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[rp] Un domaine au fond de la forêt...

La_main_noire
Ce topic est ouvert à tous,
Qui le souhaite peut y écrire en respectant bien entendu le ou les rp en cours avec cohérence.
A savoir le manoir est la façade publique RR d'une organisation privée "Le Clan de La Main Noire" il n'est donc pas possible d'y entrer sans y être invité ou à vos risques et périls, l'action au sein du manoir se déroulant sur un forum annexe auquel on n'accède pas sans acceptation préalable.
Bon jeu à tous




Carcassonne et sa forêt...

Epaisse et mystérieuse, les pins maritimes et autres arbres séculaires abritent en son sein nombre de légendes, mythes et autres secrets mais pas seulement.
La ruine d'un manoir incendié trônait au milieu d'un végétation ayant repris ses droits au fil des ans, s'insinuant par les fenêtres dénuées de carreaux, le toit effondré...
Icilieu se trouvait un des secrets les mieux gardés du Languedoc, oublié de tous, en retrait de la civilisation sans en être pour autant coupé, mais tout ceci appartenait désormais au temps jadis.

Bien plus avant dans les bois, en s'enfonçant encore davantage dans le touffus, un imposant portail se dressait fièrement indiquant l'entrée d'un domaine sans réellement le clôturer, laissant accès à un espace sylvestre renfermant quelques hectares de boisés et un cours d'eau.
Si prenait l'idée de pénétrer dans cette partie de la forêt, une enceinte imposante, pour ne pas dire fortifiée se dessinait alors, laissant bien des questions en suspend sur ce qui pouvait bien se dissimuler derrière, surtout lorsqu'on tombait sur une des sépultures, disséminées ça et là, souvent gravée d'un unique prénom, sans davantage d'information.

Par-delà les lourdes grilles du portail qui clôturaient l'enceinte, une bâtisse de pierre se devinait au bout du chemin, majestueuse, sans qu'il soit possible d'en deviner l'étendue globale.
Qui donc vivait ici ? Caché de tous ?
Pour l'heure bien peu de monde, mais sous peu l'endroit serait bientôt peuplé d'une faune particulière, tout comme le fut jadis les vestiges du manoir du temps de sa splendeur.

Une époque oubliée s'apprêtait à revivre sous le couvert de la forêt de Carcassonne...


Maelchon.de.pridieu


Je te remercie pour ce délicieux met que tu m’offres là. Sache que ton sacrifice ne sera pas vain, il me permet de me sustenter et nourrira nombre d’habitants de ces bois.

Il agissait de la sorte depuis sa rencontre avec Eau Douce, toute vie est importante, disait-elle, et se doit d’être respectée, même dans la mort. Ses azurs se posèrent sur les yeux clairs, mais à présent vitreux et pouce et index de sa dextre vinrent se poser sur les paupières de sa proie pour lui clore les yeux.

Oh… et tu avais raison, jeune fille, j’ai en effet volé ton cœur…

Nu comme un ver, il se redressa tout en soupesant l’organe tout chaud qui siégeait dans sa main gauche. Alors que doucement la vie de cette forêt reprenait ses droits après le léger tumulte qui en avait rompu la sérénité, il se dirigea vers le point d’eau aperçu un peu plus tôt. Chemin faisant, il mordit avec une délectation bien plus qu’évidente dans le sacro-saint met. Il s’agissait là de la meilleure chose que puisse offrir la mère Nature, hormis peut-être une fascinante, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’en avait plus croisé.

La tendreté de l’organe était l’apanage de la jeunesse de son propriétaire, il fallait absolument la préserver. Pour cela, la mort devait survenir rapidement, mais l’effroi le gorgeait de sang et il prenait alors toute sa saveur. Il devenait alors aisé, juste de par son gout, de deviner les préférences alimentaires de la proie. Celle-ci, par exemple, s’autorisait surement une abondante consommation de miel, en faisant presque un dessert à la douceur digne d’agapes.

Son encas terminé, il siffla tout en se dirigeant vers le liquide qui bientôt le rendrait à nouveau présentable. Son vieil ami, Funèbre, le rejoignit rapidement et tout en s’ébrouant, il s’arrêta afin de profiter lui aussi de cette eau claire. Il n’avait jamais pu se résoudre à se débarrasser de sa monture devenue vieille. Il la ménageait et en échange, il lui restait fidèle.
De toute façon, il n’avait plus besoin de courir à présent. Il avait depuis longtemps abandonné les longues chevauchées à brides abattues.

Une fois son corps purifié de toute humeur sanguine, il ressortit de l’onde. Tout en séchant, il songea à la rumeur qui courrait depuis quelque temps. Rumeur qui s’était avérée exacte lorsqu’une vieille connaissance lui avait fait part d’un message. Ainsi donc, quelqu’un songeait à reformer le clan…
Un fin sourire sans joie vint ourler ses lèvres à cette pensée. Il était bien curieux de voir l’instigateur de l’histoire.

Il avait appris comment, bien après son départ, les choses avaient tourné. Il ne pouvait nier qu’il fut quelque peu chagriné à la pensée que certains aient disparu dans l’incident. Il y avait là matière à le découvrir… et à bien y réfléchir, il s’agissait d’ailleurs de certaines… voire même de certaine…

Une fois habillé comme il se doit et le cheveu parfaitement en ordre, il reprit la route. Il avait décidé de ne pas passer par l’auberge, il détestait faire comme tout le monde. Pour cause, il N’était PAS tout le monde.
Et franchement, un manoir en forêt ne devait pas être bien difficile à trouver. Ça ne courrait pas les sentiers non plus, ce genre de bâtisse…


Amras
Le soleil se levait a peine lorsque le jeune homme quitta sa petite maison. Il pris soin de bien fermer la porte et se retourna vers l'horizon. Le blondinet avait pris l'habitude de chasser après ses patrouilles et ce jour n'allait pas faire exception. Il traversa les herbes hautes encore couvertes de rosée et s'enfonça peu a peu dans la forêt.

En cette fin d'été, la forêt grouillait de vie et partout autour de lui les feuillages semblaient s'agiter. Il se saisi de son arc et tira légèrement sur la corde pour la tendre. Le jeune maréchal se pencha vers le sol et examina les empreintes de ses cibles potentielles.

Il ne l'avait pas encore vu. Un superbe cerf, assez rare dans le région mais aux bois majestueux était en train de boire dans la clairière. Le jeune homme retint son souffle et aligna sa flèche sur la bête quand soudain, un bruissement dans un buisson non loin fit lever la tête de l'animal qui décampa.

Mèrda

Le jeune homme pesta en silence et se pencha un peu pour apercevoir ce qui l'avait perturbé dans sa chasse.

Un homme surgit des bois, complètement nu et s’enfonça dans l'eau. Le blondinet resta dans son buisson pour regarder la scène. Il eu beau ne pas être très proche, il sentait l'odeur du sang, mais ce sang avait quelque chose d'étrange, quelque chose de presque connu du maréchal. Quand l'étrange personnage eu finalement terminé de se nettoyer, Amras suivit l'individu jusqu'à son cheval. Un vieux cheval en fait, un peu abîmé par les années mais qui malgré tout restait encore parfaitement droit sur ses pattes. Le jeune homme tenta d'entrevoir le visage du personnage mais sans succès, il ne pouvait pas sans trahir sa position.
Après une légère toilette, l'individu quitta finalement les lieux et le jeune maréchal pu sortir de sa cachette. Quelque chose le gênait, il ne saurait dire quoi mais quelque chose le gênait vraiment. L'homme qu'il avait vu semblait très anormal, trop anormal alors le blondinet décida de mener une enquête. Il retourna a la clairière ou des traces de sang étaient encore visibles et il les suivirent jusqu'à sa macabre découverte.
_________________
Maelchon.de.pridieu


Plus loin dans les bois, un peu plus tard...

Tout à ses pensées, il avait laissé Funèbre choisir les chemins à emprunter. S’il avait regardé ne serait-ce qu’un instant autour de lui, il aurait immédiatement remarqué, même si la végétation s’était quelque peu épaissie avec les années, que ces lieux lui étaient bien connus. Bien plus que beaucoup, pourraient le présumer.

La vie est une salope !

C’est à cela qu’il songeait. Ce jour là, le jour où il l’avait retrouvée, les avait retrouvées et s’était juré que tout était fini. Oh, ce fut bien le cas ! Trois ans de douceur et de bonheur et contre toute attente, rien ne lui avait manqué.

La vie est une salope !

Mais tout a une fin. Privé de ses garde-fous, il s’était à nouveau plongé dans cette délectation honnie de tout bien-pensant. Comme nombre de ses compagnons, il était marqué à jamais du sceau de l’infamie et rien ne semblait pouvoir l’en faire s’écarter, pas même sa propre volonté.

La vie est une salope !

Faire le mal, c’est une malédiction. Qu’importe les raisons qui menèrent à cela. Même si ce mal n’était autre que le résultat d’une indicible douleur ou d’une abominable injustice. Elle ne cessera de poursuivre, de hanter le pauvre hère sur qui elle aura jeté son dévolu. Pour qu’en fin de compte, elle le rattrape et qu’il redevienne ce qu’il était censé être.

La vie est une salope !

Et voilà qu’il se retrouvait aujourd’hui dans ce bois, à chercher le futur de son passé. Et pourquoi ?
Peut-être ne tentait-il que de combler un vide, de se trouver une nouvelle raison d’avancer. Il n’avait jamais réellement pensé à qui ou quoi que ce soit ces dernières années. Et maintenant, voilà qu’il échafaudait des plans. Il redressa la tête… devant quoi se trouvait-il à ce moment précis ?


La vie est une salope !

Il était là, devant lui, sis derrière ses grilles. Grilles qui n’avaient à présent plus que le nom, ayant depuis des années perdues leurs fonctions. Lui si majestueux en son temps, n’était plus que le pâle reflet d’une splendeur passée. Il se trouvait devant son passé, justement, le sien et celui de tant d’autres... connus comme inconnus.


La vie est une salope !

Il se laissa glisser de sa monture et avança, lentement, comme hypnotisé par le spectacle macabre qui se dressait devant lui. La nature, comme prise d’une soudaine révérence, se fit particulièrement silencieuse. Un regard vers la droite, entre les arbres, des paroles qui lui reviennent en tête :
Si tu dois te suicider un jour, viens me voir… on trouvera un arrangement, je te promets d’y mettre de l’ardeur…
S’il le pensait à ce moment précis, il aurait bien eu du mal peu de temps plus tard…
Continuant son chemin, son pas le fit passer ce qui aurait dû être la frontière qui séparait l’espace sauvage de celui dit : civilisé, construit de la main de l’homme, détruit de la main de l’homme, reconquit pas la nature.


La vie est une salope !

Voix et images se bousculèrent alors dans son crâne alors que les souvenirs se ruaient en lui, telle une harde de chevaux sauvages au galop. Il parvint aux pieds des murs que les flammes avaient ardemment léchés, laissant leurs traces sombres et nauséabondes. Car même si l’odeur n’était plus vraiment là, il la sentait tout de même, mêlée à celle bien plus douce, des plantes alentour. Il pénétra les ruines de la bâtisse, ses mains glissaient respectueusement sur les pierres.

La vie est une salope !

Avançant dans ce qui fut leur domaine… son domaine, il passa devant ce qui fut la pièce interdite. La voix d’Adielle se fit alors entendre, tambourinant à la porte. Les escaliers, enfin ce qu’il en restait, ne semblaient pas sûrs. Qu’importe, il n’était attendu nulle par…
Il grimpa sans vraiment penser à ce qui pourrait se passer si un moellon ou une poutre venait à se décrocher. Il voulait savoir… il avait croisé quelques ossements, peut-être qu’en visitant sa chambre…


La vie est une salope

Mais elle donne de l’espoir ! Il finit par arriver où il désirait que ses pas le mènent. Il se revit pousser la porte déjà entrouverte et la voir assise près de la fenêtre. Une partie d’échange résonna dans son crâne :Je suis sans cœur, sans pitié.
Tu dis être sans cœur et sans sentiments ? Moi je dis que c’est faux, ou alors tu es une menteuse…
Mais il ne vit rien qui puisse confirmer ou infirmer ses craintes, il faudrait encore attendre. Il prit le chemin inverse et finit par sortir des décombres. Mais il désirait en faire le tour, une dernière fois. Le soleil fit alors briller une pièce métallique dans l’herbe, il se rapprocha, se pencha et saisit les restes d’une dague brisée. Des flammes courraient sur son manche, il reconnut aisément l’ouvrage, même si la lame avait en partie disparue. Regardant à nouveau la bâtisse, il esquissa un sourire en songeant à l'ironie.
Il la ramassa, peut-être que celle qu’ils appelaient la Flamboyante voudrait la faire reforger... si elle était toujours de ce monde...


La vie est une salope !

Il retourna vers Funèbre et l’enfourcha, il cherchait un autre manoir, il ne fallait pas l’oublier…

--Eithne.de.danann


Quelque part, dans les bois languedociens à proximité de Carcassonne

Suite à l'agression dans le comté d'Armagnac, l'irlandaise avait pris l'option d'éviter les grands axes pour poursuivre son périple à travers les bois toulousains et languedociens, elle avait réchappé de l'attaque en saignant un des brigands de son épée, le second ayant fui de voir son comparse sans vie, et même si la sensation que cela lui avait procuré l'avait étrangement perturbée, voire ensorcelée, elle ne souhaitait pas réitérer l'expérience dans l'immédiat.
S'étant appropriée la monture qui n'avait plus de propriétaire, rallonger le voyage par la forêt ne lui posait aucun problème et de toute façon elle n'avait ni réelle destination, ni quelqu'un à retrouver.
C'était lorsqu'elle songeait à Galway et sa famille laissée derrière que son errance solitaire se faisait parfois difficile, la blondinette tressée s'évadant alors en pensée loin dans les verts paysages du royaume de Connath dont elle n'avait trouvé aucune équivalence dans le royaume de France, mais cette mélancolie passagère ne l'empêchait pas de se dire qu'elle avait eu bien raison de quitter le cocon Dé Danann.

Juchée sur le cheval récemment devenu sien, Eithne avait trouvé un cours d'eau dissimulé entre des arbres si hauts qu'il devait sans doute être centenaire si pas davantage d'ailleurs, ça avait en tout cas de quoi donner l'impression d'être un insecte insignifiant.
Afin de soulager le destrier qui la portait depuis plusieurs lieux déjà, la cavalière dirigea la bête vers le ruisseau pour l'y faire descendre, poursuivant son chemin en remontant à contre-courant.
La fraicheur de l'onde fut également salvatrice pour l'étrangère qui ne put que l'apprécier vu la chaleur ambiante du sud et sa tenue de route épaisse qui ne convenait pas forcément au climat de cette région.
S'épongeant le front qui ruisselait de la chaleur du revers de son pull, l'irlandaise tira sur les longes pour stopper l'animal afin d'ôter le lainage à manches longues qui l'étouffait pour le nouer autour de sa taille, laissant échapper un soupir de contentement quand il ne resta plus que le corsage de coton blanc à manches courtes pour couvrir le buste de la jolie blonde.

Ainsi à l'aise et au calme sous la majesté des arbres séculaires, la fille Dé Danann laissa s'extérioriser un chant de chez elle.
Chemin faisant Eithne remontait au pas le cours d'eau, dans une quiétude à la limite du mystique avec sa voix à la tonalité singulière entonnant du gaélique, de hauts murs de pierres blanches se dessinant au loin.


Maelchon.de.pridieu


Non loin de l’ancien manoir du Clan.

Cette fois, il était bien décidé à ne pas laisser son compagnon de route diriger les opérations. Son passé était très bien où il était à présent. Et il n’allait pas laisser un cheval, aussi fidèle soit-il, faire en sorte qu’il surgisse de façon intempestive derrière chaque arbre.
Il rejoignit le chemin envahi à présent par les ronciers, s’arrêta un bref instant pour décider de la prochaine direction à prendre. Il n’allait pas faire demi-tour, de cela il était hors de question.
Mais ce fichu manoir ne devait pas être bien loin…
Il obliqua sur la droite et s’enfonça un peu plus avant dans les bois.

Il commençait à sérieusement songer à abandonner son idée première. À n’en pas douter, le blond avait perdu la main. Voilà qu’il n’était même pas capable de trouver un manoir dans une forêt ! Certes, les forêts étaient par essence plutôt vastes, mais un manoir… ce n’était pas une simple bicoque de bois qui pourrait passer inaperçu entre les arbres. Il se donnait jusque là nuit, qui ne tarderait plus d’ailleurs et prendrait le chemin de Carcassonne pour y trouver quelque coin chaleureux pour s’y sustenter et se reposer.

C’est à ce moment précis qu’il l’entendit… s’il s’était trouvé sur un navire, il ne fait nul doute que les marins présents auraient hurlé à la sirène. Mais il n’était pas sur un bateau…
Si sa première pensée fut pour une nouvelle collation en entendant cette voix, sans aucun doute féminine. Il oublia bien vite l’idée en percevant le contenu de l’ode. La jeune femme, si c’en était une, ne chantait de toute évidence pas en françois. Et plus il se rapprochait, plus ce langage lui semblait quelque peu familier. Il y avait de subtiles différences, mais il en était certain, il s’agissait là de Gaélique.

Et de nouveau, le passé revint en force. Il se souvint de ce gamin qu’il avait ramassé dans une ville Écossaise, celui qui devint son Fidèle, le meilleur en son temps. Plus qu’un fils pour lui…

Se morigénant en secouant la tête énergiquement, il chassa ses funestes pensées et se dirigea plus avant vers la source du chant.
Un cours d’eau fit son apparition, à en juger par la provenance du son la damoiselle devait le longer. Et bien soit, il en ferait de même…

La silhouette finit par apparaitre devant lui. Une femme… le doute, s’il y en avait eu un, n’était plus permis. Il hésita un bref instant à se faire entendre immédiatement, mais il préféra finalement la suivre, profitant des dernières paroles de sa chanson.
Ce n’est donc qu’à la toute fin qu’il se permit un léger tapotement de ses mains, l’une contre l’autre.


Il n’y a nul doute damoiselle, sur le fait que votre voix enchante ses lieux...
N’ayez point de crainte, je ne vous veux aucun mal… voyez vous… j’ai déjà mangé…


Un ricanement s’échappa de sa gorge au moment même ou son regard de portait sur un édifice sis devant eux.
Les azurs reprirent possession du visage de la jeune femme alors qu’il s’approchait en faisant accélérer Funèbre.


Il s’agit là de votre destination…

--Eithne.de.danann


Dans les bois carcassonnais, remontant un cours d'eau

Son ôde achevé, un sourire nostalgique étira les lèvres de la fille Dé Danann, son Éirinn (irlande) lui manquait plus qu'elle ne voulait se l'avouer et entonner en gaélique lui avait mis autant de baume au coeur qu'il ne le pinçait amèrement d'être loin des siens.
Chemin faisant en chantant, l'irlandaise s'était rapprochée du mur de pierres blanches qui se dressait maintenant fièrement à proximité, son regard brun se levait pour apprécier la hauteur de ce qui de toute évidence était une protection, quand un claquement de mains retentit dans son dos.
La tête pivota vivement de surprise, les longues tresses dorées venant fouetter la gorge et les épaules semi-dénudées après avoir suivi le brusque mouvement, le regard ambré de l'étrangère se posa sur un homme blond sortit de nul part, alors qu'elle se pensait seule en ce lieu.
Depuis combien de temps était-il là ? L'écoutait-il depuis longtemps ?

Le cavalier ne semblait pas hostile, la flattant sur sa voix après avoir terminé d'applaudir ce qu'il avait semblé apprécier d'entendre, sans que ce ne soit dans les intentions d'Eithne d'être écoutée.
La blondinette plissa tout de même le regard lorsqu'elle l'entendit la rassurer sur ses intentions pacifistes argumentant par un repas déjà pris, certainement une des subtilités du langage françois qu'elle ne maitrisait pas encore, car elle ne voyait pas trop le rapport dans le cas présent.
L'homme avait une certaine allure, il se dégageait de lui une prestance qui ne donnait pas l'impression d'un pauvre ère, d'un vagabond ou d'un brigand de grand chemin.
Pourtant le ricanement associé aux mots qu'il venait de prononcer provoqua un frisson chez elle, à moins que ce ne soit la fraicheur de la nuit tombant qui venait chatouiller l'échine de la demoiselle.
Lorsqu'elle vit l'homme talonner sa monture pour avancer, elle tira sur les rênes pour faire pivoter son cheval et le mettre fâce à l'étranger qui s'approchait de plus en plus, posant sa main sur le pommeau de sa selle à proximité de la fine épée familiale.

A la question du cavalier, l'irlandaise jeta un regard en coin vers le mur, auquel elle tournait dos maintenant, avant de revenir à l'interrogateur qui ne la quittait pas de ses azurs, et sur lequel elle posa à son tour ses ambres pour le détailler davantage alors qu'elle lui répondait.

Mon destination ?
Ní...


La proximité soudaine du blond lui confirma l'impression de prestance, le soin et la qualité des atours qu'il arborait l'appuyant dans son idée, le charisme indéniable de l'homme, sa noblesse, la troubla un moment alors que ses yeux sombres rencontrèrent le regard clair et pénétrant bien malgré elle, sans pour autant s'en détourner.

S'être votre áras ?

La femme à la chevelure dorée maugréa contre elle-même, portant une main à la base de son cuir chevelu pour le gratter réfléchissant au mot correspondant dans ce royaume, trouvant enfin l'illumination au bout de quelques courtes et pourtant si longues secondes.
L'Irlande qui imprégnait sa personne lui conférait un charme certain, mais lorsqu'il s'agissait de s'exprimer dans une langue qu'elle ne maitrisait pas encore complètement, l'affaire était toute autre.

Ca être votre demeure ?
Mes excuses... Je pas parler parfait


L'idée que l'habitation qui devait se trouver derrière ce rempart pouvait lui appartenir ne lui semblait pas incongrue mais aucune certitude sur le sujet cependant.



Maelchon.de.pridieu


La réaction fut vive lorsqu’elle tourna son visage. À dire vrai, à la voir, le blond se doutait déjà d’une certaine vivacité. Il n’aurait su dire exactement pourquoi, peut-être sa manière de monter, sa désinvolture assurée en un lieu tel que celui-ci… bien des raisons en fait…

Si le visage de la damoiselle resta pour le moins impassible, ses yeux s’étrécirent lorsqu’il signifia avoir déjà pris son repas. Cela ne manquait pas d’arriver lorsque l’avisée avait un brin de jugeote, encore un bon point pour elle. En quelques minutes seulement, voilà qu’elle gravissait un échelon dans sa hiérarchisation de la gent féminine.

Alors qu’il s’avançait plus avant et qu’elle pivotait pour éviter de lui tourner le dos, Maelchon porta instinctivement son regard sur le coffre si délicat qui recelait le plus merveilleux des trésors. Son regard, demeurant inexpressif en quasi permanence, s’éveilla alors. Il brillait, non pas d’une certaine concupiscence, mais plutôt comme le ferait le regard d’un enfant qui convoite une sucrerie. Mais rapidement, son regard migra vers la main qui était, non sans une certaine nonchalance, venue se poster tout près d’une épée d’une qualité indéniable dès le premier coup d’œil.
Esquissant un sourire aussi vide d’émotion que pouvait l’être son regard, il redressa quelque peu le visage pour à présent prendre possession des ambres de la damoiselle qui semblait le jauger en son ensemble.

Ni… Cela devait être une négation, il n’avait pas souvenir de ce mot, mais il le prendrait comme tel. À nouveau, en entendant sa voix et son accent plus qu’évident, il étira son sourire sans vie. Juste de circonstance, très certainement. En d’autres temps, il n’aurait pas été feint, tant sa façon de parler ajouter un… je ne sais quoi à une élégance déjà éprouvée. Il patienta alors qu’elle cherchait ses mots. Il mit à profit cette courte attente pour détailler la jeune femme sans aucune discrétion. Mais encore une fois, il ne donnait pas l’impression de juger une pièce de viande. Non, il semblait tenter de cerner ce qu’il voyait, de jauger la personne afin de prendre les mesures nécessaires à… on ne sait quoi…

Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait et s’empressa dans le même temps de s’excuser pour son langage imparfait. Des excuses, voilà bien quelque chose qui se faisait rare dans son entourage. La plupart du temps, il jugeait certainement que la politesse et le savoir-vivre étaient l’apanage des faibles. Mmmhhhh de cela, il doutait fortement…


Inutile de t'excuser, damoiselle, rassure-toi. Je ne connais personne en ce royaume qui s’exprime à la perfection. Et comme tout… cela se corrige et s’apprend…
Ma demeure…


Doucement, ses pensées lui échappèrent. Il revoyait le manoir… son manoir, si proche dans son architecture de celui-ci. Le vent faisant doucement glisser le corps meurtri de Sigrdrifa sur les moellons alors qu’elle pendait mollement à la fenêtre de sa chambre. Les loups qui piaffaient d’impatience quand on leur menait leur pitance. Leur préférence allait vers un pauvre hère qui n’aurait pas dû trop se rapprocher des lieux. Les éclats de voix ou de rire, les gémissements de plaisir, que les louveteaux laissaient aller entre les murs… et…

Cela aurait pu… ou pourrait… mais pour l’heure, non, elle ne m’appartient pas. Mais qui sait de quoi l’avenir sera fait ?
Oh… mais j’en omets mes bonnes manières, pardonne mon outrecuidance, je suis Maelchon…
pour me servir…


Est-ce qu’il faisait exprès d’utiliser des mots compliqués ? Il était facile de supposer que oui. Il y avait aussi le fait qu’il aimait à percevoir tout ce qu’il pouvait. Et ce petit jeu pourrait lui en apprendre sur la jeune femme bien plus qu’un flot de questions incessant. Mais il fallait tout de même en poser, ne serait-ce que pour alimenter le feu en devenir qui symbolisait cette rencontre :


Mais dis-moi damoiselle… si tu ne vas pas par là… que fais tu seule et si loin de chez toi dans cette forêt ?


--Eithne.de.danann


Dans les bois carcassonnais, remontant un cours d'eau

Ses mots trouvés et sa question posée, l'irlandaise reporta son regard sombre sur le cavalier à l'allure altière, se concentrant bien plus qu'elle ne l'oserait l'admettre à quiconque pour bien comprendre, cette langue qui recelait encore bien des mystères pour elle et lui donnait bien du fil à retordre.
Lorsque l'homme blond lui répondit, la gaélique plissa légèrement les yeux en entendant qu'il était passé au tutoiement alors qu'il la vouvoyait juste avant, ce qui l'arrangeait grandement car sa compréhension était plus simple n'ayant pas bien l'habitude du françois châtié qu'elle peinait à décrypter encore, son apprentissage s'étant pour beaucoup effectué sur les routes et dans les auberges.
Sa lèvre inférieure eu un léger mouvement nerveux à la commissure lorsqu'il ajouta que ça se corrigeait et s'apprenait, poussant jusqu'à reprendre la fin de sa question en la formulant correctement, la blondinette répétant intérieurement pour elle-même. "MA demeure".

L'espace d'un instant, la fille Dé Danann eu l'impression que son interlocuteur avait quitté le lieu, au moins son esprit, le trouvant confus dans sa réponse quand à la propriété de l'endroit, on était le propriétaire d'un endroit ou pas, alors que là, la négation, l'affirmation et la possibilité concernant le manoir se mélangeait dans une seule et même réponse.
La pauvre novice de ce dialecte commençait à sentir un étau se former autour de son crâne, quand le coup de grâce fut porté avec des mots alambiqués par l'homme charismatique au regard perçant, bien qu'inanimé de tout sentiment en reflet de ce sourire étrange qu'il arborait parfois et qui dérangeait étrangement l'irlandaise tout autant qu'il l'intriguait.
Le nez plissé en une légère grimace, la blondinette cru deviner que dans tout cet enchevêtrement de mots savants à son sens, il s'était présenté en donnant son nom qui avait une consonance étrange pour ne pas dire étrangère tout comme le sien mais d'un autre ailleurs.
Alors qu'elle allait entamer de se présenter, le dit Maelchon s'enquérit de la raison de sa présence ici, et de la raison de son éloignement de chez elle, connaissait-il la contrée d'Eirinn pour la supposer si loin de chez elle alors qu'elle n'en avait rien dit.

Je me appeller Eithne inclinant la tête Nigheann Dé Danann

Sa compréhension de la fin de la présentation du blondinet n'ayant été que trop approximative, l'irlandaise ne se risqua pas à répéter ce qu'il avait dit sur la façon de se servir lui-même.
La tête inclinée et le regard légèrement interrogatif, la tressée pinça ses lèvres laissant l'espace d'une seconde échapper une petite pointe de langue dubitative.

Je pas prendre les grands routes pour le voyage

L'attaque lui revenant en mémoire, et étant seule, comme il l'avait très justement précisé, la main de la blonde se déposa sur la garde de son épée sans brusquerie très calmement, sans s'en saisir vraiment, juste à proximité, au cas où.

Je suivre le ruisseau

Le sourcil droit plissé, et la tête à demi tournée elle pinça les lèvres avant de le questionner à son tour.

Comment tu savoir je venir de loin ?

Même si la réponse semblait pour le moins évidente, son accent se pouvait tout à fait envisagé comme celui d'un anglo-saxon, ce qui n'était pas le bout du monde vu du royaume de France, contrairement à son Irlande natale.


Maelchon.de.pridieu


Il mettait à profit chacun de ses silences ou de ses moments de réflexion pour la détailler plus avant. Il pourrait être aisé, à nouveau, de penser qu’il s’enquérait de la beauté de la damoiselle. Mais il ne faisait, comme à son habitude, que rechercher tous les détails qui lui en apprendraient plus sur la blonde avant de la connaitre mieux. Il avait toujours procédé ainsi et ne se trompait que rarement, cela avait été plus que nécessaire vu la position qu’il tenait en un temps passé.
Il fallait parfois mater quelques brutes et plusieurs d’entre elles, femmes ou hommes, étaient largement en mesure de le défaire. Alors il fallait user de ce talent empathique que lui avait donné sa mère.

Il nota qu’elle plissait souvent les yeux, mais pas forcément pour des raisons similaires à chaque fois. Incompréhension, suspicion voire soulagement…
En fait, l’intégralité de son visage se révélait être une mine de renseignements.

Elle se présenta à son tour, il fit un léger effort de mémoire et la traduction de nigheann se fit à son esprit : fille, enfin seulement si son Fidèle utilisait le même mot. Dé Danann… peut-être une quelconque ascendance noble, ce qui pourrait expliquer l’épée de belle facture qu’elle tentait justement d’approcher le plus discrètement possible. Et tout cela en expliquant qu’elle évitait les grands axes, comme si le danger se terrait plus facilement au bord des voies pavées plutôt qu’en forêt ou même le long d’un ruisseau.

Un pincement de lèvres avant de questionner le blond sur son savoir, décidément, ce visage était particulièrement expressif. Esquissant à nouveau son sourire totalement dépourvu de joie, tout autant que ses azurs semblaient exempts de tous sentiments, il lui répondit :


Peut-être suis-je un puissant sorcier… capable de percer tes plus infimes pensées…


Il lui laissa quelques secondes pour analyser la réponse avant de reprendre la parole. Mais pas seulement, il mettait à mal sa mémoire en cherchant parmi les mots qu’il connaissait, une formule adéquate :

Je peux également te dire… que tu viens vraisemblablement d’Irlande, que tu parles le Gaélique et que tu es donc bien loin de chez toi.
Je pourrais aussi te dire ceci : Latha math, Eithne… ciamar at that thu ?
Prouvant que la sorcellerie n’a rien à voir là-dedans... qu’il s’agit juste de connaissance. Le peu de mots en Gaélique que je sache… est issu du Gaélique écossais. D’un de mes lou… d’un ami… qui m’était cher.


Dis-moi… tu ne penses pas que si j’avais dans l’idée de t’attaquer… je ne t’aurais pas laissé terminer ta chanson ? Et franchement, crois-tu que je sois un réel danger avec mon petit couteau ?

Son ricanement typique s’extirpa à nouveau de sa gorge alors que ses azurs ne quittaient pas les ambres de la damoiselle. Un son presque grinçant, quasi désagréable à la limite de la provocation et allant totalement à l’encontre de ses dires.

Présomptueux ? Sans aucun doute… mais seul lui le savait…


--Eithne.de.danann


Dans les bois carcassonnais, à proximité d'un cours d'eau

Le regard ambré à l'affût et le cerveau en ébullition, la tressée était on ne peut plus prête à réceptionner la réponse qu'il lui ferait avec ses mots distordus de complexité pour elle, mais toute cette concentration fut perturbée une fois de plus par cet étrange impression de vide qui se dégageait de ce sourire et de ce regard bleuté qui paradoxalement s'avérait aussi perçant qu'un poignard quand il l'observait sans honte.
La sorcellerie... Les mythes et légendes de tout genre étaient monnaie courante chez elle, jamais elle n'aurait supposé que se fut le cas dans ce comté, mais il fallait avouer que ce endroit boisé et retiré de tout offrait un cadre propice à ce genre de croyance.
Le dénommé Maelchon ne poussa pas la boutade plus avant lui dévoilant qu'il savait précisément d'où elle venait, l'irlandaise inclinant alors la tête légèrement de coté le front plissé pour mieux recevoir les informations qu'il lui donnait, observant son visage dénué de sentiment pour tenter d'y percevoir une quelconque intention.


Lorsqu'il se mit à parler dans une langue similaire à la sienne, la saluant et lui demandant comment elle allait, la tête de la jeune femme se redressa vivement, tout comme son buste qui s'affirma dans une posture bien plus droite tandis que ses yeux s'écarquillaient en grand.
La prononciation était approximative, et le gaélique venait d'Alba (écosse) mais la raison de son savoir était maintenant évidente et n'avait rien à voir avec une quelconque possibilité ésotérique de pouvoirs hors du temps.
Sa chanson... Voilà comment il avait su... Lorsqu'il énonça son avis sur la question d'une potentielle attaque de sa part, elle ne put qu'admettre intérieurement que ses explications tenaient la route, elle n'avait aucunement perçu sa présence, il aurait pu s'en prendre à elle à n'importe quel moment.
Le rire grinçant qui sortit des lèvres de l'homme blond, lui fit plisser les yeux plus qu'elle ne l'aurait voulu, une légère grimace e dessinant sur son visage, lui faisant retrousser le nez et remonter le coin de la lèvre droit, il eut fait crisser une craie sur un tableau noir que l'effet n'en aurait pas été différent.

Le visage grave et les regards toujours à se jauger, la pénombre brune bataillant avec la clarté bleutée, Eithne pinça de nouveau ses lèvres avant de s'adresser à lui après avoir enlever sa main du pommeau de l'épée

Je comprendre que tu n'être pas sorcier et pas le mauvais idée mais...

Une pression des cuisses sur les flancs de son cheval, la tressée se rapproche du charisme personifié, s'arrétant à sa hauteur, leur monture tête bêche, redressant doucement la tête, elle le fixe éhontément.

Tu écouter moi depuis long ?
Pourquoi t'être rester caché


Le regard posé un instant sur le manche incurvé sortant de la ceinture du cavalier, elle revint aux azurs.

Je rien croire que ce que je voir ou ce que je ressentir

Sans vraiment savoir pourquoi, il ne lui faisait pas peur, alors que tout la prédisposait pourtant à craindre d'être seule en sous bois avec un homme mystérieux dont elle ignorait tout, ce qui l'intriguait plus que tout c'était ce manque de sentiment, cette sensation de néant qui émanait de lui.
Alors qu'un des sourires de l'irlandaise envoyait milles rayons de soleil à qui le recevait, les siens étaient totalement dénués de... de tout... provoquant un malaise qu'elle ne savait définir chez Eithne.

Maelchon.de.pridieu


Touché… ce fut sa pensée lorsque la blonde Irlandaise se redressa, le regard ébahi, alors que l’amateur de cœur lui assénait la grosse majorité des mots qu’il connaissait en gaélique. À n’en pas douter, elle était plus que surprise, et il aimait ça, surprendre le Maelchon. La surprise peut avoir la fâcheuse tendance de déstabiliser et l’« adversaire » devient de suite plus facile à affecter.
Certes, en ce moment précis, le blond n’avait aucune once de velléités à son encontre. Voire cela était tout le contraire. Il n’aurait pu réfuter l’attrait qu’elle lui inspirait.

Était-ce dû à son sourire ? Ou peut-être cette manière de pencher la tête parfois ? Ou encore cette douceur évidente ? Ou, pour finir, cette candeur touchante, qui semblait émaner d’elle, telle une aura bienfaisante. Il n’aurait su le dire, il s'agissait surement d'un savant mélange de tout cela et de toute évidence elle avait un effet rassérénant sur lui.

Il comprit également, à l’expression grimaçante de son visage, qu’elle n’appréciait pas du tout sa manière de ricaner. Elle n’était pas la première à l’entendre, mais rares étaient ceux pouvant s’enorgueillir d’être encore de ce monde après l’avoir entendu. Il excluait tous ses louveteaux de l’équation, bien entendu, et pour eux, ce n’était là qu’une manière de les rendre vigilants quant à leurs actions.
Oh ! Il en avait bien puni quelques-uns, mais jamais par plaisir. En fait, seuls ceux qu’il avait occis lui avaient réellement procuré un pur divertissement. Il n’en prit pas même avec celui qu’ils appelaient le Bestiau, allant jusqu’à lui éviter une émasculation pourtant largement méritée. Non, en lieu et place, il lui avait intimé de trancher les majeurs…
Il ne put réprimer un sourire tout de même légèrement sadique à cette pensée. En fin de compte, peut-être qu’avec lui il en avait pris...

La voix de la damoiselle l’extirpa en douceur de ses pensées, son sourire disparut bien vite, aussi vite en fait, qu’il prenait à nouveau possession des sombres prunelles de l’Irlandaise. S’il ne les avait jamais lâchées…
Allons bon, la belle se rapprochait à présent. Elle avait tout pour lui plaire, douce, mais ne s’en laissant pas compter, un zeste de hardiesse et un regard qui refusait la fuite.

Crains-moi ! Mais ne baisse pas les yeux ! N’était-ce pas ses maîtres mot ?

Lorsqu’elle s’arrêta, ils étaient à présent si proches, qu’il lui aurait été aisé de…
Par tout ce qui lui était cher, à ce moment précis, il pouvait jurer qu’il se sentait happé par ce regard. Mais il sentait en son for intérieur, ou peut-être était-ce encore cette présomption exacerbée, qu’elle se trouvait elle-même plus ou moins sous son joug.


Si cela fait longtemps… suffisamment pour en entendre l’entièreté. Et je doute que le fait de te suivre en t’écoutant soit vraiment une manière efficace de me cacher…

À nouveau, son sourire ourla ses lèvres, mais toujours sans aucune once de vie. Un simple étirement des commissures de ses lèvres, un simple mouvement mécanique qui aurait pu être approprié à ce moment précis… si une once de sentiment avait été présente…

Alors, dis-moi… Eithne… que crois-tu ou que ressens-tu à cet instant précis ?
Et tu n’as pas réellement répondu à ma question… que fais-tu si loin de chez toi, à part suivre ce ruisseau ?


--Eithne.de.danann


Dans les bois carcassonnais, à proximité d'un cours d'eau

L'exploration de l'étrange regard bleuté inexpressif lui aurait probablement fait perdre pied si l'arme, bien que courte du grand blond n'avait été d'une telle proximité, un léger sourire s'afficha cependant sur les lèvres de l'irlandaise lorsqu'il avoua à mots couverts qu'il l'avait écouté depuis le début, ses joues rosissant quelque peu, elle ne chantait jamais que pour elle-même.
Lui même esquissa un de ses sourires vides, était-ce au souvenir de sa chanson ou pour toute autre chose, le mystère restait entier sur ce sujet, tout comme nombre de détails sur cet intriguant cavalier.

Les sourcils se haussèrent subitement lorsqu'il lui rappela ne pas lui avoir répondu, effectivement même si l'omission n'était en aucun cas volontaire, resserrant la main sur la longe de cuir pour maintenir sa monture lasse d'être statique, la jeune femme entrepris de lui répondre le plus clairement possible.

Je choisir d'être qui je vouloir

Les lèvres pincées, elle essayait de trouver une explication plus compréhensible qu'un enchevêtrement de verbes qui pouvait en soi vouloir dire milles et une choses et rien dans le même temps.

Je prendre mon liberté pour pas faire le bean chéile... hum... comment se dire... le épouse s'être le mot
Je vouloir voyage et découvrir et apprendre beaucoup le chose

Pour qui, pour quoi, la tressée racontait sa vie sans entrer dans le détail à un parfait inconnu, car à part son nom que connaissait-elle de lui à vrai dire, rien... ah si il parlait le gaélique d'Ecosse et aimait l'entendre chanter, un peu juste pour se faire une idée de quelqu'un, et pourtant.
Cette fois-ci, la blondinette fit attention de répondre à toutes les questions posées et continua donc sur sa lancée.

Je croire que tu aimer entendre mon chanson

Un petit sourire mi mutin, mi taquin illumina son visage furtivement avant de reprendre son sérieux.

Je ressentir que... (Marque une pause) tu pas être le danger pour moi

Les ambres rivées aux saphirs qui lui font fâce, Eithne fouilla les abysses bleutées à la recherche d'une quelconque réaction, si infime soit-elle.
Il se pouvait fortement qu'elle se fourvoit sur toute la ligne concernant Maelchon, peut-être était-il plus que dangereux, une infâme entité, un fou démoniaque, pire peut-être qui pouvait savoir.
Cela étant ce qu'elle ressentait le concernant n'avait rien à voir avec de la crainte, ou de la peur, il émanait de lui quelque chose d'intense mais pas du danger, pas dans le sens où il semblait vouloir l'entendre, plutôt une grande zone d'ombre teintée de mystère.
Tirant sur la bride de son cheval, l'irlandaise le fit pivoter pour se retrouver cote à cote avec son compère, regardant la bâtisse derrière les hautes grilles, lachant le regard de ciel un instant.

Tu aller ici ?

La question n'était pas agressive, juste curieuse, les ambres tentant de détailler la taille de l'endroit, attendant la réponse, Eithne porta la main à son nez pour en essuyer une goutte, levant la tête, plusieurs autres vinrent s'écraser sur sa peau avant qu'une déluge orageux ne finissent par filtrer aux travers des feuillages.
La tête rentrée dans les épaules, frémissant du contact glacé sur ses bras dénudés, l'irlandaise tourna la tête vers le cavalier, le regard plissé.

S'être souvent le pluie avec le soleil ici ?

Le nez retroussé dans une grimace, le regard ambré attendait une réponse, espérant intérieurement qu'il saurait où trouver un endroit pour s'abriter et au plus vite, ses cheveux commençant à s'imbiber grandement d'humidité tandis que la pluie ruisselait sur son visage, formant un fin ruisseau sinueux entre ses yeux.


Maelchon.de.pridieu


Par la malepeste, à présent les joues de la damoiselle rosissaient. Elle semblait enchainer tous les traits qui l’attiraient chez une femme. Il serait quelque peu habité par cette obsession que l’on perçoit parfois chez certains qu’il se demanderait si tout cela n’était pas trop beau pour être vrai.
Encore que rougir sur commande, voilà bien quelque chose qui ne devait pas être très simple à faire.

L’accorte Irlandaise se décida tout de même à répondre à la question portant sur les raisons de sa présence en ces lieux. Puisqu’elle ne semblait pas avoir pour destination le manoir, ce que le blond gourmet finissait par accepter, elle ne devait tout de même pas être en ce royaume simplement par pur hasard.

Ainsi, elle voulait être qui elle voulait… voici bien quelque chose que Maelchon était largement en mesure de comprendre. N’était-il pas lui-même totalement cela ? Tout ce qu’il était, il l’avait construit seul. Puisque le sort avait décidé de lui arracher sa vie, il s’en était édifié une nouvelle sur les vestiges de l’ancienne. Mais non sans l’avoir proprement nettoyée, de sorte qu’il n’en subsiste plus rien. Seule restait dans sa mémoire, celle que tout enfant ne devrait cesser de chérir, pas même lorsque celle-ci avait disparu.

Il semblait que la damoiselle doutait de la compréhensibilité de ses dires, puisqu’elle s’évertua à préciser le fond de sa pensée. D’un autre côté, cela n’était pas inutile, car le cannibale comprit qu’elle se refusait ainsi à participer à un mariage, sans doute arrangé. Préférant l’apprentissage des choses et voir ce que d’aucuns appelleraient, du pays.
Sans aucun doute, elle pourrait trouver tout cela dans la bâtisse sise non loin d’eux. Mais, même s’il doutait qu’elle soit aussi sensible et douce que les apparences tendaient à le faire croire. Il se demanda si elle aurait sa place en ces lieux. Si ces habitants s'avéraient être ne serait-ce que le quart de ceux qu’il avait pu connaitre, elle ne serait pas tous les jours à la fête. Certes, à bien la regarder, c’est sans rechigner qu’il s’attèlerait à la défendre. Pour peu qu’elle en ait réellement besoin… d’un défenseur…

Il esquissa à nouveau un sourire lorsqu’elle parla de sa chanson et du fait qu’il l’aurait aimé. C’est évident, qu’il l’avait aimé. C’est certainement pour cela d’ailleurs que pour une fois, si ses lèvres ne s’étaient à nouveau mises en mouvement que par pur mécanisme, ses azurs laissèrent entrevoir un furtif assentiment à son affirmation. Ou alors, il s’agissait de son sourire à elle, qui le conquérait un peu plus chaque fois qu’il venait habiller son visage.

À ses dires suivants, la belle sembla vouloir s’essayer au décryptement du blond. Il aurait pu rester impassible, comme toujours, mais non. Il eut l’envie de laisser les choses suivre leur cours. Alors, en inclinant légèrement la tête et les yeux parlant d’eux-mêmes, il certifia qu’en effet, il ne représentait absolument aucun danger pour elle.
À moins qu’il ne soit assez doué pour afficher des sentiments totalement contradictoires, alors là, la damoiselle serait dans de bien fâcheux… draps…

Rompant soudainement le lien visuel qui les unissait depuis un moment déjà, elle se tourna vers le manoir. La question était évidente avant même qu’elle ne la pose, et peut-être même que leur voix se chevaucha un bref instant lorsqu’il lui répondit :


Oui… en effet. C’est en cet endroit que je me rends…

Il ne savait ce qu’il trouverait en ces lieux. En fait, si, mais, moult questions se télescopaient encore dans son crâne. Il savait qu'une seule réponse viendrait, en son temps…

Tu veux…

La pluie s’invita alors et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle s’amusa à les tremper. Il esquissa son sourire mort pour toute réponse à sa question et se dirigea vers les grilles en lui indiquant de le suivre.

Il mit pied à terre devant la grille, se hâtant d’aller l’ouvrir en grand pour lui permettre de passer. Tout en lui intimant, d’un simple geste de la main, de demeurer sur sa monture.
Une fois qu’elle fut entrée dans la cour, il fit de même, sifflant Funèbre pour qu’il le suive. Il referma derrière lui et chercha rapidement du regard un lieu où ils pourraient s’abriter.


--Eithne.de.danann


Dans les bois carcassonnais, à proximité d'un cours d'eau

La pluie qui vint frapper son visage avant de s'intensifier ne fit pas omettre à la jeune irlandaise les regards expressifs de Maelchon lorsqu'il avait répondu silencieusement à ses questions, s'étonnant même de voir un sourire si pas parlant qui ne semblait pas vide, en tout cas pas complètement, l'âme et le coeur de l'homme n'étaient donc pas complètement dénués de sentiments.

Augmentant en puissance, l'ondée devenue orage ne faisait plus que rafraichir l'endroit, mais devenait glaçante et douloureusement cinglante sur sa peau, il semblait que cette eau ne convenait guère non plus au blond charismatique qui stoppa une phrase entamée alors qu'il venait de lui répondre se rendre effectivement dans ce manoir.
Maintenant complètement détrempée, la tressée pouvait sentir ses vêtements devenir une seconde peau se plaquant imbibé de flotte contre la moindre parcelle de sa peau, lui provoquant une sensation désagréable.

Le peu de jovialité qui s'était exprimé sur son faciès disparu sans doute lavé par la pluie lorsqu'il l'invita à le suivre vers la bâtisse, après tout s'il s'y rendait il eut été idiot de ne pas profiter de l'abri offert à cet instant précis où le ciel avait décidé de s'ouvrir sur leurs têtes aux chevelures dorées.
Sans se faire prier Eithne talonna sa monture pour suivre son guide jusqu'au portail fermant le lieu, la vitesse de la bête augmentant les gouttes qui fouettait son visage, l'obligeant à plisser davantage encore le regard, lui donnant un air sévère si pas menaçant.


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