[RP] Rafale de " Boulets " sur la Bretagne

Elle regarda ses compagnons de voyage avant de lever les yeux au ciel

Bon d'accord on aurait du prévoir plus de chouchen !
Mais c'était pas prévu de se prendre une biture à chaque étape non plus hein ??
D'ailleurs je vous fait remarquer qu'on est même pas parti de Brest et qu'on hipse déjà !!

Une tête qui secoue la longue chevelure rousse et un soupir ,alors que ses lèvres s'étirent en un sourire mutin au fil de ses pensées qui caracolent .
- Hé hé !! Non non la fiole d'AdS c'est pour moi ! Faut pas rigoler non plus , c'est mon ami Thrandhuil qui me l'a fourgué et je partage pas ! Foi de Tua ! -

Bon on y va ? On va pas y passer la nuit non plus !
On a du monde à voir je vous signale et en plus j'ai un tas de trucs à faire en chemin .

Qui m'aime me suive ! - Oui bon çà j'aurai du éviter , je risque de me retrouver seule !! -

Un coup de botte sur le vieux canasson qu'elle avait emprunté au fermier du coin et voila la rousse qui se mets en route , direction St Pol de Léon .
Oui elle n'avait pas menti en disant qu'ils avaient plein plein plein de monde à voir pendant leur Tro Breizh .
Elle n'avait juste pas prévu certaines choses , mais çà ...Vous le découvrirez au fur et à mesure des aventures de nos petits " boulets" .
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Voici notre maligorn qui arrive au rendez-vous et l’ambiance s’annonce déjà colorée ! Des hip’s par ci, d’autres par là ! Demat vous deux !

Un « Tro plein de chouchen oui !» voilà ce qu’il semble avoir eu lieu avant de partir. Perles regarde les deux premiers « boulets » qui lui font face très amusée, soit sa Tua, son amie et le filleul de cette dernière Archibabel. Un regard interrogateur, un sourcil étonné qui se lève légèrement. Non mais ce qu’il ne fallait pas entendre ! Perles ne se prendrait jamais de « biture » et elle ne hip’serait pas de trop non plus ! Un petit peu certes en toute discrétion comme toujours ! Non point qu’elle n’aimait pas boire un petit coup de temps en temps mais le chouchen n’était guère ce qu’elle préférait. Alors s’il n’y avait que cette boisson en stock et bien elle resterait telle qu’elle est comme très souvent : sage ! Elle attendait avec tranquillité que le reste de la bande arrive non loin de sa petite jument fort calme qui cependant était rousse. Dernière vérification que son gros sac était bien accroché il ne faudrait pas le perdre en route. Ce ne fût pas une mince affaire que de trier parmi toute sa panoplie de frou frou et autres vêtements non appropriés pour la plupart. Mais Mathilde l’avait aidée fort gentiment. Aussi en entendant parler de son arrière train, sa main fût stoppée nette avait-elle bien entendu ? Bon il semblait un peu dans le brouillard le tribun qui allait partir en vadrouille mais quand même. Elle fait un demi tour direct et se dirige vers le filleul, lui pointe son index tout en le tapotant sur son torse et lui dit texto. Ne le suivez pas de trop près oui sinon qui sait ce qu’il peut vous arriver ! Qui sait un gros sac très très lourd qui tombe malencontreusement ! Et Dimezell Perles s’il vous plaît ! Enfin non Perles suffit amplement ! Dame, elle n'aimait pas du tout qu'on la nomme ainsi, était-elle revenue si décrépie que cela de son retour de chez les nonnes ? En tous cas lui avait trouvé de quoi se vêtir depuis son absence, ça vous changeait un homme. Forcément Perles et les habits c'est toute une histoire, une passion ! Où est votre chat ? Il l’avait abandonné tout seul dans son bureau ?

Il manquait deux boulets à l'appel. Elle en connaissait un mais pas le second. Ce voyage s'annonçait très amusant car au fond d'elle la Maligorn est pleine de malice, juste qu'elle a perdu l'habitude de se lâcher un peu.
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De la méthode. Il fallait de la méthode. Comme dirait son pote Manuel qui se voulait intellectuel. Et ce n'était pas le tout d'envisager se placer dans une posture permettant de bien saisir le groupe dans son ensemble pendant le voyage, encore eut-il été préférable de surveiller ses arrières dès avant le départ. Comme à la soule, cadrage-débordement et raffut sous forme d'index perlien pointant Archibabel et lui signifiant sa mise à l'index potentiele.

Ne le suivez pas de trop près oui sinon qui sait ce qu’il peut vous arriver !

In petto : "La même chose qu'à Azazel?" Voyions voir les possibilités... Ruade de la jument qui paraissait trop calme pour être honnête. Envol perlé. Double lutz. Et piqué! Sur le tribun de Brest! ... À moins que ce ne soit un flip, simple ou double, voire triple... En tous les cas, c'était flippant.

Et Dimezell Perles s’il vous plaît ! Enfin non Perles suffit amplement !

Donc éviter "dame" avec elle comme entrée en matière : c'est l'attaque que Perles abhorre. L'était pas kamikaze, l'Archibabel, de toute manière, c'eut été trop en avance pour l'époque. La dimizell ne semblait cependant pas trop lui en tenir rigueur pour cette fois et le détaillait à présent de la tête aux pieds. Pas à dire, le noir, ça amincit et en plus ça fait ressembler à un Grand d'Espagne! La classe "hidalgo", quoi. Olé!

Où est votre chat ?

Azazel? Ben dans son logis, pardi! Il a une chatière, ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas un toutou, c'est un matou. Il va bien se débrouiller pendant le temps du Tro. Au pire, il ira miauler chez le maire. Il sourit, imaginant le face-to-face entre le grincheux et le ténébreux, avant d'avoir une moue dubitative. Disons que je me voyais mal me le trimballer à cheval. Surtout depuis qu'il a vu, comme qui dirait, la lune de près, voire de très près... Moue encore plus dubitative. Déjà qu'il n'était pas bien sociable. Je crains fort que ceci n'ait contribué à l'accentuation d'une misanthropie, renforcement de caractère que j'espère passager. Disons qu'on va se donner un peu de temps tous les deux... Enfin... Surtout lui... On verra s'il aura pesé le pour et le contre entre sa fierté féline et sa pâtée gratuite.

Leur nouvel ami venu du sud mit fort heureusement fin à ces explications que notre tribun ne souhaitait pas du tout détailler plus avant. Notamment le passage ne manquant pas de sel.

"Allez ! Ch'est parti pour Chaint-Pol-de-Léon ! Chuis prêt !
Mais c'est pas en Echpagne le Léon ? "

Archibabel se fit fort de le rassurer et d'expliciter un peu l'affaire. Pas "babel" pour rien, lui.

Acò fa partida de la Bretanha, no es una vila espanhòla. Se caça lo orsa, te recòrdi, no lo brau!(1) Il lui sourit, lui rappelant ainsi les buts cachés de ce périple, du moins un de ceux dans la liste de Tuatha. É fai atencion amb lo teu milh. Gara al terrut, es coma la bolbena!(2)*

Il fit un clin d'oeil complice à Thancrede.

(1)Ça fait partie de la Bretagne, ce n'est pas une ville espagnole. On chasse l'ours, je te rappelle, pas le taureau sauvage!
(2) Et fait attention avec ton maïs. Méfie-toi du terrain, c'est comme la terre molle par chez toi.
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Thual comme prévu arriva bon dernier, tout juste sortit de la mine et changé, encore heureux que son bagage était prêt. Il arriva et salua le groupe hétéroclite.

Sa Cousine semblait impatiente, c’était bien sa veine d’être en retard. Son filleul avait semblait-il abusé de boisson et la jeune femme le précédant ne semblait pas encline à lui faire bonne figure.
Quand au compagnon Tancrède égal à lui-même il marmonnait en breton, langue encore incompréhensible à Thual.

Qu’elle drôle de troupe !

Cependant il se retint de sourire se sachant bon dernier, il était inutile de se faire remarquer d’avantage. Sa Cousine était déjà bien bonne d’être si sympathique avec lui.

« Me voici prêt moi aussi, content de vous retrouver tous ! »

Il se mit en dernière position. Attendant que le groupe prenne son rythme….
Doucement cahoté, il chevauchait jusqu’à entendre :

Stop !! Arrêt pipi !
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Mais que lui racontait donc Archi ? "La même chose qu'à Azazel?" Aucune idée ! Il semblait vivre des aventures bien particulières ce chat. Mais en quoi voir la lune cela devrait être déstabilisant ? Azazel, aurait une vie paradisiaque durant l’absence de son geôlier, bien la voici rassurée, pâtée gratuite, caresses du maire. L’arrivée de Thancrede mit fin à leur discussion , elle le salua d’un grand sourire. Ah ! Ooooh ! Il semblait être pris du même mal que les deux autres comparses déjà présents. Une envie de rire irrépressible lui vient ce voyage était rempli de promesses. Et bien elle était mal partie la maligorn avec Tua en tête, Thancrede suivant, elle après, le cousin et Archi bon dernier. En attendant il n'était pas dit qu'ils arriveraient à St Pol demain. Ce sera surprise !

Enfin le signe du départ fût donné. Elle suivait donc la file indienne mais en faisant attention de ne pas suivre de trop près le cavalier qui la précédait à savoir Than ... et gardait l'oeil sur Tuatha. A vrai dire était-ce mieux ? Elle était contente de partir aussi finit-elle par chantonner ! àààà dada, àààà dada et fouette fouette fouette fouette fouette laaa... Cependant pas trop longtemps car le croirez vous ou pas il y avait des bouteilles volantes qui lui sifflaient aux oreilles. Des champions de soules voilà ce dont elle était entourée, fort heureusement c'était un soir de plein lune et elle profitait d'une excellente visibilité !

A l’arrêt pipi tout le monde stop net. Mais bon elle n'en avait pas envie Perles, c'était pour ceux qui avaient trop bu et qui avaient une envie pressante c'est ça ? Il est bien connu que les hommes ne peuvent pas se retenir très longtemps, ils auraient une réserve limitée. On était pas arrivé là ! si ? Un coup d'oeil vers l’arrière .. deux elle en comptait deux, le cousin et le tribun balais et deux devant. Bien tout le monde répondait à l’appel, une chose de gagnée !

Qui a envie de pipi ici ?
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Le jeune homme tourna la tête en direction du hurlement.

"Ce sont peut-être vos ... *Hips* ... lacets qui sont défait Tuatha ?!?"

Encore sous l'effet de l'alcool, Than achevât son affaire et allât vers l'âne de Tuatha, sans voir les "papattes" de la baronne. Face à l'équidé Than caressât son cou, son regard croisât celui du baudet en même temps que des nuages découvraient la Lune.

Bien pause détente aussi profitons ! allons y ! Observer les « cavaliers émérites » descendre de leurs montures est un spectacle en soit. Bien plus facile pour certains que pour d’autres et très amusant. Perles n’est pas moqueuse en temps ordinaire mais là franchement il y avait de quoi sourire. Doucement elle se laisse glisser sur le sol, passe les rênes par dessus la tête de Châtaigne, sa petite jument rousse et fait un noeud autour d’une branche qui pendouillait là. Elle n’a pas de courbature non pas comme Than qui marchait de travers. Une veille habitude de voyage acquise avec Louca, mais ça c’était avant. Elle détourne son regard pour observer Tuatha qui file tel le vent se cacher au fond d’un buisson afin de se rendre plus légère dirons nous. Que faisaient les autres, ils étaient sages comme des images, le calme avant la tempête ? Non Archibabel se cachait pour manger elle ne savait pas trop quoi dans le noir allez savoir. Mais sans partager ça c’était on ne peu plus vrai. Egoïste !

AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !!!! Au secours !!!!!
Y a un truc à mes pieds là !!!! J'y vois rien !! Nan en fait j'veux pas r'garder !
Mais çà me courre entre les pieds !

Perles sursaute en entendant crier Tuatha et la cherche du regard. Et en entendant que cela lui courrait entre les pieds elle cherche du regard l'endroit où est Than, quand même il est loin. Dans un premier temps elle avait cru tout d’abord que …. comment dire …. que Than …. et bien qu’il avait mal calculé le cheminement, le ruissellement en faite de sa libération et que … mais non ... Ses réflexions furent écourtées car telle une gazelle, enfin un guépard le tribun Brestois se précipite.

En faite un filleul c’était drôlement efficace, il lui faudrait en trouver un tiens ! C’était comme un chevalier servant, ni plus ni moins ! Archibabel tel son sauveur file à toute allure et prend en main les choses et redresse la Rousse sur son séant.

Tua tout va bien ?
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...
En avant Guingamp !!
A nous KP !!
...

Le très haut qu'il détestait cette expression! Et ce n'était pas par rapport à Sa Grandeur, ne le connaissant que par ouï-dire et constats plutôt flatteurs le concernant. "KP", ça le faisait plus. Même si cela sonnait comme le premier roi des François post-carolingien. Et de se demander comment on écoutait les présentations des forgerons du cru... "Je suis fabricant à KP d'épées"... Hum... Maître d'armes? Bretteur artistique? Producteur de pièces de théâtre?

Mais donc, on repartait. La Lune, celle de l'Enfer ou de Séléné, était dans le ciel. Les autres, dont on ne sait si elles étaient d'enfer ou pas, en tous les cas sur sellé. Oui, car monter à cru, on partait dans le grivois. C'était un Tro Breizh, c'était donc chaud, mais y'avait des limites.

Z'auriez pas un peu de saucisson Archi ? J'ai faim !

À une telle question, prononcée, je vous rappelle, par une baronne, lieutenante de l'amirauté, ex-maire de Brest, avec son bateau, sa chapelle, toussa, toussa... que n'auraient pu commenter, à d'autres époques, avec tout le stoïcisme et la perspicacité de ses nobles penseurs, grands amateurs de chair au propre comme au figuré, et chantre d'une bourgeoisie française qui ne s'est pas faite une réputation mondiale sans raison, Brillat-Savarin ou Sacha Guitry? Hum... On va dire que notre Archibabel avait certainement l'esprit un peu moins affuté, en bon fils de rien du XVème siècle. Même si votre narrateur aurait réponse fusante à piquer au premier... Oh!... Et puis si!... Tant pis!

J'en ai un de taille héroïque, maeronez! À votre service! Acceptez-en une tranche, voilà un meuble qui, je l'espère, annonce une bonne maison.

Et notre tribun de Brest, pas vraiment conscient de ce qu'il venait de dire, de fouiller dans ses sacoches après une de ses acquisitions effectuées auprès de la princesse Maryane. En effet, à Brest, on achetait sa viande chez Brocéliande et son poisson chez Guérande, les habitants n'avaient pas les mêmes valeurs, désolé pour les autres villes de Bretagne, même Rennes devait faire plouc à côté, à n'en point douter. Le Brestois prit quand même sur lui de prévenir ceux devant lui de ce qui allait leur passer au-dessus de la tête.

Dimizell? Thual? Thancrede? Attention! Et Maeronez, prête pour la réception? Il est vraiment très gros...

Et d'effectuer un lancer en cloche vers l'avant du train en direction de Tuatha. En matière de charcuterie volante, spider-cochon était largement battu.
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St Pol de Léon , où l'alcool est bon .

Ils y avaient déposé leurs besaces pour quelques jours . L'arrivée s'était faite tardive vu les événements précédents , mais ils étaient arrivés à bon port , c'était le principal .
Le but de ce Tro était de faire le plus de connaissances possibles , c'est donc avec plaisir qu'elle et ils avaient croisé plusieurs personnes en taverne et ce plusieurs jours d'affilés .
Des personnes agréables et charmantes , comme Liz , Roxanne , Naelig et d'autres encore dont je ne citerai pas les noms de peur d'en oublier certains .
Bien entendu on voyait toujours les mêmes . Archi , Than , Perles et moi . Faut jamais changer une équipe qui gagne ! Jamais !
Le grand absent du moment étant Thual qui préférait surement dormir dans la paille de l'écurie en compagnie des mules .

Les hips étaient donc de sortie et le travail à la mine s'en ressentait . Une fois le contremaître n'avait même pas voulu la faire entrer ! Gredin va !!
Pourtant elle était certaine de pouvoir accomplir son travail correctement , mais il parait que la résonance de ses " hips" auraient pu fragiliser les parois !
Tsssss , n'importe quoi ! T'en foutrais de la fragilité ! Jaloux !

Donc ils avaient décidé au bout de 4 jours à St Pol de repartir sur les routes , en promettant à Liz de revenir la voir et de lui donner des nouvelles .

La chevauchée fantastique reprit donc du service , direction Tréguier !

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Boulc'hurun! (1) Dieu que le nom du Saint du jour était compliqué pour notre Brestois! Žaltvy... Machin! Il renonçât à essayer de le prononcer, n'étant déjà pas certain de la prononciation dès la première lettre. Lui, il n'allait pas le prier souvent. En même temps... Gwelloh eur zant dilaouen eged eur pemoh brein-laouen! (2) N'est-ce pas? Donc aucune raison de cochonner son nom par orgueil.

En tous les cas, le fait qu'on célébrait en ce jour celui dont on ne peut prononcer le nom, mais il en avait un, nous sommes bien d'accord, ce n'était pas non plus le Sans Nom, juste un problème d'incompatibilité des cordes vocables et une insuffisance buccale à émettre certains sons. Donc, le fait de "le" célébrer rappelait à notre homme que cela faisait aujourd'hui trois mois jour pour jour qu'il avait débarqué à Brest. Et on lui aurait dit à ce moment-là qu'il serait à Saint Brieuc à cette date... Hum... Consultation du Guide du Voyageur Néo-Celtique... Pour quelle réputation? La réponse est 42. Voila donc un des plus grands mystères de l'univers résolu même si cela demeurait assez troublant. Tout comme sa marraine avait trouvé sa réaction aussi surprenante quand elle avait adressé au marin basque croisé à Tréguier un "A la prochaine! Et encore merci pour le poisson!"... Archibabel ne savait pas pourquoi mais il avait eu une vision de dauphins se faisant la belle et cela l'avait fait rire. Allez comprendre pourquoi...

Trois mois donc... Le temps d'apprendre les principes de base et les codes de la société bretonne. À la question "C’hoazh unan gwerenn?" (3), il fallait répondre "Laouen"(4). Si vous répondiez "Nann trugarez" (5), les locaux appelaient aussi sec la garde en disant qu'ils tenaient un espion françois. De même s'essayer à la langue locale pour dire "Aet on skuizh gant a-glav!"(6) était une grave erreur et conduisait immanquablement à s'exposer au regard soupçonneux des gens du cru... Il n'était pas de chez eux, celui-ci qui disait cela.

Trois mois alors... Pour se transporter de Brest à Saint Brieuc, en plein milieu d'un Tro Breizh(7)... Chez les Briochins... Au pays de la brioche? Hum... Non, mais il y a mieux... Pelek emañ ti-krampouez?(8) ... On allait garder la cochonnaille pour les étapes et se fournir autrement aux escales.

Mais pour l'instant, petite accélération sur le trajet pour se porter à hauteur de Perles.

Je tenais à vous signaler que le sieur Thual ayant décidé de prolonger son séjour à Tréguier... De fait... Me voila en charge de surveiller vos arrières, dimizell(9)... Soyez assurée de ma grande abnégation en cette mission.

Sourire en coin.

Un bout de saucisson?

(1) Tonnerre!
(2) Mieux vaut un saint mécontent qu’un pourceau satisfait.
(3) Encore un verre ?
(4) Volontiers
(5) Non merci.
(6) J’en ai marre de la pluie!
(7) Tour de Bretagne
(8) Elle est où la crêperie.
(9) Demoiselle
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Tréguier lui avait fait drôle d'impression. D'abord sa visite à l'église où il avait lu où la Diaconesse laissait parler sa colère. Colère, oui. Étonnant pour quelqu'un chargé de prêcher l'Amitié, non? Mais colère. Primale, instinctive, réponse à une présumée agression. Pourtant le lieu saint n'avait pas paru endommagé et le fin mot de l'affaire resterait a priori inconnu de notre Brestois. Surtout vu qu'il n'avait guère croisé de Trécorrois... Tiens il aurait dû demander au Basque s'il avait du jambon de Bayonne avec lui! Et aussi quelques fromages de brebis des Pyrénées. Depuis le temps qu'il voyageait, s'il en avait, ils devaient fort bien faits. Gast!(1) Il se serait bien aussi offert, avant le fromage, un repas avec pistoa Bilboko erara(2) ou marmitako(3), le tout arrosé d'un de ces vins qui tapent au crâne dont les Castillans ont le secret. Hum! Les crêpes avaient intérêt à être bonne au prochain arrêt!

Oui vous avez vu ! Je ne sais si je dois me sentir vexée ou pas !
Vous revient donc la charmante mission de surveiller « mes arrières » !
Cela doit vous changer ...

Oooh oui merci volontiers ! … mais rassurez-moi. Ce n’est pas du saucisson de cheval ?

Que lui répondre? Nul doute qu'elle n'était pas la cause de l'absence du cousin de Tuatha. Quant à savoir si elle perdait au change... Très certainement si elle avait envie de rêvasser, Archibabel étant plutôt du genre bavard.

Pour être franc... Avec un sieur par devant moi, je me sentais moins concerné par la surveillance. Alors que... Dans votre cas... Je prends l'affaire plus à coeur et n'hésite donc pas à faire preuve de la plus extrême vigilance. C'est que l'affaire est d'importance. Enfin... Euh... Comment dire?... Je ne dis pas par là que j'ai vu quoi que ce soit de relatif à votre personne qui soit par trop important. Loin de moi ce jugement! Mais je me dois de prendre garde à votre protection, garde-du-corps en somme, en sa totalité d'ailleurs. Sans quoi il m'en cuira de la part de ma marraine. N'est-ce pas?

Petit sourire amusé. Le moment d'une diversion pour notre Brestois? Elle prend la forme du saucisson offert. Pour le coup, elle est donc de taille.

Ceci est par contre de mes capacités. Et c'est du cochon. Pur breton! Car c'est faire honneur à la Bretagne que de manger du cochon! D'ailleurs, la Bretagne devrait élire le cochon comme Grand-duc car ... C'est le roi des animaux immondes; c'est celui dont 1'empire est le plus universel et les qualités les moins contestées.* Nul doute que l'élection se passerait de manière la plus sereine possible en présence d'un tel candidat. Goûtez-y sans crainte. Il est fameux, en plus d'être patriote et gage de bretonnitude, ce qui ne gâte rien!

Petite moue.

Quant à manger du cheval... Pour avoir croisé les fils de la Kahena, là-bas, sur les rivages de la Méditerranée, je ne pourrais jamais y songer. Même ma rosse mérite le respect pour bien me servir.

"El-kerr ul-ferr"(4)... En espérant que sa petite "Fantasia" l'ait distraite de son début d'impertinence.

(1) Putain!
(2) Pisto à la bilbaine
(3) Marmite de thon
(4) La charge et le repli
* emprunt à Grimod de la Reynière
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À bord du duché1

Vous aviez quitté nos boulets sur des rosses, mules ou autre âne (Ânorak, le seul bien nommé d'ailleurs, comme quoi quel que soit sa condition d'origine, n'importe qui peut se faire une renommée dans ce récit)... Que dire sur ce qui se passât par la suite? Et bien une accumulation d'alcool, quelques jeux de mots lancés par Thancrède, des rires de Tuatha, des sourires de Perles, Archibabel qui fait sa leçon et Thual qui fait le mort. La routine, donc.

Notre petit équipage en était presque à s'appeler "Vincent et c'est un peu déprimant les nuits sans Trintignant"* . Leur meneuse, Madame la Baronne de Quemper-Guezenneg, bien calée dans un coussin réservé et confortable de la taverne municipale de Saint Brieuc, eut cette idée lumineuse. Offrir une tournée? Non, ça c'était ses trois précédentes idées... Plus original! Acquérir des chevaux pour accélérer le rythme du Tro! Interrogation à l'attention de son filleul qui lui conseille des Tarbais, en plus il a un prix avec des haricots en prime. Vendus! Pour payer, c'est Tuatha cash!

Et voici donc nos boulets dotés de destriers dignes des plus dignes Chevaliers. Vont-ils pouvoir donc chevaucher? Filer comme le vent vers Rohan... Fougères... Rennes... ??? D'autres villes les attendaient encore. Et ils allaient les rejoindre à la vitesse de l'éclair. Cela était certain.

Mais fi des suites prévisibles, les deus ex-machina ne sont pas faits que pour les héros de tragédie, les comédiens y ont leur droit aussi. Et celui qui leur tombât du ciel se trouvât être une cogue de guerre du Duché de Bretagne. Fier bâtiment mené jusque là par Sa Grandeur Gwilherm de Harscouët, Gardien des Aedes de Bretagne, Kont Gwengamp, Parrain de Tuatha de Danann, et dont une Princesse habituée aux repas de poussins farcis se faisait fort de trouver remplaçant. Pensez-vous qu'une Baronne désarçonnée par une mûle se laisserait démonter par telle responsabilité? Que nenni forcément..

Voici donc notre compagnie, ses montures improbables mais aussi celles plus fières. Mais encore, veaux, vaches, cochons, volailles... en morceaux, désossés plus ou moins... Légumes, fruits... Miel, sel, poivre et autres aromates... Provisions embarquées par nécessité vu la gourmandise de notre aimable compagnie... Qui viennent prendre possession du Duché1.

Le Duché1, 10 canons à servir, en principe vous êtes touché-coulé dès la première tournée. Archibabel adorait les canons! ... Mais on l'avait affecté en cuisine... Pff... Pas moyen de s'amuser un peu? ... Et bien, pas tout de suite, car si leur meneuse restait à quai, s'étant mélanger les manettes avant d'embarquer. On vous rappelle qu'il s'agit d'une histoire de boulets, tudjiou! Donc si leur meneuse restait à quai, une femme peut en cacher une autre... Tuatha absente, Perles ne tardât pas à mettre notre Brestois au travail, il n'allait pas rester à bailler aux mouettes. Direction la cuisine pour la soupe!

Hum... Et le voici donc en train de préparer son plat principal. Une base, du bouillon : de l'eau, du sel, du poivre, des bas morceaux de boeuf émincés, deux os à moelle... Un peu de persil, d'aneth et de moutarde, un oignon planté de clous de girofle. Sel, poivre (comment cela? Il en a déjà mis? C'était lui qui cuisinait pas vous!). À côté, du haricot, une demande spéciale de la maligorn, en cuisson séparée. Du haricot tarbais, le lingot des Pyrénées, dans de la bonne graisse. Pendant que tout ceci cuisait doucement, le bouillon plus ça cuit mieux c'est, notre bonhomme se lançât à faire revenir des oignons émincés, deux tiers de livre, et dans les 4 à 5 livres de porc coupés en morceau. Une fois fait il regroupât le tout avec le bouillon et salât de nouveau( Na!). Feu doux pour une demi-heure... L'occasion d'une sieste. Puis on rajoute les haricots qu'on avait arrêté de cuire. Et c'est reparti pour une demi-heure à feux doux. Après ce laps de temps, le tribun de Brest finalisa sa soupe en "l'assaisonnant" : amande, sucre, vin et épices délayées dans du vinaigre. Et c'était reparti pour la cuisson à feu doux. On l'a dit: plus c'est long, plus c'est bon.... Et y'a cinq livres de porc breton! Le Breton est un dur à cuire, son porc est bon mais se mérite!

Et quid de la soupe, plat réclamé en priorité, me direz-vous? Et bien, elle était en route dans son coin : courge, panais et choux en petits morceaux, cuisson également à feux doux. Le cuisinier d'occasion prit une marmite pour faire revenir un oignon et un poireau dans de l'huile à feu vif. Il ajouta de l'orge et remua durant une minute avant d'y incorporer le bouillon de légumes, du thym, de la sauge et du rutabaga. Ah! La martolodez voulait du lard... Pas trop dans la recette mais pourquoi pas? Et du lard donc dans la marmite! Là-aussi, le temps ferait son oeuvre, une bonne heure pour le moins. Avant qu'il puisse y goûter et rectifier l'assaisonnement, sel/poivre. Il était alors temps d'y rajouter du vin, fallait que cela tienne au corps!

Les deux plats en cuisson lente, le néo-matelot remontât sur le pont. Et s'écria:

La soupe est prête!


* © Fatals Picards
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Et pour y faire écho ses intestins protestèrent vigoureusement ! Elle n'avait rien mangé depuis ce matin très tôt et franchement elle avait FAIM !
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Petite moue de la part du chef cuisinier, oh à croire que de simple croutons de pains étaient bien plus compliqués à faire que de cuisiner son délectable « Porc aigre-douce ». Oui quoi de plus simple que de couper en petits ou gros morceaux un bon vieux pain tout rassis. Avec son père ils s’amusaient même à faire tremper dans leur soupe des tranches entières de pain dur comme du bois. Mais c’était « plus-meilleur » ça croustillait "plus-beaucoup". En aucun cas il n’était question de friture, pourquoi se compliquer l'existence. Cependant elle se garde bien d’en faire la remarque. Le chef était remonté ce soir et il ne fallait jamais les contrarier sinon demain régime sec, pain et eau à volonté ! Les émanations des épluchures d’oignons peut être l’avaient rendu grognon. Elle connaissait une charmante chanson tient sur les grognons !

Du gingembre très bien …. Oui merci d’avoir pensé à moi Maistre Cuisinier ! Elle avait intérêt à gouter à tout. Pourtant son appétit était limité il allait lui falloir se forcer un peu. Elle suit donc les autres à la suite et prend place sans mot et attend que tout le monde soit installé avant de goûter la fameuse soupe mais sans croutons, tant pis ! Peut être qu’ils auraient pu faire « godaille » après car Perles avait un petit faible pour le vin contrairement à d’autres qui ne voyaient que par le chouchen et autres tort boyaux ! Mais ce n’était pas très classieu ça donc a éviter et puis quelle drôle d'idée encore. Bien qui va prendre place à ses côtés histoire qu'elle offre gentiment à ses voisins ce que son estomac ne pourrait plus avaler et ce en douce pour éviter le courroux de l'homme qui tenait en sa main la louche de bois pour leur servir la dite fameuse soupe et qui ne manquerait pas de mater ce qu'ils allaient tous manger.
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Vannes, 14 avril 1463

Un claquement de mains satisfait. Et quelques pas aussi, du genre bien à plat, appui sur le talon avant de reposer le pied entier sur le sol. Le sol, le plancher des vaches, la terre ferme... C'était fou comme cela faisait du bien à notre jeune homme de le retrouver. Non pas qu'il se sentit mal à l'aise sur un bateau, point de mal de mer ou de vague-à-l'âme, mais toujours cette appréhension quand l'idée lui montait au cerveau qu'il était sur et entouré d'une immense et insondable masse d'eau. Vrai, comme beaucoup de marins de son temps, il ne savait pas nager, ceci expliquant très certainement cela. Alors, le boulot à bord, les ordres et les copains de chambrée,... le métier lui avait plu mais fallait pas s'attendre à ce qu'il chantât les louanges de l'infini océanique, de très loin s'en faut.

Débarquement donc en terre de Bretagne. L'occasion pour lui d'aller s'essayer au tir à l'arc. Les explications qu'on lui avait fournies étaient succinctes. Pas sans lui rappeler la première fois qu'il s'était engagé, après avoir fugué de chez lui. Le capitaine :"Ce que je cherche, ce sont des gars avec des bras." Archibabel : "J'en ai deux. Ils sont ce qu'ils semblent être." L'autre de le jauger et de finalement lui dire d'aller se présenter à bord au maître d'équipage. Ce dernier lui expliqua le travail : "À l'ordre donné, tu tires ou tu laisses glisser en retenant. Puis, tu me fais des noeuds... Là, je veux un noeud machin... Là, des noeuds trucs... Pour ça, tu me feras toujours un noeud bidule... Et puis, là, aussi, tiens!" Et caetera avant de finir: "En attendant, tu me descends tout ce foutoir dans la cale." Et notre adolescent de rester un instant à l'arrêt, la main soupesant le noeud de franciscain du palan de chargement, avant d'aviser un marin à côté de lui, genre la barbe d'une semaine blanche immaculée, les yeux plissés le scrutant, l'air placide. "J'attends que vous me jetiez par dessus bord ou je m'enfuis en empruntant la passerelle alors qu'il est encore temps?" Et le vieux de sourire légèrement, sans qu'on puisse trop savoir si c'était de l'amusement ou un sentiment plus inquiétant. "Occupe-toi des caisses. J't'expliquerai."

Laissant ces histoires derrière lui avec le Duché1, une fois tout son bardas débarqué, il entreprit d'aller visiter les chevaux que Tuatha avait acheté. Sa marraine disait en prendre soin mais notre Brestois préférait vérifier que ces dignes représentants de la race chevaline étaient bien traités et choyés avec le respect en adéquation avec leur rang. Si la Baronne avait pu voir le traitement dont bénéficiaient ceux d'Alcañiz, elle en serait certainement très surprise. Puis ce serait l'heure d'aller préparer le repas. À la demande générale, grillades et maïs grillés... Pour une fois, y'aurait pas besoin de beaucoup en faire pour satisfaire les appétits. Le plus compliqué serait de faire des braises.
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Rohan : de très bonne heure en ce matin du 19 avril 1463
Une maligorn qui mine de rien entre dans l’étable dans laquelle se trouve sa petite jument dénommée châtaigne. Elle lui apporte quelques quartiers de pommes et graines car aujourd’hui c’est dimanche ! Elle ne vient pas du tout surveiller ce que son coquin de voisin à savoir l’âne de Thancrede soit « Anôrak » pourrait bien vouloir faire avec sa voisine pas du tout. Salut vous deux ! Elle vérifie qu’il a le museau bien attaché et ce très solidement. Vérifications faites en arrivant mais surtout en repartant. Rassurée de voir que le minuscule équidé était totalement harnaché et qu’en aucun cas il ne pouvait s’approcher de trop près de sa Rousse. Qu’ils étaient bêtes et nigauds, sots ces boulets à insinuer que galipettes se feraient entre lui et elle. Cependant elle éloigne un peu plus sa petite jument du petit coquin qui lui fait les yeux doux car il a repéré les quartiers de pommes dans sa main. La maligorn est soulagée il semblerait qu’aucun âne dont le nom serait « Archid’eux » ne devrait voir le jour dans onze mois. Imaginez le mélange détonnant, même la couleur d’Anôrak était particulière. Malgré tout elle partage équitablement les quartiers de pommes entre lui et Chataîgne avant de repartir. Oh mais elle reviendra cet après midi et ce soir. Soyez sages !


Dans la chambre de Perles …. attention atelier couleur-iage !

Mais si je vous dis que Tuatha sera contente Mathilde !

Oui mais bon elle va avoir les mains toutes sales après !

Ohhh mais très faciles à laver, avec de l’eau tout simplement et puis ce sera amusant.

Mathilde penche la tête de la gauche vers la droite d’un air de dire oui mais quand même. Perles et Juliette voulaient envoyer un dessin à Tuatha. Enfin Juliette était très attirée par le pot rempli d’une texture colorée que tenait en sa main la maligorn. Forcément ce serait une empreinte de la main droite de Juju ! La couleur était d’une évidence : Rousse ! Ce ne fût pas très difficile mini-Rousse mis la main dans le pot avec grand plaisir, elle posa sa main une première fois avec douceur sur un premier vélin. Elles durent s’y reprendre à plusieurs reprises car oui il manquait un doigt ou deux. Le résultat final fut probant et Perles note en dessous le lieu et la date du jour.

Regarde Juliette !

Un moment d’inattention et Juliette non seulement s’était barbouillé le visage mais sa robe était toute tâchée. Mathilde allait grogner. Après un sourire échangé et quelques rires les voilà toutes les deux changées, belles à croquer, habillées de circonstances pour aller se promener et envoyer missive à Tua. Non elle n’emmènerait pas Juliette voir Chataîgne et Anôrak elle avait promis Perles. Peut être croiserait-elles Louca ou Than avec de la chance.

Missive envoyée !


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Brest en ce 19 avril de l'an de grâce 1463

Brest ... Son petit pays du bout du monde , loin des rumeurs , des cancans divers et variés .
Certes elle avait du laisser Juliette à Rohan , avec son amie Perles , mais elle retrouvait avec bonheur son moulin .

Elle s'était d'ailleurs , après avoir fait un petit passage en taverne afin de saluer son filleul , Adenora et quelques autres personnes , rendue au marché pour y acheter des sacs de blé afin de remettre son moulin en fonction .
Certes ce n'était qu'une journée de labeur , mais c'était mieux que rien et puis à son retour dans environ 15 petits jours, il tournera à nouveau à plein régime .
Elle n'avait pas l'intention de repartir en voyage tout de suite , elle allait passer tranquillement son mois de mai à Brest en compagnie de Perles et Archi et d'autres de ses amis , avant de rejoindre les nonnes pour un long moment .

Chemin faisant elle ne put faire autrement que de passer par les quais et aller vérifier l'état du Bélial . Elle tenait à ce navire comme à la prunelle de ses yeux , presque autant qu'elle tenait à sa fille .
Elle ne pouvait s'empêcher , en le voyant , de songer à son ami Al1 , disparu bien trop tôt et bien loin de Bretagne .
Elle s'en voulait un peu de n'avoir pas été près de lui à ce moment là ...

Accoudée à la proue du navire elle regardait la rade et se surprit à sourire malgré les doutes qui avaient pris possession d'elle ces derniers jours .
Ses courriers adressés à Whiperhills , le père de Juliette , étaient restés sans réponse , elle espérait que cet aller retour sur Brest allait leur permettre de se parler et de décider ce qu'ils comptaient faire tous deux ...
Continuer .. Arrêter ... Si tant est qu'ils aient encore un avenir ensembles , vu son absence depuis de nombreux mois .
Juliette ne connaissait même pas son père et elle allait avoir 11 mois dans 2 jours .

Et que dire de cet autre qui lui avait fait miroiter une vie heureuse si elle le voulait . Qui lui disait l'aimer au point de venir s'installer en Bretagne .
Encore un beau parleur , il avait , un beau jour , tout simplement disparu lui aussi .

Alors non elle ne voulait plus prendre de risque et se contenterai désormais de l'Amitié qu'elle pourrait recevoir et donner et ne surtout plus laisser parler son coeur .
Léger soupir en se disant qu'il était temps de repartir au moulin et préparer ses affaires pour le départ . Son attention fut toutefois distraite par un pigeon venant se poser sur le bastingage du navire . Elle prit délicatement le parchemin venant de Rohan et sourit en reconnaissant l'écriture de son amie Perles .
Les nouvelles de là bas étaient bonnes et sa fille se portait à merveille , était joint au petit parchemin un autre vélin sur lequel se trouvait dessinée une main de bébé , la main de Juliette ...
Quelle délicate attention de sa douce et merveilleuse Perles qui se doutait bien que , pour elle , être loin de sa fille était une torture mentale et physique .
Oh oui elle avait hâte de la serrer de nouveau contre elle et de l'embrasser tendrement sa mini rousse . Quoi de plus beau que l'amour d'une mère pour sa fille et vice versa ...


" Elle est mon âme , elle est mon coeur
Elle est ma flamme , mon bonheur
Elle est tout ce que j'ai de plus cher au monde
Ma raison d'être, ma raison de vivre
Près d'elle je serais jusqu'à la dernière seconde
C'est elle que j'aime elle est ma vie " *


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Forêt de Brocéliande le 24 avril de l'an de grâce 1463

Ah la forêt de Brocéliande ! Tout un programme ... Le groupe de boulets sorti donc de Rohan , avec un compagnon de plus pour la route , un dénommé Louca , italien de souche mais breton de coeur . Ils avaient entreprit de bivouaquer en plein coeur de cette magnifique forêt que l'on disait féerique et magique , une forêt habitée par nombres de korrigans , de fées , de dragons et autres créatures de légendes . Cette soirée était une invitation aux rêves et peut être aussi à la peur ...Peur de la découverte d'un monde inconnu .

Le camp s'était donc installé et comme habituellement Archi s'était mit aux fourneaux en préparant le fameux brouet qui cale bien les estomacs . Les petits fûts de chouchen , de cidre , de cervoise et d'eau , car il en faut bien un peu , étaient disposés à vue et chacun pouvait se servir , certains plus que d'autres d'ailleurs ! Hum ! Bref !

La soirée fut ponctuée de rires , de discussions animées et de projets , à savoir , notamment , où allions nous aller ensuite , il nous restait 3 villes à visiter et le Tro sera terminé .
Sans vraiment le dire je pense que chacun d'entre nous songeait déjà que ces moments passés ensembles allaient nous manquer . Les soirées en taverne où nous avons rencontré nombre de personnes, connues ou inconnues , les taquineries , les sourires , les rires et aussi parfois les discussions sérieuses . Certes pour la plupart , habitant Brest , nous allons nous retrouver , mais sans doute y manquera t'il cette petite étincelle de liberté et d'intimité qui nous reliait pendant cette longue promenade à travers cette belle Bretagne qui était la notre .

Allongée non loin du feu de camp , j'avais tout loisir à rêvasser et à songer que cet endroit était vraiment mythique et imprégné de magie . Les bruits étaient différents , du moins ils me semblaient différents . Un léger sourire flotta sur mes lèvres en prévoyant une petite promenade pour le lendemain à l'aube , avant de reprendre le cours de la promenade . Il fallait que je trouve ces fameux korrigans et avec un peu de chance peut être croiserai je Merlin , ou la fée Viviane ? Oui j'éviterai Morgane , on ne sait jamais ... Je m'endormis donc avec en tête des images d'un monde merveilleux à portée de main .
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Brest, 5 mai 1463, retour à la maison

Si vous escomptez effectuer un Tro Breizh(1), point de départ de Brest, rien de plus simple. En théorie, vous partez vers le nord jusqu'à ce que l'Océan, puis vous poursuivez longuement vers l'est, repiquez au sud dans les environs de Saint Malo, quand vous voyez la Loire vous retournez vers l'ouest, jusqu'à ce que votre route ne puisse plus ne vous mener que vers le nord où vous retomberez immanquablement sur Brest. Ça, c'est la théorie. En pratique, un Tro, avec de bonnes montures, c'est une douzaine de jours à parcourir le réseau de routes carrossées de Bretagne pour en visiter les huit autres villes. Double passage par Rohan obligé vu sa position centrale. Mais avec Tuatha dé Danann, un Tro, c'est bien plus long! Alors, certes, on est loin de "Deux ans d'errance" ou du 'Tour de Bretagne en 80 jours" mais on atteignait tout de même les "Cinq semaines en boulets", son Tro ayant même réussi la performance de repasser par Brest, c'est dire. Et une tour de péninsule bretonne nautique aussi.

Du point de vue de l'équipage, parmi les plus actifs de ces boulets, on aurait pu en faire récit aux titres évocateurs comme "Tuatha-la-têtue", "Le superbe âne Ôrak" ou "Les Cinq mille écus de la Bigorn", Archibabel, bénéficiant souvent d'une position privilégiée dans le convoi pouvant faire relation de voyage dans le genre "De l'arrière à la lune", avec forcément un éclairage plus limité.

Mais au-delà de la réalisation spirituelle et de la promenade géographique, nos amis ramenaient avec eux charrettes remplis de souvenirs, et autres marchandises, de rencontres et d'anecdotes. Au moins de quoi radoter jusqu'à l'an prochain. Le périple était une réussite. Sans accroc aucun. Le lieutenant de l'Amirauté Tuatha ayant arrêté l'alcool en prenant la barre du Duché1. Vrai que couler le navire aurait plombé le budget. Mais, ce navire mené à bon port, la Baronne bretonne avait fait honneur aux tavernes du pays et, même pour l'ensemble de la troupe, le voyage avait été des plus copieusement arrosé.

Une franche réussite! Au final. Et donc l'idée qui avait germé et s'était mue en complot ourdi par la dimizell Perles et les sieurs Archibabel et Thancrède. L'objet de celui-ci? Remercier et récompenser qui leur amie, leur marraine ou leur patronne. Et, comme leur meneuse s'était prise d'une folle passion pour une certaine espèce, ils avaient décidé de lui en offrir un couple. La Maligorn les avait choisis, le garde-du-corps les avait baptisés, et le filleul avait resservi des côtelettes à tout le monde.

Alors qu'on entrait dans Brest, le groupe se laissait aller à une petite pointe de nostalgie. Enfin, Tuatha surtout. Car les conspirateurs souriaient déjà sous cape en attendant de voir sa tête face à la surprise l'attendant.




Brest, 5 mai 1463, la Maligorn revient !

Dire qu'elle était heureuse de ce voyage était vrai. Dire qu’elle s’était amusée aussi ! Dire qu’elle était ravie de venir vivre à Brest aussi. Ce petit Tro lui avait permis de rencontrer un peu de monde, de rire et de plaisanter avec certains ce qu’elle n’avait pas fait depuis des lustres. Un sentiment de liberté qu’elle n’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Elle ne remercierait jamais assez son amie Tuatha. Elle en avait oublié des choses Perles, dont la mélancolie qui la tenait depuis quelques temps. Un soir comme ça, une idée lui était venue et si on lui faisait une petite blague ? Ce voyage avait été baigné dans les sourires grâce aux aventures toutes plus amusantes les unes que les autres de leur charmante meneuse soit Tuatha. Cela résumerait assez bien l’ambiance qui régnait depuis cinq courtes semaines. Secrètement en avait-elle parlé à Archi, puis Than et puis de fil en aiguille ils avaient eu cette idée et le Trio de Boulets avait tout organisé.

La petite halte avant Brest fût très agréable, feu de camps ravissant, nourriture délicieuse. Côtelettes et surtout Palets fondants avaient été dévorés hier en soirée. Une réunion au sommet avant de parfaire leur complot. Cela tombait bien Tuatha s’était absentée et ils avaient finalisés leur surprise en catimini, chuchotements et murmures à profusion. Amusant de savoir que la rousse n’y avait vu que du feu. Là devant eux se profilait Brest ! L’air étant bien différente que nul part ailleurs ! L’Iroise leur souhaitait la bienvenue, il était bon de rentrer chez soi !Oui chez elle, aucune autre ville ne lui avait donné cette impression. Perles ralentit quelque peu sa monture afin de se retrouver non loin et entre ses deux acolytes …. au plus bas afin que la tête du Tro n'entende rien de rien ! Dites les Garçons ? Vous croyez qu’ils seront bien là à notre arrivée ? Les emmener avec eux était impossible. Il leur fallait prendre un chemin différent sinon la Flamboyante les aurait trouver forcément en furetant et la surprise de faite …. fichue !

Pourvu qu'ils ne se soient pas perdus !
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Les semaines , les mois avaient défilé depuis le fameux Tro des Boulets de Brest , apportant leur lot de joies et de peines , d'illusions et de désillusions .
Une très longue retraite avait ponctué la vie de la rouquine brestoise et au retour un sentiment de désastre l'avait envahit en entendant les rumeurs et les nouvelles désastreuses , les sons des pas battant le pavé breton et le bruit du fer se mêlant aux cris des combattants .
Jamais elle n'aurait songé en arrivant ici il y a 3 ans , en tombant littéralement amoureuse de la Bretagne et surtout de ce coin de côte , ce bout du monde qu'était Brest , qu'elle verrai un jour ce carnage , cette bataille entre clans , ces rancoeurs , ces actions indignes et insultantes pour "Sa " Bretagne .
Mais il est un fait que l'âme humaine est faible et foncièrement cruelle , peu importe le mal du moment que cela permet de vous sentir plus fort que le commun des mortels .

Toujours elle avait essayé de travailler en faisant fi des guerre de clivages , toujours elle avait fait en sorte de rester neutre , elle avait des amis un peu partout . Cela ne l'intéressait pas de prendre parti pour l'un , plus que pour l'autre , seul importe à ses yeux LA BRETAGNE et ses paysans , ceux qui la font vivre .
La Diplomatie était ancrée en elle et elle était plus douée pour parlementer que pour faire usage de son épée . Et pourtant elle l'avait prise à l'époque du Ponant afin de défendre celle qui allait devenir sa patrie quelques mois plus tard !
La neutralité n'était pas bien vu en Bretagne et elle savait que beaucoup n'appréciait pas sa façon de faire ...Mais c'était sa vie , sa façon de voir les choses , peu importe si elle n'était pas comprise au final , elle avait sa conscience pour elle .

Donc après un retour mouvementé elle avait décidé de faire , par obligation , un tout petit Tro qui allait l'emmener vers l'est breton . Elle devait déménager son "futur" intendant et c'était l'occasion également de revoir ou voir certaines connaissances .
Pour le moment le voyage se passait bien ,mais on sentait la lassitude et l'envie des gens de rester cloîtré chez eux par ces temps tumultueux .
Ce Tro n'avait rien à voir avec le précédent , il était moins joyeux , d'ailleurs il manquait certains membres à cette expédition . Perles et Archi étaient absents , elle espérait juste qu'ils se portaient bien et qu'ils n'avaient pas été blessés lors des affrontements .
Elle n'avait eu que très peu de nouvelles , Perles lui avait envoyé un mot rapide , Archi avait joué les grands muets , mais elle savait et comprenait que deux amoureux avaient autre chose à faire que de passer leur temps à une table d'écriture .

Elle pardonnait cet oubli , elle même n'était plus aussi prodigue en missives que dans le temps , elle se renfermait doucement sur elle même , n'aspirant qu'à reprendre la mer dans quelques mois et aller à la rencontre des autres , dans d'autres Duchés et Comtés .
Elle était invitée en Flandres , en Maine , en Provence , en Lorraine par des amis et connaissances , il était peut être temps qu'elle accepte ces invitations .

Galopant derrière Edoran elle sourit soudain en songeant que de la Lorraine elle pourrait également aller en Savoie , pays de son Intendant , après tout dans sa liste de choses à faire , n'avait elle pas mit " Se baigner , nue , dans le Lac d'Annecy " ?

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