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[RP] Aléas Hasardeux

Zairha
Zairha contemple une dernière fois sa modeste chambre avant d'en claquer la porte. C'était désormais là qu'elle habitait, dans une dizaine de mètre carré sur un sommier à faire pitié des mites à côté d'un pot de chambre, un tabouret et un foyer. Elle esquisse un rictus septique, partagée entre le bonheur d'avoir un logement et le dégoût que lui inspirait l'odeur. Elle descend l'échelle (oui, une échelle!) puis les escaliers pour se rendre dans la rue. Zairha avait une certaine connaissance du quartier, si sa mémoire est bonne elle avait consommé de la salvia par accident (promis, juré) la dernière fois qu'elle y avait mis un orteil.

L'esprit occupé par ces incertains souvenirs elle chemine dans les rues vêtue de modestes mais épais vêtements de laine et de coton, ses cheveux d'un blond platine voilés par un tissu délicat et tout à fait dépareillé à l'ensemble. Elle est dérangée par cette odeur de légumes et carcasses en décomposition à laquelle elle ne se fait toujours pas. Elle regarde bien devant elle, sourde aux allocutions et possibles interpellations des quelques mal-fortunés, mendiants ou soulards, qui jalonnaient la rue. Elle marche d'un pas entrainant sans être assez rapide pour attirer l'attention mais sans être assez lente pour risquer de se faire voler à l'arrachée ou accoster.

Zairha avait beau s'y être déjà rendue, la Cour des Miracles n'était pas son terrain de jeu. Les badauds la repoussaient, les arômes la répugnaient et c'était sans compter cette agitation perpétuelle et sensiblement nocive, comme un bruit d'arrière fond à vous scier les oreilles à chaque note, avec toujours un marmot ou un gueulard (l'un n'étant pas nécessairement l'autre) pour vous gâcher les tympans. Si elle essayait d'avancer rapidement tout en évitant au mieux de s'attarder sur des recoins s'avérant moins reluisants que d'autres elle en était tout du moins emplie par une certaine curiosité et passait rapidement son regard d'une façade à un visage et de l'un à l'autre. Dans ces quartiers moins bien fréquentés Zairha y trouvait de l'authenticité, dans ces lattes de bois surmontées de draps elle y voyait de la simplicité, dans ces cendres de la vieille avec les quelques chopes de bois étalées, abandonnées autour, elle y voyait de la complicité. Cet endroit l'attirait par bien des égards alors qu'elle se l'appropriait lentement à défaut d'intuitivement.

Ça arrivait à pratiquement chaque personne au cours de sa vie de faire des rencontres impromptues dont certaines se révélaient plus délicates que d'autres. Il y avait par exemple le fait de rencontrer quelqu'un qu'on tenait à éviter, ou celui de se faire prendre sur le fait par exemple. Il y en avait d'autres instants qu'on a un peu forcé, comme quand on vous traine devant un tribunal ou à l'enterrement un peu coincé de votre vieux oncle prêtre que vous n'aviez jamais connu ni dont vous n'aviez jamais entendu parlé. Ou encore quand on rencontrait quelqu'un à qui on avait été ultérieurement présenté mais dont on ne se souvient plus du nom, ou une tête qu'on arrivait carrément pas à se remettre.

La jeune fille aux yeux d'azur les pose sur un faciès au hasard. Dans ces rencontres impromptues il y avait celles qui ne tenaient qu'à un regard échangé au coin de la rue. Il y avait des visages et des regards qu'on croisait et qui ne nous laissaient pas le luxe d'être indifférent. Zairha se laissa prendre à l'un d'entre eux et s'arrêta un instant, dévisageant une face au loin. À force de marcher dans les rues, de rencontrer des milliers de faciès, on n'en venait à en remarquer des plus mémorables que d'autres. Celui-ci lui semblait charismatique bien qu'intimidant, le tout coiffé d'une chevelure d'un roux épatant. Son regard s'attarde sur cette dégaine assurée bien que frivole, mesurée bien qu'aux allures tonitruantes. Il y avait des rencontres, bien que fortuites, qui vous marquaient plus que d'autres.

Au cours de son existence elle n'avait jamais eut besoin de prendre l'habitude de baisser le regard, et il lui avait même été enseigné de développer une certaine et impudente fierté. Pendant cet instant de trop où elle attarda son regard, elle découvrit le jeune homme aux cheveux indomptables, ne tenant que sur une oreille, avec un regard qui la frappa. Perché sur deux pieds qui semblait se disputer l'un à l'autre la place au sol dans une danse surprenante, était le jeune homme qu'elle avait prit la confiance de mater.

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Judicael.
Et d'un grand coup de botte, le rouquin enfonce un peu plus profond la dague de mauvaise facture dans les fûts d'une taverne, négligemment laissés contre le mur de l'établissement. Sans doute parce que là, à l'intérieur, n'y a plus assez de place pour en accumuler de nouveaux. Signe extérieur de bonnes affaires, un fût de plus ou un de moins ne fera pas couler la baraque. Quand bien même ce serait le cas... Cael ne donne pas dans le sentiment. Et à force de cogner du pied contre le manche, le liquide carmin s'échappe en un fin filet sur le pavé. La barrique est percée. Le roux vient se poser nuque contre la pierre pour ouvrir en grand le bec et récolter le fruit de sa brutalité. Un petit anjou sucré, juste de quoi le désaltérer.

Interpellé par la silhouette frêle, plantée là devant lui comme un santon, Cael redresse la nuque. Et d'une voix aussi austère qu'impulsive, il accoste par l'agacement celle qui le fait par le silence.


- Quoi? T'as vu quelque chose qui te dérangeait?



    Paris n'est pas assez grande, pour que tu viennes sur moi tes yeux poser?


Infortuné, importuné, il essuie ses lèvres d'un revers de main. Y laissant l'odeur tenace du vin. Sa carcasse finit par se déplier, jusqu'à se trouver face à cette fille. frêle, et blonde. Trop frêle et trop blonde pour le commun de la cour. Le vin s'écoule au sol sans plus de réceptacle pour le sublimer, gâché. Rouquin la domine d'une tête, et peu à peu, à la faveur d'une lampe de bordel, la remet.

La petite blonde. Celle de Umbra. Celle qui arait mieux fait de devenir princesse.

Et brigand de relever chef, moue tombante, crachant au sol en la toisant de toute sa hauteur.

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Tribulations
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