Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Une épopée Royale en terre de Bourgogne

Keyfeya
[Nevers- Quelques jours plus tôt]

La troupe Royale était enfin arrivée à un carrefour de sa vie. Les membres de la Licorne qui l'avaient accompagné jusque là, reprendraient leur route et elle serait prise en charge dans cette charmante ville de Bourgogne par un Capitaine de la Garde Royale tout neuf et attendrait que quelques autre membres de son gouvernement viennent la chercher pour reprendre la route vers la première étape de son Domaine. A peine allongée sur une couche, dans une auberge, qu'on lui fit remettre deux plis. Et la Reyne ne put s'empêcher de se demander quelle connerie, elle avait encore fait. A la lecture, elle fût quelque peu soulagée et prit le temps de faire prévenir sa Seigneurie Walan ainsi que sa fille, pour que l'Ordre de la Licorne l'accompagne à quelques lieues de là, dans un domaine bien plus cossu qu'une auberge et où sa sécurité serait assurée.

Puis, elle s’attabla pour répondre à chaque courrier et en écrire un troisième.


Citation:



    De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
    A Vous, Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Decize & Saint-Robert.

    Salutations,


      La surprise est heureuse et Nous acceptons bien volontiers de venir séjourner en vos terres de Corbigny selon votre invitation. Une troupe de l’Ordre de la Licorne, Nous accompagne ainsi que notre bien aimée fille. Notre nouveau Capitaine de la Garde Royale doit justement Nous retrouver à Nevers ainsi que quelques Grands Officiers qui prendront la suite de notre escorte. Je les ferais donc prévenir de venir Nous chercher en votre fief. D’autant plus que tout le monde est ainsi bien plus rassuré de me savoir en sécurité.

      Nous sommes ravie également de pouvoir vous rencontrer dans un cadre moins formel que lors des hommages, car voyez-vous Nous avons été invité à vos épousailles, point par vous-même mais par une troupe de personnes que certains qualifieraient de loufoque, et si je vous retranscris un peu l’invitation :

      « Keychouchooou, tu viens au mariage d’Aimbaud ? »
      « Je ne connais pas Aimabud. Je ne suis pas invitée. »
      « Quoooiii tu connais pas Aimbaud ? Viens quand même !»

      Sachez que Nous sommes bien venue avec notre époux, lors de cette célébration mais écrasés par une bande de poneys après une longue route, Nous avons été laissé à l’article de la mort dans le carrosse, la tentative de meurtre par compression, saoulage et cris stridents ayant cependant été un échec. Nous avons survécu comme vous vous en doutez. Nous félicitons cependant votre heureux couple avec bien du retard.

      Si Nous avons tout compris, vous avez donc pris en épousailles, Lucie de Josselinière, ce qui est vraiment encore une fois, une bonne surprise puisque Nous pourrons ainsi la remercier de vive voix, car malheureusement la Reyne que je suis, a bien du mal à être à jour de toutes ses tâches en une journée. Ainsi, elle a fait faire pour Nous une magnifique création de bésicles, dont Nous ne pouvons plus Nous séparer et Nous serions enchantée de la féliciter de sa diligence et de sa gentillesse à notre égard.

      Nous tenions également à vous souhaiter bonne chance pour les élections, Nous avons pu prendre connaissance sur le panneau en Sénéchaussée que vous étiez à la tête d'une des listes pour les prochaines ducales.



    Qu’Il vous garde & qu’Il vous guide.

    Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de l’An de Grâce MCDLXV.






Le courrier partit de suite par un petit page qui saurait bien trouver le Marquis. Puis elle passa aux deux suivants.

Citation:



    De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
    A Vous, Wayllander de Leffe-Miras, Capitaine de la Garde Royale,

    Salutations,


      Nous sommes ravie de ses présentations, et vous félicitons pour votre nomination comme Capitaine de la Garde Royale. Vous optez donc pour la devise " Mon corps pour le Roy" ainsi votre vie en effet se fera au sacrifice, et Nous vous remercions de votre engagement.

      Nous venons d'être invitée à séjourner dans le domaine de Corbigny, par le Marquis Aimbaud de la Josselinière, Notre vassal, et Nous nous y rendons dès à présent et vous pourrez donc Nous y retrouver.

      Nous tenions cependant à vous faire savoir que Nous avons été élevée dans la voie des armes depuis notre plus jeune âge et qu'en sus de qualificatifs que vous apprendrez à connaître sans doute, le doux nom de " tête de pioche" pourrait Nous être acquis également bien que personne ne se soit encore permis cette audace. Nul doute que cela ne saurait tarder, mais votre tâche ne sera pas des plus aisées. D'autant plus que parfois, Nous passe bien des idées saugrenues par la tête. Vous nous en voyez contrite mais Nous ne pouvons changer.



    Qu’Il vous garde & qu’Il vous guide.

    Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de l’An de Grâce MCDLXV.






Elle se demanda si elle ne devrait pas faire changer ses pages, comme on change des chevaux, à force sans doute qu'elle les épuiserait. Et elle s'en alla à rédiger son dernier courrier.

Citation:



    De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
    A Vous, Septimus de Valyria, Duc de Bourgogne,

    Salutations,


      Votre Grâce, Nous foulons depuis quelques heures les terres de Bourgogne avec un réel grand plaisir et tenions à vous faire savoir notre présence.

      Votre aimable Duc de Corbigny, Nous a proposé de Nous loger quelques jours avec notre petite troupe car Nevers sera le lieu d'un changement de garde à notre égard et cela semble rassurer tout le monde que Nous puissions loger dans un endroit sûr pour notre personne. Nous avons donc accepté de bonne grâce.

      Nous avons pu voir que lui, comme vous, étiez tête de liste pour les prochaines ducales, ne voyez aucune offense, ni préférence en matière politique quand à notre choix de résidence et Nous vous souhaitons bonne chance également pour le jour final des élections. Vous connaissant un peu, nul doute qu'un peu de concurrence n'a pu que vous faire plaisir, et cela ne fait que Nous indiquer que la Bourgogne est dynamique.

      En ce qui concerne notre affaire de procès, Nous ne vous oublions nullement et notre verdict tombera les jours prochains, Nous sommes certaine que pendant cette période -trop longue à notre goût mais que Nous ne pouvons réduire de part les multiples charges qui Nous incombent- vous avez su assurer à la Bourgogne notre attachement sincère et notre préoccupation vis à vis de cette affaire.

      Nous serions ravie de pouvoir converser avec Vous comme à notre habitude si le coeur vous en dit & vos charges vous le permettent. Et comme Nous connaissons les doux cépages de la Bourgogne que sans doute aucun autre vin n''égalerait, Nous vous faisons porter avec ce pli, un fût de notre liqueur de Poire Bergerare, distillée en Périgord, notre Province natale.

      Espérant que ce courrier vous trouve en parfaite santé.



    Qu’Il vous garde & qu’Il vous guide.

    Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de l’An de Grâce MCDLXV.






Un autre page partit avec le courrier scellé et la Reyne ébène fît reprendre ses affaires, pour remonter à sur son poney, souriant à sa fille. L'escorte se remit en route, rejoignant les terres de Corbigny attendues. Cette fille qu'elle avait cru perdue pour toujours et que chaque jour, elle regardait comme un miracle de la nature et du Très Haut, maintenant à ses côtés. Cette fille qui parfois lui en voulait à mort, s'étant cru abandonnée. Nul doute que la mère et la fille étaient des têtes de lard et que l'on ne pouvait douter de la filiation.

A l'entrée du domaine, on annonça.


Sa Majesté la Reyne de France.

Point de doute que la résidence serait plus confortable.
_________________
Neisseria
Corbigny, haut lieu de la Bourgogne. Entre Dijon et Nevers, entre troufions et pervers, Corbigny arbitrait noblesse et pécores. Ainsi s'y trouvait le Comte de Leffe, qu'une majesté venait chercher. Ainsi aussi s'y trouvait une fille de rien, Lison, Lisette, l'amie de la gitane, qui avait par bonne fortune pris récemment possession de plusieurs robes, que Neisseria avait charge de recoudre.

À cet effet la gitane avait-elle promis qu'elle serait à Corbigny incessamment, séance tenante, aussi vite que possible, avant d'avoir pu dire "Kashitarac !". Voilà. Pour ceux qui ont du mal à suivre, l'histoire commence .

La gitane se targuait depuis toujours d'être une femme de parole. La parole, dans son peuple, est d'une valeur sacrée. Alors, si elle dit à son amie qu'elle arrive, et si elle dit que son courrier la précède de peu, c'est qu'elle mettrait tout en oeuvre pour ne pas détromper ses mots. Voilà pourquoi, après avoir posé le camp au bord de quelque recoin du Morvan, elle tira énergiquement sa roulotte vers Corbigny et y parvint de bonne heure ce jour-là. Elle était vêtue, grâce au ciel, de ses habits du dimanche, pour deux raisons : la première, elle allait quand même chez le marquis, même si ce n'était pas pour voir le marquis, et même s'il n'avait pas mérité son respect par la fort vilaine pièce qu'il avait fait donner d'elle. La seconde, c'était tout bêtement qu'elle n'avait pas encore trouvé le temps de laver ses vêtements, depuis le jour où Eleas Césarion le vilain-pas-beau l'avait jetée dans une mare pestilentielle parce qu'elle était en train de dépecer un poney (je sens que c'est le bon topic pour parler de poneys). Et comme votre auteur préféré vous l'a déjà dit dans un autre conte, mais je ne vais pas mettre le lien parce que c'est fini les placements de produits (mais si vous insistez, si, je le sais, ça s'est passé ici) — comme, je disais, Neisseria ne possède que deux tenues, une de tous les jours et une pour les grands jours, et bien voilà : elle portait ses habits du dimanche.

Elle avait embarqué Gono en chemin (à deux, on tire la roulotte plus vite). Ils avaient laissé à l'entrée du village ladite roulotte, Gono était parti récupérer chez un revendeur-magouilleur connu de lui seul un stock de robes pour son projet de friperie, et ainsi, seule, la voilà aux herses du château, bien vêtue de bleu et de jaune, à se demander par où on entre, et... Tiens. Toute une troupe qui s'avance vers elle, soulevant de la poussière sous leurs sabots de poney. Ouah. Genre vraiment toute une troupe. Avec pavois, gardes, oriflammes et tout le chambardement. Et, forcément, un sous-fifre qui lui dit :


Sa Majesté la Reyne de France.
Ah mais ! Ah mais non y'a erreur, pour sûr, j'ai beau être en bleu et jaune et tout, j'suis pas la reine, moi ! Zou, allez, du balai, moi faut que je trouve comment on rentre là. Et jetant un regard suspicieux à ce héraut-messager... A moins que vous aussi vous voulez entrer ? Non parce que si c'est ça, faut faire la queue comme tout le monde, j'étais là prems, d'abord !

Cet intermède vous est offert par l'office du tourisme et des animations de Bourgogne.
_________________
Lucie
Aimbaud de Josselinière avait, selon son épouse à tout le moins, l’art du bonheur. Il se dégageait de lui cette félicité tranquille et séduisante qu’ont ceux qui savent leur destin bien ficelé, qui sont capables de se rassasier des menus plaisirs que chaque jour offre sans laisser les grands drames de la vie trop les abîmer. De cette quiétude affichée et ressentie, il faisait don à toute sa mesnie. A Corbigny comme sur le reste de ses terres les semaines et les mois coulaient sans heurt, bercés d’une musique semblable à quelque primesautière ritournelle.

Ce jour toutefois, la château qui dominait le duché c’était paré d’un voile radieux et vif. Il y régnait des airs de fête. Légers. Légers. Cela faisait comme de petites bulles de champagne remplissant l’air. Rires et chuchotements se rencontraient dans un tourbillon joyeux, dansaient tout autour du palais, se répercutaient contre ses murs. L’annonce de la visite de Sa Majesté avait séduit les coeurs et collé des sourires aux bouches. Domestiques, dames de compagnie et autres seigneurs s’activaient, pleins de ferveur et d’enthousiasme, qui polissant l’argenterie avec un soin maniaque, qui hésitant trois éternités durant face à des coffres dégorgeant de vêtements.

Sans surprise, ce sujet (celui de l’habillement, donc, suivez un peu !) avait vu les marquis de Nemours - et ce même s’ils étaient joliment épris l’un de l’autre - se chamailler longuement. Lui, fidèle à une sorte de classe et de rigidité toute féodale, brandissant un élégant hénin de satin moiré, jurait ses grands dieux qu’il le lui ferait porter de gré ou de force. Elle, grande prêtresse des petites fleurs dans les cheveux, avait vertement répliqué qu’il était coiffé comme un helvète et - enfer et damnation ! - que les chausses de beau tissus bleu toutes brodées de corbeilles d’or qu’il tenait absolument à porter étaient - ouvrez les guillemets - “plus laides que le derrière couvert de chancres d’un lépreux”.
C’était là un motif de dispute régulier puisque, entêtés, ils campaient tous deux sur leurs positions, et chacun connaissait, de fait, les arguments de l’autre par coeur. A ce point de la conversation, ils tenaient bien encore un quart d’heure de bisbille avant que, rompus par cet exercice, ils ne se séparent sur un baiser.

Ou pas.

Gagné par l’effervescence qui avait pris toute la demeure, l’un des epagneuls que le Josselinière laissait entrer dans la maison passa en courant dans la chambre où ils s’opposaient, tourna trois fois autour de son maître, queue battante et langue pendante, avant de voler l’une des chausses précitées et de se carapater avec.


- M’enfin… Commença Lucie, un sourire naissant à ses lèvres, tandis qu’Aimbaud se lançait à la poursuite de l’animal en pestant. Victoire par forfait ! S’exclama-t-elle dans son dos, tant rieuse et railleuse avant de terminer de se préparer, oubliant bien volontiers la coiffe par laquelle elle était plus tôt harcelée au profit d’une couronne de fleurs.

Juste à temps.

Deux minutes plus tard les grilles s’ouvraient pour la reine, sa suite et - puisqu’elle tapait l’incruste - la gitane en bleu et jaune, sur une cour d’honneur chargée de gens d’armes au garde-à-vous, de portes-drapeaux soulevant des étendards aux couleurs des maîtres des lieux, de demoiselles dans leurs plus belles robes et d’autres petites gens tous plus excités les uns que les autres et qui, suivant leur maîtresse, s’inclinèrent humblement à la vue de Keyfeya, faisant là comme une vague humaine s'échouant aux pieds royaux.


- Votre Majesté, sieurs et dames, soyez les bienvenus. C’est un plaisir et un honneur que de vous recevoir et j’espère que vous vous plairez à séjourner ici, fit la marquise, souriante et paisible, quand on lui eut permis de se redresser, tenant sa précieuse cotte d’une main distraite, avant d’ajouter, d’un ton qu’elle ne parvenait pas à vider de son amusement : mon époux devrait nous rejoindre incessamment sous peu. Un petit souci l’a retenu.
_________________
Gauvin.
Sur ordre de la Reyne de France l'escorte se mit à nouveau en marche direction un domaine plus sécuritaire qu'une auberge. L'Errant de l'Ordre Royal de la Licorne faisait partie de l'escorte depuis le début du mois de juin. Depuis Angoulême il assurait avec ses frères et sœurs d'armes la sécurité de la Reyne. Pour Gauvin cela était un immense honneur.

Par contre il avait bien chaud et à la moindre halte il sortait sa gourde d'eau pour remplacer la sueur qu'il perdait à grosses gouttes. Il avait bien chaud durant ses longues journée du mois de juin 1465. Il faut dire que sa tenue n'aidait pas. Chemise de lin, gambison, haubert, plastron d'acier, voilà pour le torse. Heaume à nasal pour la tête et gantelets en fer sur aux mains. Braies, cuissardes en acier et botte de cuir pour les pieds. Sur son baudrier en cuir était sur la gauche attaché son épée bâtarde placé dans son fourreau, dans son dos toujours sur le baudrier était dissimulé une dague, sous sa cape azure frappé d'une licorne d'argent cabré.

L'Errant était perché sur son frison et se trouvait juste derrière le carrosse royal. Les membres de l'Ordre Royal précédait et suivait le carrosse et le Grand Maitre de l'Ordre accompagné du Capitaine Prévôt de l'Ordre restait au niveau du carrosse.

L'escorte traversa les terres du Duché avant d'arrivé de la herse, celle ci se leva et l'escorte entra dans l'enceinte. Une personne profita du passage du convois pour entrer. L'Errant fit alors faire volte face à sa monture et mit sa main sur la poignée de son épée avant de demandé à le jeune femme devant lui vêtu de bleu et de jaune.


Qui êtes vous ?! Vous êtes du Palais Ducal ?!
_________________
Neiss
Tout a ses limites, même l'imbécilité de Neisseria. Ainsi, il fallut peu de temps pour comprendre que le convoi était le convoi royal (après tout, Lison l'avait prévenue que la Reine devait venir à Corbigny, ça aide quand même beaucoup). Le fait que Lucie était là avec toute sa maisonnée était un autre indice décisif ; enfin, les multiples révérences, jusqu'à toucher du nez la poussière du sol, achevèrent de la convaincre. Tant d'obséquiosité ne s'observait pas pour le duc Septimus, il fallait donc taper plus haut. Beaucoup plus haut.

Est-il besoin de dire que Neisseria ne fit pas de révérence ? Ces réflexes ne sont pas innés. Elle n'avait jamais vraiment appris. Elle n'avait jamais vraiment fréquenté la bonne société. Elle ne voyait pas encore qui dans tout ce fatras de sabots et de flonflons était la reine, pour qui elle ferait peut-être bien un effort.
Plein de bonnes raisons, donc.


Qui êtes vous ?! Vous êtes du Palais Ducal ?!
Tiens, ne pas faire la révérence, ça finit par se voir.
Bah, euh, je suis Neisseria la gitane, monsieur-sire, et je suis là en visite auprès d'une amie. Et j'étais là avant vous, hein. Elle sentait le besoin de se défendre, de se justifier, de répéter que, hein, premier arrivé, premier servi. Nom de nom.
La dame Lucie m'a fait entrer, elle me connait, elle m'a même offert du savon de Provence que je vais bientôt utiliser. On l'a déjà dit, les bains, c'est en moyenne un toutes les deux semaines, plus en été, moins en hiver. D'ailleurs, z'avez vu comme elle est bien accorte, la dame Lucie ? Toute jeune et fraîche avec ses fleurs dans les cheveux, c'est peine de la savoir mariée à un marquis gros, vieux et moche, hein ?

________________
Keyfeya
La Reyne pestait. A dire vrai c'était plutôt Keyfeya qui pestait mais maintenant c'était pareil. Elle qui avait été élevée dans la voie des armes depuis son plus jeune âge, dans une forêt avec une vieille ermite qui lui avait appris à manier la lame et la science des plantes tant vénéneuses que médicinales. Qui grimpait aux arbres et errait dans les plaines du Périgord. Elle qui avait été capitaine d'armée et avait fait la guerre. Maintenant on la traitait comme un sucre et elle ne pouvait plus profiter de la douce liberté de chevaucher.

- Mais ma Reyne et si un carreau d'arbalète venait à vous toucher.
- En plein milieu de la campagne Bourguignonne ?
- Un tireur embusqué...votre Majesté.
- Faudrait qu'il soit foutrement bien informé, et qu'il se ballade toujours avec son arbalète.
Admettons que la Chauve-souris enragée arrive à taper l'code ! Admettons ! Et puis bon, c'est pas un petit carreau....
- Oui mais vous êtes la Reyne...ma Reyne.


Elle lui aurait bien répondu que de toute manière avec la malédiction, elle allait finir par crever et qu'il fallait bien s'y faire, mais rien à faire quand on a une bonne dizaine de gardes qui insistent pour vous foutre dans ce foutu carrosse. Le sort s'acharnait d'autant plus qu'elle n'avait pas sous la main 10 branches de céleri à leur fourrer dans le ...Cette image vient d'être censurée pour les moins de 16 ans et les âmes sensibles. Faut l'excuser, elle n'était pas Reyne depuis longtemps et déjà on lui collait du " votre Majesté" à chaque fin de phrase, à croire que son prénom n'existait plus ou qu'il était trop dur à prononcer, ça c'était fort possible. Y avait un truc qui était quand même marrant, c'est que dès qu'elle demandait un truc, elle l'avait direct et on se pliait en quatre pour le lui offrir, par contre on était pas foutu de la laisser voyager selon son bon plaisir.

Le classique " Bordel de merdeuh" était bien évidemment inutile, elle jeta un oeil sur le convoi cependant.


- En même temps, en matière de discrétion, on se pose là !

Un voyage somme toute calme quoi. Quand enfin, elle put descendre avec sa fille de ce maudit carrosse pour retrouver un Gauvin aux prises avec la paysannerie du coin sans doute et son hôtesse avec une couronne de fleurs dans les cheveux.

Marquise, Nous sommes ravie de vous rencontrer enfin et de pouvoir séjourner chez vous. Oui le "Nous" elle l'avait maintenant bien en main. En plus, cela lui allait parfaitement bien car il était maintenant certain, c'était du moins un fait établi en Périgord que Keyfeya était plusieurs dans sa tête. Votre couronne de fleurs est tout à fait charmante et si vous en avez une pour Nous, Nous serions bien preneuse. On y était la Souveraine faisait sa première demande, on pouvait pas dire non plus que c'était insurmontable, en même temps. Puis elle se tourna ver le couple garde/gitane.

Gauvin, laissez donc cette Dame aller prendre son bain, si elle n'est armée que d'un savon et de quelques frusques, je doute qu'elle puisse attenter à ma vie. Oui, la Reyne avait fait quelques raccourcis entre la gitane qui n'était visiblement pas des plus lavées, l'évocation du savon et la fraîcheur de Nemours-consort. Même si, elle ne savait pas trop pourquoi, on venait prendre des bains spécifiquement à Corbigny et d'ailleurs sa réflexion s'arrêta sur un joli petit épagneul salvateur qui vint lui déposer une chausse pleine de bave aux pieds, que la Souveraine se baissa pour ramasser, entre le pouce et l'index, sa bouche laissant passer un flot de paroles sans retenue aucune, et sans passer par la case cerveau et protocole.

Par le Très-Haut qu'elle est moche ! Vous avez bien fait de la refiler comme jouet pour chien.

Et dans son infinie mansuétude, la Reyne de France balança plus loin la chausse immonde, contentant le petit chien qui remuait la queue. Signe des plus évocateurs, c'était pareil pour les hommes, il ne pouvait que vouloir jouer.
_________________
Lison
Si vous souhaitez qu'une nouvelle ne s'ébruite pas, il vaut mieux éviter de la transmettre à une ado de 16 ans. Vous n'aurez pas dit "ouf" que dite nouvelle aura déjà fait le tour du Royaume.

Quant en plus la nouvelle porte sur la venue de la Reine en personne et que cette dernière s'apprête à loger sous le même toit que l'ado en question. Autant dire qu'il n'y a plus lieu de parler de secret.

Élisabeth, souvent appelée Lison ou encore Lisette par les intimes, est donc la jeune demoiselle de compagnie choisie par le Comte de Leffe, nouvellement nommé Capitaine de la Garde Royale (pour ceux là-bas au fond qui ne suivent pas), pour sa Pupille joliment prénommée Aniz. Or il se trouve que, le Marquis et la Marquise de Nemours, dans leur grande mansuétude, ont accepté de loger ces deux demoiselles (ainsi qu'un petit chien nommé Clochard et une poupée au doux nom de Bada) durant l'absence du Comte de Leffe. Ceci explique la présence, en ce moment, de la jeune Lison dans la cour de Corbigny.

Or, Lison, anciennement fille de rien du tout, est très amie avec Neisseria, gitane et diseuse de bonnes aventures. Autant dire qu'entre les deux filles les missives filent plus rapidement que n'importe quel destrier. C'est donc bien évidemment grâce à Lison que Neisseria s'est incrusté à cette réception avec son acolyte Messire Gono, dont Lison n'est pas insensible au charme.

Sauf que Lison n'avait pas vraiment prévu que sa Nessie adorée débarquerait en grande pompe, devançant de peu sa Majesté. C'est qu'elle-même avait écouté les mises en garde de son employeur qui lui avait expliqué qu'il ne faudrait pas importuner la Reine avec des futilités et surtout qu'il fallait rester discrète, à sa place en somme. Or Neisseria faisait fi de tout ça. Pire, elle avait attiré le regard de sa Majesté qui avait prononcé quelques majestueuses paroles à son encontre. Autant dire que Lison était jalouse.
La Reine étant occupée à discourir mode (c'est qu'elle a bon goût en plus) avec la Marquise, Lison en profita pour se glisser derrière Neisseria.


- Pssttt, j't'avais donné rendez-vous à l'Indolence Chiffonnières pour… ces choses à régler. Tu fais quoi ici ?

Oui elle ronchonnait, même s'il fallait bien se l'avouer, elle était ravie de partager ce moment avec ses amis. À l'adresse de l'homme, un garde? Qui se tenait proche de Neisseria, elle ajouta afin de le rassurer.

- Elle montre la gitane du doigt A M I E et de ponctuer le tout d'un sourire avec un pouce en l'air.

Lison, habituée maintenant à se déplacer accompagnée de la garde flamande du Comte (on s'habitue vite à ce genre de chose), soit des hommes ne parlant pas un mot de français, avait pris le pli de communiquer par signe et mot simple avec eux. Alors pourquoi pas avec lui ?
_________________
Walan
Avec le reste du cortège, le brun s'était donc dirigé vers le fameux domaine. Lorsqu'il avait appris qui en était le maître, un léger sourire avait traversé les lèvres du chevalier, ce simple nom le plongeant dans divers souvenirs plus ou moins lointains -dont certains impliquant des poneys de couleur inhabituelle à une époque où ils étaient moins nombreux mais déjà hystériques-. Il n'avait pas pu venir au mariage, mais visiblement le Très Haut voulait qu'il revoit Aimbaud malgré tout. Et bien soit.

Puisqu'il faisait partie de l'escorte, il avait fait le chemin à cheval, ce qui n'était pas sans lui déplaire tant il avait les carrosses et autres engins à roue en horreur -lorsqu'il devait les utiliser pour se déplacer en tout cas-. De même, puisqu'il était ici en tant que chevalier de la Licorne plutôt que Pair, il pouvait se dispenser des manteaux d'hermine et autres signes d'apparat généralement suffocants et se contenter des atours "simples" du combattant.

Il s'était placé auprès du carrosse le long du déplacement, pour garder un œil sur les hommes et femmes de son ordre autant que vers l'extérieur mais aussi pour pouvoir répondre rapidement aux demandes de la reine lorsqu'elle en avait. Enfin, les demandes raisonnables en tout cas. Tout s'était bien passé jusqu'à présent, fort heureusement, mais il avait bien l'intention que ça se poursuivre jusqu'à ce que la souveraine soit confiée à une nouvelle escorte et ne relâchait donc pas sa vigilance pour autant.

Lorsqu'il y eut un peu d'agitation aux portes tandis que la reine quittait son véhicule hippomobile -oui, j'utilise les synonymes que je peux-, Sans Repos porta sa monture entre la menace potentielle et la cible tout aussi potentielle, observant Gauvin se porter à sa rencontre. Mais bien vite, il adressa un petit signe de tête à l'attention de l'errant pour confirmer l'ordre de la reine -qu'aurait-il pu faire d'autre de toute manière ?-. Cela ne l'empêcha pas de demeurer quelques instants sur sa monture le temps de vérifier que tout se passait bien, aussi bien du côté de la souveraine que du reste des membres de l'ordre. Ce n'est que lorsqu'il fut satisfait qu'il mit pied à terre pour aller poliment saluer la maîtresse de maison -lorsqu'elle eut fini de parler avec la reine, évidemment-.


Votre Magnificience. Je suis Walan de Meyrieux, chevalier de la Licorne et pair de France. Je vous remercie de votre hospitalité, et je souhaitais vous assurer que les membres du mon ordre tâcheront d'être les plus discrets possibles le temps du séjour de Sa Majesté.
_________________

(temporaire)
Yeleyna
La brune ronflotait en face de la Reyne mère. Étrangement, elle avait plutôt accueillit avec plaisir l'initiative licornienne d'imposer le carrosse. Leyna n'avait plus un postérieur mais un amas douloureux à force de chevaucher. Depuis qu'ils avaient quitté Angoulême, elle n'avait eu de choix que d'apprendre à tenir sur ces bestioles plus hautes qu'une vache et plus versatiles qu'une biquette. Petit à petit, pot d'onguent maternel après pot, la jeune fille avait fini par y prendre gout, surtout le jour où elle avait simulé une maladresse et lancé sa monture au galop histoire de se sentir libre. Évidemment, après un vent de panique mémorable qui avait jeté les licorneux à sa poursuite la croyant en danger et le regard réprobateur du Sieur Orthon, Yeleyna n'avait pas renouvelé l'expérience avec bien du regret. Du coup, le carrosse devint une nouvelle curiosité et malgré les cahots des chemins, elle s'était endormie vautrée sur la banquette en face de Key.
L'arrêt un peu brusque la sort de sa torpeur et les onyx clignent plusieurs fois histoire d'envisager son environnement.


Nous sommes enfin arrivés ? Chouette !

Sautant de manière bien peu féminine en dehors du coche, elle lisse sa robe et zieute les personnes présentes. Après avoir écouté sa mère, la brune plonge dans une gracieuse révérence durement apprise ces derniers mois alors qu'elle était prisonnière d'une rousse tyrannique et elle se redresse avec un léger sourire. Mais cette risette s'élargit à la vue d'une jeune fille accompagnée d'une femme à la tenue colorée et d'un chien mettant à mal une chausse. "Ah mais y'a un peu de fantaisie ici, ouf !".

Je suis ravie de faire votre connaissance Votre Grâce, je suis Yeleyna Romanova.

Comme à chaque fois elle se sent gauche et reste plantée là sans plus rien dire...
_________________
Aimbaud
Ne me faites pas l'affront de vous en aller chevelue au devant de la Reyne !

Brama Aimbaud de Josselinière en quittant brusquement la chambre maritale, chaussé d'un pied, à la poursuite de son chien. Cette menace ne dû pas paraître bien sérieuse, car il entendit le "Victoire par forfait !" de sa jeune - et donc inconsciente - épouse, résonner à l'embouchure de l'escalier qu'il empruntait, au pas de course. Gardant le sens des priorités, il poursuivit sa fuite. Sa bedaine proéminente effectua une danse grotesque dans cette descente effrénée. Sa respiration devint sifflante, ses bajoues tressautantes.


Poussin-Leduc ! Au pied.

Il poussa un râle de désespoir en s'engouffrant dans la grand-salle. L'épagneul l'y attendait en remuant la queue, couché sur le devant, prêt à bondir pour le semer à nouveau.

Donne la ribouque à papa. Tu donnes la ribouque. Donne. Donne. Tu donnes. Lâche ! Tu vas lâcher oui ?! Poussin-Leduc. Tu lâches.

C'est qu'il était fort, ce con de chien. Un grand pas chassé avait amené le marquis à attraper la chausse. Mais la gueule de l'indiscipliné meneur de meute s'échappa à nouveau de l'emprise de son maître, dans un grognement de contentement. L'animal fusa par l'escalier menant aux cuisines. Abandonnant cette course folle, une bordée de jurons plus tard, le maître des lieux, suant et las, recoiffa la belle raie sur le côté dont il s'était paré pour accueillir sa suzeraine. Il se tourna vers un page-balayeur qui se trouvait dans la pièce. Il s'apprêta à lui commander une carafe de vin pour faire passer sa soif, quand les sabots de plusieurs chevaux retentirent dans la cour de la bâtisse, rompant le fil de ses idées.

Mon patron Saint Bynarr sa mère ! Les voilà déjà. Toi. Donne-moi ta chausse.

Il ne prit pas le temps d'observer l'air interloqué du page, et lui hissa lui-même la jambe pour soustraire à son pied, une sorte d'espadrille informe sentant le fromage mort, puis re-mouillé, puis re-mort. Il la chaussa. Un instant, l'idée traversa son esprit d'emprunter la deuxième à son page, pour que cela soit assorti, mais l'odeur de l'objet, à ce moment précis, pénétra dans ses narines, lui provoquant un choc nerveux si brutal que sa mémoire immédiate s'en trouva effacée.

Il alla donc à la rencontre de la Reyne, se composant un air neutre et digne. Son épaisse silhouette parut par les portes du château, et il approcha du convoi, ouvrant deux bras paternels à l'entour.


Votre Majesté, vous faites honneur à mon logis. Je me joins aux acclamations de tous les corbigeois, et bourguignons, en vous souhaitant la bienvenue.

Il ploya dans une ample révérence, jusqu'à l'angle fatidique où son ventre rencontrait sa cuisse. Ce mouvement provoqua un mouvement d'air immonde. Poussin-Leduc, de son côté, s'intéressa à cette nouvelle chausse dont Aimbaud était doté, et lâcha momentanément la belle poulaine de satin bleu, brodée de corbeilles d'or, aux couleurs de Corbigny, que le maître-des-lieux entendait porter en l'honneur de cette royale visite. Le marquis fit mine de ne rien remarquer, et détourna les yeux vers... Oh tiens, Walan !


Mais l'honneur est double, puis que j'aurai ce soir à dîner deux suzerains au lieu d'... Qu'est... M'enfin. Laissez-moi ça à l'extérieur, je vous prie. Dehors les romanos.

Dit-il à sa garde, en désignant Neisseria. Puis il tourna un regard sérieux vers sa femme qui... RAH. ELLE N'ÉTAIT PAS COIFFÉE.

_________________
Orthon
Orthon portait l'étendard des Licornes. Il était entré le premier avec deux frères qui veillaient sur lui et sur l'étoffe. Le voyage avait été tranquille depuis le Limousin. Cela avait changé des jours précédants où les longues nuits de veille sur les remparts de Limoges avaient mis aux aguets les frères et les soeurs de l'ordre. C'est que dans les parages, il y avait eu des vilains pas beaux. Ils rôdaient dans l'ombre et les ténèbres. Orthon avait même eu sa tête mise à prix, 3000 euros !

L'escorte royale était partie sans heurt et la route fut agréable, même si une chaleur torride avait oppressé les corps. Fort heureusement, les chemins étaient ombragés et quelques haltes près de cours d'eau avaient permis aux hommes et aux bêtes d'étancher leur soif. Orthon entendit son parrain Gauvin s'inquiéter de l'intrusion d'une personne qui lui semblait étrnagère. Orthon se retourna et vit qu'il n'y avait rien à craindre lorsque la reine prit la parole.

Le frère capitaine était descendu de cheval pour saluer l'hôte des lieux pendant que la fille de la reine en faisait tout autant en descendant du carosse. Regard protecteur, Orthon observait la scène. Il n'était pas encore descendu de son fidèle Zéphyr, attendant un geste, un ordre qui ne tarderait pas à venir. Regardant le domaine, il ne doutait pas que des écuries accueilleraient l'escorte royale.

_________________
Gauvin.
Les dires de la jeune femme devant lui ne changea rien à l'attitude de l'Errant. Il plaça sa monture en travers afin de boucher la vue complète entre « l'intruse » et la Reyne. Faut pas déconner avec la sécurité. Un gros frison et u n mec en armure dessus ça bloque la vue et tout projectile.

Mais une phrase viens perturber le jeune seigneur, la Reyne lui demanda de laissez cette femme qui a profité du passage de l'escorte pour passer la herse. Bien obligé d'obéir, certes l’intrus n'est pas un viking armé jusqu'aux dents, mais bon, c'est pas mémé qu'on escorte, c'est la Reyne de France.

L'Errant regarda la Reyne et inclina la tête pour lui signifier que l'ordre avait été entendu. Il lâchât alors la poignée de son épée. Mais par contre il laissa sa monture et lui même entre la jeune femme et Sa Majesté, juste au cas où.

L'Errant observa une jeune femme approcher la première, celle ci venait de l'intérieur donc pas de problème. Il sourit la demoiselle, mais il se retiens de rire quand celle ci fit des grands gestes et dit deux mots « Elle. Amie ». Il lui dit simplement et pas trop fort pour pas apporter une gène à la Reyne qui discutait :


Amie, peut être pour vous. Mais j'assure la sécurité de Sa Majesté. Et pour moi quelqu'un qui profite du passage d'une escorte pour entrer dans une enceinte j'appelle cela une intrusion.

Mais les paroles du maître des lieux mirent fin à la discutions. Celui ci la considérait comme indésirable et demanda à sa garde de la mettre dehors. L'Errant de l'Ordre Royal s'assura de la sortie de la jeune femme sous l'escorte de deux gardes du Marquis, et manu militari si il le faux.

Quand la jeune femme fut mise dehors et que les gardes firent baisser la herse, Gauvin reviens sur sa monture au pas vers le carrosse et se mis à la hauteur de son filleul en attendant la suite.

_________________
Neiss
NON MAIS NON MAIS JE SORS PAS MOI ! J'suis invitée ici ! LISOOOOON ! LUCIIIIIIE ! AIDEZ-MOIIIIIII !

Faut pas croire, on met pas une gitane dehors juste parce qu'on écrit qu'on la met dehors sans laisser le temps aux gens de réagir. Neisseria, quand on essaie de la contraindre, n'est pas des plus silencieuses.

AU SECOURS ! Même la Reine elle a dit que j'peux aller prendre mon baaaaain ! Z'allez pas obéir à un marquis alors que la REIIIIINE vous a dit de me laisseeeeeer ! Au vioooooooooooool !

Et remuant et se débattant en tous sens, et soufflant de l'air et de la bave par les naseaux, la grande gitane (on peut être jeune et grand, n'est-ce pas) freina des quatre fers l'opération. Et, non, la grille n'est pas encore fermée, car elle y cala son pied et se le ferait broyer plutôt que de laisser la herse se refermer.

LISOOOOON ! beugla-t-elle encore. C'était pourtant son amie qui résidait ici et qu'elle était venue voir. On lui aurait ouvert la porte tout autre jour sans même se poser de questions, et là, le gros marquis se piquait de vouloir impressionner la Reine en faisait risette et en dénigrant le bas peuple.
______________________
Wayllander
Il était temps pour le nouvellement nommé Capitaine de la Garde royale de prendre ses fonctions. Lorsqu'il reçut le courrier de Sa Majesté, alors dans son hôtel nivernais, il se prépara sans perdre de temps, peu surpris du choix de la destination. Cette dernière l'arrangeait par ailleurs doublement, d'une part parce qu'il connaissait bien la route de Corbigny, et d'autre part car sa pupille y logeait depuis la veille. Ce serait ainsi l'occasion de lui faire ses au revoir avant le grand départ. En espérant qu'elle ne soit pas trop triste de cette longue absence future, et sache rester sobre, à son image.

Il avait pour l'occasion ressorti son armure de sa période régnante en Flandres, alors qu'il faisait front avec son peuple à une tentative d'invasion. Elle n'avait dans les faits été que très peu usitée, l'envahisseur ayant finalement renoncé à son vil projet devant les mesures dissuasives de protection prises par son conseil. Ne voulant cependant pas être trop formel, ou paraître prêt à assaillir la résidence ducale -ce qui aurait été bien impoli-, il opta vers un ensemble vestimentaire mi-plaques mi cuir-cloué. Il devrait pour l'instant se contenter d'un plastron gravé à son blason personnel, tandis qu'il en avait fait commander un aux armes royales quelques jours plus tôt, dès l'annonce de sa nomination.
C'est ainsi qu'après avoir réuni quelques hommes d'armes à ses côtés, il prit la route de Corbigny au petit galop, son cheval ayant à refaire claquer ses sabots le soir même, en direction du Domaine Royal. Un voyage autrement plus long, et éprouvant.
Alors que la petite troupe avançait, le Comte Leffe pensait au changement radical qu'allait à présent connaître sa vie. Lui qui depuis quelques mois qu'il était en Bourgogne, une fois passé l'excitation de la découverte, commençait à trouver une douce routine sédentaire telle que dans ses Flandres originelles, allait désormais connaître un mode de vie autrement plus itinérant, auprès de Sa Majesté. Cela n'était cependant pas pour lui déplaire; il avait les épaules faites pour les lourdes responsabilités. Il l'avait d'ailleurs bien senti, lorsque lors de son voyage de fiançailles, l'an passé, il avait voyagé des Flandres à la Provence. N'avoir rien d'autre à penser que la route du lendemain lui donnait une impression de profonde inutilité.

C'est finalement la vue de l'imposante demeure des Josselinière qui l'extirpa de ses pensées. En approchant des larges grilles de l'entrée, derrière lesquelles se trouvaient déjà nombre de chevaliers de la Licorne, qui formaient la précédente escorte de la Reyne -il avait bon espoir d'y voir son camarade flamand le vicomte de Marchiennes-, il eut toutefois la surprise d'entendre une jeune femme hurler à la mort. Il mit pied à terre, une main nerveusement posée sur la garde de son épée, suivi de ses hommes, pour aller à la rencontre de la jeune pouilleuse à l'origine de ce vacarme. Alors qu'il posait une main sur son épaule dans le but de la faire taire, il entendit, plus qu'il ne vit, la herse se refermer au dessus d'eux.
Son cœur fit un bond tandis qu'il attrapa la gamine et la poussa brusquement à l'intérieur de la cour, avant qu'ils ne soient tous deux empalés sur les longues pointes de métal. Ses hommes étaient restés bloqués à l'extérieur, mais il n'en avait, sur le coup de l'émotion, que faire, les sourcils froncés de rage.



- Mijn God, qui est l'imbécile fini qui actionne la fermeture de la herse avec des personnes en dessous, que je lui en fasse définitivement passer l'envie !


Le Comte n'était pas homme à s'énerver facilement. Mais après avoir échappé à une mort aussi affreuse que ridicule, n'importe qui le serait certainement.
_________________
Lison
Tout semblait se dérouler finalement au mieux. Lison avait même rêvé que la majestueuse fille de la Reine lui avait souri, ce qui lui chavira le cœur.

Et puis le Marquis, était arrivé lui aussi, accompagné d'un doux fumet "pouilleux". Peut-être voulait-il lancer une mode ? Ou montrer qu'il était proche du petit peuple. Bref elle en était à ces rêvasseries, quand soudain, quelque chose, s'échina à vouloir lui boucher la vue.

Apparemment le garde, qui manifestement parlait très bien français, n'était pas ravi de la présence de la gitane. Lison allait faire un commentaire à son amie du type "qui aime bien, châtie bien, 'tention à tes fesses il pourrait bien vouloir partager ta roulotte" etc... Mais l'homme, prétextant une parole jetée en l'air par le Marquis, demanda à ses gardes de jeter la gitane hors de la propriété. Cette dernière atterrit brusquement sous une herse en train de descendre. Lison avait déjà croisé des types partageant ce type de penchant "barbare".

Bref la pauvrette hurlait comme un goret qu'on amène à l'abattoir et appelait désespérant Lison. Cette dernière, bien évidemment, ne pouvait pas laisser passer ça. Elle avait effectivement évoqué la possibilité d'organiser des joutes en l'honneur de la Reine mais de là à sacrifier une gitane, qui plus est son amie adorée, y avait des limites à ne pas dépasser.

Sauf que Lison devait aussi préserver l'innocence de la petite Aniz dont elle avait la garde. Un tel spectacle pouvait être terriblement traumatisant pour une enfant de 5 ans.

Bref, elle était toujours plantée là, bouche bée, quand soudain Neisseria fut propulsée en avant. Lison courut pour la rattraper entre ses bras réconfortants, tout en gardant les yeux braqués sur l'entrée du domaine. Car, elle en était certaine, ce ne pouvait être que l'œuvre d'un sauveur, un héros comme le royaume en connait si peu.

Elle reconnut l'homme. Celui pour lequel la Reine en personne s'était déplacée. Son employeur, son Comte si souvent évoqué. Elle resta coite, constatant que l'énervement allait bien au Capitaine de la Garde Royale et lui donnait un certain charme. Rougissante, elle s'inclina avec Neisseria dans ses bras et lui chuchota :


- ça va ma Nessie, t'vas bien ? T'as vu c'est mon chef qui t'a sauvé ! c'est un héros !

Puis se rappelant ses fonctions :

- Faut que je rejoigne Aniz et qu'l'on dise au revoir au Comte, puis peut-être bien qu'elle voudra une histoire et que je reste un moment avec elle dans sa chambre... T'peux aller dans la mienne, je t'y rejoindrai.

Et lui expliqua rapidement comment s'y rendre.

Edit : selon discussion avec JD Gauvin, ce n'est pas lui mais la garde qui sort Neisseria de Corbigny.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)