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Info:
Il est des chagrins d'amour qui font perdre la raison ou quand un jeune homme tente de mettre fin à ses jours et ses péripéties Protagonistes Kaghan Willouch Glenwyth Tobias Maxence Yohanna Fanette Eudoxie

[RP] La Chute

Wilouch
On devait se rejoindre devant la porte de l'auberge. C'est ce que j'avais convenu avec lui. C'que j'avais pas prévu c'était qu'on m'annonce qu'une meute de chien de garde lui court après en vue de le tuer. Alors d'accord c'est un cavalier, puis il a Meko et son arc ... Mais quand bien même, j'veux pas qu'il crève On avait pas du tout prévu ça!

Kaaaag ?! Dis moi ou t'es !!!! KAAAAGEUH !

Et pourquoi j'gueule alors que la nuit est calme... Je cours avec mon bocal de cornichon dans la main et l'arc du noble à l'épaule en zieutant chaque coin de rue au cas où j'l'aperçois de loin. Et ma tête tourne, elle touuuurne. Bon dieu pourquoi est ce que j'ai bu ? Je les ai prévenus que je n'voulais pas. Si M'man me voyait comme ça, pour sûr j'aurais le droit à une retournée transversale...

Mais là, le soucis c'est Kag. Et s'il meurt ? Qu'est ce que je ferai ? J'ai promis de rester avec lui et de n'pas le laisser tomber. C'est mon frère... Rhaaa pourquoi j'avance aussi lentement ! J'me retourne et aperçois toujours la lumière de sa maudite taverne briller dans la pénombre. C'est pas vrai, j'avance vraiment pas, et en plus de ça j'suis paumé. Ville maudite, j'lui avais dit qu'elle était maudite cette foutue ville...


KAAAAAAG !!! Y'a l'géant qui veut t'frapper !

Et j'reprends ma course pour tenter une énième fois de le retrouver. Promis j't'abandonnerai pas, j'les laisserai pas. Et alors que je crève mes poumons essoufflé comme pas deux, j'le vois. Juché sur Meko, caché sous sa large capuche, il paraît immense et si calme. J'échappe un large soupir, et j'souris en grand, moi l'arc et mes cornichons, content de l'avoir enfin trouvé. Et c'est là que mon cerveau tilt sur le fait que j'ai pas été si discret qu'ça depuis le début...

Kaaag !!! Il te...chuuuuuut il te cherche partout... Faut qu'on s'barre vite.
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Kaghan
Crevé, j'suis crevé. Les sacs m'ont prit à peine quelques minutes à êt' bourré et fermé. Tu parles d'une journée d'merde ... J'déteste la Bourgogne, et l'Anjou, j'aurais du rester en Béarn ! Si j'vais pas rencontré Egfroy, j's'rais j'mais partit. Si j'tais pas partit, j'aurais j'mais rencontré Tobias. Et si j'vais pas rencontré Tobias ...

Fais chier !

J'dévale les escaliers quat' à quat' et sort d'là. Bon, faut qu'j'charge Meko ... Et j'trouve l'Gamin. On s'casse d'cette ville. J'en ai marre d'ce duché maudit. Mam m'avait prév'nu. La Bourgogne, c'est l'mal !

'près 'voir attaché mes sacs, j'monte, et tourne en rond dans la ville. P'tain il est où ...

Kaaaag ?! Dis moi ou t'es !!!! KAAAAGEUH !

J'soupire. Abrutit, qu'es tu fou ... J'dirige ma jument vers sa voix. J'm'arrête et le fixe.

Kaaag !!! Il te...chuuuuuut il te cherche partout... Faut qu'on s'barre vite.

Je sais ...

J'soupire, j'lui tend la main et le tire sur ma jument. J'l'aide à s'met' derrière moi, l'oblige à m'enlacer et lui tins les bras d'une main.

Et tais toi t'en qu'on est pas sortit !

P'tain, j'rais j'mais du l'embarquer ici ... J'serre bin ma cape sur moi et r'monte mon fouloir sur mon nez. Bon ... De c'que j'ai vu, par là, y'a un garde. Par là aussi. Si j'vais par là, puis qu'j'tourne à droite ... Ouais ça ira. Si Wil s'tait ...

J'avance donc, zigzaguant, lent'ment, j'r'gardant un peu partout. Et là enfin, la sortit de la ville. J'serre les bras de Wil cont' moi et lance Meko au galop. On s'casse p'tain !

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Wilouch
Je me retrouve sans trop savoir comment sur le dos de Meko. Une grimace se tire sur mon visage au dernier souvenir de ma chevauchée sauvage. J'vais pas seulement avoir un mal de tête demain matin ...
Mes bras s'enroulent autour du torse du cavalier alors que sa jument part au grand galop sur le chemin.

Foulée après foulée, je me souviens de ce que Tobias m'a dit, les hommes sur les remparts ne nous poursuivront pas. En regardant par-derrière mon épaule, je vois les remparts rétrécir et toujours personne à nos trousses. On est sain et sauf ? A priori, le géant et les gardes du prince vont rentrer bredouille chez eux. Rien qu'à cette pensée, un sourire s'affiche à nouveau sur mon visage. Encore une fois, j'ai sous-estimé le grand blond.


Kag...on est bientôt arrivé ?

Non pas que j'veuille garder mon titre de gamin casse-pieds, mais c'est que mon estomac commence à fourmiller de l'intérieur. Et en général, ça présage rien d'bon. Ça pue beaucoup même.

Mes bras se resserrent autour de son torse et je ferme les yeux. Ça fait déjà un bon bout de temps qu'on est parti. On devrait bientôt être arrivé à ce train-là. Bordel, si j'lui gerbe dessus, il n'va vraiment pas apprécier.. Qui apprécierait en même temps ? Du coin de l'œil, j'avise mon bocal de cornichons. Ce n'est pas une bonne idée non plus... Plus jamais j'bois, plus jamais...


Kag j'ai le ventre qu'aime pas trop l'galop d'Meko … Si tu vois c'que j'veux dire... On peut monter la tente ici, c'est bien là. Pas vrai ?
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Kaghan
Et j’ralentis en l’entendant. J’soupire aussi, jusqu’à arrêter Meko. J’tourne la tête vers lui, et l’attrape par la ch’mise.

Penche toi et gerbe. J’te tiens. On continue au pas ‘près. J’veux qu’tu dormes à l’auberge. Si t’chope la crève, ça va pas ‘ler …

Et j’veux qu’t’es un toit au moins, ‘vant d’r’partir. J’le tiens donc, pendant qui vide son surplus d’tout c’qu’il a pu boire. Et on r’prend la route, cal’ment.

Au bout d’longues heures, à sentir l’mini-blond dormir cont’ moi, on arrive en ville. Enfin. J’le s’coue un coup, descend et l’prend dans mes bras. C’t’un gros bébé en faite … J’emmène à l’auberge, laissant ma jument là. La ville est p’tite, Meko partira d’elle-même pour chercher un coin où brouter. Pis elle a pas d’selle, donc les gens la mont’ront pas. Ou à leur risque est péril …

J’paie une chamb’, pour deux jours, et j’vais met’ l’petit couché. J’suis pas fatigué … Fin. J’le suis, mais j’veux pas dormir. J’aurais tout l’temps ‘près. J’vais m’poser près d’la fenêt’ et j’regarde les étoiles, ces reflets d’mon peup’. Personne ne r’marqu’ra qu’d’main y’aura une étoile de moins … Na. Personne.


Le lend’main, au l’vé du soleil, j’vais faire comme d’habitude. J’vais m’entrainer, puis j’vais m’tremper un coup dans un baquet … Et j’vais m’chercher un truc à manger, ‘vant d’aller m’balader. Une journée comme une aut’, hein … Ouais. Est-ce que ça m’manqu’ras tout ça ? J’en sais rien.

J’passe voir Meko en début d’après midi, j’lui offre du foin, des carottes et des pommes, ‘vant d’l’emmener brouter hors d’la ville. Puis j’l’abandonne là et j’vais m’faire un thé dans la taverne municipal. Un thé au lait comme j’les aime …

Puis vint l’temps d'écrire quelques let'. Pour commencer, Fanette. ‘près ‘voir lu sa réponse, j’me suis sentit mal, mal d’lui mentir à elle aussi. Pu d’mensonge. C’bon. C’fini ça.




      Fanette,


    Ne pleure pas, je t’en prie. Ce n’est pas ce que je veux. Les gens comme moi ne méritent pas qu’on pleure pour eux. J’ai longtemps pensé que je pourrais guérir. Mais tu sais, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de guérison pour les personnes comme moi. Comme bien des choses en ce monde, l’amour ne s’explique pas …

    Il n’y a pas de remède à ça, encore moins quand c’est pour ton propre genre. C’est comme ça et c’est tout. Tu le vis bien, ou tu le vis pas. Je le vivais mal, donc j’ai décidé de ne plus le vivre. Il me déteste Fanette. Il me hait au point que j’en ai assez. Il dit toutes ces choses sur moi. Sa colère est tel qu’elle modifie sa réalité.

    Je l’ai traité oui. Je l’ai frappé oui. Mais violé ... Comme ci j’aurais pu. Comment aurais-je pu perdre la raison à ce point ? Et tout le monde le croit. Je comprends mieux pourquoi tout le monde réclame ma mort. Et bien, je l’a leur offre. Qu’ils la prennent et fêtent donc ça.

    Peuple d’abrutit … Ils détestent tout ce qui est différent d’eux, n’essai pas de l’aider ni de le comprendre. J’ai voulu les instruire tu sais ? Mais il y arrive un moment où l’on n’a plus la force.

    Je n’ai pu le courage de continuer. Et quand même elle me détestera, je ne tiendrais pas ma promesse à mon amie … C’est trop tard, je me traine de jour en jour. J’ai perdu tout ce qui faisait ce que j’étais.

    Fait attention à toi, quand tu partiras de l’Anjou. Et prend soin de ma mère pour moi, elle devrait être encore là bas. Je vais lui écrire aussi, mais je pourrais pas lire sa réponse. J’espère qu’elle va bien …

    Je t’aime Fanette.






Une pour cet écossais qui m'a tant servi de modèle quand j'tais là bas.



      Glen,


    Combien de temps je ne t’ai pas écris … ? Je ne sais plus. Mais tu sais, j’ai pensé à toi. Comme l’a dit un certain homme, je n’suis qu’un « immonde pédéraste dégénéré ». Tu es pas le seul à le penser tu vois ?

    Ça fait des jours que tout ceux que je croise me répète d’aller mourir. Je suis fatigué, j’en ai marre. J’aurais du rester en Béarn. T’avais raison putain !

    La vie en Bourgogne est vraiment horrible ... J'venais de la quitté, je suis à Moulins tu vois ? Je voulais descendre, partir loin mais ... Mais je suis fatigué. J'ai pu la force. Je veux mourir. Je vais mourir.

    Et je me suis souvenu de tout ce que tu avais pu me donner comme conseil, et je voulais te dire à quel point ça avait été important pour moi, de mon vivant. Tu vois, même après des mois, je t'ai pas oublié.

    Prend soin de toi, et embrasse Cooky pour moi si tu veux bien.





Une pour l'Gamin, qu'il sache au moins ...



      Hé Gamin,


    Vois tout ce qui se passe autour de moi, tout ne fait qu'empirer. Je suis fatigué de tout ça. Et je pense que non, je ne guérirais pas. Je suis incapable de me battre sur autant de front à la fois.

    J'ai manqué de temps. C'est pour ça que je ne voulais pas te promettre, tu comprends ?

    Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. Mes affaires ne me seront pas d'utilité là bas, tu peux prendre tout ce que tu veux. J'ai tout laissé dans notre chambre à l'auberge. Occupe toi de Meko aussi ... Et si tu n'en veux pas, rend lui sa liberté. Laisse lui la marque que j'ai dessiné sur elle, et guide là jusqu'en dehors de la ville. Elle n'est pas sauvage, mais presque, alors je sais qu'elle s'en sortira.

    Les chevaux sont comme les Homme tu sais. Ils sont libre et fort. Ils vivent en clan et se protègent les uns les autres. Mais parfois, l'un est chassé par tout les autres. Et dans ce cas, il est rare qu'il survive seul après ça. Il a beau galoper dans les plaines pour fuir le danger, les prédateurs et les démons, il sait qu'un jour tout le rattrapera et que son destin sera là, au détour d'une rivière.

    Mon heure est venu, j'ai seize ans, pour un solitaire, j'ai déjà bien vécut tu sais ? Ne soit pas triste, c'est mieux ainsi. Fait semblant Wil, toujours. Ne t'ouvre pas aux autres, c'est dangereux. Ne montre pas tes faiblesses, et ne t'accroche pas aux gens. Restent sur tes gardes, regarde derrière toi. Et jamais, ô grand jamais ... Ne tombe amoureux. Parce que l'amour est le pire des poisons et qu'il te rongera les veines jusqu'à pourrir ton cœur.

    Prend soin de toi, Gamin.





Une pour Yo, de loin la plus difficile que j’aurais à écrire.



      Maman,


    Je sais que tu vas gueuler en lisant ma lettre. Oui je le sais. Tu vas me traiter de petit con, comme tu sais si bien le faire. Et je te répondrais je t’aime, comme je sais si bien le faire. Et c’est vrai ! J’étais toujours été un petit con, un branleur, un enfoiré aussi je crois … Et dés que je t’en rencontré t’es devenu ma plus grande amie, avant d’être ma mère.

    J’aurais pas pu rêver mieux comme famille que toi ! Avec tes rêves, tes rires, tes folies, ton expérience. On était fait pour se retrouver je crois. Et j’ai jamais été aussi heureux que ce jour où tu as accepté que je sois ton fils.

    Je t’en ai fais voir de toutes les couleurs hein ? De toutes formes et de toutes tailles aussi. Comme quoi, adopter c’est pas mieux que de les faire hein. Mais j’y peux rien, c’est mon travail de te faire vivre des sensations fortes. Non ?

    Il y a du nouveau encore, depuis ma dernière lettre. Et c’est le nouveau de trop. Il m’a re-quitté. Encore ouais, je sais … Et définitivement. Il m’a remplacé par un autre. Et depuis ce jour là, il dit partout que je l’ai violé. Je te promets que j’ai pas fais ça Maman. Je l’ai tapé, ouais. J’lui ai défoncé sa gueule même, à coup de poing quand il était face à moi, et j’ai continué à coup de pied quand il était allongé au sol. Je l’ai traité de tous les noms et j’ai vidé ma rage sur lui. Mais je te promets que je ne l’ai pas violé Maman …

    Pourtant, depuis ce jour là, tout ceux que je croise me répète que je peux aller mourir. On m’a dit de me jeter dans le fleuve, de me prendre à une poutre de taverne, de me trancher la gorge. Certains veulent me tuer eux-même aussi … Et tous m’accuse de ce viol que j’ai pas commis.

    Je suis fatigué, j’en peux plus. C’est trop difficile pour moi ça. J’ai pas ta force Mam, je l’ai jamais eu. J’ai toujours essayé d’être aussi fort que toi, et de me foutre de tout. Et je sais me foutre de tout, sauf de mon cœur. Et faut que se soit justement la chose la plus difficile à gérer …

    Je venais de quitté de la Bourgogne tu sais ? Je suis à Moulins … Je devais rejoindre Eud à Ventadour, mais j’arriverais pas … C’est trop loin Mam, je peux pu avancer. En plus, Fanette m’a dit qu’en Anjou ça se remettait à chauffer. Et j’ai peur pour toi.

    Je t’aime Maman, je t’aime je t’aime et je t’aime. Prends soin de toi s’il te plait, et promet moi que tu vivras pour deux. Façon, tu dois dominer le monde, c’était notre rêve, alors tu dois le faire. Moi je m’occupe d’accueillir ceux qui viennent dans l’autre monde, pour qu’ils oublient pas que même ici, les de Chambertin sont les meilleurs.


    Ton fils, petit prétentieux qui pour finir ne t’a pas survécut.



Une pour ce « tendre amour » ...



      Tobias,


    J’en peux plus, je suis à bout, je n’arrive plus, même pas à faire semblant. Tu es libre à présent, tu le voulais tellement, ton bonheur. Mais pourquoi ? Pourquoi Tobias t’acharnes-tu sur moi comme ça ? Partout l’on me dit de mourir, partout l’on m’accuse de viol sur ta personne. Ça suffit … J’ai déjà rendu les armes, ne le comprends-tu pas ?

    Je ne suis pas ton ami Tobias. Je ne t’ai jamais considéré comme mon ami. Tu es pour moi, et restera, l’amour de ma vie. Et j’étais jaloux de toi. J’ai toujours étais jaloux de toi. Je t’ai aimé tellement fort que je t’idolâtrais, et je voulais te ressembler. Je t’envie tellement … Je sais que tu n’as pas toujours eu une vie simple. Mais je voulais la connaitre, dans les moindres détails. Mais même ça, tu ne m’as partagé que de très brèves paroles avec moi sur ton passé. N’étais-je pas assez bien pour t’écouter, te comprendre ? Sans doute. Et je le pense plus encore quand je vois comme tu as changé. Je le voix à travers les autres, encore plus qu’à travers toi. Hier j’étais à Nevers … Oui, je suis passé.

    Secrètement, je rêvais de te voir. Et quand j’ai entendu tout ce que tu disais sur moi, quand encore une fois on m’a prié d’aller mourir … Tu savais ce qui se passerait. Tu savais que je ne saurais pas continuer sans toi. Tu m’as détruis. Tu m’as poussé. Et je suis tombé. Ne te l’ai-je pas dis ? Quand un Cavalier tombe, il meurt. Et au fond, je ne peux pas m’empêchais de penser que c’était ce que tu voulais, ce que tu attendais.

    Chez moi, les morts ont le droit à une dernière volonté. Je ne sais pas si chez toi c’est pareil … Mais si c’est le cas, alors j’aimerais juste une chose. Notre contrat de mariage … Article V.I. Le respecteras-tu ?

    Ou alors, sur ça aussi tu cracheras … J’ignore si tu as déjà respecté ce contrat d’ailleurs. Moi oui, j’y tenais. Tu te rappelle ? Ce contrat, tu l’a fais uniquement pour me rassurer. Juste pour ça … Et je t’entends déjà rire, j’entends déjà les chopes se remplir et les « Santé ! » qui fusent autour de toi. Mais c’est bien … C’est une bonne chose. J’ai gâché ta vie, pas vrai ? Oui je le sais. Sois heureux loin de moi.

    Je t’aime Ganzorig. Aujourd’hui, demain, et à jamais. Et je t’ai toujours aimé.





Et la dernière, pour ma meilleure amie …




      Toi Eudoxie,


    Je suis fatigué … Je venais enfin de quitter la Bourgogne, je suis à Moulins tu vois ! Mais je n’irais pas jusque Ventadour. C’est trop dur. Je suis désolé, tellement désolé …

    J’ai voulu avancer, mais tout le monde me dit d’aller mourir. Et maintenant, on m’accuse de viol en plus.

    Je t’aime, je t’ai toujours aimé. Toi ma jumelle diabolique, ma sœur de cœur. J’étais en retard quand tu es née, tu vois … Maintenant je ne le serais plus. Il est temps pour moi de partir.

    Je t’embrasse, milles fois, et je veillerais sur toi-même si tu me vois pas. Je viendrais t’embrasser avec le souffle du vent.

    Prends soin de toi, de ton homme aussi.





L’Gamin m’r’joind juste ‘près ça. Il semb’ pas tout à fait en forme et ça m’fait sourire. On discute, un peu. Trop peu. Puis j’prends excuse d’mes let’, j’me lève et arrive à la porte, j’pose mon r’gard sur lui. Y’a qu’une façon gentille d’le dire na ? Et il r’c’vra ma let’ dans une heure, p’têt, à peine … Il va pas comprend’.


Hé ...

*hips* Ouais ?

J't'aime p'tit frère

J't'aime aussi grand frère


J’sors d’la, le voyant m’faire coucou, et ne lui répond pas. Faut qu’j’y aille, maint’nant … Excuse-moi Gamin. Excuse-moi …

J’donne toutes mes let’ à un coursier. Ma bourse d’écus, et j’lui souris, lui disant d’garder tout. Il fait des yeux ronds, une tête bizarre, et s’en va. Bah quoi … ? Là où j’vais, j’ai pas b’soin d’mes écus. Et ‘près ça, moi j'ai envie d'chanter* une dernière fois, pendant qu’mes pas m’guident jusqu’aux remparts.



Parmi les aléas de la vie, ceux du cœur sont les plus éprouvants
Telle la sensation qui a surgi, dès que je t’ai vue au milieu des gens
Je me disais que c’était le jeu et qu’il n’y avait aucun mal à ça
Maintenant j’aimerais me crever les yeux pour le simple crime de les avoir
Un jour posés sur toi

Comme un idiot
J’ai cherché à te connaitre sans but ni arrière pensée
Comme un idiot
Je me suis laissé séduire pensant que c’était dans danger
Comme un idiot

Les autres semblent se contenter de cet amour unilatéral
Mais dans mon cas c’est une torture dont l’issue ne peut qu’être fatale
Je te voudrais rien qu’à moi
Te cacher au creux de mes bras
Contempler seul ta superbe
Mais ce sentiment me file la gerbe
Car j’ai l’impression de t’étouffer au travers de l’étreinte
De mon égoïste complainte

Comme un idiot
Je continue de chérir ces émotions controversées
Comme un idiot
Je ne vois plus la barrière entre rêve et réalité
Comme un idiot

Et dans l’ultime espoir d’un retour de ta part
Je t’adresse un simple message auquel tu me réponds :
« Merci pour l’affection que vous avez pour moi
Car sans vous je ne serais pas là. »
Mais c’est pourquoi
Je hais, je hais, je hais, je hais, je hais, je hais, je hais, je hais
Tout ce qui t’aime en moi !
Car cet amour ne tolère pas le partage
Avec une foule aux cents visages

Comme un idiot
Je pourrais choisir de m’abandonner, de lâcher les rênes
Comme un idiot
Laisser ce poison infiltrer chacune de mes veines
Comme un idiot
Ou chercher à t’oublier et piétiner mes sentiments
Comme un idiot
Mais peu importent mes choix, ton existence me torture indéfiniment

Pourquoi chaque fois que tu apparais
Mon âme se déchire et finit par se désincarner
J’ignorais que l’amour pouvait s’avérer si cruel
Si cruel …

Cours, cours loin de moi et de mes désirs
Si jamais je te croise, j’ai peur de ne pas me retenir
Car de notre rencontre ne pourra germer que le fruit
D’une tragédie, d’une tragédie ...


Et le temps de la tragédie est arrivé. L’monde l’attendait, l’monde m’y poussait …

J’vois personne. Lent’ment, j’monte jusqu’à m’r’trouver sur le bord du bord. J’sens l’vent qui souf’ dans mes ch’veux, et j’souris. Ça fait longtemps. Et dire qu’j’passais mes nuits à faire des gardes en Béarn … J’adorais ça. La nuit, les gens, les étoiles, l’murmure de la solitude, et les rapports. Ouais j’mais bin les rapports.

Et mon cœur s’accélère à ces souv’nirs, j’r’garde en bas. J’ai j’mais eu l’vertige d’ma vie, et là j’l’ai pas. Et l’sol semb’ rtant si loin, et si tentant … J’suis là où vous p’vez m’voir, les Dieux. Tous. Tangra, le Très-Haut et tout les aut’ dont j’ignore le nom. Vous m’voyez hein ? Vous allez soigner mon âme si j’meurs ici et maint’nant ? Promettez-moi qu’j’aurais pu mal après … S’il vous plait …

Il est temps. J’ferme les yeux et fait un pas, mon dernier pas …




*CRACK*




AAAAAAAAAAAAAAH !!!


J’rouvre les yeux mais j’sais pas bouger. J’suis tombé ouais c’tait prévu, mais mourir ! J’d’vais mourir sur l’coup !!! Mes jambes !!! Mes jambes … Aaah … J’ai mal … Tangra tue moi !

J’ouv’ la bouche pour l’supplier, mais une bulle d’sang claque cont’ mes lèv. Un gout d’fer remplit ma bouche. Ma langue … J’ai mordu ma langue j’crois … J’tourne les yeux, les larmes m’brouillant la vue rtant. Mes jambes … Mais qu’es c’que j’ai fais … J’ai mal …J’ai tel’ment mal … J’ai … J’veux dormir …

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Wilouch
La porte se ferme derrière lui et maladroitement, je me lève pour me glisser dehors. J'ai besoin d'air aussi. Il faut que j'écrive à ma mère, lui donner de mes nouvelles. Parce que depuis la dernière fois, il s'en est passé des choses. Ouais … Tout a changé depuis que je le suis. Depuis cette histoire de faisan tiré magiquement...

Avant j'étais un pauvre gamin paumé qui espérait pouvoir travailler parmi les plus grands à Orléans. Pis le Très Haut en a décidé autrement et a mis Kag sur mon chemin. Maintenant, j'ai l'espoir de devenir comme lui, courageux, fort et brave. J'veux pas devenir un simple homme ou le meilleur tisserand du monde comme j'le voulais avant. Non, j'veux être un cavalier.

Tirer à l'arc, m'entraîner tôt le matin sous la pluie, dormir dans une tente de nain et chasser pour m'nourrir. J'veux apprendre tout ça, et même s'il me l'a pas promis, il m'aidera à être le meilleur des cavaliers. J'en suis sûr. Pour qu'il soit fier de moi, j'apprendrai vite, et serai attentif à la moindre des remarques. Être le digne p'tit frère de Kag, ça en jette quand même...

J'soupire longuement et prends un de mes parchemins, il faut que j'raconte tout ça à M'man. Et même si elle va pas aimer l'terme de grand frère parce que je n'aime pas l'mien, elle sera heureuse pour moi. Je l'sais. Il faut qu'elle sache que Kag c'est l'exact contraire de Gautier. Qu'c'est un vrai grand frère lui. Un comme j'en ai toujours rêvé.

Ma plume gratte contre le parchemin formant courbes et lettres, j'en ai tellement des choses à dire... Soudainement je lève le nez.


Une lettre ? Elle est de qui ?

Un coursier dont j'ignore la provenance me tend une lettre en souriant. Ma mère utilise toujours son oiseau alors qui peut bien vouloir m'écrire ? Tobias ? Il veut peut-être récupérer son arc tiens... Sauf que donner, c'est donner, reprendre, c'est voler. Et ouais, j'le garde ton arc mon vieux !

Remerciant l'homme déjà reparti, j'ouvre la lettre et penche la tête en la lisant. Signé K, Kag ? Haussant les sourcils de surprise, j'entame la lecture avec le pressentiment que c'n'est pas une bonne nouvelle. Une lettre d'adieu ? Alors c'était pour ça le «quand tu seras chez toi d'ici quelques semaines », il avait déjà tout prévu. Le salaud ! Tout à l'heure encore on parlait de leçon de tir à l'arc pour d'main matin...

D'un bond, je me relève décidé à empêcher son idée débile de suicide. Pour le coup, l'adrénaline de la situation a liquidé ma gueule de bois et les étourdissements qui vont avec pour me redonner un regain d'énergie. Fidèle à moi même, je suis le chemin pris par le coursier en courant à grande enjambée pour le rattraper. Le con, c'est qu'il court vite lui aussi...


Héééééééé !!! Toi là !!! Dis-moi où il est ! Kag ! Il est où ?

Apostrophé, l'homme s'arrête intrigué et me regarde de loin. Crevé, essoufflé et enragé, j'arrive à sa hauteur et tire sur le col de sa chemise. J'sais vraiment pas ce qui se passe dans ma tête à cet instant précis, mais je sens mon sang bouillir.

DIS MOI ! J'te jure si tu m'le dis pas j'te bute ! Oui j'te bute !


Suivant la direction et les indications données par le pauvre homme choqué, je repars en courant vers les portes de la ville sans un merci. J'dois pas arriver trop tard... Pas endurant pour deux sous, je donne pourtant tout ce que j'ai pour trouver la direction des remparts. Les larmes coulent le long de mes joues imaginant ce que je pourrais trouver là bas si j'y arrive en retard. Putain Kag... T'as pas l'droit... L'Très Haut, Tangra, siou plait... Laissez-lui une chance, il va guérir, il deviendra l'meilleur des hommes. Promis !

J'ai l'impression que ça fait des heures que je cours en chialant comme une fille lorsque je le vois enfin. Il est par terre, allongé et.... il bouge plus. Nan.... Un dernier effort et je m'écroule à genoux devant lui en pleurant toutes les larmes de mon corps de lâche.


KAG !! T'AS PAS LE DROIT !! T'entends ?

Ses jambes forment un drôle d'angle, et même bourré pas sûr qu'on pourrait l'imiter. J'essuie mes yeux violemment de ma manche et pose mon oreille contre son torse, doucement. Il respire...

T'as pas l'droit d'me dire que tu m'aimes et essayer d'crever après... T'es qu'un connard. Putain j'te déteste...

Gardant ma main sur son épaule, j'me tourne et me met à gueuler.

AU SECOUUURS ! Quelqu'un peut aider !?!
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Glenwyt
Et l'écossais faisait une halte. Une halte d'où à où? Entre son devoir de vassal à la couronne et de suzerain du Béarn. Voilà déjà plus de deux mois qu'il avait posé ses miches sur le trône comtal et qu'il ne l'avait plus quitté. Il s'était même fait réélire sans la moindre difficulté, l'écrasante majorité de la province sudiste ralliée à sa cause. Comme il en était donc de tradition, tout de suite élu il s'était rendu à Paris présenter son allégeance à la reyne une nouvelle fois, renouveler le serment solennel qui les liais. Le voilà donc de retour du Louvre après son serment, faisant halte à Nevers sur le chemin pour déjeuner. Entouré de ses deux gardes et d'un page dans une auberge de la ville, il mangeait en silence, cherchant à engloutir son repas le plus vite possible, pressé de retourner là où était vraiment sa place, au château de Pau. Mais son déjeuner fut troubler par quelqu'un, un coursier avec un courrier pour lui. Dubitatif quand à la capacité de se messager à le retrouver ici, perdu à Nevers. Remerciant celui-ci d'un signe de tête et récupérant le parchemin entre deux bouchées, il le dépliait pour prendre connaissance du contenu...
Oh, une lettre de Kaghan. L'écossais sourit à l'évocation du jeune blondinet qu'il avait connu à Orthez, cela faisait de longs mois qu'il n'avait plus de nouvelles de lui et bien occupé en Béarn, il n'avait guère eu le temps de lui écrire. Son sourire malheureusement quittait son visage en poursuivant les lignes, laissant place à une franche anxiété. Il était à Moulin, ce n'était pas très loin... D'un bond il laissait son déjeuner comme il était, jetait quelques écus sur la table avant de partir en trombe de la taverne avec sa suite juste derrière et de monter à cheval. Il allait devoir galoper sec si il voulait arriver à temps. Et même s'il arrivait trop tard, il devait être là. Il ne pouvait le laisser disparaître seul, le diacre le savait, s'il devait arriver trop tard, il pourrait au moins lui donner les derniers sacrements, recommandant son âme égaré au Très Haut.

Les minutes, l'heure peut-être? Qui suivit lui paru une éternité. Son cheval et ceux de ses gens lancés à pleine allure, il sentait la sueur couler sur son front, ne voyant toujours pas Moulin se profiler à l'horizon. Qu'était-il arrivé à Kag pour qu'il en arrive là? Qu'est-ce qui l'avait poussé à faire cela? Qui en était responsable? Ses questions tourmentaient l'écossais, bien qu'il ne lui ai jamais dit, il avait une affection toute particulière pour le jeune orthézien. Certes il l'agaçait, mais il n'était jamais qu'un enfant égaré, perdu, qui n'avait jamais eu de repère pour savoir comment penser, où aller, quoi faire. Il regrettait de l'avoir laissé quitter le Béarn, craignant depuis toujours une issue comme celle-ci pour le gosse.
Enfin! Les remparts de Moulin étaient en vu! Il s'en rapprochait à toute vitesse. Maintenant était question de le retrouver. Où pouvait-il être? Où avait-il pu décider de passer à l'acte? Le Comte réfléchissait à toute vitesse avant d’apercevoir une masse inerte à deux pas des remparts, allongé sur le sol. Un corps. Un homme. Un autre semblait à ses côtés, paniqué, criant. Il ressemblait à Kag. les deux ressemblaient à Kag en fait. Arrivant en trombe à leurs côtés, il sautait d'un geste leste de sa monture et courrait quelques pas jusqu'au suicidé. C'était bien lui.


- Kaghan!! Kaghan tu m'entends?

Le Comte posait un genoux à terre pour se pencher sur le corps inerte de son jeune ami, son premier réflexe fut de contrôler sa respiration. Par la grâce de Dieu, il respirait encore. Son coeur battait, doucement mais toujours. Visiblement ses jambes avaient ramassées la totalité des dégâts, brisées. Aucune grosse hémorragie, surement la douleur avait-elle fait tomber Kag inconscient. Il n'y avait pas de temps à perdre, il fit signe à ses hommes de se rapprocher.

- Cor, va quérir de l'aide en ville, un médecin de préférence. Kenneth, va me chercher des branches. Solides, longues. Allez, plus vite que ça!
Vous jeune homme, je ne sais pas qui vous êtes, mais vous allez m'aider. Dépêchez-vous! Vous allez le tenir fermement, je vais remettre sa jambe gauche en place, allez, vous lui maintenez la cuisse et mon page va faire pression sur son torse.


Sans attendre plus d'avis, une fois les deux hommes en position, l'écossais pris avec soin la jambe dans ses mains et dans un geste mesuré et un horrible bruit, il remit celle-ci dans la continuité normale de sa cuisse. Ceci eu le mérite de ramener à la conscience le blond qui n'eut pour seule réaction que de gueuler comme un veau. Ce qu'il est sensible celui-là je vous jure! Il lui bourrait la bouche d'un morceau de tissu arraché de son mantel.

- Serre les dents, mord ça. Tiens bon Kag, c'est bientôt fini. ILS ARRIVENT MES BÂTONS?

A peine avait-il eu le temps de le dire que Kenneth revenait avec un tas de branches. Retirant son mantel il en arrachait plusieurs bandes, de quoi dans un premier temps stopper les saignements de sa jambe, n'hésitant pas à serrer. Dans un second temps, il plaçait un bâton de par et d'autre de sa jambe gauche, la plus touchée, avant d'en faire le tour avec ses bandelettes de tissus. Cela ne le sauverait pas si il était atteint ailleurs, mais au moins sa jambe resterait droite et ses saignements interrompus. Soufflant quelques instants, il regardait si le blond était toujours conscient, il se penchait vers son visage pour le rassurer, passant une main dans ses cheveux de blé.

- Respire bien Kag. Nous allons nous occuper de toi, l'heure n'est pas encore venu de nous quitter. Surtout garde les yeux ouverts, d'accord?

Il relevait la tête vers l'autre gamin.

- Vous connaissez un médecin ici? J'ai coupé les saignements et remis sa jambe en place, désormais il lui faut un expert sinon il ne s'en sortira pas, mes connaissances s'arrêtent là. Si vous en connaissez un, allez le quérir sans attendre.
Tobias_maxence.
Des missives il devait en recevoir une dizaine par journées, certaines étaient plaisante, d’autres professionnel et quelques unes parfois lui offrait des moments d’évasion, un instant de répit dans la folle avancée de la vie. Ce jour pourtant, les mots écrits sur le vélin n’offraient rien. Ni plaisir, ni rage, ni craintes, ni joie. Il était las, pas faute de l’avoir déjà dit et redit encore et écrit et hurlé et tant encore. Il était las de tout cela, à chaque fois la boucle recommençait et il pouvait la détruire, la brisé, lutté, faillir, se débattre, la fin n’était pas visible. Il ferma les yeux, sachant bien que le meilleur moyen d’y parvenir fût pourtant là, sous son nez, mais il n’accepte pas.

Il avait décidé de s’isoler à Nevers pour grandir et y était parvenu, doucement, instant d’émotion après rire, jamais cette ville n’avait troublée son âme, sauf … quand il était là. Dur constatation, atroce vérité. Le poing retrouva le bois du bureau et il fut debout, son mantel attrapé, le Palais quitté, l’étalon monté et Frambourg informé par ses mots-ci.


Chablis, si l’on me cherche je suis à Chablis, un problème avec une livraison de tonneaux. Mentez Frambourg ! La dernière fois que vous mentez pour moi, mon ami.

Il referma ses doigts, mentir encore, mentir toujours ! ASSEZ ! Il était las de mentir, las de devoirs encore et encore le faire, toujours, sans cesse. Lassitude extrême d’un homme qui ne voyait pas sa vie ainsi. Non, il ne voulait pas de cela, pourquoi ? Stop, ce fut la dernière fois et il offrait celle-ci à celui-là, le premier. Il quitta Nevers, au galop, il passa les remparts et les gardes, soulevant la poussière des chemins. Il savait ou il allait, deux choix de là étaient possible : Bourbon ou Moulins. Vu l’orientation de Kaghan et la précipitation de l’homme hier soir, il prit Moulins ! Et l’étalon galopait sur les chemins et l’homme fulminait de rage, de colère, de haine. S’en était trop, assurément trop cette fois-ci. Ce suicider vraiment ? Réellement ?! Pauvre fou !

Moulins arriva, pas rapidement, mais la ville arriva et l’agitation aussi, ainsi donc il a réellement cherché la mort ? Pour lui, à cause de lui. Il était le bourreau et l’amant, il était le coupable à la place de la victime, il était le vil enfoiré cette fois encore. Les mots font mal, qu’ils soient à l’oral ou à l’écrit, qu’ils soient pensés ou non, ils blessent. L’étalon s’approcha et Tobias posa pied à terre, tout tournait sans lui visiblement. De mari il était devenu ami, puis inutile désormais. Les azures se posèrent sur Wil, l’inconnu et Kaghan. Impassible, il resta planté là. Mon dieu alors c’était une vérité, leurs amours, leurs sentiments, allaient réellement en tuer un des deux ? Il recula, son dos trouva la monture et ses mains s’accrochèrent a la chaleur de l’animal.


Mon dieu

Stop ! Je vous dit de cesser tout cela, ce n’est pas possible ! Stop ! Désormais stop ! Il ferma les yeux et quitta le giron du cheval, genou à terre devant son époux. Une main alla caresser sa joue, l’autre sur son bras enlaça la chair. Il s’en contre fichait des deux inconnus, il n’en avait rien à foutre des gens présent. Ses lèvres se posent sur une joue et il murmure à une oreille.

Toi mon ange, toi mon enfer, pour moi tu as choisi la mort… Cela je n’accepte pas. Rien ne mérite cette décision, les joies, les peines, nos sentiments, l’amour, la haine, les bons moments… Rien ne tolérait cela. C’est fini maintenant mon ange. Tu es libre, je disparais. Je t'aime Kaghan, aujourd'hui, demain et à jamais. Je t'aime tellement, ne me pardonne pas... Déteste moi et reste en vie. Maudit-moi, acharne-toi et reste en vie. C'est ainsi mon tendre, que nous nous aimons le mieux.

Il se redresse, de sa main libérer une bourse qu’il lancera à Wil. Celle-ci étaient emplit de deux milles écus sonnant et trébuchant, largement de quoi sauver l’homme à terre. Si tenté que désormais, il accepte de vivre. Un baiser sur les lèvres de l’inconscient à moins que désormais il soit réveillé. Vérifier n’était pas une solution, désormais il devait avancer, poser une botte après l’autre dans la vie et le fuir, le laisser vivre loin de lui, le laisser être lui. Les larmes coulèrent sur ses joues et les azures tantôt furent noyés. Un sanglot, sans doute le dernier devant lui et il redressa son corps entier. Regarda le gamin inquiet, et posa sur son épaule une main pensait-il douce.

Ne lui dit jamais que j’étais là, tu m’as confié ne rien savoir a l’amour. L’amour, c’est disparaître parfois. S’il meurs, préviens-moi, s’il te plait. La prochaine fois que je verrais mon époux cela sera à cet instant, celui de le rendre à Tangra.

Il tourna le dos à tout cela, la décision était prise, la vie, les écrits, les mois avaient décidé de la fin. N’imaginez pas que Tobias était heureux, n’imaginez pas qu’il était impassible, il savait seulement que Kaghan par amour était capable du pire, il savait que jamais il ne sera heureux tant qu’il l’aimera. Mais s’il disparaît ce jour, s’il sort de sa vie à jamais, alors peut-être le détestera-t-il assez pour vivre et être heureux. Les lèvres furent pincés, les azures embrumées de larmes, le corps s’inclina devant le Cavalier. Partir, il devait partir et le savait, un coup de talon et l’éloigne : Kaghan, les mois passés, les souvenirs et les rires, les pleures et les coups. Mon dieu, c’était fois c’était définitivement la fin… Ainsi soit-il.
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Eudoxie_
“La crainte frissonnante de vivre vaut mieux que le refus de vivre.” (Karel van de Woestijne)

Missive ? Sensation étrange ? Non de...

*Montpellier Mi-avril 1465*


"L'Anguille sous Roche", journée basique depuis maintenant quelques semaines posée dans la capitale languedocienne, la béarnaise tient son poste de tavernière installée derrière son comptoir.
La veille Eudoxie avait reçu missive de sa tornade et certains propos faisaient tiquer la petite brune, comme une drôle de sensation, un truc dans ce courrier qui lui plaisait pas sans savoir expliquer pourquoi, sortant de quoi écrire, réponse fut entamée.



      Le dix neuvième jour du quatrième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
      "Sensation étrange"

      Kag,

      Je comprend bien que t'ai pas envie d'étaler tout ça sur un bout de parchemin, tout comme je sens que tu va pas bien.
      Tu sais cette sensation désagréable dans tes boyaux quand tu sens qu'il y a un truc qui cloche, bah c'est l'impression que j'ai eu en lisant ton dernier courrier.

      Wilson donc, c'est noté et oui tiens moi au courant si avant nous sur Ventadour.

      Pour Sub il est.........



Cavalier en entrance dans la taverne, une missive pour elle encore, qui cette fois ? Ouvrir oui tiens bonne idée pour savoir, la meilleure d'ailleurs n'est-ce pas ?
Pli déroulé et écriture reconnue aussitôt, encore... Perles noires défilent sur les mots et les décryptent, lentement un à un.

Lourde déception aux premiers mots, la fatigue et donc une arrivée qui ne se fera pas sur Ventadour, poursuivant sa lecture le regard se plissa d'instinct, la séparation d'avec Tobias elle n'en savait rien ou très peu mais supposait la douleur de son autre avec aisance.
Pourquoi ce sale sentiment d'un truc qui pue au fur et à mesure de la lecture, plus elle avançait dans l'écrit plus ses entrailles se serraient, partir mais partir où ? Elle sentait pas du tout la tournure que prenait le courrier.

Comptoir agrippé et séant se posant sur le tabouret derrière le comptoir la fin du courrier fut lu, veiller sur elle sans qu'elle le voit... ça faisait limite lettre d'adieu là quand même.
Fin de la missive lue, et un truc, mais quoi... la gorge, les entrailles tout ça se mettait à dérailler dans son être, quand les onyx se posèrent de nouveau sur cette phrase "je viendrais t'embrasser avec le souffle du vent".

.........

Le coeur ratant plusieurs battements, l'esprit percuta, c'était pas limite une lettre d'adieu mais CARREMENT une lettre d'adieu !!!!
Cette lettre puait, elle le savait !!! Bordel il allait faire une connerie à coups surs, stupéfaction passée, la brunette rangea ses courriers en vrac dans sa besace et se dirigea fissa vers le domaine d'Albois pour chopper Black, elle devait savoir et là pour le coup écrire servait à rien du tout.

Sur la table de la bâtisse, la carte fut dépliée en attendant l'arrivée du sorcier, cherchant ce putain de patelin dont il avait parlé surement pas loin de Nevers vu qu'il y était pas long avant.
Doigt courant sur la carte...

Moulins... Moulins... MOULINS !!!!

Index tapant le nom sur le parchemin se mit à rejoindre Montpellier en comptant les jours de marche ou de cheval.
Neufs jours de marche, NEUF !!!! Ou six à cheval... Et le sien qui venait de tomber malade, il lui fallait un canasson à moins que Peste puisse supporter son poids en plus de celui de Black sur une langue distance, mais trois jours de moins sur ce trajet elle comptait pas s'en passer.

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Kaghan
AAAAAAAAAAAAAAAGR !

P'TAIN ! Une douleur atroce m'transperce la jambe et j'pas l'temps d'finir d'gueuler qu'on bourre d'jà la bouche. J'gémis, de peur, d'douleur, l'corps secoué de trembl'ments.

- Serre les dents, mord ça. Tiens bon Kag, c'est bientôt fini. ILS ARRIVENT MES BÂTONS?

Cette voix ... J'ose à peine ouvrir les yeux, et j'vois flou sous mes larmes mais j'la r'connais. Na c'faux ... Glen ? J'le r'garde en gémissant plaintiv'ment. C'lui ... C'Glen ... C'vr'ment Glen. Ou c'est l'effet qu'ça fait qu'on est crevé ? C'vach'ment douloureux P'TAIN ! Mais j'rais j'mais pensé que c'tait Glen qu'j'verrais une fois mort tient ...

J'les oreilles qui bourdonnent et des p'tits points noires dans mes larmes qui flottent. Si si ça flottent, j'vois qu'ça. J'lutte pour garder les yeux en tendant la main vers lui, mais j'me sens partir d'jà.

Glen ... J'ai tellement d'fois rêvé de ton torse musculeux et huilé. D're fourrer une fois mes doigts dans tes boucles soyeuses de barbe. J'ai fantasmé tel'ment d'fois sur tes poils Glenoui, et t'es là ...

Jusqu'à un murmure. Tout bas. Mais j'comprends pas tout ... J'entends pas ...


Toi mon ange, toi mon enf… Cela je n’accep... les joies, les peines, nos sentiments, l’amour, la haine, les b... maintenant mon ange. Tu es libre, je disparais. Je t'aime Kag... et à jamais. Je t'aime tell... pas... reste en vie... rne-toi et reste en vie... mon tendre, que nous nous aimons le mieux.

J'me force à rouvrir les yeux. Toby ... ? C'Toby ?

Mmh ... Mmmh ...

La douleur m'r'prend, mon souf' s'emballe et serre les dents sur l'tissu. Glen ? T'es là ? J't'ai pas rêvé ? Hein ? J'le cherche des yeux. Wilson, et ... Glen ! Il est là, t'jours là. J'lui attrape le bras, 'vec la force qui m'reste, en le fixant. M'quitte pas p'tain d'barbu !
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Wilouch
L'Très Haut m'a entendu et a finalement envoyé quelqu'un pour sauver Kag. J'te l'promets, à partir d'aujourd'hui, j'irai à la messe tous les jours. Barbu et plutôt imposant, l'homme présent a l'air de connaître Kag et s'attaque directement aux premiers soins, donnant des ordres par ci pas là. Les hurlements poussés et les horribles craquements me font grimacer, mais je tiens bon en le gardant maintenu. Il va vivre, il le doit. J'ferai tout ce que le géant barbu me dit de faire pour le sauver.

- Ca va aller Kag. Sois fort, t'es un cavalier...

De loin, un autre cavalier au galop s'avance puis finit le reste du chemin à pieds avant de se laisser tomber près du corps inanimé. C'est... Tobias ? Il est venu. Il a dû recevoir une des nombreuses lettres lui aussi. Je m'écarte lentement le temps de laisser parler à son mari. Sans comprendre trop paniqué pour, j'accepte la lourde bourse qu'il me tend. Mon visage taché de larmes se tourne vers le brun qui se relève difficilement.


Ne lui dit jamais que j’étais là, tu m’as confié ne rien savoir à l’amour. L’amour, c’est disparaître parfois. S’il meurs, préviens-moi, s’il te plait. La prochaine fois que je verrais mon époux cela sera à cet instant, celui de le rendre à Tangra.

Nan, il n'a pas le droit de disparaître comme un voleur, pas comme ça. C'est vrai, je comprends rien à l'amour, je comprends encore moins à leur relation basée sur la destruction. Mais ce que je sais, c'est qu'il n'a pas le droit de partir. Pas après ce que Kag vient de faire par amour pour lui. Je lâche la main de ce dernier que je repose au sol puis me redresse en voyant Tobias tourner les talons pour de bon.


- Vous connaissez un médecin ici? J'ai coupé les saignements et remis sa jambe en place, désormais il lui faut un expert sinon il ne s'en sortira pas, mes connaissances s'arrêtent là. Si vous en connaissez un, allez le quérir sans attendre.

Je retourne mon attention sur l'homme qui l'a soigné. Si j'connais un médecin ? Je connais même pas cette ville, on vient d'arriver là, ce matin avec Kag... Réfléchis Wil, sérieux réfléchis, tu dois le sauver... Mon visage passe du barbu sauveteur à Tobias s'éloignant d'un pas lent mais sûr. À Nevers, il doit en connaître des médecins, lui ? Il connaît sûrement plein de monde...

- Tobiaaas ! Attends !

Quittant le corps de Kag, je pars à la poursuite de Tobias espérant qu'il daigne s'arrêter. Une fois à sa hauteur, je reprends une bouffée d'air pour lui demander une dernière faveur.

- Tobias, dis... Tu connais un médecin toi ? Aide-moi juste à l'amener chez un médecin et après... après tu pourras disparaître. On t'laissera tranquille promis. Steu plait...
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Yohanna.
En fuite.
Enfin.
Quitter l'Anjou, fuir le conseil, éviter la pendaison après avoir vider les caisses. C'était une belle étape dans ma vie. C'était grisant, on en a fait des choses du côté royaliste. On s'est fait tant de fois craché dessus, mais j'ai appris plus en deux mois qu'en presque une vie. J'ai rencontré du monde, certains que j'ai classé dans la case « Utiles » d'autres que j'ai oublié rapidement. Des amitiés que je n'oublierai jamais… enfin, peut-être ! Et des tonnes de courrier en retard.
De la paperasse, de la paperasse, de la paperasse ! Sans parler des courriers d'amis en retard. Fanette. J'suis obligée de les dater pour ne pas les mélanger, comme j'oublie souvent de répondre. Pour Chris, je ne savais plus trop où j'en suis. J'étais en train de me poser la question mais j'ai du tout quitter. Tout abandonner et fuir rapidement. On a pas vraiment eu le temps de réfléchir avec Susi et Falco. On a tracé. Et nous voilà après avoir franchi les frontières, tiraillée entre plusieurs feux, celui de savoir la petite Fouine à Angers avec des gens peu fréquentables, celui d'avoir abandonné le Chapelier en espérant un jour le revoir, et si possible bientôt, sans parler du languedocien normand… Aucune nouvelle de Marc. Et là, j'avais surtout envie de voir Déa. Et de me ressourcer en plein cœur de la France, au fin fond de la forêt. Direction le Limousin. A brides abattues.

Sauf qu'un courrier m'a soufflé en route. Il a coupé les rotules de mon cheval et m'a fait perdre ma tenue en scelle. J'ai l'impression que tout mon élan s'est concentré sur ma poitrine en un énorme coup de poing pour m'empêcher de respirer. J'ai l'impression qu'une faille s'est ouverte sous mes pieds, et que je tombe, je tombe, je tombe….
Je n'arrive pas à y croire. Il n'a pas fait ça. Non… Chris… Kaghan… Mon fils. Mon ange. Ce petit démon qui m'aura rendue folle à force de me faire tourner en bourrique.
Ce gosse qui change d'avis comme de chemise, qui n'en fait qu'à sa tête.

Il a du écrire cette lettre et puis se rendre compte de sa connerie. C'est évident. Il ne peut pas avoir mis fin à ses jours. C'est trop grave. Et puis ça n'est pas puni par ses dieux à lui b*rdel de m*rt' ?!

Une demi journée à tourner en rond comme un fauve en cage. Et dès le soir, je reprendrai la route. J'avais juste besoin d'une pause pour réfléchir. Peut-être que dans la journée une autre lettre arriverait « tout va bien maman. Je t'ai fait une frayeur pas vrai ? Je vais bien… »
Moulins…

Une lettre arrive. Mon coeur tambourine comme jamais. Je tremble en la décachetant.
Fanette. Damn !
Et elle aussi pense comme moi ! Il a écrit à plusieurs personnes ! Il sait ce qu'il fait… Il était sérieux !


Oh non… Pitié… Kaghan… Ne fais pas ça…

Anéantie, vide, par terre dans cette petite chambre d'auberge miteuse, je repasse tous les scénarii possibles. Et à force de tout repasser, le passé, le présent, le futur, une chose grandit en moi. Un sentiment diabolique, destructeur. Une envie de meurtre.
Malheureusement, mon âme guerrière prend le dessus, et un esprit calculateur et froid dirige à présent mes pensées. Plus de peine. Plus de pitié. Juste une dévorante envie de vengeance et de destruction. Une rage assoiffée de sang. Une violence sans limites.

L'écriture est rapide mais assurée sur le premier vélin. La rage se lit sur la fin :





De moi, Yohanna de Chambertin Isthar De Niraco, Duchesse D'Argenton

A vous, Tobias Maxens Von Znieski,

Vous l'avez détruit. Vous l'avez poussé à bout. Vous êtes responsable de tout.
Je vous avais dit de vive voix que si un jour vous lui feriez du mal, je m'opposerai à vous comme le pire de mes ennemis. Aujourd'hui, je n'ai plus rien à perdre. Vous m'avez volé la chose la plus précieuse à ma vie. Ne venez pas geindre votre peine et me dire que vous l'avez aimé. Vous n'aimez que votre petite personne.
Et je le vengerai. Dites vous que bientôt, vous n'aurez plus d'endroit pour vous cacher. Même un trou de souris sera trop petit pour accueillir toute votre insignifiance et votre médiocrité. Vous savez que je n'ai aucune responsabilité, aucune attache, mais j'ai des amis, fidèles, certains me doivent la vie. Et ils sont prêts à prendre la vôtre si je leur demande.
Je vous détruirai comme vous l'avez détruit.
Cherchez à vous cacher. Je saurais vous dénicher. Cherchez à disparaître, je jetterai votre carcasse en place publique pour la faire bouffer par des chiens. Cherchez à vous protéger et je démolirai chaque mur, chaque personne qui me barrera la route. Votre vie sera un enfer jusqu'à votre dernier souffle, qui ne tardera pas à arriver. Et même la nuit j'enterais vos rêves pour n'en faire qu'une succession de cauchemar.

A très vite.

PS : Je vous INTERDIT d'utiliser encore une fois dans votre vie ou sur la moindre missive le nom de Chambertin Isthar. Il n'a pas à être sali par un être aussi méprisable que vous.




Plus aucun espoir n'était permis sur l'état de mon fils. Inutile de le chercher, de lui répondre… Il fallait retrouver Tobias, et arriver avec assez d'hommes pour lui arracher la tête. Peut-être même le dépecer vivant avant de… Ou alors l'ébouillanter… Peut-être pas tout le corps.
Tandis que les tortures circulaient dans ma tête, les noms amis capables de faire ça arrivaient à la chaîne. J'avais des courrier à écrire, une troupe à rassembler.
Mon fils serait vengé. C'est sûr.

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Fanette
Bis repetita.

En août, Fanette fuyait une Anjou bien trop hostile et dangereuse, et c'est là qu'elle avait reçu un courrier. Pas de ceux qui vous font sourire non, bien au contraire. Ces courriers qui vous laissent pantelante, vidée de larmes, impuissante de n'avoir su être là, être utile. Lindsay, son amie, lui avait dit adieu et s'était ôtée la vie.

Ce jourd'hui était-il différent ? La jeune vagabonde s'apprêtait à quitter l'Anjou une fois de plus. Dans la capitale c'était la débandade. Le capitaine qui avait assuré leur route s'était fait assassiner. Les angevins avaient repris leurs droits, et il se disait que très vite, chaque étranger serait traduit en justice, jeté en geôle ou même pire. Une fois encore, elle fuyait, une fois encore un courrier lui était parvenu. Une fois encore, son cœur s'était arrêté de battre, en comprenant ce que le jeune homme s'apprêtait à faire, ce qu'il avait peut-être déjà fait.

Kaghan … Mon dieu, pourquoi ?

Et les larmes s'étaient déversées le long des joues pâles, ces pleurs qu'il ne croyait pas mériter, traçant dans leurs sillons de sel toute l'incapacité de la jeune fille à savoir aider ses amis. Ils avaient échangé quelques plis ces derniers jours. Elle avait bien senti qu'il n'allait pas bien, au point d'avoir évoqué à demi-mot cette question qui l'effrayait, ce souvenir de Lindsay que les tourments du béarnais avaient ravivé. Rassure toi, lui avait-il répondu, je manque bien trop de courage pour faire une telle chose. Et puis, dans sa dernière lettre avant celle-ci, ne lui disait-il pas qu'il irait bien ?

Alors pourquoi, qu'avait-elle manqué, qu'aurait-elle pu dire de plus que ce qu'il savait déjà ? Il était des gens qui ne jugeaient pas, qui se contentaient de l'aimer, et qui voulait le voir heureux, et elle en faisait partie. Maintes fois elle lui avait écrit, maintes fois elle lui avait montré, au point de se brouiller un jour avec celui qu'elle aimait pourtant tout aussi tendrement que Kaghan.

Tu n'aurais rien pu faire de plus, lui répétait Svan en la berçant contre elle.
J'aurai pu accepter de l'épouser quand il me la demandé. Ça n'aurait pas empêché Tobias et lui se déchirer autant qu'ils ne s'aiment, mais au moins aurais-je dû voyager avec lui, et j'aurai pu l'en empêcher.
Il ne suffit que de peu de temps, il serait parti un matin et tu n'aurais rien pu faire. On ne peut rien empêcher, jamais.


Fanette savait au fond d'elle que la danoise avait raison, mais c'était une vérité bien trop difficile à accepter, et ces derniers jours bien plus que d'autres, tant les derniers événements venaient de l'éprouver. Peut-être restait-il un espoir. Peut-être, ainsi que lui avait dit la brune, finalement, n'aurait-il pas trouvé le courage. Plus tard, quand les larmes s'apaiseraient, elle écrirait. Deux plis partiraient, l'un pour Yohanna, l'autre pour Tobias, et aussi loin qu'elle soit, perdue entre Anjou et Bretagne, si elle pouvait faire quelque chose, elle y mettrait tout son courage pour s'y employer.
Tobias_maxence.


    Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,
    Ces lettres qui font mon supplice,
    Ce portrait qui fut ton complice ;
    Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs.*



Non ! Ferme-là gamin, je ne peux pas faire demi-tour ici, pas maintenant ! Je ne peux tout perdre pour lui, pour toi, pour vous deux que je hais au fond. Et pourtant, la monture marque un arrêt, le brun soupir de tout cela, un trop-plein de tout et de rien, un trop-plein d’histoire et de récits qui perdent de l’amour avec la plume qui en demande trop. Il le regarde, de ses yeux azurés de souffrance, de torture et de larmes aussi un peu. Il en avait assez de vivre en cage, assez de mentir à son entourage, assez de souffrir pour le diable. Et pourtant, l’étalon cesse sa course et il jure entre ses dents. Pourquoi ?! La réponse était simple en vérité, lorsqu’il n’avait rien, Kaghan fut tout et cela peut le comprenne et cela peut l’accepte.

Il regarda Wilson et frotta un œil fatigué par toutes les histoires, pourtant, il établit avec le môme un plan, le dernier, l’unique qu’il tolérera encore. Après cela, après quoi, il n’acceptera plus de prendre des risques. Amené Kaghan à la frontière des terres, une maison isolée, un abri délabré, une cabane effondrée. Il était transportable, ou pas et sa mort en vérité n’était pas son problème cette fois-ci. Avec les écus lancés, il avait de quoi prendre Meko et une charrette, un paysan en manque d’or ou demandé à l’inconnu. Tobias s’en foutait, cette fois vraiment.


Et ferme ta gueule Wilson, si tu parles à Nevers de cela, je n’aiderai plus.

Ultime menace et le voilà qui part réellement, que le môme décide de l’avenir, lui était las ! L-A-S ! D’ailleurs, il rentra, se moquant bien du reste. Cela n’était pas vrai, disons qu’il aurait été inquiet si ce fut la première fois que sa vie partait en n’importe quoi, mais c’était la troisième en trop peu de temps pour qu’il ne se protège pas. Peut-être que Kaghan serait vivant et guère loin, ou mort là-bas, il n’en savait rien et vous voulez savoir ? Actuellement, cela ne le touchait plus, le brun, c’était fermé dans son monde, son royaume, celui ou rien importait que le jour suivant.



*A l'amour- Marceline Desbordes-Valmore.

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Wilouch
Le plan est élaboré en quelques minutes seulement. Il paraît simple et concret. Une maison éloignée, Kag alité et moi le surveillant à son chevet. Comme ça, il vivra, il le doit, c'est obligé. Je hoche la tête à la dernière menace énoncée et souffle un faible merci au cavalier. Je le remercie alors qu'au fond, il abandonne son mari... J'ai du mal avec l'amour, mais deux personnes mariées n'doivent pas s'aimer et s'aider jusqu'à la mort ? S'il part comme il le fait en ce moment même, il rompt les promesses que deux personnes font en se mariant. Alors ça veut dire qu'il souhaite que Kag meurt ? Pour être libre ? Pourtant hier encore, il m'a dit qu'il l'aimait... Il mentait pour se couvrir ? Tout ça... C'est de sa faute...

Grimaçant face à cette réflexion trop intense pour mon cerveau encore brumeux d'alcool, je retourne à l'idée initiale du plan. Il nous faut trouver une solution pour transporter Kaghan sans danger et le plus rapidement possible.

Retrouvant l'inconnu qui lui a prodigué les premiers soins, je me demande si l'un de ses hommes à trouver un médecin ici, comme il l'avait ordonné. Je m'agenouille une nouvelle fois devant le blessé inerte, pose ma main sur son épaule et regarde l'homme.


- Il y a des médecins à Nevers, mais il faut trouver de quoi le transporter, Tobias nous aidera là-bas... Vous avez une idée de comment on pourrait l'amener ? Et....il faut être discret aussi, il est recherché.

J'ignore s'il est au courant de toutes ces histoires tournant autour de Kaghan. Ni s'il sait pourquoi une armée de soldats est actuellement à sa recherche. Au final, il ne suffirait de donner qu'un seul nom pour expliquer la plupart des problèmes du blond, même si là n'est pas la question.

Je me relève et attends de voir si l'inconnu, a une quelconque solution pour bouger Kag sans incident.
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Tobias_maxence.


    Je te rends ce trésor funeste,
    Ce froid témoin de mon affreux ennui.
    Ton souvenir brûlant, que je déteste,
    Sera bientôt froid comme lui.



Nevers, sans remords, Nevers ! Lorsqu’il passe les remparts, son souffle reprend le bon rythme et le sourire couvre ses lèvres. Un sourire ne signifie pas qu’il est heureux, mais pourquoi diable être triste à quoi cela avancera. Soyons réaliste, tous vont ou paniquer, ou angoisser, ou agir de façon sotte et sans aucune réflexion ! Lui non, lui stop ! Il décidait désormais de son avenir et celui-ci était aussi clair que possible. Paniquer ne servira à rien et de toute façon le mal était fait désormais. Appuyé à son bureau, il massait ses tempes songeant à la liberté offerte, que son goût était doux. Dans un sourire, l’homme tira à lui un parchemin griffonna quelques mots rapides et pourtant sincères. Là ! Lui avant Kaghan, c’était envisageable désormais, réaliste, odieux aussi sans doute, mais apaisant, de courte durée l’apaisement. Fait chier !

Deux, trois missives.

La première de Fanette, la seconde de Yohanna et la troisième de cette catin à deux pattes de travers désormais. Le poing trouva le bureau, nul colère, agacement de deux sur trois. Réponses donc :


Citation:


    Yoh,

    Il est vivant.



Il leve la plume et grimace, dieu qu’il avait envie de cesser là, il est vivant point, démerde-toi avec ça et ne m'emmerde pas. Mais si l’envie était là, la vérité était qu’a la place de la H. Il aurait aimé en savoir un peu plus, alors il continue pas spécialement fou de joie, mais disons compréhensif.

Citation:


    Garde tes menaces pour d’autres.

    Kaghan est vivant, il est caché non loin de moi et ne t’inquiète donc pas, comme d’habitude JE m’occupe de TON enfant, vu que tu en es parfaitement incapable ! Je ne suis pas d’humeur à recevoir tes menaces à trois écus six deniers, me cacher ? Depuis quand je me cache Yohanna de Chambertin ? Jamais, tu sais où je suis me semble-t-il. Tu veux me tuer, allons bon, tu gesticuleras seule alors que pour ma part, je t’offrirais une bière. Las, de toutes vos histoires, lasses.


    Ton gamin a sauté du haut des remparts de Moulins, comme ça. Je n’y étais pas, je n’ai pas signé pour le suivre en bon toutou, au cas où tu l’aurais oublié.

    Peu importe, il y a au moins UN point où nous sommes d’accord, Chambertin Ishtar ça pue grave et commence à me courir sur le système. Tu lui expliqueras comment tu m’interdis de garder ce lien-là avec lui. Ne me harcèle pas de courrier, j’ai un blessé à sauvé et pas le temps d’écrire mes moindres gestes pour TON enfant.

    Salutations Aristotélicienne, c’est ironique, mais courtois.

    T.



Soupir, et la prochaine cette fois Fanette.

Citation:


    Fanette,

    Il est vivant, je n’ai pas le temps de tout t’écrire et tout te dire. Viens, tu es en retour de toute façon viens à Nevers et je te raconterais tout.

    Je t’aime.

    T.



Et à la catin, la pauvre petite ribaude qui à osé lui prendre son os, il répondit ceci.

Citation:


    Vous,

    Sombre petite chose qui vous imaginez capable de rivaliser avec moi. Apprenez que vous allez devoir jouer de vos doigts avant de jouer de lui. Il est mourant et si vous approchez, je vous arrache la tête de mes mains. Je suis d’humeur à le faire.

    Je ne vous salue pas et ne vous conseille pas de lui écrire à nouveau.

    Tobias.




Là ! Le tout fut confié à un coursier et il trouva son lit. nous étions Dimanche et il était las de tout ceci. Dormir, pour demain pouvoir continuer.
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