et oui tu me connais que trop bien, c'est un homme, quoi d'autres pour que ça me perde.
Je t'en ai déjà parlé et j'ai suivi ton conseil, je lui ai écrit, donc voilà on maintient une correspondance, et en fait j'aime ça, sa présence me manque, tu sais comme je suis je reste jamais longtemps au même endroit et moi et les cages hein... je me suis échappée d'une c'est pas pour aller me coller dans une autre, et je crois que c'est ce que j'aime chez lui, ce qu'on a partagé est intense (oh que oui), mais je sais qu'avec lui y'a pas de risque de cage... enfin pas comme une "cage", je crois que c'est ce qui me plait... Rhaaa j'arrive pas à m'expliquer.
Je t'en parlerais un peu mieux quand j'y verrais plus clair ou que j'arriverais à t'expliquer les choses, je te retournerais ce que tu m'as écrit y'a pas si long, si je pouvais te regarder dans les yeux, tu comprendrais.

Et vous vous partez vers où avec Tobias Maxence ? Tu sais ?

Je t'aime aussi ma tornade.

Eud


Pigeon lesté, un jour elle se dit qu'un rapace comme Icare ou un corbeau pourquoi pas vu le nombre de missives qu'elle envoyait ce serait peut-être pas une mauvaise idée.



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Kaghan
Sur les routes, entre le vent de la liberté et le sourire du renouveau, un blond écrit une lettre à sa jumelle.



      Toi Eudoxie,


    Je suis heureux qu'il te plaise, j'étais sûr que tu l'aimerais autant que moi en faite. Je l'ai imaginer contre ta peau et je me suis dis qu'il était nous, tout simplement.

    Encore une fois ma douce tu as bien raison. J'ai envie de prendre mon temps, de déguster chaque petites victoires. Peut-être que dans quelques années, nous regarderons en arrière et rions lui et moi que cette difficulté qui est au final plus légère que d'autre.

    Je vais réellement mieux, même si ce n'est pas encore le cas de Maxence. Mais il m'a soutenu, il m'a trainé et relevé. C'est a mon tour désormais. Je lui prouverai que je veux être digne de son amour et je ne le laisserais pas tomber. Je me battrais pour le voir sourire avec sincérité et je renaitrais chaque matin pour qu'il me redécouvre toujours et ne cesse de tomber amoureux de moi. C'est ce dont il a besoin, il me l'a dit. Et je ne sais pas encore comment, mais je veux lui offrir ça. La simplicité d'une pureté.

    Définitivement le quelqu'un d'un autre ... Je n'y avais pas pensé. Mais c'est complétement ça ! Je suis sa bête, sa chose, et je me dois d'être son gardien. Je le pensais plus fort que moi. J'avais tord. Sa force est en nous deux, et la mienne aussi. Comme toi est moi sommes un reflet dans un miroir. Maxence et moi sommes deux faces d'une même pièce. Incomplet l'un sans l'autre. Du moins, j'aime le penser.

    Modérer ma jalousie, je veux bien, mais j'ignore comment faire. Mes ardeurs ... Je suis marié, dans mes mots pour lui, je n'ai pas dis que je voulais moins de sexe ! J'aurais du préciser tu crois ?

    Hier j'ai mangé du lapin. Ça faisait longtemps, et j'en avais envie. Ça m'a rappelé notre dernière cuisine ensemble ! Bien que là, le gout était très différent. L'assaisonnement je suppose, ou la façon de servir. Ou de manger aussi. Tu pense que ça joue ? N'avions-nous pas utilisé des cuillères nous ? Là je me suis pas cassé la tête, j'ai pris une fourchette, ça va plus vite. J'avais franchement pas l'envie de m'attarder sur la préparation, mais je t'avoue que c'était un pur régal. Différent de mes souvenirs ! Je n'en mange pas souvent, même quasiment jamais en faite ... Mais là, ça m'a bouché le creux d'une dent.

    Clermont, en Champagne ? Je vais en Bourgogne ! Nous ne serons pas loin. Oh ma superbe, je veux te voir. J'en rêve, si tu savais. Tu me manques tellement. Je te rejoindrais ! C'est décidé.

    Moi, j'ai envie de m'occuper de toi. De prendre soin de ton cœur comme tu prends soin du mien. Surtout si ton cœur n'est pas d'accord avec ta tête. Ta tête est têtue, ne nie pas ! Mais ton cœur, lui, est précieux et unique ma douce.

    La correspondance à de bon que tu peux prendre ton temps pour lui répondre si tu as besoin de chercher tes mots. Mais lui as-tu fais part de ce manque qui est le tiens ? C'est important je pense. Tu sais, les lettres sont de délicats cadeaux, mais le corps en est un succulent. Écrivez-vous, mais pensez à vous rejoindre.

    J'attends tes explications oui, et tout le reste d'ailleurs !

    Je pense à toi petite fleur.



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Eudoxie_
“Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié ; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d'avoir à qui confier un secret.” (Alessandro Manzoni)

Promesse ? Bafouée ? Occulter...

*Sainte Ménéhould*


Les pigeons s'enchainaient aux cavaliers, tantôt Tobias, tantôt Kaghan, les deux confiant leurs espérances et leurs craintes, l'un dans la réserve, l'autre dans l'ouverture complète.
A la lecture du courrier reçu de sa tornade blonde, les carmines de la béarnaise s'étirèrent en découvrant les premiers mots, ravie de voir que son jumeau semblait avoir compris et que lui et Tobias était sur la bonne voie pour reconstruire, même si de toute évidence la souffrance du nobliau était encore vive.

Le sourire s'effaça lentement en poursuivant la lecture, la gorge se serrant malgré elle, le souvenir de cet instant partagé évoqué lui semblait si loin, tout comme la promesse qui en avait découlé, vite oubliée,mais en soi rien d'étonnant, promesse de l'instant n'était plus celle du présent.
Après tout ce serment c'était lui qui l'avait fait, à lui même probablement, elle n'avait rien demandé, ne demandait et ne demanderait jamais rien, long soupir pour chasser cette boule au creux de la gorge et la plume fut saisi.



Le dix-huitième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Lapin indigeste"

Kaghan,

Heureuse de lire que tu va mieux, que tout semble s'arranger, il faut laisser le temps à Tobias Maxence, ça viendra doucement, enfin je pense, j'ai jusqu'ici eu la chance de ne pas me trouver à sa place, j'ignore donc comment on peut réagir dans ces moments là, mais j'imagine sa souffrance, enfin je crois.
Laisse lui du temps et avancer lui aussi pas à pas pour te redonner sa confiance, oui qu'il retombe amoureux c'est une option même si je pense qu'il doit l'être toujours sinon vous deux ce serait déjà fini.

L'autre de quelqu'un bah oui voyons, le mariage c'est pas juste une jolie cage, y'a des engagements qui vont avec, pas juste des mots, donc la fidélité est tacite vois tu, sauf si vous vous mettez d'accord d'emblée genre "chacun peut se taper qui il veut quand il veut".
Cette farce qu'était le mariage qu'on avait envisagé tous les deux, c'est pas ce que tu vis avec Tobias Maxence ou alors j'ai rien compris Kaghan...

Tu me vois étonnée de savoir que tu manges encore du lapin, je croyais que tu avais cessé d'en manger vu que les délicieuses carottes de mon potager n'étaient plus à ta disposition, c'était du moins ce que tu m'avais dit, ne plus pouvoir envisager de déguster un lapin autrement qu'avec les légumes de mon jardin, comme quoi tout change.
L'as-tu partagé avec ton cher et tendre, ce pur régal au goût si différent de celui que nous avions dégusté ensemble, celui que nous avions préparé semblait fade à priori...
Fais attention tout de même qu'il ne soit pas indigeste Christopher, je me souviens d'un lapin dont tu avais mangé les restes et que tu as eu beaucoup de mal à digérer, après si tu as dévoré le lapin dans son entier et qu'il n'en reste rien, le problème ne devrait pas se poser de nouveau.
Cuillère, fourchette, je ne sais plus me semble bien que tu avais usé de cuillère avec ton bras meurtri, pour plus de facilité, si la fourchette augmente le "délice" de ce plat, j'y songerais la prochaine fois que j'en mangerais un.

Clermont en Auvergne Kag, ensuite je repartirais en Béarn, seule, accompagnée, j'en sais rien.
J'ai envie de te voir aussi, quand à se rejoindre, autant je suis seule décisionnaire de ce que je fais, autant ce n'est plus ton cas, je te rappelle que tu voyage à deux désormais avec un serment, même si non officiel au regard du commun des mortels, qui t'unit à lui.

J'aimerais aussi que tu sois là, que tu t'occupes de moi comme j'essaie de le faire pour toi, avec plus ou moins de réussite à priori, mais le temps doit faire son oeuvre.
Ma tête est une carne oui, qui entend ce qu'elle veut, qui trie ce qui la blesse pour le ranger de côté, pour ne pas souffrir, ça a ses avantages, de gros inconvénients aussi.
Je l'ai écouté en sentant mon coeur s'emballer plus que d'ordinaire, s'emballer tout court je crois bien, et j'ai laissé cet homme poursuivre sans moi, prétextant mes amis proches et un manque d'eux, ce qui était vrai aussi et je suis heureuse de les avoir retrouver, juste j'ai omis de dire le reste, que je m'attachais, que j'ai pris peur, que je devais m'éloigner.

J'ai eu si mal par le passé Kaghan... Je crois que je ne t'en ai jamais parlé en fait... C'est pour ça que je me protège, pourtant avec lui je sais pas, j'aurais envie d'essayer de voir ce que ça peut donner...
Mais j'ai surement tout fichu en l'air en partant, il vit au jour le jour, ce que j'aime chez lui d'ailleurs, il est sans prise de tête, tout est limpide, y'a pas de faux semblants, pas de fausses promesses.

Je lui ai fait part de mon manque de sa présence oui, j'ose comprendre par certains de ses mots que ma présence lui manque aussi, mais à quel point je n'en ai absolument aucune idée.
Tu sais que moi et les sentiments ça fait deux, surtout sorti de l'amitié, fin c'est compliqué, étrange, je sais pas définir tout ça.

J'ai besoin de toi et de tes câlins ma tornade blonde, tu me manques.

Eud


Achevant sa missive la béarnaise se rendit compte qu'elle se foutait royalement de ce que la promesse n'avait pas été tenu, pas en ce qui la concernait directement en tout cas.
Ils étaient loin de toutes ces considérations, elle avait besoin de lui, de la relation qu'ils avaient maintenant, ni plus ni moins.

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Tobias_maxence.
Citation:


    Mon tout,

    Tu n'es pas là, et je pense que c'est le moment idéal pour prendre la plume et écrire. Tu n'es pas là et j'ai tant de choses à dire. Comme lorsque nos routes n'étaient pas commune et que notre seule relation était tes mots couchés sur le parchemin. Cette époque, parfois me manque, te lire me manque, je te trouvais si touchant, si doux, si tendre, que j'en étais chamboulé. Aujourd'hui, tout est différent n'est-ce pas ?

    Qu'avons-nous perdu, qu'avons-nous gagner ?

    Je m'ouvre à toi, chaque jours je chercher à changer, à te prouver que je peux être différent que je peux tout te dire, tout te confier sans jamais angoissé. C'est un défit, un très beau défit, mon cœur. Je pense y parvenir mieux que dans mes espérances,bien sûr ce n'est pas parfait, bien sûr j'ai du mal à ne pas stressé et parler semble très complexe parfois. Mais j'y arriverais, il faut ce forcer parfois.

    Certaine choses, ne peuvent pas être dites, d'autres seraient une erreur de le dire. En vérité, l'amour est complexe n'est-ce pas?Tu m'aurais dit il y a trois mois que j'allais finir marié à un homme rencontré au hasard d'une ruelle, j'aurais rit. Aujourd'hui, je dis que c'est la plus belle aventure de ma vie, et même-si elle guère rose, que rarement douce, que souvent elle pique, elle brûle, je l'aime cette aventure.

    Je ne pourrais jamais tout te dire, jamais tout t'écrire, mais je le fais doucement petit à petit et je t'observe prendre plaisir à cela et être rassuré, je t'observe changer toi aussi tout doucement. Et j'aime cela. Yoh, avait raison nous sommes allés vite dans des chemins inconnus, mais nous parviendrons.

    Je me demande parfois ou et avec qui tu m'aime, je me demande même si cela ressemble à de l'amour, mais d'autres que moi te convienne, puis qui d'autre que moi pourrais te faire du mal ? Personnes je présume.

    Cette lettre fait un peu brouillon non ? Je crois, j'aimerais tant qu'elle soit belle et douce, qu'elle te montre la force de mon amour pour toi, et de la tendresse que je veux t'offrir. Je... je sais que tout est de ma faute, que peut-être j'ai merdé quelques part et que nous en sommes là. Je ne peut pas te dire que j'en suis heureux ou malheureux, cela dépends des moments, des gens... Je crois surtout que j'aime me faire du mal. Je dois aimer cela, tu sais, Ali, les amants, je crois que jamais je t'aurais rien qu'as moi. Et je vis.

    Je t'aime tant, je t'aime tellement, je t'aime éternellement.

    Offre moi quelques jours, offre moi quelques instant et je te promet qu'un jour, un jour prochain je serais aussi solide que le rocher sur lequel tu observe le royaume de France, offre-moi un peu de temps et tu n'auras que mes rires. Ne change pas pour moi, c'est une mauvaise raison, ne change pour personnes, ceux qui savent t'aime ainsi et les autres aiment leurs ignorances.

    Je te demande pardon, je ne suis pas l'époux parfait, je te demande de pardonner mes faiblesses, mes craintes et mes envies de cœur trop rêveur. Ne suis-je pas le romantique, rêveur, le fougueux amoureux qui te fait tant soupirer, je t'entends Kaghan, je sais que tu murmure : ''T'es con'', je te vois déjà m'enlacer en me disant que je suis 'niais' . Dans tes bras, contre ta peau, j'ai le droit n'est-ce pas ? J'ai le droit de croire que nous aurions pu être un couple parfait et heureux. Mais, tu as décidé de nous faire vivre une autre aventure, et je te suit éperdument dans toutes tes idées folles. Je tomberais, je me relèverais et toi tu ne changera pas mon amour, tu seras toujours aussi fou, aussi exaspérer et l'amant de ceux qui ont besoin d'un homme comme toi dans leurs vies.

    Tobias Maxence de Chambertin-Isthar Von Znieski .



Tobias regarda le courrier d'Eudoxie fermé sur le bureau et posa sa lettre dessus. Il n'avait aucune envie de fouiller les affaires de son aimé aujourd'hui. Il voulait sortir et sur le dos de son étalon galoper. Il quitta la chambre et referma la porte. Il avait écrit à son premier réel ami, l'unique amitié pour laquelle il donnera sa vie même si celle-ci n'avait durée qu'une soirée. Souriant, il quitta la ville pour la journée ce soir il retrouvera le blond et verra comment il réagit.
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Eudoxie_
“L'amitié est la similitude des âmes.” (Alcuin)

Silence ? Anormal ? Inquiétude...

*Entre Moulins et Montpensier*


Plus d'une semaine, presque dix jours qu'Eudoxie avait envoyé sa dernière missive à Kaghan, et aucun retour, pas un courrier alors que Tobias Maxence lui avait répondu.
Ce n'était pas trop dans les habitudes du blondinet, encore plus lorsqu'elle se confiait elle sur ce qui pouvait la travailler, ce qui était relativement rare d'ailleurs.

Après un long moment d'hésitation, la petite brune sortie son nécessaire d'écriture pour savoir de quoi il retournait et s'assurer que son ami se portait bien.
Un proverbe disait "pas de nouvelles, bonnes nouvelles" oui mais sans en avoir comment pouvait-on être certaine qu'elles étaient bonnes ?



Le vingt-septième jour du deuxième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Inquiète"

Kaghan,

Un long temps que je n'ai de tes nouvelles, déjà presque dix jours que j'ai envoyé le dernier pigeon sans avoir de retour de ta part, ce n'est pas trop de tes habitudes.
Est-ce que tout va bien ?

J'ai su par Tobias Maxence que vous alliez en visite vers Nannou et Mortemer qui sont sur Clermont.
J'y arrive moi demain peut-être y êtes vous déjà, j'en aurais en ce cas la surprise, j'avais écrit à ton homme pour savoir mais je t'écris avant d'avoir eu sa réponse.
Nous nous y retrouverons donc...
Quand ? Ca tu le sais mieux que moi surement.

J'espère que tout va toujours bien pour vous deux, quand tu restes silencieux c'est ou bonheur incommensurable, ou situation merdique au possible, alors forcément je m'inquiète.

Enfin voilà, comme d'hab je m'inquiète pour toi, étonnant hein... J'ai hâte de te revoir Kag, tu me manques et tellement envie d'un câlin de mon jumeau diabolique.

Eud


Vélin attaché à la patte du pigeon sans trop d'enthousiasme et surtout de l'anxiété.

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Kaghan
L'hérétique est fatigué. Quelques heures qu'il est assit et regarde son nécessaire à écrire. Des choses à poser avec de l'encre, il en avait. Mais maintenant qu'il y est, il ne sait pas. Vérité ? Mensonge ? Faire semblant n'est-il pas mieux parfois ? Mais il ne veut pas lui mentir, à sa brune si loin. Le blond soupire, et fini par se mettre à écrire.



      Toi Eudoxie,


    Je ne t'ai pas donné de nouvelles depuis un moment c'est vrai. Au début je n'avais rien à dire de spécial, et tu sais que ce n'est pas mon genre d'écrire juste trois lignes pour dire que je suis vivant. Et très vite, le monde m'a rattrapé. Maintenant j'ai trop à te dire.

    Je ne sais pas par quoi commencer, ni même quoi te dire et quoi te cacher. Ma lettre sera courte, et je m'en excuse d'avance. D'abord, je vais répondre à celle que tu m'as envoyé, et ensuite ... Ensuite je te dirais cette douloureuse vérité que je vis.

    Je n'ai pas dis que ce nous avions partagé était sans gout. Je dis juste que n'en ayant pas tant l'habitude que ça, ça surprend toujours un peu, d'une certaine façon. Je n'ai pas partagé ça avec Tobias non, bien qu'il le sache.
    Vrai que mon bras était un problème à ce moment là. Mais il va mieux. Parfois, je me surprend à avoir une faiblesse de ce côté là. Et régulièrement une douleur quand je l'utilise un peu trop. Mais j'ai bien récupéré, je crois.

    Je sais que tu as souffert pas le passé. Je ne suis pas aveugle. Quand on devient comme toi et moi sommes, c'est pas sans raison. La liberté, les routes, la peur des attaches. Ça ne vient pas sans rien. Que je suis sot ... Et à côté, tu me semble bien sage tu sais ?

    D'ailleurs, et ta situation maintenant ? Tu l'as revu ? Tu lui écris ? Comment ça va votre histoire ?

    Tobias t'as dis que nous allions sur Clermont ? Et bien, je l'ignore. Mais si ça se fait, ça ne sera pas tout de suite. Je suis actuellement à Chalon, en Bourgogne toujours. Et oui, je te dis bien JE suis, et pas nous sommes. Et j'ai perdu l'envie de voir les routes sous mes pas.

    Je pourrais t'écrire qu'il a brisé mon âme. Qu'il m'a enterré vivant dans une agonie silencieuse. Je pourrais te faire milles phrases et poser milles mots pour te décrire ma douleur et ma peine. Mais tout peut se résumer en une phrase, une seule.

    Il est partit.

    Qu'ajouter à ça ? Hormis le fait que je dois l'attendre et qu'il m'a dit m'aimer malgré son départ ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

    Tu vois ... Tant de chose à écrire, et si peu de vie pour le faire.

    Raconte moi comment tu vas.



Et la lettre fût la première d'un futur tas qui sera donné au messager plus tard dans la journée. Il a prit du retard dans ses correspondances le jeune, et aujourd'hui, pour s'occuper et ne pas voir qu'il est tout seul, il va passer sa journée à écrire.
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Eudoxie_
“Ne me demande pas ce qui ne va pas, enlace-moi et dis-moi que tu es là”

Angoisse ? Impuissance ? Morte de trouille...

*Ventadour*


Acquise à la vue du lac depuis la maison du Wurmstein, les pensées d'Eudoxie étaient apaisées, tout comme la petite brune en totale quiétude, juste bien avec tous ceux qu'elle aimait autour d'elle, n'en manquait qu'un vers qui son esprit s'évadait.
Pas de nouvelles, il devait aller bien, si quelque chose lui était arrivé, Tobias l'aurait prévenu, même si il n'était pas certain qu'ils s'entendraient un jour.

Une ombre se dessina devant le portail, un cavalier, un messager, et Black n'était pas là, une missive ici devait être pour lui, se redressant, elle alla donc au-devant du coursier qui à son étonnement la désigna comme la destinataire du pli.
Remerciant d'un signe de tête, la petite brune dénoua le lien noir et déroula le vélin, un large sourire illuminant son visage en reconnaissant l'écriture de sa tornade blonde.

Les premiers mots la firent sourire sur les trois lignes à écrire, le visage de la béarnaise changeant doucement en voyant le "trop à dire" puis le "quoi te cacher", depuis quand lui aurait-il caché quelque chose, en tout cas en disant le faire.
Plus la lecture avançait et plus l'inénarrable se décomposait, se retrouvant au final assise sur les lattes de bois de la terrasse, "pas de nouvelles bonnes nouvelles" mon cul oui !!!!

Comme un rien son étalon aurait été scellé et elle aurait pris la direction de Chalon sur le champ, sauf que d'autres personnes dépendaient d'elle menant le groupe de voyage actuel de son cheval.
Lèvre inférieure mordue avec intensité et poing serré, il fallait pour le moment ne rien dire aux autres, mais sur le retour de Clermont elle leur dirait, inutile de gâcher l'ambiance des retrouvailles du jour.

*Limoges*


Un moment de calme après la séance chez le tisserand où le Wurmstein avait décidé de rhabiller des pieds à la tête la brunette, il avait réussi à lui changer les idées le temps d'une matinée, ce qui n'était pas gagné.
Profitant du bureau de celui qui partageait son quotidien, plume fut prise et une réponse à sa moitié diabolique fut entamée.



Le dixième jour du troisième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"..."

Loulou,

Comme je m'en veux d'avoir opté pour l'option "pas de nouvelles, bonnes nouvelles", et de ne pas t'avoir harcelé pour savoir, j'étais si proche de toi il y a encore quelques jours à peine... j’aurais pu te rejoindre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire…

Bon sang, que s’est-il passé pour qu’il parte ?
Parti où ?
Qu’est-ce que tu as fait, il, vous ?
Je croyais que tout s’arrangeait selon tes missives…
Je t’avoue que là je comprends rien à ce qui se passe, quoique si il a appris pour le lapin, il n’a pas dû aimer, et laisse tomber les explications sur ce sujet ça ne méritait même pas que tu relèves d’ailleurs, un coup d’orgueil ou de fierté déplacée, cherche pas j’étais pas bien quand je t’ai répondu ce jour-là.

S’il t’a dit qu’il t’aimait en partant c’est déjà bien non ? Enfin je sais pas j’arrive que je sais plus suivre trop où vous en êtes, d’autant que Tobias ne répond plus mes courriers, ce que je peux comprendre, il n’a aucune raison de le faire après tout.

Kag, j’aimerais tant être à tes cotés là tout de suite, quand j’ai reçu ton courrier hier j’ai failli partir directement pour Chalon, mais tu dois t’en douter… sauf que je mène un groupe, je ne pouvais donc pas les planter comme ça.
Nous sommes à Limoges jusque lundi ensuite nous remonterons vers Clermont où nous nous rendons normalement, je continuerais vers toi après les avoir déposé, peut-être Tobias Maxence sera-t-il rentré d’ici là, car si je suis ma carte je ne pourrais pas être là avant une semaine…
Je l’espère mais d’un cas où de l’autre, je te rejoins, si il est là je le rencontrerais enfin, si il ne l’es pas tu ne seras pas seul et je serais là pour toi.

Te parler de moi, de mon histoire avec lui… J’en ai presque honte avec ce qui t’arrive…
Nous nous sommes retrouvés sur Clermont il y a maintenant une semaine, et c’était comme si on ne s’était pas quittés je crois, peut-être même plus intense encore avec la correspondance qu’on a entretenu.
J’ai décidé de ranger les murs et de laisser venir, de voir ce que ça donnera ou ne donnera pas, mais je t’avoue que… je vis sur un nuage, je me sens bien avec lui, comme je te le disais, pas de promesses, pas de faux semblants….
Kaghan... J’ai même pas envie d’aller voir ailleurs… Tu te rends compte… MOI !!! J’aurais pu pendant qu’on était séparés, j’en ai eu l’occasion, mais j’avais pas envie.
Je crois qu’on sait tous les deux ce que ça veut dire, même si je me refuse à l’admettre, et je t’interdis de le dire aussi.

Je ne sais pas si il décidera de m’accompagner quand je viendrais te rejoindre, il est très pris par ses affaires en ce moment, car nous sommes chez lui, dans son pied à terre de Limoges, et il a pas mal de trucs à gérer pour son domaine, je ne l’ai pas encore vu pour lui en parler ou si peu que je n’en ai pas eu le temps.
Je crois que j’en parlerais sur le chemin de Clermont, il soutient aussi une amie à lui qui voyage avec nous, une sœur de cœur en quelque sorte, qui traverse une sale période.

En tout cas, je sais pas encore quand mais je déboule et cette fois t’es pas loin donc tu m’en empêcheras pas, je vais la tenir ma promesse de te serrer pour te câliner à t’en étouffer, parce que là en plus du plaisir de le faire, je crois que t’en as franchement besoin.

Je t’embrasse fort et fais pas de connerie, je serais toujours là, je suis là, j’arrive.

Eud


Bracelet aux ailes liées trituré machinalement, Eudoxie sortit dans la cour de la propriété limousine du Wurmstein, tentant un sifflement comme elle avait vu faire Black pour appeler son épervier.
Coup de bol où juste parce qu’il s’habituait à elle à force, le rapace vint se poser à proximité, et bout de viande séché en main, Eudoxie attacha le lourd message à la patte d’Icare.

Trouve le mon beau et becte lui la main de ma part, ça lui changera les idées au moins cinq minutes le temps qu’il te râle dessus.

Sourire mi-figue mi-raisin, elle espérait que l’emprunt d’Icare ne dérangerait pas mais elle voulait que cette missive parvienne rapidement à Kaghan alors…

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Eudoxie_
"Le bonheur des uns s'arrete là où commence celui des autres"

Réfléchir ? Décider ? Son bonheur...

Les larmes aux yeux, la rage au ventre, la lettre de Tobias était une torture inimaginable pour la petite brune, se voir être le glas de leur relation parce qu'elle voulait soutenir Kaghan alors qu'elle voulait tout sauf ça.
Gorge nouée et voile humide sur les pupilles, Eudoxie devait écrire, même si elle venait de le faire, mais le parchemin envoyé le serait avec celui de Tobias pour... qu'il comprenne.

*Limoges*




Le dixième jour du troisième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Bonheur, le tien"

Kaghan...

Si tu n'as pas pris connaissance du courrier qui accompagne celui-ci fais le s'il te plait... sinon tu ne comprendras pas ce que je m'apprêtes à t'écrire.
C'est surement la lettre la plus dure que j'ai eu à écrire... Parce que je n'ai juste pas envie de l'écrire, mais si je veux que tu sois heureux il le faut...

Kaghan, je ne veux pas être celle qui sonnera le glas de ton mariage, et si j'en crois le courrier de ton époux je serais celle là, je ne sais si il est sérieux, si il est capable de ça, mais je n'ai pas envie de le savoir...
Je crois qu'après Alienor dans votre couple, dans votre vie, il n'arrive pas à comprendre ce qui nous lie, il me voit comme elle... et j'ai beau tenter de lui expliquer qu'il a tort rien n'y fait...

Il m'a écrit pour m'informer de son départ, je lui ai donc répondu que tu m'avais écrit et que je venais te soutenir, je pensais qu'il avait compris que je n'étais pas Alienor...
Et voilà la réponse que tu as lu, sur la rage et la tristesse j'ai répondu à son courrier, surement plus violemment que je ne l'aurais voulu, mais j'en ai marre qu'il ne comprenne pas...

Je pense qu'il ne vaut mieux pas que je vienne à Chalon, si Tobias veut te quitter je ne veux pas être son alibi... et te savoir mal là-bas me fait un mal de chien mais si je viens ce sera pire je crois, tant qu'il ne comprendra pas ce qu'on partage il s'imaginera tout et n'importe quoi...
J'aimerais tant qu'il change d'avis, mais je crois que c'est peine perdue...

J'espère que tu ne m'en voudras pas et que tu continueras à m'écrire, je serais là, toujours si tu en as besoin, mais là venir provoquerait plus de mal que de bien pour toi j'en ai bien peur.
J'aurais voulu que ton envie d'amitié entre lui et moi se réalise, mais je ne peux le faire seule et il me voit comme... comme... cette salope d'Alienor alors comment veux-tu.

Tu me manques Kaghan, et je sens que ça n'est pas près de s'arranger, mais être une amie c'est aussi savoir s'effacer quand il le faut.
Je te demande juste une chose, fais en sorte que ce que je fais ne soit pas vain, ne m'en veux pas et... donne moi de tes nouvelles, bon d'accord c'est pas qu'une chose.

Je t'aime Kag, comme il ne le comprendra surement jamais puisqu'il t'aime lui de tout son être.

Et désolée je ne pourrais pas tenir ma promesse, te prendre pour te serrer fort, un jour peut-être mais ça ne dépend plu de moi.

Sois heureux... Et je te dirais la même chose qu'à Tobias mais pas de la même façon,pas pour les mêmes raisons, si tu veux que je sorte de ta vie parce que tu veux sauver ton mariage, dis le, tu sais que malgré tout et malgré moi, pour ton bien je le ferais...

Eud


Parchemin taché de perles salées enroulée avec celui de Tobias, fermé et confié à un coursier, Icare n'étant pas encore revenu du premier envoi.



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