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Conversations inactuelles dans un jardin

Excelsior
Excelsior, tout relax et décontracté qu'il était comme d'habitude, venait tout juste de descendre du bureau du père Oeildelynx afin de sortir. C'est pourquoi d'ailleurs il n'était point passé du tout par la salle principale du presbytère, mais avait poursuivi la conversation du bureau jusque dans le couloir en osant dire avant de partir un petit mot à son hôte.
Excelsior a écrit:
Excelsior, qui était depuis un moment dans le bureau du père Oeildelynx, descendit les escaliers suivit par ce dernier.

Vois-tu petit père ce qui compte ce n'est pas LA Vérité ! Ce qui compte c'est de chercher notre liberté. Or, il n'y a pas de liberté sans vérité. Nous vous laissons volontiers LA Vérité car vous ne la prouvez pas par votre liberté.

Pour l'instant je n'ai jamais vu un aristotélicien ou plutôt devrai-je dire un romain faire autre chose qu'apprendre des récitations et qu'apprendre à obéir. Vous attristez le monde en affaiblissant la formidable force d'affirmation que chaque être est !


L'Admor spinoziste vit le prêtre blêmir... Il était temps de partir maintenant.


Il avait du se passer pas plus de deux ou trois minutes... C'est alors que soudainement entra un autre homme, si bien qu'il faillit se ramasser le coin de la porte sur le crâne, et qu'il vit par derrière lui une jeune femme qui le bouscula en furie et le regardait comme un monstre infâme. "Bien !" se dit-il... "Il fallait vraiment qu'il sorte d'ici tant l'endroit lui paraissait soudainement dangereux !"
Lysyan a écrit:
Alors qu'il s'apprêtait à débouler comme à son habitude au presbytère, la porte s'ouvrit.
Coupé dans son élan, le jeune homme pila net, un sourire idiot sur les lèvres.
Même pas cinq secondes car aussitôt commença un déluge de questions.

Ah m'sire curé, j'voulais voir. Quelques ptites questions sur la nécessité des rituels et sur euh.....j'comprends toujours pourquoi, il faut, en toute occasion récité le credo.
Bah quoi, suis persuadé qu' Aristote ou le Créateur très haut et tout, s'en moquent hein ?
D'aileurs, pourquoi faut-il absolument que tout se fasse dans un lieu consacré ?
Le monde ne l'est-il pas hein, consacré, par le Très Haut ? Après tout c'est lui qui.....Oups !!!!!


Il prit conscience de la présence d'une tierce personne. Pour ne pas déroger à ses bonnes habitudes, il n'avait vu qu'ODL et ses questions avaient suivi.
A croire que chez Ly, le curé libérait tout questionnement emmagasiné dans sa tête de piaf !

B'jour m'sire ! Vous avais pas vu !!!!


Le Juge de Toulouse eut juste le temps de suivre la jeune femme jusque dans le jardin du presbytère. Tout était clair et lumineux ...

La porte allait se refermer quand il la retint et entendit le père.
Oeildelynx a écrit:
Vois-tu petit père ce qui compte ce n'est pas LA Vérité ! Ce qui compte c'est de chercher notre liberté. Or, il n'y a pas de liberté sans vérité. Nous vous laissons volontiers LA Vérité car vous ne la prouvez pas par votre liberté.

Vérité, comment mettre en doute la logique d'Aristote dans la logique de démonstration d'un Dieu Unique ? Effectivement certains de nos textes me laissent fort dubitatif, mais je ne vais certainement pas les commenter dans ce sens. Le tout est de savoir si les limites de notre liberté ne sont pas celles que nous imposent notre libre arbitre, vois tu ?

Sur ces entrefaites, Ly débarqua comme à l'accoutumée...

Ah m'sire curé, j'voulais voir. Quelques ptites questions sur la nécessité des rituels et sur euh.....j'comprends toujours pourquoi, il faut, en toute occasion récité le credo.
Bah quoi, suis persuadé qu' Aristote ou le Créateur très haut et tout, s'en moquent hein ?
D'ailleurs, pourquoi faut-il absolument que tout se fasse dans un lieu consacré ?
Le monde ne l'est-il pas hein, consacré, par le Très Haut ? Après tout c'est lui qui.....Oups !!!!!


Questions qui le mettaient bien en peine, alors que l'Admor spinoziste était là, les réponses qu'il auraient du donner allaient à l'encontre de ce qu'il venait de dire, soupir.

Le crédo, ma foi, Ly, en fait, ce n'est pas vraiment une récitation puisque nous sommes censés le comprendre.

Sourire à l'admor.

Quant à savoir si Aristote ou le Très Haut s'en moque, j'en doute, l'acédie est un péché, donc je ne le crois pas.
En ce qui concerne les rituels et les lieux consacrés, je ne fais qu'obéir, je rejoindrai volontiers sur ce point l'Admor Excelsior ici présent, que vous ne devez point connaître. Il va officier ces jours-ci, une cérémonie de mariage spinoziste, qui n'a pas besoin de lieu consacré mais juste d'une houppa, si j'ai bien compris, mais qui a de nombreux rituels dont celui de nous obliger à être propres, nous aristotéliciens pour y assister, il paraît que nous avons une propreté douteuse.


Dites-moi jeune Homme vous êtes bien impertinent avec le Père. Il faut savoir respecter ses ainés. Mais il semblerait que ce ne soit pas l'état d'esprit à Castres. Mais je suis d'accord avec vous, il est tellement plus doux et surtout plus humain que de se marier en pleine nature ou sur une place comme nous le faisons chez nous les spinozistes...

Mais, je ne dis plus rien là, j'en ai trop dit en ce lieu... sacré.

Poursuivons donc la conversation dans ce petit jardin de curé derrière le presbytère, nous y serons plus tranquille et nous ne dérangerons personnes...

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Oeildelynx
Le seigneur de Puycavel avait un peu heurté Dame Brigide, la dame étant championne à l'arc et redoutable au combat, heureusement qu'elle était juste partie exaspérée.

Lysyan, Ecelsior et lui s'était donc retrouvés entrainés dans le jardin attenant au presbytère et là l'Admor endossa le rôle du juge, narquois comme à son habitude sur les rites de l'Eglise Aristotélicienne.


Dites-moi jeune Homme vous êtes bien impertinent avec le Père. Il faut savoir respecter ses ainés. Mais il semblerait que ce ne soit pas l'état d'esprit à Castres.


Le père toussa,

Disons qu'ils ont des exemples, tu as vu comment tu interromps les conversations, toi le seigneur de Puycavel ?

Mais je suis d'accord avec vous, il est tellement plus doux et surtout plus humain que de se marier en pleine nature ou sur une place comme nous le faisons chez nous les spinozistes...

Oui, le mariage auquel tu m'as invité afin que j'apprenne un peu la théologie en dehors de l'EA, que je m'ouvre l'esprit etc... et pour lequel je vais devoir prendre mon bain annuel Faut pas généraliser la manière de faire de l'ancienne Coms Russo à tous, tu sais, trissotin du bocal, comme tu pourrais dire Si tu nous parlais du rituel, c'est quoi un mariage spinoziste, histoire qu'on ne fasse pas d'impair...
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Excelsior
Un mariage spino !

Il suffit de faire constater par un Admor que le couple vit et couche sous le même toit pour qu'ils soient considérés par la communauté comme marié. C'est tout !

Tu me diras : mais alors à quoi sert votre cérémonie alors ??? Bah, d'abord, parce que le Concordat dit que nos mariages n'auront effet civil que s'ils sont enregistrés par le procureur trois jours avant leurs cérémonies. Alors, comme il faut être réaliste et que nous pensons à nos enfants, nous faisons donc la fameuse cérémonie.

Ensuite, de toute façon, la cérémonie ça plait bien aux amoureux d'en passer par là et puis nous aimons faire la fête, nous réunir, nous rencontrer, inviter des curés, des cathares, des athées et surtout et avant tout des amis et des parents.

La tradition veut que les z'amoureux se séparent trois jours avant la cérémonie. Et pour montrer qu'ils veulent vraiment être ensemble, ils doivent se retrouver en cachette le troisième jours pour s'embrasser. C'est comme un jeu, le jeu de l'amour, les amis ... les parents ... font semblant de pas les voir mais sont contents de les voir ou de savoir qu'ils ce sont embrassés.

Ça marque que dans l'couple faut savoir surmonter les contraintes et les séparations mais que l'plus important c'est d'toujours, t'entends, toujours savoir se retrouver.

Après, beh, y-a plus qu'à faire l'mariage.

T'as pas de lieux consacré, pas de chapelles, d'églises, de temples ... Le plus possible, c'est dehors ! En fait est-ce que c'est sacré ou pas. Il faut toujours qu'il y ait le ciel au-dessus, la terre sous nos pieds, au milieu des humains donc la plupart du temps en ville.

Faut quand même monter la houppa ! quatre grands poteaux en bois sur lesquels les Tzadiks tendent une vaste toile en soie. La cérémonie a lieu en dessous, c'est le symbole du foyer, c'est l'histoire de notre communauté qui a longtemps vécu sous les tentes, c'est aussi savoir que notre vie est limitée et qu'il est bon de vivre ensemble.

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Lysyan
Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, il s'était retrouvé dans le jardin attenant au presbytère.
L'ami du curé étant particulier. Ne voilà t il pas que cet homme qu'il ne connaissait, mais qui était, de ce qu'il ressortait de la conversation, spinoziste, le trouvait insolent ! Ly retint de justement un ricanement et se contenta de sourire.


Vous parlez beaucoup m'sire ! Euh...j'veux dire que vous parlez bien !
Comment devient on spinoziste ? faut faire partie de votre peuple ?

Et euh, j'suis pas insolent, j'pose des questions.

Et s'il y a plusieurs personnes qui vivent et couchent sous le même toit, du genre un homme et deux femmes....on les considère marié aussi ?

Et euh, pourquoi les zamoureux doivent être séparés trois jours ?!

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Excelsior
Le sonneur de cloches était là. Un jeune homme qui semblait bouillonner sous la pression de ses propres pensées...

Lysyan a écrit:
Vous parlez beaucoup m'sire ! Euh...j'veux dire que vous parlez bien !
Oui, c'est comme ça que certains d'entre nous ont connu la chaleur des buchers. L'amitié aristotélicienne châtie bien.

Lysyan a écrit:
Comment devient on spinoziste ? faut faire partie de votre peuple ?
Un spino, c'est un gars ou une fille qui se rend compte qu'il est le résultat de son passé et du monde et qu'il lui faut le connaitre pour apprendre à devenir lui-même. Nous ne sommes pas un peuple, bien que nous l'ayons été il y ades siécles, nous sommes ceux qui veulent devenir Dieu.

Lysyan a écrit:
Et euh, j'suis pas insolent, j'pose des questions.
Impertinent est moins fort qu'insolent, disons que c'est le moment qui le rend ainsi. Mais, vois-tu, je suis aussi un poudré malpropre et malpoli, pourtant je ne connais pas la poudre ! Mais mieux vaut être acteur et passant que quémandeur et immobile !

Lysyan a écrit:
Et s'il y a plusieurs personnes qui vivent et couchent sous le même toit, du genre un homme et deux femmes....on les considère marié aussi ?
C'est un Admor qui doit constater la vie du couple sous le même toit. Nous ne sommes pas polygames.

Lysyan a écrit:
Et euh, pourquoi les zamoureux doivent être séparés trois jours ?!
M'as-tu écouté l'ami ?
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Lysyan
Un petit sourire.

Bien sur que je t'ai écouté....mais même si j'suis intelligent, il faut m'expliquer les choses longtemps avant que j'comprenne.

Un petit retour mental sur les réponses de l'ami du curé....Bah oui, il avait expliqué le pourquoi des trois jours.

Hum.....euh....un admor c'est l'équivalent d'un curé ? Remarquez, puisqu'il fait un constat, ce serait plus une sorte d'officier, de clerc non ?

Vouloir devenir Dieu ? Voilà, il avait justement eu l'intention d'en parler à ODL mais n'avait pas trouvé le moment.

Zêtes ceux qui voulez devenir Dieu ? Hmmm vous dites ça parce que nous sommes sa création, ce qui fait qu'il y a en nous une part de divin.
Dites moi un peu, comment des être aussi imparfaits que nous, pourrions nous atteindre cet objectif, car, c'est vers cela que nous devrions tendre non ?


S'adressant à l'abbé.

Zen pensez quoi m'sire curé ? Nous ne sommes que créatures passagères, où est ce que nous pouvons aussi, devenir Dieu.

Euh....alors à notre mort....il n'y a donc que le corps qui meure ? Et notre esprit, que devient il ? Parce qu'il est quand même lié au corps.


Une fois de plus, il s'embrouillait. Pas une nouveauté pour le curé !

J'oubliais....vous vous lavez pas autrement que pour le mariage ?
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Oeildelynx
Il pensait à tort s'en être sorti avec les questions de Lysyan, en lui ayant filé l'admor dans les pattes.
Mais non, c'était râpé. Ne le voilà t-il pas qu'il revenait avec ses questions. En plus c'était celles dont ils avaient débattus plus tôt avec l'admor.


C'est un peu compliqué Lysyan, c'est un point sur lequel l'admor et moi ne sommes point d'accord, je ne pense pas comme lui que nous fassions parti d'un tout et que de fait nous ne traversons cette terre que pour me renaître dans une autre partie de ce tout.
Car alors, nous n'aurions nullement besoin de résister à la tentation, car nous n'aurions pas d'âme et donc de ce fait aucune raison d'avoir peur de ce qui pourrait se passer après notre mort charnelle, donc rien ne nous empêcherait de commettre les actes les plus ignobles sans cela.


Puis le regard du curé se fit contri, ne voilà-t-il pas que Lysyan en remettait une couche sur la propreté, comme s'il n'y avait pas assez du spino, ici présent.
Haussement des épaules et soupir, regard noir, il ne répondit même pas.

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Excelsior
Lysyan a écrit:
Hum.....euh....un admor c'est l'équivalent d'un curé ? Remarquez, puisqu'il fait un constat, ce serait plus une sorte d'officier, de clerc non ?

Tiens ! c'est vrai que peu de personne s'interroge sur ce mot d'Admor... C'est en fait une contraction qui signifie Maitre, Seigneur et Enseignant... Non, nous sommes de simples enseignants de la doctrine. Il n'y a pas de prêtres chez nous, nous ne sommes pas des consacrés en un mot ou en deux.

Lysyan a écrit:
Zêtes ceux qui voulez devenir Dieu ? Hmmm vous dites ça parce que nous sommes sa création, ce qui fait qu'il y a en nous une part de divin.
Dites moi un peu, comment des être aussi imparfaits que nous, pourrions nous atteindre cet objectif, car, c'est vers cela que nous devrions tendre non ?

Bah, en cherchant la perfection ! Mais personne ne peut devenir Dieu. Ce n'est pas le but mais le chemin qui compte.

Lysyan a écrit:
Euh....alors à notre mort....il n'y a donc que le corps qui meure ? Et notre esprit, que devient il ? Parce qu'il est quand même lié au corps.

Si l'esprit est lié au corps il le suit dans sa transformation en se dissolvant comme lui. Que dire de plus ! bah, je vois pas où est l'inconvénient en fait...

Lysyan a écrit:
J'oubliais....vous vous lavez pas autrement que pour le mariage ?
Ton curé, ne se lave que pour les mariages spinos auxquels il assiste. Personnellement, je n'ai pas mépris du corps et je l'entretiens comme mon esprit.

Excelsior regardait le jeune homme devant lui avec de plus en plus d'intérêt.
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Oeildelynx
Ton curé, ne se lave que pour les mariages spinos auxquels il assiste. Personnellement, je n'ai pas mépris du corps et je l'entretiens comme mon esprit.

Et le voilà qu'il remettait ça...

Ca c'est toi qui le dit mon cher, mais comme ton esprit est celui d'un spinoziste donc je suis très dubitatif sur son entretien vois-tu, ta comparaison me laisse de ce fait très perplexe...

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Excelsior
C'est toute la différence et sans doute la principale entre toi l'aristotélicien, ou plutôt devrai-je dire le romain, et moi.

Tu entretiens ton esprit par des credo et des récitations en accumulant peau sur peau sans sortir de ton prêt à vivre qu'est ta religion. Alors qu'il nous importe surtout de renouveler notre conscience en l'étendant par des actions individuelles, nous passons du particulier à l'universelle, vous passez de l'universelle au particulier.

Vous avez déjà des idées sur les choses et sur vous-mêmes sans en avoir fait l'expérience et sans même pouvoir en faire l'expérience puisque vous croyez, comme vous dites, vous croyez déjà ce qu'il en est. Vous restez donc au bord de la vie sans y plonger

En cela, vois-tu ce n'est pas la crasse le plus grave mais l'accumulation de tristesse et de dépression qui souvent finit par s'emparer de votre esprit et vous rend impitoyable et tyrannique.

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Lysyan
Incompréhension chez Ly. Il regarda l'Admor.

Donc, vous voulez tendre vers la perfection, vous en rapprocher tout en sachant que vous n'y parviendrez jamais ? Euh quel est l'intéret de s'engager sur une voie quand en fin de compte c'est l'échec qui nous attend en fin de course ?

De plus, si vous pensez, comme le dit notre m'sire curé, que nous ne faisons que traverser cette terre pour renaître dans une autre partie de ce "tout", ça signifie que les expériences accumulées au cours de cette vie ne vous servent pas lorsque vous euh "renaissez". Alors à quoi bon cette vie ci ?


Au curé, moue perplexe.

D'ailleurs euh...le paradis solaire....j'comprends pas exactement ce que c'est.
Et puis, des actes ignobles, y en a pleins de commis en ce bas monde !

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Excelsior
Tu as un raisonnement tellement aristotélicien.

Tu penses en terme de finalité. Au fond, la finalité n'a que peu d'importance. Peut-être me suis-je mal exprimé également ? Il aurait fallu parler de ce qu'est la perfection pour nous autres spinozistes...

De plus, nous ne renaissons pas. Nous nous décomposons et ce qui nous a composé se recompose en de multiple autres êtres existants. Par être existant, j'entends aussi bien des êtres vivants que des objets.

En tant qu'individu, nous ne sommes qu'une partie infime et unique d'une substance divine. Nous en sommes l'une des expressions particulière et limitée. Vivre ce n'est pas vivre pour obtenir autre chose dans un futur hypothétique que ce soit un au-delà ou une autre vie. Là encore, ce serait être dans une finalité et reporter dans un ailleurs imaginaire l'essence même de notre vie.

Ta vie, la mienne, c'est ici et maintenant qu'elle est. Il n'y a pas de récompense d'un être supérieur qui t'attendrait au soleil. Nous n'attendons rien qu'il ne faille attendre de nous-même en cette vie.

Alors, à quoi bon ? C'est une très étrange question que celle-là. A quoi bon ne pas avoir eu sa récompense ou son éternité dans la mort ? Parce que ça ne sert à rien d'avoir quoique ce soit quand on est mort. Fallait y penser avant.


Excelsior regarda autour de lui... C'était un jardin clos avec un petit muret en pierre où l'on voyait passer des marchands qui se dirigeait vers le marché. Tous les trois étaient assis sous un grand cerisier avec des fruits arrivés à maturation. Excelsior se leva et en cueillit quelques uns parmi les plus charnues et les plus rouges. Il en croqua une sous la dent.

Il y a une sorte de perfection à manger ses fruits...

L'Admor se retourna vers le curé.

N'aurais-tu pas quelques boisson d'alcool léger qui empêcherait ma langue de s'assécher à force de causer ?
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Lysyan
Bon alors, m’sire Admor, qu’est ce que la perfection pour toi ? Et, la finalité est tout aussi importante que le voyage.

D’un geste vif, il prit les cerises récupérées par l’Admor.

Mettons que vous les désiriez plus que tout m’sire, et qu’au moment de vous en saisir, on vous en empêche.
Mettons bien entendu, que vous ne puissiez pas en avoir d’autres ni trouver quelque chose qui les remplace. Le voyage, sera-t-il toujours plus important que la finalité ? Sauriez vous vous contenter de rester sur votre faim ?

Au fait, puisque nous nous décomposons…..enfin d’après vous. Euh, plus clairement ça veut dire quoi, parce que là j’comprends encore moins !

Vous n’avez pas la sensation de vouloir saisir le vent ? Ben oui quoi, quand on sait que l’on court droit vers l’échec, dans le cas présent, le fait de ne pas pouvoir atteindre la perfection…..j’vois pas trop en quoi c’est enrichissant. Entreprendre un voyage qui n’a pas de fin, où il n’y a pas de haltes, de récompenses, ça me dépasse m’sire !

Vous n’avez pas de credo ou de chose de ce genre ?
Puis, quelque chose qui le travaille…Donc vous, vous n’avez pas fait vœu de chasteté hein ?
J’en vois toujours pas l’utilité de ce vœu moi ! Zen pensez quoi m’sire curé ?


Ne fait qu’une bouchée des cerises.
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Oeildelynx
Comme à chaque fois, qu'il discutait l'admor avait fermé la porte à toute possibilité de relance de la conversation, mais c'était compter sans Lysyan qui contrattaqua immédiatement.

D'ailleurs euh...le paradis solaire....j'comprends pas exactement ce que c'est.
Et puis, des actes ignobles, y en a pleins de commis en ce bas monde !


Le père regarda autour de lui avant de répondre, ils étaient tranquilles et ce n'est pas l'admor qui viendrait répéter ce qu'il allait dire, à l'église il vait à peine répondu à Lysyan, peut-être que là, c'était l'occasion attendue.

Lysyan vous m'avez déjà demandé si je croyais dans le credo, je vous ai répondu oui, car il cite des personnages ayant existés. Par contre, je suis beaucoup plus circonspect lorsqu'il s'agit du livre des vertus. En particulier sur la troisième partie du premier livre qui porte le nom de l'éclipse.
Je ne suis pas sur d'adhérer à cette histoire de paradis solaire, en tout cas pas forcément s que cela soit dans le soleil, qui me semble une bien trop grande source de chaleur, pour y abriter quelque chose ou la lune bien trop froide.
L'idée néanmoins, c'est que les hommes vertueux auront un lieu de repos par delà la mort, car ils ont une âme, et que les autres, iront dans un lieu plus approprié. Où seraient ces lieux, je ne sais pas.


Vous n’avez pas de credo ou de chose de ce genre ?
Donc vous, vous n’avez pas fait vœu de chasteté hein ?
J’en vois toujours pas l’utilité de ce vœu moi ! Zen pensez quoi m’sire curé ?


Regard amusé sur Lysyan,

L'admor est comme moi célibataire, d'ailleurs jusqu'à récemment, je n'avais point éprouvé le besoin d'envisager l'union avec un autre être, mais on change... je n'aime pas ce vœu Lysyan. J'espère qu'un jour, ce vœu sera levé. Mais ne pensez pas que ce sont les yeux de Dame Cerdanne qui me font dire ça.

Il sortit une gourde de sa soutane, la tendit à l'admor.

Tiens, et donne moi des cerises...
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Excelsior
Hum... fit le spinoziste en cueillant quelques cerises qui pendaient devant lui comme des petits soleils pourpres.

Oui, bon, être célibataire ne signifie pas que je sois chaste. Enfin, bon, quoi, il y a un nouveau bordel à Toulouse qui...

Vous disiez donc que le soleil n'est plus un paradis !
Mais, mais... vous ne respectez donc pas votre dogme par la pestilentielle bestia !

maintenant, je sais pourquoi je suis ici.
Il est vrai que situer votre paradis sur une boule de feu hautement brulante m'a toujours laissé perplexe...
En revanche, j'aime beaucoup le symbole.
Mais, hélas, certains des votres ont la délirante tendance de confondre un symbole avec la réalité des faits.



Lysyan a écrit:
Bon alors, m’sire Admor, qu’est ce que la perfection pour toi ? Et, la finalité est tout aussi importante que le voyage.

La finalité est utile.
Ce que je ne conçois pas, c'est d'y mettre le sens de ma vie.
Mais une fois, ai-je affirmé cette sentence, pour autant suis-je dans un tel absolu qu'elle s'applique dans tous les cas.
Na ! mes sentences ne sont que relatives...



Lysyan a écrit:
D’un geste vif, il prit les cerises récupérées par l’Admor.
Mettons que vous les désiriez plus que tout m’sire, et qu’au moment de vous en saisir, on vous en empêche.
Mettons bien entendu, que vous ne puissiez pas en avoir d’autres ni trouver quelque chose qui les remplace. Le voyage, sera-t-il toujours plus important que la finalité ? Sauriez vous vous contenter de rester sur votre faim ?

Oui, c'est bien ça. Il est utile de manger une cerise. Le désir que j'en ai est également bon. En revanche, il n'est point nécessaire de désirer plus que nécessaire une cerise. Sauf à crever de faim, je pourrai m'en passer. Suis-je alors en échec parce que je n'ai pas eu ma cerise ?

Tout dépend donc des cas.

Levons donc l'hypothèse extrême du mort la faim qui a besoin de manger des cerises sous peine de passer à trépas.
Outre le fait, qu'il serait plus nourrissant pour lui de manger... un bon morceau de viande... il faudrait trop de conditions tellement improbables que nous nous retrouvons en pleine fable.
Mais admettons le cas ! un gars dans un désert n'ayant pas mangé depuis des mois rencontre un cerisier bourré de cerises grosses comme des pêches. Il a pas le choix : faut manger une cerise, sinon dans l'heure qui suit c'est la mort.
Alors là, oui, chapeau bas, le désir est en tel adéquation avec la survie du pauvre bougre, que la finalité devient le chemin même qui est la vie, notre vie unique, celle dans laquelle, par laquelle et à travers laquelle nous cheminons !
Ne pas manger une cerise dans ce cas là est un échec qui de cause à effet aboutit à la mort.

Maintenant, vois-tu, je suis ici dans ce jardin, le vent soulève mes cheveux, j'entends les petits zoziaux et machinalement j'avais pour finalité et désir de manger cette cerise.
Que vais-je faire ? Pensez-vous que j'y arrive dans la seconde qui suit ? Comment vais-je m'y prendre ? Aurai-je la force de soulever mon bras et de viser ma bouche ? Et si je n'y arrive serai-je donc en plein échec ! Pourrai-je m'en relever moralement et corporellement ?


D'une pichenette l'Admor envoya rouler la cerise dans un buisson d'où jaillit un merle qui, aussitôt, s'en empara s'envolant à tire d'aile, la petite boule rouge et charnue dans le bec.

Dernier cas, je veux à toute force manger cette cerise, je suis bien portant, tout va bien, mais voilà je suis un passionné de cerises et mon désir est si fort qu'il me faut, que je ne peux faire autrement que de manger ces cerises !
Et si je ne le peux, je vais le vivre comme un échec, parce que manger des cerises représente un tel enjeu vital, que je vais entrer en dépressions et m'attrister jusqu'à la mélancolie.
Comment se peut-il que je soumette à ce point ma nature à une finalité si peu nécessaire ? Ne suis-je pas en train d'obéir par devers moi à des impulsions qui ne sont pas ce que je suis réellement ? Ne suis-je pas un esclave de mes désirs ? Un idolatre de la cerise peut-il avancer sur la voie du divin ?



Lysyan a écrit:
Au fait, puisque nous nous décomposons… enfin d’après vous. Euh, plus clairement ça veut dire quoi, parce que là j’comprends encore moins !

Se décomposer, c'est lorsque notre corps, notre esprit ou lorsque dans nos activités nous rencontrons un autre corps, un autre esprit, une autre activité qui détruit la notre. Nous appelons cela rapport de décomposition.
Le cas le plus parlant est celui de l'ingestion du poison dans notre corps, nous sommes dans un rapport de décomposition qui aboutit à la mort.

Plus généralement, Démocrite l'un de nos grands sages ayant vécu au Vème siècle avant Christos nous dit que la nature est constitué de petits grains invisibles qu'il a appelé du nom d'atomes. Ces grains sont en effet si petits que l'œil ne peut les saisir mais voit en revanche les corps qui en sont constitués. A notre mort, ces granules se dispersent et sont pour ainsi dire recyclés.



Lysyan a écrit:
Vous n’avez pas la sensation de vouloir saisir le vent ? Ben oui quoi, quand on sait que l’on court droit vers l’échec, dans le cas présent, le fait de ne pas pouvoir atteindre la perfection…..j’vois pas trop en quoi c’est enrichissant. Entreprendre un voyage qui n’a pas de fin, où il n’y a pas de haltes, de récompenses, ça me dépasse m’sire !

Saisir le vent comme un voilier qui parcourt l'océan, certainement !

Passer d'une perfection moindre à une perfection plus grande, tel est en somme une finalité vitale fort utile au demeurant, car elle nous rapproche du flux du divin.
Je ne puis dire en somme toute notre doctrine icelieu, mais en fait les spinos ne conçoivent point une finalité en soi, bref, un absolu particulier !
La complexité humaine est si grande et le divin étant infini, que ce qui porte ce mouvement vers la perfection est la nature divine même que nous sommes ! C'est un désir irrépressible d'exister et de vivre au mieux que nous sommes, au plus proche de notre nature et donc du divin qui est la nature même.

Comment fait-on pour reconnaitre ces étapes vers une plus grande perfection ? Chaque individu contient sa propre réponse qui n'est pas toujours en coïncidence avec celle d'un autre.

S'agit-il d'une source de joie sans pareil qui débute par le moindre petit geste en accord avec sa nature ? Peut-être est-ce simplement la satisfaction du travail bien fait ? Ou bien ce sentiment de puissance qui nous saisit devant la beauté d'un ciel étoilé ? Ou encore le plaisir que je prends à gouter cette cerise juteuse et sucrée, légèrement acide, parce que nous sommes de fait sous un cerisier en cette fin de printemps et que le temps comme le lieu nous le permet.


Excelsior croqua suavement la seconde cerise comme s'il étudiait toutes les sensations qu'il en retirait.
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