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[RP]Mamzelle ! L’maire y dit k’veut un lac

Zoyah
Assise derrière son bureau d’officier des Eaux et Forêt ou plus largement de Garde-champêtre, Zoyah prenait connaissance d’un rapport concernant l’état de la voirie de Châteauroux. Il ne faut pas s’imaginer qu’il n’y avait que les bûcherons dans sa vie. L’hiver et ses maux s’étaient déversés sur le village causant les quelques petits dégâts habituels. Ici des pavés à changer, une pierre à sceller au lavoir, quelques arbres à élaguer et une dizaine d’ardoises à fixer sur le toit du moulin municipal. Il faudrait également penser à restaurer les termes une bonne fois pour toute. La jeune femme avait d’ailleurs sorti un énorme dossier contenant les plans et les élévations des anciens et toute la paperasserie attenante à ce type de chantier. C’était un peu du latin pour elle mais nettement moins rébarbatif que le manuel de « Comment on change un pavé ». Zoyah tenta d’établir un calendrier des travaux à effectuer en fonction de l’urgence. Document qu’elle remettrait aux quelques manœuvres qui travaillaient pour la municipalité ainsi qu’au maire.

La lassitude impregnait son minois qui avait de plus en plus de mal à se parer d’un sourire. Trop d’évènements tragiques avaient rythmé sa vie ces temps-ci. La nostalgie qui s’était faite sienne pouvait se lire plus qu’aisément sur son visage. Pourtant, elle était bien résolue à ne pas sombrer dans la dépression et se donnait corps et âmes dans les activités qu’elle avait tendance à multiplier. Elle ne voulait pas devenir une de ces personnes qui ressasse perpétuellement des phrases du genre « C’était mieux avant … ». Donc elle était bien décidée à mettre tout en œuvre pour que Châto retrouve son lustre d’antan.

La jeune femme s’étire longuement avant de se lever et d’aller se mirer ou plus vraisemblablement s’observer dans une des vitres du bureau. La vision lui semble étrange. C’est bien elle…visage opalin et ovale…petit menton et nez aquilin…bouche charnue et sanguine…les pommettes légèrement rosées…deux billes azurées surhaussées de délicats sourcils ébènes et sa très longue et épaisse chevelure de geai retombant en cascade sur ses frêles épaules. Pourtant, quelque chose a changé…elle ne lit plus la même insouciance qu’auparavant et l’éclat de son regard semble s’être terni. La jeune femme esquisse un sourire à son attention…plus un rictus au final…soupire affligé …Agréable constat tout de même, sa tenue de Garde-champêtre qui en jette…héhé…on ne la refera pas.

Ses mains s’accrochent à ses hanches moulées dans de longues braies de cuir noir. Pas les braies bouffantes, non non…les braies de cuir qui épouse votre corps presque comme une seconde peau…les braies qui mettait en valeur le fameux « gracieux séant » de la demoiselle. Un coup à gauche, un coup droite, Zoyah n’en finissait pas d’admirer son corsage. De petites manches bouffantes qui retombaient sur les bras, dénudant ainsi les épaules. Un galon fermait le corsage sur le devant en formant des petits croisillons. Mais surtout, un décolleté qui mettait plus qu’en valeur les deux melons qui lui servaient de poitrine. Deux globes satinés qui semblaient vouloir s’extraire de leur carcan de coton blanc.


La Jeune femme qui affiche alors un air mutin soutient ses deux seins et les regardent d’un air satisfait…Alors, les enfants ! On se trouve un homme à épouser avant cet hiverpetit rire désabusé lorsque la porte s’ouvre violemment la faisant bondir de peur.

Mamzelle ! Mamzelle ! L’maire y dit k’y veut un lac pour faire un concours d’chmise mouillée ! s’affolait Albert un des manœuvres de la mairie qui venait de faire irruption dans la pièce.

Norf ! ….

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Zoyah
La Castelroussine était sortie en trombe de son bureau. Avançant à grandes enjambées, Albert trottinant derrière elle, en direction du bureau du maire.

M’enfin ! Vous avez dû mal comprendre…norf de norf…qu’est-ce que c’est que cette histoiregrommelait la tisserande.


Ah non, j’vous assure mamzelle, le maire, il a bien dit qu’y voulait un lac pour que les gens y s’baignent dedans et mouillent leurs chemises…parce qu’il fait chaud qu’il a rajouté aussi.

Froncement de sourcils de la brunette qui avant de se précipiter dans le bureau du Toto, prend le temps de consulter le panneau d’affichage. Laissant courir son regard rapidement dessus, une phrase dans le communiqué fait mouche…

Citation:
j'ai eut une idée merveilleuse, il faudrait un point d'eau à Châteauroux pour ce type de divertissement qui mouille bien les chemises, à méditer


Une moue dubitative se peint sur le visage de la jeune femmeah oui…en effet, je n’avais pas vu ça… sur un ton blasé. J’espère qu’il n’aura pas trop de merveilleuses idées comme celle-ci rajouta Zoyah en toute innocence.

Pi…c’est surtout, que j’ai pas mes effectifs au complet ! Vous savez avec les moissons, j’ai pleins de gars qui travaillent dans leur champ…et puis un lac !? d’une voix paniquée. On va pas creuser un lac parce que l’maire le veux quand même ?!

Haussement d’épaule de Zoyah….Et pourquoi pas ? Voyant Albert sur le point de s’effondrer, elle enchaîna. Non, on ne va pas vous demander de creuser un lac mais, il y a bien l’étang au nord du village …vous savez l’étang avec les fadets, la famille Troussequin…toussa toussa…vous connaissez la légende ?

Albert reprit constanceoui, j’vois bin, personne n’y va à part quelques pêcheurs. Les berges sont point praticables et l’accès y est difficile.

Sourire en coin de Zoyahet bien on va arranger ça…préparez une équipe de quatre hommes et rejoignez moi à la porte de Bourges afin qu’on aille prendre connaissance du travail à effectuer et que monsieur le maire puisse faire trempette. Se retenant de rire en songeant à Thomas faisant quelques brasses au milieu du lac devant toute la population Castelroussine rassemblée pour l’occasion....imaginant un crieur qui annoncerait de manière solennelle..."la baignaaade du maiiirreeee !".

Mine abattue du manœuvre en Chef. C’est qu’il y a plus urgent à faire quand même…et puis tout ça pour voir des donzelles à demi-nues se plonger dans la flotteavec un accent de découragement.

Moui…et bien…c’est lui qui inaugurera l’aménagement de l’étang…euh…du lac…hum…on le jettera à l’eau…huhuhuune lueur de malice illuminant son regard.

Oh ! Ma foi mais vous n’y pensez point ! Y’a son armée et si on l’touche, il nous f’rat battres’affola Albert qui craignait les nobles comme personne.

Erf…euh…et bien on poussera sa fiancée à l’eau alors …cela donnera au maire un avant-goût de sa nuit de noce. Huhuhu... rétorqua Zoyah qui ne se démontait pas facilement.

Ricanement d’Albert qui s’en va rassembler quelques manœuvres tandis que Zoyah se dirige vers les écuries afin de seller sa monture.

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pnj
Au même moment, au bord de l'étang.




Alors ? Tu viens, d’une voix caressante.

Le beau rouquin venait d’inviter la jeune fille qui l’accompagnait à s’étendre à ses côtés. Allongé dans les broussailles, il avait avec peine et tourments aménagé un petit nid d’amour dans la flore locale, soit des épines, des ronces, et quelques herbes folles, jaunies par la chaleur du soleil.

Les avant-bras griffés par les épines et les cheveux en batailles à cause de l’effort, Renaud attendait que sa future compagne de jeu s’allonge à ses côtés. Le coin était idéal selon lui pour discuter, voir plus si affinité. Enfin surtout voir plus.


Tu verras, lui avait-il murmuré à l’oreille lorsqu’ils se trouvaient dans la taverne où il avait essayé de lui tourner l’esprit à l’aide d’élixirs de désinhibition. Là où je t’emmène nous ne seront jamais dérangé, lorsque la délicate jouvencelle se plaint de la cacophonie qui régnait au Hérisson Hurleur.

C’est l’étang des fadets. Et en effet, les deux lascars ne risquaient pas d’être importunés. Pour cause, personne n’y mettait jamais les pieds, hormis quelques pêcheurs du dimanche. Il fallait avouer que pour atteindre une des berges de l’étang, il fallait être bien motivé, c’était pire que la forêt vierge.

Depuis, le temps qu’il rêvait de la passer à la marmite cette sainte-nitouche de Megane. Il aurait de quoi se vanter en taverne s’il parvenait à ses fins.
--Megane
[De pucelle à plus seule… Des fois, il vaut mieux y réfléchir à deux fois]




Mégane était habituée à dire non. Trésor de sa mère, celle-ci avait toujours eut comme recommandation de refuser toute proposition qui émanerait d’un homme. Les hommes c’est le maaaaaaaaaaaaal ma fille ! Et notre bonne jeunette avait entendu ça aussi souvent qu’il y a de jours depuis sa naissance. Sauf que… Et oui, il faut bien que le trésor maternel voit de lui-même le pouvoir du charme féminin. Sauf que la damoiselle aimait à rire et à être en charmante compagnie.
Ce jour-là, c’était le beau Renaud qui lui servait de trompe-ennui. Sage trompe-ennui puisque la jouvencelle n’accordait ni son cœur ni son corps à qui que ce soit. Conditionnement maternel oblige ! Et elle se trouvait là, au milieu de nulle part à mirer le beau rouquin de ses yeux de biche un peu apeurée. Quelle idée avait-elle eut de le suivre ? Il n’y a pas à dire les quelques boissons qu’elle avait siroté avaient du lui tourner la tête. Et puisque tout valsait doucement autour d’elle, il valait mieux qu’elle le rejoigne sur l’herbe. Précieusement, la petite brune s’installa auprès du rouquin. Assise aussi droite qu’un piquet. Et maintenant, on fait quoi ? La question tournait trop vite dans la brune tête légèrement avinée. Le regard se porta au loin, sur l’étang des fadets.


Tu avais raison. C’est calme ici. Un léger sourire s’adressa à Renaud tandis que la jeune Mégane reportait son attention sur son compagnon.
pnj
Au milieu des hautes herbes, des criquets et des sauterelles




Renaud la contempla quelques instants de ses yeux ambrés. Ses mirettes étincelaient véritablement de convoitise en imaginant les merveilles que pouvait cacher les jupons de la douce Mégane. Lorsque la jolie figure de la jouvencelle se fendit d’un sourire sublimant alors l’éclat de son visage, il cru perdre pied. Qu’elle était belle et comme il la désirait. Il réalisa à ce moment précis que cette envie était bien plus forte qu’il ne l’avait imaginé et qu’elle lui tenaillait les reins d’une manière presque insoutenable. Cette fille avait comme un goût d’interdit, une saveur de paradis perdu qui disparaîtrait une fois qu’on en ouvrirait la porte. Ce jour, il ne se sentait pas l’âme d’un gardien de sanctuaire mais plutôt d’un chasseur de trésor. Renaud était ainsi. Un séducteur de grande renommée mais de peu de conscience. La vertu des jeunes filles, il n’y attachait guère d’importance. Seules ses envies comptaient. Et pour le plus grand malheur des pères de famille Castelroussins, Renaud éprouvait du désir pour presque chaque femme. Surtout les intouchables. Sa quête de la jouissance absolue était souvent couronnée de succès. Il était beau. Les femmes avaient les yeux qui papillonnaient sur son passage. Presque qu’inconsciemment, elles ne pouvaient s’empêcher de remettre de l’ordre dans leur chevelure ou de défaire un bouton de leur corsage. Un bellâtre à faible moralité et paresseux comme une couleuvre. Tel était le portrait de Renaud. Paresseux, une grosse fainiasse que ce garçon. Peu nombreux étaient ceux qui l’avaient vu travailler un jour. C’était vraiment par nécessité ou lorsque son père l’obligeait à aller vendre ses légumes sur le marché à un prix indécent. Et il les vendait, il était tellement beau. A cet instant précis, le jeune garçon est subjugué par la grâce de Megane. Il pose sur elle un regard brûlant d’un désir à peine maîtrisé.

Comme tu es jolie lui chuchota-t-il à l’oreille alors qu’elle prenait enfin place à ses côtés. Il s’arrangea pour que son souffle, légèrement alcoolisé, vienne caresser la nuque de la pucelle afin de la faire frémir. La main de Renaud lui effleure l’épaule du bout des doigts. La jeune fille semble toute vibrante. Un sourire carnassier se trace alors sur le visage poupon de Renaud.

Calme ! Ah ça oui, passant ses mains derrière sa tête et s’allongeant sur le dos le regard accroché au ciel bleu.

Je te l’avais dit qu’on ne sera pas dérangésourire faussement bienveillantalors Megane si tu me parlais un peu de toi ? se mettant sur le côté et la reluquant franchement. Et voilà la technique de Renaud. Il fait parler les femmes. Il fait semblant de se montrer attentif, compatissant et soucieux de leur petite personne. Il les laisse croire que lui, jamais il ne les abandonnera, qu’il sera toujours là pour les soutenir. Ensuite, il amorçait la phase deux, soit la flatterie. Une avalanche de compliments et généralement, elles étaient à point.

Tu as un fiancé ? Une fille aussi magnifique que toi, le contraire serait étonnant. Je suis certain que si le Duc de Berry te voyait, il voudrait t’épouser sur le champ. Norf ! C’est qu’il y a va à la louche le Renaud.
Zoyah
Au même moment dans le village…

Zoyah se trouvait plantée comme piquet au milieu de l’écurie. Son regard rivé sur lepalefroi blanc en provenance direct des écuries de Chântome. Comme pour se convaincre que ce n’est pas une apparition, elle le scrute de part en part en plissant les yeux. Il n’avait pas de nom ce cheval…pas encore… il ne lui appartenait même pas. C’était juste un emprunt…enfin c’était bien plus que ça. Au départ, il était le cadeau que Zoyah avait l’intention d’offrir, avec l’aide financière et la complicité d’Ysandre, à Masacio. Elle en avait relativement assez de le voir se faire trimballer dans son coche à longueur de temps. Il était temps qu’il monte à cheval comme un homme avait-elle décidé. Il n’en aura pas le temps. La bête était restée à la Guifette et la tisserande avait presque failli l’oublier. Un jour où elle était venue récupérer tous ses effets personnels et quelques autres afin que la marraine déçue puisse fermer les lieux, elle l’avait aperçu dans le pré broutant en compagnie de Gulliver. La voiles avaient étaient posés sur les meubles, les tapisseries décrochés, le peu d’objets précieux rapatriés à Chântome tout comme les domestiques. Zoyah avait récupéré certains meubles, quelques un de ces canards, Gulliver et le cheval. Le sien ayant une fêlure au sabot, Jonas lui avait interdit de le monter. Hors pour faire ses allées et venues quotidiennes entre le campement des bûcherons et sa maison, elle en avait bien besoin. Elle avait donc saisit l’occasion. Ce cheval ne lui rappelait en rien son ancien compagnon, il n’était donc lié à aucun douloureux souvenir.


Elle siffla l’animal qui frémit de suite. Qu’il semble nerveux pensa Zoyah qui avait un peu de mal à le maîtriser. Pourtant, ce n’était pas un étalon, juste un hongre comme le sien mais il avait le sang chaud. De plus, il était bien plus grand que Seymar et bien plus imposant. Quelques pas en direction de la bête qui redresse la tête…ah, il va falloir lui trouver un nom…Zoyah se saisit du tapis et de la selle qu’elle pose délicatement sur le dos de l’équidé un brin trop sensible.

Allons…sois gentil… sur un ton qui se voulait autoritaire tout en le flattant du plat de la main. En quelques minutes, la jeune femme vint à bout de la séance d’harnachement. On la retrouve plus loin, menant le cheval par la bride en direction de la porte de Bourges.

Albert et quatre hommes l’attendent patiemment. L’un d’entres-eux tiens une mule par la bride. Derrière la bête, un charrette contenant le kit du parfait petit désherbeur. Un sourire satisfait fleurit sur les lèvres purpurines de la tisserande. Elle passe devant eux et les salut poliment avant de sauter en selle.

Ne tardons pas ! …Albert montrez-nous le chemin !

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--Megane
[A trop jouer, on peut se brûler les ailes.]




Le regard un instant distrait par un papillon, la douce Mégane détourna la tête pour le suivre un instant des yeux. Ce lépidoptère aux couleurs chatoyantes vint se poser non loin d’eux. Il était magnifique et, pendant un bref instant, la jeune vierge failli proposer une chasse aux papillons. C’est le souffle du jeune hâbleur qui reporta l’attention de la vestale brune au moment présent. Le compliment ne la toucha pas. Après tout, elle était habituée de l’entendre par sa chère mère… Alors venant des autres, cela lui importait peu. Cependant, le calme du lieu associé aux torpeurs de l’alcool donnaient envie de se laisser aller. Un doux sourire poli répondit au compliment. Les prunelles noires ne quittaient plus le visage du jeune homme. Un effleurement du bout des doigts, un frémissement… Début de l’émoi… La jeune femme se retint de justesse. La tentation de s’allonger près de l’ardent mâle se faisait de plus en plus présente. Mégane devait user de presque tout le reste de volonté pour ne pas céder à la douce langueur.

Te parler de moi ?
La voix partit légèrement dans les aigus, petite fausse note due à la surprise. Jamais on ne lui avait demandé de parler d’elle. Généralement, les jeunes paons se contentaient de rouler des muscles pour l’éblouir et bien souvent vainement. La question la perturba. Parler d’elle… Mais que dire justement ? Elle n’avait que peu à raconter et surtout rien d’intéressant. La bouche n’eut que le temps de s’entrouvrir que Renaud poursuivait l’offensive.

Je…Euh…Non, je n’ai pas de fiancé. Maman n’a pas confiance en la gente masculine pour me chercher un fiancé. La rose langue passa rapidement sur les lèvres ourlées tandis qu’elle tentait de garder contenance, troublée qu’elle était par l’attitude peu fréquente de son trompe-ennui du jour.
--Hercules
Hercules, courageux bénévole, castelroussin d'origine (un pur de dur s'il en est!), se dirigeait à pied en direction de l'étang, au nord du village...

Les outils aussi divers que variés raisonnaient dans la berouette, qui dansait un peu bruyamment sur le chemin quelque peu défoncé qui le menait à son but final: exaucer les voeux de son altesse sérénissime, le duc de Dun-Le-Roy, fraichement promu maire... Cas de force majeure qu'ils ont dit, mon c** oui, c'est pas une force majeure, c'est un cataclysme majeur! Quelle idée d'aller quémander un lac en plein été, alors que les moissons battaient leur plein, et qu'il y avait tant de gazoutes à reluquer entrain de siester à l'ombre d'un arbre...

Ha les gazoutes de Châteauroux! Les plus belles de tout le Royaume, foi d'Hercules. Il en avait longtemps voulu à ses parents de l'avoir affublé d'un sobriquet aussi ridicule... Combien d'idylles manquées à cause d'un nom aussi lourd à porter, combien de rires au nez a-t-il subi, autant de blessures pour son amour propre...

Heureusement, s'il en restait bien une qui savait l'apprécier à sa juste valeur, c'était bien l'Officier des Eaux et Forêts, la charmante Zoyah. Elle avait toute sa confiance, aussi n'hésita-t-il pas un instant quand elle lui demanda de se charger de cette mission "délicate". Il faut dire que depuis quelques semaines, elle avait retrouvé un certain gout à la vie. Bien que vilaine dans l'âme, il préférait largement la voir sourire...
pnj
Viens à l'étang de Châto...darladirladado...y a des nanas, y a l'beau Renaud....darladirladado...








Renaud écouta avec une patience qui lui était peu commune la belle Mégane. Pendant que la jeune fille lui racontait quelques pans de sa vie bien monotone avec sa mère, le jeune homme se contentait de ponctuer chacune de ses phrases par des « Oh vraiment ? », « Et bien » ou « fichtre ! » Il ne s’intéressait pas vraiment à ce qu’elle disait mais tentait à la mettre en confiance. Au bout d’un moment qui lui sembla interminable, Mégane s’arrêta de parler. Il en profita alors pour analyser rapidement la situation. Son but : assouvir quelques penchants bien naturels avec la demoiselle. La proie n’était pas facile à saisir. Nombreux étaient ceux qui s’y étaient cassés les dents. Et Renaud, aussi beau soit-il, avait la délicatesse d’un charretier. Il lui aurait été tellement plus simple de la basculer en arrière et de lui faire son affaire. Mais Renaud, malgré ses innombrables défauts n’était pas de ce genre là. Il savait se montrer insistant mais de là à forcer les filles, ça non.

Il avait portant noté qu’il était loin de laisser la jeune fille insensible. Ses joues empourprées, sa respiration rapide qui semblait faire bondir sa poitrine, les frissons de sa peau. Tout chez Mégane semblait dire que Renaud lui plaisait. Maintenant, il fallait saisir le bon moment. Et comme Renaud est un adepte des bonnes vieilles recettes qui mènent au râteau inévitable si la belle a un peu de jugeote, il attendit que l’occasion se présente. Elle ne tarda pas trop à se présenter en une bestiole qui se pose en toute innocence sur la chevelure de la demoiselle.

Se penchant sur Mégane pour ôter le petit insecte, Renaud en profita pour plonger ses yeux ambrés dans le regard troublé de sa compagne et de frôler sa bouche de ses lèvres. Guettant alors l’instant propice où elle baisserait sa garde, le moment où il fondera sur elle tel un rapace sur sa victime, Renaud resta ainsi figé.

La douce Mégane à la fois ensorcelée par ce regard pénétrant, émue par les caresses un peu nouvelles pour elle, sentit ses défenses s’écrouler progressivement. La chaleur des lèvres douces du jeune homme effleurant les siennes balayèrent en un instant les recommandations de sa mère. Mais pour combien de temps ?

Renaud saisit l’occasion et appliqua délicatement sa bouche sur celle de Mégane afin de lui offrir son plus langoureux baiser. Tandis qu’une de ses mains caressait lentement la chevelure brune de Mégane, il la pressa contre lui de l’autre. Quelques soupirs étouffés…c’était bien parti pour Renaud sauf que quelques instants plus tard…
Zoyah
[et petit à petit on se rapproche…]

La petite troupe franchit la porte de Bourges sous un soleil de plomb. Personne ne parlait. Tous suivaient Albert qui, il faut bien le dire, y allait plutôt à reculons. Un bref arrêt afin de regarder les moissonneurs qui trimaient dans leur champ. Un signe de la main afin de les saluer et de les encourager de loin. Ils croisèrent quelques éleveurs de moutons portant leur ballot de laine au marché ou directement chez le tisserand qui se chargerait de la traiter. C’était grande période de tonte. Zoyah regrettait de ne pas avoir pris son tricorne, celui qu’elle portait lorsqu’elle était Prévôt. Le soleil lui cuisait littéralement le cuir chevelu, d’autant plus fortement qu’elle était haut-perché. Un coup d’œil à ses compagnons, un sourire encourageant à leur attention. Oh ! Tiens, il y a Hercule. Le pauvre bougre, qu’elle idée de l’avoir affublé d’un prénom aussi ridicule...en plus sa rime. Zoyah ira le saluer plus tard. Albert stoppe tout le monde devant un sentier guère engageant.

C’est là ?! s’inquiète la jeune femme dissimulant avec peine son effarement.


Ben voui, mam’zelle ! j’vous l’avais bien dit que c’était pas praticablesur un ton un peu expert.

Devant s’ouvrait un chemin d’une centaine de toises où les herbes hautes se mêlaient avec malice aux ronces. On pouvait deviner que le chemin était pourtant fréquemment emprunté malgré l’épreuve qu’il représentait en lui même.

Bonsoupire désabuséeAlbertmarque une pause le temps de la réflexionvous allez repartir au village et revenir avec une bonne vingtaine de volontaires…hum…désignésléger toussotement un peu gêné. Quant à vous trois...désignant trois hommes du mentonvous allez commencer à aménager le sentier.

Se retourne sur sa montureHercules ?...sourire de l’homme…vous allez me suivre car nous allons inspecter cet étangun coup de talon à son fier palefroi qui renâcle et elle s’engage sur le chemin. Hercules et sa bérouette la suivant tant bien que mal à travers les épines et les herbes folles.

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Zoyah
Cyclope broutait paisiblement à l’ombre d’un saule, fouettant l’air sec de son panache blanc. Sa cavalière avait mis pied à terre afin de mieux explorer les environs. Son regard d’azur, étrangement inexpressif semblait se perdre au-delà de l’étang tandis que son visage impassible ne trahissait aucune de ses pensées. Un botte reposant sur un monticule, prenant appuie sur cette jambe, une main agrippée à la hanche, Zoyah était comme hypnotisée par ce paysage à la fois enchanteur et repoussant.

Elle s’imaginait être aux débuts de l’Humanité lorsque la nature n’avait pas encore été domestiquée. Il se dégageait un parfum d’aventure des lieux mais également une forte agressivité. Le fait d’être juchée sur un haut palefroi lui avait épargné d’être griffée par les ronces et les épines ce qui n’était pas le cas d’Hercule qui pestait en tentant de faire avancer sa bérouette. Fermée à tout ce qui l’entourait, Zoyah ne l’entendait pas fulminer après une racine qui avait bloqué sa chère bérouette. Combien de temps resta-t-elle à laisser son regard flâner d’un buisson à un arbre, d’un arbre à l’onde, e t son esprit vagabonder au gré de son imagination ? Suffisamment longtemps pour que le brave Hercule l’interpelle avec une pointe d’impatience dans la voix.


Mademoiselle ?

??!!??!!??

Bref moment de flottement au Zoyah revient à la réalité.

Euh…oui…pardon…qu’il y a-t-il ?...posant sur lui un regard un peu courroucé d’avoir été surprise en pleine rêvasserie.


Et bien…que fait-on maintenant qu’on a vu l’endroit ? légèrement inquiet.

Oh…euh….laissant courir de nouveau son regard sur l’étang et ses environs….je l’ignore, à vous de me le direle fixe de ses perles azurinesEt bien par où commence-t-on ?...reprend-elle avec une pointe d’ironie.

Hercule sourit un peu bêtement et commence à se passer la main dans les cheveux lorsqu’un cri retentit.


Non mais ça ne va pas !!!

*PAF !!!!!!*….vous aurez forcément reconnu le son provoqué par une claque monumentale qui vient de s’abattre sur la figure de quelqu’un.

Ne recommence jamais ça !!!

Les deux « agents techniques » de la mairie sursautent. Zoyah reculent de quelques pas. Hercule se saisit de sa binette qu’il lève de manière menaçante au-dessus de sa tête.

Deux secondes après, ils aperçoivent Megan surgir de nulle part, les cheveux ébouriffés, rouge de colère et hurlant comme une forcenée. La jeune fille dont le chemisier était défait, blanchit en les voyant.

Mégan ? Qu’est-ce qui t’arrive, qu’est-ce qui tu fais ici ? à peine le temps de prononcer ces quelques paroles que la jeune fille s’enfuit à grandes enjambées devant l’air stupéfait d’Hercule et de Zoyah. Si la vision les interloqua quelques peu ce qui suivit les laissa carrément sur le séant. Renaud s’était redressé subitement en se frottant la joue rougie par la claque. La chemise ouverte, les braies sur les chevilles et….


Misère….marmonna Zoyah devant un Renaud dont la virilité ainsi exposée ne laissait planer aucun doute sur le degré d’excitation du jeune homme.
Et comme si la gêne n’était pas suffisante, Zoyah et Hercule avaient rivé leur regard ahuri sur cette partie précise de son anatomie.

Le jeune homme déjà bien rouge, s’empourpra de plus belle et se hâta de remonter ses braies. Les deux compères étaient restés mué devant le spectacle inattendu. Renaud s’apprête à prendre la poudre d’escampette que déjà Hercule, amusé par la mésaventure, le stoppe de la voix et l’invite à se saisir d’une cisaille. Le jeune homme proteste mais quelques menaces bien placées suffirent à le convaincre. Il valait mieux pour lui trimer sous le soleil que d’avoir à affronter la fureur de la mère de la jouvencelle.

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Zoyah
Quelques semaines plus tard


Quelques semaines plus tard, les Castelroussins eurent le plaisir de découvrir leur étang sous un nouvel aspect. Celui d’un espace verdoyant et fleurit propice à la détente, la baignade estivale et l’amusement. De parcours du combattant, l’étang des fadets était devenu un lieu d’agrément où bon nombre de Castelroussins aimeraient certainement se retrouver.




Les berges avaient été aménagées et une herbe douce et verte formait un tapis moelleux où oil était agréable de s’asseoir.

Quelques troncs d’arbres formaient de petits bancs improvisés tandis qe d'autres avait étéfbriquésà partir de gros blocs de pierre. Les saules et autres arbres offraient une ombre salvatrice, protégeant les gens des agressions du soleil. L’eau était relativement limpide et semblait être un appel à la baignade et à toutes réjouissances aquatiques.

Pas de concours de chemises mouillées. L'étang de sFadets attendait la visite de celui qui était à l'origine de sa renaissance pour s'animer de ce genre de festivités. Le Duc de Dun-le-Roy était attendu et la jeune mairesse comptait bien lui fairepiquer une tête. Ainsi, le plan d'eau serait baptisé et certainement protégé des noyades tellement il est vrai que Ducounet était proche du Très-Haut.

L’étang était un fait un ancien bras de l’Indre qui s’était retrouvé par quelques secousses terrestres et quelques entreprises humaines, isolé de son grand frère. Néanmoins un ru souterrain continuait à les relier, offrant ainsi toujours de l’eau fraîche et non croupis au plan d’eau.
Zoyah
Une journée, au mois de septembre...

Assise sur les berges de l’étang au Fadets, récemment aménagée en un coin plaisant et accueillant, la jeune tisserande était perdue dans ses pensées. Elle était venue seule afin de mettre définitivement fin à quelques anciens mauvais souvenirs. Sa vie semblait avoir emprunté un autre chemin. Bien plus mystérieux, voir incertain, mais tellement porteur d’espoir. Elle avait un nouveau compagnon maintenant et elle exigeait…oui…exigeait qu’il fut le dernier. Plus qu’une prière adressée au Très-Haut, c’était là une réclamation. Une grimace se fige sur son visage opalin à l’évocation du mot « nouveau » A croire qu’elle était un cœur d’artichaut ou une croqueuse d’homme. Rien de tel à vrai dire…elle avait juste manquait de jugeote dans ses choix et surtout de chance. Néanmoins, elle sentait que le vent avait tourné, pour preuve, que bientôt il la mènerait sur de nouveaux chemins, loin du Berry.

Un poing serré reposant sur ses genoux renfermait les vestiges de sa dernière relation amoureuse qui s’était terminée de la manière la plus tragique qui soit. Les reflets de l’onde miroitaient au fond de ses iris. A quoi pensait-elle ? …à rien, même celui qui lui avait offert le bracelet et les boucles d’oreille en or qu’elle tenait fermement entre main ne parvenait à s’imposer à son esprit. Elle ne l’avait pas chassé…son souvenir s’était progressivement dissipé. Non pas qu’elle l’avait oublié, non, elle pouvait encore le décrire des pieds à la tête, raconter ses qualités et ses défauts mais tout simplement qu’un matin elle s’était réveillé et il n’était plus là.

Alors qu’elle était maintenant terriblement amoureuse de son Magyar …éprise comme jamais elle ne l’avait été jusqu’à présent. Loin d’être à sens unique, à des lieues d’être oppressant et exigeant, cet hyménée qui avait germé au fond de son petit cœur et qui dorénavant s’exprimait aussi bien physiquement que sentimentalement, avait une saveur encore inconnue qui l’incitait à le laissait cloître encore plus encore.
Il était temps pour elle de tirer un trait sur une partie de son passé afin de n’être plus qu’à lui…et seulement à lui…son Ashlaan.

Aucun tremblement, même pas une larme. C’est un visage serein qu’elle affichait lorsque d’un geste presque maladroit elle envoya au fond de l’étang les précieux bijoux. Les seuls qu’elle eut possédés. Elle avait rendu leur liberté à ses fameux canards quoique certains aient été transformés en foie gras. Gulliver, le poney avait été cédé à une famille de braves paysans afin qu’il tire leur chariote. Quant à la biquette, Jazz…elle l’avait gardé prêt d’elle tout comme Cyclope, le palefroi blanc.

Elle resta longtemps à observer son reflet dans l’eau de l’étang. De longues heures où elle entrevoyait un nouvel avenir… se demandant ce que lui réservait son destin.

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