Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Oh bordel.

Benjen

        * Hola ! Avis à la population !
        Nouvel ordre du jour: les croqueuses d'hommes et les femmes infidèles sont priées de rester chez elles !
        Barricadez vos décolletés et condamnez vos houp'!
        Le Benjen est dans les parages, prenez garde...

        Gare à l'unique récidiviste !
        Qui ne peut s'empêcher de craquer dès qu'il est laissé sans surveillance.
        Benjen, dit le pervers, dégaine comme personne.
        Il aime le stupre, les femmes à fortes poitrines.
        Semer sa semence entre vos cuisses.
        A quel salaud !
        Les commérages, les potins ?
        Il s'en tire la barbiche !



      Oui, oui, oui … On sait ce que vous vous dites tous … Encore, il a encore failli ! Mais ce n'est point le cas … Du moins pas selon l'article treize, aliena b.douze, en petits caractères d'un accord tactique passé au détour d'une réconciliation. Ou encore, pas dans l'histoire.

      Cela faisait des plombes que le retour du voyage à Alexandrie avait été consommé. Et la routine s'était installée au hameau Novgorod ...
      La belle mère s'en était allée voyager au loin.
      Sasha devait sans doute être en train de faire sa crise d'adolescence dans un coin, priant le Sans Nom en fourrant des colliers de clous à ses bestioles.
      Viki, pas de nouvelle, bonne nouvelle.
      Talya, aheum ... C'était une autre histoire.
      Et Niki, aaaah Niki … Ben Niki elle s'était absorbée dans ses études, et elle délaissait son merveilleux époux ! Du coup, le Barbu s'emmerdait !

      Mais cette fois ! Il a essayé, il a tenu … Plusieurs semaines. Mais ce n'est pas là l'histoire qui nous intéresse !
      Non, ce soir-là, il lui fallait échapper à la routine du hameau pour ne pas virer dingue. Sur la route qui menait en ville, il avait soigneusement érigé quelques règles pour ne pas aggraver son cas …

      Pouce, éviter les femmes.
      Index, ne pas approcher une pipe de ses lèvres.
      Majeur, éviter les tavernes du coup.
      Annulaire, rentrer à la maison alors ?
      Auriculaire, le Bordel j'ai le droit, allons au bordel !

      Sa libido lui jouait souvent de mauvais tours, aussi, les bordels lui étaient permis, bien qu'il répugnait à s'y résoudre.

      C'est donc à la faveur de la nuit qu'il déambulait dans les rues de Bordeaux. La brise fraîche dispensait ses vicieuses caresses à qui foutait le nez dehors, et on sentait que l'été commençait à toucher à sa fin. Mais le Barbu, comme bien des irréductibles, s’entêtait encore à sortir vêtu comme si le soleil était à son zénith, au plus chaud de la saison. Une paire de bottes et des braies noir couvraient ses guibolles. Un gilet aux teintes brunes, qui ne dissimulait nullement ses bras, lui habillait le torse … Dans ces conditions, il évitait de montrer que la fraîcheur lui donnait presque envie de claquer des dents, et ne fit pas son difficile, direction le port !



        -La mole fesse. Tseuh ! Ahah …


      Un bon point, le nom lui arrachait un sourire amusé chaque fois qu'il passait au port. -ben oui, il ne lui faut pas grand chose !- Il décida donc d'y entrer cette fois.

      La bâtisse n'était plus de première jeunesse, mais les lieux étaient tout de même bien entretenus. L'ambre tenta de percer les volutes de fumées pour détailler la façon dont était disposée la grande pièce. Mais le peu d'éclairage n'aida en rien … Haussant les épaules, il s'avança lentement en laissant glisser son regard. L'endroit était bruyant, ci et là, on entend les brouhahas des conversations, entrecoupés d'éclats de rire, de gémissements, ou de grognements ... -A la virilité douteuse parfois, faut le souligner!-

      Après avoir tâté la croupe de quelques aguicheuses de passage, il se laissa enfin tomber dans un long canapé. Hélant une catin, il lui remit quelques pièces pour qu'elle lui apporte une bouteille de gnôle. Tandis qu'une autre, brune, à forte poitrine, et avec un minois angélique, vient se blottir contre lui, des promesses obscènes lui sortant de la bouche à chaque fin de phrase … Et le Barbu d'en exhaler quelques rires gras, n'ayant aucun mal à entrer rapidement dans l'ambiance.




      * L'or du commun - les Daltons

    _________________
    Judicael.
    La Mole fesse était devenu son Q.G depuis déjà quelques jours.

    Dans ce bordel, que de délices. Des blondes, des brunes, et des rousses comme ses vices. Judicael n'avait pas passé une seule soirée en dehors des murs du lupanar depuis que sa bande et lui avaient décidé de pauser dans la ville.

    Les nuits se suivaient et ne se ressemblaient pas, malgré tout toutes imbibées d'alcool fort et de stupre. De soupirs et de cris. De rires et de bruits de corps qui s'entrechoquent pour se conduire l'esprit dans les nimbes. Les catins étaient jeunes et les clients, des hommes de passage, ne s'encombraient pas de scrupules à jeter leur dévolu sur l'une d'entre elles pour quelques écus avant de regagner leur auberge.

    Cael lui, n'avait pas touché le lit de l'auberge depuis une éternité. Tant et si bien qu'après une semaine à s'user le cul sur les draps délavés par les lavages récurrents des lavandières de l'endroit, il rentrait ce soir comme s'il ne venait que pour boire un verre d'eau de vie. Matou tranquille, maitre en sa demeure.

    Le rouquin flamboyant ne passait pas inaperçu et s'était vite fait identifier par le gardien, qui le laissait aller et venir sans poser de questions. Fait rare, personne ne lui avait encore cherché querelle, il faut dire que l'avantage des maisons de passes, était que les hommes qui y venaient avaient autre chose à foutre que de s'accrocher entre eux. Les mains sur les hanches d'une femme faisaient taire tout, jusqu'aux tensions les plus enfouies, pour ne laisser s'exacerber que le désir puissant et nécessaire, exorcisé. De tels endroits étaient tolérés par l'église pour la raison évidente qu'ils étaient d'utilité publiques. Les personnages tels que le brigands y étaient toujours mieux occupés que lâchés libres en ville, à chercher comment commettre de nouveaux forfaits.

    La tenancière fit une apparition brève, lorgnant du coin de l'oeil le rouquin qu'une fille délestait déjà de sa chemise. Le zig payait bien. L'information n'avait pas mis longtemps à circuler dans les confidences des filles de joies. Aussi, elle fit une halte pour lui servir un verre d'alcool, le sommant de laisser ses écus sur le comptoir. Dans un geste mesuré, non sans lâcher des yeux la petite catin qu'il n'avait pas eu le plaisir de goûter, le gaucher s'exécuta et la laissa sans broncher plonger la main dans l'aumonnière pour y soustraire ses pièces.


    - Alors c'est ainsi. C'est toi qui décide si je te veux ou point. Hein?

    Et d'étirer un sourire roublard. Il déposa un baiser sur son front, égayant le visage de la jeune fille qui n'avait pas plus de seize ans d'un sourire entendu. Hardie malgré son apparence candide, la joliette le tira par la main, l'affaire étaient conclue. Et bien qu'il ne savait pas ce qu'il pourrait donner cette nuit, hormis quelques piècettes, il détacha sa silhouette sèche du comptoir pour se laisser attirer vers une alcôve à peine dissimulée d'un rideau.

    Cael remarqua soudain que l'endroit était encombré cette nuit. De toutes part, les filles étaient alanguies avec des hommes. Parfois les duos, les trios s'entremêlant presque par manque de place sur les paillasses. Chacun s'accommodant de l'étroitesse des pièces et de la moiteur des étreintes voisines. Les verts luisirent de perplexité, vite détournés par le minois de la petite brune qui venait de ses doigts fins attirer le visage du roux aux cheveux longs dans sa direction. Tentait-elle de lui faire oublier cette déconvenue? Probable. Déjà leurs corps s'enlaçaient dans l'obscurité à peine éclairée d'une chandelle, où se mouvaient trop de personnes pour que l'on ne puisse les compter. Dans un baiser, dans une morsure, tandis que de ses mains le brigand redécouvrait la douceur d'une fesse découverte, il lui murmura quelques mots.


    - Mignonne, il va falloir être talentueuse pour me faire oublier que je partage mon lit avec d'autres hommes.


    Si cette promiscuité n'aurait pas déstabilisé Samael, son frère jumeau avec qui il allait souvent partager des nuits décousues et qui s'était trouvé d'autres occupations cette nuit, Cael lui n'appréciait pas les charmes pourtant évidents des ardeurs masculines...

    _________________

    Viens jouer...
    Gysele
    Sous le couvert d’une alcôve à peine plus intime qu’un banc de taverne, mêlée aux divers corps qui s’entremêlent sans pudeur, encouragés par les vapeurs d’alcool entêtantes, je tente de comprendre ce que me dit la catin assise sur mes genoux. Ses murmures, amoindris par les conversations et autres gémissements communs à ce genre de lieu, me parviennent difficilement et il me faut plaquer l’oreille à ses lèvres, mes mains glissées à ses reins en une posture faussement intéressée. Ce soir, je ne travaille pas, je ne tapine pas et ne suis pas ici en tant que courtisane. D'ailleurs, je ne connais même pas Bordeaux, pas plus que ce lupanar. Si je suis ici, c’est après avoir reçu une lettre d’appel à l’aide d’une vieille amie/collègue parisienne, Myria. Présentée en tant que cliente, j’ai donc imposé mon choix sur cette dernière pour tenter d’en savoir plus sans attirer les soupçons de la patronne.

    « Gygy, aide-moi…je veux m’enfuir. Je suis enceinte ». Me murmure-t-elle d’un souffle presque douloureux tant je la sens nerveuse. J’étire un faux sourire, puisque même dans la débauche, les masques sont de mise et je lance un regard alentours, m’arrêtant parfois sur certains clients et leurs muses du soir. Dans ce fouillis de corps, de crinières, de mains baladeuses, je n’éprouve aucune excitation. Aucune. Mon cœur se contracte tout comme mon ventre et je remonte la dextre à la nuque de mon amie pour la maintenir tout près de mes lèvres.


      - Déconne pas Myria. T’es endettée jusqu’au cou, fais-le passer et reprends le boulot.


    Le jeu se poursuit et, pour ne pas attirer les soupçons, mes doigts libres se faufilent sous l’accumulation de jupons, tandis que la concernée lâche un soupir faussé par ma réponse qui ne lui convient pas. Ca ne lui plait pas ? Sans blague. Quelle putain peut se vanter d'avoir aimé s'arracher la possibilité d'être mère ? Laquelle peut dire qu'elle n'a jamais tremblé en allant voir une faiseuse d'anges ? Nous n'avons aucune garantie de survie à ces tortures que nous nous infligeons. Je garde moi-même deux traces indélébiles et invisibles de ces deux innocents que j'ai foutu dans le fossé avec les détritus de Paris, le corps traumatisé par leur passage, tués dans l’œuf. Mais je sais aussi que les maquereaux sont bien plus à craindre qu'un avortement. Ces hommes et ces femmes qui bien souvent profitent et abusent de leurs filles, sont capables du pire pour ne pas voir leur argent s'envoler. Combien de connaissances ont disparu du jour au lendemain ? Combien ont perdu des membres, ont été torturées jusqu'à perdre la tête, le corps vendu nuit après nuit quand l'esprit, lui, était brisé à jamais ? Je ne souhaite ça à personne et encore moins à cette jolie brune au regard limpide.

    Myria est une fille vraiment jolie. Si moi j'ai le charme de ma rousseur , de ma démarche ou de mon caractère, celle-ci possède une vraie beauté comme les hommes les aiment. Un regard presque candide qu'elle parvient à préserver malgré toutes ses années d'exercice, une peau de porcelaine à en rendre jalouses toutes les nobles du coin et un corps joliment formé, voluptueux, avec des courbes où accrocher nos mains. Elle est de celles dociles, qui cherchent à satisfaire le client à tout prix, quand moi, j'impose quelques conditions et me fais capricieuse et difficile.

    D'instinct, j'effleure le ventre de celle-ci d'une caresse légère, me tortillant un peu quand de nouveaux clients viennent prendre place. Dans ma vision périphérique, une chevelure rousse, bien plus longue que la mienne, m'interpelle quelques secondes. Le nez fourré dans le cou de mon amie, j'observe quelques instants cet homme dont je jalouse secrètement la longueur de la crinière. Cette vision me ramène douloureusement à ce moine qui m'a privée de ma féminité en me coupant les cheveux après m'avoir salopé le corps de marques et de coups.

    L'air est plus étouffant, saturé de râles et de rires feutrés. Chargé d'alcool, de fumée et de petites choses à grignoter entre deux paires de seins. Je fouille distraitement ma besace et en sort ma pipe, la fourrant de ces herbes magiques dont je ne peux plus me passer. J'en use et abuse régulièrement et d'autant plus quand la nervosité s'empare de moi. Et Myria me rend nerveuse. Sa demande d'aide pourrait nous foutre toutes les deux dans le pétrin et il semblerait que je craigne la mort plus qu'elle...Peut-être parce que ces dernières années, la mort me colle d'un peu trop près. A croire que nous sommes bonnes amies.

    Lorsqu'enfin je parviens à goûter à ma première bouffée, mon corps se détend et mes mains reprennent le chemin des cuisses en parties dénudées. J'observe attentivement la brune et lorsque je vois la patronne glisser sa tête par le rideau, je la ramène vers moi en disant plus fort :


      - Déshabille-moi, je suis sûre qu'tu fais ça bien ma jolie ! Ne regarde pas derrière, elle nous regarde... fais ton travail, qu'elle ne se doute de rien... laisse-moi réfléchir à une solution...

    Offrant ainsi de quoi occuper les mains de la demoiselle en détresse pendant que je tente de régler une équation compliquée... Pourquoi suis-je venue déjà ?
    _________________
    Benjen

          * C'est bourré y'a du monde, et j'dois jouer des coudes,
          Pour m'insérer dans une rangée !
          J'm'assieds, le jeu commence enfin
          J'essaye en vain de me mettre dans l’ambiance, mais pas moyen !
          Des voisins loquaces jacassent et me cassent les oreilles !
          Sur la place d'en face des gens s'embrassent, c'est cruel !
          Les bruits de succion qu'ils font détournent mon attention
          Et empêchent la concentration,
          Ça me rend fou, c'est pas tout !
          J'assiste à un concert de quintes de toux,
          Je bous, intérieurement, c'est navrant,
          La prochaine fois, j'materais juste un porno pour me détendre.



        L'alcôve commençait à s'encombrer peu à peu … Au début, le Barbu, tentait d'en faire abstraction. La gnôle devait l'y aider, poison insidieux qui, bien que moins puissant que le chanvre, parvenait bien souvent à le désinhiber de ses craintes, ses malaises, ou sa raison. Ce n'était pas de la première qualité, mais il ne s'attendait pas à tomber sur des alcools qui régaleraient ses papilles, et puis surtout, il n'était là que pour vider ses bourses, satisfaire ses pulsions, et repartir l'esprit tranquille …

        Mais plus le temps passait, plus l'ambiance lui pesait. C'est bizarre … Quand on sait à quelles perversions il s'adonne, autant de pudeur de sa part paraîtrait ridicule. Ses voisins étaient bien trop proches à son goût, les odeurs de transpiration des uns, et des autres, lui agressaient les narines. Sans oublier, le stupre environnant, et les diverses odeurs de fumée …

        La brune s'était attelée à écarter les pans de son gilet, et parcourait les muscles de son torse d'une langue avide … Peinant à se concentrer, il buvait plus que de raison, et laissait traîner ses ambres, alors qu'il aurait dû les river sur la catin. L'homme à sa gauche, un roux, lui semblait bien plus à l'aise, mais peut-être n'était-ce qu'une façade ?
        Et de retourner un regard contrarié vers la catin. Mais sérieusement !? Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Etait-ce le poids de la culpabilité d'avoir encore merdé qui rappelait à sa mémoire des bribes de … De quoi ? Conscience ? Bienséance ?

        L'attention fut un instant portée en direction d'une taulière à l'affût, et le Barbu étira un sourire amusé lorsqu'il entendit une femme toute proche, lui semblait-il, exiger qu'on la déshabille … La vision se porta de nouveau sur la brune, toute langue dehors, qui remontait lentement en tentant de capter son regard. Les lèvres s’étirèrent plus finement, et il tenta de se laisser aller de nouveau, une pogne autoritaire lui indiqua de se diriger plus bas, tandis qu'il désaltérait son gosier une bonne gorgée …



          -Voyons comment tu te débrouilles …


        Avec dextérité, la catin fit sauter les lacets, laissant émerger le chibre qu'elle s'empressa de cajoler de léger baiser. Les pupilles du barbu s’étirèrent, et elle gagna son attention pleine et entière lorsqu'elle laissa échapper sa poitrine imposante de sa prison de tissu, et l'Unique Récidiviste de se laisser emporter par ses cajoleries buccales. Contenant un minimum les soupirs qui s'essayaient à franchir ses lèvres …

        Alors qu'il en était au meilleur moment ... Vous savez ? Ce délicieux moment où plus rien d'autre ne compte ? Où on flotte comme sur un petit nuage, juste avant l'explosion ? La catin voisine frola sa jambe, le tirant de son état de béatitude … D'un grognement, il attrapa les boucles brunes sans douceur, et releva le minois baveux … Une lueur perverse dans le regard, il annonça dans un murmure en tapotant près de lui …



          -Tourne-toi, je vais te rendre la monnaie …


        Le sourire était grivois, et la catin d'y répondre d'un mordillement de lèvre, avant de se redresser pour s'agenouiller sur la banquette, retroussant ses jupons pour dévoiler une croupe qu'elle déhancha sensuellement. Sans se presser, le Barbu s'enfila une nouvelle gorgée, et de reposer la bouteille, se détournant à son tour pour prendre possession de la catin. Le rictus est sadique, alors qu'il meurtrit la croupe de ses paumes dures, et que ses assauts sont secs et puissants … La douceur, très peu pour lui.

        Enfin ! Il avait réussi à faire abstraction de ses congénères … Pour combien de temps ?



        * L'or du commun feat Roméo Elvis - Mon voisin

      _________________
      Judicael.
      Le rouquin lui, écrasé par le chanvre qu'une main lui tendait, l'alcool qu'une autre lui versait dans la bouche, et par les mains expertes de sa petite catin au visage d'ange, n'en était pas là de ses activités. Besogner, plus tard. Pour l'heure, tout n'était que prémices à de plus sérieux sévices. La main de Cael, puissante, dominatrice, s'aventura sur la gorge de la jeune femme, tandis qu'une autre avait détourné son attention d'un client déjà bien trop entouré pour se joindre à eux. Prenant possession de sa bouche.

      Là bas , la chandelle éclairait une fille aux cheveux courts, qu'il ne regarda qu'une fraction de seconde. Un pied aventureux vint le déranger, lui arrachant un grognement. L'atmosphère était de plus en plus lourde. La pièce chargée de trop de tension sexuelle. Trop de gens. Trop de tout. Sa tête d'ailleurs, commençait à se dédoubler. Surveillant un voisinage trop invasif qui débordait sur son bout de paillasse, détaillant la bouche de la putain, que ses doigts déformaient d'une façon qui le laissait électrique.

      Peut-on être si jeune et déjà, si expérimentée? Expérimenter n'est-ce pas s'user un peu? Une main lui tira les cheveux - qu'il avait bien longs - maladroitement, celle de quelqu'un qui tentait de se redresser pour changer de position. Rouquin commençait sérieusement à s'agacer. Il chassa d'un mouvement sans douceur la fille qui l'embrassait pour apercevoir le ou la coupable, mais fut vite agrippé par sa puterelle, visiblement décidée à le chevaucher et à inverser les jeux de pouvoirs.

      Torturant un peu la peau de son cou d'une morsure doucereuse, Cael arrima ses hanches à celles de sa cavalière, reconduit vers les plaisirs inhérents de leurs désirs. Et croyez bien que si celui de Cael était réel, celui des autres clients l'était tout autant, perçant les murs en torchis de l'alcôve de leurs soupirs, râles et bruits de peaux qui claquent. Comme un long gémissement à l'unisson.

      C'est au moment où de ses doigts experts, la mignonne délogeait la virilité de sa prison de tissus qu'une présence dans son dos lui glaça l'échine.


      - Put...!


      D'un geste rageur , il poussa férocement celui qui se frottait à lui , cédant à une virilité une autre. Son poing fermé.

      Dis bonjour...

      _________________

      Viens jouer...
      Gysele
      L'atmosphère s'alourdit de minute en minute, les soupirs lâchés de toute part ne m'aident en rien à réfléchir. Myria m'écoute et en bonne professionnelle, s'applique à délacer mon corsage comme si j'étais la personne la plus intéressante au monde. Je sais qu'elle est aux aguets, que dans sa tête, une toute autre bataille fait rage, mais elle ne montre que douceur et sensualité aux yeux de tous. Les gestes sont sûrs et efficaces pour tout œil observateur, pourtant je n'éprouve aucun désir, si ce n'est peut-être le plaisir d'être cajolée par des lèvres délicates qui parcourent ma gorge et l'arrondi du décolleté. Les clients s'animent, les peaux se dévoilent de plus en plus et je peine à ne pas regarder cet étrange spectacle qui, sous l'effet du chanvre fumé, me donne cette illusion d'éloignement, comme si j'étais enfermée dans une bulle.

      Au creux de ce cocon, je cherche à trouver un moyen d'aider mon amie. Il faudrait que je demande à Pierre si il n'a pas quelques copains mercenaires pour une mission délicate, ou bien, il faudrait payer la dette de Myria... mais là je n'ai pas ces moyens. Et proposer de vendre l'enfant au plus offrant ? La brune refuserait, car j'imagine qu'elle souhaite le garder. Pendant que j'élabore et détruis plusieurs plans dans ma tête, je sens, d'une caresse éloignée, le tissu glisser de mes épaules, dévoilant ma peau diaphane marquée de toute part de fines traces de fouet mêlées aux tâches de son. Si un instant mon esprit s'égare de ses réflexions, ce n'est pas parce que la demoiselle me couvre le buste de baisers, mais parce qu'à chaque effleurement de cicatrice, je crois ressentir à nouveau la brûlure mordante d'un claquement de cuir.

      Je cligne des yeux pour échapper à ces souvenirs, mais un mouvement brusque, un peu plus loin sur ma droite, fait office d'échappatoire et je pose un regard plus averti sur la scène qui se joue sous nos yeux. Même Myria a cessé de m'embrasser, serrant mes doigts d'un geste nerveux. Certainement aura-t-elle cru qu'elle était le déclenchement de tout ce bazar. Quand on a quelque chose à se reprocher, tout parait nous concerner. Pourtant, c'est bel et bien Longue crinière rousse et son voisin qui sont en cause et lorsque le poing s'abat sur la gueule du barbu, ma respiration s'arrête soudainement et j'assiste à cette genèse aussi figée que les autres qui peinent autant que moi à sortir de leur état précédent.


      - Et merde...
      _________________
      Benjen



          Le Babru savourait l’enffilement avec délice. Oubliant ses soucis, pour se concentrer sur son seul plaisir. Procédant à l'étalage de ses vices dans cette alcôve bondée …
          La couinante ne semblait pas être de celles qui se délectaient de quelques douleurs. Il l'avait senti lorsqu'à la première claque, elle s'était crispée trop longuement, plantant ses canines dans sa chair pour contraindre ses plaintes douloureuses, dans l’angoisse de la prochaine à venir. Peu lui importait, tant qu'il pouvait s’assouvir.

          L'étroitesse des lieux commençait à lui peser, agacé qu'il était d'entendre des gémissements exagérés couvrir parfois les notes qu'il tentait de tirer de sa catin. Bien qu'à son affaire, il ne pouvait ignorer la promiscuité de plus en plus gênante avec le couple voisin. L'envie de les repousser pour qu'ils aillent s'échouer plus loin et lui laisser de l'espace le tenaillait de plus en plus …

          Soudainement, la craintive sembla vouloir se rebuter, et balança un coup de croupe au Barbu, qui poussant un grognement surpris, s'échoua contre le dos du roux … Commençait à le chauffer celui-là ! Pas le temps de réagir qu'il était violemment repoussé, le buste s'échouant contre la couinante qui poussa un cri aigu de surprise … Grognant de colère, il tenta de se redresser en se retournant, mais fut accueilli par une cuisante douleur à la joue qui l'envoya valser contre la catin qui s'écroula sous son poids.



            -Hmpf ! 'Foiré !


          Il vit rouge ! Forcément, secouant sa trogne pour en chasser l'étourdissement, il oublia un instant la douleur, elle se rappellerait à lui bien assez tôt ! Et le Barbu de prendre appui sur la catin pour se donner de l'élan, se redressant pour balancer son poing dans … Dans quoi ? La bonne question ! Comment tu veux viser quand il y a un bout de chandelle pour dix pélerins !

        _________________
        Judicael.
        Le poing s'abat sur Cael, qui se jette à l'aveugle sur son adversaire.

        Voilà. En une fraction de seconde, le bordel porte bien son nom. Les filles se mettent à crier, les hommes eux s'éloignent. Les deux hommes s'empoignent, et se rouent de coups de poings , dent pour dent. Malgré leurs égos surchauffés, il y a quelque chose de très exaltant à se bourinner en public pour deux hommes qui ne se connaissent pas. D'ailleurs, Cael ne se gêne pas de le faire sentir, grondant sa colère en foutant en l'air la moitié des paillasses vers le barbu.


        Viens! Humpf!

        Un poing dans la mâchoire pour l'un, un coup dans le ventre pour l'autre. Ont-ils eu seulement le temps de remonter leurs braies? En une fraction de seconde, l'étincelle à mis le feu aux poudres. L'alcôve n'est plus que chaos et désolation, au passage de ces deux corps qui ne s'empoignent pas pour le plaisir habituel de l'endroit. Le visage du roux s'est transformé, durci. Il tuerait bien cette enflure qui s'est frotté à lui. Lui si frileux à toucher un autre que son frère.

        Une catin tente de récupérer ses vêtements, et se ravise, lorsque les deux mâles tombent l'un sur l'autre au sol, dans le bruit sourd des coups qu'ils se rendent férocement, dopés à la testostérone et à l'adrénaline. Un cri perçant zèbre la nuit. Les bruit d'une fille qui a peur. La chandelle vacille, il suffirait d'une secousse pour la faire tomber et enflammer les paillasses. Le Lupanar ne serait alors plus qu'un grand feu de joie, purifiant de son impitoyable pouvoir les nuits de foutre et de sueur...

        _________________

        Viens jouer...
        Benjen

            Touché ! Avec un peu d'espoir, le Barbu se dit que cela finirait là. Mais non, le rouquin ne semblait pas l'entendre de cette oreille. Et vas-y qu'ils se jettaient l'un sur l'autre, s'envoyant des patates dans le pif, dans la bedaine, dans les côtes … Tout ce qui pouvait faire mal était forcément bon à faire !

            Chacun se retrancha un quart de seconde pour reprendre une goulée d'air, voilà pas que le rouquin en profita pour lui balancer les paillasse à la trogne !



              -Viens ! Hmpf !
              -T'emmerde sale rouquine ! Raaaah !


            Oui, le Barbu à toujours eu un sens de la répartie à toute épreuve. Il ne pourrait même pas vous décrire lui-même le combat, un voile s'était abattu sur lui -Ou alors c'est une andouille qui a soufflé le bout de chandelle-, et il s'était jeté à corps perdu dans la bagarre.

            Alors que les deux mâles roulaient au sol, la stupeur première passée. Un attroupement s'était formé autour de l'alcôve pour observer le dénouement. Rires, encouragements, paris, tout fusait à tout va. Et bien sûr, le molosse du bordel peinait à se frayer un chemin jusqu'au deux vauriens en train de foutre un beau bordel !

            Le Barbu se fit repousser d'un pied, et retomba lourdement en arrière. Se redressant en poussant un râle des plus virils -Puisqu'on vous le dit … Ca ne ressemblait pas à ça en tout cas-, et s’élança en beuglant …



              -J'vais t'faire bouffer tes burnes !


            C'est qu'il en était bien capable de le faire. Sadique qu'on vous dit.

          _________________
          Gysele
          Bon. Myria et moi ne pourrons rien régler ce soir. Bousculées par un mouvement brusque qui vient de notre droite, je vois les corps s'affaisser les uns sur les autres comme des dominos, les clients et leurs concubines trop surpris par la rixe pour parvenir à reprendre l'équilibre, se font malmener par les gestes anarchiques des deux bagarreurs. Nous nous accrochons et je me relève d'un bond, déjà à moitié dénudée par les mains expertes de mon amie. La brune n'est pas du genre peureuse, c'est plutôt le genre à encaisser, elle ne parait donc pas plus affolée que ça, quoiqu'un peu figée. Je la crois habituée aux clients violents et l'idée me conforte d'autant plus dans mon envie de la sauver. Je sauverais le monde entier si je pouvais. Le monde entier sauf moi.

          En parlant de gens à sauver... Ces deux là sont en train de mettre un sacré bazar dans l'alcôve. Les regards au début ahuris se transforment de plus en plus en coups d’œil malsains, les présents attirés par le goût du sang comme des vampires à la recherche de quoi se sustenter. La luxure ne suffit plus, on leur donne un autre genre de plaisir. Le spectacle ne me plait pas, quoique fascinant. Je ne comprends pas de quoi c'est parti, mais les deux hommes semblent s'en vouloir à mort. Sûrement doivent-ils se connaître, ou s'être volés une femme dans leur vie, leur vraie vie. Car tout le monde sait qu'ici, au sein du lupanar, toutes les vies s'arrêtent une fois le pas de la porte passé. Un autre espace hors du temps anime les maisons closes d'une énergie différente. Ici, on est qui on veut être, on aime qui on souhaite et on se fait aimer par la personne de notre choix. Ici, les obstacles courants du quotidiens n'ont pas lieu d'être. Les deux gus doivent donc être particulièrement à cran pour se raccrocher à leur désaccord.


            - Je vais chercher de l'aide... je reviendrai te voir demain Myria.


          J'embrasse la joue de mon amie et la rassure d'une caresse à l'épaule avant de me faufiler pour sortir de l'alcôve. Certaines personnes s'en extirpent en même temps que moi, trop sensibles aux coups et aux cris, ou bien simplement désintéressées et recherchant un autre espace où continuer leurs affaires. Pour ma part, je replace grossièrement le haut de ma robe, ne prenant pas le temps de la relacer ou de fermer mon corsage. Après tout, ma pudeur est totalement absente et c'est davantage pour paraître crédible auprès du balèze de l'entrée que pour ma vertu, que je prends la peine de me recouvrir. Lorsque le bonhomme comprend après un récit court et concis, qu'il y a du grabuge qui risque de faire fuir la clientèle, il me suit sans trop me questionner. Ca tombe bien, j'aime pas qu'on m'interroge. Nous revenons à l'arène improvisée où paillasses et coups semblent pleuvoir plus facilement que les pièces d'or et je laisse le garde intervenir. De une, il est grand, fort et habitué, de deux, j'ai pas envie de prendre un coup perdu et de trois, je fais bien trente centimètre de moins si ce n'est plus que ces deux hommes.

          Quand le cerbère retient l'un des deux, j'empêche l'avancée du roux qui semble rendu fou par la colère. C'est qu'apparemment personne n'est décidé à faire en sorte que ça se finisse. L'homme n'étant tout de même pas assez costaud pour retenir deux têtes de mules imprégnées d'alcool et de chanvre, je tente la dissuasion en me plantant devant Longue crinière de feu. "Patapé" serait marqué sur mon front que ça ne m'étonnerait pas. Je ne suis pas hyper sereine de me tenir là et même Myria que j'aperçois au loin semble croire que je suis folle. Peut-être le suis-je un peu au fond. Je me plains tout le temps des soucis qui me tombent au coin de la gueule, mais je semble les chercher à chaque coin de rue.

            -Hé... vous ! Allez suivre votre copain dehors non ? Certains ici aimeraient en avoir pour leur argent.

          _________________
          Judicael.
          S'il ne s'était pas désarmé à l'entrée - car l'on entre au bordel comme dans une église, ironiquement - Le roux aurait poussé la rixe plus loin. Dehors, Samael l'aurait attendu sagement attiré par les clients en fuite , pour couvrir ses arrières. Mais l'a lame bâtard au fil ébréché qu'il se plaisit à porter au ceinturon avait été laissée aux bons soins du gardien en passant. Posée d'une main habituée dans l'entrée du lupanar. Alors faute de sang, les hommes frappent et contusionnent, à la rage de celui qui saurait laisser à l'autre le coup le plus cuisant. De quoi l'affaire était partie déjà? Ha, oui. De deux culs d'hommes qui se touchent malencontreusement. Galvanisé par les insultes, Cael n'a pas vu le gardien rappliquer. Ils ont saccagé l'endroit, la chandelle est morte. Il n'y a plus de feu. Dans la pénombre, le colosse ceinture son adversaire, et lui se heurte au corps d'une personne interposée. Le grognement qui suit ne laisse aucun doute sur l'accueil qu'il lui réserve. Impulsif, il saisit à la gorge son garde fou.

          Dans les moments de colère que personne ne lui a appris à maitriser sinon par l'anéantissement de la source de colère en question, Judicael est pris de tremblements nerveux. Là, c'est sa main marbrée de veines proéminentes qui semble frémir sur le contact chaud d'un cou de cygne. Il n'y a pas besoin de clarté au roux pour sentir d'emblée qu'il s'agit d'une gorge féminine. Instinctivement, son front vient toucher durement celui de l'imprudente, la pression des doigts se relâche et la main repousse sur une paillasse la folle qui s'est mise entre eux. Là où il aurait habituellement frappé, le geste se retient. Ne tient-elle pas à la vie en se jetant ainsi au centre de la fosse aux Ours? Fauve, il la contourne et la frôle, contraint par le désordre de subir cette proximité avant de s'éloigner d'elle.

          Pas que le contact d'une femme ne soit pas bienvenu, mais à cette heure, dans ce contexte, n'importe quel rempart à l'assouvissement de la tempête intérieure qui le secouait était un adversaire de plus. Bileux, Cael persiffle en cherchant de son regard austère les contours du visage de l'imprudente que Samael à sa place aurait empoignée par les cheveux et contrainte à se courber sur son vit débraillé. Le duo faisait rarement dans le sentiment, lorsqu'il s'agissait de filles légères ou simplement égarées. Bergers, il fallait parfois sacrifier des brebis pour nourrir la nuit. Le frein émotionnel dont est dépourvu le frère absent pourtant prend le dessus dans les élans du rouquin.


          - Ne te mets pas en travers de ma route, catin.


          Absolument sourd aux blessures qu'il arborait, le brigand aurait tôt fait de payer le lendemain, à froid. Et peut-être plus tôt que prévu, au moment où il retrouverait le pavé frais de l'extérieur, car c'était toujours après la bataille que l'on comptait les pertes. L'arcade ouverte, l’œil aux contours violacés et son petit paquet de chanvre. Si précieux à l'apaisement... Dans le tumulte, peut-être aussi le plaisir évaporé de n'avoir mis un point final à l'échauffourée. L'index se pointe en direction de l'homme que le gardien tente de maitriser. Nul besoin de mot. Ils se reverraient.

          Et le roux de disparaitre en poussant l'attroupement qui s'était parqué dans l'entrée. Pour sûr. Il ne pourrait plus remettre les pieds dans ce guêpier...

          _________________

          Viens jouer...
          Gysele
          On ne me dira jamais assez de ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. C'est un défaut que je voudrais corriger à chaque fois que je me retrouve dans une situation délicate et qui revient pourtant à la charge après chaque mésaventure. Alors, forcément, quand la paluche du roux enserre ma gorge, je regrette immédiatement de m'être interposée. Le geste a été plus fort que moi, j'ai vu le garde en difficulté et j'ai cru que ma seule petite taille suffirait à calmer les ardeurs de l'homme. Autant à la cour des miracles je me méfie, autant dans les autres villes je me suis habituée à plus de considérations. Erreur monumentale. Mon souffle reste coincé et j'ai à peine le temps de suffoquer et de poser mes mains sur celles qui me violentent, que je suis déjà repoussée sans douceur. Interdite, l'action s'est passée si vite que je ne réalise pas vraiment et surtout je me renfrogne car mon orgueil a pris un bon petit coup dans l'aile. Il faudra que Pierre m'entraîne plus fort.

          Remise sur mes pieds je laisse couler ses propos. Si certains le prendraient comme une insulte, moi, je ne peux tout simplement pas m'offusquer d'une simple vérité. J'ignore alors la nature de cet énergumène, ni même ce qu'il me ferait si je me remettais un jour sur son chemin. A cet instant, je n'ai pas spécialement envie de le rencontrer à nouveau. On a beau dire que je suis trop désobéissante, là, tout de suite j'ai très envie d'écouter ce qu'il me dit à la lettre. Je lance un coup d'oeil à son adversaire que le cerbère a du mal à contenir visiblement et je perçois plus que je ne vois, la silhouette du roux s'éloigner et quitter l'alcôve.

          J'enlace brièvement la brune amie qui vient me serrer dans ses bras, la tension retombant depuis que le spectacle a pris fin. Une chandelle est rallumée et les badauds déjà s'éloignent pour retourner à leurs occupations premières. Le désordre régnant ne semble pas déranger les corps qui s'allongent sur les paillasses telles qu'elles ont été laissées par nos deux fous furieux. D'un coup d’œil, je vérifie l'état du bagarreur restant, qui ne tardera certainement pas à se faire mettre à la porte par le garde peu commode. De mon côté, je glisse une bourse dans le décolleté ami et lui murmure une promesse de retour.

          Et je m'éloigne, me faufilant à l'extérieur du bordel où l'air plus frais et pur me fait tourner la tête un court instant. M'asseyant sur la marche du perron, je prends le temps de me refaire la soirée, son effusion et cette impression de précipitation qui me retombe dessus comme un couperet. Je vois la silhouette du roux s'éloigner dans l'obscurité mais je me laisse rapidement distraire par une masse informe qui attire mon attention sur les pavés devant moi. Je me penche pour le récupérer et esquisse un fin sourire de satisfaction en découvrant que l'homme a laissé échapper son chanvre. Je n'aurais pas tout perdu ce soir...à moins que ma conscience ne me rattrape.

          _________________
          Benjen

              Le Barbu s'élança donc, majestueux comme un guépard qui s'apprête à bondir sur sa proie … Mais sa course ne s'est pas finie du tout comme il s'y attendait ! Du guépard, il est passé au chaton qu'on attrape par la peau du cou juste pour l'emmerder. -Remarquez qu'on reste dans la classe féline quand même!-


                -Hmpf ! Qu'est-ce que !? T'en veux aussi grosse tantine !? Lâche-moi ! LACHE-MOIIIII !


              La brute en chef l'avait saisi au vol, le ceinturant en passant ses bras sous ses épaules. Et le Barbu d'en terminer sa course en pédalant dans le vide. Il tenta de se dégager de quelques ruades, et en se dévissant la tête, il aperçut l’imprudent qui lui avait mis la main dessus. Il se désintéressa donc du roux pour reporter sa colère sur le molosse, s’essayant à l'intimider d'un ton autoritaire …
              Si il avait eu une moitié de cerveau à cet instant, il y aurait réfléchi à deux fois. C'est que tout musclé qu'il était, il ne faisait pas le poids contre le gros tas de muscles, ou de gras, il n'aurait su le dire dans cette pénombre … -Si je connaissais l'con qu'a soufflé la chandelle !-

              Il ne faut pas lui en vouloir de n'avoir été plus malin qu'à l'accoutumée, on à tous eu la rage -Au sens philosophique du terme hein!- un jour ou l'autre. Aussi, après quelques secondes à se débattre, il poussa un grognement agacé, et tourna ses ambres vers le rouquin qui le pointait du doigt en lui lançant un regard de tueur … Il ne lui en fallu pas plus pour se remettre à ruer en pestiférant, le meurtre au fond du regard …



                -Reviens-ici ! J'vais t'arracher tes bouclettes et te les fourrer dans l'cul ! Lâche-moi toi !


              Peine perdu, l'impudent s'était fait la belle pour il ne savait quelle raison, tandis que le gros lard resserrait sa prise à lui en sectionner les épaules.

              La rixe terminée, chacun retourna progressivement à son trou, parce qu'on voit pas se voiler la face hein ? Tout tourne autour des trous dans un bordel ! D'ailleurs, si Benjy ouvre un bordel un jour, la battisse sera ronde, les tables rondes, les paillasses et les lits, pareil ! Même les catins ! Un vrai trou de hobbit. Mais on s'égare …
              Cerbère profita d'une ouverture pour trainer le Barbu hors de l'alcôve, bousculant quelques clients dépités que tout soit fini si vite. Et sans autre forme de procès, balança le Barbu hors de la môle fesse !

              Atterrissant sur le pavé, ce dernier se redressa sur les genoux, les deux paumes au sol. Sa bouche était emplie du goût du sang, il l'évacua d'un mollard à la fraicheur douteuse, avant de replier une jambe pour s'appuyer dessus, et se redresser en poussant un grognement … Bordel qu'il avait mal partout ! La trogne levée vers le ciel, il soupira en se touchant la trogne … Son œil gauche le faisait horriblement souffrir, il aurait sûrement un coquard. Sa vieille cicatrice à l'arcade droite s'était rouverte, elle en serait sans doute encore plus visible ! Sa lèvre, n'en parlons pas … Mais le pire, c'était ses côtes … L'enflure ! Il l'avait bien amoché !
              Baissant les yeux, il grogna à nouveau en constatant que sa chemise ne pourrait plus jamais en porter le nom … Mais une moue douloureuse se dessina sur son visage lorsqu'il se rendit compte qu'il s'était battu la bistouquette à l'air ! Glissant un regard à gauche, puis à droite, il relaça ses braies l'air de rien. Et se mit en route pour rentrer, marmonnant dans sa barbe pour décider de quelle excuse il allait sortir à sa femme …



                -J'ai sauvé une demoiselle en détresse … Non, elle va s'imaginer que je l'ai sauté. … Peut-être que l'coup de l'escalier peut passer si ...

            _________________
            See the RP information
            Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
            Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)